sarigue
Didelphidé
Scène : Troubadour Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs
|
Patientez... |
Pour ce qui est du dépaysement (et de la culture dont parle Florian), certaines régions valent autant le détours que certains pays, et certaines région on une identité et une culture régionale suffisament forte pour se sentir dépaysé.
Castore, tu triches: Si tu habitais l'Est de la France, en franchissant la frontière franco-allemande, tu rentrais en France, certes... Mais aussi dans ta région.
Moi qui n'habite pas là bas, en repassant la frontière, je me dis suis surtout dit que j'avais encore quelques heures de routes...
J'ai aussi eu l'occasion d'aller un peu en Suisse (francophone). Je ne dis pas qu'il n'y a pas de "dépaysement". Je dis juste qu'il n'y en a pas forcément plus qu'en allant dans d'autres régions de son propre pays (la France en l'occurrence)
Pour ce qui est des attaches et du sentiment d'appartenance: Regardez donc certains: Entre les bretons et les corses, regardez donc le nombre de personnes qui semblent fier de leur appartenance régionale (avant l'appartenance nationale), qui l'affichent en brandissant le drapeau ou le blason breton (certains, sur les forum, l'ont même comme avatar... suivez mon regard ). Idem en Corse (mais là, j'admets que ceux qu'on entend le plus ne sont pas forcément les plus nombreux). Et parfois, une communauté se sent liée par-delà les frontières (cf. le pays basque).
Ce point rejoint la question de culture et d'identité.
Ou encore, à l'étranger, certains peuples qui proclament leur indépendance (cf. le Kosovo récemment). Ces gens-là se fichent bien du pays auquels ils appartiennent: ils se sentent liés, et le proclament. Point.
Moi, loin de l'indépendance, j'estime au contraire qu'il faut l'union. C'est pour cette raison que -malgré le fait que je me sente "chez moi" en Ile-de-France, je ne lève pas plus le drapeau francilien et ne revendique pas plus une "identité francilienne", et que je préfère largement lever le drapeau Européen.
Et ça, harfang2, je ne peux pas plus l'argumenter. Ce n'est pas une question de conformisme ou non. C'est une question de sentiment.
(bon c'est vrai, ayant de la famille en Allemagne, il est logique que je me sente au moins aussi proche de l'Allemagne que du reste de la France. Mais bon, n'empêche que)
Pour ce qui est des dénominations, voici la définition de "nationalisme" par l'Académie Française:
Texte: (1)NATIONALISME n. m. XVIIIe siècle. Dérivé de national.
1. Sentiment de vif attachement à la nation, exaltation de l'idée nationale ; doctrine politique qui s'en réclame et affirme la primauté des intérêts nationaux.
Bon. Ben je ne vois pas pourquoi on voudrais affirmer "la primauté des intérêts nationaux" plutôt que celle des intérêts régionaux ou locaux... ou à l'inverse, internationaux.
Puisque c'est la période des élections municipale, c'est facile à comprendre: On ne vote pas aux municipales comme on votes aux présidentielles. Aux municipales, ça nous touche nous, très directement. C'est très concret. On comprend bien "l'intérêt local". Et on y attache souvent plus d'importance que "l'intérêt national", d'ailleurs. (un sondage lors des élections à montré que la couleur politique des candidats, ou l'action du Gouvernement passaient -pour une majorité d'électeurs- en second plan pour les élections municipales) Tout simplement parce que ça nous touche directement et immédiatement.
(et pour répondre à Florian pour ce qui est de voter aux même élections: c'est vrai aussi à l'échelle locale. Et les habitants d'une même commune paient aussi les mêmes impôts locaux, et sont soumis aux même règlementations locales.
A l'échelle inverse, il existe des lois européenne, auxquels tous les pays sont soumis... Et y'a même des élections européennes)
Et pour ce qui est du "nationalisme", ce terme est également aujourd'hui connoté et dérive souvent vers cette pseudo-définition (humoristique, n'est-ce pas)
"Affection du cerveau se manifestant par divers phénomènes pathologiques: brandissement incontrôlé de drapeaux, hurlements, chants belliqueux, slogans arrogants et désobligeants, éruptions cutanées lors de rencontres avec des individus de souche exotique, etc.
Quant au "patriotisme", voici la définition de l'Académie Française:
Texte: Amour de la patrie, désir ardent de servir son pays, qui porte à défendre son intégrité, ses institutions et les valeurs qui les fondent.
Le problème est que cette notion de "défendre l'intégrité du pays et ses valeurs", en soi, c'est très beau et très bien... Sauf que c'est souvent aussi pris comme un appel à prendre les armes (physiques ou politiques) (et pas toujours en pure légitime défense)... C'est au nom de la "défense des valeurs" que certains refusent (trop) les (moindres) "intrusions étrangères"... (et tout ces arabes (ou ces plombiers polonais...) qui risquent de nous faire perdre nos valeurs... Comment ça, je caricature? A peine)
Bon, et comme cette définition ne nous aide pas beaucoup plus puisque renvoyant à la notion de Patrie, ben voici la définition de "Patrie":
Texte: Territoire où est établie une communauté dont les membres sont unis par le sentiment d'une même origine, d'un destin partagé, et par les traditions, les coutumes, les modes de pensée, de vie, d'expression qui constituent leur patrimoine collectif ; le pays où une personne est née, dans lequel ont vécu ses ancêtres (s'écrit parfois avec la majuscule).
Bon, alors: "Territoire où est établie une communauté dont les membres sont unis par le sentiment d'une même origine". C'est donc bien ce que je dis: c'est une histoire de sentiment... Donc très subjectif.
Surtout en France où le pays ne s'est pas constitué par proclamation d'indépendance d'un peuple, mais par union politique (en envahissement) de différents territoires, différentes régions, parfois très différentes en terme de coutume, de tradition, d'expression et même de langue (le français actuel n'est guère parlé dans l'ensemble de territoire que depuis assez récemment, et l'existence de média "modernes" et rapides: radio et TV en particulier. C'est à dire environ un siècle. Avant cela, chaque région avait encore fortement conservé ses patois)
Quant aux traditions ou au patrimoine collectif, c'est également vrai à chaque échelle: chaque région à ses propres traditions et son propre patrimoine (et parfois ses propres croyances -certes aujourd'hui plus guère présent que dans les dictons-). Certes, c'est vrai aussi à l'échelle nationale... Mais c'est vrai aussi à l'échelle Européenne (mais par contre, ça s'arrête là: nous n'avons guère pas de patrimoine commun avec les centrafricains, ou les chinois par exemple)
A partir de là, pourquoi "s'arrêter" à l'échelle nationale?
Dernière question:
Avant que l'Alsace et la Lorraine ne redeviennent Français après la première guerre mondiale, les Français de l'époque devaient-il considérer ces territoire comme étant de leur Patrie?
Autre exemple plus récent: Bien qu'indépendante, l'Algérie fait-elle partie de notre Patrie? Colonisée, en faisait-elle partie?
Et que faisons-nous des DOM-TOM? Ils sont Français... Nous avons pourtant souvent tendance à les oublier.
Citation:Mais soyez sans crainte: dans une ou trois générations, "servir la patrie" pourrait bien être à nouveau d'actualité.
Ravi de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde quant à l'évolution de la société ('faudrait qu'un certain mouvement scout s'en rende compte, d'ailleurs...)
Et pas 'sur qu'il faille attendre aussi longtemps...
82 |