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Auteur
L'EUTHANASIE: on cherche à l'imposer
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CASTORE
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Bon, juste pour remettre les pendules à l'heure sur la fin de ton post :

*la loi ne doit pas interdire l'inceste, il faut juste résister à la tentation
*la loi doit permettre l'extermination en camp de concentration, il faut juste resister à la tentation...


et je peux continuer comme cela longtemps.

Si la loi doit interdire l'euthanasie, c'est au nom de la conception que notre société a de la dignité humaine, tout simplement.Comme tu le dis toi m^me, 99 vieilles pour un Vincent Humbert...

La loi dicte la règle, la jurisprudence adapte aux cas concrets.Une loi ne doit pas se fonder sur des exceptions, c'est aller contre le bien commun

NB: compter sur ses forces pour résister à la tentation, c'est aller à l'échec
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sarigue
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Très intéressant tout ça...

Je me permettrais juste quelques remarques:

>>"Ce n'est donc pas tuer que de "débrancher" un patient dans le coma : c'est laisser faire un processus inexorable et irréversible."

J'aurais rajouté: "et naturel"...

>>"Il existe cependant une solution à la grande majorité des douleurs d'origine corporelle : elle est connue depuis une centaine d'années, il s'agit de la morphine."

Je ne voudrais surtout pas contredire un noble étudiant en médecine donc certainement mieux calé que moi dans ce domaine, mais...
Il me semble que dans certains cas, la douleur est tellement forte que même à dose maximale, la morphine ne l'empêche pas suffisament, et que le patient souffre toujours...
(lire la suite avant de répondre à ce point)
Par ailleurs, comme tu le précises, c'est une solution aux douleurs corporelles... Mais il n'y a pas que les douleurs corporelles! (mais là, on tombe dans un débat politique: il faudrais mieux former le personnel soignant, et faire en sorte qu'il puisse passer plus de temps avec les patients, donc, il faudrais plus de personnel... Et l'on retombe dans l'éternel problème du nombre de médecins, infirmiers et autres personnels soignant...)

>>"Alors, il y a des cas qui défraient la chronique, comme celui, récent, de Vincent Humbert : disons-le tout de suite, ces cas n'ont rien à voir avec le débat sur l'euthanasie. Pourquoi ? Parce que ces cas représentent au plus 1% des demandes d'euthanasie."

Entièrement d'accord. Dans ce cas, si on veut une loi, il faut écrire dans la loi que ce genre de cas (comme le cas du patient sous morphine mais qui souffre toujours, et c'est là la suite en question du point précédednt) doit être traité au cas par cas...
Dans un débat télévisé ("l'Arène de France") sur la question, un invité avait eu une remarque qui m'a paru juste: euthanasier "activement" quelqu'un, c'est faire une chose a-priori interdite. Donc, c'est aller devant un tribunal pour s'expliquer. Le peuple (ses représentant) jugent alors l'acte en tenant compte des conditions dans lequel il a été réaliser.
C'est donc en quelque sorte bel et bien un traitement "au cas par cas", et on peut donc laisser les choses ainsi...
Seulement, ce qu'on dit moins et ce qui, je pense, gène, c'est qu'on retombe dans des problèmes très concrets et très terre à terre: ce genre de cas, ça encombre encore un peu plus les tribunaux...


Bref, la solution qui, il me semble, est la plus juste est d'une part, de ne pas faire d'acharnement thérapeutique (sans pour autant "débrancher" et "laisser mourir" sans autre soins) et d'autre part, d'autoriser à donner des produits pour atténuer les souffrances, même si ces produits accélèrent la mort (c'est donc "débrancher" ET accompagner et non "laisser mourir")


Gage, l'Eglise est parfaitement cohérente: admettre la légalisation de l'euthanasie, c'est quelque part cautionner l'euthanasie. l'Eglise demande de résister à la tentation de la légalisation, qui serait la tentation de la facilité: on tue, et on s'en débarrasse...
Lors de l'émission "l'Arène de France" sur l'euthanasie, il y avait un reportage qui m'a fait froid dans le dos: dans je-ne-sais-plus-quel-pays, il est possible... de choisir la date de sa mort!! Et l'on voyait un brave type -en apparence en pleine forme, mais dont on apprenais qu'il souffrait d'un truc (je ne sais plus quoi) irréversible et causant la mort (avec risque de souffrances) à court terme- face à quelqu'un d'une société d'euthanasie (!) prendre son agenda et fixer la date de sa mort !!!!
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sarigue
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Castore: oui, une société bien faite et morale n'aurait effectivement pas besoin de loi écrites. Pas de code de la route, pas d'interdictions ni d'obligation. Chacun saurait ce qu'il a à faire. Ensuite, à chacun d'agir en son âme et conscience...
D'ailleurs, l'interdiction de meurtre ne l'a jamais empêché...


Gage: ...Par contre, la loi permet de fixer des peines (maximales). Les mêmes pour tous. Elles permet donc de coucher sur le papier l'égalité.
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CASTORE
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Je dis seulement la m^me chose que toi : La loi n'est pas faite pour l'exception, c'est la jurisprudence (= jugement d'un tribunal) qui doit traiter de l'exception.

Par exemple, il est interdit de tuer.La jurisprudence, elle, a déterminé la notion de légitime défense.

et encore nous ne sommes pas en Angleterre, où la jurisprudence a une place plus importante qu'en France où nous avons la manie de légiférer

Je vous signale que le dernier procès en date (Tramois and c°) a eu lieu pour des faits datant d'avant la nouvelle législation sur le droit des malades à refuser des soins et l'acharnement thérapeutique.
Dans ce cas précis, cette loi (22 avril 2005)ne change pas grand chose, parce qu'il s'agit bien d'un geste d'euthanasie (la piqure létale)

Par contre, cette nouvelle loi permet d'éviter l'acharnement thérapeutique et dédouane les soignants des conséquences "secondaires" des piqures de morphine.

Aujourd'hui, on assiste bel et bien à une offensive en règle en faveur de l'euthanasie par la douteuse association ADMD, alors que la Loi vient de clarifier le sujet pour la plupart des cas.

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Gage
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Citation:
Le 2007-03-19 14:40, CASTORE a écrit

*la loi ne doit pas interdire l'inceste, il faut juste résister à la tentation
*la loi doit permettre l'extermination en camp de concentration, il faut juste resister à la tentation...

NB: compter sur ses forces pour résister à la tentation, c'est aller à l'échec
En fait, j'ai hésité à citer l'avortement : la loi doit permettre l'avortement, il s'agit de résister à la tentation après... Je ne l'ai pas fait pour deux raisons : un, ç'aurait été trop polémique, et deux, la loi a vocation a protéger l'individu, non contre lui-même, mais surtout contre d'autres individus. Donc le camp de concentration n'est pas un exemple valable : un individu est menacé par d'autres individus. Idem pour l'inceste, avec un détail de subtilité en plus : la loi vise à protéger la descendance contre les maladies génétiques qui se déclarent en cas de consanguinité (cela dit, ça tombe un peu à plat comme argument : l'inceste est aussi prohibé dans des sociétés où la notion de génétique est inconnue, ou alors il est encouragé dans certaines autres où la fille épouse un homme bien défini, comme une certaine communauté irlandaise ou bien les pharaons égyptiens. Laissons donc l'inceste de côté pour le moment), ou à protéger le foetus contre sa propre mère ceci est l'argument des pro-life, je ne partage pas ce point de vue mais ça ne m'empêche pas de l'énoncer, évitons le débat sur l'avortement s'il-vous-plaît
Ensuite, compter sur sa propre force pour résister à la tentation, c'est aller à l'échec : tout à fait, c'est pourquoi on demande au Père ne ne pas nous laisser céder à la tentation. Mais la loi civile n'a, pour moi, pas à entraver la liberté d'agir en conscience, c'était mon idée.

Pour ElecScout : il n'y a en effet pas que les douleurs corporelles. En fait, on découvre que certaines douleurs d'origine nerveuse (un dysfonctionnement nerveux organique en est la cause, et non une lésion du corps) se traitent pas trop mal par les antidépresseurs, en mettant à profit un effet secondaire. Mais allez expliquer au patient que vous lui donnez des antidépresseurs parce qu'il a mal...
Après, il y a des douleurs plus complexes, liées en général à la perception qu'a le patient de sa maladie. Un patient se sentant très malade et le vivant très mal aura d'autant plus mal, d'où l'importance du travail psychologique. Mais, comme tu dis, on retombe dans les problèmes concrets : formation et présence du personnel soignant...

Citation:
J'aurais rajouté: "et naturel"...
Oui, j'y ai pensé, mais finalement j'ai pensé qu'inexorable était plus approprié. Et puis bon, on est dans une société où on joue tellement avec la mort, entre l'euthanasie, la réanimation, l'acharnement thérapeutique, que parler de "naturel" à propos de la mort paraît presque incongru...

Citation:
Je ne voudrais surtout pas contredire un noble étudiant en médecine donc certainement mieux calé que moi dans ce domaine, mais...
Jolie précaution oratoire . Mais bon, j'ai envie de te dire de me contredire, au contraire : soit tu te plantes, et je te corrige et tu apprends, soit je me plante, et tu as d'autant plus raison de me contredire, c'est pas parce que je suis étudiant en médecine que je suis infaillible, hein. Pour ce qui est des cas où la douleur est très forte, on peut toujours augmenter la morphine : au pire, notre patient fera des pauses respiratoires, prélude à l'arrêt respiratoire, mais au moins il souffre moins. Et si il doit mourir d'arrêt respiratoire, ça sera toujours moins insupportable pour lui que l'injection de potassium létale (laquelle est très douloureuse).

P.S. : Oui, ce post est un peu décousu, ça m'apprendra à poster à 3h du matin et à lire les réponses en vrac et sans ordre. Allez, bonne nuit.
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Citation:
Le 2007-03-19 02:11, Gage a écrit

Ce n'est donc pas tuer que de "débrancher" un patient dans le coma : c'est laisser faire un processus inexorable et irréversible.


Je serais plus nuancé. Ca dépend de ce à quoi le patient est branché. Si la machine remplace une fonction vitale déficiente, ça peut comprendre (respiration, circulation) : sans ça on pourrait maintenir en vie quasiment indéfiniment.
S'il s'agit d'arrêter la nutrition d'une personne incapable de se nourrir parce qu'elle est inconsciente, ce n'est plus la même chose.
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Fou de Bassan
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Et le patient condamné à mourir dans les quelques heures, Gage...As-t-on le droit de lui voler sa mort en accélérant comme par inadvertance la morphine? C'est quelque chose qui arrive tous les jours à l'hôpital, mais qui sont ces médecins qui s'arrogent le droit de décider de la fin d'un autre (inconscient, évidemment)..et qui après demandent lâchement à l'infirmier de s'occuper de la perfusion...
J'ai comme un vague souvenir que le serment d'Hippocrate contient dans son premier article un certain "primum non nocere", il semble malheureusement que ce serment soit passé du coté du folklore et des traditions incomprises.
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Citation:
Ce n'est donc pas tuer que de "débrancher" un patient dans le coma : c'est laisser faire un processus inexorable et irréversible.
Telque c'est dit ici, je suis d'accord.
C'est pour cela qu'une loi a distingué entre l'euthanasie, coupable, et l'acharnement thérapeutique à éviter.
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Gage
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Fou de Bassan, tu soulèves le délicat problème du patient souffrant, incapable de consentir et se sachant condamné. Parce que si le patient n'était pas souffrant, il n'y a pas de polémique et je ne lui donnerais pas de morphine. En général, si tu demandes à ce patient s'il souhaite mourir, il te répondra que oui. Si tu lui propose de la morphine pour calmer la douleur efficacement, sans le tuer, il préfèrera la morphine. Si tu lui proposes de ne rien faire, ce qui retardera encore sa mort mais laissera la douleur, il te traitera de monstre. Que faire ? Je choisis de lui donner de la morphine.
Après, je n'ai pas parlé d'augmenter brutalement la morphine (on parle de "bolus" pour désigner une injection brutale). Je pense évidemment à calmer la douleur, pas à tuer mon patient. Si tu as bien lu, tu remarques que je me prononce contre l'euthanasie, sans préciser le mode d'euthanasie. Le bolus de morphine n'est pas plus acceptable que celui de potassium sous prétexte qu'il est moins douloureux.

Tu parles de "ne pas voler sa mort" au patient. J'ai du mal à interpréter le terme "voler", parlais-tu de le rendre inconscient pour qu'il ne se sente pas mourir, de le tuer directement, de le laisser mourir sans avoir dit au revoir à ses proches ou sans avoir rencontré un prêtre, ou encore simplement d'accélérer la mort si ça permet d'atténuer ses souffrances pendant le peu de temps qu'il reste ? Ça fait beaucoup de sens possibles, et j'en oublie sans doute. Mais examinons-les.

Le cas de rendre le patient inconscient pour qu'il ne se sente pas mourir pose problème. Je ne pense pas que ce soit celui auquel tu penses puisque tu évoques un patient déjà inconscient, mais ça n'est pas une raison pour éluder le problème. Tu mettras peut-être 4 ou 5 secondes à lire cette phrase, sache que ça m'a pris pas mal de temps de réflexion avant de trouver ce que je ferais. Je ne pense pas qu'il faille anesthésier le patient quand sa mort est proche. Finalement, le rendre inconscient en sachant qu'il ne se réveillera pas, ça revient à le tuer d'emblée. Il n'y gagne pas de réconfort, sauf douleur intraitable. Donc à éviter.

Pour ce qui est de le tuer directement, soit je m'exprime incroyablement mal, soit ce n'est pas à ce cas de figure que tu pensais, donc pas vraiment besoin d'entrer dans les détails. Si le patient n'y gagne rien sur la durée restante, on n'accélère pas la mort.

Quant à le laisser mourir sans qu'il ait le temps de dire au revoir à sa famille ou voir un religieux de sa religion, je pense qu'il faut ici se conformer à la volonté du patient et faire notre possible. Il faut ici remarquer plusieurs choses :
- Un patient qui formule cette volonté est forcément conscient.
- Tant que le patient reste conscient, il ne pourra pas de la morphine : la seule toxicité de celle-ci vient du fait qu'elle déprime les centres respiratoires automatiques, ce qui n'est dangereux que si le patient est inconscient : dans le cas contraire, il respirera volontairement (par opposition à "automatiquement".
On peut donc, dans ce cas-là, maintenir la morphine à son niveau ou au besoin la diminuer s'il s'agit de prolonger l'attente consciente du patient. Mais il faut quand même remarquer que le patient a aussi besoin de dormir, et que la famille doit se dépêcher d'arriver. Un patient condamné en quelques heures peut aussi mourir d'autre chose que de la morphine.
En bref : le patient exprime le souhait de voir sa famille : nous devons faire notre possible pour qu'il puisse la voir. En aucun cas lui donner un bolus de morphine dans ce moment critique.

Enfin, il y a le principe qui consiste à dire "la morphine accélère le décès : je décide donc de ne pas y exposer mes patients". Tu cites le serment d'Hippocrate et la maxime "Primum non nocere". Je te pose la question : qu'est-ce qui nuit le plus au patient : mourir en X heures dans la douleur ou mourir en peut-être moins de X heures, sans que cette différence soit chiffrable, mais avec moins de souffrance ?
La question mérite d'être posée. Une prof d'éthique me faisait remarquer que l'éthique, ce n'est pas apporter des réponses, mais des questions. Personnellement, je suis d'avis de soulager le patient avant tout, afin qu'il passe ce peu de temps qui lui reste sans souffrir. Mais c'est une décision qui ne devrait pas être médicale, elle devrait être sociale, voire individuelle. Malheureusement, on ne sait pas encore poser ce genre de questions à un individu dans le coma, et quand bien même on irait lui poser la question, on obtiendrait probablement une réponse insultante du fait que la douleur énerve celui qui la subit. Après, que le patient soit "sans défense" ne change pas grand-chose, puisque le médecin fait selon ce qu'il espère sincèrement être le meilleur. Le patient ne devrait donc pas avoir à se protéger du médecin. Mais cela ne résout pas, il est vrai, le problème de la possible divergence d'opinions entre le patient et le médecin.

Citation:
qui sont ces médecins qui s'arrogent le droit de décider de la fin d'un autre (inconscient, évidemment)..et qui après demandent lâchement à l'infirmier de s'occuper de la perfusion...
Si tu veux mon sentiment, en toute honnêteté, ça sent plus la phrase d'une infirmière remontée contre les médecins que d'un citoyen n'ayant fréquenté l'hôpital qu'en tant que patient. Et comme j'imagine mal un médecin traiter ses confrères de lâches, ça ne peut venir que d'un infirmier, en l'occurence une infirmière... Pour ma part, je n'ai jamais vu prescrire une injection massive de morphine, ni une augmentation de la dose non justifiée par une augmentation de la douleur. Cela dit, j'ai peu d'expérience des soins palliatifs et de la fin de vie. Sans vouloir faire d'angélisme pro-médecins, je doute que ce genre de situations soient si quotidiennes que ça. Et si c'est le cas, eh bien libre à l'infirmier de refuser d'injecter le bolus de morphine. Je pense qu'un type qui refuse d'effectuer un geste pouvant tuer un homme ne risque pas grand-chose, s'il démontre bien que c'est bien de là que vient le problème. Évidemment, un délégué CGT qui s'oppose frontalement aux médecins du jour au lendemain à 3 jours d'une élection syndicale est suspect, mais dans tout autre cas de figure, ça passerait assez bien, à mon avis. En tout cas si les médecins sont humains. Et si ça n'est pas le cas, on peut se demander pourquoi ils sont médecins.

Citation:
J'ai comme un vague souvenir que le serment d'Hippocrate contient dans son premier article un certain "primum non nocere", il semble malheureusement que ce serment soit passé du coté du folklore et des traditions incomprises.
Effectivement, ce serment est à tel point oublié que la pochette de documents qu'on m'a remise en début de deuxième année contenait le code de déontologie médicale, lequel se termine par... le serment d'Hippocrate ! Mais bon, ce serment et l'éthique médicale sont en effet des traditions oubliées et incomprises, d'ailleurs la faculté de médecine dispense actuellement à ses étudiants un enseignement d'éthique.

En dehors de ça, "Primum non nocere" ne fait pas partie du serment d'Hippocrate. D'une part parce que le serment d'Hippocrate est rédigé à la première personne et que "Primum non nocere" est formulé à l'infinitif. Mais surtout, parce qu'il n'est cité aucune formule de ce type dans le serment d'Hippocrate.
Il est intéressant, par ailleurs, de noter que le serment d'Hippocrate a plusieurs versions. La version actuelle mentionne le fait de ne pas prolonger abusivement les agonies, et de tout faire pour soulager les souffrances.
Je t'invite à visiter ces deux liens, menant vers les textes du serment d'Hippocrate correspondants :

Version originale. Il a été modifié, entre autres en raison de l'interdiction de l'avortement.

Version actualisée.
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14 personnes âgées euthanasiées à Besançon


BESANÇON (AFP) - Le procureur de la République de Besançon a annoncé lundi avoir ouvert une information judiciaire pour "empoisonnement de patients en fin de vie", au terme de cinq ans d'enquête préliminaire sur des cas d'euthanasie au CHU de Besançon.
(Publicité)

Selon les conclusions de l'expertise médicale menée en 2004, sur 18 cas de patients -tous des cas désespérés- décédés au service de réanimation chirurgicale du CHU entre 1998 et 2001, 14 ont fait l'objet d'euthanasie.

L'expertise avait conclu à l'époque que sur ces 14 patients, dont l'état se situait "au-delà de toute ressource thérapeutique", quatre avaient subi une euthanasie "directe" par injection de produits ayant pour objet d'entraîner la mort.

Les dix autres décès procédaient d'euthanasie "indirecte", résultant de l'administration de substances antalgiques, pouvant soit avoir un simple effet calmant, soit provoquer une dépression respiratoire aboutissant à la mort, selon le rapport d'expertise.

Chargé de décider de l'issue judiciaire de cette affaire, qui fait l'objet d'une enquête préliminaire depuis 2002, le procureur de Besançon Jean-Yves Coquillat a décidé vendredi, sur instruction du procureur général, d'ouvrir une information judiciaire.

M. Coquillat, qui a repris le dossier en juin 2003, avait reconnu à l'époque qu'il aurait à prendre une décision "compliquée" et qu'il souhaitait le faire avec "humanité", en examinant les motivations de ces pratiques d'euthanasie et leur contexte.

L'affaire avait démarré au printemps 2002, avec les révélations d'infirmiers et d'aides-soignants du service de réanimation chirurgicale du CHU de Besançon accusant les médecins du service, avec lesquels ils étaient en conflit, de "thérapies de fin de vie" qu'ils jugeaient "choquantes".

Selon des informations de presse en 2004, l'expertise médicale avait fait valoir que "l'équipe (médicale) était loin d'appliquer les +règles de bonne pratique+ recommandées en réanimation" et que "les décisions non seulement n'étaient pas toujours collégiales, mais étaient parfois prises par un membre de l'équipe contre l'avis d'un autre membre".

Seule une famille d'un patient décédé avait porté plainte dans cette affaire, mais sans constitution de partie civile. Le plaignant "s'étonnait des conditions de décès de son parent et se plaignait de l'absence d'humanité d'un des médecins du service", selon le procureur.

"La loi actuellement ne distingue pas celui qui empoisonne son conjoint pour s'en débarrasser et celui qui agit pour des motifs +humanitaires+", avait-il déclaré à l'AFP en 2004.

source AFP
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Attention zebre, l'euthanasie n'est pas encore avérée. Une information judiciaire donc avec instruction permettra de déterminer ce qu'il en est exactement. En outre, cette information judiciaire a été ouverte par le procureur à la demande du procureur général, ce qui signifie qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. L'instruction determinera s'il y a lieu ou non de poursuivre les medecins denoncés par des infirmiers. Sale ambiance dans ce service.
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Très juste rectification, merci.
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j'ai une bonne amie qui m'a dit un jour: "l'euthanasie, c'est le seul moyen pour vider les maisons de retraite"
je ne vous raconte pas à quel point j'ai été choquée!!!

il y a pas longtemps, j'ai fait un stage chez mon parrain vétérinaire, et on a beaucoup discuté.le sujet a tourné sur l'euthanasie, et lui qui est fervent chrétien, a dit que pour les animaux, ils était d'accord, mais que pour les hommes avec un grand M, il était totalement contre!!

ce n'est pas à nous de décider quand nous devons mourir, mais à Dieu qui ne veut que notre bonheur!
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Citation:
Le 2007-07-04 11:49, petit bouc a écrit

mais pour les hommes avec un grand M, il était totalement contre!!


Question stupide qui me turlupine l'esprit: C'est quoi un homme avec un grand M ?
Haaaaaaa!! Maudit soit mon humour à deux balles (pan! pan! )
C'est pas plutôt avec un grand H ?
FSS
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bon, d'accord, je l'avoue, je me suis trompée...c'est bien l'homme avec un grand H!
mais c'est pas la peine de se moquer...snif... ...personne ne m'aime!!!
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Citation:
Le 2007-07-06 14:20, petit bouc a écrit

personne ne m'aime!!!

Dieu seul le sait et les voies du seigneur sont impénétrables
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nouvelle sur le forum,
je viens de lire tout le sujet, et je suis toujours aussi indécise sur la position à adopter.

étant catholique, mais aussi par principe, je suis contre l'euthanasie, en revanche, je ne sais pas si je suis contre une législation qui l'autoriserait dans certains cas.

il me faut certainement encore gagner un peu en maturité pour définir ma position.
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Zebre
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Quels sont les cas qui permettraient à un homme d'en tuer un autre ?
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skyee
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Citation:
Le 2007-07-17 14:21, Zebre a écrit

Quels sont les cas qui permettraient à un homme d'en tuer un autre ?


generalment:
- la defence legitime
- la condamnation a la peine capital par le tribunal
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Vérone
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j'hésite à dire qu'il faut respecter les personnes qui ne croient pas et leur laisser cette maîtrise et propriété de leur corps et de leur vie qu'ils revendiquent, à juste titre. Car il n'y a que les croyants pour reconnaitre que la vie est le don de Dieu.

et cette maîtrise et cette propriété de vie et corps passent par le droit de demander à être euthanasié en fin de vie , meme si ça peut nous paraitre révoltant.
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En même temps ils ne se sont pas donné la vie tout seuls... Peut-on dire qu'ils sont maîtres et propriétaires de leur vie ?
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Oui, mais là, quand tu dis ça, tu donnes droit de vie et de mort des parents sur leurs enfants
Ca a existé il y a pas mal de temps, et dans les sociétés les plus civilisées de leur temps.
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Citation:
Le 2007-07-17 15:50, Vérone a écrit

j'hésite à dire qu'il faut respecter les personnes qui ne croient pas et leur laisser cette maîtrise et propriété de leur corps.[...]

et cette maîtrise et cette propriété de vie et corps [...]

ton raisonnement est bien joli (enfin...) mais y'a un hic.

tu n'es pas propriétaire de ton corps. ton corps ne t'appartient pas

(tiens, j'entends une manif' par la fenetre... des gens qui me jettent des tomates à la figure, c'est drôle, ils ont des banderoles... ouh, l'intégroïde, le facsiiiiiste !)

on m'avais expliqué à une conférence que répondre aux personnes prônant le libertinage et/ou l'avortement sous prétexte que leur corps leur appartient.

un homme, c'est quoi ? c'est un corps + une âme. et les deux sont indissociable.

donc, tu es "ton corps + ton âme". c'est l'union des deux (ton corps animé par ton âme). Tu n'es pas "le corps d'un coté, ni ton âme de l'autre". Et ton coprs n'est pas ta propriété, puisqu'il est toi.

donc tu ne fais pas n'importe quoi avec. tu es responsable de toi, donc de ton corps.






question subsidiaire : d'un point de vue chrétien, on a des comptes à rendre envers le Créateur, non ? peut-on alors dire que nous ne sommes pas les proprios du corps, mais que nous en sommes les usufruitiers ?


(bah, de toutes façon, grâce à Isatis et à la grande révolution paratienne, la propriété privée sera bientôt abolie, alors on n'a plus de souci à se faire )
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Zebre
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Citation:
generalment:
- la defense legitime
- la condamnation a la peine capital par le tribunal
1- Oui
2- Quel tribunal a le pouvoir d'ôter la vie ? Aucune à ma connaisance sinon le juge qui a donné la vie. (nonobstant toute considération de légitime défense qui en revient au cas 1, cf. Evangelum Vitae)



Citation:
il faut respecter les personnes qui ne croient pas et leur laisser cette maîtrise et propriété de leur corps et de leur vie qu'ils revendiquent
Euh, pourquoi pas, ils ont dnoc liberté d'agir sur leur corps, d'y mettre des piercing, de s'amputer un bras, tout ça, s'ils veulent. Allez, admettons qu'ils sont le droit de suicider.

Mais s'ils veulent se suicider, ils en prennent l'entière et totale responsabilité. Personne ne peut demander à autrui de l'aider à se suicider (tu veux bien me pousser par la fenêtre, c'est pour mon bien). C'est faire peser sa mort sur l'autre, c'est attendre de l'autre un geste que l'on n'est pas capable e faire soi même, c'est contraindre l'autre à commettre un meurtre, commandité par la victime.

Moi je suis prêt à débattre du suicide, savoir si les gens ont le droit ou pas de se suicider, c'est là effectivement un point qui dépend de la foi que l'on a.
Maisdemander à quelqu'un de nous tuer, ce n'est pas disposer de son corps. C'est largement disposer de celui d'un autre !
Je ne comprends donc pas comment tu peux mélanger les deux problèmes aussi légèrement.
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Vérone
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ouille, mais ce n'est pas de la légèreté, certainement de plus de l'inconscience, et c'est ce genre de fil de discussion qui m'aide à devenir "plus consciente" des choses!

par contre je pense aussi que comme je n'ai ni connu la mort, ni la souffrance dans mon entourage, alors il doit me manquer des éléments pour juger de ceci avec pertinence!
Car je pense que la prise conscience de ce genre de réalités "concrètes" doit bien faire évoluer les opinions à ce sujet.(meme si je ne souhaite à personne de connaître ce genre de situations bien malheureusement souvent inévitables)

par contre sur le sujet de l'avortement, je vais aller mettre mon grain de sel sur le sujet qui lui est consacré



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Mouais... A mon avis, ce n'est pas avec l'expérience qu'on se forge plus une opinion... Parce qu'on peut voir de tout, si je puis dire...
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Citation:
Le 2007-07-17 15:50, Vérone a écrit

cette maîtrise et propriété de leur corps et de leur vie qu'ils revendiquent, à juste titre.

[...]

et cette maîtrise et cette propriété de vie et corps passent par le droit de demander à être euthanasié en fin de vie


j'ai repensé à un truc.
décidément, cette "propriété du corps" est un point qui me turlupine

cette notion de "propriété" du corps est dangereuse. si un type est propriétaire de son corps, il a tous les droits dessus. y compris celui de se vendre physiquement s'il en a envie.


âmes sensibles, fermez les yeux et ne lisez pas ce qu'il y a en dessous :

y'a quelques années de ça, en Allemagne, un gars s'est vendu, physiquement (sur jenesaisquelle agence de vente par internet) à un mec cannibale. il se sont rencontrés. je vous passe les détails, mais bon... le cannibale l'a proprement zigouillé, mangé une partie, mis le reste dans son congélateur.
rassurez-vous, il est aujourd'hui en taule à perpétuité. la police allemande l'a retrouvé alors qu'il cherchait une autre victime sur le net.

ceci n'est malheureusement pas un canular.


si on accepte la notion de "propriété" du corps humain, où est le problême ? la victime était consentante. le cannibale a acheté "légalement" (il l'a payé) le corps de la victime. où est le problême, la victime, c'était son corps, elle en fait ce qu'elle veut, elle pouvait le vendre à qui elle veut, non ? alors pourquoi a-t-on arrêté l'anthropophage ?

oui, cet exemple est un extrême, mais il illustre très bien les dangers qui découlent de toute décision rapportant au "droit à la vie ou pas"

c'est bon, âmes sensibles, vous pouvez relire.



de plus, cet exemple rejoint le débat sur l'euthanasie. en un sens, c'est une sorte d'euthanasie, puisqu'un gars a demandé à un autre de l'achever.

si demain on libéralise l'euthanasie... après-demain, on peut autoriser "l'euthanasie libre" c'est-à-dire chacun de son côté, comme il veut. donc, l'histoire que je viens de raconter risque peut-être de se reproduire. légalement.
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Miss Pomme
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Si j'étais pour l'euthanasie, je dirai qu'ainsi nous serions plus à l'abris, nous autres jeunes filles sans défenses car les pervers en tous genres pourraient trouver leur victimes consentantes par internet ou dans les petites annonces du journal local.
Donc attention, on pourra toujours trouver une manière de dire que les abus en justice sont bons pour la société !!
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...Et si tu étais pour l'euthanasie, et que tu me disais ça, je te répondrai qu'il suffit de voir ce qu'il se passe dans les pays où on a libéralisé la consommation de drogue.

On croit que ça va écraser le fléau dasn l'oeuf, que les jeunes ne seront plus attiré par la drogue parce qu'il n'y aura plus aucun risque, plus aucun suspense ?
Que nenni. et la consommation augmente...


Il en va de même pour le pervers en tout genre qui cherchera légalement sa victime dans la gazette du coin. plus il aura le droit, plus il en voudra.

par ailleurs, des pervers en tout genre qui demande des victimes consentantes par internet, ça existe déjà. y'a qu'à voir le chiffre d'affaire de la pornographie en France ou ailleurs dans le monde.



dis-donc t'as l'air de te sentir vachement en sécurité... t'habites à gangster-city ou quoi ?
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Af' Le Loup
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Citation:
Le 2007-07-25 22:30, Mayeul a écrit
cette notion de "propriété" du corps est dangereuse. si un type est propriétaire de son corps, il a tous les droits dessus. y compris celui de se vendre physiquement s'il en a envie.
Non, car ce serait du marché noir déjà. Ce n'est pas parce que tu possèdes quelque chose que tu peux le vendre librement. Il y a des conditions. Quant au cas que tu cites, que la "victime" soit consentante ne change rien au fait que l'anthropophagie est interdite car cela porte atteinte morale à la collectivité même si cela ne cause pas forcément de tort aux deux intéressés. Ce n'est pas parce que tu possèdes des armes à feu que tu peux les vendre librement. Nous sommes propriétaires de notre corps (encore heureux) mais pas propriétaires des lois (encore heureux également). Et à partir du moment où tu vends ton corps celui-ci n'est plus à toi, donc comme ce n'est plus ta propriété, tu ne peux plus revendiquer de droit dessus. Autrement dit en punissant l'acheteur, les pouvoirs publics ne violent pas la propriété privée du vendeur puisque son corps de toute façon ne lui appartient plus. CQFD.

Af'
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