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Redorer un blason
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Dingo
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Nous a rejoints le : 21 Juin 2008
Messages : 6 856
Patientez...

Af' quand tu dis:
Citation:
Le mieux serait que tu recopies et continues ton histoire sur un fil à part pour permettre à ceux qui veulent de la commenter, l'améliorer...


tu n'as pas l'impression de jouer un peu à "pousse toi de là que je m'y mette" sifflote : je trouve que ce n'est ni élégant, ni courtois pour le coup hé hé !. C'est à toi venu sur le fuseau un peu plus tard d'ouvrir un fuseau parallèle, de proposer ton scénar à la lecture et à la critique. Bien sur que le fuseau a été ouvert par chevreuil, mais il en a été absent trèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps jusqu'à ce que Sem le réactive et propose enfin quelque chose de concret, -le concret;c'est une des qualité du scout- il ne se l'est pas approprié; il l'a fait vivre.
Alors oui apparemment nous sommes quelques uns attaché à lire ce qu'il propose. Pour ma part je serais gourmand d'une autre proposition, pour pouvoir choisir et donner mon avis, mais en parallèle, pour qu'elle ne vienne pas se superposer "tardivement" ou rejette la précédente aux orties sans concertation des lecteurs. Or Af' le loup tu sais aussi bien que moi que la période est une période de latence peu de monde est derrière son écran actuellement. Alors prépare ton truc et met le nous en ligne sur un fuseau "Redorer un blason bis", enfin si tu le veux bien et si tu es aussi bon joueur que Sem.
213
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sems
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Nous a rejoints le : 09 Avr 2009
Messages : 117
Patientez...

Bonjour, af’ le loup
Je ne vais pas commenter ton dernier poste, je préfère aller de l’avant.
Qu’est ce qui nous rapproche ?
Si je ne me trompe pas, c’est quand même la réalisation d’un film, issu de l’idée de Chevreuil et comme je l’ai déjà dit, qu’importe l’histoire, qu’importe qui l’écrit.
Moi, je posterais plus tard, l’histoire achevée donc tu peux utiliser sans souci ce fuseau.
Malgré tes impressions, je suis content qu’un autre scénario soit proposé et si je peux aider je le ferai sincèrement.
Bonne continuation.
214
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Af' Le Loup
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Nous a rejoints le : 03 Juil 2004
Messages : 3 870

Réside à : 92 et ... 29
Patientez...

Citation:
Le 2009-08-03 00:18:00, AndreRaider a écrit :

hello, Sems et Af'
Je ne vais pas m'immiscer maintenant dans le débat de fond, mais donner mon point de vue sous l'angle méthode.

Il me semble que la maniére de gérer des scénarios différents présentés par des rédacteurs concurrents est de créer des fuseaux distincts, dans lesquels chacun pourra participer et s'exprimer.
Il est même trés recommandé que tout le monde puisse participer et s'impliquer.

Par contre, de maniére périodique, il faut faire le point sur les avancées de chaque scénario.
Cette méthode reprendrait en fait l'idée déjà mentionnée par Dingo

Qu'en pensez vous ?

C'est bien ce que je souhaite. Je n'ai fait que poster une idée de scénario et n'ai pas l'intention de la développer ici. Ce n'est qu'une base de travail éventuelle. Mon idée de polar qui n'a rien d'exceptionnel ne vise qu'à montrer qu'on peut partir d'un sujet simple et le rendre original en introduisant le scoutisme. Si je devais écrire des chapitres entiers, je créerais un nouveau fuseau évidemment.

Dingo, je n'ai pas l'impression de jouer à "pousse-toi là que je m'y mette". C'est justement parce que j'ai lu tout le fuseau - et pas seulement les proses de Sems - que je me permets de donner des idées nouvelles parce qu'a ma connaissance rien n'est encore figé. Y-a-t-il une date limite pour écrire une réflexion? A-t-on déjà constitué une équipe de travail? validé définitivement le sujet proposé par Sems? Et qui décide quoi? Il me semble qu'en général c'est l'initiateur du fuseau ou un modérateur qui en cas de désaccord a autorité sur le débat, non? Trouves-tu élégant d'évoquer l'absence de Chevreuil pour s'approprier le sujet? Au nom de quelle logique?

Je te remercie Sems d'être content de voir apparaître de nouveaux sujets. Sache que si je propose que tu crées un fuseau spécialement pour ton histoire c'est justement pour qu'elle soit plus facile à suivre et que les différents commentaires ou réactions portant plus généralement sur le projet de film ne viennent pas compliquer la lecture. Et si je préfère qu'on garde ce fuseau pour étudier les nouvelles idées c'est en pensant à ceux qui prennent -comme moi- la discussion en cours. Je suis étonné comme toi du peu de propositions depuis que tu as commencé ton histoire. Peut-être parce qu'elle est si super-intéressante qu'on n'a rien à redire ni à proposer, mais peut-être aussi parce qu'elle nous barbe mais qu'en proposant autre chose, on a peur de déranger ou de se faire rembarrer (comme moi) parce qu'il serait trop tard pour intervenir.

Je n'ai pas envie d'utiliser ce fuseau pour écrire des scénarios, j'aimerais qu'on le garde plutôt pour étudier les différentes idées tant qu'on ne sera pas fixé définitivement sur une histoire. Si tu préfères continuer ton histoire ici, je n'insiste pas et m'en tiendrai à commenter uniquement ton scénario sans aucune difficulté. Seulement par respect pour tous les lecteurs, je souhaite que ce soit plutôt un modérateur ou l'initiateur du fuseau qui en soit l'arbitre.

Voilà j'espère qu'il n'y a pas de malentendu entre nous. C'est mon dernier mot Jean-Pierre. FSS!

Af'
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sems
Membre actif

Nous a rejoints le : 09 Avr 2009
Messages : 117
1
Patientez...

J’ai un peu de mal à imaginer des membres de ce forum, de ce fuseau, avoir peur de s’exprimer. En ce qui me concerne, je n’ai jamais remballé quiconque et si des personnes se sont senties agressées par mes écrits, cela n’a jamais été volontaire.

Maintenant, je prends des gants.

Pour en revenir au projet et dans un souci d’apaisement, j’étais prêt à changer de méthode (poster l’ histoire terminée), de façon à permettre l’expression d’un autre projet. L’initiateur de cette nouvelle idée, a choisi d’ouvrir un autre fuseau. Donc, sauf avis contraire de votre part, je m’en tiendrais à ce qui s’est fait jusqu’à maintenant, car j’ai le sentiment que ce fuseau vit un peu grâce à cette méthode et si je me trompe il faut le dire.
Je rappelle que j’attends vos observations, vos critiques, vos idées et si vous pensez que les explications que je donne sont insuffisantes , il ne faut pas hésiter à en demander d’avantage. Si ma présence et par trop envahissante et empêche l’expression d’autres personnes, il ne faut pas non plus hésiter à me le dire, j’interviendrais moins souvent. Ce n’est pas un problème.

Petit rappel du résumé de l’histoire.
Damian est scout mais ces derniers temps il a fait de grosses erreurs et Il a tourné le dos à Dieu. Yanns va l’aider à comprendre ce qui c’est passé et Damian décide de retrouver sa dignité et son honneur perdu. Il va être confronté à des situations difficiles qui vont lui permettre de grandir et dans sa quête il va rencontrer des jeunes de son âge également perdu, qu’il va entraîner avec lui. L’ équipe sera composée de cinq garçons et d’une fille. Très vite ils ne deviendront pas des amis mais plus que cela , ils ne deviendront pas frère et sœur, mais plus que cela. C’est la fraternité. Ensemble ils vont réaliser des choses, toujours dans le sens d’aider son prochain. Ils vont rencontrer souvent des scouts qui toujours les invitent à les rejoindre, mais si Damian ne se sent pas encore prêt, ses amis encore moins car ils ne connaissent rien au scoutisme. Pourtant, invité par une troupe, les événements vont obliger cette « fratrie » à faire un choix.

Si ça ne convient pas, il faut le dire car, c’est un peu vrai que j’attendais des critiques, des observations, plus sur le fond que sur la forme. En effet, je me suis attaché à ce que j’ai pu comprendre, de l’esprit avec lequel, Chevreuil, souhaitait que se déroule le film. Mais là aussi j’ai pu me tromper.
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sems
Membre actif

Nous a rejoints le : 09 Avr 2009
Messages : 117
Patientez...

Suite

C’est mardi que Jean-Denis m’aborde, l’air un peu catastrophé.
-Damian, tu fais quoi demain après-midi ?
-A part les devoirs, je n’ai rien de prévu ! Pourquoi ?
-Ecoutes, y a un gars qui vient de déménager à côté de chez moi, il est venu me voir
et m’a demandé de lui faire visiter la ville. Il est plus jeune que nous, je lui donne
douze, treize ans, mais il me semble un peu bizarre !
-Bizarre comment ?
-Je ne sais pas, mais il me met mal à l’aise ! Tu ne veux pas venir avec nous ?
-pourquoi pas !
-Ouf ! Merci.

C’est comme ça que mercredi après-midi je fais la connaissance de Nathan.
Chétif, son visage dénué d’expression. Il ne semble ni
inquiet, ni heureux. Souvent la tête basse, silencieux, c’est à peine s’il ose nous
regarder. J’ai un peu de mal à supporter cette situation, d’autant qu’avec Jean-Denis
on reste silencieux pour que Nathan ne se sente pas mis à l’écart.
À un moment de notre ballade, je décide de brusquer les choses et je me retourne un peu vivement vers Nathan qui marchait dernière nous.Il a levé les bras devant son visage, comme si j’allais le frapper, s’est reculé puis m’a fixé de ses yeux sans expressions.
Cloué. Je suis cloué au sol comme si mes pieds pesaient des tonnes, puis je retrouve
ma voix.
-Ho Nathan, pourquoi tu as peur ? Je ne vais pas te frapper.
Les bras toujours levés, il regarde ses pieds sans répondre.
Je m’approche, il se recule encore un peu, j’insiste et tout près de lui je mets la main
sur son épaule. Il sursaute comme si je l’avais brûlé.
Jean-Denis vient à côté de lui.
-Qu’est ce que tu as ? Pourquoi tu es comme ça ?
-
Enfin il baisse les bras, nous regarde l’un après l’autre avec des larmes dans les yeux, puis,
-Je veux rentrer chez moi !
Le poison du soupçon commence à faire son œuvre dans mon esprit torturé.
La peur, les gestes de défense, l’absence de dialogue, la douleur quand je lui touche l’épaule? C’est quoi ?
Je veux en avoir le cœur net.
Je m’approche encore un peu plus de Nathan et je lui pose ma main entre les
omoplates.
Un cri, puis des sanglots qui lui soulèvent les épaules et il se laisse tout doucement glisser vers le sol.
-Tu veux bien venir avec nous ?
Il relève la tête, regarde Jean-Denis, quêtant une improbable réponse.
Enfin il parle.
-Pour quoi faire ? Et où ?
C’est aussi la question que je me pose. Quoi faire pour l’aider.
-Ecoute, il faudrait que tu nous dises ce qui se passe. Nous, on veut bien t’aider mais?
-Vous pouvez pas!
-Tu a raison, si tu ne nous parles pas ! Moi, je sais que tu as mal au dos? On te... bat ?
L’attente semble durer, durer puis,
-Vous ne direz rien ?
-Je ne sais pas ! Il faudra que tu nous fasses confiance !
Jean-Denis s’accroupit devant lui.
-Allé Nathan, rien ne sera pire, que ce que tu vis actuellement? si Damian a raison !
-Bon d’accord ! C’est vrai !
Depuis quelques minutes j’ai décidé de faire appel à Yanns.
Je sors mon téléphone.
Nathan se redresse.
-Qu’est ce que tu fais ?
-J’appelle mon parrain ! Il va nous aider ! Nous allons aller chez moi ! Ce n’est pas
sur ce bout de trottoir que nous allons discuter ! Il va venir nous prendre avec sa
voiture et ne t’inquiète pas on te ramènera chez toi ! Ca va ?
-Je crois !

Après avoir téléphoné et dans l’attente de Yanns nous restons silencieux. Les regards
pleins d’interrogation entre Jean-Denis et moi se multiplie. Une seule fois Nathan
parlera.
-Je ne ferai rien, qui puisse l’envoyer en prison !
Nouvel échange de regard avec Jean-Denis.

Enfin Mon parrain nous rejoint, nous montons dans la voiture, toujours silencieux.
Yanns ne dit rien, ne pose pas de question, il sait que les explications seront pour plus tard.
Dans le salon, Nathan vient de finir son histoire, qui se résume à un père alcoolique,qui le frappe pour un oui pour un non, quand il a dépassé sa dose d’alcool quotidienne.
Yanns prend alors les choses en main.
-Nathan, j’aimerais que tu enlèves ton sweat ! Tu as peut-être besoin de soins ! Tu veux bien ?
Il ne répond pas, mais se lève et avec difficultés retire son vêtement.
La vue de son dos nous arrache une exclamation de surprise.
Je ?cambronise? la pièce à plusieurs reprises.
Yanns sort pour revenir quelques instants plus tard avec un tube de pommade qu’il commence à passer sur les blessures.
Nathan, a dû mal à réprimer, ses gémissements.
Quand c’est fini,
-Nathan, il ne t’a jamais frappé ailleurs que sur le dos ?
-Non Monsieur !
-Bon ! Allé rhabille-toi ! Maintenant, je dois t’amener voir les gendarmes !
-Ho non Monsieur !je ne veux pas y aller !
- Nathan, écoute-moi ! J’ai deux raisons pour ça ! La première, c’est la loi ! La
Deuxième, imagine toi que je ne fasse rien et qu’il t’arrive quelque chose, un mauvais coup qui entraînerait une blessure grave, ou même pire, comment crois-tu
que je vivrais avec ça ?
-Il ne m'arrivera rien!
-Tu en es sûr ? Honnêtement ?
Il éclate en sanglot, nous regarde, puis regarde Yanns !
-Je ne sais pas Monsieur ! je ne sais pas ! C’est vrai des fois il est comme fou ! Mais je l’aime mon papa ! Je ne veux pas lui faire de mal !
-Nathan, c’est vrai qu’il va avoir des ennuis mais c’est peut-être le seul moyen pour que ton papa se fasse soigner ! Dis- moi, ta maman elle sait qu’il te bat ?
-Ho oui Monsieur ! Même qu’elle essaye de me défendre et elle aussi prend des coups ! Elle à peur de lui ! C’est pour ça qu’elle n’a jamais rien dit !
-Tu vois, en allant voir les gendarmes tu vas aussi aider ta maman !
-J’ai peur ! Ils ne vont plus m’aimer, je vais me retrouver tout seul ! Qu’est ce que je vais faire hein ?
-Attend Nathan ! Chaque chose en son temps? Alors on y va ?
Après une longue hésitation et de gros soupirs.
-Si vous croyez que c’est le mieux !
-C’est le mieux Nathan, crois-moi !
-Bon d’accord !
Ils sont partis tous les deux et avec Jean-Denis nous tombons sur le canapé, épuisés.

Dans le local de la patrouille, Jérôme et ses copains, prépare la sortie du W-E.
Comme à chaque fois, l’enthousiasme et de rigueur.
Qu’est ce qu’on va faire ?
Qu’est ce qu’on va manger ?
Tout le monde vient ?
A quelle heure on part ?
On revient quand ?
On va où ?
Qui nous amène ?
C’est quoi le jeux ?
Les questions fusent et comme d’habitude, Jérôme organise.
Pourtant, pour ceux qui le connaissent bien, il semble tracassé.
Souvent, ils le surprennent à regarder la porte, ou bien, l’air d’être ailleurs, peu se lire dans ses yeux.
S’ils savaient !
Puis subitement il s’exclame !
-Damian !
Un scout.
-Qu’est ce que tu dis, Jérôme ?
-Ho non, excusez-moi ! Je pensais à autre chose.

Yanns rentre seul à la maison. Avec impatience nous attendons ses explications.
Il ne sait pas grand-chose, si ce n’est que Nathan devait voir un médecin, que son père devait être entendu par les gendarmes et que le garçon devrait rapidement rejoindre sa maison.
En ramenant Jean-Denis chez lui, il me promet de prendre des nouvelles de Nathan.

Julien, Rémy et Didier travaillent dur et entre eux, une compétition s’est installée.
C’est à celui qui rattrapera ses cours le plus rapidement posssible. Une nouveauté.
Un professeur après nous avoir donné un devoir est allé parler avec eux. J’ai su un peu plus tard, qu’il se proposait de les aider, s’il en avaient besoin.
C’est vrai qu’ avec mes camarades on fait ce que l’on peut et si ça marche bien dans l’ensemble, on à quand même des difficultés à expliquer certains problèmes, certains
exercices. L’aide d’un prof ne peut qu’être bénéfique et puis nous on est content car on a l’impression que nos efforts sont reconnus?

A midi, je vois Jérôme qui vient vers moi.
Ho non, il ne va pas me relancer. Je suis prêt à lui mettre les points sur les ?I? quand de sa poche il sort une lettre.
-Bonjour Damian ! Tiens ! Lis ça !
Il n’attend pas de réponse et me tend le papier.
Je dépli la feuille et commence à lire.

Je suis là, mon bout de corde à la main. De n’avoir senti l’amour de mon père, de ma mère,
m’a conduit sur ce chemin de nulle part.
La certitude de ma décision est grande,
à personne je n’ais livré mes pensées,
mes copains n’existent plus.
Seul peut-être Julien?Axel?
Enfin je vais trouver un arbre, mon arbre.
A la plus haute branche, mon lien va attacher.
Etranger à mes actes, je n’ais pas peur.
Allé, c’est le moment.
La tête levée, je grimpe sur le bois,
Le nœud me passe au cou.
Je ne veux plus exister, nul ne peut m’y obliger.
Je ne peux, par charité, tenter de vivre.
Pourtant il me reste quelque chose, une rumeur.
Ce n’est pas de conscience, ce n’est pas de peur.
Peut-être un message oublié,
une image trop inaccessible et c’est trop peu.
mon corps alors sans plus se poser de question,
Saute dans le vide.
La corde se tend me supprimant la vie, supprimant ma misère.
Sur mon cou, elle va laisser sa trace
signant ainsi ses aveux.
Est-elle vraiment coupable?
Dans la poche de mon pantalon,
Fouillé par les gendarmes,
Un papier aurait été trouvé
et donné à ma maman.
Sur ce mot que je n’adresse à personne, elle pourra lire,
Je ne meurs pas? Comme un chien, je crève?

Souvent, pendant la lecture, j’ai levé les yeux vers Jérôme, incrédule.
-C’est quoi ça ? C’est dingue ? C’est toi qui a écrit ça ?
-C’est dingue oui ! Non ce n’est pas moi qui l’ai écrit ! Figure toi que j’ai trouvé ce papier mardi dans la poche de mon blouson?
-Tu ne sais pas qui l’a écrit ?
-Non ! A ton avis, ça veut dire quoi ?
-Comme ça, tout de suite, je ne sais pas ! Pourquoi tu m’as fais lire ce papier ?
Et avec un grand sourire,
-Devine !
Alors je décide
-On se voit à la sortie !
-C’est tout ce que j'espérais ! Merci.
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Af' Le Loup
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Messages : 3 870

Réside à : 92 et ... 29
1
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Ouf ! Bonsoir Sems, après avoir lu plus attentivement ton histoire (sauf les deux derniers posts), j’aimerais faire quelques remarques. Pardon pour ma franchise.

- Début de l'histoire - Quand un gamin se blesse et qu’un adulte vient le secourir, à mon avis l’urgence et la douleur ne leur permettent pas d’avoir une conversation aussi facile. La situation ne laisse pas trop la place à l’ergotage, l’autorité et la force de l’adulte devrait suffire à s’imposer. Soit dit en passant, je suppose que Yanns n’a pas fait de secourisme parce qu’il aurait eu au moins le souci d’appeler le 112 avant de conduire la victime à l’hôpital. Admettons qu’il n’ait pas le téléphone, mais ce détail devrait être précisé.

- Qu’un pauvre gosse comme Damian qui a fait d’aussi graves bêtises et fugué puisse parler aussi rapidement avec un inconnu n’est pas du tout naturel, d’autant qu’il est blessé et sans doute pas fier. A son âge, dans sa situation, le plus vraisemblable est qu’il se montre farouche comme un animal craintif et s’enferme dans le mutisme. Là tu nous le fais parler trop facilement. Il faut du temps avant que la communication s’établisse, et encore plus pour l’apprivoisement. Ce n’est pas crédible.

- A l’hôpital, personne ne demande qui est Yanns, personne ne s’interroge sur l’origine des blessures de Damian. Quand un mineur se présente avec des vêtements probablement déchirés et mouillés et une fracture au poignet, la moindre des choses c’est de contacter ses parents et prendre son adresse... L’attitude du personnel de l’hôpital est plus que légère, elle est irresponsable. Pareil pour Yanns. On n’emmène pas un mineur chez soi comme ça sans prévenir au moins la police ou la DDASS puisque l’enfant refuse de donner le numéro de ses parents ou grands-parents en l’occurrence. C’est grave là. Du coup on est en droit de s’interroger sur la moralité du bon Samaritain.

- La guérison de Damian est trop rapide et facile. Il a traversé une épreuve terrible, il a vécu une descente aux enfers. A mon avis sa reconstruction mérite que tu t’étendes beaucoup plus.

- Je rejoins plusieurs forumeurs qui trouvent que les dialogues ne sont pas du tout naturels. Ça sonne faux déjà en mode écrit, et a fortiori en mode parlé. Je doute que tu puisses en tournage faire tenir ce langage à des scouts avec naturel. Le langage est franchement trop décalé par rapport à la violence supposée. Sans utiliser le vocabulaire «trash» (et donner le mauvais exemple), évite au moins de faire trop de phrases construites quand tu fais parler les ado. Par exemple «je m’appelle Jean-Denis» peut être remplacé par «moi, c’est Jean-Denis» et en réponse au lieu de «bonjour, je suis Damian», un simple «Damian» peut suffire.

- S’agissant de la conversion des «perturbateurs» qui se mettent à bosser, là tu donnes carrément dans l’utopie. Ce n’est pas un ado qui se laissant tabasser pourrait arriver à convaincre les «terreurs». Il faut qu’il puisse s’imposer à un moment ou un autre, par la force ou par l’intelligence (genre un piège astucieux qui ridiculiserait les trois types...). Et de toute façon quand un ado se fait battre comme ça soit il s’écrase, soit il se révolte par la vengeance. Il n’a ni la maturité ni la force de caractère suffisantes pour mener un tel combat moral. A supposer qu’un tel miracle puisse se produire, le public ne marche pas. C’est peut-être primaire comme schéma, mais avant que les emm...eurs ne se mettent à vouloir bosser, il faut au moins qu’ils reçoivent une leçon et apprennent qui est le maître, le caïd.

- Quant à l’attitude du proviseur face aux blessures visibles de Damian, elle est aussi irresponsable. Comment peut-on être aussi indifférent et laisser l’ado «gérer» seul sa douleur? Attention, c’est très grave.

D’une façon générale, ton histoire est intéressante et je comprends qu’on ait envie de la lire, mais il y a trop d’invraisemblances et de situations fantaisistes pour qu’on puisse l’exploiter d’une façon ou d’une autre. J’ai l’impression de lire un conte de fées. C'est limite «Joséphine ange gardien» en moins drôle. Pouf! un coup de baguette et tu sauves le monde. Ceci dit pourquoi pas? Mais dans ce cas allons jusqu’au bout de la logique et faisons carrément un film idéaliste, exaltant et lyrique à souhait.

J’espère que ces critiques ne t’ont pas découragé, elles n’enlèvent rien à ton mérite. Seulement je ne voudrais pas que tu t’investisses naïvement alors que l’histoire ne tient pas (encore) debout. Mais tu n’as pas travaillé en vain. Le déroulement actuel de l'histoire peut être conservé, mais il faudrait améliorer le scénario. Commençons par être plus exigeants quant à la vraisemblance à tous les niveaux. N’hésite pas à te documenter même pour les détails qui paraissent insignifiants. Et ne laisse rien au hasard. Tout doit être justifié, même le choix des noms ou des prénoms. Ils doivent nous apprendre quelque chose ou nous laisser une impression sur les personnages. N’oublie pas non plus qu’un spectateur a toujours besoin de s’identifier au héros à un moment ou un autre. Aussi fais attention au choix du prénom. «Damian», ça te plaît peut-être, mais c’est à mon avis trop sophistiqué. Qui s’y reconnaîtrait? Et puis rappelle-toi qu’on est dans la perspective du langage oral. Donc pour un prénom qui va être sans doute répété plusieurs fois durant le film la sonorité est importante. Enfin, n'oublie pas l'humour.

Bon courage pour la suite.

Af’

P.S. Je ne crois pas que tu aies agressé qui que ce soit ici. Quant à la peur de s'exprimer c'est plutôt de l'ordre de la délicatesse. Tu es si bien parti qu'on a des scrupules à couper ton élan (sauf moi apparemment).
Grand sourire
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sems
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Af’ le loup
Merci.
Dans les grandes lignes, tu as raison et pour être honnête, j’aurais aimé que ce post soit le premier, hormis le fait que tu as une nouvelle idée.

Ton post est constructif.

tes remarques, tes critiques ne peuvent que nous aider à faire avancer le projet.
Je suis bien conscient d’une certaine ?irréalité? de certaines situations. Je rappelle simplement, que je ne suis pas un écrivain, que j’ai pleins de lacunes et même si j’ai le canevas de l’histoire, j’écris au jour le jour ce qui n’est pas le scénario, mais un fil possible pour le réaliser.

Avec au moins Naouma, nous sommes bien conscients que le scénario nécessitera des rencontres pour l’élaborer, pour le finaliser, quelle que soit l’histoire. Tout peut changer également en fonction des moyens dont nous disposerons pour la réalisation et c’est un paramètre que je ne maîtrise pas actuellement et sur lequel il faudra bien sûr réfléchir.

Maintenant on peut aussi réfléchir sur le bien fondé, de créer un fuseau ? scénario?, mais pour cela, il me semble nécessaire que le choix de l’histoire soit établi, à moins de faires un fuseau scénario, scénario bis, scénario ter?

Parallèlement à ton idée et si tu en as envie, tu peux peut-être essayer de gommer les invraisemblances de cette histoire, dans le but de la rendre plus crédible. Comme j’ai déjà dit, cette histoire ne m’appartient pas, elle peut-être modifiée, transformée.

Mon élan est intact. Je terminerai cette histoire, ne serait-ce que par respect des personnes, qui semble prendre un certain plaisir à lire ce fuseau.
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Af' Le Loup
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Réside à : 92 et ... 29
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Tu sais, mon idée encore une fois n'a rien de génial. Si j'ai pensé au polar, c'est pour plusieurs raisons:
-Ça se vend bien (au moins en littérature).
-C'est relativement simple, accessible aux jeunes et au grand public. La mise en scène est moins compliquée quand c'est de l'action (exige moins de subtilité dans le jeu des acteurs).
-Vu que le polar est un style très prisé, le spectateur ne fera la différence que sur l'originalité: le scoutisme.
Bref des considérations bien terre-à-terre, mais qui peuvent décider de la réussite ou de l'échec du projet.
Mais le polar n'est pas le seul style qui présente ces avantages.


Revenons à ton scénaro.

Ton histoire commence bien. Dès le début elle retient l'attention. Ça c'est génial. On sent qu'il y a un danger, de la tension... Par contre ensuite il ne faut pas laisser le rythme retomber avec des dialogues trop "écrits". Entre le sauvetage et l'hôpital, à mon avis tu devrais rester dans le rythme de l'action. Le danger est toujours là et Damian doit rester sur ses gardes. Il se laisse sauver parce qu'il ne voit pas de meilleure issue, mais il doit rester méfiant. Fais parler Yanns si tu veux. Il est normal qu'il pose des questions, mais pour Damian qui est quand même blessé je verrais plutôt le repli sur soi.

Ensuite premier passage délicat: l'hôpital. Là on se retrouve avec de nouveaux témoins. A priori Damian est coincé. Il faut donc trouver un moyen de justifier sa sortie. Je te propose ceci.

On peut dire par exemple que le personnel de l'hôpital demande les renseignements techniques habituels à Damian (nom prénom adresse...). Et comme Damian est résolument silencieux (ce qui est compréhensible), on interroge Yanns qui n'en sait pas plus et décrit simplement ce qu'il a vu.

Alors qu'on allait prévenir la DDASS ou la police -ce que Yanns approuve naturellement avec bon sens-, Damian sans surveillance disparaît (après avoir feint d'aller aux toilettes...). Stupeur générale!

Une fois sorti de l'hosto, Yanns reprend le volant. Comme par hasard en conduisant après un bonne demi-heure, il découvre Damian caché dans sa voiture. Comme il est sur une route isolée, il ne peut pas s'arrêter avant la prochaine agglomération. Yanns un peu affolé gronde le petit et dit qu'il va le remettre aux autorités. Rien de plus normal.

Mis devant la menace imminente d'être "livré" à la DDASS, Damian sort de son silence. Il n'a plus le choix. Et c'est seulement à ce moment que les premiers mots sont échangés. Mais ne va pas trop vite en faisant de longues phrases. Plutôt des dialogues éclair. Pense au rythme.

Ensuite, on peut raccrocher le wagon à ton histoire. Mais n'oublie pas qu'en hébergeant l'enfant chez lui, Yanns est dans la clandestinité. Damian est probablement recherché par la police et l'hôpital a les coordonnées de Yanns. Aussi veille à préciser les détails qui rendent crédible une telle situation. Si tu veux décrire Yanns comme un scout responsable, il doit être irréprochable par rapport à la sécurité et la protection des mineurs. Et dans ce cas, il faudrait qu'il s'explique à la police et obtienne la garde de l'enfant (il faut donc te renseigner sur la procédure). Sinon tu dois tenir compte que ce qu'il fait est peut-être charitable mais illicite.

Ensuite chez Yanns, il faut rester dans l'idée que le dialogue est naturellement difficile avec Damian. Celui-ci dans un premier temps (plusieurs jours voire plusieurs semaines) ne doit parler que s'il n'a pas le choix (sous l'ultimatum de Yanns...). C'est une période d'apprivoisement voire de dressage. Ton personnage actuel manque de rudesse. On voit mal comment il a pu traverser les épreuves de la vie. Donne-lui de l'animalité: la peur, l'agressivité... Cette dureté va d'ailleurs forger son caractère et lui permettre d'encaisser les futures violences du trio terrible de l'école. Ainsi tu justifies déjà la force morale qui permettra à Damian d'entraîner les cancres à bosser.

Fais comme tu sens, mais à mon avis "Damian" n'est pas un prénom assez viril pour ton personnage. Ça sonne "nian nian"... C'est un peu mou. Bref, si tu peux, essaie de lui trouver un prénom avec des consonnes un peu plus dures. Pareil pour Yanns. Pense aussi aux noms de famille. Si tu t'en dispenses il faudra gérer.

Af'
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Je viens de faire un copier/coller, de tes remarques et j’ai bien l’intention d’en tenir compte, dans la perspective d’un choix, pour élaborer un scénario à partir de cette histoire. Si c’est le cas, j’ose espérer sincèrement ta participation.

Maintenant, je ne me crois pas capable, de modifier ma façon d’écrire. Je laisse aller mes doigts sur le clavier et c’est tout. C’est la première fois que j’écris un truc et je n’ai aucune formation qui me permettrait d’améliorer mon écriture, tant dans la construction que dans le souci du détail et crois-moi, ce n’est pas de la mauvaise volonté, ou le refus de changement.

Je viens de réaliser, que mon incompétence, amènera un surcroît de travail, si nous devons scénariser cette histoire.
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Af' Le Loup
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Il n'est pas nécessaire de changer ta façon d'écrire. Quant aux détails, tu n'as pas besoin de faire une description minutieuse de tout (une vraie manie chez Flaubert), mais simplement veiller à ce que ça tienne debout. Évidemment avec un plan général de l'histoire ce serait plus facile de réfléchir. Mais bon, on fait ce qu'on peut.

Je te propose une méthode. Puisque tu optes pour l'écriture spontanée si j'ai bien compris, rédige un chapitre (ou une scène) et relis-le. Mets-toi à la place du spectateur et essaie d'imaginer les questions qu'il se poserait. Comme ça tu prendras un peu de recul avant de continuer. Pour l'instant ton histoire n'est pas encore très crédible mais on peut la rattraper à certains endroits sans que tu aies besoin de reprendre à zéro.

C'est un peu compliqué de procéder comme on le fait actuellement. Comme tu sais écrire vite, je pense qu'il serait bon que tu termines l'histoire rapidement (d'autant que les lecteurs sont impatients). Essaie de faire court pour aboutir assez tôt même si tu raccourcis les dialogues (on pourra les étoffer plus tard). Comme ça on aura l'ensemble de l'histoire et il sera plus facile de la retravailler, de développer les chapitres en entrant dans les détails... Mais il est important qu'on ait la structure.

Vu que je suis pratiquement le seul à réagir en ce moment et que je vais m'absenter pour 15 jours, je te propose de continuer à écrire ton histoire en essayant de la finir d'ici la fin du mois, sans chercher un résultat parfait (et t'épuiser inutilement) mais surtout à aboutir rapidement pour donner une matière à travailler. Ensuite, on pourra lire l'histoire dans son ensemble et corriger, retirer ou ajouter des passages pour consolider le tout.

Bon été.

Af'

[ Ce Message a été édité par: Af' Le Loup le 04-08-2009 à 17:09 ]
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C’est bien comme ça que je voyais les choses. Écrire l’histoire, puis lors de la rédaction du scénario, apporter les modifications nécessaires, tout en conservant l’esprit dans lequel l’histoire a été écrite.
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SUITE

Pourquoi cette proposition ? Depuis que je connais Yanns, j’ai l’impression d’attirer les ennuis.
D’abord le trio, puis Nathan et maintenant cette lettre. Heureusement Jean-Denis?
Pourtant, je ne regrette pas. Je réalise que je m’oublie, que j’oublie un peu ma misère, mes fantômes, ma souffrance.

L’après-midi s’éternise. J’ai la tête un peu ailleurs et en regardant ma montre, je peste contre la lenteur, du temps qui passe.

-Je ne sais pas quoi faire !
Les premiers mots de Jérôme, quand enfin, je le retrouve à la fin des cours.
Un instant, je me remémore un peu, les termes de cette lettre, et sans trop y croire,
-A ton avis, ça peut-être une plaisanterie ?
-Je ne crois pas ! Tout aujourd’hui, j’ai été attentif à ce qui se passait et je n’ai rien vu de particulier. Un, ou des plaisantins, auraient cherché une réaction de ma part, enfin, c’est ce que je pense !
-Un appel au secours ?
-Peut-être, mais comment savoir ? Et puis, pourquoi moi ?
-Je ne sais pas ! Tu n’as vraiment rien remarqué ? Pas vu une personne qui te tournait un peu autour, qui te regardait bizarrement ?
-Non, je te dis ! Rien de rien !
-Et tu es sur, que c’est quelqu’un du collège ?
- Tout ce que je sais, c’est qu’en arrivant mardi, je n’avais rien dans les poches de mon blouson ! Et ça, j’en suis certain !
Jean-Denis arrive, salut Jérôme.
Visiblement ils se connaissent
-Alors, qu’est ce que vous complotez ?
Jérôme me regarde, m’interroge du regard, comme s’il me demandait mon assentiment. D’un signe de tête je lui donne mon accord.
Jean-Denis vient de finir de lire et comme un boomerang, il nous renvoie les mêmes regards d’incrédulité, les mêmes questions.
La discutions devient vite stérile et Jérôme, peut-être plus pratique que nous, plus impatient d’agir, hausse un peu la voix.
-Alors, on fait quoi ?
Jean-Denis impatient,
-Ecoute, c’est toi qui a reçu cette lettre, c’est toi qui est visé? C?..
-Mais si on s’était trompé de blouson ?
Mon cerveau tourne à plein régime.
-Jérôme ! Vraiment tu penses quoi ? C’est une plaisanterie ou pas ? On s’est trompé de blouson ou pas ? Tu as envie d’agir ou pas ?
Avec Jean-Denis on le voit se concentrer, froncer les sourcils, nous regarder, puis
-Je n’ai aucune certitude, mais je vais faire comme si c’était sérieux et comme si c’était moi qui étais visé !
-Qu’est ce que tu vas faire ?
Je le regarde et dans ses yeux je peux voir une étincelle, qui reflète le désir de se battre, la colère ou la détermination d’un guerrier, qui part au combat.
-Je vais chercher ! Dans sa lettre, il cite deux copains ! Michel et Axel ! Je connais plusieurs Michel mais pas d’Axel ! Je crois que je vais commencer par-là !
-Ecoutes, on va t’aider mais pourquoi tu dis ?il?
-Je ne sais pas ! C’est vrai, c’est peut-être une fille après tout !

Le lendemain, nous avons cherché, chacun de notre côté, un garçon répondant au nom d’Axel.
Deux, nous en avons trouvé deux. Mais aucun n’a pu nous aider.
La rumeur s’est répandue dans le collège que nous cherchons ?Michel? et plusieurs garçons, sont venus nous voir, pour savoir ce que l’on voulait.
Nous sommes ensemble, quand ? Un Michel?, après avoir été informé de ce que nous souhaitons, nous indique que sa copine Léa, déprime depuis quelque temps et qu’un de ses copains du ?ping?, qui se prénomme Axel, connaît lui aussi la jeune fille. Tout semble coller.
Nous avons laissé Jérôme avec Michel.
Plus tard, il viendra nous dire que Léa est absente du collège, depuis deux jours et que Michel passera la voir ce soir, chez elle. On aura des nouvelles après le W-E.
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SUITE

Dimanche, je suis invité à manger chez Jean-Denis. J’ai la bonne surprise d’y retrouver Nathan.
Toujours un peu effacé, ils nous regardent timidement et quand il parle c’est comme s’il s’excusait. Il ne semble pas nous en vouloir pour son père et souhaite remercier Yanns de l’avoir aidé.
Il faut l’obliger à partager nos jeux et il ne manifeste, aucune volonté de gagner. Il semble venir d’un autre monde, d’un monde où le moindre plaisir, la moindre initiative peut-être fatal, où exister, est déjà une erreur.
Pourtant, en fin d’après-midi, il se surprend à rire de bon cœur. Gêné, il s’arrête, nous regarde, baisse la tête. Avec Jean-Denis, sans se concerter, on fonce sur lui et bientôt ses rires éclatent dans la maison. C’est vrai, on le chatouille.
En riant, il nous supplie de stopper, chose que nous faisons sagement. Vite, vite il se rend aux toilettes.
Quand il revient, je suis content, un large sourire lui éclaire le visage.

Lundi Matin, Je retrouve Jean-Denis dans la rue, pendant que Jérôme et Michel, nous attendent au portail, devant le collège.
-Salut !
-Salut !
-Michel vient de me dire que Léa est à l’hôpital !
-Qu’est ce qu’elle a ? C’est grave ?
-Elle a pris des médicaments !
Je comprends et je me rends compte, que certains mots, sont difficiles à dire.
Je me force un peu.
-C’est un accident ou une tentative de suicide ?
-D’après ses parents, elle a voulu mourir !
-Pourquoi ?
-Personne ne sait !
-On peut aller la voir, s’inquiète Jean-Denis ?
-Pas nous ! Enfin je crois ! À mon avis Michel et Jérôme devraient y aller d’abord ! Vous pensez y aller quand ?
-Ce soir après les cours !
-Bon ! Voyez si elle veut bien nous recevoir, mercredi après-midi avec Jean-Denis ! Jérôme, et toi Michel, vous viendrez avec nous ?
-Non, moi je ne peux pas, j’ai une compétition !
-Et toi Jérôme ?
-Pas de problème.

Léa veut bien nous recevoir.

Mercredi après-midi, Nathan qui semble se plaire chez Jean-Denis veut venir avec nous.
Sa maman d’accord, nous nous dirigeons vers l’hôpital et pour la première fois Nathan marche entre nous. Moi d’un côté, Jean-Denis de l’autre et s’il ne parle pas beaucoup, ce n’est pas grave, le soleil brille dans ses yeux.
Nous rejoignons Jérôme qui nous attend à l’entrée du service.
Le panneau indique : Niveau 3 psychiatrie.
-Alors Jérôme, comment elle va ?
-Hier soir, elle allait bien. Maintenant, on va savoir !
Puis en regardant Nathan.
-Et toi, tu es qui ?
-Je m’appelle Nathan, je suis un?Un copain de J-D et de Damian !
-J-D? Qui c’est ?
-Et bien, Jean-Denis !
-Ah bon !
Il regarde Jean-Denis
-Tu le savais ?
-Non, mais à ne me gène pas ! Ok pour J-D
Après avoir frappé à la porte 305, nous entrons à la suite de Jérôme.
Visiblement, la jeune fille à demi-assise, écrivait.
Jérôme, suivi de Nathan, s’approche du lit, se penche et embrasse Léa.
-Bonjour !
-Bonjour
Nathan bientôt suivi de J-D (Pourquoi pas) et de moi-même, embrassons Léa.
Les bonjours se succèdent.
Le visage de porcelaine, qu’encadre une longue chevelure brune, affiche un triste sourire, qui semble forcé. Elle a vraiment l’air fragile et dans sa blouse d’hôpital les formes disparaissent.

Un moment, le silence semble rebondir entre les murs, une ombre tombe dans la chambre, ombre de tristesse?

Le premier, Jérôme réagit.
Il fait les présentations, puis,
-Comment vas-tu ?
-Ho ça va, je me repose !
-Qu’est ce que tu faisais ?
-Le psy, m’a demandé d’écrire, ce que j’ai ressenti quand je me suis réveillée ! Tu veux lire ? Tu sais j’aime écrire? À part Nathan, nous sourions tous à cette observation.
-Je peux ?
-Bien sur ! Elle lui tend le cahier.
Sans façon, Jérôme s’assoit sur le bord du lit, et commence sa lecture.
-Au fait, je voulais vous remercier !
-Pas de problème Léa, l’important maintenant c’est que tu te remettes le mieux possible, car dès ta sortie, tu vas avoir des chiens de garde redoutable, qui ne vont plus te lâcher !
Et en regardant Nathan,
-Et lui, j’ai l’impression qu’il ne sera pas le dernier.
Léa sourit.
Jérôme a fini. Il regarde la jeune fille, puis me regarde, me tend le cahier en demandant.
-Je peux lui donner ?
C’est timidement qu’elle répond.
-Oui !
Et je lis. C’est vrai que son écriture soignée, invite à la lecture, mais les mots?
Les mots sont de douleurs, ils font mal.

<< Les brumes de l’inconscience dans lesquels m’avait plongé le sommeil, se dissipent.
Je sursaute, me frotte les yeux. Il m’est difficile de réaliser que je viens de rêver. D’abord incrédule, l’évidence finie pourtant par s’imposer. J’ai rêvée ma mort comme un cauchemar et la difficulté de quitter le pays, dans lequel je m’étais réfugié, n’est pas uniquement due à ses multiples défenses, mais plutôt à l’immensité de son no man’s land, où la brume et plus souvent encore le brouillard, me dissimulait le seul chemin que je voyais clairement.
Cette partie du territoire où espoir et désespoir ne faisaient qu’un, n’était éclairée que par une seule couleur. Le rouge.
Les ombres de mon âme, alors, chevauchaient allégrement, sur les ailes de l’oublie, en portant les restes, de ma raison défaillante.
Parfois, le regard bienveillant d’un inconnu, ou bien la main d’un copain posée un instant sur mon épaule, me ramenait pour un temps, dans ce monde que je n’aurais jamais dû quitter. Pourtant, très vite, comme aimantée par ce territoire, je leur tournais le dos.
La peur de ce monde où ils voulaient m’entraîner? Non ! Ce n’est pas la peur ! C’est plutôt que je me sentais exclus de ce monde, qui ne me semblait pas fait pour moi.
Je ne sais pas, je ne sais plus qui je suis. J’ai mis toute ma volonté au service de ce désir de mourir? Je me suis trompée. Les fils de la vie étaient bien trop solides pour rompre sous le seul poids du désir.
Mes anges gardiens existent. Ils m’ont pris en otage et n’ont pénétré mon rêve, que pour me permettre de vivre mes idées noires et mon cauchemar.
Petit à petit, des brides de souvenirs me reviennent en mémoire.
Je revois une blouse blanche me prendre dans ses bras, j’entends une sirène ? Non ! Non je ne peux pas, je ne peu plus? Je secoue la tête, je refuse ce souvenir. Je reprends mes esprits, un peu de conscience, c’est mieux. Une longue respiration me permet de reprendre le contrôle de mes pensées, car cette nuit, j’ai perdu le contrôle de mes émotions, de mon imagination et je n’ai pas rêvée>>.

Je m’approche pour lui rendre son cahier, je résiste à l’envie de la prendre dans mes bras, de la serrer fort. Elle me semble si petite, si fragile et je me contente d’un,
-C’est fini ! Mais Pourquoi Léa ? Oui pourquoi ?

Le silence, plus épais qu’un mur, brise les volontés.
La seule réponse, c’est cette larme qui glisse lentement de sa joue. Elle semble criée et avoir mal et ne retrouve la paix, quand, de la pointe du menton, elle va s’échapper.

Jérôme intervient !
-Léa, pourquoi moi ? Pourquoi tu as choisi mon blouson, pour la lettre ?
-Je ne sais pas? Je crois parce que t’es scout !
-Tu le savais ?
-Oui ! Dans la cour du collège, j’avais entendu une conversation, tu parlais d’un camp, que tu avais fait avec les scouts !
-Et alors ?
--Alors, je ne sais pas? Tu représentais un espoir, comme une petite lumière dans la nuit? J’imaginais que tu n’étais pas comme les autres, que tu saurais peut-être quoi faire? Tu étais comme une bouée, qui ne se dégonflera pas.
-Mais tu avais tes parents, tu avais Michel, tu avais Axel ?
-Je ne sais pas pourquoi ? je sentais qu’ils étaient trop proches! Peut-être la peur de leur faire du mal? Ils me connaissaient trop !
-Pourtant, après la lettre dans mon blouson, tu as pris des médicaments ?
-Oui ! Mais je crois que je ne voulais plus trop mourir ! Les médicaments, c’était comme la lettre?
Léa me semble épuisée. Je m’approche de Jérôme et la main sur son épaule,
-Jérôme ! Je crois que Léa a besoin de se reposer.
Il me regarde comme s’il sortait d’un rêve ou d’un cauchemar.
-Oui ! Oui tu as raison !
Les adieux sont brefs, mais pleins de chaleur.

À la sortie de l’hôpital les commentaires vont bon train.
Elle est sympa.
Elle est jolie.
Pourquoi elle a fait ça.
Etc.
Et si chacun dans sa tête, se demande si elle va s’en sortir, personne ne posera la question.
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Désolé, je n'ais pas lu les débats, seulement le déroulement .

Il devient de plus en plus hostile ton univers ! et J-D, il est scout ?

En ce qui concerne la musique, quelqu'un sait-il mettre un fichier MIDI en ligne ? si oui, je lui envoie par mail !

-.-.
226
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C’est vrai, tu as raison, mais ça va se calmer. N'oublie pas que ce récit n’a pour but, que de donner de la matière à l’élaboration, d’un possible scénario, avec tout ce que cela suppose en terme d’ajout, de suppression, de correction etc.

De toute manière, je conserve tes remarques, elles nous seront utiles.

J-D, comme Nathan, comme Léa et peut-être comme d’autres, feront leur promesse. En principe ce sont les dernières lignes avant le mot Fin.

Je suis désolé de ne pouvoir t'aider en ce qui concerne ton fichier MIDI. Je vais quand voir, si dans mes connaissances, quelqu'un peu nous donner, un coup de main.
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Bravo Sems pour vos talents d'écrivain Ô bon maître !... . J'ai été très vite pris par votre histoire même si elle nécessite une relecture comme le suggère Af'Le Loup.

Continuez sur cette piste, on trouvera le moyen d'arranger les choses à l'issue (à la fin de votre écriture - pour ne pas vous troubler dans votre inspiration). Ne vous privez pas, écrivez tout ce que vous voulez ; c'est après qu'interviendra le travail de relecture (je pourrai vous aider j'ai du temps à revendre - si cela vous convient je peux même commencer en début de semaine prochaine) et de découpage pour le film qui reste un superbe projet.

Cependant, en ce qui concerne le film, (je m'excuse de n'intervenir que maintenant) je me permets de signaler à l'auguste assemblée que les films sur le scoutisme n'ont jamais - hormis le navet "Scout toujours" - abouti : mais ce n'est surtout pas une raison pour se décourager.
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Salut Loup_r

Merci de bien vouloir t’impliquer.

Bien sûr que tu peux commencer le découpage, ça ne fera que faire avancer le projet mais soit conscient que tant que la décision d’utiliser ce récit n’est pas prise, tu risques de travailler pour rien.

En ce qui me concerne, je ne me suis jamais leurré, quand à l’utilisation possible de ce ?Film?

Le premier but, c’est d’arriver à concrétiser une idée.

Pour l’instant, je n’ imagine pas un seul instant, disposer de moyens (Je serais trop content de me tromper) nous permettant une quelconque production ?Pro ?.
Pour nous, l’important c’est que le film existe et pour ça,nous ferons notre possible.

Aprés,en ce qui concerne sa possible utilisation et suivant le résultat final, on peut imaginer une possible diffusion dans les divers mouvements scouts, dans des établissements scolaires, dans des paroisses, etc? On peut même imaginer des débats autour du film, avec le témoignage de quelques participants et de personnes concernées par les situations utilisées dans un scénario. EXP : Le suicide chez les jeunes.
Après? Tout est possible.
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..Chevreuil..
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Mort de rire ! dans des écoles ? Hi hi !

-.-.
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sems
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Nous a rejoints le : 09 Avr 2009
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Et le privé, tu l'oublie?
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Nous a rejoints le : 09 Avr 2009
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Il ne fait rien d’extraordinaire, il est là, présent, disponible pour m’écouter, m’entendre et glisser dans ses réponses, dans ses remarques, le petit mot qui me fera du bien, ou qui me fera réfléchir. Oui c’est vrai, la pudeur, la peur de déranger cet espace, ne me donne pas envie, de trop parler de Yanns.
Je l’ai croisé et depuis il me semble que j’ai cessé de survivre, pour vivre.

Au collège, Sophie, une élève de ma classe, que je n’avais pas trop remarquée, m’aborde. Elle est accompagnée par une copine que je ne connaissais pas.
-Damian, tu sais pour les devoirs de niveau ?
-Oui, c’est pour bientôt ! Pourquoi ?
- Didier, Julien, Rémy?
-Oui, et bien quoi ?
-C’est un zéro qu’ils vont avoir ! Et je ne trouve pas ça très normal ! Ils ont bossé quand même !
-J’ai l’impression, que la classe fait tout pour les aider ! Qu’est ce qu’on peut faire de plus ?
-Je ne sais pas ! Je voulais simplement te le dire !
Elles repartent.
Une brusque colère s’empare de moi, c’est comme si je ne supportais pas l’impuissance.
Sophie, a raison et je ne sais pas quoi faire.

Ce soir, Jean-Denis vient passer la soirée et il reste dormir chez moi.
Nous avons envahi le salon, en mettant des matelas sur le sol, pour être ensemble.
Après le film à la télé, toilette et dodo.
Dans la nuit, il me réveille.
Il parle. Des mots, des bouts de phrases sont jetés avec violence.
--Le sommeil? Le sommeil de pierre, efface-le? Il est strié de cauchemar? Écoute? C’est moi qui rêve à l’envers? Arrête de brûler, ma volonté brûle? L’inconnu est danger? Non ! Non c’est elle? Papa ! Papa !

Comment ne pas tenir compte de l’autre, de celui qui vous fou parfois des frissons quand ses yeux vous fixent, vous poignardent et peut-être vous condamnent en même temps. Qu’est ce qui m’empêche de me retourner, de m’enfouir sous le drap, ne plus le voir, ne plus l’entendre? Je sais, j’écoute mon cœur et même ça, ça me fait mal. Le répit ! Mais bon Dieu, c’est quoi ?
Le répit, c’est peut-être lui, qui tout à l’heure se déshabille en silence, qui sans dire un mot va se doucher, reviens s’allonger sur le lit et murmure,
--Bonsoir l’ami !
Je tends le bras, lui secoue un peu l’épaule.
C’est fini. Jean-Denis s’est retourné de l’autre côté et la nuit retrouve son silence.

Le lendemain matin, je ne fais pas allusion à ses rêves, à ses cauchemars, j’ai impression que je ne dois pas le faire, non pour lui cacher une quelconque vérité, mais plus, pour respecter son intimité. Un jour peut-être?
Par contre je lui fais part de la réflexion de Sophie.
Sa réponse est pleine de bons sens.
-Il n’y a que les profs, qui peuvent peut-être faire quelque chose !
C’est pourquoi aujourd’hui, après avoir pris rendez-vous, je suis dans le bureau du directeur.
Après les salutations,
-Tu veux quelque chose Damian ?
-Oui Monsieur ! Je souhaiterais rencontrer les professeurs, qui interviennent sur notre classe? Bien sûr, avec vous aussi !
-Je peux savoir pourquoi ?
-C’est pour tenter de résoudre un petit problème ! Rien de vraiment très grave !
-Et tu ne veux pas redire, deux fois la même chose ! C’est ça !
Je souris
-Oui Monsieur !
-Bon ! Mercredi à treize heures trente, nous avons une réunion ! Si tu veux venir, on aura bien cinq minutes pour t’écouter !
-Merci Monsieur, je serais là !
Léa se rétablit et mardi quand avec Jean-Denis nous sommes passés la voire, nous avons fait la connaissance de ses parents.
Quand elle occupait mon esprit, est-ce que je n’ai jamais pensé : << C’est la faute de ses parents>> et bien, je ne sais pas, peut-être.
Mais les voir là, présents, attentifs, ça me rassure.
Demain elle rentre à la maison et sera suivie par un psychiatre à raison d’une séance par semaine.

Jérôme nous rejoint maintenant à la cantine et bien sûr son pêché mignon, c’est de nous parler de ses activités scoutes.
Jean-Denis semble intéresse et quand Jérôme nous invite à une veillée avec sa patrouille, pour demain soir, il n’hésite pas.
-Moi si ma mère est d’accord, je viens ! Et toi Damian ?
-Bien sûr, mais je pense aussi à Nathan ! Jérôme, il peut venir ?
Monsieur fait de l’humour.
-Mais bien sûr mon bon seigneur, même un peu jeune, il sera accueilli comme il se doit !
-Jean-Denis, tu peux t’en occuper ?
-Oui !
-Jérôme, c’est qu’elle adresse ?
- À côté du centre culturel, nous avons un local ! De toute manière on vous attendra devant, vers dix-neuf heures !
-Et pour le repas, comment on fait ?
-Mais mon bon seigneur, vous êtes nos invités !
-Mais dis donc, tu ne ferais pas du recrutement par hasard ?
-Ho, quelle vilaine pensée Monseigneur !
Puis plus sérieux
Quand tu seras prêt, je sais que tu nous rejoindras !

En rentrant chez moi, comme d’habitude, je passe un moment avec Yanns, je lui raconte un peu les événements de la journée, avant d’aller faire mon travail.
Ce soir je lui dis l’invitation de Jérome et il me propose de venir nous chercher. Il raccompagnera tous le monde. Je suis content.

Je suis seul dans la cour, devant les bureaux depuis un petit moment déjà, quand Monsieur Védek Vient me chercher.
Dans la salle de réunion, les professeurs m’observent. J’avoue que c’est assez intimidant. Je commence à transpirer, je ne sais pas quoi faire, ni où me mettre. Je regarde par la fenêtre, avant d’aller m’asseoir sur la chaise, que vient de me proposer le directeur.
-Bon voilà, Damian a des choses à vous demander ! Allé Damian, c’est à toi !
Je suis loin d’être à l’aise, mais il faut bien commencer.
-Voilà, cela concerne plus particulièrement les professeurs de notre classe. La semaine prochaine commence les devoirs de niveau et nous savons tous que Julien, Rémy et Didier vont avoir un zéro parce qu’ils n’ont pas du tout travaillé sur le programme. Ca fait un moment déjà, qu’ils avaient décroché, mais depuis la rentrée ils travaillent sérieusement pour se remettre à niveau. La majorité des élèves de la classe, dont je fais partie, trouvent cela injuste. Moi, je vous propose, si bien sûr c’est possible, de les dispenser pour cette fois et d’inscrire sur leur livret scolaire, la bonne volonté, les efforts fournis ce trimestre. On croit qu’il faut les encourager.
Je ne sais pas ce qu’il est possible de faire, mais voilà l’opinion de la classe.
Merci de m’avoir écouté !
En sortant, et dès la porte fermée, j’ai besoin de m’appuyer contre le mur, je pousse un très gros soupir, me passe la main sur le front pour essuyer la sueur. Je tremble aussi un peu.
Mais je suis surtout content d’en avoir fini avec ça.
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Boxer
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c'est un récit intéressant et bien mené ! mais la dernière scène avec les profs est franchement peu crédible (je suis prof). Ça se passe dans quel bahut ? qu'est-ce qu'un "devoir de niveau" ? Et j'aimerais bien que tous les élèves aient le même intérêt pour leurs études, ça me semble être très loin d'être le cas..
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Faut-il totalement rejeter cette idée ? Je ne crois pas ! Des hommes, des femmes ,des enfants, ont réalisé des choses que l’on croyait impossible? Pourquoi pas ?ça ? . Maintenant il est vrai que la manière dont se passe l’action peut et doit certainement être revue, corrigée, transformée.
Si ce récit doit ? être scénarisé et si cette scène devait disparaître et bien elle disparaîtra sans aucun souci.
Tu as raison, c’est plus un contrôle de fin de trimestre.
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..Chevreuil..
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Sems, je connais des gens qui tournent des filmes pédagogiques (notament en anglais), et il parait que c'est déja difficile de projeter dans un college, alors t'imagine la scene ?

-Bonjour monsieur, j'aimerais projeter un film dans votre établissement .
-interessant ! et quel est le but de ce film ?
-initier les jeunes au scoutisme !

-.-.
235
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Chevreuil, ne t’arrete pas à ce genre de chose. Je ne faisais que répondre à Loup_r
Je n’ai pas dit, on va faire ça, je l’imaginais. Dans certains établissements privés où l'aumônerie, la pastorale sont actifs, je crois que ça peut-être intéressant.
Pour le reste, Je ne sais pas. C’est gratuit ?
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bon, bon... Warf !

-.-.
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Petit rappel.
Pour écrire ce récit, je laisse libre cours à mon imagination.
Toutes les remarques, les critiques seront prises en considération, si nous devons scénariser cette histoire.
Alors, continuez à vous exprimer, ça ne peut que nous aider.

SUITE

-Merci Jérôme.
Merci pour J-D, il vous disait ce soir, plein de choses avec les yeux.
Merci pour Nathan, tu entends l’écho de ses rires ? Et merci pour moi aussi, qui ressens de nouveau, cette chaleur si particulière à mon âme.
-Pourquoi tu te punis ? Pourquoi tu ne te sens pas prêt à rejoindre une famille, que tu n’aurais jamais dû quitter ?

La nuit, un bout de trottoir, un silence qui oublie d’être pesant, nous deux très proche l’un d’un l’autre et ce geste tout simple, d’un copain qui pose sa main sur mon épaule, m’invite à me livrer.

Il y a des paroles, qui n’appartiennent qu’aux jeunes, ou la naïveté, l’utopie, ferait rire bien des adultes, mais nous, elles nous font vivre, nous font rêver, nous font espérer.
Un moment, nous sommes restés là et si ce soir le silence a oublié d’être pesant, c’est pour mieux nous offrir la paix.

Jérôme, sans me regarder, sans même levé la tête,
-Je ne veux pas te bousculer, mais d’ici quelque temps un W-E de patrouille sera organisé et je crois que tous les gars seraient heureux de le partager avec vous !
Tu les as vus ce soir, avec Nathan et J-D ?
-Ils riaient tous ! Ils semblaient heureux.
Pour le W-E avec vous, je ne sais pas. Il faudra voir ! Mais merci. Tu devrais quand même demander à tes chefs ! Ils ont peut-être d’autres projets ! Tu es sûr que cette initiative sera bien vue ?
-Ca, j’en fais mon affaire !

Dans la voiture qui nous ramène, on se raconte la soirée, on prend conscience de ne pas avoir vu, entendu forcément les mêmes choses, mais surtout, on rit. Nathan est surpris de la sympathie avec laquelle il a été accueilli, alors que J-D est plus étonné par la qualité du repas, par la façon de faire des scouts et leur simplicité.
Je ne parle pas de la proposition de Jérôme. Plus tard.

C’est aujourd’hui que Léa réintègre le collège et je n’ai aucun mal à la retrouver. Elle est assise, seule sur un banc. Je m’approche un peu hésitant. J’avais imaginé une autre scène pour son retour. Des amies, des copains auprès d’elle, mais là, personne.
-Je peux ? En lui désignant le banc !
-Bien sûr !
On se fait la bise, je la regarde et ne peux effacer cette image de fragilité, qu’elle me renvoie.
-Pas trop difficile ce retour ?
-Un peu !
-Michel n’est pas avec toi ?
-Il est malade ! Une angine !
-Ha bon ! Et toi, ça va ?
La fatalité, semble tomber sur ses épaules.
Un peu plus de poids encore et j’imagine son corps arriver à son point de rupture.
Seule réponse vraie, car
-Bien sur !
Quoi dire, alors que j’ai envie de lui crier : << Et M?. réagit !>>.
Mais non, elle n’a pas besoin de se faire bousculer, rembarrer.
Je vois Jérôme, s’avancer vers nous, Léa aussi. Surpris, je la vois se lever et commencer à s’éloigner. J’ai juste le temps de lui dire.
-On se verra plus tard ?
-Si tu veux !
Jérôme s’assoit, en jetant son sac sur le banc.
-Salut, qu’est ce qu’elle a ?
-Salut, je ne sais pas ! En tout cas, elle est loin d’avoir la forme !
-Elle ne veut pas me voir ? Elle t’a dit quelque chose ?
-Non, je ne sais pas !
On est interrompu par la sonnerie.
-A plus tard !
-Oui ! On se verra à la cantine !

Je rejoins ma classe, mais j’ai l’esprit ailleurs, pourtant, c’est le jour des interrogations écrites.
Comme dans un rêve, je vois la prof parler avec Rémy, Didier et Julien. Ils ne feront pas le contrôle.
Je viens de mettre le dernier mot sur ma feuille et mon esprit subitement au repos me joue un sale tour. Je ferme les yeux. Besoin de souvenirs ou de ressouvenir et je me revois petit, jouant avec mon père, faire la bagarre, rouler au sol à grand coup d’éclats de rire et être consolé par sa large main, quand je me fais mal. Cette époque me manque.
Un objet qui heurte le sol, c’est fini. J’ouvre les yeux, mais j’ai un poids sur la poitrine.

A la maison, je parle de Léa avec Yanns
-Tu m’as dit qu’elle était suivie par un psychiatre et ça c’est la meilleure chose.
-Oui, mais si tu l’avais vu aujourd’hui !
-Ne sois pas pressé! Comme on dit, laisse le temps au temps !
-Alors ça, c’est facile ! Ecoute, elle a même refusée de dire bonjour à Jérôme.
-Ca t’étonne ?
-Plutôt oui ! Je ne comprends pas ! Elle l’appelle au secours et puis après?
-Justement ! Réfléchis, chaque fois qu’elle va voir Jérôme, qu’est ce qu’elle va voir ?
J’ai beau me creuser les méninges, je ne vois pas.
-Je ne sais pas !
-Sa lettre ! Et ça, elle ne peut pas encore le supporter ! Ca lui rappelle trop de mauvais souvenirs !
-Tu crois ?
-Oui ! Et Jérôme n’y peut rien ! Tu pourras peut-être lui expliquer, il ne doit pas comprendre lui non plus ! Maintenant, comment tu peux aider ta copine?
--Mais je n’y connais rien aux filles ! Déjà que ce n’est pas facile avec les garçons !
-Qu’est ce que tu veux dire ?
-Ho, je me pose plein de questions? Mais c’est moi qui ne comprends pas tout !
-Tu veux en parler ?
-Je ne sais pas? Non, pas aujourd’hui ! C’est pas grave !
-C’est comme tu veux ! Mais pour en revenir à Léa, il me semble que tu ne puisses pas faire grand-chose, si ce n’est lui montrer que tu es là !
-Je peux l’inviter à manger à la maison ?
-Bien sûr, quand tu veux !
-Je vais voir pour ce samedi !
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Je commence déjà a penser a la fin...

Si ils font leurs promesse, qui sera leurs parrains ? Jérôme ou Damian ?

Je propose que Nathan soit parrainé par Damian et J-D par Jérôme ; qu'en pensez vous ?
-.-.
239
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Bonjour Chevreuil.
J’en pense que du bien.
Merci
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Un trop rare moment à mon goût, celui de me retrouver seul avec Jean-Denis.
J’apprécie l’instant, assis sur ce banc dans le jardin public, une boisson à la main, prise quelques instants plutôt, dans un distributeur.
Bien sûr, on évoque la veillée avec les scouts, je lui dis la proposition de Jérôme et c’est à peine s’il y croit.
-Tu crois que c’est possible ?
-Si ses chefs sont d’accord, oui ! Toi, tu es partant ?
-Et comment !
- Et Nathan, tu crois qu’il viendra ?
-Surement ! Il n’arrête pas d’en parler de cette soirée !
-Et Léa ?
-Quoi Léa ?
-Je pense aussi à elle ! Tu peux l’imaginer, venir avec nous ?
-Je sais pas? c’est une fille !
-Oui, et alors ?
Il réfléchit, puis
-Alors, si on fait des jeux, comme ils nous ont dit, elle risque de souffrir ! Et puis? Non rien !
-Non ! Continue ce que tu allais dire !
-Bon ! Mais à moins qu’elle n’ait une tente pour elle, elle sera avec nous dans la nôtre !
-Ca te gênerait ?
- Oui? Enfin non? Écoute, je ne sais pas !
-Pas de chichis entre nous Jean-Denis, allé, dis-moi !
-Je ne pourrai pas être nu quand je me déshabille, me montrer en slip? Pas toi ?
-En sous-vêtement, ça ne me gênerait pas ! Si on était avec elle, à la piscine hein ? Mais Écoute, j’y ai pensé aussi et je me suis demandé : Si c’était ma sœur ? Léa, ce n’est pas comme cette fille de la classe, qui me fait rougir quand elle me regarde?
-Tu rougis-toi ?
Et il se met à rire l’idiot.
Puis plus sérieux.
-t’es amoureux ?
-Ca ne va pas ! Non ! Pour en revenir à Léa, tu sais aussi bien que moi qu’elle a besoin d’être aidée ! Alors je me suis dit, qu’on ne pouvait peut-être l’inviter, quand on fait des sorties et puis, on s’arrangera bien pour préserver notre intimité ! Tu sais, ce n’est qu’un soir, qu’un matin? Je sais qu’on la respectera et puis, elle aussi !
-Bien sûr? Bon? Allé, je suis d’accord ! Alors, elle sera ma petite sœur !
Je ne dis rien, mais je sais que c’est l’ami, qui vient de parler.
-Et puis, on se tracasse peut-être pour rien, il ce peut qu’elle refuse aussi de coucher dans la même tente ! Mais je voulais t’en parler avant de lui proposer. Je veux éviter quelle se sente, mise à l’écart ! Tu crois que Nathan sera d’accord ?
-Alors là, aucun souci. De toute manière, il aime bien Léa ! Et puis aller avec les scouts?
-Bon, samedi elle doit venir chez moi, je lui en parlerai. On verra bien !
-Et pour le matériel on fait comment ?
-Toi, tu as déjà un duvet. Nathan je ne sais pas. Mais ne lui en parle pas maintenant, attend que je te confirme l’invitation ! D’accord ?
-Oui, il serait trop déçu, si ça ne se faisait pas ! -Et pour la tente, ça fait un petit moment que je pense à en acheter une ! J’avais déjà envisagé de faire des sorties avec vous !
-A la pêche ?
-Entre autre ! ! Pour le reste, on verra !

Moment de silence, mis à profit pour se lever et commencer à marcher. Pas longtemps, Jean-Denis s’arrête brutalement.

-Je peux te demander quelque chose ?
-Bien sûr !
-Tu vas retourner avec les scouts ?
- Pas pour le moment ! Pourquoi cette question ?
-Ecoute, ne le prend pas mal, mais un moment, j’ai cru que tu pouvais nous laisser tomber, Nathan et moi ?
-Vous laissez tomber ? Ni aujourd’hui, ni demain, ni dans deux mois, ni dans trois ! Ca te va ? Mais, quand as-tu pensé ça ?
-Le soir de la veillée ! J’ai vu tes yeux brûler, d’un feu que je ne connaissais pas ! Et puis tu es sorti avec Jérôme ! Je me suis dit, c’est pour parler scout ! J’ai eu un peu peur ! Voilà, c’est tout !
- En partie, tu as raison ! Écoute, Je n’ai pas de patrouille, je n’ai pas de troupe, mais je suis scout ! Une soirée comme ça, avec cette ambiance, m’a fait revivre de sacrés bons moments, vécus, il y a quelque temps déjà et c’est vrai que j’ai envie d’en revivre. De plus, être scout tout seul, pour moi c’est difficile. Respecter ma promesse, mon engagement avec l’aide de la patrouille, de la troupe ce n’est pas évident, mais tout seul?
Maintenant, tu te trompes quand tu penses que nous en avons parlé avec Jérôme. Il sait depuis quelque temps déjà, que mon retour n’est pas d’actualité. C’était un simple moment, avec un copain !

Tout de suite adoptée par Mama Lucienne et par Yanns, Léa, c’est très vite senti à l’aise. Nous ne parlons pas du passé, mais du présent et de l’avenir.
Elle semble plus tonique et avoir un meilleur moral.
Quand j’évoque Michel et Axel, elle hausse les épaules,
-Je ne les vois plus ! Et toi, Nathan, Jean-Denis ?
Ho, ça va bien ! On est souvent ensemble et puis tu sais, Jérôme nous a invités pour participer à une veillée avec sa patrouille ! C’était vraiment super !
-Tu sais, Jérôme et moi?
-Je sais ! Mais il ne t’en veut pas !
-Tu en es sûr ?
-Ecoute, pour faire simple, il sait ce qu’il représente pour toi !
-Et il représente quoi ?
-Ce pourquoi tu es mal à l’aise avec lui !
-Tu es vache !
Mais maintenant, elle sourit.
-Si tu pouvais, sans trop te forcer bien sûr, au moins lui dire bonjour, je serai content !
-Pourquoi ?
-Parce qu’il nous a invités, Jean-Denis, Nathan et moi à un W-E de patrouille, Nous allons accepter et t’amener avec nous !
-T’es fou !
-Merci ! Mais ça ne te tente pas ? Un W-E à la campagne, une super-ambiance, des jeux, de bons copains et des moments ou la nature, la parole et le silence ne font qu’un, pour nous permettre de penser, de réfléchir?
Elle change de place avant de répondre.
-Les autres, ils sont d’accord avec ça ?
-Jean-Denis oui ! Nathan viendra, tu sais, il t’aime bien et pour les scouts ça ne devrait pas poser de problème !
-Je ne sais pas ! Et vous allez dormir où ?
-Sous la tente !
-Et moi ?
-Avec nous bien sûr ! Maintenant si tu veux dormir toute seule, je pense que l’on peut te trouver une tente !
-Ecoute Damian, je ne sais pas, je vais réfléchir et je te dirais ! En tout cas, merci de penser à moi ! Et puis? Je crois que je vais parler à Jérôme ! Ca fait un moment que j’y pense !
-Tu fais, comme tu as envie de faire, mais quelque soit ta décision, rien ne sera cassé ! C’est bien compris ?
-Bien sûr !

Ce matin, en arrivant au collège, j’ai vu Didier, Rémy et Julien parler avec des petits de sixième. Ils riaient.
Jean-Denis me rejoint, il est tout content.
Ce soir, tonton Charles vient manger chez lui. Je suis invité à venir et bien sûr à dormir !
Carpe, étude, projet, nourrissent la soirée.

Moi, j’écris quand je suis inspiré, Léa quand elle déprime et lui pourquoi ?
Lui, c’est ce garçon qui vient de perdre cette enveloppe, tomber de son sac, qui s’enfuit quand il s’aperçoit que je lui cours après et que je ne connais pas, que je ne rattrape pas.
L’enveloppe n’est pas cachetée, je l’ouvre avec l’espoir de trouver un indice pour la restituer. Il s’en échappe une photo et une lettre.
Sur la photo, deux garçons d’environs onze ans, des jumeaux posent. Sans aucun doute, une photo de professionnelle.
La lettre, papier plié et déplier, usée à force d’être trop regardée, m'entraîne dans un carnaval inconnu.

C’est dans la rue qu’il déambule,
Du côté de la lune,
Près du garçon en costume d’arlequin
Qui semble l’attirer par le fil invisible
De la peur, du désespoir.

Il sent alors son âme se déchirer, s’évaporer,
Il pleure.

L’arlequin alors lui tend et lui retend la main,
Pour le mener semble-t-il, où lui, ne veut pas aller.
Il résiste, mais déjà trop désabusé, il sait qu’il va céder.

Il fait tomber son déguisement,
Le voyage dont il a besoin n’est pas dans les agences.
Pourtant, il cherche au plus profond de lui-même,
Les raisons de son abandon, de sa faiblesse, de sa défaite.

Il sait, il connaît le leurre pour l’avoir déjà vu,
Pour l’avoir vu agir sur son corps,
Pour avoir déjà vendu son corps pour l’avoir.

Maintenant c’est presque nu qu’il déambule
À côté du garçon en costume d’arlequin
Acceptant sa défaite et lui tendant la main.

Pour se faire connaître ou reconnaître
L’autre aussi se met à moitié nu.
Le costume d’arlequin tombe et se déchire
Dévoilant alors plus qu’un corps.
Il fait tomber son masque, révélant son visage.

Au clair de la lune? Non ce n’est pas Pierrot.
Le gamin alors se prend la tête pour cacher ses sanglots.
Le garçon en costume d’arlequin
N’est pas celui qu’il croyait être.

Dans les bras l’un de l’autre,
Serrés à ne faire qu’un,
Le frère et le frère du côté de la lune déambulent.

Celui qu’il croyait loin en fait était tout près
Trop prés pour l’oublier, trop prés pour l’abandonner.

Le garçon a remis son costume arlequin,
Il a trouvé l’autre lui-même.
Il regarde la lune, embrasse encore son double.
L’arlequin est là pour éviter au jumeau
De tomber dans la poudre, de tomber dans la mort.

Enfin, le gamin en costume d’arlequin
Enfin brise le rêve et habille son frère.
Les trafiquants sont loin mais si proche aussi,
La lune peut-être belle mais si le cœur est vide,
C’est trop peu pour un gamin en costume arlequin
C’est trop peu pour l’arlequin et la lune, pour sauver un gamin.

Et rien d’autre. Pas d’adresse, pas de numéro de téléphone.
Baladin, troubadour, c’est mots traversent mon esprit, quand je pense à l’auteur. Quand au texte, il me fait frissonner.
Soigneusement je replie le papier et le range avec la photo dans l’enveloppe, que je mets dans mon sac, un peu gêné de mon indiscrétion, déçu de ne pas avoir attrapé son propriétaire.
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Et quand plus tard, je rencontre Jérôme, je ne lui en parle même pas. Il me semble que ça ne m’appartient pas.
Par contre, il me confirme l’invitation. Ses chefs sont d’accord.
-Tu sais que tu vas faire des heureux ? Au fait, il peut encore y avoir un problème ! Léa risque de venir avec nous !
En souriant, se moquant même un peu.
-Non, elle vient avec vous !
-comment tu sais ça ?
-Hier, elle est venue me voir pour discuter et dans la soirée, j’avais réunion avec les scouts. Ils sont informés.
-Ha bon !
C’est tout ce que je trouve à dire.
-Tu ne veux pas savoir ?
-Ca vous appartient ! Dans la mesure où tu sembles content, dans la mesure où elle veut venir avec nous, moi ça me suffit !
-Ben dis donc, t’u n’es pas curieux ?
À moi de me moquer
-Non Monsieur, je suis respectueux !
-De toute manière, Léa t’en dira plus? Tiens regarde elle arrive !
Quand je la vois, je ne peux m’empêcher de penser à une fleur fragile mais elle est souriante et ça va bien. Après la bise.
-Mes parents veulent te rencontrer ! On peut après les cours ?
- Bien sûr, mais pourquoi ?
-Tu verras ?
-Alors, t’a décidée de venir avec nous ? C’est super !
-Pour être honnête, je ne savais pas trop? J’en ai parlé avec mon psy qui m’a encouragé à accepter? Voilà ! Et puis quand j’ai demandé à mes parents, je ne m’attendais pas du tout à leurs réactions.
<< C’est bien, tu dois y aller, ce sont des gens biens, des gens sérieux etc. >> Et bien sûr ils ont dit oui !
C’est pour ça, je pense qu’ils veulent te voir !
-Tu savais que j’étais scout ?
-Oui, Jérôme me l’avait dit, quand il est venu me voir à l’hôpital !
-Tu sais, tes parents ils rêvent un peu. On n’est pas parfait? On a pris un engagement, on fait le maximum pour le respecter, c’est tout.

Les parents de Léa, m’ont remercié d’avoir invité leur fille. Un peu gênant comme situation, c’est des trucs que je n’aime pas. Par contre j’ai rencontré les deux petits frères et la petite sœur qui voulaient tous monter sur mes genoux. On a joué un peu, on a beaucoup ri.

Maintenant que Nathan sait pour le W-E, il ne souhaite qu’une chose, acheter un couteau de poche. Il veut le faire avec nous et nous entraîne dans sa recherche. Première ballade tous ensembles, pendant laquelle, parfois, on se tient par les épaules et si on ne chante pas, on rit. Le couteau, a été vite trouvé, acheté dans une petite boutique.
Quand nous passons près de la cathédrale, j’entends la plainte de l’orgue et c’est comme un reproche, à moi qui ne sais plus prier. Suivi des autres j’entre. De suite, l’obscurité, le parfum si particulier de la cire et de l’encens qui se mélange, réveille ma mémoire. Je laisse la musique, une cantate de Bach, je crois, glisser en moi, et quand L’orgue se tait, nous sortons.
Je me promets de revenir, mais seul.
Surpris par la lumière nous fermons un instant les yeux, puis nous reprenons notre marche.
Jean-Denis et Léa ont apprécié la musique, Nathan a avoué que c’est les vitraux qu’il a trouvé beau. L’orgue, Bof !
Il nous a bien fait rire !
Qui a proposé d’aller à la patinoire, pour regarder un peu, je ne sais pas.
Il y a du monde, il fait un peu froid, mais là-bas, dans un coin, un jeune patineur plus expérimenté, attire notre attention.
Comme un échassier, posé sur patin blanc, il apprivoise la glace bleutée. Nous ne sommes pas les seuls à l’observer, trois jeunes filles derrière lui, le regardent avec attention.
Après une dernière pirouette manquée, il se relève et mains sur les hanches, glisse lentement vers elles, avant de s’arrêter contre la balustrade. Visiblement, ils se connaissent. Ils échangent quelques mots, avant de se séparer. Lentement, il passe devant nous, un bref regard me permet de voir qu’il est au bord de l’épuisement. Son visage rougit par l’effort, ses cheveux brillant d’humidité, son souffle, encore rapide, semble lui manquer, mais la détermination habite ses yeux. C’est fini, il disparaît derrière la balustrade et se fond dans la foule.
Mon esprit, s’évade, chercher de l’oxygène, quand je vois la fille qui me fait rougir, s’approcher, accompagnée par ses deux camarades. C’est le groupe qui a parlé avec le jeune patineur. Je ne l’avais pas reconnu avec son bonnet.
Je ne peux pas dire, que je la trouve belle, mais elle a quelque chose qui me met mal à l’aise et qui ne s’arrange pas, quand Jean-Denis me regarde.
Avec ses camarades, elle salue notre petite bande et s’adresse directement à moi.
-Tu regardais mon cousin ?
-Tu parles du gars qui patinait ?
-Oui !
-Pour moi qui ne patine pas, je le trouve très bon !
-tu ne veux pas apprendre ?
-Je ne sais pas !
-Si tu veux, je peux t’apprendre ! Moi, je patine un peu !
Il y a vraiment peu de chances que je découvre les joies de ce sport avec elle. Mais je suis polie.
-Peut-être un jour !
Et je me retourne vers Nathan.
-Et toi ?
-Moi, j’ai froid !
Sa mine, quand il dit ça, pousse à la pitié. Nous sortons, laissant là, la fille qui me fait rougir et dont je ne connais pas le nom, avec ses copines.
Ce n’est qu’un peu plus tard, alors que nous rentrons chez Jean-Denis, Que je ressens une impression bizarre. Un peu comme dans un grand jeu avec les scouts, je nous sens observé. Je me retourne, mais je ne vois rien, je regarde autour de moi, en vain. Seul Léa a vu mon manège, elle ne dit rien, et moi non plus.

Le lendemain, dans la rue qui mène au collège, je regarde quelques fois derrière moi, au cas où, mais non rien.
Pourtant, si je ne suis pas suivi, je suis attendu.
Appuyé contre le mur, à quelques pas du collège, Un garçon, peut-être un peu plus vieux que moi, suit avec attention ma progression. Arrivé à sa hauteur, il me barre le passage.
-salut !
-Salut ! Je te connais ?
-Non ! Moi non plus ! Mais je crois que tu as quelque chose qui m’appartient !
-Tu crois ou tu en es sûr ?
-Je crois !
Plus grand que moi, très mince, des cheveux châtain clair mi-long, lui tombent un peu sur des yeux, lui mangent une partie du visage. Il n’est pas à l’aise, un peu triste, un peu timide, cette démarche doit lui coûter.
-Et c’est quoi ?
-Une enveloppe que j’ai perdue, ici, un peu plus loin ! Tu ne l’aurais pas ramassée ? Il me semble t’avoir reconnu !
-Oui j’ai bien trouvé une enveloppe dans le coin ! Tu peux me dire le contenu ?
-Tu as regardé ?
-Bien sûr, si je voulais la rendre ! J’ai cherché une adresse, un numéro de téléphone ! Il n’y avait rien !
-Une photo et une lettre !
-Oui, c’est ça ! Mais tu comprends bien, que je ne me trimballe pas avec ! Quand c’est qu’on peut se voir ? Et puis dis donc, l’autre jour, après la patinoire, tu ne nous suivais pas par hasard ?
-Si, je voulais te retrouver, mais j’ai abandonné quand j’ai vu que tu faisais attention ! C’est Aude, la cousine de Bruno, mon copain, celui qui fait du patin, qui m’a dit où je pouvais te trouver, je t’avais vu discuter avec elle ! Et voilà !
-Si tu savais qu’Aude, (Ca me fait tout drôle, de prononcer ce prénom) pouvait te renseigner, pourquoi nous suivre ?
Petit sourire en coin avant de répondre.
-Je ne voulais peut-être pas, qu’elle sache que je te cherchais !
-Hum ! Quand peut-on se rencontrer ?
-Demain soir, je suis à la patinoire à partir de dix-neuf heures trente ! Tu peux venir ?
- Je viendrais !
On ne sait plus quoi se dire, on ne sait pas quoi faire, à part se saluer et partir chacun de son côté.

Pourquoi cette impossibilité à lui parler de sa fuite? Je m’écoute, même si je ne comprends pas tout. J’ai tord, raison, question sans réponse? Mais je sais une chose, il ne ressemble pas aux garçons de la photo.

-Mon rêve, était une étoile? Vivre, une maladie? Et rien, ni personne n'existait, tu peux comprendre ça ?
Dans ma chambre, assise sur le lit, Léa, ne me regarde pas, je ne sais pas si elle s’adresse à moi, elle semble ailleurs. Pourtant,
-Non je ne peux pas ! Tu sais, j’ai dû mal accepter l’idée qu’une personne puisse vouloir quitter la vie? Et même les raisons souvent évoquées pour les jeunes, problèmes avec les parents, avec les études, les déceptions amoureuses et autres ne me parais pas suffisant pour se suicider? Mais je me trompe, puisqu’ il y a des morts.
-Moi non plus je ne comprends pas tout ! Je suis folle !
-Je ne suis pas dans ta tête, mais non, tu n’es pas folle? Et maintenant ?
-Je ne sais pas ! Tu sais, la volonté de partir pour renaître, en espérant que ce soit mieux, m’avais quitté avant d’écrire la lettre. Les médicaments, je savais qu’ils n’allaient pas me tuer, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je vive ce moment pour m’en sortir. Dernier S.O.S. d’une fille en galère. Je ne suis pas encore bien, je n’ai pas digéré ce tumulte dans ma tête, mais maintenant je vais mieux grâce au psy et grâce à vous et j’ai de l’espoir, des projets.
-Alors je suis content ! Et puis maintenant, comme je te l’ai déjà dit, tu as des chiens de garde qui ne vont plus te lâcher ! Alors prend la vie ! Et tes projets c’est quoi ?
-Le premier, c’est notre W-E avec Jérôme et les scouts !
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