Je crois qu'il y aura un retour à une forme de scoutisme que certains qualifient d'archaïque, tourné vers la nature et les techniques anciennes, rustiques et oubliées. Il suffit de voir l'engouement incontestable de beaucoup pour les sites de bushcraft. Les jeunes encore mineurs sont frustrés de ne pouvoir pratiquer pleinement cette activité.
À l'ère de l'ordinateur et des consoles de jeux, il y a une demande et une volonté de fuir, même quelque temps, le confort aseptisé du quotidien. L'aventure n'est plus au « menu ». C'est le même phénomène, encore plus outré, qu'il y a un siècle. Sortir des villes, dormir sous la tente, ou sans, en forêt, faire sa cuisine comme l'homme des cavernes. N'étant plus contraint à être temporairement homme des casernes, le jeune a peu de chance de goûter à la vie en campagne. Pourtant les médias le saturent d'images, parfois dangereuses si mal comprises, de personnages qui courent les bois et qui vivent dans la nature grâce à la nature.
Si le jeune veut avoir le sentiment de son utilité, il a toujours autant besoin de jeux. Ceux apportés par la technologie le lassent vite, presque tous sont semblables, il devient blasé. Il aimerait bien franchir le pas, mais n'ose pas, ne sait à qui s'adresser ou on l'en empêche, peut être plus qu'autrefois. Et puis les scouts ont gardés l'image d'Épinal qui leur fut collée : de grands dadets en culotte courte, un peu benêts qui font traverser les vieilles dames.
Mais, hélas, le système institutionnel, lui-même est de plus en plus restrictif sur cette notion d'aventure libre.