Oryx, est ce que ca peut être extrait de "mon pays me fait mal?" (Brasillach) Rien pour contrôler sous la main!
Oserais-je t'avouer que je me disais bien que s'il y en avait un[e] qui trouverait, ce serait toi ? ( pour les autres...)
Mon pays m'a fait mal par ses routes trop pleines,
Par ses enfants jetés sous les aigles de sang,
Par ses soldats tirant dans des déroutes vaines,
Et par le ciel de juin sous le soleil brûlant.
Mon pays m'a fait mal sous les sombres années,
Par les serments jurés que l'on ne tenait pas,
Par son harassement et par sa destinée,
Et par les lourds fardeaux qui pesaient sur ses pas.
Mon pays m'a fait mal par tous ses doubles jeux,
Par l'océan ouvert aux noirs vaisseaux chargés,
Par ses marins tombés pour appaiser les dieux,
Par ses liens tranchés d'un ciseau trop léger.
Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,
Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,
Ses prisonniers parqués entre les barbelés,
Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.
Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,
Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,
Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,
Sous les carcans de fer dont il était lié.
Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse
Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,
Perdant son jeune sang pour tenir les promesses
Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants.
Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées
Par ses fusils levés à l'épaule des frères,
Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées
Le prix des reniements au plus juste salaire.
Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,
Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,
Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,
Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ?
Citation: Le 2006-02-09 10:48, Manège a écrit
Oryx : C'est de moi, la calomnie ? J'en suis désolé, car je pensais sincèrement ce que j'ai dit... Moi-même, avant d'entrer en kh... (Vara tibi kh... ) je n'avais jamais entendu ce nom décadent mais sublime de Laforgue. Oui, j'ai honte !
Tu n'as pas à avoir honte. J'ai recopié ici le texte d'un DS d'hypo... (je te bats ), mais ne me souviens pas avoir rencontré Laforgue auparavant.
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TaguanCdL
Pétauriste
Mer : Gabier Nous a rejoints le : 09 Janv 2005 Messages : 3 010 Réside à : Antibes
Taguan : Michel de Montaigne, Essais, chapitre XXXVII :
Citation:Quiconque en discerne la beauté d'une vue ferme et rassise, il ne la voit pas, non plus que la splendeur d'un éclair. Elle ne pratique point notre jugement ; elle le ravit et ravage. La fureur qui époinçonne celui qui la sait pénétrer, fier encore un tiers à la lui ouïr traiter et réciter ; comme l'aimant non seulement attire une aiguille, mais infond encore en celle sa faculté d'en attirer d'autres. Et il se voit plus clairement aux théâtres, que l'inspiration sacrée des muses, ayant premièrement agité le poète à la colère, au deuil, à la haine ; et hors de soi où elles veulent, frappe encore par le poète l'acteur, et par l'acteur consécutivement tout un peuple. C'est l'enfilure de nos aiguilles, suspendues l'une de l'autre. Dès ma première enfance, la poésie a eu cela, de me transpercer et transporter. Mais ce ressentiment bien vif qui est naturellement en moi, a été diversement manié par diversité de formes, non tant plus hautes et plus basses (car c'étaient toujours des plus hautes en chaque espèce) comme différentes en couleur : premièrement une fluidité gaie et ingénieuse ; depuis une subtilité aiguë et relevée ; enfin une. force mûre et constante.
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CASTORE
Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest