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Auteur | Réflexion sur la série de "Ondine" de laure Angelis |
ptit panda Membre confirmé
Nous a rejoints le : 02 Mars 2007 Messages : 1 234 Réside à : Tours |
Citation: p.160 en fait |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
j'ai lu ce passage la hier! et aussi beaucoup d'autre... très mauvais de lire ce livre en période de partiel... mauvais, mauvais! |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
Citation: merci beaucoup!! Alors les titres que tu me donnes me dises rien du tout donc je pense que je n'ai pas lu ces livres. pourtant Elisabeth Bourgeois ça me dit quelque chose. Je prends tout, je trouverai bien un moment pour lire tout ça! Je confirme lire Enora pendant les partiels ce n'est pas fou: ça fait 2 jours que je lis jusqu'à pas d'heure, idem la journée alors que je devrais bosser... |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Voici les livres d'Elisabeth Bourgois (ceux que j'ai lu mais il y en a d'autres) :
- La nouvelle peste => sur le SIDA -Les chaussons par la fenêtre (avec les mêmes personnages que dans La nouvelle peste) => sur l'avortement -La Grand-Mère aux loups => histoire d'une femme qui naît en 1900 -Marie de Beaujeu => histoire d'une jeune fille au Moyen-Âge -Les ailes brûlées des papillons => parle des sectes -Le prix de l'audace => sur la création d'entreprise -Envol => histoire d'un jeune d'aujourd'hui qui a "quelques" problèmes familiaux Dans le même style, vous avez également Fanny, Vincent et les autres de Anne-Sophie Kleber. Histoire d'un jeune couple qui attend un enfant. Perso, j'aime beaucoup tous ces livres. Parmi ceux-là, celui que j'aime le moins doit être Marie de Beaujeu ou Le prix de l'audace. L'un parce que je ne m'intéresse pas particulièrement à la création d'entreprise, l'autre parce qu'il me parait un peu "facile", simpliste, un peu conte pour enfants. |
Ecureuil bondissant Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2009 Messages : 737 Réside à : Paris |
Il y a aussi La mémoire d'un coquelicot, c'est la suite de Le Courage vient du ciel et puis il y a Marie, mais celui là, bien qu'original, je n'ai pas trop accroché... Il romance en fait l'histoire de la Sainte Vierge... Je ne connaissauit pas le bouquin d'Anne Sophie Kleber...merci pour l'idée de lecture!! Je me suis AUSSI replongée dans Enora, mais maintenant, j'arrive mieux à m'arrêter dans ma lecture!! c'est surtout que je suis morte, le soir! |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
Crocs je suis dans le même cas que toi pour Enora... pas sérieux du tout, du tout, du tout!
Pour les Elisabeth Bourgois, on les a tous à la maison, sauf le prix de l'audace... Il y a aussi le Choix de Marie Régnié qui est bien, c'est sur les sectes de mémoire. Je crois que mon zoooli paquet va se transformer en ...énooooorme paquet!!! |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
marre des partiels donc m'en moque je lis quand même Enora! Mais bon ce soir on va y aller doucement, demain réveil à 6h30 pour un partiel d'éco... Merci pour les bouquins Hirondelle, tu n'es pas obligé de tous les mettre dans ton paquet! Comme ça, ça nous fera de bons prétextes pour nous voir (ba oui va bien falloir que je te les rende et que je t'en emprunte d'autre ) J'ai lu la Grand-Mère aux loups donc tu peux l'enlever du paquet! Merci beaucoup! |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
Je penserai bien à toi du fond de mon lit crocs!
J'espère bien qu'on aura pas besoin d'excuse pour se voir... mais que bientôt ça va faire comme Ecureuil dans des échanges de texto: je m'ennuie... moi aussi... on s'ennuie ensemble chez moi? |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
rhoooo, j'ai posté pile à 00h00 c'est un signe, moi je vous dit, un signe!!!!
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Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 4 300 Réside à : Bruxelles |
Plume hâtive un jour, plumitive toujours ... |
Hermine bretonne Membre notoire
Nous a rejoints le : 11 Mars 2009 Messages : 58 Réside à : Pen ar bed |
A Mayeul
Le livre dont tu fais la description plus haut c'est : "Comme un royaume de solitude" qui vient de sortir et non "Quand pleurent les étoiles" qui a été publié en 2001. "Comme un royaume de solitude" est un bon bouquin distrayant mais à gros grains. "Quand pleurent les étoiles" est plus original. |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
ben oui, Mayeul en a même posté la couverture...z'avez des problèmes de lecture quand on passe d'une page à une autre...faut dire que les demoiselles hirondelle et crocs font de ce fuseau un chat les minettes, soyez sympas, utilisez les MP
LISEZ ELISABETH GOUDGE ! la trilogie le jardin enchanté, l'auberge du pélerin et la maison des sources est remarquable. (et c'est mieux écrit qu'Elisabeth Bourgeois qui a le mérite d'aborder des sujets sérieux et profonds mais qui coté écriture n'est pas toujours au top) Essayez aussi Chesterton, un vrai délice. |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
c'est ce qu'on fait... ou pas!
mea ulpa, mea culpa, mea maxima culpa! bon pour revenir au sujet... sur des bouquins... Goudge... j'en ai déjà lu un... mais impossible de me souvenir du titre... très dommage car c'était bien comme livre... très agréable à lire... faudrait que je le retrouve! Goudge... on en parle dans Enora... quand Arnoult et Thomas visite le nouvel appart des filles et qu'ils devinent, enfin Thomas devine, à qui appartient telle chambre. Et Arnoult s'étonne qu'Enora lise La Varende et des Elisabeth Goudge... Dans les livres bien, à lire, il y a aussi les Daphnée du Maurier... avec Rébecca ou Le bouc émissaire celui la je ne l'ai pas encore lu... il est dans ma pile de livre à lire... pile qui diminue dangereusement d'ailleurs! et puis aussi... vous pensez pas qu'on devrait créer un nouveau fuseau, ou déterrer un ancien ...genre nos lectures... pour faire toutes nos propositions de livres parce que la... franchement...on s'éloigne, on s'éloigne! |
Loup_r Joyeux membre
Nous a rejoints le : 09 Juil 2009 Messages : 224 Réside à : Adieu vieille Europe |
Pour Mayeul Merci pour ton analyse, fiche de lecture, compte rendu. Je crois que je vais me lancer dedans (au pire, je le refilerai à ma sœur après). Mais il faut que je sorte d'abord de Hannah Arendt et que je me lance dans le Duc de l'apocalypse (après l'avoir attendu plusieurs années !!!). |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Ben mes petits cocos, maintenant que les partiels sont finis et que vous avez peut-être vos notes, j'espère que tout s'est bien passé malgré vos lectures tardives et approfondies... |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
Après avoir lu ce fuseau en entier, j'ai décidé de m'offrir, non pas Ondine qui ne me tentait guère (peut-être pour une question d'âge, voire de milieu), mais Enora, la dernière production de cette chère Fleur-des-Sables.
Et après en avoir refermé la dernière page, voilà que l'envie me prend d'en faire la critique sur ce forum essentiellement consacré, si j'ai bien compris, aux œuvres de notre amie ici très présente. Car de critique comme celle d'Ondine par Akela NDE (pour la forme, pas le fond), je n'en ai point vue consacrée au dernier opus. Ainsi, je me lance, avec l'espoir que ceci sera peut-être lu (approuvé, je ne sais pas) et sujet à discussion – je suis de celles qui ne demandent qu'à être récusées. C'est ainsi que je lance allègrement un pavé (c'est le cas de le dire) dans la mare. Et avec, soyez-en sûrs, beaucoup d'amitié pour l'auteur qui m'est décidément de plus en plus sympathique. Je voudrais commencer par la fin, c'est-à-dire par mon impression, brute, en refermant ce livre : je suis contente de l'avoir lu. Il m'a fait du bien. Mais Dieu ! qu'il a fallu de mots à l'auteur pour nous dire ce qui aurait tenu en trois-cents pages ! Car, il faut le dire, l'auteur a un style très, très lourd. Quand je dis lourd, c'est même ankylosé. J'ai eu l'impression au fil des pages, et ce dès le tout début, d'avoir une pierre dans l'estomac (et pourtant je ne suis pas une chèvre). Une pierre grosse comme un menhir de Carnac, puisque l'action se passe tout près, que j'ai traînée pendant un mois (!) avec le sentiment que jamais plus je ne me sentirais légère. Ce livre a pesé sur moi bien plus que n'importe quel autre. Mais s'il aurait pu avachir mon âme, il ne l'a pas fait. Au contraire, il lui a donné des ailes. Mais je n'en suis pas encore là, c'est pour montrer que cette lecture n'a pas été que négative, malgré ce que vous allez sans doute penser. Je parlais du style : quel style ? Une succession de mots qui se veulent peut-être poétiques, des descriptions agrémentées d'incessantes comparaisons et autres métaphores, des hyperboles à n'en plus finir, donnant l'impression que les personnages ont des fonctions intégrées à leur colonne vertébrale leur permettant de se contorsionner, d'accélérer considérablement le moindre de leurs mouvements, et j'en passe... Je pense que l'auteur sait qu'elle n'est ni Hugo, ni Flaubert, ni Rimbaud, mais sait-elle qu'on ne lui demande pas de l'être ? C'est la question que je me suis maintes fois posée. Je pense qu'en rafraîchissant le texte, il aurait sans doute perdu en volume mais gagné en profondeur. Ce texte aurait pu être un sacré morceau sans faire 792 pages, qui est un bien joli nombre mais malheureusement entaché par le fait qu'il ne les vaut pas. Ce ne sont pas 792 bonnes pages, c'est 300 bonnes pâtes avec beaucoup de fromage râpé en plus. Insipide, le fromage. De plus, j'ajouterais qu'une bonne maîtrise de la langue française ne serait pas de trop, et que toutes les coquilles (?) qui ponctuent le texte semblent de grosses taches au milieu de toutes ces lettres bien agencées (ça peut être la faute du dactylographe, j'en conviens). A présent, l'histoire. Celle-ci, au premier abord, peut manquer d'intérêt, car ce roman n'annonce rien de palpitant à la Autant en emporte le vent ou encore L'Île au trésor. Aucune aventure à couper le souffle, aucune romance épique. Mais au deuxième abord, on se rend compte que plonger à corps perdu dans la vie de cette fille, de ces trois filles, peut-être une expérience tout à fait passionnante. Car c'est la Vie que l'auteur nous raconte, une vie plutôt ordinaire, mais une vie. Et rien que ça, c'est toute une histoire. Cependant au dernier abord (si j'ose dire), quand on referme la dernière page, on se rend compte que la première impression était en fait la bonne. Cette histoire ne vaut pas le détour. Et pourtant, quoi ? Si, quand même... Mais encore une fois, j'y reviendrai à la fin (ne dit-on pas : « le meilleur pour la fin » ?) Les personnages quant à eux semblent avoir une certaine profondeur mais aucun relief. Aucun de ces caractères ne se démarque du groupe, ils semblent être les avatars d'une même personne avec cela de différent qu'ils n'ont pas la même perruque, ni les mêmes verres de contact. Leur caractère est à peu près le même, leurs défauts ne sont pas des défauts, rien ne différencie leur façon de parler, de penser... Et il est vrai que parfois, j'ai dû batailler ferme avec moi-même pour ne pas balancer le livre par la fenêtre. Car enfin, qu'ont-ils à apprendre ces personnages ? D'eux-mêmes, rien. Des autres, rien. Rien. J'avais en lisant cette histoire l'impression d'une sorte de roman d'initiation, sauf qu'il n'y a ici aucune initiation. Ces personnages savent déjà tout. Je crois qu'ils ne sont pas loin de terminer leur Tour de Babel et d'égaler Dieu. Cette petite Enora dont on se demande parfois si elle a treize ans ou soixante-dix ans, cette petite bonne femme a un fichu caractère, ce qui ne semble pas être un défaut, se la joue petite mère la morale prétentieuse, petite fille parfaite ne cherchant à épouser qu'un jeune homme bien mis, de sa trempe, c'est-à-dire parfait lui-aussi. Si elle se contentait de se moquer des travers de notre époque, cela ne me poserait aucun problème, au contraire. Mais se moquer des personnes qui ont ces travers, je considère cela comme l'opposé de la charité. Tout le monde à part Enora il est méchant, tout le monde à part Enora il est pas beau, tout le monde à part Enora c'est le Diable incarné... Je sais que vous avez un idéal, chère Fleur-des-Sables, et je pense que malgré tous mes vices j'ai à peu près le même. Seulement, un idéal, on le vise, on tend vers lui, on aspire plus que tout à l'atteindre... Et vos personnages m'y feraient presque renoncer, car ils sont sans miséricorde. Ceux qui sont dans l'erreur n'ont pas le droit au salut, ils sont méprisables et ne méritent pas qu'on leur accorde ne serait-ce qu'un regard. Ils sont l'erreur. Voilà ce que je lis dans l'âme de vos personnages. Ainsi, aucune pitié pour les gens qui en ont le plus besoin, aucune tentative de compréhension. L'idéal, c'est Enora (qui a quand même une vie plutôt facile) et celui qui ne l'atteint pas n'est rien. Amen. Si je voulais développer, je vous en offrirais dix pages... Maëva ne semble pas bien différente d'Enora, mis à part le fait qu'elle, elle a quelques défauts que son « amie » s'empresse bien entendu de lui souligner sans vergogne. Pauline est, je dois le dire, une vraie tête à claques, empêtrée dans un traditionalisme intolérant et une foi inébranlable dans la cause vendéenne (tous des saints, ces Vendéens). Ce qui lui arrive pourrait ne pas être arrivé, cela ne changerait rien. Elle tombe enceinte, on voit mal comment elle en est arrivée là (à cause d'une crise de jalousie ?) Mais ce qui m'a le plus frappée à ce moment-là, où ses amis devraient être tout à elle pour l'aider à remonter la pente et faire que sa vie ne sombre pas dans une noirceur absolue, c'est leur réaction, et surtout celle, évidemment, d'Enora, qui a – ai-je bien lu ? – honte de et pour son amie ! Honte ! Voilà tout ce que j'ai retenu de la réaction de la jeune fille, la honte. Bien sûr, il est normal que Pauline éprouve de la honte pour elle-même, mais c'est justement là que ses amis devraient intervenir et l'assurer que ce qu'elle a fait, si ça ne lui a pas fait du bien, ne la condamne pas à la damnation éternelle et qu'elle est aussi digne d'amour qu'auparavant. Mais non, ils ont honte. Tant pis. Mais heureusement pour elle, Thomas accepte plutôt facilement de porter son fardeau avec elle pour qu'il devienne un présent merveilleux de Dieu. Et s'octroie sans problème le titre de père (d'ailleurs, ce n'est pas une mauvaise chose mais c'en est une de vouloir rayer l'autre père et de faire comme si Thomas était le père biologique – bien qu'il soit très probable et très normal que l'enfant considère le second comme son véritable père, il ne pourra pas faire oublier celui qui l'a conçu, et qu'il recherchera sans doute plus tard, très naturellement... Ne dites pas s'il vous plaît que la paternité biologique n'a aucune importance, c'est la porte ouverte à beaucoup de dérives qu'on essaye tant bien que mal d'éviter à notre époque !) En ce qui concerne les garçons, je dirais que Thomas et Pierre-Yves, bien que sans caractère unique, sortent plus du lot (et encore, Pierre-Yves...) Mais Arnoult... Oh, celui-là ! Un vrai avatar du Prince Éric ! Prétentieux, orgueilleux, blond aux yeux bleus ce qui ne gâte rien, les cheveux courts comme un bon garçon, il ne s'intéresse finalement à Enora que parce qu'elle est comme lui, parce qu'elle est... PURE ! Là, j'ai failli m'évanouir... et puis je me suis reprise en me disant qu'il n'était pas possible que l'un des deux ne tombe pas de haut durant les années de leur mariage. On se croirait en plein délire aryen, là. Ne le prenez pas mal, c'est moi qui l'ai mal pris. Quant aux autres personnages, ils n'ont rien de bien intéressant à mes yeux, c'est pourquoi je les laisserai à leur place. Ah ! Si, Goulven... Alors celui-là, l'auteur ne l'a pas raté ! Je n'ai pas lu Ondine, mais il me semble qu'il est un peu comme Hugues tel que vous le décrivez : méchant, juste méchant, simplement méchant. Le méchant Goulven, homme de peu de foi et donc forcément méchant, pas bien, pas beau. On nous rabâche tout au long de ces quelques 792 pages que Goulven Le Garec est un méchant grand frère et à la fin, on aurait presque pitié de lui. J'aurais envie de lui dire : « Pauvre, pauvre Goulven, l'auteur de tes jours ne t'a pas raté. Regarde-toi, méchant comme tu es... Aucun espoir de rédemption, non, pas un. Tu es damné à jamais, mon garçon, tiens-en toi à cela. Tu avais certainement un mauvais karma. » Bon, alors, vers la fin, le méchant Goulven devient moins méchant, fait un joli cadeau à sa sœur et tout est bien qui finit bien. On est content pour lui, même si on a rien compris à ce qu'il lui arrivait ! J'en viens maintenant à un point un peu brûlant : l'« anti-féminisme », plus ou moins latent dans ce roman. Fleur-des-Sables, je ne pense pas que vous soyez vous-même misogyne (enfin, on ne sait jamais...) mais vous êtes en tout cas très remontée contre le féminisme et contre les mots de machisme, sexisme et j'en passe. Et ça, bien que n'étant pas une féministe radicale (une sorte de fanatisme comme les autres), j'avoue que je n'ai pas apprécié. Du tout. Vos guides soucieuses de se marier avant vingt-cinq ans, beaucoup moins de trouver une profession enrichissante, préférant de là élever des marmots et cirer les souliers de leur petit mari, bien soumises comme il faut, et, attendez, il faudrait que je cite... Voilà : p. 320 : « Plan de carrière : la bague au doigt avant vingt-cinq ans... Pas question de fêter les catherinettes ! L'ère de l'atome et l'épanouissement dans un travail, l'égalitarisme et le féminisme, elles s'en moquaient royalement. Avoir un métier au cas où, oui. Être une de ces esclaves modernes qui se réveillent à quarante ans pour s'apercevoir que le bonheur n'est pas forcément là, non. » J'avoue que ce passage m'a fait bondir : je ne sais pas qui des femmes d'affaires et des femmes au foyer se retrouvent généralement à quarante ans à se dire qu'elles ont un peu laissé passer leur vie. Avoir des enfants, c'est merveilleux, mais ça ne construit pas forcément une femme. Je pense moi-même qu'une femme peut être comblée par une grande famille dont qui l'occupe à plein temps. Mais bon nombre de femmes, même si elles ne l'avoueront jamais, regrettent de s'être mariées trop tôt et de n'avoir pas de métier pour les occuper quand leurs enfants sont devenus grands... Beaucoup auraient aimé avoir un travail enrichissant, et se rendent peut-être compte qu'elles ont été les esclaves de leur mari et de leurs enfants. Pour un développement sur le travail féminin, voir Edith Stein, une femme d'une intelligence peu commune et qui, oh ! miséricorde ! était féministe en plus d'être chrétienne. Parce que oui, chère Fleur-des-Sables, tout n'est pas mauvais dans le féminisme et, à la base, c'est même une très bonne chose. Je suis personnellement très contente de pouvoir faire des études, un métier, de pouvoir voter, posséder des choses à mon nom... et surtout très contente que le féminisme ait permis tout ça ! Il n'y aurait pas eu de féminisme que vous n'auriez peut-être même pas publié vos livres sous votre propre nom ! Alors oui, le féminisme radical d'aujourd'hui, qui considère que l'avortement était la moindre des choses qu'on devait aux femmes et qui voudraient faire des femmes, des hommes, je suis bien d'accord pour dire que c'est un mauvais féminisme... Mais se moquer ainsi du féminisme dans ce qu'il a de plus naturel, ça, je ne peux l'accepter. D'autre part, vous vous moquez également des termes de « sexisme » et de « machisme ». Si vous n'êtes pas concernée, vous avez de la chance. Mais ce sont deux choses bien réelles et, bien que je sois la première à désirer des hommes qu'ils soient des hommes (et non pas des femmes manquées), je n'aime pas être rabrouée sans cesse sur mes capacités intellectuelles, sur ma condition de femme, et qu'on me demande de garder mes opinions pour moi car je n'ai pas le droit à la parole ! Eh oui, c'est comme ça, je n'y peux rien... D'autre part, l'égalitarisme n'est pas une mauvaise chose et il serait bon de vous en rendre compte. Je ne désire pas, pour ma part, que la femme et l'homme soient identiques, je trouve d'ailleurs cette fameuse théorie du gender abominable. La femme et l'homme sont fondamentalement, dans leur corps et quelque peu dans leur esprit, différents. Mais ils sont d'égale dignité, égaux devant Dieu, en tant qu'êtres humains et en tant qu'âmes. Oui, la femme est l'égale de l'homme, même s'il est (généralement) physiquement supérieur à elle, comme nous sont égaux aussi les handicapés, les enfants et les vieillards. Tous, en tant qu'humains, nous sommes égaux. Et la femme, si elle n'est pas faite comme l'homme, a en principe les mêmes droits élémentaires que lui. Encore une fois, égalité n'est pas identité. Si vous avez lu ceci jusqu'à la fin, vous voilà enfin arrivé au bout ! C'est très long, il est vrai, et il est vrai également que je dois sembler légèrement remontée contre l'auteur. Mais j'ai beaucoup d'estime pour elle, je la crois également bien intentionnée, et c'est aussi pour exprimer ma gratitude envers elle et peut-être pour l'enrichir que j'ai pris la peine d'écrire cette longue critique. Car, comme je l'ai dit au début, ce livre ne m'a pas laissée indifférente et je pense même qu'il est précieux. Car si la forme ne m'a pas convaincue, le fond, si. Ce que l'auteur ne dit en fait pas, si. Et c'est un livre qui, s'il ne fait pas l'unanimité dans mon cœur, me donne foi en la foi. Et ça vaut à mes yeux toutes les meilleures critiques du monde. Je n'aurai donc plus qu'un mot : Merci. |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Je laisserai les passionarias répondre plus longuement mais je me permets juste de replacer la citation dans un contexte qui semble avoir été oublié :
Texte: Les mots que j'ai mis en gras relativisent quelque peu, je crois, le jugement porté sur cette citation. |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
"Être une de ces esclaves modernes qui se réveillent à quarante ans pour s'apercevoir que le bonheur n'est pas forcément là, non." --> j'avais l'impression que c'était là le jugement de l'auteur, qui semble aussi considérer à l'instar de ces filles que l'égalitarisme et le féminisme n'ont pas de raison d'être, c'est tout. Mais comme je l'ai déjà dit, je crois l'auteur tout à fait bien intentionnée et ressens beaucoup de sympathie pour elle, je me permets seulement de souligner ce qui m'a fait plus ou moins sauter au plafond dans son livre. |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
Pour Zèbre.
En tout cas, je ne vois pas en quoi ce que vous écrivez vient infirmer ce que je dis. Je ne suis pas une partisane acharnée de l'égalitarisme, et ne souhaite pas vraiment entrer dans un débat dont je sais qu'il sera stérile... C'est quand même amusant de lire qu'il n'y a pas de liberté d'expression dans ce pays de la part de personnes qui semblent faire la sourde oreille aux problèmes de ce monde. Je sais que la liberté d'expression est de plus en plus menacée, mais n'oublions pas que les gens qui ne pouvaient s'exprimer autrefois étaient les gens qui ne pensaient pas comme vous et moi. Demandez-vous si vous, vous laisseriez les gens parler librement... Mais comme vous l'avez certainement compris, le but de mon premier message était de faire la critique d'un roman. Il est drôle que vous ayez pour la plupart seulement réagi au sujet concernant les femmes. Enfin, pour ce que j'en dis... J'aurais, il est vrai, souhaité lire surtout des commentaires au sujet de mon analyse critique du roman, et préféré sans aucun doute voir s'ouvrir un débat sur les différents aspects que j'ai pointés, non sur des sujets de société dont on parle assez pour ne pas les ramener sur la table. Mes remarques portaient non sur le féminisme en soi mais sur la critique que semble en faire l'auteur dans son livre, c'est tout. Et j'avoue que je ne me sens pas prête à me lancer corps et âme dans une nouvelle polémique comme ce forum sait en produire. « En matière de foi et de pureté, je n'aime pas les ersatz. » (Arnoult) Ceci est une citation de mémoire, vous me pardonnerez j'espère si elle n'est pas absolument précisément exacte. Que vous aimiez les héros « purs et droits comme des épées » ne me dérange pas du tout, même si ce n'est pas mon cas (et je pourrais en discuter longuement). Je préfère, il est vrai, les personnages imparfaits, humains tout simplement. Des personnages faibles, bourrés de défauts, vils parfois, sans cœur, qui partent donc du bas (parfois du très très bas) pour tendre vers le haut... Quelle merveille que de voir cet anti-héros à l'âme si sombre devenir un flamboyant héros, sans renier toutefois son obscur passé... C'est pour moi l'un des intérêts principaux de la littérature. Les héros d'Enora ne sont pas de ceux-là, ils sont déjà en haut. That's okay. Mais ce n'est pas ce que je leur reproche, si vous avez bien lu mes quelques nombreuses lignes. Ce que je condamne, c'est leur manque de miséricorde, leur impossibilité semble-t-il d'éprouver la moindre estime pour une personne d'un niveau de pureté inférieur. Cela donne un esprit très élitiste qui ne me plaît guère, je l'avoue. Il est évident que l'auteur a le droit d'écrire ce qu'elle désire dans ses romans, mais voilà, le problème, c'est qu'on nous rappelle à chaque page que les personnages sont chrétiens alors que finalement, ils se conduisent comme des moitiés de chrétiens... Quand j'ai utilisé le mot « aryen », j'avoue que j'y ai été un peu fort... Mais en aucun cas je n'ai assimilé la pensée de l'auteur à celle des nazis, Dieu m'en garde ! Ce que je voulais signifier par là, c'est mon inimitié envers les personnes qui se prétendent « pures » où ne se lient qu'avec des personnes qu'elles considèrent comme « pures » (d'où l'idée de « race pure », et ainsi la discrimination envers les personnes qui ne le sont pas). Une personne vraiment pure, je n'en ai encore point vue de mon vivant et n'en cherche pas car je ne crois pas qu'elle existe (enfin, à part celles que vous savez...), une personne qui cherche à avoir un cœur pur, à celle-là je vouerai un profond respect. Les gens à l'âme toute blanche, ça n'existe pas, et je n'aime pas ces jugements de valeur. Voilà tout. Bien à vous, et au plaisir de vous lire encore et encore, Freyja |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Quelques remarques encore (alors que je 'ai pas lu Enora). 1. Les patrons sot souvent intelligents (sinon, ils ne le restent pas longtemps, patrons). Mais l'intelligence et le sens des affaires n'empêchent pas les préjugés. 2. Bien sûr que la noblesse est humaine. Et j'aime aussi les héros nobles. Mais la noblesse n'empêche pas d'avoir des défauts, des imperfections. Ou un passé trouble. Saint François d'Assise, Charles de Foucauld, ont mené une vie de débauche avant de se tourner vers Dieu. Saint Pierre a renié le Christ. Saint Paul a persécuté des chrétiens. Sainte Marie-Madeleine était prostituée. Peut-on pour autant nier leur noblesse, leur sainteté, et leur valeur d'exemple qui "tire vers le haut" ? Frodo Baggins est un héros de fiction qui finit par succomber à la Tentation. En est-il moins héroïque ? Je crois qu'un homme, ou qu'un personnage, qui a des failles, qui n'est pas qu'un idéal, peut d'autant plus aider à progresser par son imperfection même. Parce qu'on pourra plus facilement mettre les pieds dans ses traces que dans celle d'un héros parfait. Je crois qu'il e faut pas confondre la noblesse avec la pureté, qui est souvent bien proche de la dureté. 3. Ras le bol du "tabou" du blond aux yeux bleus. Pourquoi un héros de roman, ou même le héros d'un roman, ne pourrait-il plus être blond aux yeux bleus ? Et je dis ça alors que la plupart des héros de mes histoires sont bruns. Mais pourquoi un héros blond aux yeux bleus devrait-il être catalogué "bon aryen" et son auteur crypto-fasciste ? Y en a marre ! |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
Encore une fois, je n'ai pas fait d'amalgame entre la pensée de l'auteur et le nazisme ! Là, pour le coup, c'est un amalgame...
Mais revenons à nos moutons. Un débat sur la "disparition du héros" serait en effet très intéressant. Un débat sur Enora semble un peu difficile si tu n'as pas lu le livre, Zèbre... Il n'y a aucun tabou à propos du « blond aux yeux bleus »... Seulement, j'ai été tellement choquée par les propos de ce personnage que je n'ai pu m'empêcher en les lisant de penser au bon petit aryen, de race soi-disant « pure » (cf. les Signe de Piste, plutôt ambigus). C'est tout ! Et je n'ai pas – combien de fois devrai-je le répéter ? – catalogué l'auteur « crypto-fasciste » ! Il me semble au contraire que l'auteur est quelqu'un de bien intentionné, et jamais je n'ai pensé qu'elle défendait la cause nazie, voyons ! Seulement, elle a peut-être une façon un peu maladroite de présenter les choses... Je suis parfaitement d'accord avec Miss Pomme. Avec Zèbre aussi, en ce qui concerne la liberté d'expression. Mais comme dit Lambertine, on est bien loin d'Enora, là... Peut-être faudrait-il ouvrir un nouveau fuseau sur le travail des femmes ? |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
« cf. les Signe de Piste, plutôt ambigus » Quid ? |
vimaire Modérateur
Nous a rejoints le : 08 Déc 2005 Messages : 644 Réside à : Ankh Morpok |
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Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Citation: Encore quelqu'un qui a lu des passages de la thèse de Christian Guérin |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
Bon, puisqu'il faut parler clairement, je vais m'expliquer : je fais référence au mythe du héros droit et pur et beau et j'en passe à la Pierre Joubert. D'accord, le dessinateur comme les auteurs des livres qu'il a illustrés a le droit de préférer des adolescent(e)s beaux/belles, minces, blond(e)s aux yeux bleus (c'est un archétype, du genre Prince Éric, quoi), ça ne me dérange pas... Mais ça devient, à la longue, un peu rébarbatif. Et on peut avoir l'impression (j'ai l'impression) que les héros ne peuvent être que des gens beaux, minces, etc. Vous me direz que ça ne fait de mal à personne. Oui, enfin, à part les gens qui aiment juste à se rincer l'œil en regardant les éphèbes parfois très peu vêtus de Pierre Joubert, il y a aussi les gens qui s'en font des modèles. Et je parle en connaissance de cause : mon oncle s'appelle Éric à cause du Prince Éric. Jusque là, me direz-vous, pas de quoi en faire un drame. Je suis d'accord. Mais sa mère étant un Prince Éric au féminin (d'une beauté, il est vrai, presque incomparable), elle avait cette obsession du héros à la peau claire, aux cheveux blonds et aux yeux bleus qui existe chez pas mal de gens, et qui la menait à : premièrement, être terriblement déçue par ses enfants qui, finalement, ont tous été bruns aux yeux marron ; deuxièmement, en venir à leur teindre les cheveux en blond (!)
Alors oui, c'est vrai, je suis un peu remontée contre ces modèles. Sans être archi-contre les blonds aux yeux bleus ! Ce serait de la discrimination au même titre que ceux qui n'aiment pas les bruns aux yeux marron, ou les Noirs, et j'en passe. Et, pour preuve de ma bonne foi, sachez qu'il m'est difficile d'être contre les blonds aux yeux bleus puisque... devinez donc pourquoi ! Et je ne connais pas Christian Guérin... Quod ? |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
(Il est gros, moche, vert et il pue, mais moi j'aime bien Shrek) Sinon, peut-on reprocher à Pierre Joubert l'attitude pour le moins tordue de cette dame (ta grand-mère ?) ? Peut-on reprocher à Johnny l'attitude d'un père qui appelle son fils Jean-Philippe et lui fourre à 3 ans une guitare entre les mains ? (Quant à la nécessaire perfection physique du héros, si on en discutait sur le fuseau d'à côté ?) |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
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Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Excuse-moi Freyja, mais là, celui qui est ambigü, c'est cette maman, pas les romans de Pierre Joubert.
Il y a des fétichistes de tout. Si cette maman finit fétichiste de la blondeur, on ne peut pas le reprocher à un auteur qui présente certains de ses héros blonds aux yeux bleus, comme presque tous les héros d'une certaine époque (de Rahan au Petit Prince). Bruce Lee et les super héros (presque tous bruns) ont peut-être modifié la donne à partir d'une nouvelle époque. Simple hypothèse. Suis-je ambigü quand j'utilise l'expression consacrée "Nos chères têtes blondes ?" pour évoquer la jeunesse, ou suis-je seulement inscrit dans une culture qui a toujours vu la blondeur comme une forme de beauté (et d'innocence) qu'il serait vain de vouloir combattre. Dans les mangas, les héros censé symboliser la beauté ou le charme sont presque toujours blonds aux cheveux longs (et yeux bleus le plus souvent). Une culture qui dépasse nos frontières ? Ou un racisme latent inconscient ? |
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