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Auteur
Cinquantièmes hurlants / Diamants du Canada
Lynx 2
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Forêt : Forestier
Nous a rejoints le : 12 Avr 2006
Messages : 166

Réside à : Rhône
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Patientez...

Bonjour Freya,
D'abord un grand merci pour ton commentaire. N'aie aucun souci concernant ta franchise, c'est le seul moyen pour un auteur d'évoluer, et si ma foi, il ne sait prendre les critiques... tant pis pour lui.
Afin de commenter, je t'explique le contexte de la mise au monde du manuscrit. Il te permettra de comprendre que les lecteurs se font des idées toutes faites sur la façon dont les livres naissent, et parfois se trompent.
Les premières lignes sont nées quand j'avais onze ou douze ans, et que mon regard s'était attardé sur un planisphère joliment coloré que mon père avait épinglé au mur de ma chambre (je crois que j'avais dû crayonner sur la tapisserie...). Notre famille a pas mal déménagé (une vingtaine ou une trentaine de fois, je ne sais plus), et une des façons que nous avions de retrouver nos marques rapidement était de replanter le décor de nos chambres là où nous allions (donc la carte). Te dire qu'il m'a fallu faire des recherches au sujet des Kerguelens pour écrire le manuscrit serait inapproprié, j'ai vécu dans ses îles par l'imagination pendant toute mon enfance. Précision, Internet n'existait pas, et puis, cela aurait tué le rêve. Les livres, les articles, ça oui.
Sans toujours avoir à remanier le livre, l'histoire, je n'ai cessé de la refaire dans ma tête au gré des incidents de ma propre vie. C'est ainsi qu'un auteur écrit, avec sa vie, avec ses tripes, sans calcul, sans idée d'être édité, juste pour lui-même, pour le plaisir, par un besoin vital.
C'est au cours d'un des nombreux changements d'école que je me suis lié d'amitié avec une camarade d'école internationale avec qui j'ai fait les 400 coups. Un an après, on bougeait et... alors quoi ? Alors rien, sinon qu'un grand vide s'est créé autour de moi pour de nombreuses années. Il est très difficile d'être sans cesse le "nouveau" partout où l'on va. A l'époque pas de mixité en France, l'enfer pour moi du "va jouer avec tes petits camarades" (je me faisais casser la g...). A cette époque, c'est courant.
Maïko, c'est un peu moi. Si ce personnage te parait exagéré, c'est que nos expériences sont différentes, et que mon écriture était encore bien maladroite.
Cela n'a pas fait de moi un être rancunier, car j'ai une famille soudée, bienveillante, croyante, composée de gens qui ont certes leurs défauts, mais qui veulent les dépasser. Ce sont peut-être ces personnages qui tournent autour de Maïko que tu trouves "genre boy-scouts bien sages et propres sur eux. La jeunesse de mon style d'écriture explique sans doute que tu les aies trouvés "lisses et impersonnels". Dire qu'ils manquent de personnalité me semble excessif. Moi, ce sont les bienveillants que je recherche. Toute histoire doit-elle comporter des affreux ? Pourtant, c'est vrai que mes romans suivants sont plus variés, même si j'ai toujours en horreur les anti-héros.
La grammaire. Autre tranche de vie. Après avoir été un élève botté aux fesses par ses parents pour passer de classe en classe, je suis tombé en première sur un professeur de Français qu'il faut qualifier de "révélation" dans le genre "miracle de Lourdes". Là, j'ai bossé avec un plaisir sans nom. Pas la grammaire, voyons ! le style, l'esthétique de la langue pour le plaisir qu'elle procure, et j'ai peaufiné mon manuscrit, mais jamais dans l'esprit de le faire éditer. Un rêve, c'est pour soi.
Un de mes scouts est tombé sur un de mes manuscrits de science fiction mal foutu et l'a montré à notre aumônier. L'aumônier, c'était Jean Valbert, le numéro 3 des Signes de Piste. Par enchaînement, j'ai reçu une lettre de Jean-Louis Foncine qui ne m'en disait pas que du mal (litote, il était particulièrement aimable dans sa lettre). Là, j'ai commencé à penser que je pouvais essayer d'éditer mes manuscrits... C'est encore un autre livre qui a été choisi "La Paix n'est qu'un sursis".
Plus tard, Téqui a accepté "Le piège des Cinquantièmes hurlants".
Je te cite "En gros, l'auteur a réussi à pondre un livre éditable qui avait des chances de plaire à un certain public. Le livre a été édité."
"Réussir à pondre" ! Quel plaisir aurais-je à pondre ?
J'ai eu beaucoup de chance d'avoir Marion Raynaud de Prigny pour illustratrice, ce qui explique mon petit succès... et tu vois, je continue.
Merci de tes remarques, elles m'aideront sûrement à progresser.
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