Citation:Je me ferai savant en la philosophie
En la mathématique et médecine aussi :
Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie :
Du luth et du pinceau, j’ébatterai ma vie,
De l’escrime et du bal. Je discourai ainsi,
Et me vantais en moi d’apprendre tout ceci.
Quand je changeai la France au séjour d’Italie.
O beaux discours humains ! Je suis venu si loin,
Pour m’enrichir d’ennui, de vieillesse et de soin,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon âge.
Ainsi le marinier souvent pour tout trésor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or,
Ayant fait, comme moi, un malheureux voyage.
Castore : René-Guy Cadoux, les Fusillés de Chateaubriant.
Citation:Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d'étonnements pour leur épaule
Qui est un monument d'amour
Ils n'ont pas de recommandations à se faire
Parce qu'ils ne se quitteront jamais plus
L'un d'eux pense à un petit village
Où il allait à l'école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n'entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.
Alors, et la mienne, bande de ?
211
 
koala blasé
Joyeux membre
Scène : Décorateur Nous a rejoints le : 14 Janv 2006 Messages : 252 Réside à : Lyon
bon akela t'as de la chance: j'ais etudié un truc ressemblant enormement a ça l'année derniere (je suis tombé dessus en devoir)
le chevalier de la charette de chrétien de troyes
212
 
CASTORE
Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest
Pour ma citation, il s'agit effectivement du Chevalier de la Charette de Chrétien de Troyes (113? + 1183).
Allez, une autre, dans un autre style :
Citation:Follavoine. - Les Hébrides?... Vous ne savez pas où c'est?
Rose, ahurie. - Les Hébrides?
Follavoine. - Oui.
Rose. - Ah! non!... non!... (Comme pour se justifier.) C'est pas moi qui range ici!... c'est Madame.
218
 
CASTORE
Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest
Raté, cher ami-Akela, ces paroles ne sont pas issues de la vox populi, mais ont au moins deux auteurs recensés par la littérature! (et pas des auteurs obscurs)
Cp : oui, c'est une des réponses possibles, (mais pas la mienne, surtout si tu ne précises pas l'auteur!)
223
 
koala blasé
Joyeux membre
Scène : Décorateur Nous a rejoints le : 14 Janv 2006 Messages : 252 Réside à : Lyon
Effectivement, Castore, milles z'excuses : ce chant traditionnel a été écrit par Gabriel Bataille (vers 1575 + 1630).
Il a été interprété par Tri Yann, si c'est ce que tu veux entendre.
Et je persiste à dire que ce n'est plus de la littérature, à ce niveau, il y a un fuseau similaire pour les chants.
Citation:Qui veut chasser une migraine
N'a qu'à boire toujours du bon
Et maintenir la table pleine
De cervelas et de jambon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Le vin goûté à ce bon père
Qui s'en rendit si bon garçon
Nous fait discours tout sans grammaire
Et nous rend savant sans leçon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Loth, buvant dans une taverne
De ses filles enfla le sein
Montrant qu'un sirop de taverne
Passe celui d'un médecin
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Buvons donc tous à la bonne heure
Pour nous émouvoir le rognon
Et que celui d'entre nous meurt
Qui dédira son compagnon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
225
 
Akela NDE
Akela
Nous a rejoints le : 01 Avr 2005 Messages : 4 922 Réside à : Dijon
Oryx, est ce que ca peut être extrait de "mon pays me fait mal?" (Brasillach) Rien pour contrôler sous la main!
Oserais-je t'avouer que je me disais bien que s'il y en avait un[e] qui trouverait, ce serait toi ? ( pour les autres...)
Mon pays m'a fait mal par ses routes trop pleines,
Par ses enfants jetés sous les aigles de sang,
Par ses soldats tirant dans des déroutes vaines,
Et par le ciel de juin sous le soleil brûlant.
Mon pays m'a fait mal sous les sombres années,
Par les serments jurés que l'on ne tenait pas,
Par son harassement et par sa destinée,
Et par les lourds fardeaux qui pesaient sur ses pas.
Mon pays m'a fait mal par tous ses doubles jeux,
Par l'océan ouvert aux noirs vaisseaux chargés,
Par ses marins tombés pour appaiser les dieux,
Par ses liens tranchés d'un ciseau trop léger.
Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,
Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,
Ses prisonniers parqués entre les barbelés,
Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.
Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,
Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,
Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,
Sous les carcans de fer dont il était lié.
Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse
Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,
Perdant son jeune sang pour tenir les promesses
Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants.
Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées
Par ses fusils levés à l'épaule des frères,
Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées
Le prix des reniements au plus juste salaire.
Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,
Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,
Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,
Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ?
Citation: Le 2006-02-09 10:48, Manège a écrit
Oryx : C'est de moi, la calomnie ? J'en suis désolé, car je pensais sincèrement ce que j'ai dit... Moi-même, avant d'entrer en kh... (Vara tibi kh... ) je n'avais jamais entendu ce nom décadent mais sublime de Laforgue. Oui, j'ai honte !
Tu n'as pas à avoir honte. J'ai recopié ici le texte d'un DS d'hypo... (je te bats ), mais ne me souviens pas avoir rencontré Laforgue auparavant.
227
 
TaguanCdL
Pétauriste
Mer : Gabier Nous a rejoints le : 09 Janv 2005 Messages : 3 010 Réside à : Antibes
Taguan : Michel de Montaigne, Essais, chapitre XXXVII :
Citation:Quiconque en discerne la beauté d'une vue ferme et rassise, il ne la voit pas, non plus que la splendeur d'un éclair. Elle ne pratique point notre jugement ; elle le ravit et ravage. La fureur qui époinçonne celui qui la sait pénétrer, fier encore un tiers à la lui ouïr traiter et réciter ; comme l'aimant non seulement attire une aiguille, mais infond encore en celle sa faculté d'en attirer d'autres. Et il se voit plus clairement aux théâtres, que l'inspiration sacrée des muses, ayant premièrement agité le poète à la colère, au deuil, à la haine ; et hors de soi où elles veulent, frappe encore par le poète l'acteur, et par l'acteur consécutivement tout un peuple. C'est l'enfilure de nos aiguilles, suspendues l'une de l'autre. Dès ma première enfance, la poésie a eu cela, de me transpercer et transporter. Mais ce ressentiment bien vif qui est naturellement en moi, a été diversement manié par diversité de formes, non tant plus hautes et plus basses (car c'étaient toujours des plus hautes en chaque espèce) comme différentes en couleur : premièrement une fluidité gaie et ingénieuse ; depuis une subtilité aiguë et relevée ; enfin une. force mûre et constante.
230
 
CASTORE
Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest