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La chronique scandaleuse s'est emparée très tôt du personnage d'Aliénor d'Aquitaine. Les Français ne lui auraient-ils pas gardé rancune d'avoir abandonné la couronne de France pour celle d'Angleterre ? Quoi qu'il en soit, la réputation fâcheuse qu'on lui a faite aura marqué, pour la postérité, une personnalité féminine hors pair.

Admirablement attentive à son temps, toujours prête à faire face aux situations, si tragiques dussent-elles, elle se montra, au cours d'une vie particulièrement mouvementée, capable d'organiser la défense d'une forteresse, d'administrer non seulement son duché, mais tout un royaume, de prévoir l'importance qu'allaient prendre, au XIII^è siècle, la bourgeoisie des villes.

En suivant pas à pas une vie romanesque s'il en fut, Régine Pernoud, l'auteur de La femme au temps des cathédrale, nous a donné avec Aliénor d'Aquitaine un livre remarquable qui a été couronné par le Grand Prix littéraire de la Ville de Bordeaux et par le Prix Historia.

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(c'est amusant de constater que c'est elle qui va enclencher ce mouvement, que Philippe Auguste va suivre son exemple et que c'est grâce à ça qu'il va ratatiner la coalition à Bouvines )

Non non, je ne vise pesonne

Texte:

Convenons que notre travail présente une lacune : il ne compote aucun de ces jugements péremptoires que l'on a coutume d'émettre lorsqu'on touche au Moyen-Âge. C'est pourtant une habitude consacrée par l'usage. Lorsqu'on traite, par exemple, de l'Antiquité ou du Grand Siècle, on rapporte sans sourciller les orgies impériales ou les scandales de cour ; au contraire lorsqu'il s'agit du Moyen-Âge, il est nécessaire de marquer, par quelques phrases bien senties, qu'en dépit de la chevalerie, de la courtoisie et des cathédrales, les gens de cette époque étaient de tristes sires, brutaux et ignorants, que les seigneurs étaient cruels, le clergé dissolu, le peuple misérable et sous-alimenté. Faute de quoi on passe pour naïf. Il y a probablement une grande naïveté à préférer le Mont-Saint-Michel à l'église St-Sulpice, ou la Madeleine de Vézelay à la Madeleine de Paris ; celui qui tombe dans ce travers s'entendra rappeler, avec un indulgent sourire, que le Moyen-Âge était loin d'être une époque "idyllique". Sur quoi on ne sait plus très bien où est la naïveté : car en somme, y eut-il jamais une époque qui puisse être qualifiée d'idyllique ? Montrer tel ou tel des dix siècles du "Moyen-Âge" sous des couleurs autres que celles des trop fameuses "ténèbres", est-ce sous-entendre que ces siècles n'ont pas connu le cortège de souffrance et de misères, d'injustices et de basseses qui est le lot le plus courant de l'humanité depuis que le monde est monde ?

On pourrait tout au plus faire remarquer que ce qui distingue une époque d'une autre, c'est l'échelle de valeurs : ainsi au XIX^è, le terme même de "valeurs" désigne les actions susceptibles d'être cotées en bourse ; au Moyen-Âge, on appelle ainsi l'estime que ses exploits valent au chevalier, sa beauté et son courage, etc. Quant à dire que tous les chevaliers n'ont pas eu la "valeur" que suppose et exige la notion même de chevalerie, n'est-ce pas là un simple truisme ? L'expérience de la vie quotidienne ne suffit-elle pas à nous apprendre qu'un homme est rarement parfait ?

Quoi qu'il en soit, nous nous sommes abstenus de prendre le ton du censor morum, et nous excusons de manquer ainsi aux usages. Le lecteur voudra bien y suppléer.
A moins que, mis en présence de ce que nous appelons les documents, il ne se sente, comme nous l'avons été nous-même, moins enclin à juger qu'à tenter de comprendre.

H-I Marrou doit se réjouir dans sa tombe

J'adore le ton ironique

Citation:

Le 2010-06-23 17:16:00, Nominoe a écrit :

Pour les passionnés de Bonaparte, Le duel, de Joseph Conrad. Pas dur à lire, l'histoire d'un duel entre deux officier napoléonien.

La trame est très sympathique et rappelle l'épisode des deux centurions rivaux de la Guerre des Gaules de Jules.

Sinon Citadelle de Saint Exupéry. Un must, il ne se présente pas, il se savoure... et se pense.

Citation:

Le 2010-06-23 13:41:00, Ecureuil des Innocents a écrit :

POur ceux que la science passionne je vous conseille: "Je sui né un jour bleu."
Auto biographie d'un autisme Asperger

Citation:

Le 2010-10-02 13:49:00, Nominoe a écrit :

La peste de Camus. Marrant ^^
Une écriture excellente, un fond pas très creusé mais des personnages intéressants.
Mais surtout, la sensation d'être dans le sud. Quelle magnifique écriture !

« "Le Meilleur de Mondes"...je ne comprend rien, c'est looong, il y a plein de pages, et c'est nul!! »

Tu mérites la mort aussi
Mais qu'est-ce que vous avez tous, laissez une chance aux auteurs (comme dit mon vénéré professeur de philo) Si des gens ont écrit et sont encore lus par des milliers de gens bien des années après, il y a bien une raison... et si on nous les fait lire, y'a bien une raison.
Mais ça nécessite de vraiment se plonger dans l'esprit de la lettre.
Huxley est moins chouette d'Orwell (les deux sont souvent comparés) mais enfin ce n'est pas non plus un imbécile. La tragédie du Sauvage dans Le meilleur des mondes est un drame tout à fait poignant.