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Auteur
libertinage, perte de valeurs: où va l'Europe?
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Amodeba
Bretagne
  
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Nous a rejoints le : 06 Sept 2004
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Réside à : Bzh
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Charmant... Beurk alors.

Perso éthiquement parlant je trouve ça très moyen, dans le sens où on n'a pas à juger de qui peut ou non recevoir nos organes... Et puis s'est-on assuré (je le suppose, mais on ne sait jamais) de la compatibilité des candidats avec la donneuse ? C'est quand même ça le plus important, à mon avis...

Amodeba
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Amodeba
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Église : Acolyte
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004
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Réside à : Bzh
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J'ai lu par la suite en titre de journal que c'était effectivement un canular. De vrais malades et une fausse future donneuse... Scandaleux !
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Polydamas
Membre familier
  
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C'est scandaleux dans la manière de faire mais c'est le seul moyen qui fonctionne aujourd'hui. C'est là tout le problème.

En outre, sur le don d'organes, ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de faire comme en Belgique, à savoir renverser la règle du don.

En France, si une personne décédée ne s'est pas exprimée à ce sujet, on estime qu'elle n'accepte pas le don. En Belgique, on part du présupposé inverse: tout donneur est supposé volontaire, il faut une demande expresse pour ne pas risquer de donner ses organes.
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Mr Isatis
renard polaire
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Réside à : Paris - Menilmontant
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Un truc tout bête, c'est de le dire à ces proches, ou même mieux de glisser un carton dans son portefeuille pour y exprimer son avis. Ca prend 5 minutes à écrire et ça peut sauver des vies.

Moi je l'avais fais, mais en fait ça sert à rien dans mon cas car en tant qu'ancien transfusé, mes organes ne sont pas viables...
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sarigue
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Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs
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>>"En France, si une personne décédée ne s'est pas exprimée à ce sujet, on estime qu'elle n'accepte pas le don."

Non, sinon, il n'y aurait pas de registre national des refus de don, mais un registre national des donneurs...
En France, si la personne n'a pas exprimé son opinion (c'est à dire, si elle n'a ni lettre exprimant son acceptation/refus, ni carte de de donneur), on demande à la famille.
Si, en revanche, elle s'est inscrite sur le registre national des refus, on ne posera meme pas la question: il n'y aura aucun prélèvement.
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Amodeba
Bretagne
  
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Nous a rejoints le : 06 Sept 2004
Messages : 4 687

Réside à : Bzh
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Citation:
Le 2007-08-16 14:47, Mr Isatis a écrit

Un truc tout bête, c'est de le dire à ces proches, ou même mieux de glisser un carton dans son portefeuille pour y exprimer son avis. Ca prend 5 minutes à écrire et ça peut sauver des vies.


Il me semble néanmoins que même en portant une carte de donneur, on demande à la famille... Ce que je trouve un peu bizarre, vu que la personne donne son avis. A confirmer.
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marinette
Membre confirmé
 
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Messages : 1 323

Réside à : Valence
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Concernant le don d'organe:


Le principe de dispense de consentement explicite

La loi Caillavet du 22 décembre 1976 avait autorisé le prélèvement d'organes sur le cadavre d'une personne lorsque, de son vivant, elle n'avait pas fait connaître son refus d'un tel prélèvement. Les lois de bioéthique du 29 juillet 1994 et du 6 août 2004 ont procédé de la même façon. La règle posée est une présomption de consentement au prélèvement après le décès.

La loi du 29 juillet 1994 n'a pas remis en cause la présomption de consentement au prélèvement d'organes après décès. Toutefois, le législateur de 1994 a limité l'application de la présomption de consentement en prenant plus largement en considération qu'auparavant la condition du « donneur » et la finalité du prélèvement, ce qui a abouti à un régime différencié du consentement en fonction des situations.

La loi nouvelle de 2004, loin de remettre en cause la règle antérieure du consentement présumé, ou si l’on préfère la dispense d'obtention du consentement explicite du « donneur », la maintient et la généralise, sauf exceptions, à tous les prélèvements après décès quelles que soient leurs finalités : thérapeutiques ou scientifiques

Le souci du législateur a été de simplifier le système pour les praticiens tout en étendant, dans leur intérêt, le champ des « donneurs » potentiels.

La législation prévoit toutefois deux hypothèses dans lesquelles la présomption de consentement peut être renversée :
- lorsque le défunt, de son vivant, a fait connaître son refus d'un prélèvement sur son corps après la mort,
- ou en cas de témoignage de ce refus par les proches.

En outre, la loi écarte elle-même la règle en cas de prélèvement en vue d'un don sur le corps d'un mineur ou d'un majeur qui était placé sous tutelle.
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  Je suis eeudf  Profil de marinette  Message privé      Répondre en citant
Balbuzard
Joyeux membre
  
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Nous a rejoints le : 24 Mai 2006
Messages : 216

Réside à : Paris
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Loi choquante s'il en est, selon laquelle on ne choisit même pas ce que devient son corps.
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Raoul, chat tigré
Chat de génie
  
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Rivière : Batelier
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Réside à : Le Chesnay-Paris
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A côté, camarade Balbuzard...
A partir du moment où tu es mort, ben, ton corps, tu ne sais pas ce qu'il devient. D'ailleurs, tu t'en fous, puisque tu es mort et passé à l'état d'âme... érique.

C'est là qu'intervient la confiance en tes proches: que feront-ils de ton corps? respecteront-ils tes demandes?

Vraiment, je ne vois pas du tout en quoi cette loi est choquante. Si ça peut permettre de sauver des vies, pourquoi pas?

Polydamas: nous aimons ce côté provocateur et choquant. Et c'est pour ça que ça marche: ils heurtent notre sensibilité et nous aimons ça. Et pourtant, le procédé laisse plus qu'à désirer.
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Af' Le Loup
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Et l'utilistion scientifique de tes organes, ça ne te choque pas, Raoul? Moi si. Même si on prétend que cela peut sauver des vies ou en améliorer les conditions, j'aime autant donner mon avis. Encore heureux qu'on puisse le faire. Certes, après la mort, tu n'auras plus l'usage de ton corps. Mais le sort du monde t'est-il indifférent parce tu sais que tu dois mourir un jour? T'est-il égal qu'on réquisitionne tes biens pour les utiliser n'importe comment après ta mort? Après tout qu'est-ce que ça peut bien te faire puisque tu ne seras plus de ce monde?

Balbuzard, tu n'as pas bien lu le post de Marinette. Tu peux choisir ce que devient ton corps (ou en tout cas ce que ne devient pas ton corps) à condition de le signifier explicitement de ton vivant. Le prélèvement de tes organes est possible seulement s'il n'y a pas d'avis contraire.

Sinon, à défaut de confiance en ses proches, pourquoi ne pas confier l'"administration" de ses organes à un notaire? Celui-ci a tout intérêt à respecter les voeux du défunt s'il veut continuer à exercer son métier puisque sa réputation est en jeu.

Ce qui me choque le plus c'est la vision utilitaire qui "chosifie" l'être humain et en particulier son corps. Cette vision a déjà fait des dégâts sous le IIIème Reich où les "inutiles" n'avaient pas leur place. De nos jours elle prend des formes plus soft (immigration choisie, don implicite d'organe...) mais la logique au fond est la même.

Af'
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sarigue
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>>"T'est-il égal qu'on réquisitionne tes biens pour les utiliser n'importe comment après ta mort?"

Comme mes organes, si mes biens peuvent servir à d'autres... Aussi, je laisserais mes biens à mes éventuels enfants, proches etc. Pour le reste, ils en feront bien ce qu'ils voudront. Effectivement, une fois mort, je n'en aurait plus l'usage alors...

>>"Ce qui me choque le plus c'est la vision utilitaire qui "chosifie" l'être humain et en particulier son corps. Cette vision a déjà fait des dégâts sous le IIIème Reich où les "inutiles" n'avaient pas leur place. De nos jours elle prend des formes plus soft (immigration choisie, don implicite d'organe...) mais la logique au fond est la même."

Absolument pas d'accord! Ce type de discours est choquant! Tu confond "l'être humain" et son corps! L'être humain, ce n'est pas QUE le corps.
Dans le don d'organe, il ne s'agit nullement de "chosifier" l'être humain... Ni même, d'ailleurs, le corps:
1. La volonté du défunt est respecté
2. Le prélèvement n'est pas une boucherie: il se fait dans les memes conditions qu'une opération, et rien ne transparait (-> le corps en lui-même est donc respecté)

Au contraire, je trouve la loi plutot bien faite: "par défaut" altruiste (et encore: si le défunt n'a pas exprimé son opinion, on consulte la famille. Le prélèvement n'est donc pas systématique), mais il est toujours possible d'exprimer son avis.
Bref, c'est toujours la même chose: si on n'exprime pas son avis, il ne faut pas se pleindre de ce que les autres font à notre place!
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Polydamas
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@ Af le Loup:

Comme le dit Elecscout justement, les biens d'une personne reviennent à ses héritiers, ils ne sont donc pas perdus. En outre, c'est bien ce qui se passe si tu ne donnes pas ton consentement pour le don d'organes. Des organes qui auraient pu être utiles à quelqu'un d'autre sont perdus si tu ne donnes pas ton accord.

Autant instinctivement, l'idée qu'on puisse me charcuter après ma mort me dérange, autant, en y réfléchissant, je suis bien obligé d'admettre que je n'ai aucun argument sérieux à opposer au don de mes organes. Au contraire si tes organes, alors que tu es décédé, peuvent rendre une dernière fois service, via la recherche (parceque c'est toujours comme cela qu'elle a progressé) ou le don à quelqu'un qui en aura, à ce moment-là, plus besoin que moi, et bien, pourquoi pas. Ce n'est absolument pas de la réification, mais le constat que l'on ne peut pas faire autrement pour sauver des vies.

A noter aussi que ce sujet dérange profondément parceque l'on est obligé de penser aux circonstances de notre mort, ce qui n'est jamais agréable.

Il faut signaler aussi que sur ce sujet, rencontrer des personnes en attente de don, et qui meurent faute de donneurs, changent le point de vue que l'on peut avoir. Mets-toi à la place d'un demandeur, dont la vie est suspendue à ce don, et qui a un compte à rebours devant les yeux parceque personne ne veut donner ses organes. Franchement ça fait réfléchir...
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Af' Le Loup
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ElecScout, tu n'y es pas du tout. Je ne vise pas le don d'organes qui par définition est un acte volontaire, mais l'appropriation des organes.

1- La volonté du défunt peut-elle être respectée quand on ne la connaît pas? C'est n'importe quoi ce que tu dis.

2- Pour moi cet aspect est à la limite secondaire. Important peut-être mais pas décisif. C'est d'abord la volonté du défunt qui compte, mais c'est vrai que cela ne gâche rien de faire les choses proprement.

L'altruisme consiste à donner de soi-même, pas à donner ce qui ne nous appartient pas, en l'occurrence les organes d'un défunt qui n'aura pas manifesté sa volonté de les donner. La loi actuelle en effet n'est pas trop mauvaise, mais on va quand même dans le sens de la libre appropriation de l'être humain et son utilisation. La loi n'est peut-être pas mauvaise mais elle n'a rien d'altruiste.

La vocation de l'être humain pour moi n'est pas d'être utile. Désolé si je choque les bonnes âmes, mais pour moi un homme qui ne sert à rien a quand même sa place dans la vie.

Quant à ta dernière remarque,
Bref, c'est toujours la même chose: si on n'exprime pas son avis, il ne faut pas se pleindre de ce que les autres font à notre place!
Je suppose que si tu en avais le pouvoir tu choisirais ton candidat politique à la place de ceux qui votent blanc.

Après l'appropriation des organes, pourquoi pas l'appropriation des pensées? Après tout une fois mort qu'importe notre mémoire?

Polydamas, tu as devancé mon message de peu. Je te répondrai plus tard. FSS.

Af'
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Zebre
Zebra One

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Citation:
Ce n'est absolument pas de la réification, mais le constat que l'on ne peut pas faire autrement pour sauver des vies.
et en quoi ce n'est pas de la réification, alrs que c'est exactement ce dont il s'agit.
Une machine-homme a fini de fonctionner, mais certaines pièces sont encore utilisables, merci de nous les refiler pour qu'on les installe sur une autre machine-homme.
Désolé, mais je ne me considère pas comme un réservoir de pièces de rechange
1- parce que je SUIS mon corps (pas que mon corps, mais je suis quand même mon corps), ce n'est pas un Shell pour mon Gosth (ou une coquille pour mon esprit)
2- parce que je ne suis pas une chose ! Même mort ! Je suis Xavier, fait par Dieu, et je reste Xavier après ma mort, en attendant la Terre nouvelle où mon corps me sera rendu.


Des tas d'hommes meurent. Moi je mourrai un jour, parce que mon coeur, mes poumons, seront trop faibles. Devrais-je en réclamer de nouveaux sous-prétexte qu'un don d'organe pourrait me sauver ?
Vous me direz : toi vieux, non, mais jeune, oui.

je suis contre aussi cette médecine qui joue aux apprenti sorcier, veut se faire maître de la vie et prétendre recomposer des hommes sur le point de mourir.
C'est beau, bien sûr, on est heureux pour lui, mais est-ce bon pour autant ?
(lu ailleurs :
Là, tu ne considères que la finalité, Balbuzard. Je pourrais également dévaliser la Banque de France de ses réserves or, en vue de les distribuer à des populations pauvres. Oui, la finalité est bonne, mais l'acte l'est-il, lui?

Ce n'est pas l'acte qui me gêne, c'est tout ce qu'il y a de sous-jacent, de perception de l'homme-machine, de l'homme-matériau, du cadavre profané.
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Polydamas
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Messages : 461
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Citation:
Le 2007-08-20 09:24, Zebre a écrit
et en quoi ce n'est pas de la réification, alrs que c'est exactement ce dont il s'agit.
Une machine-homme a fini de fonctionner, mais certaines pièces sont encore utilisables, merci de nous les refiler pour qu'on les installe sur une autre machine-homme.
Désolé, mais je ne me considère pas comme un réservoir de pièces de rechange
1- parce que je SUIS mon corps (pas que mon corps, mais je suis quand même mon corps), ce n'est pas un Shell pour mon Gosth (ou une coquille pour mon esprit)
2- parce que je ne suis pas une chose ! Même mort ! Je suis Xavier, fait par Dieu, et je reste Xavier après ma mort, en attendant la Terre nouvelle où mon corps me sera rendu.


Je considère que la réification, c'est d'estimer que les organes n'ont pas plus de valeur que les choses, ce qui n'est pas le cas ici car je considère que pour d'autres, ces organes sont la condition même de la vie. Ils ont donc une valeur autrement plus importante que celle de simples choses. Et en effet, je considère que la vie de quiconque est plus importante que l'intégrité d'un cadavre. Sinon par le passé, on n'aurait pas brûlé des cadavres pour éviter les épidémies...


Qui pense à nier ta qualité d'être humain ? Personne. Mais tu seras d'accord avec moi pour dire que ce qui fait ta dignité d'être humain, c'est ton âme, pas ton corps, qui morphologiquement parlant, est à peine différent de celui des singes. Si tu es décédé, suite à un accident, mais que tes organes, encore en bon état, permettent à quelqu'un d'autre de vivre, je ne vois aucune raison sérieuse de priver cette personne de la possibilité de vivre.

Au contraire, je le vois même comme un acte de charité post-mortem. Donner ce qu'on a de plus précieux, son corps, pour la vie de quelqu'un d'autre, c'est du même ordre que de donner sa vie pour quelqu'un. C'est un sacrifice.

En outre, j'ai du mal à voir en quoi on te dénature en quoi que ce soit, uniquement parceque l'on a prélevé ton rein ou ton coeur, qui ne sont pas le siège de tes émotions ou de ton activité intellectuelle.

Citation:
Des tas d'hommes meurent. Moi je mourrai un jour, parce que mon coeur, mes poumons, seront trop faibles. Devrais-je en réclamer de nouveaux sous-prétexte qu'un don d'organe pourrait me sauver ?
Vous me direz : toi vieux, non, mais jeune, oui.


Oui, parceque l'on sait pertinemment qu'un jeune peut vivre beaucoup plus d'années qu'une personne agée. L'idée n'est absolument pas d'encourager la vie perpétuelle à coups de remplacements de tous les organes, mais de permettre à des jeunes frappés par la maladie, que tu as eu la chance d'éviter, d'avoir quand même une vie.

La logique est tout de même bien différente. Il ne s'agit pas d'entretenir la vieillesse de quelqu'un mais de sauver la vie de jeunes.

Citation:
je suis contre aussi cette médecine qui joue aux apprenti sorcier, veut se faire maître de la vie et prétendre recomposer des hommes sur le point de mourir.
C'est beau, bien sûr, on est heureux pour lui, mais est-ce bon pour autant ?


La bonté n'est-elle pas de sauvegarder la vie? Et en quoi la médecine joue les apprentis sorciers là où elle maitrise la pathologie, mais ne peut rien faire sans apport extérieur, sans don ?

Citation:
Là, tu ne considères que la finalité, Balbuzard. Je pourrais également dévaliser la Banque de France de ses réserves or, en vue de les distribuer à des populations pauvres. Oui, la finalité est bonne, mais l'acte l'est-il, lui?
Ce n'est pas l'acte qui me gêne, c'est tout ce qu'il y a de sous-jacent, de perception de l'homme-machine, de l'homme-matériau, du cadavre profané.


Mais en quoi le cadavre est-il profané, là où il n'y a qu'une simple reconnaissance que certains pourraient avoir besoin de tes organes ? Un cadavre est profané quand on lui manque de respect, lorsque l'on considère qu'il n'a aucune valeur, ce qui n'a jamais été le cas ici.

De plus, en effet, l'homme est une machine. Il n'est pas que cela, bien sûr, mais il est aussi cela. Car si tu ne veux pas que l'homme soit considéré comme une machine, la cohérence de ta position nécessite d'être opposé aux opérations qui vont réparer ton corps, exactement comme une machine. Et pourtant ces opérations sauvent des vies tous les jours, les exemples abondent. Alors on fait quoi, on arrête toute opération ?

Car la médecine moderne considère l'homme comme une machine superbe qu'il faut maintenir sur pied. C'est justement sa force et son défaut. Sa force parcequ'elle est désormais très efficace, elle est une science au service de la vie de l'humain, et son défaut parceque le mal-être des patients est rarement uniquement morphologique, mais bien souvent il y a une part psychologique, qui n'est pas sa priorité.

Maintenant, imagine que ta soeur, ou ton épouse, soit en attente d'un rein ou d'un coeur compatible, mais que faute de donneurs, elle puisse décéder d'un instant à l'autre ? Comment réagirerais-tu par rapport à cette règle du don ?

Et tu sais quoi ? On a appris il y a un mois que ma soeur serait peut-être dans ce cas-là, dans quelques années. Inutile de dire que si je suis compatible et qu'elle a besoin d'un rein, je passerais sur le billard pour lui en donner un, sans hésiter.

Car le fait que je me prive d'un rein est absolument sans comparaison par rapport à la vie de ma soeur. C'est aussi simple que cela.

Cela dit, je te rassure, j'avais déjà cette position avant que j'apprenne cette maladie pour ma soeur. Je ne cherche pas à faire du chantage émotionnel envers ta position mais à te faire prendre conscience de l'autre versant du don.

Il y a un bon film de Clint Eastwood qui développe cette problèmatique. Un type reçoit le coeur d'un homme. Pour le remercier de lui avoir sauvé la vie, il décide de se renseigner sur cette personne et découvre que le donneur a été assassiné, l'incitant à trouver et à faire punir cet assassin, ce qui ne manque pas de soulever un paradoxe, parceque sans cet assassin, le greffé ne serait plus en vie.

[ Ce Message a été édité par: Polydamas le 20-08-2007 à 12:42 ]
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Af' Le Loup
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Merci Polydamas pour ta compréhension et ton sens du dialogue. Je te rejoins sur bien des points, mais je ne considère pas le corps et les organes humains comme de simples choses même si d'un point de vue physique ce n'est jamais qu'un amas d'atomes parmi d'autres. Je leur trouve une dignité. Ne me demande pas pourquoi, c'est instinctif et je comprends qu'on puisse l'envisager autrement, mais j'attache au corps humain une dimension sacrée, ce qui pour moi rend le don d'organes d'autant plus précieux et estimable. Je le respecte mais avant tout comme un geste libre et généreux, pas comme une nécessité animale ou mécanique qui nous déshumanise.

Af'
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Tu as raison dans le principe, mais si tu fréquente des infirmières tu sauras que le langage médical déshumanise. On appelle les cas par leurs pathologies et non plus par leur noms de famille.

C'est aussi la dure loi de l'habitude, à force de cotoyer la mort, elle ne te fait quasiment plus aucun effet. Mais ce n'est pas à mon sens, une raison suffisante pour ne pas transplanter. Oui, chaque organe a sa dignité mais être greffé sur un receveur lui confère une dignité supplémentaire, il n'en perd pas, à mon sens.

Et je trouve qu'inverser la règle serait plus simple et arrangerait beaucoup de choses. Tout le monde est supposé donneur, sauf indication contraire de la part de la personne. Ce n'est pas de la réification, c'est juste considérer que l'on est tous dépendant des uns des autres, et que l'on peut sauver des vies par nos organes.

[ Ce Message a été édité par: Zebre le 27-08-2007 à 22:25 ]
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Af' Le Loup
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Ne pas s'exprimer n'est pas forcément un consentement par défaut. C'est aussi un droit à la réflexion (que la mort peut malheureusement interrompre avant la décision). Supposer que tout le monde est "donneur" par défaut peut s'imposer par la loi (comme par exemple de faire entrer la propriété intellectuelle dans le domaine public 70 ans après la mort de l'auteur), mais qu'on ne parle pas de générosité ou d'altruisme. Je ne suis pas forcément contre une loi qui peut permettre de sauver des vies et qui nous laisse quand même la liberté de refuser, mais appelons les choses par leur nom et ne parlons plus de donneur dans ce cas.

Af'
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Tout à fait d'accord, quoique personne ne vous empêche de refuser.

Cependant, rien que pour le titre honorifique, je garderais quand même ce titre, histoire de marquer le coup. Mais je comprends votre position.

[ Ce Message a été édité par: Zebre le 27-08-2007 à 22:24 ]
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Clem
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Bonjour,

Il y a quelques mois, j'ai failli être sollicitée pour donner une partie de mon foie (gratuitement, of course!) à quelqu'un de ma famille qui était en attente de greffe. Le foie, comme les reins, font partie de ces organes qui peuvent être prélevés aussi du vivant du donneur. Je l'aurais fait volontiers, de même que je donne mon sang régulièrement. C'est pour moi du même ordre, même si pour le foie, c'est forcément plus lourd pour le donneur. Mon parrain va lui aussi subir une greffe de rein, un rein donné par son frère, vivant bien sûr. Je trouve cela très beau, dès qu'il n'y a pas commerce, bien sûr. De même, le prélèvement d'organe sur des personnes décédées récemment ne me choque absolument pas, bien au contraire. Et cela ne contredit en rien ma croyance dans la résurrection des corps, avec un corps glorieux. Concrêtement, qu'un organe soit prélevé et fasse fonctionner un autre corps quelques années de plus, ou qu'il se décompose en quelques semaines comme le reste du corps du donneur, cela ne change pas grand chose à ma foi! C'est comme si je pleurais sur le petit orteil que j'ai perdu, arraché par une porte, parce qu'il ne me suivra pas dans le cercueil... J'ai cotoyé assez de personnes en attente de greffe, de manière vitale, pour ne pas me complaire dans ce genre de sentimentalisme.
Et pour finir une histoire véridique, qui date de quelques mois : dans un village à côté de chez mes parents, vivait un petit garçon de 10 ans. Un jour, il a regardé à la télévision une émission sur le don d'organe. Cela l'a marqué, et il a dit à ses parents que s'il devait mourir dans un accident, il souhaitait que ses organes puissent être prélevés pour sauver d'autres personnes. Une semaine plus tard, il a été fauché par une voiture devant chez lui. Ses parents ont tout de suite compris qu'il avait été tué sur le coup. Mais quand les pompiers sont arrivés, ils leur ont demandé de faire en sorte d'arriver assez rapidement à l'hôpital pour que les organes de leur fils puissent être prélevés, conformément à son souhait. Cinq enfants ont pu être greffés avec les organes de ce petit garçon, cinq petites vies sauvées par sa générosité. Je précise que le corps a été rendu "intact" au parents, les équipes médicales mettant tout en oeuvre pour rendre au corps son apparence normale avant de le remettre à la famille.

Enfin, pour vous donner une peu de lecture, voici quelques liens qui permettent de mieux comprendra la position de l'Eglise sur cette question :

http://www.cef.fr/catho/actus/archives/2000/20000830clonage.php

http://catholique-bordeaux.cef.fr/ users/site/web/index.php?page=Root&portlet=Documen t&document_id=374

http://www.don-organe.net/don/don_organe_eglise.htm

www.amouretverite.org/.../dossiers -d-actualites/dossier-greffes/don-organes-forme-el oquente-fraternite.pdf

http://www.cef.fr/catho/endit/sante/organe/index.php

http://www.1000questions.net/fr/50q/50q38-fr.htm

http://catho04.cef.fr/dialoguer/actu/bioethique/bio1-5.htm
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Raoul, chat tigré
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Je suis globalement d'accord avec Polydamas et Clem ( Clem).

Pour répondre rapîdement car je n'ai rien à faire ici, en ce moment:

Oui, nous ressuciterons avec un corps glorieux: j'i peine à croire que les personnes mortes avec des problèmes physiques, ou psychologiques, génétiques ou non, revivront de cette manière. QA côté, ce n'est pas moi qui gère cette affaire de résurection, donc je suis dans le domaine de l'hypothèse, certes...

Ensuite, Af', ta comparaison avec les régimes type IIIème Reich est troublante: un tel rapport me parait possible que si on envisage l'idée d'achat et du vol d'organes, où, en effet, ceux qui "ne servent à rien" "sont en trop"... se oient prélever leurs organes contre leur gré à des fins lucratives, ce marché parallèle des organes...
Mais actuellement, nous connaissons, partout, et surtout en france, un tel déficit dans le don d'organes, que le personnel qui s'en occupe essaie d'être un minimum respectueux, ne serait-ce que pour empêcher l'opinion publique de se retourner contre eux. je ne crains pas du tout le "charcutage du corps..." et autres.

Et le don d'organe est un don, je ne vois rien qui puisse géner l'intégrité de ta personne. Ou plutôt non, le mot "don" me parait impropre. je préfererai parler de restitution. parler, Af', de "biens" en parlant d'organes ne me convient pas: tu n'as pas gagné tes organes de ton travail ou même ce n'était pas un cadeau de naissance. Tout comme ta vie, ils t'ont été donnés dès ta conception: en quoi t'appartiennent-ils réellement? Si tu mets l'idée de propriété derrière, tu justifies que des personnes n'ayant pas eu la même chance que toi à leur naissance (Siamois ou autres malformations...) se mettent en posture d'inégalité et exigent alors une certaine égalité. Ton don n'est alors plus un don, mais une obligation vis-à-vis d'eux. C'est un peu décousu, là.

Enfin bref, n'ayant rien fait pour avoir ces organes, je ne vois pas en quoi, au même titre que ta vie, tu peux te les approprier et jouer avec. Tu devras un jour rendre ta vie, tu devras un jour rendre ton corps, mais si alors tu peux sauver une ou des vies, par ta vie ou ton corps, c'est encore mieux. c'est un acte de charité total.

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Af' Le Loup
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Raoul, je ne suis pas sûr de t'avoir compris. Serais-tu encore plus communiste que les communistes pour suggérer qu'au fond nul ne peut disposer de son corps, ce qui est pourtant un droit fondamental? Ce qui m'a été donné par définition m'appartient. Je ne m'approprie rien du tout. Ne t'en dépaise mon corps m'appartient, il m'a été donné sans que j'aie eu à le mériter. Et alors? Tu n'as jamais eu de cadeau dans ta vie? Serais-tu contre le principe de l'héritage? Un cadeau appartient à son destinataire, il n'a pas à être restitué. Donner c'est donner, reprendre c'est voler. Pourquoi Dieu et tes parents t'ont-ils donné la vie si ce n'est pour que tu puisses en disposer?

Quant à la naissance, on naît tous égaux mais pas identiques. J'estime que mon prochain a les mêmes droits que moi, mais je ne m'attends pas à trouver un clone. Son corps lui appartient, le mien m'appartient et on a le droit d'en disposer tant qu'on ne nuit pas à la liberté d'autrui. La naissance donne certes plus ou moins de chance aux uns qu'aux autres. Mais rien ne dit que la vie n'apporte pas une compensation. Tu sais les personnes qui souffrent d'un handicap ont aussi d'autres facultés et savent se faire respecter. Je ne nie pas qu'elles ont besoin d'aide, mais si j'aide mon prochain, je le fais par amour et non parce que c'est un dû. C'est ça pour moi la charité.

Pour me faire mieux comprendre, l'intégrité pour moi ne tient pas tant à la forme que prendra mon corps, mais à ce que sa destination soit l'expression de ma liberté de choix. Pour moi un corps même déchiqueté (pilote de chasse abattu en plein ciel par exemple) n'est pas atteint dans sa dignité parce qu'il aura servi la volonté de l'homme qui aura fait le choix de donner sa vie. Ce n'est pas tant le côté visuel et esthétique que moral qui m'importe dans la question d'intégrité.

Af'
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Polydamas
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Citation:
Le 2007-08-20 21:23, Af' Le Loup a écrit

Pourquoi Dieu et tes parents t'ont-ils donné la vie si ce n'est pour que tu puisses en disposer?


Tu peux en disposer mais si tu l'utilises pour aider les autres, via tes organes, ça me parait très beau, très catholique, en ce que tu fais passer le bien des autres avant le tien propre.

Citation:
Le 2007-08-20 21:23, Af' Le Loup a écrit
Mais rien ne dit que la vie n'apporte pas une compensation.


Dans cette vie-là, ça m'étonnerait

Citation:
Le 2007-08-20 21:23, Af' Le Loup a écrit
Ce n'est pas tant le côté visuel et esthétique que moral qui m'importe dans la question d'intégrité.


Je comprends ta position mais il importe aussi de tenir compte des vivants qui peuvent avoir besoin de ces organes pour VIVRE. On ne nie pas le respect qui t'es dû, on considère juste que tant qu'il est encore temps, des organes qui pourraient être utiles seraient mieux employés sur quelqu'un qui met sa vie en jeu, que sur un machabée (avec tout le respect que je dois aux machabées...)

Citation:
Je pourrais également dévaliser la Banque de France de ses réserves or, en vue de les distribuer à des populations pauvres.


Tu oublie l'état de nécessité, de vie et de mort, qui s'impose souvent en ce qui concerne le don d'organes.
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Zebre
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Mouais.
Alors...

Je considère que la réification, c'est d'estimer que les organes n'ont pas plus de valeur que les choses
Pourquoi inclure ce concept de valeur. Je ne connais pas la valeur des choses, la réification c'est considérer l'objet étudié comme une chose - ici, de considérer un corps humain (et ses organes) comme une chose.
Ca me gêne.

ce qui n'est pas le cas ici car je considère que pour d'autres, ces organes sont la condition même de la vie
Désolé, mais un pacemaker est une chose, ainsi que les médicaments qi pour beaucoup sont la condition de la vie. Un corps humain, lui, n'est pas - jamais - une chose !

Et en effet, je considère que la vie de quiconque est plus importante que l'intégrité d'un cadavre
Oui, si tu décidés de comparer vie et intégrité, évidemment. La vie est même préférable à l'intégrité d'un vivant à ce compte là !
Moi ce que je regarde, ce n'est pas l'intégrité du corps, c'est la vsion que j'ai de ce corps : est-ce un matériau ou un homme ?!

tu seras d'accord avec moi pour dire que ce qui fait ta dignité d'être humain, c'est ton âme, pas ton corps
Voilà ! Tu démontres exactement ce que je dénonces, tu es en plein dedans.
Eh non, je ne suis pas d'accord, ce qui fait ta dignité d'être humain, c'est toi Homme, corps et âme. Surtout que ce corps, Dieu l'a pris lui aussi pour venir mourir sur une croix. Il n'est pas resté âme. Ce corps est sacré, le corps, pas seulement l'âme (ou alors Michel Onfray a raison de croire, dans sa crasse ignorance, que les religions méprisent le corps)

Donner ce qu'on a de plus précieux, son corps, pour la vie de quelqu'un d'autre, c'est du même ordre que de donner sa vie pour quelqu'un. C'est un sacrifice.
Je ne le nie pas, encore une fois je me répète, ce n'est pas le don qui me gêne, c'est ce qui est sous-jacent à ce don réclamé de plus en plus fort, comme un dû !
Et cependant, il me vient une comparaison : que penses-tu du cannibalisme, de ces gens qui pour survivre vont manger d'autres hommes (comme ces gens rescapés d'un crash en avion). C'est assez la même chose je trouve, surtout si l'autre est consentant (ça arrive, chez certains fous). Ca peut paraître très beau de sauver quelqu'un en se faisant bouffer par lui, mais je ne sais pas, il y a comme quelque chose qui m'ennuie, comme un interdit fondamental, aussi fort que l'inceste, qui fait que non, l'homme qui mange son frère n'est plus un homme ! (hors cas de rituels tribaux très spécifiques et au sens religieux, et que la civilisation a tout de même fini par faire cesser)
Non ?

j'ai du mal à voir en quoi on te dénature en quoi que ce soit, uniquement parceque l'on a prélevé ton rein ou ton coeur, qui ne sont pas le siège de tes émotions ou de ton activité intellectuelle
Tu atteins décidemment les sommets du matérialisme. Encore une fois c'est exactement ce que je dénonce (tu le connais, toi, le siège de l'émotion ??)

La logique est tout de même bien différente. Il ne s'agit pas d'entretenir la vieillesse de quelqu'un mais de sauver la vie de jeunes.
Au niveau strictement logique, c'est exactement la même chose. C'est quoi "jeune" et "vieux" en logique ?

Et en quoi la médecine joue les apprentis sorciers là où elle maitrise la pathologie, mais ne peut rien faire sans apport extérieur, sans don ?
Et voilà. Tu ne parle plus d'homme, d'organe, mais "d'apport extérieur"... histoire de faire la confusion avec la médicine classique. Tout pour masquer le fait qu'un corps humain est cet apport extérieur dont tu parles. Tu mécanises autant que possible le don d'organe pour qu'on oublie qu'on parle d'homme.

Un cadavre est profané quand on lui manque de respect, lorsque l'on considère qu'il n'a aucune valeur
Non, une profanation, c'est "d'agir d'une façon jugée inappropriée et dégradante à l'encontre des rites sacrés qu'une société peut entretenir pour ses morts".
ce qui peut être dégradant ici (ça peut), c'est ce confondre un corps avec un réservoir à matériau.

en effet, l'homme est une machine. Il n'est pas que cela, bien sûr, mais il est aussi cela
Mais surtout il n'est pas QUE cela ! Et c'est là ce qu'on oublie !

si tu ne veux pas que l'homme soit considéré comme une machine, la cohérence de ta position nécessite d'être opposé aux opérations qui vont réparer ton corps (...) Alors on fait quoi, on arrête toute opération ? Et voilà ! Si je suis contre le don d'organe, je suis contre la médecine.
Elle est magnifique celle-là ! Tu me refais la démonstration, juste pour le plaisir ?!

Maintenant, imagine que ta soeur, ou ton épouse, soit en attente d'un rein ou d'un coeur compatible, mais que faute de donneurs, elle puisse décéder d'un instant à l'autre ? Comment réagirerais-tu par rapport à cette règle du don ?
Mais c'est justement avant d'en être là qu'il faut y penser. Une fois que tu es soumis à l'émotion, tu ne réagis plus comme la raison le commandes. "Imagine qu'on tue ta soeur", ça peut autoriser la vengeance, le meurtre, et en fait ça peut tout justifier. "Imagine que..." ben non, justement. Je préfère raisonner, et discerner avant cette extrémité ce qui est bin et ce qui est mal, et alors quand ça arrivera, j'agirai conformément à mes convictions. Le contraire ne marche pas.
(imagine que ta soeur soit violée, tu la pousserais à avorter ? Qui peut savoir... ? Ce pourquoi il faut se fixer un code moral avant)

Inutile de dire que si je suis compatible et qu'elle a besoin d'un rein, je passerais sur le billard pour lui en donner un, sans hésiter
C'est très beau (et je ferais sûrement de même), mais ce n'est pas ce dont on parle.

Oui, chaque organe a sa dignité mais être greffé sur un receveur lui confère une dignité supplémentaire
Qu'est-ce que c'est que ce charabia. Qu'est-ce qui définit la dignité selon toi ? L'utilité d'une "chose" ?
La dignité incomparabler de ton corps, c'est que c'est Dieu qui te l'a donné, c'est qu'il a pris le mêm corps que le tien, et que tu le gardera poru l'éternité.


Tout le monde est supposé donneur, sauf indication contraire de la part de la personne. Ce n'est pas de la réification, c'est juste considérer que l'on est tous dépendant des uns des autres
C'est pas vrai de lire des trucs pareils. Vivement l'impôt d'organe !
A force de vouloir justifier le don d'organe, tu prends vraiment n'importe quel argument et tire sur n'importe quel corde. Après le sentimental, le social...
Par ailleurs la loi depuis 1976 nous considère tous en fait comme des donneurs par défaut, sauf si la famille refuse (ce qu'elle fait en général).

C'est comme si je pleurais sur le petit orteil que j'ai perdu, arraché par une porte, parce qu'il ne me suivra pas dans le cercueil
non Clem, ça n'a rien à voir. Relis nos échanges, on ne parle pas d'intégrité ou non d'nu corps, mais de réification (ou chosification) ou non de celui-ci !

Citation:
que le personnel qui s'en occupe essaie d'être un minimum respectueux, ne serait-ce que pour empêcher l'opinion publique de se retourner contre eux. je ne crains pas du tout le "charcutage du corps..." et autres
Eh bien je crois que tu as tort, et c'est moi une des choses que je redoute. Quand un docteur trouve un corps sain avec moult organes parfaits à l'intéreur, et qu'on lui dit : "volà on est d'accord pour donner le coeur", tu crois qu'il va s'arrêter là ?
Il y a déjà eu plusieurs affaires de ce genre, où la famille a découvert (je ne sais trop comment) que le docteur avait charcuté le corps pour y prendre tous les organes. Il n'a pas eu le temps de les utiliser, on ne sait pas s'il voulait les vendre (ce qui est probable) ou les conserver pour un don imminent, mais ces choses existent. Et c'est normal, pour quelqu'un qui ne voit le corps que comme un réservoir de matière première. Quel gâchis tous ces beaux organes tout frais. Le respect du corps il s'en fout, c'est plus rien qu'un cadavre voué à disparaître.
Exactement ce que je dénonce.

Tout comme ta vie, ils t'ont été donnés dès ta conception: en quoi t'appartiennent-ils réellement?
Réponse d'un prêtre via un des sites donné par Clem :

Le père Dinechin rappelle que le corps d’une personne décédée ne tombe pas ipso facto dans le domaine public : il existe toujours pour ses proches et il garde à leurs yeux une signification qu’il importe de respecter


Enfin bref, n'ayant rien fait pour avoir ces organes, je ne vois pas en quoi, au même titre que ta vie, tu peux te les approprier et jouer avec
Euh, là tu exagères Raoul. "Jouer avec" ?? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Ta vie est à toi, personne ne peut te la réclamer. Ton corps de même, tes organes de même.
Après tu peux les donner, je ne dis pas que c'est mal, je dis qu'il faut faire attention à la conception du corps que cela engendre.

si alors tu peux sauver une ou des vies, par ta vie ou ton corps, c'est encore mieux. c'est un acte de charité total
Peut-être, fait dans de bonnes conditions. (pas en disant "mon corps ne me sert plus à rien, servez-vous !")

Mais rien ne dit que la vie n'apporte pas une compensation.
>Dans cette vie-là, ça m'étonnerait

Tiens, tu ne crois pas à la grâce non plus ? Moi j'ai croisé des handicapés plus heureux que des gens sains (qui pensent au suicide, ou pas).

des organes qui pourraient être utiles seraient mieux employés sur quelqu'un qui met sa vie en jeu, que sur un machabée (avec tout le respect que je dois aux machabées...)
Ah ouais... quand même. Tu y vas fort. C'est sûr qu'un machabée, c'est un mot plein de respect pour parler d'un corps humain, y'a pas plus respecteux, ça se sent dans l'apparition soudaine de ce mot.
Mais j'aime surtout bien ce que j'ai mis en gras.
L'utilitarisme complet qui régit ta décision de donner tes organes, c'est encore une fois cela que je récuse et que je dénonce.
Le don d'organe est certainement beau quand il est fait par amour en sentant que l'on donne une partie de SOI à un autre.
Mais ça, ce que tu prônes, c'est pire que de la réification, c'est de l'utilitarisme, du productivisme.

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Citation:
Le 2007-08-27 23:30, Zebre a écrit
Mais ça, ce que tu prônes, c'est pire que de la réification, c'est de l'utilitarisme, du productivisme.



J'avoue que c'est la première fois qu'on m'accuse de productivisme parceque je pense en priorité à la vie des gens qu'il serait possible de sauver.




Pourquoi inclure ce concept de valeur. Je ne connais pas la valeur des choses, la réification c'est considérer l'objet étudié comme une chose - ici, de considérer un corps humain (et ses organes) comme une chose.
Ca me gêne.


La réification, c'est lui conférer une valeur marchande. Ce qui n'est pas le cas ici. C'est ne pas lui donner plus d'importance qu'une chose. Or ici, l'organe est plus important qu'une chose puisqu'il est la condition de la vie.



La vie est même préférable à l'intégrité d'un vivant à ce compte là !
Où ai-je dit cela ? Je ne cherche pas à privilégier une vie plutôt qu'une autre, je cherche à privilégier la vie par rapport à un décédé.




Voilà ! Tu démontres exactement ce que je dénonces, tu es en plein dedans.
Eh non, je ne suis pas d'accord, ce qui fait ta dignité d'être humain, c'est toi Homme, corps et âme.


Oui, mais ce n'est pas ton corps le plus important, c'est ton âme. Ton corps fait partie de ta dignité mais il y a une hiérarchie, entre ces éléments de ton unité.



Et cependant, il me vient une comparaison : que penses-tu du cannibalisme, de ces gens qui pour survivre vont manger d'autres hommes (comme ces gens rescapés d'un crash en avion).

C'est l'histoire de l'équipe de rugby en Argentine dans les Andes. Sais-tu ce qu'il s'est passé ?

Il y a eu des tués lors du crash. Les survivants se sont refusé à manger les cadavres jusqu'à ce que leurs provisions disparaissent. A ce moment, un rugbyman, qui avait des compétences de médecin a proposé de pratiquer le cannibalisme pour survivre.

C'est tout simple. Il y en a qui ont refusé de manger et qui sont décédés, les autres, malgré tout le dégout que cela leur inspirait se sont forcès, et ont réussi à survivre, les secours arrivant peu après.

C'est une situation des plus extrêmes mais qui ne me choque pas, vu le contexte dans lequel ils étaient plongés.

Nécessité n'a pas de loi, ce n'est pas chez Machiavel, mais chez St Thomas d'Aquin.

Citation:
Celui qui, en cas de nécessité, agit indépendamment du texte de la loi, ne juge pas la loi elle-même, mais seulement un cas singulier où il voit qu’on ne doit pas observer la lettre de la loi.

Somme théologique Partie II, Question 96, Article 6, Alinéa 1.


Tu atteins décidemment les sommets du matérialisme. Encore une fois c'est exactement ce que je dénonce (tu le connais, toi, le siège de l'émotion ??)


Désolé, mais tes cheveux, tes ongles, ils ont un statut, eux aussi ?


Au niveau strictement logique, c'est exactement la même chose. C'est quoi "jeune" et "vieux" en logique ?


Un jeune, très schématiquement, c'est quelqu'un qui a bon espoir de fonder une famille, d'avoir des enfants, bref de propager la vie. Un vieux, très schématiquement là encore, c'est quelqu'un qui n'a malheureusement plus cette possibilité.



Et voilà. Tu ne parle plus d'homme, d'organe, mais "d'apport extérieur"... histoire de faire la confusion avec la médicine classique. Tout pour masquer le fait qu'un corps humain est cet apport extérieur dont tu parles. Tu mécanises autant que possible le don d'organe pour qu'on oublie qu'on parle d'homme.


Parceque la médecine, c'est AUSSI de la mécanique, ou alors, on arrete de facto TOUTES les opérations. Il faut être cohérent.

Non, une profanation, c'est "d'agir d'une façon jugée inappropriée et dégradante à l'encontre des rites sacrés qu'une société peut entretenir pour ses morts".
ce qui peut être dégradant ici (ça peut), c'est ce confondre un corps avec un réservoir à matériau.


Si je comprends bien, tu considères donc que les rits funéraires ne sont rien d'autre que des rits sociaux ?

Tu es donc en train de me dire qu'un rit social, une convention sociale, un consensus a plus de valeur que la vie des membres de cette société, et que, dans les cas extrêmes, ils doivent donc mourir pour éviter de briser cette convention ?

En résumé, tu me dis qu'une convention sociale est plus importante que la vie. Très bien, je dis exactement l'inverse, la vie a plus d'importance que la convention, nécessité ayant force de loi. Voir St Thomas, plus haut.

D'autant qu'à mon sens, une convention sociale a pour but de protéger la vie des membres de cette société, de l'unifier, etc, mais en aucun cas, elle ne peut aller à l'encontre d'un membre de cette société.


Mais surtout il n'est pas QUE cela ! Et c'est là ce qu'on oublie !
Je n'oublie rien du tout, je ne cesse de le reaffirmer. Mais nul n'oublie que le corps a été un temple du St Esprit en le prélevant, ce n'est pas comme si on lui manquait de respect, en lui crachant dessus, etc.


Et voilà ! Si je suis contre le don d'organe, je suis contre la médecine.
Elle est magnifique celle-là ! Tu me refais la démonstration, juste pour le plaisir ?!


En simplifié:

La médecine opératoire, notamment, considère l'homme comme une mécanique. L'homme n'est pas une mécanique. Donc, il ne faut pas laisser la médecine traiter l'homme ainsi, puisqu'il est beaucoup plus que cela et qu'elle ne fait que le traiter sous l'angle mécanique, donc il faut empêcher toutes les opérations, qui ne font rien de plus qu'utilitariser l'homme à des fins de guérison.

Dis-moi où je me suis planté, ça m'intéresse.


Mais c'est justement avant d'en être là qu'il faut y penser. Une fois que tu es soumis à l'émotion, tu ne réagis plus comme la raison le commandes. "Imagine qu'on tue ta soeur", ça peut autoriser la vengeance, le meurtre, et en fait ça peut tout justifier. "Imagine que..." ben non, justement. Je préfère raisonner, et discerner avant cette extrémité ce qui est bin et ce qui est mal, et alors quand ça arrivera, j'agirai conformément à mes convictions. Le contraire ne marche pas.

Je l'ai dit plus bas, ce n'est pas du chantage affectif, j'ai cette position de toute manière.
Citation:

(imagine que ta soeur soit violée, tu la pousserais à avorter ? Qui peut savoir... ? Ce pourquoi il faut se fixer un code moral avant)

Va sur mon site, tu verras si je lui conseillerais d'avorter. J'aime toute l'ironie de ce débat...


C'est très beau (et je ferais sûrement de même), mais ce n'est pas ce dont on parle.


Et bien on parle de quoi ?


Qu'est-ce que c'est que ce charabia. Qu'est-ce qui définit la dignité selon toi ? L'utilité d'une "chose" ?
La dignité incomparabler de ton corps, c'est que c'est Dieu qui te l'a donné, c'est qu'il a pris le mêm corps que le tien, et que tu le gardera poru l'éternité.


Dans le sens où cet organe bénéficie à quelqu'un, et il devient la condition de la vie de ce quelqu'un, en effet, il a une dignité supplémentaire. C'est à dire qu'il n'est pas seulement important pour nous, mais aussi et SURTOUT (puisqu'on part du principe que l'on est décédé) pour les AUTRES.

Tiens on va même citer l'Eglise:

Citation:
Je conclus, intentionnellement, en m'arrêtant particulièrement sur le progrès et le développement de la médecine et de la chirurgie des transplantations qui permettent de soigner et de guérir de nombreux malades qui, dans un passé récent, étaient inguérissables. Il s'agit d'un défi à relever concernant la manière nouvelle d'aimer notre prochain en lui faisant don d'organes qui lui permettent de continuer à vivre. Le prélèvement d'organes dans les transplantations homoplastiques peut se faire, naturellement, dans les limites imposées par la nature humaine elle-même, à partir d'un donneur vivant ou d'un cadavre [39]. Dans le premier cas, le prélèvement est légitime, à condition qu'il s'agisse d'organes dont l'explant ne comprenne pas une grave et irréparable mutilation pour le donneur. Dans le second cas, il faut toujours respecter le cadavre comme un cadavre humain, bien qu'il n'ait plus la dignité de sujet et la valeur de fin d'une personne vivante. L'acte médical de la transplantation rend ainsi possible l'acte d'oblation du donneur comme don sincère de soi, expression de son appel essentiel, humain et chrétien à l'amour et à la communion [40].
L'intention de la Charte des Personnels de la Santé en ce qui concerne le service à la vie, est paradigmatique, c'est-à-dire qu'elle répond à l'appel du Christ "Vade e fac similiter".

40 Charte, 86-91

P. BONIFACIO HONINGS, O.C.D.
Consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
et du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé

In "La charte des personnel de santé, une synthèse de l'éthique hippocratique et de la morale chrétienne"





Ensuite, ton corps glorieux est complétement différent de ton corps terrestre puisqu'il en est dépouillé de toutes ses imperfections. En outre, je ne vois pas en quoi ce serait un argument pertinent, parceque Dieu est parfaitement capable de tout remettre en place.

Par ailleurs la loi depuis 1976 nous considère tous en fait comme des donneurs par défaut, sauf si la famille refuse (ce qu'elle fait en général).


OK, mais j'avais retenu l'idée inverse.


non Clem, ça n'a rien à voir. Relis nos échanges, on ne parle pas d'intégrité ou non d'nu corps, mais de réification (ou chosification) ou non de celui-ci !


Etant donné qu'on n'a pas le même concept concernant la réification, c'est clair que l'on ne va pas être d'accord.

Citation:
Il n'a pas eu le temps de les utiliser, on ne sait pas s'il voulait les vendre (ce qui est probable) ou les conserver pour un don imminent, mais ces choses existent. Et c'est normal, pour quelqu'un qui ne voit le corps que comme un réservoir de matière première. Quel gâchis tous ces beaux organes tout frais. Le respect du corps il s'en fout, c'est plus rien qu'un cadavre voué à disparaître.


Ce n'est pas parcequ'il y a des crapules partout, que le principe en soi est mauvais, auquel cas, on peut condamner n'importe quoi, en raison des excès.

Après tu peux les donner, je ne dis pas que c'est mal, je dis qu'il faut faire attention à la conception du corps que cela engendre.
C'est vrai qu'en donnant son corps, on pense tout de suite à la portée philosophique de l'acte et à son impact sur la société. Non, tu ne pense qu'à celui que tu sauves, rien de plus.


Peut-être, fait dans de bonnes conditions.

Non, c'est certain.

Tiens, tu ne crois pas à la grâce non plus ? Moi j'ai croisé des handicapés plus heureux que des gens sains (qui pensent au suicide, ou pas).

J'entendais au niveau matériel. Tu sais, je suis un matérialiste...


Citation:
L'utilitarisme complet qui régit ta décision de donner tes organes, c'est encore une fois cela que je récuse et que je dénonce.


Tu peux dénoncer autant que tu veux, ce que je vois, c'est que faute de donneurs, des gamins qui n'ont pas eu la chance que tu as toi, d'être en bonne santé, peuvent mourir. Dans ce cas, en effet, ça ne me dérange pas qu'on prélève les organes sains sur les morts. Il y a un impératif qui transcende tout le reste.

PARCEQUE LA VIE EN DEPEND.

Mais ça, le principe de nécessité, tu n'en parles nulle part.
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Af' Le Loup
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Zèbre, je n'avais pas pensé au cannibalisme, mais il me semble qu'on parle effectivement de cannibalisation s'agissant par exemple de récupérer des pièces mécaniques d'un appareil pour les réutiliser sur un autre. Polydamas, je suppose que tu approuves le cannibalisme. Après tout, ça sauve des vies, non?

Af'
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Polydamas
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Citation:
Le 2007-08-28 08:23, Af' Le Loup a écrit

Zèbre, je n'avais pas pensé au cannibalisme, mais il me semble qu'on parle effectivement de cannibalisation s'agissant par exemple de récupérer des pièces mécaniques d'un appareil pour les réutiliser sur un autre. Polydamas, je suppose que tu approuves le cannibalisme. Après tout, ça sauve des vies, non?

Af'


Non, je n'approuve pas le cannibalisme, il ne faut quand même pas exagérer.

Mais je refuse de condamner l'équipe de rugby perdue dans les Andes pour l'avoir fait, eu égard aux circonstances. C'est ce qui les a maintenu en vie dans ce cas, ça ne veut pas dire qu'il faut que ce soit toléré dans la vie quotidienne.

Je pense que la distinction est nette.

@ Tous:

Au temps pour moi, je pensais que la législation en France ne partait pas du principe que chacun puisse être donneur. D'après Wiki, il semble que cela soit le cas, en effet.
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Zebre
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Bon, ça va devenir compliqué de te répondre, ça devient de plus en plus décousu, et je vais me répéter encore et encore.

Il y a quelques malentendus entre nous que je vais rectifier.
D'abord qu'est-ce que la "réification" (ou chosification). Ce n'est pas le fait de conférer une valeur marchande à quelque chose.

De manière générale, la réification consiste à transformer ou à transposer une abstraction en un objet concret, à appréhender un concept, comme une chose concrète. Le terme est aussi employé à propos des personnes.
On trouve également le terme équivalent chosification.

On utilise aussi le terme en littérature pour désigner notamment la deshumanisation d'un personnage qui est « transformé » en objet par l'auteur par exemple.
Wipipedia


Le terme aproprié pour ton approche est donc bien réification, ne t'en déplaise.


C'est une situation des plus extrêmes mais qui ne me choque pas, vu le contexte dans lequel ils étaient plongés. Nécessité n'a pas de loi, ce n'est pas chez Machiavel, mais chez St Thomas d'Aquin.
La question n'est pas que ça te choque ou non, c'est que cela contrevient à une interdiction de type universel. Il ne s'agit même pas de la loi civile dont parle St Thomas(qui je suppose n'inclue pas dans son pragmatisme la négation de la loi divine), mais bien d'un dégoût profond qui vient de ce que l'homme ne peut pas manger l'homme, même si ta survie en dépend. Les survivants qui ont survécu ainsi ne sont plus des hommes. (je crois d'ailleurs qu'ils ont été condamnés par leur pays).

Tu sais, il existe plusieurs situation où pour survivre il fallait enfreindre la loi naturelle et devenir un monstre. La survie d'un homme ne peut pas se faire à l'encontre des lois naturelles (= divines). Tu ne peux pas invoquer la toute-puissance de la vie pour justifier n'importe quoi.

Un vieux, très schématiquement là encore, c'est quelqu'un qui n'a malheureusement plus cette possibilité.
Ah d'accord. Donc une femme après 38 ans ne mérite plus de transplantation.
Et tu appelles ça de la logique ? Tu poses des définitions arbitraires, tu juges et tu définis des concepts relatifs avec une assurance qui fait peur, dans un contexte aussi grave.

Si je comprends bien, tu considères donc que les rits funéraires ne sont rien d'autre que des rits sociaux ?
Euh non, tu n'a rien compris. D'abord il y avait des guillemets à ma définition, montrant que je la tirais d'une autre source (Wikipedia), qui ne s'inscrivait pas dans ce contexte. Ensuite "les rites sacrés qu'une société peut entretenir pour ses morts" ne parle pas de geste social, mais de geste sacré !
(ta gymnastique intellectuelle visant à tout déformer commence à m'épuiser, on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, mais là tu deviens franchement lassant).


D'autant qu'à mon sens, une convention sociale a pour but de protéger la vie des membres de cette société, de l'unifier, etc, mais en aucun cas, elle ne peut aller à l'encontre d'un membre de cette société.
D'abord, ne convention sociale ça protège aussi le sacré.
Ensuite, je constate que tu progresses dans l'art de faire de tes opposants des opposants à la société. Bientôt ça deviendra un crime de refuser de donner. (ce qui enlève donc toute sa valeur au don, ce qui est précisément ce que je dénonce depuis le début).



Citation:
La médecine opératoire, notamment, considère l'homme comme une mécanique. L'homme n'est pas une mécanique. Donc, il ne faut pas laisser la médecine traiter l'homme ainsi, puisqu'il est beaucoup plus que cela et qu'elle ne fait que le traiter sous l'angle mécanique, donc il faut empêcher toutes les opérations, qui ne font rien de plus qu'utilitariser l'homme à des fins de guérison.

Je reprend ta logique :
A considère que B est C. Or B n'est pas C. Donc A ne doit pas exister.
Où vois-tu de la logique là dedans ?
D'abord ton présupposé n'est pas vrai : La médecne ne considère pas seulement l'homme comme une mécanique.
La transplantation, elle, telle qu'elle est de plus en plsu présentée, ne considère le cadavre que comme une mécanique inutile.

Va sur mon site, tu verras si je lui conseillerais d'avorter
Qu'est-ce que ton site peut bien me faire ? Tu dis que la situation d'un proche en détresse peut renverser nos fondements, que l'émotion doit effacer nos réticences. Je transpose.

Et bien on parle de quoi ?
On ne parle pas du don d'organe, on parle de la conception du corps qu'engendre ce don, ou qui sous tendent ce don, et de l'inculpation progressive faite contre ceux qui ne donnent pas.
On parle du respect des morts et du corps humain.

Non, tu ne pense qu'à celui que tu sauves, rien de plus.
Justement, non. C'est là le danger. Au nom de celui que l'on sauve, on peut perpétrer les plus grands crimes tu sais (ou nier Dieu, ou se damner).

Ce n'est pas parcequ'il y a des crapules partout que...
Non, il ne faut pas croire que cela n'existe pas (ce que faisait Raoul).

PARCEQUE LA VIE EN DEPEND.
Mais ça, le principe de nécessité, tu n'en parles nulle part.

C'est quoi ce principe de nécessité ? "Necessité fait loi" ? Par dessus tout tu crois ?
La mort existe et fait partie de la vie, il faut aussi savoir l'accepter et ne pas se révoter continuellement. Bientôt, la mort d'un enfant ne sera plus un drame de la vie, mais la faute de quelqu'un. La faute d'un salopard qui n'a pas voulu donner son coeur. La faute de la famille qui n'a pas voulu que. La faute d'un autre. S'il est mort c'est donc à cause de quelqu'un.
Et déjà le corps n'est plus qu'un matériau.

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Af' Le Loup
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Citation:
Le 2007-08-28 09:41, Polydamas a écrit
Non, je n'approuve pas le cannibalisme, il ne faut quand même pas exagérer.

Mais je refuse de condamner l'équipe de rugby perdue dans les Andes pour l'avoir fait, eu égard aux circonstances. C'est ce qui les a maintenu en vie dans ce cas, ça ne veut pas dire qu'il faut que ce soit toléré dans la vie quotidienne.

Je pense que la distinction est nette.

Moi non plus je ne la condamne pas. Je ne condamne d'ailleurs personne dès qu'on lutte pour survivre (famine, guerre...).

Non la distinction n'est pas nette tant que tu t'en tiens à la nécessité de survivre et que tu ne considères les organes que comme de la matière. Ma question n'était pas caricaturale. Si la distinction est si nette pour toi dis-moi comment tu l'opères?

Mais il faut peut-être se mettre d'accord avant de débattre. Parle-t-on de situation d'urgence ou d'un problème de fond (i.e. qui implique la vie quotidienne)? Souhaites-tu aborder la bonne question ou la vraie question?

Af'
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CASTORE
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Les Urugayens "cannibales" ont expressement été "absous" par le pape Paul VI. (1973 je crois, l'accident ayant eu lieu en 1972)

En fait, il s'agit d'anthropophagie par nécessité, la nuance avec le terme cannibale tient à la finalité de l'acte (le sens "sacré" du cannibalisme pour certaines peuplades, ou le sens "transgression" pour certains cas célèbres de folie)

Dans le cas des survivants, cela a donné lieu à une codification précise des prélèvements de chair humaine, je ne suis pas anthropologue mais c'est très révélateur de la nécessité de codifier strictement quand on touche au corps humain pour telle ou telle "bonne" raison.

Bon, sans vouloir être provocatrice, je signale quand même que "ceci est mon corps, prenez et mangez en tous" , pour un regard d'anthropologue, c'est bien du cannibalisme rituel...
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