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Auteur | Peut-on tout pardonner? |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Message modéré [ Ce Message a été édité par: Cyrano le 28-11-2007 à 14:20 ] |
Anolis Voyageur
Nous a rejoints le : 15 Nov 2005 Messages : 1 136 Réside à : Burgonde au coeur russe |
Eh les gars, désolé, mais vous n'élevez pas vraiment le débat ?
C'est ça que vous apprenez à vos scouts ? |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Il existe un merveilleux petit livre, Croire à l'Amour, écrit par le Père d'Elbée.
Une petite citation : (on parle de Dieu) "Rien n'est jamais irréparable avec lui et, s'il le veut, il peut réparer tout de suite et totalement. Affaire de foi et d'espérance, dans l'humilité et la bonne volonté." D'un mal, Dieu peut faire sortir un plus grand bien. Mais nous, avec nos yeux d'humains et notre raison humaine, nous ne le voyons pas toujours (quasi jamais même, je pense) alors on se dit que ça ne "marche" pas. C'est pour ça il me semble que l'auteur dit que c'est une affaire de foi. Autre citation que j'aime bien mais qui n'a pas forcément de rapport : "Le Créateur de l'univers, écrit Petite Thérèse, attend la prière d'une toute petite âme pour sauver les autres rachetées, comme elle, au prix de tout son sang." |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Citation:En ce qui me concerne, non. Cependant Anolis, on ne doit pas faire de démagogie car les jeunes ne sont pas sourds et aveugles. Ils ne sont pas dupes. On ne peut pas les tromper sur l'injustice et tricher avec la vérité. Autrement face à la contradiction, ils vont soit douter des chefs, soit douter de leur propre jugement pas forcément infondé. En revanche il est important de leur apprendre la charité, la bienveillance et le pardon. Que vérité et amour se rencontrent, et que justice et paix s'embrassent (comme le dit un psaume je crois). Af' |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Personnellement, les valeurs que je voulais apprendre à mes louvettes, je ne les faisais pas passer par de grands discours mais plutôt par des actes.
Peut-être qu'avec une tranche d'âge plus élevé, on peut essayer des discours mais à mon avis, faut jamais séparer paroles et actes. |
Anolis Voyageur
Nous a rejoints le : 15 Nov 2005 Messages : 1 136 Réside à : Burgonde au coeur russe |
Je vais vous dire ce qui m'ennerve le plus dans ce genre de réactions c'est les grandes théories sur "française de souche" ou que sais-je encore.
C'est très facile de parler d'un violeur ou d'un criminel comme quelqu'un de monstrueux qui n'a rien en commun avec nous (et si en plus il n'est pas français, ça arrange pas mal de se sentir encore un plus différent). C'est comme tous ces gens qui se mettent à réclamer le retour de la peine de mort. Mais sérieusement, si c'était votre fils, votre frère qui commettait ce genre d'horreur, vous seriez encore à tenir le même discours ? Qu'est-ce que ça change à la situation ? Parcequ'il est noir on pardonne plus difficilement que si c'est quelqu'un qu'on connait ? C'est là dessus que je m'indigne très franchement. Ceci dit, si j'ai bien compris Af', je suis assez d'accord avec toi. Cependant on peut très bien dire à nos scouts "ben les gars c'est pas facile de toujours pardonner, mais c'est ce que la Christ ous demande de faire". Quitte à leur dire que nous aussi on a du mal, mais que c'est l'enjeu de la sainteté, et qu'on a tous nos faiblesses. En revanche, pardonner dans son coeur n'intervient en rien contre la juste nécessité d'une sanction par la justice des hommes comme la prison. Pardonner, ce n'est pas excuser, c'est reconnaitre que nous pouvons être faible, mais celà ne remplace en rien la punition. Quelqu'un qui ne pardonne pas, c'est quelqu'un qui garde de la rancoeur, voire de la vengeance dans son coeur. Et il n'y a rien de plus destructeur pour l'âme que le refus conscient d'Amour. Qu'on n'y arrive pas c'est une chose, qu'on le refuse en est une autre. |
Chamois DLC Membre confirmé
Nous a rejoints le : 04 Juil 2004 Messages : 1 123 Réside à : Grenoble |
Passage modéré
Tout le monde pleure ce crime odieux, et il se développe une magnifique chaine de prière et de pardon, c'est merveilleux ! Passage modéré
Heureusement que la majorité de la population n'est pas comme ce type. Monstrueux ? Assurément. Cela n'empêche pas le fait que c'est un homme, et qu'en tant que catho nous devons lui pardonner....et réclamer justice. Quand à la peine de mort, je ne sais pas si cela a déjà été traité, mais pour ma part j'y suis favorable à 200%.
Je m'interrogerais sur les raisons d'un tel acte... Comme je le fais aujourd'hui pour cet individu. J'essayerais de lui pardonner de tout mon cœur... Comme j'essaye de le faire aujourd'hui pour cet individu. Passage modéré Ceci dit, tout à fait d'accord avec la fin de ton message : Ceci dit, si j'ai bien compris Af', je suis assez d'accord avec toi. Cependant on peut très bien dire à nos scouts "ben les gars c'est pas facile de toujours pardonner, mais c'est ce que la Christ ous demande de faire". Quitte à leur dire que nous aussi on a du mal, mais que c'est l'enjeu de la sainteté, et qu'on a tous nos faiblesses. En revanche, pardonner dans son coeur n'intervient en rien contre la juste nécessité d'une sanction par la justice des hommes comme la prison. Pardonner, ce n'est pas excuser, c'est reconnaitre que nous pouvons être faible, mais celà ne remplace en rien la punition. Quelqu'un qui ne pardonne pas, c'est quelqu'un qui garde de la rancoeur, voire de la vengeance dans son coeur. Et il n'y a rien de plus destructeur pour l'âme que le refus conscient d'Amour. Qu'on n'y arrive pas c'est une chose, qu'on le refuse en est une autre. [ Ce Message a été édité par: Cyrano le 28-11-2007 à 14:18 ] |
Mr Isatis renard polaire
Nous a rejoints le : 10 Mai 2004 Messages : 5 554 Réside à : Paris - Menilmontant |
Polydamas et Chamois DLC, vos discours sont tout simplement à gerber!
Quant je vous lis je comprends pourquoi certains n'osent pas dire en public qu'ils sont scout, de peur d'être agloméré aux genre de propos que vous tenez. Ah c'est sûr il est beau votre vernis de catho péchu . Et vot'Jesus là-haut qu'à été cloué sur sa croix C'était un français de souche de Montcuq ptet Ah mais oui, pardon, toutes mes excuses! Mais où donc ais-je la tête Tout le monde sait que Jesus adorait le camenbert au lait cru, buvait du pastis et jouait à la pétanque avec les 12 apôtres. - Oh Jesus, tu tires ou tu pointeuh - Oh Pierrot c'est bon là, tu vois pas que je pointeuh. C'est peut-être cette simple phrase qui provoqua le quiproquo que l'on sait et qui mena à la crucifixion de votre Seigneur. |
Anolis Voyageur
Nous a rejoints le : 15 Nov 2005 Messages : 1 136 Réside à : Burgonde au coeur russe |
Pour ne pas pourir le fuseau, j'ai fait remonter rétablir ou non la peine de mort pour les criminels sexuels?.
Attention à ne pas tout mélanger : Acte monstrueux et personne monstrueuse. Le raccourci est souvent trop vite (et trop mal) fait. Le premier, tout à fait d'accord, le second, de quel droit dire ça ? Bien vu Isatis |
Cyrano Modérateur
Nous a rejoints le : 17 Oct 2005 Messages : 2 002 Réside à : Bergerac |
LES GENS,ON VA SE CALMER TOUT DE SUITE.
Le titre de ce fuseau est : «peut-on tout pardonner» ; on est donc prié de se cantonner à ce débat. Tous les paramètres extérieurs à connotation raciste et les liens de cause à effet trop rapides entre l'origine ethnique de quelqu'un et sa propension à être criminel, ainsi que les propos s'en étant suivis, vont être supprimés. Merci de vous rappeller que vous êtes sur un forum scout. La discussion liée à l'origine ethnique du violeur s'arrête là. |
petit bouc Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Mai 2007 Messages : 572 Réside à : Dijon |
Pour revenir au sujet initial ("peut on tout pardonner pour ceux qui aurait oublié... ), je pense que, comme dit le vieux proverbe, "c'est plus facile à dire qu'à faire" !!
Tout bon curé nous dira que pardonner est un acte chrétien. mais à mon avis, on peut pardonner, mais pas en un claquement de doigt ("oh! ma fille a été tué? je pardonne illico à clui qui a fait ça! il doit avoir des raisons..." bon d'accord, j'exagère, mais c'est un peu ça.) déjà que j'ai du mal à pardonner désfois une petite chose, alors... mais en même temps, tant que ça ne nous arrive pas, je crois qu'on ne peut pas dire si oui ou non on peut pardonner. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Je ne crois pas qu'on puisse faire abstraction des raisons qui auraient motivé l'acte criminel, même si pour l'instant on ne peut qu'émettre des suppositions. Quel rapport avec le pardon, me direz-vous? Je pense que pour pardonner il faut d'abord se sentir concerné, être ou se sentir victime indirecte, solidaire de la victime directe. Pardonner quand on est indifférent n'a pas de sens.
Dans le cas présent qu'avons à pardonner à l'agresseur? N'étant pas de la famille, ni de l'entourage proche, dans quelle mesure sommes-nous victimes? Dans la mesure où nous partageons avec la victime des points communs, par exemple: le scoutisme, la religion, le sexe, et (pourquoi l'exclure) l'appartenance ethnique pour certains, etc. Au nom de quoi la malheureuse a-t-elle été assassinée? Tant que nous n'avons pas la réponse définitive il ne me semble pas intellectuellement honnête d'exclure certains arguments du débat, y compris l'hypothèse du crime raciste. Af' |
Cyrano Modérateur
Nous a rejoints le : 17 Oct 2005 Messages : 2 002 Réside à : Bergerac |
Peut-être, mais ça n'est pas le sujet du fuseau.
On parle ici du pardon, on n'y discute pas des motivations de l'auteur du crime qui nous fait réfléchir à ce sujet. Il y a un autre fuseau pour ça, les discussions sur ce cas en particulier peuvent s'y reporter. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Quand tu pardonnes (puisque c'est le sujet), c'est bien par rapport à un offense, non? Tu ne pardonnes pas dans l'abstrait, comme ça sans raison. La motivation de l'offense est importante. Pour une offense "involontaire" la question du pardon ne se pose pas. Bref, passons.
Dans la question initiale le "Peut-on" peut se comprendre comme "Sommes-nous capables de" ou comme "Avons-nous le droit de". La foi chrétienne suppose évidemment ce pardon non seulement possible mais également légitime. Cependant, ce pardon, moralement, peut facilement être ressenti comme une trahison envers la victime. Les gens ne refusent pas de pardonner seulement par faiblesse, mais je pense aussi par ce qu'au fond d'eux-mêmes ils se culpabilisent de défendre l'agresseur quelque part. Une culpabilité d'autant plus grande que la victime n'est plus là (on a l'impression de lui faire ça dans le dos). Cette culpabilité n'a rien à voir avec la vindicte ou la haine, mais plutôt avec le sentiment du devoir envers la victime qui nous est chère. Avons-nous le droit de pardonner sans qu'elle puisse donner son avis? Bien sûr, nous avons aussi le devoir envers l'Église, envers Dieu, envers le prochain... Mais dans la souffrance, on est tous un peu comme Camus: ma mère d'abord. Af' |
Kiwi_ Progressant
Nous a rejoints le : 22 Nov 2007 Messages : 23 |
En tant que croyants, nous avons le devoir de pardonner, comme le Christ nous a demandé de le faire et comme Il l'a fait sur la croix.
Mais pardonner ne signifie pas nier l'horreur de l'acte, ça ne signifie pas oublier, ça ne signifie surtout pas trahir la victime. Cela demande d'avoir la volonté de pardonner, c'est-à-dire de ne pas en vouloir à la personne, de ne pas regarder la personne uniquement à travers cet acte qu'il ou elle a commise. Je crois que ça pardonner, ne pas assimiler l'autre à ce qu'il a fait, pouvoir le regarder comme un homme aimé de Dieu, l'aimer, malgré le mal qu'il m'a fait. Cela demande un réel effort de volonté dans des cas comme celui-ci, c'est une démarche qui demande peut-être d'être renouvellée chaque jour, à chaque fois qu'on y pense, ce n'est pas naturel mais c'est ce que le Seigneur nous demande de faire. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Citation:Oui, bien sûr, c'est ce qu'on apprend au catéchisme, mais tu sais le coeur ne l'entend pas forcément de cette manière. Je n'ai d'ailleurs pas dit que pardonner revient à trahir la victime, mais c'est le sentiment qu'on peut nourrir quand on est proche. Aimer le bourreau ne s'impose pas à la conscience surtout s'il ne demande rien et ne regrette nullement son geste. Af' |
Kiwi_ Progressant
Nous a rejoints le : 22 Nov 2007 Messages : 23 |
Ce qu'on apprend au catéchisme ne demande qu'à être appliqué dans notre vie de tous jours! Bien souvent, cela demande efforts et renoncements et cela apparait comme folie aux yeux du monde, mais c'est bien cela être chrétien!
Mais c'est bien parce que c'est si difficile lorsque le mal causé est immense que pardonner est une démarche qu'il faut faire et refaire. Sans jamais oublier que le Christ nous a demandé d'aimer nos ennemis... car même les païens aiment ceux qui les aiment... |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Il me semble que :
Pardonner, ça ne veut pas dire "aimer" le coupable, mais plutôt "ne plus haïr" (et à refuser la vengeance). Il y a une certaine marge entre les deux. En quoi le pardon peut-il trahir la victime ? Sincèrement, autant j peux comprendre qu'il soit difficile, voire impossible, à la famille d'une personne assassinée de pardonner au coupable, autant je ne comprends pas cette idée de "trahison". La victime reste ce qu'elle a été aux yeux des siens, non ? Enfin (tant pis si je choque) seuls les proches d'une victime ont à "pardonner" ou pas. Dans le cas présent, ceux qui ont connu et aimé Anne-Lorraine. Les autres (c'est à dire nous, sauf sans doute MOWD)peuvent être tristes, choqués, éprouver de l'empathie, de la compassion pour la famille, du dégoût pour l'agresseur, vouloir changer les lois ou que sais-je encore, mais le pardon ou la rancune n'est pas de notre ressort. (Et qu'on cesse une fois pour toute avec l'origine de l'assassin.) |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Je suis désolé Lambertine mais je ne suis pas d'accord. Le pardon est un acte d'amour, pas simplement un neutre refus d'haïr juste bon pour la paix sociale (j'exagère un peu). Pardonner à l'agresseur, c'est aimer l'ennemi. Ça coûte, c'est exigeant, mais c'est de l'amour que le Christ attend de nous, pas une simple maîtrise de soi (non-violence). Aimer quelqu'un ne veut pas dire se rendre complice, mais c'est au moins lui vouloir du bien.
Kiwi_, tu ne m'apprends rien. Je sais qu'il est notre devoir chrétien de pardonner ou d'aider à pardonner et que le catéchisme est fait pour être appliqué. Je ne le conteste pas. Mais pour l'appliquer il ne suffit pas d'énoncer des principes comme si cela allait de soi. L'évidence intellectuelle et théorique ne suffit pas pour conduire les personnes blessées sur le chemin du pardon. Ce sont des êtres de chair et de sang qui éprouvent une réelle souffrance. Il faut au moins comprendre ce qu'elles ressentent pour cheminer avec elles. C'est pourquoi j'ai donné en argument un exemple de ce qui pourrait faire obstacle au pardon: le sentiment d'être redevable envers la personne disparue, le sentiment coupable de ne pas avoir été là quand elle avait besoin de nous. Je sais bien qu'il est impossible d'être à la fois au four et au moulin, mais ce sentiment a malgré tout sa place dans la souffrance des proches. Af' |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Pour mieux faire comprendre ce que dit AF, un exemple par analogie me vient à l'esprit : le mal que l'on peut avoir à SE pardonner une action qui a porté préjudice à autrui.
Comprendre ce que l'on veut pardonner est important pour que le moment venu, au pied de la croix, au moment où la souffrance ne permet plus des raisonnements abstraits, on puisse engager ce chemin de pardon. Ce n'est pas très facile à expliquer, mais le pardon suppose un renoncement à sa souffrance en ce qu'elle serait un élément d'égoïsme."tu M'as enlevé un être cher, que j'aimais, je t'en veux de ME faire souffrir" Une partie du pardon relève de la m^me démarche que l'on peut avoir face à l'injustice d'une mort brutale pour laquelle on en "veut à Dieu". La deuxième étape, c'est le pardon christique, celui de l'acte d'amour de Jésus envers l'Homme pêcheur.Et là, sans la grâce, je pense que c'est fort difficile. |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
J'ai parlé de paix sociale ? S'cuse moi, mais en ce qui concerne le pardon, je me fiche éperdument de la paix sociale. Par contre, non, catéchisme ou pas, pardonner ne signifie pas nécessairement "aimer" (ce qui au passage signifierait faire passer dans son coeur celui qui vous a fait du mal avant ceux qui ne vous ont rien fait mais pour qui vous n'éprouvez rien). Il ne faut pas pousser les choses à leur paroxysme. Ne pas haïr, ce n'est pas neutre. C'est loin d'être neutre. C'est tout le contraire en cas de meurtre. Mais ce n'est pas "aimer". Même souhaiter du bien n'est pas "aimer".
Et la personne disparue ne peut être un prétexte au refus de pardon. Celui-ci peut être justifié de bien des manières, mais la soi-disant trahison me semble bien être la dernière acceptable. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Je vois. En fait j'ai l'impression que le pardon t'implique moins que moi. Ce que tu appelles "refus d'haïr" s'apparente pour moi à l'indifférence (d'où l'emploi du terme "neutre"). Et l'"amour de l'ennemi" te semble synonyme de complicité. Pour moi vouloir du bien à son ennemi ce n'est pas l'approuver, mais souhaiter sincèrement qu'il retrouve le vrai chemin pour aller vers Dieu, quitte à lui manifester de la bienveillance pour l'aider. C'est plus que de l'omission (Cf. ne pas haïr).
Le pardon, envers ses amis ou ses ennemis, est un acte d'amour. Je ne pense pas que le Christ, sur la Croix, Se soit contenté de "ne pas haïr" ses bourreaux en se disant "faut quand même pas pousser, hein!". Pour moi en leur pardonnant Il les a véritablement aimés. Pardonner (du moins chrétiennement) c'est aimer. Par rapport à la "trahison", je rappelle la distinction que je fais entre la voie à suivre et le sentiment qui nous poursuit malgré tout et qu'on ne peut s'empêcher d'éprouver. Maintenant si tu considères que pardonner l'assassin consiste seulement à ne pas le haïr (pas plus qu'un animal ou une chaise...) il est effectivement plus facile ne pas se culpabiliser envers la victime. Af' |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Je vais peut-être m'énerver, mais la culpabilisation envers la victime n'a strictement rien à voir avec le pardon. oserai-je dire : la victime a souvent bon dos (et a souvent d'autant plus bon dos qu'on ne la connaît pas...)
Et le refus de haïr n'est pas de l'indifférence : c'est un acte positif. C'est le refus de haïr. Point. Et ça ne réduit le "coupable" ni à une chèvre, ni à une chaise.Maintenant, passer du refus de haïr à l'amour, c'est autre chose qui est au-delà du pardon. Qui est au niveau de la sainteté. C'est très bien de faire l'apologie de la sainteté,mais exiger celle-ci de tout un chacun... boff... je crois que c'est vouloir le mieux au lieu du bien. Et de ce fait, laisse filer le bien. Et retomber vers le mal. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Tu risques de t'énerver tant que tu n'auras pas compris ce que j'ai écrit. Si tu veux bien chausser des lunettes (je peux t'en recommander ), tu verras que pour moi la culpabilisation (des proches envers la victime) n'est justement pas le pardon, mais au contraire un obstacle au pardon.
Je ne cherche pas à justifier ce sentiment (ce que tu sembles croire), je dis qu'il existe et qu'il mérite d'être pris en considération pour être éventuellement combattu. Devant un drame on éprouve généralement le besoin de désigner un coupable. Comme on refuse d'haïr le meurtrier (surtout si on ne le connaît pas personnellement), on se retourne parfois contre soi-même. En tout cas j'aurais du mal à me dédouaner moralement de la disparition d'un proche. Si je ne peux me reprocher de n'avoir pas été là pour empêcher le drame imprévisible, je me reprocherais de ne pas avoir rendu sa vie un peu meilleure quand j'en avais la possibilité. J'ai connu un deuil très récemment et j'ai effectivement ressenti cela. Ce regret est plus fort que la haine ou la colère qui me ferait crier à l'injustice et appeler à la vengeance. Au fond qu'est-ce qui te gêne tant pour parler d'amour s'agissant du pardon? Aimer ne consiste pas seulement à montrer des marques d'affection ou couvrir de cadeaux. On n'aime pas son ennemi de la même façon qu'on aime ses enfants ou ses amis. Il n'empêche que cet amour est authentique car il suppose un sacrifice. Aimer c'est donner à chacun ce dont il a besoin dans la mesure de nos moyens, non? Af' |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Citation:Je t'ai peut-être mal comprise et te prie de m'en excuser si c'est le cas. (Af' -> ) Il ne s'agit pas dans mon idée d'utiliser la victime comme prétexte pour refuser le pardon. Je considère ici la situation d'un proche qui est capable de pardonner, qui veut pardonner mais qui éprouve des scrupules à le faire parce qu'il a l'impression d'agir contre la volonté (présumée) de la victime. Par respect pour sa mémoire, on ne se sent pas trop le droit de pardonner "à sa place" en quelque sorte parce qu'on a l'impression d'user d'un bien qui ne nous appartient pas. Certes on peut pardonner l'agresseur dans la mesure du préjudice qu'on a subi uniquement en tant que proche, mais comme on n'a pas l'approbation de la victime, c'est quand même délicat. Ce scrupule (terme peut-être plus approprié que "culpabilité") pourtant basé sur la bonne volonté est pour moi un frein au pardon. Af' |
Kiwi_ Progressant
Nous a rejoints le : 22 Nov 2007 Messages : 23 |
Finalement, je suis d'accord avec toi, Af', quant aux scrupules qu'on peut avoir à pardonner le mal qui a été fait à quelqu'un d'autre.
Mais en y réflechissant, on ne peut pardonner à quelqu'un que le mal qu'il nous a fait personnellement. Ainsi, c'est à nous de pardonner ce que tu appelles "le préjudice subi en tant que proche", mais ce n'est pas à nous de pardonner à la place de la victime la souffrance qu'elle a subie. Nous pouvons pardonner le manque, la peine, la solitude parfois les regrets que la perte d'un être proche nous cause, mais ce n'est pas à nous de pardonner la souffrance subie par cette personne. (bon, encore une fois, c'est de la théorie, dans la pratique, ce n'est pas si simple) Pour ce qui est d'aimer celui qui nous a fait du mal, il ne faut pas oublier le sens littéral du mot "pardonner", il s'agit du superlatif de "donner"... Mais aimer son ennemi ne signifie pas devenir son ami, lui faire confiance, ni établir quelque relation que ce soit avec lui. Mais cela veut dire le regarder comme un homme, comme une personne, comme son prochain... et à ce titre, lui vouloir du bien, le plus grand bien, voir Dieu. |
Miss Pomme Petite pomme
Nous a rejoints le : 12 Mai 2005 Messages : 4 661 Réside à : ...je ne suis pas parisienne... |
Reprenons un peu plus en amont...
Au baptême, que recevons-nous ? La foi, l'espérance et la charité. La foi se greffe sur l'intelligence, l'espérance sur la mémoire et la charité sur la volonté. Je n'expliquerai que ce dernier point puisque c'est lui qui nous intéresse. En effet, nous pouvons vouloir aimer quelqu'un (l'amour n'est pas qu'un sentiment, il faut aussi un minimum de volonté ). Mais nous sommes humains et nous ne pouvons pas aimer infiniment. C'est là que la charité arrive ( ). La Charité est un don de Dieu, ne l'oublions pas. Donc avec elle, nous pouvons aimer infiniment. Ceci était le premier point. Deuxième point, comme l'a dit Af', Jésus ne s'est pas contenté de ne pas haïr mais il a aimé. Bon, on pourrait dire que c'est son trip et que voilà, nous on est nous et qu'on ne peut pas faire grand chose. Mais seulement, Jésus a dit qu'il fallait faire comme lui. Arglh J'avais pas pensé à ça quand je me suis fait baptiser ! Quel bel enchaînement... Justement, au baptême, Dieu nous a donné les outils qu'il nous faut pour arriver à faire comme Jésus (ie dans le cas qui nous intéresse, pardonner à nos ennemis et en particulier à nos bourreaux). Il a tout prévu. On ne peut pas y échapper !!! Par contre, il n'a pas dit combien de temps il nous faudrait pour pardonner. Pour certains saints (à commencer par Jésus), le pardon est immédiat (alors même que les bourreaux n'ont pas demandé pardon); et aussi comme Saint Etienne pour ne citer que lui. Pour d'autres, le pardon peut mettre plus de temps à venir. Le principal était de pardonner et non pas de compter en combien de temps nous sommes arrivé à ce pardon. Parce que même si en tant que baptisés nous avons les "outils" qu'il faut, eh bien, il faut savoir s'en servir. Parfois, il faut remettre à neuf des outils un peu usés... Alors ça peut prendre plus de temps. C'est pour ça aussi qu'il faut "s'entraîner" à pardonner même pour des "petites offenses". Bon, c'est bien facile à dire. Au boulot maintenant. Vous me ferez 1 exercice de pardon par jour. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
En effet, le Christ nous demande bien d'aimer nos ennemis, de prier pour ceux qui nous persécutent. Or la seule façon d'aimer nos ennemis c'est de leur pardonner. Et prier pour ceux qui nous persécutent ne consiste évidemment pas à intercéder pour qu'ils parviennent à leurs fins (ce serait du masochisme) mais pour qu'ils se laissent guider par Dieu sur la voie de la justice. Prier pour le salut de leurs âmes est sans doute la plus grande preuve d'amour qu'on peut manifester envers nos ennemis.
Af' |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Citation:C'est pourtant ce que le Christ attend de nous (Cf le berger qui abandonne le troupeau pour aller chercher la brebis égarée). Il ne s'agit pas de haïr ceux qui ne nous ont rien fait, mais de prier pour le salut de celui qui en a le plus besoin, à cause de son péché. On peut même prier pour qu'il aille en prison dans la mesure où l'incarcération l'empêche de commettre le mal à nouveau et de s'éloigner davantage de Dieu. Mais souhaiter qu'il aille en prison et souffre parce qu'il le mérite et que "c'est bien fait pour lui" n'est pas très chrétien. Af' |
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