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Auteur | Où est-ce que je vais atterir une fois mort? |
Saladin Membre confirmé
Nous a rejoints le : 30 Avr 2004 Messages : 1 311 Réside à : Arabie Saoudite |
Citation: Isatis, Mon absence de formation philosophique rend extremement difficile la formulation de ma reponse. Je vais reprendre l'expression de loi naturelle utilisee par Oryx (celle qui est au dessus des lois humaines) Aristote considere que la nature impose un droit naturel, et l'observation (et s'agissant des hommes, des lois positives c'est a dire adoptees par les differentes societes humaines) permet d'en decouvrir les grands principes Voici un extrait de l'une de ses oeuvres "Traite de la morale" La justice politique se divise en deux espèces, l’une est naturelle, l’autre légale. La justice naturelle, qui a partout la même force, et qui ne dépend ni des opinions, ni des décrets des hommes ; la justice légale, qui regarde les actions indifférentes en elles-mêmes, mais qui cessent de l’être dès que la loi vient à les prescrire ou à les défendre. Par exemple, quand elle ordonne de racheter les prisonniers pour le prix d’une mine d’argent, ou d’immoler à Jupiter des chèvres et non pas des brebis. [...] Cependant certains pensent que tout est de ce dernier genre, parce que ce qui est de la nature est immuable, et a partout la même force; ainsi le feu brûle ici, de même que chez les Perses, alors qu’on voit ce qui est juste sujet à des vicissitudes : mais cela n’est vrai que jusqu’à un certain point. Peut-être cette immuabilité de la justice n’existe-t-elle que parmi les dieux, tandis que chez nous il y a des choses qui sont naturellement sujettes au changement, quoique toutes ne le soient pas : il y a donc un droit naturel, et il y en a un qui ne dérive pas de la nature. Il est facile de distinguer, entre des choses qui sont sujettes au changement, celle qui peut varier naturellement, et celle qui ne le peut pas naturellement, mais seulement par l’effet des lois et des conventions, en supposant même que les unes et les autres soient pareillement susceptibles de changer. La même distinction s’appliquera à d’autres choses; car on est plus naturellement porté à se servir de la main droite; et néanmoins tout homme peut devenir ambidextre. Mais il est des choses qui sont justes par convention, et par un simple motif d’utilité ou de convenance, comme des mesures; car celles qui servent à mesurer le vin et les grains, ne sont pas égales dans tous les pays; on les fait plus grandes dans ceux où l’on est dans le cas d’acheter ces denrées, et plus petites, dans les pays où l’on est dans le cas de les vendre. Ainsi, les choses qui ne sont pas naturellement justes, mais qui ne le sont qu’humainement, ne sont pas partout les mêmes Bref, Aristote ne recourt pas a la divinite, et place cette loi naturelle hors de la raison humaine - en tout cas l'homme ne la decouvre pas par le seul exercice de sa raison Apres les grecs, on peut faire un tour chez les romains avec Ciceron et un extrait de son "Traite des lois". il s'agit d'un dialogue sur les sources du droit et de la loi MARCUS :Non seulement dans les actions droites, mais aussi dans les écarts de conduite apparaît cette ressemblance des hommes entre eux. Tous se laissent prendre au plaisir, attrait de la laideur morale, il est vrai, mais qui a quelque ressemblance avec un bien naturel. Il charme par sa douceur, sa suavité et ainsi, par une erreur de jugement, on le croit salutaire. Par une semblable ignorance, on fuit la mort comme la dissolution de notre nature, on recherche la vie parce qu’elle nous maintient dans l’état où nous a placés notre naissance, on met la douleur au rang des plus grands maux, tant à cause de sa rudesse propre, que parce qu’elle semble annoncer la destruction de la nature. La ressemblance qui existe entre une vie belle et une vie glorieuse fait que nous paraissent heureux ceux qui sont honorés, malheureux ceux qui sont sans gloire. Tristesses, joies, désirs, craintes, toutes ces affections de l’âme nous sont communes ; et, quelle que soit la diversité des opinions, il n’en faut pas conclure que les peuples honorant comme des dieux le chien et le chat aient une superstition qui, dans sa forme, diffère de celle des autres. Mais quelle nation ne chérit pas la douceur, la bienveillance, la bonté d’âme et la reconnaissance ? Où l’orgueil, la méchanceté, la cruauté, l’ingratitude ne sont-ils point objets d’aversion ? On doit connaître par cet accord des sentiments que les hommes ne forment entre eux qu’une seule société, et en fin de compte qu’une même règle de vie droite les rend meilleurs. Si vous approuvez ce que je viens de dire, je poursuivrai; si vous le désirez, je vous donnerai d’abord quelques éclaircissements. ATTICUS : Nous n’en avons pas besoin, si je puis répondre pour nous deux. MARCUS - Il suit de là que la nature a mis en nous le sentiment de la justice pour que tous nous nous venions en aide l’un à l’autre et nous rattachions l’un à l’autre ; et c’est dans toute cette discussion ce que j’entends par nature. Mais telle est la corruption causée par les mauvaises habitudes, qu’elle éteint en quelque sorte la flamme allumée en nous par la nature, engendre et fortifie les noirceurs qui lui sont opposées. Si, se conformant à la nature, les hommes jugeaient, comme le dit le poète, que « rien d’humain ne leur est étranger », tous respecteraient également le droit. Car avec la raison la nature leur a donné encore la droite raison ; donc aussi la loi, qui n’est autre chose que la droite raison considérée dans ses injonctions et ses interdictions. Et si elle a donné la loi, elle a aussi donné le droit. Or la raison est commune à tous; le droit leur a donc été donné aussi. Socrate maudissait à juste titre le premier qui a séparé l’utile de la nature, ouvrière de justice La non +, pas de recours a la religion J'ai pique ces 2 taductions ici : http://ledroitcriminel.free.fr/la_ science_criminelle/le_droit_naturel/philosophie_mo rale/ciceron.htm [ Ce Message a été édité par: saladin le 19-09-2005 à 23:18 ] |
Saladin Membre confirmé
Nous a rejoints le : 30 Avr 2004 Messages : 1 311 Réside à : Arabie Saoudite |
Non desole, Oryx, nous ne sommes pas en phase : les droits de l'homme sont d'inspiration kantienne, l'homme les decouvrent avec sa raison selon les principes suivants :
"Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle" "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen" L'homme parce qu'il est raisonnable est capable de s'obliger librement en se soumettant à une loi qui émane de lui-même: Kant se fout totalement des lois de la nature mais s'interesse a la representation de ces lois [qu'elles existent ou non] permise par la raison. |
Oryx Membre confirmé
Nous a rejoints le : 13 Mai 2003 Messages : 3 798 Réside à : Paris |
Saladin, que les droits de l'homme soient d'inspiration kantienne, je n'en doute pas, mais ce n'est pas le problème ici.
Plutôt qu'exemple classique, j'aurais dû parler d'exemple "courant". Quand je parle des droits de l'homme, c'est que ceux-ci parlent justement de "droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme"* ; peu importe que, pour Kant, ce soit moi qui soit l'origine et la seule mesure de la morale. Aujourd'hui, les droits de l'homme sont bien reconnus comme une forme de transcendance. [* Je sais, la Déclaration de 1789 se place sous les auspices de l'Etre suprême, et on pourrait objecter que les droits de l'homme sont donc d'inspiration religieuse. Une fois de plus, je ne me préoccupe pas de cette circonstance, mais d'aujourd'hui, où les droits de l'homme sont communément admis, sans prise en compte d'un éventuel fait religieux, comme quelque chose qui, de l'extérieur, s'impose à nous.] |
Mr Isatis renard polaire
Nous a rejoints le : 10 Mai 2004 Messages : 5 554 Réside à : Paris - Menilmontant |
Citation: Voilà voilà, je la trouve pas mal cette chtite chanson du camarade Gilles Servat, et qui s'appelle très justement : La dernière chanson , finalement elle colle pas mal à mon opinion (même si j'suis pas aussi anticlérical que le gars Servat ) |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Tiens je te voyais plutôt avec la balade nord-irlandaise de Renaud
J'ai voulu planter un oranger Là où la chanson n'en verra jamais Là où les arbres n'ont jamais donné Que des grenades dégoupillées Jusqu'à Derry ma bien aimée Sur mon bateau j'ai navigué J'ai dit aux hommes qui se battaient Je viens planter un oranger Buvons un verre, allons pêcher Pas une guerre ne pourra durer Lorsque la bière et l'amitié Et la musique nous ferons chanter Tuez vos dieux à tout jamais Sous aucune croix l'amour ne se plaît Ce sont les hommes pas les curés Qui font pousser les orangers Je voulais planter un oranger Là où la chanson n'en verra jamais Il a fleuri et il a donné Les fruits sucrés de la liberté |
Mr Isatis renard polaire
Nous a rejoints le : 10 Mai 2004 Messages : 5 554 Réside à : Paris - Menilmontant |
J'aime bien aussi...
Sauf qu'à Derry j'y suis pas allé en bateau mais en train, et j'leur ai pas parlé d'Oranger, j'leur ai plutôt dis: " Giv'me a pint of Smithwick please..." |
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