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Auteur | libertinage, perte de valeurs: où va l'Europe? |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Citation: 1- Les "impératifs du professionnel"? Je ne suis pas sûr de te comprendre. Le professionnel doit faire son métier avec les moyens qu'on lui donne et le cahier des charges qu'on lui confie. C'est cela son impératif. Si lesdits moyens sont insuffisants on ne peut pas le lui reprocher, mais ce n'est une raison pour lui céder le pouvoir de décision. Ce n'est pas au chauffeur de taxi de décider de ta destination. C'est à toi de le payer suffisamment si tu veux qu'il te conduise là où tu veux aller. 2- Chacun jouit de ce qui lui appartient. Le médecin a le droit de porter un jugement comme tout être humain. Mais il ne lui appartient pas de se substituer à ta conscience. En revanche il lui appartient de faire son métier et de respecter son code de déontologie. Si tu t'en remets à lui, il est normal d'accepter son choix. Mais ce choix peut aussi être encadré par une loi (car le médecin est aussi payé et doit rendre des comptes). Le médecin est un soignant, pas un justicier. Il a des droits mais aussi des devoirs. 3- Si tu considères que la compétence doit donner le droit de décision, il faut être cohérent. Si pour toi c'est le médecin qui doit choisir qui il doit guérir et sauver parce qu'il est compétent dans son domaine, dans ce cas ce serait au juriste de faire les lois par qu'il aura étudié le droit. C'est l'absurdité d'un tel raisonnement que je dénonce. Af' |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
J'ai du mal à imaginer un receveur à qui on dit, "la loi nous oblige à faire passer devant vous un autre receveur", sans autre type de justification. Non, on lui dira plutôt, "un tel a plus de chance de survie", donc il passe devant vous. J'avoue voir mal la loi décider qui doit vivre et mourir.
Pas de mauvaise foi STP. La loi peut justement présenter des critères que le malade peut connaître (et d'ailleurs on consulte les médecins avant de légiférer). Pourquoi veux-tu que la loi soit purement arbitraire, sans justification? Une loi n'est pas un diktat. On n'établit pas une loi sans raison, ni pour le plaisir sadique de voir souffrir le malade. Les lois ne peuvent pas satisfaire tout le monde, mais arrêtons un peu la parano. Annoncer les mauvaises nouvelles fait partie du métier des médecins. Que ferais-tu à leur place s'il y a deux demandeurs et que tu ne peux en sauver qu'un? Tu ne leur dirais rien? Tu leur mentirais? Tu leur dirais "je ne peux en sauver qu'un seul et c'est un tel que je choisis parce que c'est moi qui décide"? Que ce soit la loi ou le médecin qui décide, le malade condamné ne s'en porte pas mieux. Il n'acceptera pas mieux les raisons. Mais si c'est la loi qui permet de trancher, au moins le médecin est épargné du jugement de la victime et de ses proches. Ceux-ci se retourneront peut-être contre l'État mais au moins laisseraient le médecin tranquille. Admettons qu'on laisse les médecins "choisir" comme tu le souhaites. Pourquoi pas? Mais quels médecins? Tu ne fais que repousser le problème. A quel établissement la banque doit-elle envoyer des organes en priorité? Celui qui est le plus proche? Le premier qui le demande? Celui qui est le prochain sur une liste d'attente? Celui qui aura eu le meilleur taux de réussite comme pour les auto-écoles?... Il faut bien une règle pour arbitrer, non? Tu veux faire ça à la sauvage? Un minimum d'organisation permet de rendre les opérations plus efficaces, tu ne crois pas? Une loi peut justement servir à cela. Ce n'est pas pour faire de l'étatisme. Af' |
pedrodeluna Selenite
Nous a rejoints le : 24 Déc 2005 Messages : 404 Réside à : Toulouse |
Le problème du prélèvement d'organe est bien compliqué en effet: pour moi ta vision nie le libre arbitre de l'homme. Ce n'est plus l'homme qui décide de lui même. On décide pour lui, il doit se justifier face à la société de son corps. Or la société est faite pour l'homme et non pas le contraire.
Ce que tu veux faire, c'est renverser une présomption. En parrallèle (avec ses limites), qui serait d'accord pour renverser la présomption de la propriété? "en fait de meubles possession vaut titre"? Imagine qu'il te faille prouver que tous les livres de ta biblio ou ton bureau sont à toi parce qu'on a décidé qu'il le fallait.Sinon l'Etat te les prend pour les donner à des gens qui en ont aussi besoin avec un joli papier à conserver. C'est irréalisable et injuste. S'il fallait prouver sans cesse qu'on ne veut pas donner ses organes, alors même qu'on est mort et qu'on ne le peut plus, ou qu'on a pu changer d'avis au dernier moment mais qu'on a pas eu le temps, ceci pose de gros problèmes moraux, de justice mais aussi d'organisation. Il ne faut pas faire de l'exception la règle: le don reste l'exception malgré tout. On peut développer des campagnes de sensibilisations pour qu'il y ait plus de dons, mais on ne peut pas forcer l'homme à donner des organes, même par delà la mort, à donner ce qui le compose. (Concernant le sang et les cheveux c'est un peu différents...ils se renouvellent!) Je trouve que ca rejoint l'étatisme que tu dénonces(sur lequel je suis plutot d'accord avec toi) avec les lois d'Af le loup qui me semblent assez louches car elles portent sur le sujet et non sur l'objet. Si la loi oblige à sauver le plus jeune simplement parce qu'il est plus jeune, on sauvera des enfants sains parce qu'ils sont sains par rapport à d'autres et on tuera des vieux parce qu'ils sont vieux...C'est une pente qui peut mener loin. Si la majorité décide demain parce qu'elle se croit compétente qu'il faut sauver les blancs avant les noirs ou les juifs malades ca sera embêtant quand même! En quoi la majorité est compétente pour décider de la vie? Le médecin, qui connait son métier tout de même, est lui capable de choisir le meilleur traitement. C'est sa compétence qu'il doit affiner et sa conscience qu'il faut former. Mais c'est un autre problème.On ne peut pas déléguer la responsabilité éternellement à l'échelon au dessus: responsable mais pas coupable. L'Eglise définit dans la doctrine sociale le principe de proportionnalité qui doit permettre à l'échelon inférieur de réaliser son devoir d'état librement tant qu'il en est capable. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Bon, en fait, on est en train de se battre pour rien vu que la procédure existe déjà et que la seule règle qui compte, c'est celle de compatibilité des organes d'après ce qu'on peut lire ici.
Je mets quelques extraits, ceci concerne la Belgique: Citation: En ce qui concerne la France, c'est une agence qui décide et non pas une loi: Citation: Donc, sur la répartition des organes, ça règle le problème, puisqu'il s'agit d'une autorité (ce qui va dans ton sens, concernant la légitimité, Af) de médecins (là qui va dans ce que je préconisais, qui n'oublie pas la compétence technique et qui analyse au cas par cas). @ Pedro: Considères-tu la Belgique comme un pays à tendance totalitaire, parceque le don est supposé volontaire ? Tu dis que le don doit rester l'exception. Alors, il ne faut pas s'étonner du nombre de décès dus à la rareté du don. En outre, on peut envisager aussi le fait que chacun DOIVE se prononcer, ce qui permet de savoir dans tous les cas. On est d'accord que ça règle pas la question du type qui change d'avis au dernier moment, cependant, je pense que si c'est facile à modifier, ça ne pose guère de problèmes moraux. Concernant ton parallèle avec la propriété, c'est déjà le cas avec les expropriations, l'état, en vue du bien commun, peut te virer de chez toi et de tes actifs, mais doit t'indemniser financièrement. |
Af' Le Loup Membre confirmé
Nous a rejoints le : 03 Juil 2004 Messages : 3 870 Réside à : 92 et ... 29 |
Pedrodelaluna, si tu trouves qu'il est "louche" de donner des critères de préférence par une loi (après consultation des spécialistes), crois-tu que cela consolera un malade de ne pas avoir été choisi à cause du "libre arbitre" du médecin? Le médecin n'est pas seul dans son bloc opératoire et tu peux toujours avoir des désaccords. Comment trancher dans ce cas? Quant à "affiner la conscience du médecin" comment l'envisages-tu? Qui ferait autorité pour cela? Qui déciderait ce qui est bien ou mal? Tu ne règles pas du tout le problème.
L'avantage d'une loi (pourquoi faudrait-il qu'elle soit systématiquement injuste, inhumaine et sans recours? ) c'est qu'on sait à quoi s'en tenir, elle laisse le temps de préparer le malade et la famille à l'épreuve au lieu de les livrer au doute en attendant jusqu'à la dernière minute le verdict d'un praticien dont la sensibilité est fluctuante. Cessons un peu de voir le verre à moitié vide. La question n'est pas de décider qui doit mourir, mais de savoir qui sauver dans la limites des moyens. Merci Polydamas pour tes citations. Elles montrent que la société n'est pas dépourvue de sagesse. En l'occurrence les critères de préférence (c'est sans doute le mot qui choque mais au fond le résultat est le même) se basent sur des considérations objectives ce qui me paraît la meilleure solution. On ne peut jamais prévenir toutes les douleurs, mais il faut avoir le courage de fixer des règles. L'anarchie ou le coup de dés n'est pas une solution. Af' |
pedrodeluna Selenite
Nous a rejoints le : 24 Déc 2005 Messages : 404 Réside à : Toulouse |
Citation: Et bien d'une certaine manière oui car il est génant que la volonté personnelle sur un sujet comme le don d'une partie de soi soit soumise à l'arbitraire de l'Etat qui t'impose une situation où ton devoir est de donner (un peu antinomyque, le don doit rester gratuit!) Citation: Ce qui me gène c'est que ce soit la majorité qui fixe ce type de loi car les déviances que j'exprimais sont possibles (elles ont déjà existé dans l'histoire). L'enfer est pavé de bonnes intentions il parait... Sur certains domaines comme la vie humaine, il n'y a pas de question de majorité soumise au subjectif comme en économie ou sur la politique étrangère ou sur la répression pénale qui tienne. La loi doit toujours rester générale,abstraite et doit éviter le plus possible de rentrer dans le détail selon le mot d'Aristote.N'oublions pas que la multiplication des lois a toujours été dans l'histoire un signe de décadence (regardez l'empire romain avec la loi des 12 tables et à la fin avec les compilations délirantes de certains empereurs). Quand on commence à en faire sur la vie, c'est qu'il y a souvent un problème |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Essaye de sélectionner ce que tu à quoi tu te références, ce n'est pas simple de relire tout le message.
Ce qui me gène c'est que ce soit la majorité qui fixe ce type de loi car les déviances que j'exprimais sont possibles (elles ont déjà existé dans l'histoire) On n'est pas encore dans le Meilleur des Mondes. Ce qu'il me parait dangereux, ce sont les manipulations sur l'embryon, le fait de supprimer une vie pour en sauver une autre, etc. Mais utiliser les organes de quelqu'un qui est déjà décédé, c'est un tout autre problème. Quant aux déviances, je ne vois pas ce dont tu veux parler. Personne ne parle de vente d'organes ou d'horreurs dans ce genre. Ici, c'est juste que chaque décédé est présumé consentant au don d'organes, il n'y pas d'obligations à donner, puisque si tu n'en veux pas tu peux le signaler. Personne ne contraint à donner mais si tu ne dis rien, alors tu es supposé consentant. Où sont les risques ? Au fait, tu ne réponds pas à ma question sur l'obligation de se prononcer, qui aurait le mérite de régler le problème. Contrairement à ce que tu dis, il n'y a pas d'obligation à donner, mais une obligation à se prononcer, à dire OUI ou NON, et cela n'enlève rien au mérite du don. Sur certains domaines comme la vie humaine, il n'y a pas de question de majorité soumise au subjectif comme en économie ou sur la politique étrangère ou sur la répression pénale qui tienne. On ne parle pas de vies humaines, on parle de prélevément d'organes sur des personnes déjà décédées. En sous-jacent, c'est le statut des organes qui est en cause, pas celui de la vie. La loi doit toujours rester générale,abstraite et doit éviter le plus possible de rentrer dans le détail selon le mot d'Aristote. Mouais... Aristote ne connaissait pas les perspectives fantastiques ouvertes par la science, perspectives qu'il faut donc contrôler. Sans vouloir trop présumer, je pense qu'Aristore n'aurait pas été hostile à cette vision des choses. N'oublions pas que la multiplication des lois a toujours été dans l'histoire un signe de décadence (regardez l'empire romain avec la loi des 12 tables et à la fin avec les compilations délirantes de certains empereurs). Alors on est bien décadent, vu la bureaucratie française.... |
pedrodeluna Selenite
Nous a rejoints le : 24 Déc 2005 Messages : 404 Réside à : Toulouse |
Citation: Oui. On fait des lois d'actualité en partant du cas: un chien mort une petite fille? une loi sur les chiens semi méchants...un accident de train? on change la réglementation...on parle du cout de la rentrée scolaire? une loi sur les prix des fournitures... |
Clem Progressant
Nous a rejoints le : 14 Août 2007 Messages : 18 |
Citation: Pas d'accord ;) Il y a quelques années, je n'avais pas le même avis qu'aujourd'hui. J'étais contre le prélèvement d'organe, notamment à cause d'une vision faussée de la résurrection des corps. Et aussi parce que je n'avais pas vraiment réfléchi au problème? Aujourd'hui, je le clame haut et fort, devant la population du forum réunie,;) si je meurs dans un accident, mon souhait est que mes organes puissent eider quelqu'un à vivre! Vous avez pris bonne note ;) ? Tout ça pour dire qu'un avis, on en change. Et ce que quelqu'un peu dire à un moment donné de sa vie, il peut en changer. Je crois que la méthode actuelle est la bonne, à savoir se faire inscrire sur un registre lorsqu'on ne veut pas donner. Il me semble que la communication est suffisement importante autour de ce sujet pour que chacun sache ce qu'il doit faire s'il ne veut pas donner ses organes. Mais je me trompe peut être, et il est possible qu'il faille encore améliorer la communication dans ce domaine. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Tout ça pour dire qu'un avis, on en change. Et ce que quelqu'un peu dire à un moment donné de sa vie, il peut en changer.
Franchement, ça ne m'apparait pas scandaleux s'il suffit d'un coup de téléphone ou d'une consultation sur un site Internet pour modifier ce choix... Je crois que la méthode actuelle est la bonne, à savoir se faire inscrire sur un registre lorsqu'on ne veut pas donner. Vous n'avez pas compris. Cette méthode n'est actuellement pas utilisée en France, mais en Belgique. Au contraire, en France, il faut s'inscrire pour donner. Il me semble que la communication est suffisement importante autour de ce sujet pour que chacun sache ce qu'il doit faire s'il ne veut pas donner ses organes. Mais je me trompe peut être, et il est possible qu'il faille encore améliorer la communication dans ce domaine. L'émission à l'origine de la discussion, à savoir cette émission néerlandaise de télé-réalité, a montré que justement, le sujet était complétement méconnu et ignoré, mettant les familles de victimes d'accident dans l'embarras, puisqu'elles ne souhaitent généralement pas le prélévement d'organes... |
Clem Progressant
Nous a rejoints le : 14 Août 2007 Messages : 18 |
Citation: Non, en France, il faut se faire inscrire sur un registre lorsqu'on ne veut pas donner. Les cartes de donneurs d'organes n'ont pas de valeur légale. Elles permettent juste de faire savoir sa volonté à ses proches si l'on meurt dans un accident et leur permettent d'accpeter plus facilement le prélèvement. Il se trouve que je suis journaliste et que j'ai déjà traité ce sujet souvent, je connaît donc un peu la législation française à ce sujet. Et si le sujet est trop méconnue... bah, je vais continuer à faire des émissions sur ce sujet, pour permettre aux gens de faire un choix en connaissance de cause! |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Au temps pour moi, mais à partir du moment où les proches ont la possibilité de refuser le prélevement d'organes, dans les faits, le consentement supposé n'existe quasiment pas ou presque.
merci de ne pas recopier le message auquel on répond s'il précède firectement le vôtre Zebre [ Ce Message a été édité par: Zebre le 04-09-2007 à 16:09 ] |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Citation:Est-il aussi facile de s'inscrire sur une liste de non-donneur ? La liberté de ceux qui ne veulent pas donner est-elle vraiment préservée ? Ne sont-ils pas acculés à donner malgré eux, à devenir de la chair à transplantation sans l'avoir vraiment voulu (négation du don, donc) |
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
Citation: il semblerait... clic
sur un autre site, je lisais que le registre national de refus était systématiquement consulté lors d'une possibilité de greffe. Amodeba |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Ah ben non, j'appelle pas ça aussi facile...
|
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
En même temps ce n'est pas rien. La décision de donner ou non ses organes doit être, à mon avis, mûrement réfléchie et ne pas obéir à l'émotion suscitée par les médias sur ce genre de sujet. Le don d'organes n'est pas similaire au don ou non d'argent ou autre au SDF...
Amodeba |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
On est d'accord, c'est pourquoi je ne trouve pas normal que nous soyons donneur d'office. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Je veux pas jouer le rabat-joie, mais il suffit que tu dises à tes proches que tu ne veux pas du don d'organes pour que celui-ci soit impossible, les proches étant systématiquement consultés.
Donc, tu n'as même pas besoin de t'enregistrer, il suffit que tu le dises et le répètes autour de toi. |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Oui, mais ce n'est pas non pluis ce que je veux. Ce sera cependant la seule solution si aucune autre garantie ne peut être apportée.
cependant il me semble que justement le projet de loi en cours est de faire en sorte que les proches ne soient plus consultés. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Pourquoi n'est-ce pas ce que tu veux ? Quelque soient les positions je trouve ça bien au contraire, on met le sujet sur la table, le plus grave, c'est de ne pas en parler du tout. |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Pourquoi n'est-ce pas ce que tu veux ?
Parce que depuis le début tu n'as pas l'air de comprendre ce que je dis et ce que je souhaite. (avec tout le respect que je te dois) Ce que je veux, ce n'est pas tout ou rien, c'est des garanties, la grantie que seul un organe sera prélevé par exemple, et que je ne deviendrai pas un chantier à organe. La garantie que mon corps sera respecté comme celui d'une personne, et pas comme un bagage à matériel, la garantie que mes organes seront donnés pour sauver une vie, et pas pour être marchandés ou donné à quelqu'un qui joue avec sa vie. (sachant que ce n'est même pas ça le fond du problème dans mon discours) |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Oui, ça j'avais compris que je t'irritais....
La garantie, tu l'as, ne t'en déplaise. Les prélevements ne sont pas réalisés comme si il s'agissait d'un acte anodin, tous les processus et témoignages, recueillis sur le net, vont dans ce sens. Tu n'es pas un réservoir à organes. D'ailleurs, as-tu constaté une pratique du don avec laquelle tu serais en désaccord? En d'autres termes, as-tu assisté concrètement à des prélèvements qui t'ont choqué ? Ensuite la vente d'organes n'est pour le moment pas autorisé en France, j'ai donc du mal à voir en quoi tes craintes se concrétiseraient. Et étant donné que tu n'as pas le choix du donneur, puisque, pour le moment, la règle est que le receveur et le donneur ne sont pas autorisés à savoir qui ils sont, ta dernière crainte n'est pas pertinente, nul n'a le choix du receveur... Mais il est vrai que la position qui consiste à dire "oui, mais avec conditions" est un peu obscure et difficile à appliquer. Si chacun commence à émettre des conditions alors que nul n'est capable de prévoir la situation qui se présentera, la procédure serait impossible à gérer. Il vaut mieux refuser, il n'y a aucune honte à ne pas souhaiter donner d'organes. |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
L'anonymat. J'avoue que je bloque sur l'anonymat, dans un sens comme dans l'autre. Je n'aimerais pas ne pas avoir de qui je pourrais tenir, ou de qui mes enfants pourraient tenir, des organes vitaux. De même, je n'aimerais pas ne pas savoir à qui profite les organes des miens. Je ne m'opposerai à rien, mais...
L'anonymat me gêne profondément. Plus que la vente d'organes. |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Tu ne trouves pas que c'est compréhensible ? Que cela évite les sentiments qui pourraient culpabiliser le receveur, alors qu'il n'est pour rien dans la décision? Tu ne trouves pas que cela entretient la sérénité de tous ? |
Amodeba Bretagne
Nous a rejoints le : 06 Sept 2004 Messages : 4 687 Réside à : Bzh |
Concernant l'anonymat, la réponse que j'avais donnée sur le fuseau traitant plus spécifiquement de cette question...
Amodeba |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Quels sentiments de culpabilité ?
S'il doit y en avoir, ils sont là : je l'ai dit plus haut : le receveur sait très bien qu'il doit la vie à la mort d'un autre (qui était jeune et en bonne santé avant l' accident). En quoi le fait de mettre une image et un nom sur cet autre devrait-il plus le culpabiliser ? Cet autre vivait-il moins, est-il moins mort parce qu'il est inconnu ? Ce n'est que mon avis, mais... |
marinette Membre confirmé
Nous a rejoints le : 06 Fév 2004 Messages : 1 323 Réside à : Valence |
Polydamas, en tant qu'infirmière, je souhaite répondre à ton affirmation selon laquelle le corps médical considère les patients comme des apthologies, et non comme des personnes.
C'est faux: même si nous appelons pafois entre nous les patients par leur numéro de lit ("la dame du 35" par exemple), nous ne le faisons que par défaut: par exemple lorsque je vais répondre à un patient qui sonne alors que ce n'est pas moi qui m'en occupe, je ne connait pas son nom, donc je l'identifie de cette manière (oui, quand il y a 30 patients, chauqe infirmière connait les 15 dont elle s'occupe, mais pas les 15 autres, surtout dans un service ou les patients restent peu de temps). Mais la plupart du temps, nous appelons les patients par leur nom, nous reprennons même souvent les familles qui viennent nous voir en nous disant "comment va ma mère, qui est au 28?". nous commencons par leur demander le nom avant de donner des nouvelles. D'autre part, le service de réanimation de l'hopital a du gérer 80 décès depuis le début de l'année, ce qui fait plus que l'année dernière entière. au bout d'un mois, l'équipe soignante n'en pouvait plus, des groupes de parole et de soutien psychologique ont été mis en place, parce qu'il ne faut pas croire que nous soyons complètement insensibles à la mort, fut-ce celle de patients. Cela nous affecte aussi, mais il faut que nous prennions du recul par rapport à cela pour pouvoir continuer à s'occuper des autres patients, et espérer leur guérison. Enfin, je vous rappelle que très peu de morts peuvent être donneurs d'organes: il faut être en mort cérébrale; c'est à dire que le cerveau est mort, mais que les autres organes sont maintenus en fonctionnement de façon artificielle (la respiration artificielle suffit puisque le coeur n'a pas besoin d'influx nerveux cérébral pour fonctionner et que la respiration est un phénomène qui peut être pallié de façon purement mécanique). La mort cérébrale est un état qui survient à la suite en général d'un coma profond plus ou moins prolongé. Ainsi, si vous mourrez chez vous d'une crise cardiaque, ou d'une maladie quelconque, vos organes ne pourront pas être prélevés. |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Citation:J'aime bien la formulation de la question. Genre, je ne peux me faire une idée que sur ce que j'ai réellement vu, comme si les opération d'organe étaient des scènes publiques ! Oui, j'ai entendu des témoignages affreux de jeunes filles ou jeunes hommes qui ont été vidés de leurs organes quand la famille permettait qu'un seul soit retiré. J'en ai déjà parlé. Aucune garantie du respect dû à ma dépouille. Quant aux témoignages sur le net... depuis quand les morts témoignent-ils ? Mais je trouve des témoignages de médecins ayant préleves des organes sans permissions, de trafic d'organes, d'enfants vendus dans le seul but d'être des réservoirs à organes (ok, ça pas en France), et d'autres choses atroces comme ça. Alors ne me dit pas que les abus n'existent pas et que j'ai toutes les garanties. Ce n'est pas vrai. Citation:Ah oui, donc ça n'existe pas.... mouarf ! [ Ce Message a été édité par: Zebre le 09-09-2007 à 23:52 ] |
Polydamas Membre familier
Nous a rejoints le : 08 Août 2007 Messages : 461 |
Ah oui, donc ça n'existe pas.... mouarf !
Que je sache, on ne parle pas de cas exceptionnels, et choquants, on parle en général. Et de ce point de vue là, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup à dire. Si tu ne veux pas donner des organes parceque tu considères qu'il y a un risque que tes organes se retrouvent n'importe où, parceque tu ne fais pas confiance aux soignants, c'est ton droit. Mais ils seront incapables de te donner des garanties. Il faudrait que des proches ne perdent pas de vue ton corps pendant toute la durée du prélevement jusqu'à la morgue. Ça me parait difficile. C'est faux: même si nous appelons pafois entre nous les patients par leur numéro de lit Heureux de te l'entendre dire, mais pour ce que j'en ai vu, et mes proches également, ce n'est pas partout pareil. Ça ne veut pas dire que l'on n'a pas été bien soigné, c'est un autre problème. Reste que les chirurgiens ne sont pas les personnes que l'on voit le plus souvent dans ce cadre d'opérations. Mais il est hors de question que je reproche à quelqu'un qui, pour des riasons d'efficacité, de raccourcis, préférera m'appeler par ma pathologie plutôt que par mon nom. Je ne trouve pas cela anormal. Cela nous affecte aussi, mais il faut que nous prennions du recul par rapport à cela pour pouvoir continuer à s'occuper des autres patients, et espérer leur guérison. Votre métier est clairement l'un des plus difficiles et l'un des moins reconnus qui soient, personne n'en doute. Enfin, je vous rappelle que très peu de morts peuvent être donneurs d'organes: C'est là tout le problème. Quand donc un mort est-il mort ? Sachant que la mort cérébrale n'implique pas la mort du corps, c'est là, en ce qui me concerne, le problème le plus difficile, quand est-il possible de prélever, d'autant que la définition de la mort elle-même pose problème ? depuis quand les morts témoignent-ils ? Je n'ai pas pour habitude de remettre en cause la parole des praticiens qu'ils soient sur Internet ou ailleurs. C'est peut-être naïf, mais si des médecins et des chirurgiens me garantissent le respect de la dépouille, ça me suffit. J'en ai déjà parlé. Ça m'a échappé. Etait-ce sur ce fil ? Alors ne me dit pas que les abus n'existent pas et que j'ai toutes les garanties. En France, j'ai l'impression que si. Je dis bien que c'est une impression, aucunement une certitude. |
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