Clem
Progressant
Nous a rejoints le : 14 Août 2007 Messages : 18 |
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pour alimenter la réflexion, voisi un extrait du discours du cardinal Vingt-Trois, ce matin, en ouverture de l'assemblée de la conférence des évêques de France:
Citation: Une société pour la vie.
Une récente campagne a été orchestrée, une nouvelle fois, à partir du drame
personnel d’une personne gravement malade pour faire passer dans l’opinion le sentiment
qu’il y aurait urgence à délivrer légalement un permis de disposer de sa vie. En réalité, il
s’agirait d’un nouveau permis de disposer de la vie de son prochain, disons-le simplement :
d’un permis de tuer. Alors que nous ignorions tout de la situation médicale réelle de la
personne, des traitements possibles, des traitements proposés, acceptés ou refusés, on a voulu
capter l’émotion légitime pour la substituer à la réflexion ; on a fait monter les enchères
émotionnelles ; on a instrumentalisé une situation douloureuse pour la cause. On parle
beaucoup de dignité ! Nous n’avons certainement pas la même conception ni la même
pratique de ce mot.
Sournoisement, le travail admirable des équipes de soins palliatifs a été discrédité
et dévalué aux yeux de l’opinion. Honteusement, des milliers de personnes gravement
atteintes ou dans le dernier âge de leur vie ont été soupçonnées de ne pas avoir le courage de
la « dignité ». Frauduleusement, la requête de reporter la décision de sa mort sur la société a
été présentée comme un progrès humain. La loi, votée il y a deux ans et pas encore vraiment
appliquée, a été occultée. La passion pour la mort a remplacé la compassion pour la vie.
Plusieurs d’entre nous se sont exprimés justement et sobrement sans faire le jeu
médiatique de cette vente aux enchères de la dignité. Aujourd’hui, nous voulons dire
ensemble notre conviction que la société n’a pas vocation à organiser la mort, la mort de
personne : ni celle de l’enfant à naître, ni celle du grand malade en phase terminale, ni celle
des vieillards en fin de vie. Si elle le faisait, elle saperait les fondements mêmes de son
existence. Elle deviendrait un lieu du doute : veut-on encore de moi ?
Comme évêques mais tout simplement comme êtres humains, nous voulons
rappeler que la dignité humaine n’est pas de chercher dans la mort la solution aux situations
graves et angoissantes auxquelles tous les hommes sont confrontés un jour ou l’autre. Nous
voulons dire encore une fois notre estime et notre admiration pour les hommes et les femmes
qui assument leur vie avec courage et discrétion, pour les médecins qui cherchent sans cesse à
soulager la souffrance, pour les équipes soignantes qui respectent, elles, la dignité de leurs
malades, pour les familles qui accompagnent courageusement leurs membres éprouvés.
Surtout, nous voulons exprimer notre résolution d’agir conformément à ces convictions en
soutenant tous ceux qui se mettent vraiment au service de la vie. Nous le faisons
particulièrement en n’abandonnant pas les malades graves à leur détresse et à leur souffrance.
Nous voulons encourager le travail des aumôneries d’hôpitaux et de maisons de retraite. Nous
voulons appeler les fidèles laïcs ou consacrés à se proposer pour des services de visite et
d’accompagnement auprès des personnes malades ou des personnes âgées, en particulier
celles qui sont en grande souffrance physique ou psychologique.
La dignité humaine est vraiment à promouvoir, mais cette promotion ne peut pas
passer par le déni de la valeur de chaque existence humaine quels que soient ses handicaps !
Une société pour la vie est une société qui aide ses membres à vivre jusqu’au bout leur vie,
qui ne les fait pas douter de la valeur de leur présence ici-bas.
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