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Auteur | libertinage, perte de valeurs: où va l'Europe? |
Raoul, chat tigré Chat de génie
Nous a rejoints le : 23 Juil 2005 Messages : 1 859 Réside à : Le Chesnay-Paris |
Comme raoul aime bien préciser le tir:
Constitution portugaise de 1976: Articulo 115: 11. El referéndum sólo tiene carácter vinculante cuando el número de votantes sea superior a la mitad de los electores inscritos en el censo. Ou ici Voilà, c'est clair. Non, pour ceux qui parlent un peu espagnol et pour les adeptes du déchiffrage, vous comprenez qu'un référendum, au Portugal, ne peut être validé que lorsque plus de 50% des électeurs se sont déplacés. Or, ici, 54% des électeurs ne se sont pas déplacés. Donc... |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
Le référendum en lui-même n'est pas validé. Mais comme en France, il y a d'autres moyens de faire passer une loi. En l'occurrence, en passant par le Parlement.
Et dans la mesure ou presque 50% des électeurs se sont déplacés et que ceux qui ont votés ont dit oui, il est probable que le parlement suive le mouvement... Probable, mais pour le moment, rien n'est fait. Dépénaliser, c'est supprimer la peine, sans pour autant rendre l'acte légal. Ce qui est dépénalisé reste interdit, mais celui qui va à l'encontre de l'interdit ne risque pas de peine. Ce qui peut sembler absurde et ce qui fait que dans les fait, c'est comme une légalisation... Sauf que comme l'acte reste interdit, il ne devrait y avoir aucune facilité mis en place pour accomplir cet acte. (en pratique, l'avortement étant déjà légal en cas de viol, les structures existent déjà...) |
Gage Membre actif
Nous a rejoints le : 23 Janv 2007 Messages : 98 Réside à : Sèvres |
Tiens, c'est marrant, le forum est plus joli sous Ubuntu que sous Windows
Dans le principe, je suis favorable à la légalisation/dépénalisation de l'avortement. Cependant, je suis encore plus attaché au respect de l'expression du peuple. La constitution (ou la loi, je ne sais pas) portugaise dit qu'un référendum n'est valide que si au moins 50% des électeurs inscrits y ont participé. Ce qui signifie que, si la participation frise les 50%, ne pas voter équivaut à voter non, puisque voter non revient à voter pour conserver les choses en l'état. Dans ces conditions, voter une loi sur l'avortement me paraît un peu prématuré. Cependant, on peut objecter que si les électeurs anti-avortement avaient vraiment voulu s'exprimer, ils n'avaient qu'à voter explicitement non. Il y a une différence entre dépénaliser et légaliser, et ElecScout l'a bien expliquée : aucune facilité ne sera mise en place pour faciliter l'avortement. On peut dire : les structures existent déjà. C'est juste. Mais un avortement coûte plusieurs centaines d'euros, et on peut par exemple décider de ne pas le rembourser. Cependant, dans les faits, ça reviendra à interdire l'avortement aux femmes manquant de moyens, et à l'autoriser aux femmes plus aisées. Ce n'est pas un modèle d'équité (ah oui, je suis attaché à l'équité aussi). On peut aussi, même si les structures actuelles existent pour les cas de viol et grossesses à risque, les réserver uniquement à ces grossesses. Un médecin un peu libéral pourra outrepasser ces restrictions (mais sans remboursement), quant au médecin anti-avortement (et ils sont nombreux au Portugal), il n'aura qu'à dire qu'il ne peut pas pratiquer l'avortement. On peut enfin, simplement, considérer que les grossesses déjà "avortables" ne représentent qu'une petite part des demandes d'avortement, et qu'on n'augmente pas la capacité d'accueil des hôpitaux. À ce moment-là, on limite l'avortement de façon purement logistique. Bref, si on veut dépénaliser sans encourager, des solutions existent. |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Tu peux aussi dépénaliser pour la femme qui avorte,en considérant, ce qui est souvent le cas, qu'elle est soumise à des pressions dans une phase de sa vie particulièrement délicate, mais laisser la pénalisation pour le médecin ou ceux qui favorisent l'avortement en considérant qu'eux outrepassent les limites de la Loi ,qui limite les cas, par laxisme... |
Gage Membre actif
Nous a rejoints le : 23 Janv 2007 Messages : 98 Réside à : Sèvres |
J'y avais pensé, mais ça n'a pas grand sens : ça équivaut juste à obliger la femme à avorter clandestinement, chez une faiseuse d'anges. Or la campagne a pas mal porté sur la dangerosité des avortements clandestins... |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Non, parce que tu considères qu'elle veut avorter de toutes façons et qu'elle prendra tous les risques.Mais la psychologie de la femme enceinte est beaucoup plus complexe que cela.
En fait, ce qui m'enerve, dans ce débat c'est qu'on considère qu'une femme "a le droit" d'avorter quelque soit ses raisons, mais pour justifier les Lois autorisant ces avortements, on ne met en avant que des cas "d'exception" : viol, inceste, malformations du foetus, danger de la vie de la mère...qui statistiquement, représentent peu de cas. En France, la loi est en théorie restrictive, mais en pratique assez laxiste (il y a plus laxiste encore, mais bon...) Une loi vraiment restrictive ne fait pas peser le choix sur la femme(la pauvre, elle ne sait généralement plus où elle en est, être enceinte peut provoquer des réactions extrêment cyclothymiques), elle dépénalise sa responsabilité, mais fait peser l'application restrictive sur les médecins qui ne sont pas soumis à pression. Après, si la femme veut avorter pour des "raisons de convenance", alors, désolée, y'a pas plus de raisons qu'on le permette avant qu'après l'accouchement.... pour moi, de toutes façons, la solution n'est pas là, mais vers une société beaucoup plus favorable à l'accueil des enfants |
Orignal E Élan
Nous a rejoints le : 11 Janv 2006 Messages : 1 895 Réside à : le ventre de maman |
on ne met en avant que des cas "d'exception" J'avais remarqué que ça s'était fait ici aussi (en fait c'est le premier sujet ou j'ai remarqué ce raisonnement fourbe ou idiot). Ca se fait en ce moment même pour l'euthanasie. On fait pleurer dans les chaumière sur des cas tragiques, et hop, on généralise en douce.
Il ne faut pas tirer de règles générales à partir de cas exceptionnels. |
pedrodeluna Selenite
Nous a rejoints le : 24 Déc 2005 Messages : 404 Réside à : Toulouse |
Parfaitement d'accord avec toi Orignal! |
CyK Membre actif
Nous a rejoints le : 20 Avr 2004 Messages : 131 Réside à : Brie |
Il me prends une douce envie de faire comme Luc: taper des poings sur la table, et crier tres fort pour dire que je suis pas d'accord, mais bon je suppose qu'il y a un autre fuseau pour ca...
En tout les cas, comment un gouvernement peu tolerer comme solution a n'importe quel situation, la mort du plus faible, en eludant l'immense detresse,et le besoin d'aide de celle qui est a peine moins faible, et si peu respectée dans son role de mere... Tant d'argent pour tuer, si peu pour aider la vie.. ca me laisse tout chose... |
Raoul, chat tigré Chat de génie
Nous a rejoints le : 23 Juil 2005 Messages : 1 859 Réside à : Le Chesnay-Paris |
Je suis tombé là-dessus, alors que je m'en allais:
Ceci: (lefigaro.fr Citation: et article complet ici: là. Les Pays-Bas étaient déjà connus comme étant très avant-gardistes, mais là, c'est du délire. Maintenant, ils ont un choix à faire pour savoir qui aura la chance de vivre. Mais qu'est-ce que ça veut dire? Je vais essayer de trouver des sources plus sûres. Ce fuseau peut aussi se rapprocher de la question. |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Ce n'était qu'un canular de mauvais goût ...
De toute façon c'était vraiment ... ... je ne peux décemment pas écrire ça ici... Et le fait que ce ne soit qu'un canular (c'est-à-dire une manière de rire de quelque chose), c'est encore pire. Triste monde. Premièrement : c'était horrible. Deuxièmement : ils ont trouvé le moyen de touver plus horrible. |
Raoul, chat tigré Chat de génie
Nous a rejoints le : 23 Juil 2005 Messages : 1 859 Réside à : Le Chesnay-Paris |
A côté ça a marché, les téléspectateurs ont été sensibilisé et on pris leur carte de donneur.
Ca me rappelle la vieille maxime de Machiavel "La fin justifie les moyens". Pas si sûr, ce n'était vraiment pas de bon gout, en effet. |
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
Charmant... Beurk alors.
Perso éthiquement parlant je trouve ça très moyen, dans le sens où on n'a pas à juger de qui peut ou non recevoir nos organes... Et puis s'est-on assuré (je le suppose, mais on ne sait jamais) de la compatibilité des candidats avec la donneuse ? C'est quand même ça le plus important, à mon avis... Amodeba |
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
J'ai lu par la suite en titre de journal que c'était effectivement un canular. De vrais malades et une fausse future donneuse... Scandaleux ! |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
C'est scandaleux dans la manière de faire mais c'est le seul moyen qui fonctionne aujourd'hui. C'est là tout le problème.
En outre, sur le don d'organes, ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de faire comme en Belgique, à savoir renverser la règle du don. En France, si une personne décédée ne s'est pas exprimée à ce sujet, on estime qu'elle n'accepte pas le don. En Belgique, on part du présupposé inverse: tout donneur est supposé volontaire, il faut une demande expresse pour ne pas risquer de donner ses organes. |
Mr Isatis renard polaire
Nous a rejoints le : 10 Mai 2004 Messages : 5 554 Réside à : Paris - Menilmontant |
Un truc tout bête, c'est de le dire à ces proches, ou même mieux de glisser un carton dans son portefeuille pour y exprimer son avis. Ca prend 5 minutes à écrire et ça peut sauver des vies.
Moi je l'avais fais, mais en fait ça sert à rien dans mon cas car en tant qu'ancien transfusé, mes organes ne sont pas viables... |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
>>"En France, si une personne décédée ne s'est pas exprimée à ce sujet, on estime qu'elle n'accepte pas le don."
Non, sinon, il n'y aurait pas de registre national des refus de don, mais un registre national des donneurs... En France, si la personne n'a pas exprimé son opinion (c'est à dire, si elle n'a ni lettre exprimant son acceptation/refus, ni carte de de donneur), on demande à la famille. Si, en revanche, elle s'est inscrite sur le registre national des refus, on ne posera meme pas la question: il n'y aura aucun prélèvement. |
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
Citation: Il me semble néanmoins que même en portant une carte de donneur, on demande à la famille... Ce que je trouve un peu bizarre, vu que la personne donne son avis. A confirmer. |
marinette Membre confirmé
Nous a rejoints le : 06 Fév 2004 Messages : 1 323 Réside à : Valence |
Concernant le don d'organe:
Le principe de dispense de consentement explicite La loi Caillavet du 22 décembre 1976 avait autorisé le prélèvement d'organes sur le cadavre d'une personne lorsque, de son vivant, elle n'avait pas fait connaître son refus d'un tel prélèvement. Les lois de bioéthique du 29 juillet 1994 et du 6 août 2004 ont procédé de la même façon. La règle posée est une présomption de consentement au prélèvement après le décès. La loi du 29 juillet 1994 n'a pas remis en cause la présomption de consentement au prélèvement d'organes après décès. Toutefois, le législateur de 1994 a limité l'application de la présomption de consentement en prenant plus largement en considération qu'auparavant la condition du « donneur » et la finalité du prélèvement, ce qui a abouti à un régime différencié du consentement en fonction des situations. La loi nouvelle de 2004, loin de remettre en cause la règle antérieure du consentement présumé, ou si l’on préfère la dispense d'obtention du consentement explicite du « donneur », la maintient et la généralise, sauf exceptions, à tous les prélèvements après décès quelles que soient leurs finalités : thérapeutiques ou scientifiques Le souci du législateur a été de simplifier le système pour les praticiens tout en étendant, dans leur intérêt, le champ des « donneurs » potentiels. La législation prévoit toutefois deux hypothèses dans lesquelles la présomption de consentement peut être renversée : - lorsque le défunt, de son vivant, a fait connaître son refus d'un prélèvement sur son corps après la mort, - ou en cas de témoignage de ce refus par les proches. En outre, la loi écarte elle-même la règle en cas de prélèvement en vue d'un don sur le corps d'un mineur ou d'un majeur qui était placé sous tutelle. |
Balbuzard Joyeux membre
Nous a rejoints le : 24 Mai 2006 Messages : 216 Réside à : Paris |
Loi choquante s'il en est, selon laquelle on ne choisit même pas ce que devient son corps. |
Raoul, chat tigré Chat de génie
Nous a rejoints le : 23 Juil 2005 Messages : 1 859 Réside à : Le Chesnay-Paris |
A côté, camarade Balbuzard...
A partir du moment où tu es mort, ben, ton corps, tu ne sais pas ce qu'il devient. D'ailleurs, tu t'en fous, puisque tu es mort et passé à l'état d'âme... érique. C'est là qu'intervient la confiance en tes proches: que feront-ils de ton corps? respecteront-ils tes demandes? Vraiment, je ne vois pas du tout en quoi cette loi est choquante. Si ça peut permettre de sauver des vies, pourquoi pas? Polydamas: nous aimons ce côté provocateur et choquant. Et c'est pour ça que ça marche: ils heurtent notre sensibilité et nous aimons ça. Et pourtant, le procédé laisse plus qu'à désirer. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Et l'utilistion scientifique de tes organes, ça ne te choque pas, Raoul? Moi si. Même si on prétend que cela peut sauver des vies ou en améliorer les conditions, j'aime autant donner mon avis. Encore heureux qu'on puisse le faire. Certes, après la mort, tu n'auras plus l'usage de ton corps. Mais le sort du monde t'est-il indifférent parce tu sais que tu dois mourir un jour? T'est-il égal qu'on réquisitionne tes biens pour les utiliser n'importe comment après ta mort? Après tout qu'est-ce que ça peut bien te faire puisque tu ne seras plus de ce monde?
Balbuzard, tu n'as pas bien lu le post de Marinette. Tu peux choisir ce que devient ton corps (ou en tout cas ce que ne devient pas ton corps) à condition de le signifier explicitement de ton vivant. Le prélèvement de tes organes est possible seulement s'il n'y a pas d'avis contraire. Sinon, à défaut de confiance en ses proches, pourquoi ne pas confier l'"administration" de ses organes à un notaire? Celui-ci a tout intérêt à respecter les voeux du défunt s'il veut continuer à exercer son métier puisque sa réputation est en jeu. Ce qui me choque le plus c'est la vision utilitaire qui "chosifie" l'être humain et en particulier son corps. Cette vision a déjà fait des dégâts sous le IIIème Reich où les "inutiles" n'avaient pas leur place. De nos jours elle prend des formes plus soft (immigration choisie, don implicite d'organe...) mais la logique au fond est la même. Af' |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
>>"T'est-il égal qu'on réquisitionne tes biens pour les utiliser n'importe comment après ta mort?"
Comme mes organes, si mes biens peuvent servir à d'autres... Aussi, je laisserais mes biens à mes éventuels enfants, proches etc. Pour le reste, ils en feront bien ce qu'ils voudront. Effectivement, une fois mort, je n'en aurait plus l'usage alors... >>"Ce qui me choque le plus c'est la vision utilitaire qui "chosifie" l'être humain et en particulier son corps. Cette vision a déjà fait des dégâts sous le IIIème Reich où les "inutiles" n'avaient pas leur place. De nos jours elle prend des formes plus soft (immigration choisie, don implicite d'organe...) mais la logique au fond est la même." Absolument pas d'accord! Ce type de discours est choquant! Tu confond "l'être humain" et son corps! L'être humain, ce n'est pas QUE le corps. Dans le don d'organe, il ne s'agit nullement de "chosifier" l'être humain... Ni même, d'ailleurs, le corps: 1. La volonté du défunt est respecté 2. Le prélèvement n'est pas une boucherie: il se fait dans les memes conditions qu'une opération, et rien ne transparait (-> le corps en lui-même est donc respecté) Au contraire, je trouve la loi plutot bien faite: "par défaut" altruiste (et encore: si le défunt n'a pas exprimé son opinion, on consulte la famille. Le prélèvement n'est donc pas systématique), mais il est toujours possible d'exprimer son avis. Bref, c'est toujours la même chose: si on n'exprime pas son avis, il ne faut pas se pleindre de ce que les autres font à notre place! |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
@ Af le Loup:
Comme le dit Elecscout justement, les biens d'une personne reviennent à ses héritiers, ils ne sont donc pas perdus. En outre, c'est bien ce qui se passe si tu ne donnes pas ton consentement pour le don d'organes. Des organes qui auraient pu être utiles à quelqu'un d'autre sont perdus si tu ne donnes pas ton accord. Autant instinctivement, l'idée qu'on puisse me charcuter après ma mort me dérange, autant, en y réfléchissant, je suis bien obligé d'admettre que je n'ai aucun argument sérieux à opposer au don de mes organes. Au contraire si tes organes, alors que tu es décédé, peuvent rendre une dernière fois service, via la recherche (parceque c'est toujours comme cela qu'elle a progressé) ou le don à quelqu'un qui en aura, à ce moment-là, plus besoin que moi, et bien, pourquoi pas. Ce n'est absolument pas de la réification, mais le constat que l'on ne peut pas faire autrement pour sauver des vies. A noter aussi que ce sujet dérange profondément parceque l'on est obligé de penser aux circonstances de notre mort, ce qui n'est jamais agréable. Il faut signaler aussi que sur ce sujet, rencontrer des personnes en attente de don, et qui meurent faute de donneurs, changent le point de vue que l'on peut avoir. Mets-toi à la place d'un demandeur, dont la vie est suspendue à ce don, et qui a un compte à rebours devant les yeux parceque personne ne veut donner ses organes. Franchement ça fait réfléchir... |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
ElecScout, tu n'y es pas du tout. Je ne vise pas le don d'organes qui par définition est un acte volontaire, mais l'appropriation des organes.
1- La volonté du défunt peut-elle être respectée quand on ne la connaît pas? C'est n'importe quoi ce que tu dis. 2- Pour moi cet aspect est à la limite secondaire. Important peut-être mais pas décisif. C'est d'abord la volonté du défunt qui compte, mais c'est vrai que cela ne gâche rien de faire les choses proprement. L'altruisme consiste à donner de soi-même, pas à donner ce qui ne nous appartient pas, en l'occurrence les organes d'un défunt qui n'aura pas manifesté sa volonté de les donner. La loi actuelle en effet n'est pas trop mauvaise, mais on va quand même dans le sens de la libre appropriation de l'être humain et son utilisation. La loi n'est peut-être pas mauvaise mais elle n'a rien d'altruiste. La vocation de l'être humain pour moi n'est pas d'être utile. Désolé si je choque les bonnes âmes, mais pour moi un homme qui ne sert à rien a quand même sa place dans la vie. Quant à ta dernière remarque, Bref, c'est toujours la même chose: si on n'exprime pas son avis, il ne faut pas se pleindre de ce que les autres font à notre place! Je suppose que si tu en avais le pouvoir tu choisirais ton candidat politique à la place de ceux qui votent blanc. Après l'appropriation des organes, pourquoi pas l'appropriation des pensées? Après tout une fois mort qu'importe notre mémoire? Polydamas, tu as devancé mon message de peu. Je te répondrai plus tard. FSS. Af' |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Citation:et en quoi ce n'est pas de la réification, alrs que c'est exactement ce dont il s'agit. Une machine-homme a fini de fonctionner, mais certaines pièces sont encore utilisables, merci de nous les refiler pour qu'on les installe sur une autre machine-homme. Désolé, mais je ne me considère pas comme un réservoir de pièces de rechange 1- parce que je SUIS mon corps (pas que mon corps, mais je suis quand même mon corps), ce n'est pas un Shell pour mon Gosth (ou une coquille pour mon esprit) 2- parce que je ne suis pas une chose ! Même mort ! Je suis Xavier, fait par Dieu, et je reste Xavier après ma mort, en attendant la Terre nouvelle où mon corps me sera rendu. Des tas d'hommes meurent. Moi je mourrai un jour, parce que mon coeur, mes poumons, seront trop faibles. Devrais-je en réclamer de nouveaux sous-prétexte qu'un don d'organe pourrait me sauver ? Vous me direz : toi vieux, non, mais jeune, oui. je suis contre aussi cette médecine qui joue aux apprenti sorcier, veut se faire maître de la vie et prétendre recomposer des hommes sur le point de mourir. C'est beau, bien sûr, on est heureux pour lui, mais est-ce bon pour autant ? (lu ailleurs : Là, tu ne considères que la finalité, Balbuzard. Je pourrais également dévaliser la Banque de France de ses réserves or, en vue de les distribuer à des populations pauvres. Oui, la finalité est bonne, mais l'acte l'est-il, lui? Ce n'est pas l'acte qui me gêne, c'est tout ce qu'il y a de sous-jacent, de perception de l'homme-machine, de l'homme-matériau, du cadavre profané. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Citation: Je considère que la réification, c'est d'estimer que les organes n'ont pas plus de valeur que les choses, ce qui n'est pas le cas ici car je considère que pour d'autres, ces organes sont la condition même de la vie. Ils ont donc une valeur autrement plus importante que celle de simples choses. Et en effet, je considère que la vie de quiconque est plus importante que l'intégrité d'un cadavre. Sinon par le passé, on n'aurait pas brûlé des cadavres pour éviter les épidémies... Qui pense à nier ta qualité d'être humain ? Personne. Mais tu seras d'accord avec moi pour dire que ce qui fait ta dignité d'être humain, c'est ton âme, pas ton corps, qui morphologiquement parlant, est à peine différent de celui des singes. Si tu es décédé, suite à un accident, mais que tes organes, encore en bon état, permettent à quelqu'un d'autre de vivre, je ne vois aucune raison sérieuse de priver cette personne de la possibilité de vivre. Au contraire, je le vois même comme un acte de charité post-mortem. Donner ce qu'on a de plus précieux, son corps, pour la vie de quelqu'un d'autre, c'est du même ordre que de donner sa vie pour quelqu'un. C'est un sacrifice. En outre, j'ai du mal à voir en quoi on te dénature en quoi que ce soit, uniquement parceque l'on a prélevé ton rein ou ton coeur, qui ne sont pas le siège de tes émotions ou de ton activité intellectuelle. Citation: Oui, parceque l'on sait pertinemment qu'un jeune peut vivre beaucoup plus d'années qu'une personne agée. L'idée n'est absolument pas d'encourager la vie perpétuelle à coups de remplacements de tous les organes, mais de permettre à des jeunes frappés par la maladie, que tu as eu la chance d'éviter, d'avoir quand même une vie. La logique est tout de même bien différente. Il ne s'agit pas d'entretenir la vieillesse de quelqu'un mais de sauver la vie de jeunes. Citation: La bonté n'est-elle pas de sauvegarder la vie? Et en quoi la médecine joue les apprentis sorciers là où elle maitrise la pathologie, mais ne peut rien faire sans apport extérieur, sans don ? Citation: Mais en quoi le cadavre est-il profané, là où il n'y a qu'une simple reconnaissance que certains pourraient avoir besoin de tes organes ? Un cadavre est profané quand on lui manque de respect, lorsque l'on considère qu'il n'a aucune valeur, ce qui n'a jamais été le cas ici. De plus, en effet, l'homme est une machine. Il n'est pas que cela, bien sûr, mais il est aussi cela. Car si tu ne veux pas que l'homme soit considéré comme une machine, la cohérence de ta position nécessite d'être opposé aux opérations qui vont réparer ton corps, exactement comme une machine. Et pourtant ces opérations sauvent des vies tous les jours, les exemples abondent. Alors on fait quoi, on arrête toute opération ? Car la médecine moderne considère l'homme comme une machine superbe qu'il faut maintenir sur pied. C'est justement sa force et son défaut. Sa force parcequ'elle est désormais très efficace, elle est une science au service de la vie de l'humain, et son défaut parceque le mal-être des patients est rarement uniquement morphologique, mais bien souvent il y a une part psychologique, qui n'est pas sa priorité. Maintenant, imagine que ta soeur, ou ton épouse, soit en attente d'un rein ou d'un coeur compatible, mais que faute de donneurs, elle puisse décéder d'un instant à l'autre ? Comment réagirerais-tu par rapport à cette règle du don ? Et tu sais quoi ? On a appris il y a un mois que ma soeur serait peut-être dans ce cas-là, dans quelques années. Inutile de dire que si je suis compatible et qu'elle a besoin d'un rein, je passerais sur le billard pour lui en donner un, sans hésiter. Car le fait que je me prive d'un rein est absolument sans comparaison par rapport à la vie de ma soeur. C'est aussi simple que cela. Cela dit, je te rassure, j'avais déjà cette position avant que j'apprenne cette maladie pour ma soeur. Je ne cherche pas à faire du chantage émotionnel envers ta position mais à te faire prendre conscience de l'autre versant du don. Il y a un bon film de Clint Eastwood qui développe cette problèmatique. Un type reçoit le coeur d'un homme. Pour le remercier de lui avoir sauvé la vie, il décide de se renseigner sur cette personne et découvre que le donneur a été assassiné, l'incitant à trouver et à faire punir cet assassin, ce qui ne manque pas de soulever un paradoxe, parceque sans cet assassin, le greffé ne serait plus en vie. [ Ce Message a été édité par: Polydamas le 20-08-2007 à 12:42 ] |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Merci Polydamas pour ta compréhension et ton sens du dialogue. Je te rejoins sur bien des points, mais je ne considère pas le corps et les organes humains comme de simples choses même si d'un point de vue physique ce n'est jamais qu'un amas d'atomes parmi d'autres. Je leur trouve une dignité. Ne me demande pas pourquoi, c'est instinctif et je comprends qu'on puisse l'envisager autrement, mais j'attache au corps humain une dimension sacrée, ce qui pour moi rend le don d'organes d'autant plus précieux et estimable. Je le respecte mais avant tout comme un geste libre et généreux, pas comme une nécessité animale ou mécanique qui nous déshumanise.
Af' |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Tu as raison dans le principe, mais si tu fréquente des infirmières tu sauras que le langage médical déshumanise. On appelle les cas par leurs pathologies et non plus par leur noms de famille. C'est aussi la dure loi de l'habitude, à force de cotoyer la mort, elle ne te fait quasiment plus aucun effet. Mais ce n'est pas à mon sens, une raison suffisante pour ne pas transplanter. Oui, chaque organe a sa dignité mais être greffé sur un receveur lui confère une dignité supplémentaire, il n'en perd pas, à mon sens. Et je trouve qu'inverser la règle serait plus simple et arrangerait beaucoup de choses. Tout le monde est supposé donneur, sauf indication contraire de la part de la personne. Ce n'est pas de la réification, c'est juste considérer que l'on est tous dépendant des uns des autres, et que l'on peut sauver des vies par nos organes. [ Ce Message a été édité par: Zebre le 27-08-2007 à 22:25 ] |
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