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| Auteur | L'aventure de Zèbre aux Philippines |
| Bison.F Grand membre
Nous a rejoints le : 20 Mai 2003 Messages : 775 Réside à : Venelles |
Nous avons hate de la suite...  4      |
| Wallaby ----------
Nous a rejoints le : 29 Janv 2003 Messages : 211 Réside à : aix en provence/Grenoble |
Merci zebre!
cette question me brûlait la langue depuis un certain temps, mais je n'osais pas lancer l'idée, ...continue raconte raconte raconte raconte raconte raconte wallaby 5 |
| Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Comme c'est dimanche, je tâche de ^poursuivre un peu le récit. Pardonnez moi si je m'égare parfois dans des avis sur le pays, c'est aussi plus intéressant que ma petite vie là bas.
------- Je me suis donc installé dans la maison. Nous étions équipé d'un ordinateur un peu pourri pour contacter par mail avec la France et notamment avec Enfants du Mekong (EdM) à qui nous demandons des fonds pour des projets et qui nous répond. Nous dormions par terre sur des nattes (avec des tapis de sol au début), dans des chambre aux larges fenêtres sans vitres (et heureusement à cause de la chaleur), et nos douches se prenaient au seau. Puis on m'a présenté notre mission. Trois cents familles travaillent à la récupération de déchet de la décharge d'Inayawan. Elle vivent dans des maison de tôle ou de bois installées dans un champs voisin squatté. Nous travaillons avec (et pour) une ONG locale qui travaille avec ces gens depusi une dizaine d'année. Elle en a relogé une partie (70 familles) 800 m plus loin sur un terrain un peu donné et un peu acheté, dans des maisons de bois à deux étages beaucoup plus salubres. Et le terrain dispose de deux puits et d'un centre qui sert d'école maternelle ou de centre d'activité d'éveil pendant le week-end. Mon travail était la gestion de cette école maternelle: assurer le suivi des présences, des paiements (on demande une contrepartie symbolique de 30 pesos, ce qui équivaudrait à niveau de vie comparé à 30 F par mois), aider la prof à travailler et à aimer son job, et lui verser son salaire puisque les activités de ce centre sont financées par EdM. Cette mission me permet d'être rapidement en contact avec les mères responsables de la communauté et de l'école, et avec les parents des enfants. Nous assurons aussi un feeding (programme nutitionnel) pour ces enfants, à contribution de 1 Peso par repas. Il est très important pour ces gens qui ont l'habitude d'être aidé (ponctuellement) par des dizaines d'associations et qui récupèrent à la décharge ce dont ils ont besoin, d'apprendre la contrainte économique, l'utilité de l'argent et donc de l'économiser. Seules les mères sontinvesties dans une vie responsables. Les pères travaillent (parfois dur, parfois moins), mais ne s'intéressent pas ou peu aux améliorations du quotidien, à l'éducation de leurs enfants. Seuls comptent la télé, les Karaoké, et la bière. A ce titre, bien que de tradition espagnole où l'homme a une autorité virile sur la femme, la société est façonnée par les femmes, et peut être qualifiée de matriarcale. Elles sont soumises à leur mari, qui reste le chef de famille incontesté, mais c'est presque par politesse (et par crainte) que la femme laisse ce rôle à l'homme. La plupart du temps c'est elle qui mène les choses. Mon autre mission était de monter une troupe scoute pour sortir les jeunes adolescents de la décharge, et les éduquer à des valeurs de responsabilité. Ils n'ont en effet aucun ou très peu de modèles paternels viables. Il leur manque aussi l'ambition. Beaucoup de jeunes sont envoyés à l'école par des progremmes de parrainage avec EdM, mais retournent à la décharge à la fin de elurs étude, faute d'imagination et de volonté pour s'en sortir (car un diplôme ne suffit pas à trouver un travail tout fait là bas). Il fallait donc enseigner à ces jeunes la vertu, la responsabilité (d'une famille, d'une communauté), et la volonté de s'en sortir. On peut se demander pourquoi ces gens ne veulent pas (assez) changer de vie. Ils gagnent leur vie de façon acceptable pour les frais quotidiens, qui sont assez bas si les enfants ne vont pas à l'école, et pafois même suffisant pour les y envoyer. Mais s'il y a maladie ou trop d'enfants, le budget n'est plus suffisant. Et il y a évidemment toujours maladie auprès de la décharge. Une simple piqûre de moustique grattée jusqu'au sang (plaie la plus courante) peu s'infecter gravement. Mais il y a aussi des maladies infantines qui tuent régulièrement. Et pourtant, ils vont préférer acheter une grande télé couleur à crédit (taux: 20 % !!!) que d'envoyer un fils à l'école. S'il va à l'école, beaucoup de garçon n'y verront aucun intérêt et ne travaillerons pas. Devenir chauffeur de moto-side ou de vélo-side leur suffit largement. Faire ce qu'ils auront appris : réparer des pneus, charpentier, tailler des cailloux... l'école ne leur sert pas directement pour cela. On pourrait se dire que pourtant, ces gens doivent bien préférer vivre dans une maison confortable que dans ces taudis sur un champs boueux. Même pas ! Il y a régulièrement des concours organisé par de grandes marques. Il suffit de renvoyer le paquet une fois terminé par la poste pour participer à un tirage au sort et gagner des prix, et on a le droit d'en envoyer autant que l'on veut (c'est ça le marketing). Les gens de la décharge récupèrent ainsi tous les embalages de ces produits pendants les périodes de jeu, les lavent et les renvoient. Très souvent ce sont eux qui gagnent les prix (personne d'autre n'envoie jusqu'à cent paquets de lessive !!). Avec l'argent, souvent, ils refont faire leur maison en dur. L'une d'elle a ainsi gagné pas loin d'1 Million de peso (150 000 francs). elle s'est faite faire une slpendide maison sur les bases de lancienne en bois, avec balcon et tout. Deux mois plus tard, toute la famille la quittait pour retourner au taudis dans le champs, qui est plus près de la décharge (nous parlons de 800 m d'écart), et permet mieux d'entreposer les matériaux sales. La maison est vide depuis 6 mois !!!! Cela pour vous faire comprendre l'urgence principale de ces gens: l'éducation et le changement des mentalités ! Appelons ça "l'éveil" ! Le scoutisme allait le permettre, même s'il fallait plus d'une génération. (à suivre...) 6  |
| Bessou Membre confirmé
Nous a rejoints le : 27 Oct 2002 Messages : 996 Réside à : Grand Ouest |
Merci Zebre pour ce deuxième volet. Ton récit est de plus en plus passionnant...
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| Belette Membre actif
Nous a rejoints le : 13 Oct 2002 Messages : 105 Réside à : Paris |
Ben, et la suite? 8 |
| Bison.F Grand membre
Nous a rejoints le : 20 Mai 2003 Messages : 775 Réside à : Venelles |
Elle est où? 9 |
| Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Vi, vi
je suis en retard, je me rattrape prochainement, à des heures plus catholiques. 10 |
| Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Voilà, je me rattrape, même si les heures ne sont pas du tout catholiques.
------------- le Scoutisme J'entend dire par les frères de St Jean présents là-bas qu'il est interdit de faire du scoutisme qui ne soit pas celui de l'état. On leur a parlé de cette interdiction alors qu'il faisait un camp d'été sous tente avec des jeunes, et me le répètent. je prend donc des précautions, et cherche à rencontrer les autorités à ce sujet. Une amie Philippine rencontrée chez les frères se procure le n° du conseil régional du scoutisme, et je prend ainsi rendez-vous. Ma proposition de faire du scoutisme sur la décharge tombe l'année où le scoutisme philippin tente de commencer le "scoutisme de voisinage" (neigbourhood scouting). je suis donc accueilli à bras ouvert pour une telle initiative, qui permettra au district de Cebu de prendre une longueur d'avance sur les autres. Un barangay Captain (sorte de maire de petit arrondissement) a déjà lancé une unité, en lien avec une unité traditionnelle (scoutisme scolaire), inscrivant des enfants des rues: une excellente initiative ! J'ai eu l'autorisation, il me restait à acquérir le savori faire, car je devais faire un scoutisme qui s'intègre au leur, et pas mon petit scoutisme dans mon coin. J'ai donc acheté les manuels, et me suis inscrit à deux jamboree (préparation + vrai jamboree), de façon à découvrir leur scoutisme, puisqu'ils ne faisaient aucune autre activité où j'aurais pu m'inviter, 1- à cause de la préparation au jamboree préparatoire au jamboree national, 2- parce que ce n'est pas dans les habitudes, le scoutisme se pratique à l'école. Je participe donc à ces 2 jamborees, et rencontre une troupe marine, la seule existante, venant d'une île voisine de Cebu. C'est la seule troupe qui me semble posséder un esprit scout, notamment celui du service. Le chef de troupe est le garde côte de cette île, et enseigne à ses garçons le sauvetage en mer, qui deviennent donc de véritables équipes de sécurité, avec tout le matériel nécessaire (zodiacs...). C'est déjà mieux que le reste,e t je tâche de rencontrer son fils qui travaille comme maître nageur à Cebu, pour qu'il m'aide avec ma troupe. Mais le fils devient vite injoignable et treop occupé, et je me replie donc sur ce que je sais faire: un scoutisme traditionnel, à la sauce philippine. Je rencontre alors à la décharge un jeune homme qui s'occupe des activités sportives du site (basketball) pour les jeunes, et qui leur organise en coopération avec le leader spirituel de la chapelle des partages d'évangile (Bible sharing) toutes les semaines. Je lui demande d'être mon assistant, et de m'aider à choisir des garçons responsables dans le site, entre 13 et 16 ans. Puis je vais sur l'autre site, un peu moins défavorisé, pour y sélectionner aussi des garçons dynamiques. Je suis normalement obligé de prendre des garçons qui ne vont pas à l'école, c'est le principe du neighbourhood scouting. Mais je ne parle pas encore très bien le Cebuano, et j'ai besoin d'aide,d e garçon qui savent un peu parler anglais, alors je m'adapte et prend des garçons sponsorisés qui vont à l'école (tant pis s'ils sont dans deux troupes scoutes à la fois). Et hop ! La semaine suivante je les rencontre tous, et nosu faisons notre première réunion. Je leur explique le concept, et regarde un peu ce qu'ils valent avec un jeu de prise de drapeau. Ils ne portent pas de ceinture, il est donc impossible de faire tenir un foulard derrière soi. je leur enseigne donc un noeud qui permet de l'accrocher sur le bras. Ils adorent le jeu, et de mon côté je peux choisir les CP et former les patrouilles. J'attend la semaine suivante pour confirmer mon choix, et suggère aux CP les seconds capables, tout en leur laissant choisir. Je distribue les patrouilles de manière équitable, les garçons font quelques échanges naturels, et nous voici avec deux patrouilles. Il faut maintenant leur trouver un nom. Aux philippines, les noms de patrouilles sont abracadabrants et donc inutilisés (genre: les magiciens de la grande forêt, les pionniers grimpeur de montagne). Je leur suggère un animal dont ils seront fier. Ils me disent le chien et la vache. J'essaye donc de leur donner d'autres idées. La semaine suivante, on s'en tire avec le Lion et le Guépard (Cheeta). Ouf! Ca commence à prendre forme. J'achète au marché des toiles plastique, de quoi coudre, des oeillets et de la ficelle plastique (c'est totu ce qu'il y a) et je leur promet un premier camp aussitôt qu'on aura cousu des tentes acceptables. Je leur fait un plan, leur montre un peu l'idée, et c'est parti pour découper les bâches, tailler et leur coudre des portes, un rebord pour la tête, et des oeillets pour la tendre, renforcés par une ligne de fil entre l'oeillet et la bordure sur tout le long de la tente. Le résultat est assez pas mal ! mais on a déjà repéré les feignant du groupe, et les bosseurs. En trois semaines, c'est achevé, et on fait le premier camp. Entre temps ils ont eu le temps de goûter à la sioule (ils ont adoré même s'ils ont mis du temps à perdre le réflexe de faire rebondir le ballon par terre (ils ne jouent QUE au basketball)=, au jeu d'approche (ils sont nuls !!), au handball (intéressant car ils n'ont pas l'habitude de respecter des règles exactes), et à d'autres petits jeux qu'ils ont moins aimés. Un mois plus tard, après avoir expliqué aux parents de quoi il s'agissait, je lance mon premier camp scout: deux jours dans les montages voisines. Je suis allé repéré le lieu (dégagé, terrain plat pur jouer, du bois, eau disponible pas trop loin...), et trace au retour une piste à coup de bombe de peinture rouge. Le jour du camp, tous les garçons sont là, j'ai récupéré un assistant motivé, philippin et aidant Enfant du Mekong depuis longtemps, appelé Rico, qui m'aide bien, non seulement pour la langue, mais aussi parce que c'est un vrai scout dans l'âme. En voilà un qui n'a pas passé son temps dans les salles de classe à relier des livres pour son scoutisme ! Je guide les scout jusqu'au pied des montagnes (une heure de marche), puis fait semblant de ne pas connaître la route. Je donne aux CP un message (sur carton,un peu gros) d'un homme qui est revenu des montagnes où nous allons, traqué par Abbu Sayaf. Nous devons retourner sur les lieux qu'il a futi et retrouver ce qu'il y a oublié. Une trace de sang rouge sur la carte leur montre ce qu'il doivent suivre, mais ils ne comprennent pas. une grosse pierre est marqué de rouge au milieu du terrain où je les abandonne, et je tâche de leur faire comprendre qu'ils doivent touver un indice. Ils partent 10 fois trop loin, reviennent parce que je les rapelle, tournent en rond. Je suis obligé de les aider un peu pour qu'ils découvrent la première trace rouge. La population autour nous regarde faire amusée, surtout qu'ils m'ont vu marquer les pierres quelques jours plus tôt. Enfin, la marque est trouvée. Hop, c'est parti, seconde marque ! OK, ils comprennent soudain quel est le jeu, et nous voilà parti à la suite des marques jusqu'au sommet de la montagne. Ils marchent deux fois plus lentement que moi, et mon programme est donc foutu, mais ce n'est pas grave. En tous cas cette piste à suivre les amuse beaucopu. On arrive enfin au camp, 1h30 plus tard que prévu. On voit la décharge au loin. On monte les tente, et on commence un feu. J'ai tâché de leur enseigné à faire un feu propre. Ils ont l'habitude des feux, ils ne font que ça chez eux, mais pas de feux propres, et sûrs. Enfin, c'est parti. Premier problème, je n'ai pas pris les couvercle des grandes marmite pour cuire le riz. Or ils ne savent cuire le riz qu'avec un couvercle. On prend donc les poëles, ce qui retarde le reste du repas. 2e Problème: ilsont utilisé toute l'eau pour cuire le riz, il faut en rechercher d'urgence. Ca attendra demain, on va économiser (car les robinets sont quand même à une heure de marche). 3e problème: il manque des saucisse, un garçon les a volé, on ne sait pas qui. Les chefs se sacrifient donc, même s'ils insistent pour que nous partagions. Le lendemain, le voleur, honteux de voir que nous n'avons pas mangé, nous rendra les saucisses. Première nuit sous tente: impeccable. Je dors pour ma part dans la tente d'intendance, pour protéger la nourriture, et parce que c'est plus confortable contre les moustiques (une igloo que j'ai acheté). Quelques chiens sauvages viennent nosu réveiller la nuit, mais ma lampe torche les fait fuir, même s'ils rôdent encore une grande partie de la nuit autour de nous. Ce sont des chiens de taille moyenne, je suis prêt à en dégomer un s'il s'approche. ON dors mal à cause de leur jappements continuels, mais ça se passe quand même bien. Le lendemain, pas de toilette par manque d'eau, mais nosu partons en chercher au village voisin en espérant que les autres chercheront du bois pour le petit déjeuner (riz à nouveau). Evidemment, au retour, le bois n'est pas suffisant, et je dois m'y mettre. Après ça, jeux avec un ballon, en plein soleil. J'avais oublié un détail mortel : les endroits dégagés, aux Philippines, ça veut dire en plein soleil. Or, là bas le soleil n'est pas ton ami !!!! Bref, à la fin de la journée, on a tous choppé une insolation, moi surtout. on rentre en clopinant, mais les garçons sont ravis, et seraient bien resté un jour de plus. Je fais l'erreur de prendre une douche froide au retour car je brûle littéralement: j'aggrave mon insolation et tombe comme une mouche. Repos total le lendemain. Cela reste cependant ma seule maladie aux Philippines. Les garçons s'en sortent mieux que moi, un peu crevés. Mais ils sont ravis, les parents un peu inquiets, le sont aussi. J'apprend que j'ai fait une autre gaffe. J'avais demandé aux garçon une autorisation signée des parents pour le camp, et j'ai accepté un garçon qui n'avait que la signature de sa mère, et pas de son père. J'ai bafoué son autorité, et il me le fait comprendre. Je m'excuse très platement, et les choses se finissent bien. Ouf! la troupe est lancée, reste à la faire progresser. 11 |
| Bayard Joyeux membre
Nous a rejoints le : 07 Août 2003 Messages : 206 Réside à : Angers |
C'est extraordinaire!!
une amie vient de partir avec EdM en Thailande pour etre coordinatrice de projet, c'est excellent d'imaginer ce qu'elle va pouvoir vivre là bas!! Merci! 12 |
| Harfang IR chouette
Nous a rejoints le : 30 Nov 2002 Messages : 535 Réside à : Coignières, 78 |
Eh ben, quel programme!!! Quelque chose me dit que les conditions des premiers scouts ne devaient pas être tellement plus avancées, mais de nos jours, pour quelqu'un qui a connu "notre" scoutisme (qui est, quoi qu'on en dise, luxueux), c'est un exploit d'arriver à faire tout ça! En fait, tu avais tout à bâtir: le côté technique (la partie concernant la confection des tentes m'épate) et le côté plus moral (cf les saucisses volées).
Au dernier rassemblement régional des chefs, à Rambouillet, nous avons pu parler avec des gens qui sont en train d'aider à instaurer le scoutisme en Roumanie, ils ont un peu le même genre de problèmes, avec en plus un sacré passé à leur actif: tout ce qui s'apparente à un "mouvement de jeunesse populaire" leur rappelle désagréablement le communisme, et le premier chef scout a passé chaque matin de sa première année au poste de gendarmerie, à répondre à des interrogatoires... Tu n'as pas eu de problème de ce genre? 13 |
| Sieur Nounours nounours
Nous a rejoints le : 25 Oct 2001 Messages : 599 Réside à : Présentement Paris. Bretagne - Nantes. |
la suite, la suite ... c'est vraiment très intéressant et très instructif ton réçit zebre, et comme la noté Harfang, cela nous change un peu (virtuellement) de notre scoutisme de luxe ( on aura bientot les chaussures chanel et les sac a dos vuiton...)
nous attendons tous la suite de tes avantures avec beaucoup d'impatience. FSS 14 |
| Miles Christi Membre notoire
Nous a rejoints le : 05 Sept 2003 Messages : 74 Réside à : Nantes |
Formidable ce récit Zèbre, c'est vraiment édifiant et très instructif (notamment pour un non scout comme moi).
Il me tarde aussi de lire la suite. FSPES 15 |
| Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Ah bon ? Mince, moi qui croyais pouvoir m'en tirer ainsi  :-) 16 |
| Simplicio Membre actif
Nous a rejoints le : 28 Mai 2003 Messages : 161 |
Moi je m'en fous....lol
WARNING! C'est du second degre WARNING! C'est du second degre WARNING! Desole mais y pleut et j'ai que ca a faire dans l'heure qui vient... Je repete que c'est du SECOND DEGRE WARNING! _________________ Et pourtant elle tourne... [ Ce Message a été édité par: Simplicio le 24-09-2003 12:43 ] 17 |
| Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Bon, je vais tâcher de reprendre le fil, même si ma mémoire n'est plus aussi fraîche...
Je n'ai réussi à lancer le scoutisme qu'en Février, mais au niveau de la Preschool, il y avait plusieurs choses de faites en décembre. Et tout d'abord le Family Day (jour de la famille). C'est une tradition là bas (sans doute héritée des USA, comme tout le système éducatif) d'organiser une journée de sortie non seulment pour les enfants, mais pour toute la famile des enfants scolarisés. Ce fut un véritable à organiser. Depuis quelques semaines, un frère de St Jean, philippin, s'est installé sur le relocation site avec les familles pauvres, dans une petite maison en bois qu'on lui trouvé. Il s'est très vite mêlé aux vies des gens, et s'implique dans tout ce qui peut être fait pour eux, notamment ce fameux family day. Avec la maîtresse, ils préparent moult activités et jeux incluants parent et enfants. De mon côté, je tâche de trouver un lieu disponible et pas trop cher où passer ce temps fort, et de trouver un moyen de transport. La maîtresse connaît un parc un peu éloigné où ce genre de chose se font souvent. Une personne dans la communauté en connaît une autre qui peut trouver un car facilement. Une religieuse me signale qu'en tant qu'école sous patronnage d'un grand complexe édicatif, nous avons droit à des bus gratuits fournis par cette dernière, je m'occupe de celui-là. Là dessus tombent plusieurs problèmes dans ma vie commune avec les trois autres séminaristes (avec l'un d'eux du moins). J'oublie de vérifier où cela en est pour le car, et mal m'en prend, car en fait rien n'est fait: j'aurais dû aller demander moi-même à la personne qui connaît la compagnie de s'en charger, elle m'attendait pour le faire... Là dessus arrive de France, pour nous visiter, un des responsable d'Enfants du Mékong, Bob, avec un journaliste indépendant. Une nuit blanche pour l'accueillir à une heure tout à fait déraisonnable, sans parler du travail tardif des autres jours, m'a complètement mis hors service. J'arrive la veille du Family Day, et apprend qu'aucun bus n'a été prévu de l'autre côté, puisque du côté de la grande école, ça ne marche pas (il fallait réserver plusieurs mois à l'avance). Bref, j'ai une après-midi pour résoudre ce problème, tout le reste ayant déjà été acheté ou préparé. grâce à la soeur, je parviens à dégoter une compagie. On s'y rend aussitôt, à l'autre bout de la ville évidemment, pendant que Bob (le chef d'EdM venu nous voir) discute ailleurs. Un repas était prévu avec les familles. Sur place, j'arrive un peu avant midi, et apprend que c'est l'heure de la sieste, et que donc le patron dors. - Où est-il ? - par là bas. j'y vais, je demande, personne. La soeur, gêné, me propose de revenir. C'est un coup à tout foirer, et puis on est venu en taxi pour faire vite, autant rentabiliser le déplacement. Je commence à frapper sur des tôles posées contre un mur et à appeler le patron. On me dit qu'il dors, que je revienne. J'insiste, et soudain se lève de derrière le muret contre lequel je frappais l'homme que je cherche, pas très content. On va voir le bus, j'ai le culot de négocier un prix sacrément réduit, puisqu'il faut deux bus, et on repart. On revient au site pendant que le repas était encore en cours. On m'avait cherché, puisque personne ne m'avait vu partir. Nuit courte encore le soir, puisqu'il faut débriefer un peu avec Bob tout ce qu'il a observé. Le lendemain, c'est le grand jour du Family Day. Les bus sont là en avance, ouf ! Les parents sont tous là, sauf les responsables. Elles ont passé la matinée à cuisiner pour tout le monde, et n'ont pas encore pu se préparer. C'est que les parents vont se faire aussi beaux qu'il peuvent. Et voilà les mères qui sortent en belles robes, chemises précieuses, et les enfants en uniforme impeccable et propre. Les pères sont plus cools, ils savent qu'ils vont jouer au Volley Ball. La journée se passe admirablement bien, si ce n'est qu'elle se passe sans moi, tellement je suis H.S. La maîtresse anime les jeux, les chants et les prix avec une joie sans pareille. Elle l'a tellement préparé ce jour là ! Les jeux sont d'ailleurs excellents: course de relais où les pères doivent porter leurs enfants dans des sacs, concours de croque pomme suspendue à un fil où les couples doivent finir la pomme sans leurs mains (un peu spécial, mais bon), et d'autres jeux où les mères participaient avec leurs enfants. Quand un parent se trompe dans les règles et fait n'importe quoi, c'est le fou rire général. J'en ai même vu qui en tombaient dans l'herbe de rire ! Les enfants sont tous couverts de bonbons (ça ne coûte rien là bas) à chaque fois qu'ils ne sont pas dernier, voire même s'ils sont derniers. J'ai pu échapper au discours d'entrée, que j'ai fait très court, mais on me demande soudain d'organiser un jeu. Alors je leur enseigne le ban du Galérien, les hommes d'un côté les femmes de l'autre. Comme c'est moi qui anime, tous les pères rapliquent (beaucoup ne participaient pas aux activités avec la maîtresse). Et c'est une gigantesque foirade, puisque je ne parviens pas à leur faire comprendre que bien que les paroles ne soient pas les même, il faut les chanter ensemble. Enfin, ils s'amusent beaucoup ! Repas, puis on monte le filet et on fait un terrain pour jouer au volley ball, second sport national après le Basket. Mais attention, là-bas, c'est volleyball façon tennis: on ne tape qu'une seule fois dans la balle par camp. On ne joue donc qu'avec les poings. C'est peut-être une variation du jeu Thaïlandais similaire où l'on joue avec une balle de bois, et uniquement avec les pieds, au dessus d'un filet. Avis aux acrobates ! La journée s'achève sans aucun blessé, ni un pleur, ni rien qui va de travers. une merveilleuse journée. A la fin, j'ai même l'extraordinaire surprise de voir un père venir me remercier d'avoir offert tout ça ! Je ne m'y attendais pas, mais c'est vrai que sans EdM cette journée n'aurait pas eu lieu. Et puis ces gens ne remercient jamais, j'ai été très touché ce jour là. En ce mois de décembre, arrive aussi un Baguio, c'est à dire un typhon. En fait, ce n'est rien d'autre qu'un bon orage tropical. Ca souffle un peu, mais surtout il tombe beaucoup d'eau, qui inonde les villes qui n'ont jamais été capable de se doter d'un système d'égoût valable, à cause de la corruption qui détourne l'argent fait pour ça. Et la saleté dans les rues aggrave le problème, en bouchant très rapidement toutes les bouches d'égouts. Enfin, la déforestation des montagnes voisines aggrave encore bien plus la descente des eaux sur la ville. Autrefois les arbres et les racines arrêtaient l'écoulement. Maintenant, toute l'eau coulent des montagnes jusqu'à la ville, et l'englouti. J'apprend qu'il y a eu des morts dans d'autres villes... On entend presque: "le typhon a fait 25 morts"... mais il faudrait plutôt accuser les hommes !! Juste après le typhon, un bâtiment militaire français, le Prairial, fait escale à Cebu. C'est un bateau de représentation, fait pour fraccasser quelques pirates et recevoir à bord les autorités locales de façon à témoigner de la présence française. J'y rencontre la seule femme du bords, pilote d'hélicoptère et... marraine d'un enfant tibétain via EdM C'est une fille par ailleurs superbe, et son mari est venu la voir depuis la France juste à ce moment. Lui, c'est Tom Cruise dans les muscles de Bruce Willis. Et il est pilote de chasse sur porte-avion.... Je cherche la caméra Mais j'y rencontre surtout trois militaires catholiques, dont l'un, le chef machiniste, est oblat de l'abbaye de Solemne. L'autre, le responsable armement est ancien Scout Ecuyer de Saint Michel. Il me fait découvrir le mouvement en même temps que ses tourelles de combat, et me filera plus tard la doc qui m'a permis de présenter le mouvement sur le site. Le troisième, le "Croc", est l'intendant du navire. Il nous offrira avant de partir quelques bouteilles de champagne et des cartons de compresses pour les soins. Nous les emmenons en effet sur le site de la décharge, et cela les touche beaucoup. Ils n'ont pas l'habitude, lors des escales, de ne voir que les quartiers de touristes le jour, et les bars à filles le soir (pour ramerner leurs copains raides bourrés).
J'ai d'ailleurs gardé des contacts à ce jour avec l'oblat. Voilà, ce récit est un peu moins passionnant que l'autre, mais la suite viendra. [ Ce Message a été édité par: zebre le 26-09-2003 22:44 ] 18 |
| marinette Membre confirmé
Nous a rejoints le : 06 Fév 2004 Messages : 1 323 Réside à : Valence |
Merci Zebre pour ces récits...
et la suite???? 20 |
   | technique |
   | bonne humeur |
Ecussons
Posté le: 17-06-2003 à 20:13
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