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Auteur | Réflexion sur la série de "Ondine" de laure Angelis |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
Non j'connais pas Quand pleure les étoiles. faudrait que je me le procure mais pas très envie de vider ma bourse étudiante par hasard Hirondelle tu ne pourrais pas me le prêter si tu l'as? |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
C'est pas mal.
Ça raconte l'histoire d'un royaume paumé en montagne, genre vers l'Autriche, à notre époque mais eux ils sont restés un siècle avant (calèche...) sauf pour quelques trucs (chemin de fer, électricité, ordi, etc). C'est un royaume ou le bien règne en maître, tout le monde est chrétien et le problème c'est que le roi a pas d'héritier direct et son frère (ou cousin chéplus) est un dépravé qui veut tout chambouler dans le royaume et d'ailleurs il conspire pour prendre le pouvoir plus tôt que prévu. S'ensuivent des tas d'aventures mêlant intrigues d'État et problème personnels (des héros) pour contrer cet usurpateur. Bon l'histoire est pas mal, même si je ne suis peut-être pas le public visé au premier chef. Mais après c'était pas "le livre de l'année" non plus, pour moi. Déjà le côté manichéen du livre où les gentils sont chrétiens-top-moumoute et les méchants des gros dépravés, ça m'a un peu couru sur les nerfs. A la limite, j'ai presque préféré les méchants dans le sens où ils étaient plus fouillés psychologiquement que les gentils (eux ils sont lisses, forts, beaux, intelligents, aryens, bref c'était tous des clones du Prince Éric à part la baronne mère adoptive d'un des héros, c'est mon personnage préféré, elle c'est une vraie intrigante manipulatrice, qui œuvre dans l'ombre, pour la bonne cause et pour expier ses fautes passées) Le côté intrigue politique était pas mal ficelé, j'ai plutôt bien aimé ! y'a quelques trucs dont on se doute à l'avance, mais pas tant que ça et dans l'ensemble c'est la partie du bouquin que j'ai préféré. Après pour ce qui est d'un « très beau livre, très profond mais très lisible! », faut pas exagérer non plus. Ça l'est sans doute pour un public plus jeune que moi ou moins habitué, mais dans l'ensemble il n'y avait rien de spécialement nouveau. Perso ça ne m'a pas fait "réfléchir" Pour être franc, en fait je l'ai même lu pour me vider le cerveau parce que mes autres lectures du moment c'était Homère et le Cardinal Newman. j'en avais marre et un bon roman pas trop compliqué me semblait un moyen tout à fait acceptable pour passer la nuit Mais du coup par effet de comparaison, je n'ai pas trouvé que c'était un livre très profond ou plutôt très novateur(1). Par exemple, les histoires d'amour m'ont gonflé au bout de deux lignes. Les grandes réflexions métaphysiques sur l'amour et le mariage qui allaient bien avec, pareil. Elles vont sûrement passionner les jeunes filles ici (ou ailleurs que sur le forum) parce que c'est romantique à fond, mais moi j'en étais presque à sauter les passages... Et NON je suis pas un gros rustre Bref, dans l'ensemble bon bouquin, encore qu'à choisir je préfère Quand pleurent les étoiles qui m'avait réellement beaucoup plu. Ou Des blasons pour le hérisson aussi, j'avais oublié celui-là. Il était génial ! (1) attention ! je ne veux pas par là rabaisser le travail de l'auteur ni rien de méchant. Je ne suis pas du genre à comparer des livres les uns aux autres quand ils ne sont pas du même genre et pas destinés au même lectorat : y'en a pas un qui est "mieux" ou "moins bien" que l'autre. Le livre de J-L Angélis a effectivement une vraie profondeur pour des gens un peu plus jeune que moi, ou qui se lancent un peu dans se genre de réflexion. Mais moi, je l'ai lu comme un roman sans plus, pour passer le temps avant de dormir. Bref l'avis du "pas profond" n'engage que moi, et n'a pas vocation à l'universalité. |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
pas ici... mais je te le rapporte de ma maison de vacances! sinon de lui j'ai aussi des blasons pour le Hérisson la c'est plus de l'action, pendant un grand jeu je crois... et un autre mais la c'est Ecu qui doit me le rendre je ne sais plus le titre, je crois que c'est de lui mais je ne suis pas sur à 100% pareil c'est plus de l'action et moins de réflexion mais c'est pas mal non plus! |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
C'était de quand pleure les Etoiles dont je parlais pour le "très beau, très profond et très lisible" mais c'est vrai que ça parle peut-être plus à des filles... je ne sais pas... |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Ah mais nan, Quand pleurent les étoiles je suis d'accord c'est un très bon bouquin. C'est le Royaume que j'ai trouvé pas hyper profond. Et c'est aussi du Royaume dont je parlais en disant que les histoires d'amour sont des attrape-nénettes |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
Hirondelle, si ça ne te gêne pas je suis preneuse de tout pavé. Ma seule condition: que ce soit de bons pavé merci beaucoup! J'ai re commencé Enora hier et j'en suis à plus de la moitié... |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
comme j'ai pas lu... je peux pas dire! mais j'avais cru que tu reprenais ma phrase... et comme je l'avais dit à propos d'un autre livre |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
ok crocs pas de soucis, je te passe ça le 5! |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
merci! Et si jamais t'as la série Ondine je prend En fait je suis preneuse de ce que tu veux tant que c'est bien merci beaucoup en tout cas!! partiel d'introduction historique au vocabulaire juridique ce soir, je le sens pas mais alors vraiment pas... |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
Je te prépare un un zoooli paquet... tu as lu une chambre vide? et les Elisabeth Bourgois genre: les chaussons par la fenêtre, le courage vient du ciel, et d'autres dont je n'ai pas souvenir du titre...? |
ptit panda Membre confirmé
Nous a rejoints le : 02 Mars 2007 Messages : 1 234 Réside à : Tours |
Citation: p.160 en fait |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
j'ai lu ce passage la hier! et aussi beaucoup d'autre... très mauvais de lire ce livre en période de partiel... mauvais, mauvais! |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
Citation: merci beaucoup!! Alors les titres que tu me donnes me dises rien du tout donc je pense que je n'ai pas lu ces livres. pourtant Elisabeth Bourgeois ça me dit quelque chose. Je prends tout, je trouverai bien un moment pour lire tout ça! Je confirme lire Enora pendant les partiels ce n'est pas fou: ça fait 2 jours que je lis jusqu'à pas d'heure, idem la journée alors que je devrais bosser... |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Voici les livres d'Elisabeth Bourgois (ceux que j'ai lu mais il y en a d'autres) :
- La nouvelle peste => sur le SIDA -Les chaussons par la fenêtre (avec les mêmes personnages que dans La nouvelle peste) => sur l'avortement -La Grand-Mère aux loups => histoire d'une femme qui naît en 1900 -Marie de Beaujeu => histoire d'une jeune fille au Moyen-Âge -Les ailes brûlées des papillons => parle des sectes -Le prix de l'audace => sur la création d'entreprise -Envol => histoire d'un jeune d'aujourd'hui qui a "quelques" problèmes familiaux Dans le même style, vous avez également Fanny, Vincent et les autres de Anne-Sophie Kleber. Histoire d'un jeune couple qui attend un enfant. Perso, j'aime beaucoup tous ces livres. Parmi ceux-là, celui que j'aime le moins doit être Marie de Beaujeu ou Le prix de l'audace. L'un parce que je ne m'intéresse pas particulièrement à la création d'entreprise, l'autre parce qu'il me parait un peu "facile", simpliste, un peu conte pour enfants. |
Ecureuil bondissant Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2009 Messages : 737 Réside à : Paris |
Il y a aussi La mémoire d'un coquelicot, c'est la suite de Le Courage vient du ciel et puis il y a Marie, mais celui là, bien qu'original, je n'ai pas trop accroché... Il romance en fait l'histoire de la Sainte Vierge... Je ne connaissauit pas le bouquin d'Anne Sophie Kleber...merci pour l'idée de lecture!! Je me suis AUSSI replongée dans Enora, mais maintenant, j'arrive mieux à m'arrêter dans ma lecture!! c'est surtout que je suis morte, le soir! |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
Crocs je suis dans le même cas que toi pour Enora... pas sérieux du tout, du tout, du tout!
Pour les Elisabeth Bourgois, on les a tous à la maison, sauf le prix de l'audace... Il y a aussi le Choix de Marie Régnié qui est bien, c'est sur les sectes de mémoire. Je crois que mon zoooli paquet va se transformer en ...énooooorme paquet!!! |
croc la pêche Croc pêchue
Nous a rejoints le : 04 Mars 2010 Messages : 1 545 |
marre des partiels donc m'en moque je lis quand même Enora! Mais bon ce soir on va y aller doucement, demain réveil à 6h30 pour un partiel d'éco... Merci pour les bouquins Hirondelle, tu n'es pas obligé de tous les mettre dans ton paquet! Comme ça, ça nous fera de bons prétextes pour nous voir (ba oui va bien falloir que je te les rende et que je t'en emprunte d'autre ) J'ai lu la Grand-Mère aux loups donc tu peux l'enlever du paquet! Merci beaucoup! |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
Je penserai bien à toi du fond de mon lit crocs!
J'espère bien qu'on aura pas besoin d'excuse pour se voir... mais que bientôt ça va faire comme Ecureuil dans des échanges de texto: je m'ennuie... moi aussi... on s'ennuie ensemble chez moi? |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
rhoooo, j'ai posté pile à 00h00 c'est un signe, moi je vous dit, un signe!!!!
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Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 4 300 Réside à : Bruxelles |
Plume hâtive un jour, plumitive toujours ... |
Hermine bretonne Membre notoire
Nous a rejoints le : 11 Mars 2009 Messages : 58 Réside à : Pen ar bed |
A Mayeul
Le livre dont tu fais la description plus haut c'est : "Comme un royaume de solitude" qui vient de sortir et non "Quand pleurent les étoiles" qui a été publié en 2001. "Comme un royaume de solitude" est un bon bouquin distrayant mais à gros grains. "Quand pleurent les étoiles" est plus original. |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
ben oui, Mayeul en a même posté la couverture...z'avez des problèmes de lecture quand on passe d'une page à une autre...faut dire que les demoiselles hirondelle et crocs font de ce fuseau un chat les minettes, soyez sympas, utilisez les MP
LISEZ ELISABETH GOUDGE ! la trilogie le jardin enchanté, l'auberge du pélerin et la maison des sources est remarquable. (et c'est mieux écrit qu'Elisabeth Bourgeois qui a le mérite d'aborder des sujets sérieux et profonds mais qui coté écriture n'est pas toujours au top) Essayez aussi Chesterton, un vrai délice. |
Fidèle Hirondelle Membre confirmé
Nous a rejoints le : 26 Janv 2010 Messages : 1 179 Réside à : Orléans |
c'est ce qu'on fait... ou pas!
mea ulpa, mea culpa, mea maxima culpa! bon pour revenir au sujet... sur des bouquins... Goudge... j'en ai déjà lu un... mais impossible de me souvenir du titre... très dommage car c'était bien comme livre... très agréable à lire... faudrait que je le retrouve! Goudge... on en parle dans Enora... quand Arnoult et Thomas visite le nouvel appart des filles et qu'ils devinent, enfin Thomas devine, à qui appartient telle chambre. Et Arnoult s'étonne qu'Enora lise La Varende et des Elisabeth Goudge... Dans les livres bien, à lire, il y a aussi les Daphnée du Maurier... avec Rébecca ou Le bouc émissaire celui la je ne l'ai pas encore lu... il est dans ma pile de livre à lire... pile qui diminue dangereusement d'ailleurs! et puis aussi... vous pensez pas qu'on devrait créer un nouveau fuseau, ou déterrer un ancien ...genre nos lectures... pour faire toutes nos propositions de livres parce que la... franchement...on s'éloigne, on s'éloigne! |
Loup_r Joyeux membre
Nous a rejoints le : 09 Juil 2009 Messages : 224 Réside à : Adieu vieille Europe |
Pour Mayeul Merci pour ton analyse, fiche de lecture, compte rendu. Je crois que je vais me lancer dedans (au pire, je le refilerai à ma sœur après). Mais il faut que je sorte d'abord de Hannah Arendt et que je me lance dans le Duc de l'apocalypse (après l'avoir attendu plusieurs années !!!). |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Ben mes petits cocos, maintenant que les partiels sont finis et que vous avez peut-être vos notes, j'espère que tout s'est bien passé malgré vos lectures tardives et approfondies... |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
Après avoir lu ce fuseau en entier, j'ai décidé de m'offrir, non pas Ondine qui ne me tentait guère (peut-être pour une question d'âge, voire de milieu), mais Enora, la dernière production de cette chère Fleur-des-Sables.
Et après en avoir refermé la dernière page, voilà que l'envie me prend d'en faire la critique sur ce forum essentiellement consacré, si j'ai bien compris, aux œuvres de notre amie ici très présente. Car de critique comme celle d'Ondine par Akela NDE (pour la forme, pas le fond), je n'en ai point vue consacrée au dernier opus. Ainsi, je me lance, avec l'espoir que ceci sera peut-être lu (approuvé, je ne sais pas) et sujet à discussion – je suis de celles qui ne demandent qu'à être récusées. C'est ainsi que je lance allègrement un pavé (c'est le cas de le dire) dans la mare. Et avec, soyez-en sûrs, beaucoup d'amitié pour l'auteur qui m'est décidément de plus en plus sympathique. Je voudrais commencer par la fin, c'est-à-dire par mon impression, brute, en refermant ce livre : je suis contente de l'avoir lu. Il m'a fait du bien. Mais Dieu ! qu'il a fallu de mots à l'auteur pour nous dire ce qui aurait tenu en trois-cents pages ! Car, il faut le dire, l'auteur a un style très, très lourd. Quand je dis lourd, c'est même ankylosé. J'ai eu l'impression au fil des pages, et ce dès le tout début, d'avoir une pierre dans l'estomac (et pourtant je ne suis pas une chèvre). Une pierre grosse comme un menhir de Carnac, puisque l'action se passe tout près, que j'ai traînée pendant un mois (!) avec le sentiment que jamais plus je ne me sentirais légère. Ce livre a pesé sur moi bien plus que n'importe quel autre. Mais s'il aurait pu avachir mon âme, il ne l'a pas fait. Au contraire, il lui a donné des ailes. Mais je n'en suis pas encore là, c'est pour montrer que cette lecture n'a pas été que négative, malgré ce que vous allez sans doute penser. Je parlais du style : quel style ? Une succession de mots qui se veulent peut-être poétiques, des descriptions agrémentées d'incessantes comparaisons et autres métaphores, des hyperboles à n'en plus finir, donnant l'impression que les personnages ont des fonctions intégrées à leur colonne vertébrale leur permettant de se contorsionner, d'accélérer considérablement le moindre de leurs mouvements, et j'en passe... Je pense que l'auteur sait qu'elle n'est ni Hugo, ni Flaubert, ni Rimbaud, mais sait-elle qu'on ne lui demande pas de l'être ? C'est la question que je me suis maintes fois posée. Je pense qu'en rafraîchissant le texte, il aurait sans doute perdu en volume mais gagné en profondeur. Ce texte aurait pu être un sacré morceau sans faire 792 pages, qui est un bien joli nombre mais malheureusement entaché par le fait qu'il ne les vaut pas. Ce ne sont pas 792 bonnes pages, c'est 300 bonnes pâtes avec beaucoup de fromage râpé en plus. Insipide, le fromage. De plus, j'ajouterais qu'une bonne maîtrise de la langue française ne serait pas de trop, et que toutes les coquilles (?) qui ponctuent le texte semblent de grosses taches au milieu de toutes ces lettres bien agencées (ça peut être la faute du dactylographe, j'en conviens). A présent, l'histoire. Celle-ci, au premier abord, peut manquer d'intérêt, car ce roman n'annonce rien de palpitant à la Autant en emporte le vent ou encore L'Île au trésor. Aucune aventure à couper le souffle, aucune romance épique. Mais au deuxième abord, on se rend compte que plonger à corps perdu dans la vie de cette fille, de ces trois filles, peut-être une expérience tout à fait passionnante. Car c'est la Vie que l'auteur nous raconte, une vie plutôt ordinaire, mais une vie. Et rien que ça, c'est toute une histoire. Cependant au dernier abord (si j'ose dire), quand on referme la dernière page, on se rend compte que la première impression était en fait la bonne. Cette histoire ne vaut pas le détour. Et pourtant, quoi ? Si, quand même... Mais encore une fois, j'y reviendrai à la fin (ne dit-on pas : « le meilleur pour la fin » ?) Les personnages quant à eux semblent avoir une certaine profondeur mais aucun relief. Aucun de ces caractères ne se démarque du groupe, ils semblent être les avatars d'une même personne avec cela de différent qu'ils n'ont pas la même perruque, ni les mêmes verres de contact. Leur caractère est à peu près le même, leurs défauts ne sont pas des défauts, rien ne différencie leur façon de parler, de penser... Et il est vrai que parfois, j'ai dû batailler ferme avec moi-même pour ne pas balancer le livre par la fenêtre. Car enfin, qu'ont-ils à apprendre ces personnages ? D'eux-mêmes, rien. Des autres, rien. Rien. J'avais en lisant cette histoire l'impression d'une sorte de roman d'initiation, sauf qu'il n'y a ici aucune initiation. Ces personnages savent déjà tout. Je crois qu'ils ne sont pas loin de terminer leur Tour de Babel et d'égaler Dieu. Cette petite Enora dont on se demande parfois si elle a treize ans ou soixante-dix ans, cette petite bonne femme a un fichu caractère, ce qui ne semble pas être un défaut, se la joue petite mère la morale prétentieuse, petite fille parfaite ne cherchant à épouser qu'un jeune homme bien mis, de sa trempe, c'est-à-dire parfait lui-aussi. Si elle se contentait de se moquer des travers de notre époque, cela ne me poserait aucun problème, au contraire. Mais se moquer des personnes qui ont ces travers, je considère cela comme l'opposé de la charité. Tout le monde à part Enora il est méchant, tout le monde à part Enora il est pas beau, tout le monde à part Enora c'est le Diable incarné... Je sais que vous avez un idéal, chère Fleur-des-Sables, et je pense que malgré tous mes vices j'ai à peu près le même. Seulement, un idéal, on le vise, on tend vers lui, on aspire plus que tout à l'atteindre... Et vos personnages m'y feraient presque renoncer, car ils sont sans miséricorde. Ceux qui sont dans l'erreur n'ont pas le droit au salut, ils sont méprisables et ne méritent pas qu'on leur accorde ne serait-ce qu'un regard. Ils sont l'erreur. Voilà ce que je lis dans l'âme de vos personnages. Ainsi, aucune pitié pour les gens qui en ont le plus besoin, aucune tentative de compréhension. L'idéal, c'est Enora (qui a quand même une vie plutôt facile) et celui qui ne l'atteint pas n'est rien. Amen. Si je voulais développer, je vous en offrirais dix pages... Maëva ne semble pas bien différente d'Enora, mis à part le fait qu'elle, elle a quelques défauts que son « amie » s'empresse bien entendu de lui souligner sans vergogne. Pauline est, je dois le dire, une vraie tête à claques, empêtrée dans un traditionalisme intolérant et une foi inébranlable dans la cause vendéenne (tous des saints, ces Vendéens). Ce qui lui arrive pourrait ne pas être arrivé, cela ne changerait rien. Elle tombe enceinte, on voit mal comment elle en est arrivée là (à cause d'une crise de jalousie ?) Mais ce qui m'a le plus frappée à ce moment-là, où ses amis devraient être tout à elle pour l'aider à remonter la pente et faire que sa vie ne sombre pas dans une noirceur absolue, c'est leur réaction, et surtout celle, évidemment, d'Enora, qui a – ai-je bien lu ? – honte de et pour son amie ! Honte ! Voilà tout ce que j'ai retenu de la réaction de la jeune fille, la honte. Bien sûr, il est normal que Pauline éprouve de la honte pour elle-même, mais c'est justement là que ses amis devraient intervenir et l'assurer que ce qu'elle a fait, si ça ne lui a pas fait du bien, ne la condamne pas à la damnation éternelle et qu'elle est aussi digne d'amour qu'auparavant. Mais non, ils ont honte. Tant pis. Mais heureusement pour elle, Thomas accepte plutôt facilement de porter son fardeau avec elle pour qu'il devienne un présent merveilleux de Dieu. Et s'octroie sans problème le titre de père (d'ailleurs, ce n'est pas une mauvaise chose mais c'en est une de vouloir rayer l'autre père et de faire comme si Thomas était le père biologique – bien qu'il soit très probable et très normal que l'enfant considère le second comme son véritable père, il ne pourra pas faire oublier celui qui l'a conçu, et qu'il recherchera sans doute plus tard, très naturellement... Ne dites pas s'il vous plaît que la paternité biologique n'a aucune importance, c'est la porte ouverte à beaucoup de dérives qu'on essaye tant bien que mal d'éviter à notre époque !) En ce qui concerne les garçons, je dirais que Thomas et Pierre-Yves, bien que sans caractère unique, sortent plus du lot (et encore, Pierre-Yves...) Mais Arnoult... Oh, celui-là ! Un vrai avatar du Prince Éric ! Prétentieux, orgueilleux, blond aux yeux bleus ce qui ne gâte rien, les cheveux courts comme un bon garçon, il ne s'intéresse finalement à Enora que parce qu'elle est comme lui, parce qu'elle est... PURE ! Là, j'ai failli m'évanouir... et puis je me suis reprise en me disant qu'il n'était pas possible que l'un des deux ne tombe pas de haut durant les années de leur mariage. On se croirait en plein délire aryen, là. Ne le prenez pas mal, c'est moi qui l'ai mal pris. Quant aux autres personnages, ils n'ont rien de bien intéressant à mes yeux, c'est pourquoi je les laisserai à leur place. Ah ! Si, Goulven... Alors celui-là, l'auteur ne l'a pas raté ! Je n'ai pas lu Ondine, mais il me semble qu'il est un peu comme Hugues tel que vous le décrivez : méchant, juste méchant, simplement méchant. Le méchant Goulven, homme de peu de foi et donc forcément méchant, pas bien, pas beau. On nous rabâche tout au long de ces quelques 792 pages que Goulven Le Garec est un méchant grand frère et à la fin, on aurait presque pitié de lui. J'aurais envie de lui dire : « Pauvre, pauvre Goulven, l'auteur de tes jours ne t'a pas raté. Regarde-toi, méchant comme tu es... Aucun espoir de rédemption, non, pas un. Tu es damné à jamais, mon garçon, tiens-en toi à cela. Tu avais certainement un mauvais karma. » Bon, alors, vers la fin, le méchant Goulven devient moins méchant, fait un joli cadeau à sa sœur et tout est bien qui finit bien. On est content pour lui, même si on a rien compris à ce qu'il lui arrivait ! J'en viens maintenant à un point un peu brûlant : l'« anti-féminisme », plus ou moins latent dans ce roman. Fleur-des-Sables, je ne pense pas que vous soyez vous-même misogyne (enfin, on ne sait jamais...) mais vous êtes en tout cas très remontée contre le féminisme et contre les mots de machisme, sexisme et j'en passe. Et ça, bien que n'étant pas une féministe radicale (une sorte de fanatisme comme les autres), j'avoue que je n'ai pas apprécié. Du tout. Vos guides soucieuses de se marier avant vingt-cinq ans, beaucoup moins de trouver une profession enrichissante, préférant de là élever des marmots et cirer les souliers de leur petit mari, bien soumises comme il faut, et, attendez, il faudrait que je cite... Voilà : p. 320 : « Plan de carrière : la bague au doigt avant vingt-cinq ans... Pas question de fêter les catherinettes ! L'ère de l'atome et l'épanouissement dans un travail, l'égalitarisme et le féminisme, elles s'en moquaient royalement. Avoir un métier au cas où, oui. Être une de ces esclaves modernes qui se réveillent à quarante ans pour s'apercevoir que le bonheur n'est pas forcément là, non. » J'avoue que ce passage m'a fait bondir : je ne sais pas qui des femmes d'affaires et des femmes au foyer se retrouvent généralement à quarante ans à se dire qu'elles ont un peu laissé passer leur vie. Avoir des enfants, c'est merveilleux, mais ça ne construit pas forcément une femme. Je pense moi-même qu'une femme peut être comblée par une grande famille dont qui l'occupe à plein temps. Mais bon nombre de femmes, même si elles ne l'avoueront jamais, regrettent de s'être mariées trop tôt et de n'avoir pas de métier pour les occuper quand leurs enfants sont devenus grands... Beaucoup auraient aimé avoir un travail enrichissant, et se rendent peut-être compte qu'elles ont été les esclaves de leur mari et de leurs enfants. Pour un développement sur le travail féminin, voir Edith Stein, une femme d'une intelligence peu commune et qui, oh ! miséricorde ! était féministe en plus d'être chrétienne. Parce que oui, chère Fleur-des-Sables, tout n'est pas mauvais dans le féminisme et, à la base, c'est même une très bonne chose. Je suis personnellement très contente de pouvoir faire des études, un métier, de pouvoir voter, posséder des choses à mon nom... et surtout très contente que le féminisme ait permis tout ça ! Il n'y aurait pas eu de féminisme que vous n'auriez peut-être même pas publié vos livres sous votre propre nom ! Alors oui, le féminisme radical d'aujourd'hui, qui considère que l'avortement était la moindre des choses qu'on devait aux femmes et qui voudraient faire des femmes, des hommes, je suis bien d'accord pour dire que c'est un mauvais féminisme... Mais se moquer ainsi du féminisme dans ce qu'il a de plus naturel, ça, je ne peux l'accepter. D'autre part, vous vous moquez également des termes de « sexisme » et de « machisme ». Si vous n'êtes pas concernée, vous avez de la chance. Mais ce sont deux choses bien réelles et, bien que je sois la première à désirer des hommes qu'ils soient des hommes (et non pas des femmes manquées), je n'aime pas être rabrouée sans cesse sur mes capacités intellectuelles, sur ma condition de femme, et qu'on me demande de garder mes opinions pour moi car je n'ai pas le droit à la parole ! Eh oui, c'est comme ça, je n'y peux rien... D'autre part, l'égalitarisme n'est pas une mauvaise chose et il serait bon de vous en rendre compte. Je ne désire pas, pour ma part, que la femme et l'homme soient identiques, je trouve d'ailleurs cette fameuse théorie du gender abominable. La femme et l'homme sont fondamentalement, dans leur corps et quelque peu dans leur esprit, différents. Mais ils sont d'égale dignité, égaux devant Dieu, en tant qu'êtres humains et en tant qu'âmes. Oui, la femme est l'égale de l'homme, même s'il est (généralement) physiquement supérieur à elle, comme nous sont égaux aussi les handicapés, les enfants et les vieillards. Tous, en tant qu'humains, nous sommes égaux. Et la femme, si elle n'est pas faite comme l'homme, a en principe les mêmes droits élémentaires que lui. Encore une fois, égalité n'est pas identité. Si vous avez lu ceci jusqu'à la fin, vous voilà enfin arrivé au bout ! C'est très long, il est vrai, et il est vrai également que je dois sembler légèrement remontée contre l'auteur. Mais j'ai beaucoup d'estime pour elle, je la crois également bien intentionnée, et c'est aussi pour exprimer ma gratitude envers elle et peut-être pour l'enrichir que j'ai pris la peine d'écrire cette longue critique. Car, comme je l'ai dit au début, ce livre ne m'a pas laissée indifférente et je pense même qu'il est précieux. Car si la forme ne m'a pas convaincue, le fond, si. Ce que l'auteur ne dit en fait pas, si. Et c'est un livre qui, s'il ne fait pas l'unanimité dans mon cœur, me donne foi en la foi. Et ça vaut à mes yeux toutes les meilleures critiques du monde. Je n'aurai donc plus qu'un mot : Merci. |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Je laisserai les passionarias répondre plus longuement mais je me permets juste de replacer la citation dans un contexte qui semble avoir été oublié :
Texte: Les mots que j'ai mis en gras relativisent quelque peu, je crois, le jugement porté sur cette citation. |
Freyja Progressant
Nous a rejoints le : 25 Mars 2011 Messages : 21 Réside à : Rennes |
"Être une de ces esclaves modernes qui se réveillent à quarante ans pour s'apercevoir que le bonheur n'est pas forcément là, non." --> j'avais l'impression que c'était là le jugement de l'auteur, qui semble aussi considérer à l'instar de ces filles que l'égalitarisme et le féminisme n'ont pas de raison d'être, c'est tout. Mais comme je l'ai déjà dit, je crois l'auteur tout à fait bien intentionnée et ressens beaucoup de sympathie pour elle, je me permets seulement de souligner ce qui m'a fait plus ou moins sauter au plafond dans son livre. |
Freyja Progressant
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Pour Zèbre.
En tout cas, je ne vois pas en quoi ce que vous écrivez vient infirmer ce que je dis. Je ne suis pas une partisane acharnée de l'égalitarisme, et ne souhaite pas vraiment entrer dans un débat dont je sais qu'il sera stérile... C'est quand même amusant de lire qu'il n'y a pas de liberté d'expression dans ce pays de la part de personnes qui semblent faire la sourde oreille aux problèmes de ce monde. Je sais que la liberté d'expression est de plus en plus menacée, mais n'oublions pas que les gens qui ne pouvaient s'exprimer autrefois étaient les gens qui ne pensaient pas comme vous et moi. Demandez-vous si vous, vous laisseriez les gens parler librement... Mais comme vous l'avez certainement compris, le but de mon premier message était de faire la critique d'un roman. Il est drôle que vous ayez pour la plupart seulement réagi au sujet concernant les femmes. Enfin, pour ce que j'en dis... J'aurais, il est vrai, souhaité lire surtout des commentaires au sujet de mon analyse critique du roman, et préféré sans aucun doute voir s'ouvrir un débat sur les différents aspects que j'ai pointés, non sur des sujets de société dont on parle assez pour ne pas les ramener sur la table. Mes remarques portaient non sur le féminisme en soi mais sur la critique que semble en faire l'auteur dans son livre, c'est tout. Et j'avoue que je ne me sens pas prête à me lancer corps et âme dans une nouvelle polémique comme ce forum sait en produire. « En matière de foi et de pureté, je n'aime pas les ersatz. » (Arnoult) Ceci est une citation de mémoire, vous me pardonnerez j'espère si elle n'est pas absolument précisément exacte. Que vous aimiez les héros « purs et droits comme des épées » ne me dérange pas du tout, même si ce n'est pas mon cas (et je pourrais en discuter longuement). Je préfère, il est vrai, les personnages imparfaits, humains tout simplement. Des personnages faibles, bourrés de défauts, vils parfois, sans cœur, qui partent donc du bas (parfois du très très bas) pour tendre vers le haut... Quelle merveille que de voir cet anti-héros à l'âme si sombre devenir un flamboyant héros, sans renier toutefois son obscur passé... C'est pour moi l'un des intérêts principaux de la littérature. Les héros d'Enora ne sont pas de ceux-là, ils sont déjà en haut. That's okay. Mais ce n'est pas ce que je leur reproche, si vous avez bien lu mes quelques nombreuses lignes. Ce que je condamne, c'est leur manque de miséricorde, leur impossibilité semble-t-il d'éprouver la moindre estime pour une personne d'un niveau de pureté inférieur. Cela donne un esprit très élitiste qui ne me plaît guère, je l'avoue. Il est évident que l'auteur a le droit d'écrire ce qu'elle désire dans ses romans, mais voilà, le problème, c'est qu'on nous rappelle à chaque page que les personnages sont chrétiens alors que finalement, ils se conduisent comme des moitiés de chrétiens... Quand j'ai utilisé le mot « aryen », j'avoue que j'y ai été un peu fort... Mais en aucun cas je n'ai assimilé la pensée de l'auteur à celle des nazis, Dieu m'en garde ! Ce que je voulais signifier par là, c'est mon inimitié envers les personnes qui se prétendent « pures » où ne se lient qu'avec des personnes qu'elles considèrent comme « pures » (d'où l'idée de « race pure », et ainsi la discrimination envers les personnes qui ne le sont pas). Une personne vraiment pure, je n'en ai encore point vue de mon vivant et n'en cherche pas car je ne crois pas qu'elle existe (enfin, à part celles que vous savez...), une personne qui cherche à avoir un cœur pur, à celle-là je vouerai un profond respect. Les gens à l'âme toute blanche, ça n'existe pas, et je n'aime pas ces jugements de valeur. Voilà tout. Bien à vous, et au plaisir de vous lire encore et encore, Freyja |
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