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Auteur | Différences entre Scoutisme et Guidisme |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Le but du scoutisme et du guidisme est de permettre à un jeune de se développer en devenant pleinement soi-même, en faisant croître les potentialités de chacun (les fameux talents de la Parabole). Pour certains, cela est possible au sein d'unités coéduquées qui ont la chance de posséder une maîtrise compétente, mature et formée, mais pour d'autres, la bonne vieille méthode classique du scoutisme pour les garçons (Scouting for Boys*) et du guidisme pour les filles (Girl Guiding*) reste encore de loin la plus pertinente. L'essentiel c'est de reconnaître ce fait et de ne pas tenter par dogmatisme étroit de vouloir imposer une seule solution, la pensée unique n'a pas de place dans le scoutisme/guidisme.
* Ça ne vous rappelle rien ces titres ? |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Hocco, je me garde bien de prôner le port du treillis, tu t'en doutes...
Je me dis simplement que certains passent par là un temps, comme des minettes jouent aux garçons manqués, et qu'il ne faut pas faire d'une taupinière une montagne, même si je suis sensible à la loyauté dans un mouvement, au respect du jeu scout, etc... Qu'on rappelle la règle du jeu, qu'on envoie tout ce petit monde faire un camp bien solide et cela passe. Faut-il encore que les chefs ne grimpent pas au rideau mais prennent la balle au bond pour les emmener plus loin, de façon à ce que, d'eux-mêmes, les gars fassent tomber le paraître pour l'être. Je n'ai pas de recette... j'applique juste le jeu scout. Je préfère sourire des excès et essayer d'entraîner ailleurs. J'ai des souvenirs du genre : montée au feu de vingt guides, jupes courtes,DcMartens, chèches blancs et cigarette au bec, etc... Un an plus tard, il y avait un feu en unif impecc, vivant une vraie route, sans clope ni chèche arboré au grand vent. POur la maîtrise coéduquée compétente, Old, j'ai des doutes. C'est perle rare ou mission impossible. A moins d'un renversement de mentalité qui fassent entrer les chefs dans les unités au moment où, en général, ils en partent pour raison d'études, de boulot, etc. Il y a toujours la tentation, dans un mouvement de jeunes, d'avoir peur des chefs plus âgés ( et d'une certaine main mise), ou de prôner le jeunisme à tout crin ( éducation du jeune par le jeune, à ce que je sache, cela décrit le système des patrouilles, mais n'est pas un diktat interdisant les chefs ayant un peu de bouteille!) - ou au contraire de boulonner sur socle certains chefs pendant vingt ans. De même une certaine logique de vie fait dire : des jeunes adultes, oui, mais s'ils sont jeunes mariés ou jeunes parents, est-ce là leur place ? Moi, je réponds pourquoi pas si c'est une décision mûrie en couple et que c'est leur charisme ? Mais là aussi, on a à faire avec des idéologies. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
En effet Fleur-des-Sables, comme tu le soulignes si fort à propos, ce genre de maîtrise est plutôt rare. Les seules fois où j'ai vu fonctionner des unités coéduquées (attention je n'ai pas dit mixtes) avec des ados de manière satisfaisante sur le plan pédgogique les chefs d'unité fonctionnaient en couple et avaient des enfants dans le groupe. C'est peut être un peu différent avec la branche cadette quoique les petits couples pas très stables en maîtrise fassent souvent couler la meute en question (mais cela est vrai aussi pour les unités homogènes). |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Je serais curieuse de savoir comment dans ce cas on gère une unité coéduquée, quelles activités on propose, comment on permet à chaque sexe de prendre sa place, toute sa place, sans écraser l'autre ou être gêné par la différence d'uinterêt et de regard.
Quelqu'un sur ce forum a-t-il des exemples concrets ? |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
je trouve déjà que co éduquer mes enfants, c'est pas de la tarte, alors toute une unité avec une tranche d'âge plus restreinte que dans une famille, j'te dis pas |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Je peux te parler de la "gestion" des unités mixtes EEIF . Entre unités séparées et unités mixtes, il y a la fiction des unités co-éduquées... Il est simplement important de conserver non-mixte la cellule de base du Scoutisme : l'équipe. 30 ans d'unités mixtes nous permettent aujourd'hui d'affirmer que c'est une voie possible, qui ne posent pas de problèmes majeurs, ni pour les garçons et ni pour les filles. Sachant que la Tradition juive est particulièrement attentive aux rôles complémentaires des hommes et des femmes, notre approche "égalitariste" est aussi un choix éducatif proposé aux familles. La mixité bien comprise et appliquée dans un mouvement de Scoutisme permet en effet de fonder les relations entre garçons et filles sur des valeurs de vérité, de solidarité et d'amitié, autrement plus pérennes que les modèles proposés actuellement dans notre société... Pour votre info, le couchage "mixte" sous-tente " est officiellement interdit aux EEIF... et respecté ! |
irdnael Membre confirmé
Nous a rejoints le : 10 Janv 2006 Messages : 1 323 Réside à : paris |
le scoutisme coéduqué chez les EEIF ( et sans doute dans d'autres mouvements) est limité par l'homogénéité de l'équipe, le couchage non mixte (reglementation JS en fait).
Mais quid des activités communes, du management adapté, des projets ? le paléo que je suis se demande si la coéducation ne se pratique pas au détriment du de l'intensité du jeu scout avec pour conséquence une relative desaffection des jeunes pour les mouvements modernes. Argument contraire: les guides GDF (non coéduquées)ont vu leurs effectifs s'effondrer. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Il faut en effet apprécier avec le temps si notre "offre scoute" correspond à la demandes des familles et des communautés, si les jeunes filles - comme les garçons d'ailleurs - trouvent leur place dans notre mouvement, en enrichissant nos pratiques associatives, chacun prenant sa part de responsabilités locales et nationales. Le bilan est très positif ! |
irdnael Membre confirmé
Nous a rejoints le : 10 Janv 2006 Messages : 1 323 Réside à : paris |
ma question fondamentale est:
Quid de l'intensité du jeu scout ? |
Jack Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Juin 2005 Messages : 1 520 Réside à : Whitechapel, London |
Citation: euh, ... tu devrais demander à ton papa ou ta maman de t'acheter un livre avec des dessins pour t'expliquer comment ca se passe. Il y a effectivement un sexe qui, parfois, prend plus de place que l'autre, mais il ne vient pas ecraser l'autre en faite. En vrai, il s'agit plus d'un compromis entre les souhaits des filles et des garcons. Normalement ils sont tous d'accord pour que tout le monde puisse s'amuser et trouver sa place. Notamment, à l'age pionnier et compagnon, chacun doit pouvoir trouver quelque chose à faire et se rendre utile, selon ses centres d'interets, ses desirs, et ses besoins. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Sauf qu'il existe des parents qui ne veulent pas de la mixité dans le s coutisme et des jeunes qui après une semaine de mixité scolaire (et souvent d'ambiance familliale coéduquée) préfèrent appartenir à une unité homogène pour se retrouver en personnes du même sexe. Phénomène observé dans les cours de récréation et après les classes en particulier entre filles. Le succès grandissant des activités sportives en équipes de sexe homogène peut en effet poser des questions aux partisants du tout coéduqué.
Bonne lecture sur la tradition juive regardant les relations entre les hommes et les femmes le dernier numéro de l'Arche. |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Jack, même avec humour, ta remarque est un peu oiseuse, non ? Je suis mariée et j'ai trois enfants, alors, s'il te plait, l'humour potache... bof ( sans rancune, hein, mais même à quinze ou vingt ans, je goûtais moyennement ce genre de remarques)
Je demande plus que des remarques de principes - intéressantes au demeurant, notamment le maintien de l'homogénéité de l'équipe chez les EEIF - mais quid des activités ? On fait comment ? Le couchage, je me doute qu'on ne les fourre pas tous ensemble. Mais en activité, vous faites quoi pour que chacun et chacune puisse se sentir fille ou garçon, libre d'exprimer ce qui est en lui de ce côté là ? Je caricature mais, si les filles ont envie de se déguiser pour une super veillée et que les garçons se gondolent, si les garçons veulent marcher vingt bornes en exploration et les filles moins... etc C'est de ça dont je parle. Hocco, ta piste m'intéresse : que faites-vous exactement en activité, en quoi les filles ont une place bien à elles, en quoi peuvent-elles exprimer notamment leur sensibilité ? Clin d'oeil à Castore : moi, je ne coéduque pas, j'ai que des p'tits mecs chez moi ( ce qui fait, Jack, que je suis un peu au courant de certaines choses, vois-tu !) |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Ben, une acti "mixte" bien comprise fait qu'on ne devrait pas se poser cette question. Non, ce n'est pas une boutade ! Nous ne pensons plus - comme au début des années 70 et de la co-éducation aux EI - les acti comme susceptibles d'intéresser les garçons, les filles, ou les deux. Avec le temps, les acti se sont enrichies des sensibilités des uns et des autres. Les maîtrises ne proposent pas d'activités spécifiques aux garçons ou aux filles, et les idées d'acti proposées par les filles et les garçons ne sont pas réservées aux uns ou aux autres. En clair, il n'y a pas de "domaine réservé" en terme d'activités scoutes. Dans un groupe mixte, chaque garçon aura au moins une fois fait l'expérience d'un soit-disant "domaine réservé" aux mecs (construction, orientation, sioule , ...), où il se sera pris une "bâche grave" (si vous voyez ce que je veux dire...) de la part d'une de ces demoiselles On confond trop souvent le besoin de temps spécifiques et séparés avec la proposition d'acti spécifiques et séparées. Dans un groupe mixte, il est important de prévoir des temps "non dirigés" autour de la vie d'équipes (sieste après déjeuner, fin d'après-midi, ...). Certaines filles aiment bien aller se promener et discuter entre elles, s'isoler dans un coin tranquille du camp, tandis que les mecs vont faire un foot. L'intimité de la tente et du coin d'équipe sont les lieux privilégiés des petits moments "entre filles". A protéger et développer avec parfois la présence d'une animatrice. Ce ne sont que quelques pistes autour d'un principe : le respect de l'intimité de l'individu dans le groupe. Pas toujours facile au camp... [ Ce Message a été édité par: hocco le 28-11-2006 à 18:48 ] |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Merci Hocco de mettre des mots sur ce que je supposais être le chemin suivi! Ne t'étonnes pas de mes question, je n'ai fait que du guidisme et jamais d'acti mixtes - du moins avant les guides-aînées où occasionnellement, il y a des temps commun.
Donc ce sont ces temps personnels, en équipe cohérente, qui donne leur part de "tranquillité" et d'"expression" à chaque sexe. Question alors - et ce n'est pas pour critiquer! - ces temps sont ils réellement suffisant pour permettre à chaque fille de s'épanouir ? Quel est le rôle de l'animatrice dans ces temps "libres"? Pour les "bâches", je suis ok. Je latte des mecs en froissartage et topo... Mais ce n'est pas par volonté de les latter, entendons-nous. Il se trouve que j'adore ça et que du coup, j'y touche. Quand à ma soeur, elle est encore pire, parce qu'elle, entre première classe et brevets majeurs du même genre, elle ne les avait pas eu dans une pochette surprise... De temps en temps, des C.P de la troupe passaient du matamore à l'intrigué et de l'intrigué à l'admiratif... |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: D'expérience, je peux te dire que les filles, comme les garçons d'ailleurs, ont BESOIN de ces temps "non dirigés", qui sont comme une respiration aux activités organisées. Si une maîtrise inexpérimentée oubliait de les prendre en compte, elle aurait à courir dans tout le camp pour récupérer les petits groupes qui préfèrent être entre eux... Le thermomètre d'une bonne "mixité/intimité" chez les éclais est leur enthousiasme à se lancer dans les acti, après avoir "fait le plein" d'intimité. Le rôle de l'animatrice (et de l'animateur) est de profiter de ces temps "non-directifs" pour aller plus loin en dialoguant avec telle ou telle éclaireuse (ou éclaireur) sur un point particulier, ou s'inviter dans un coin d'équipe pour dire bonjour, rien d'obligé ni d'imposé : simplement se promener pour créer une relation plus perso avec les éclais garçons et filles. On ne parle pas de la même manière, on ne fait pas passer les mêmes messages, on n'a pas la même attitude quand on s'adresse à 50 éclais déchaînés ou quand on dialogue tranquillement avec une seule personne. C'est ça ce qui est formidable dans la relation de confiance que nous devons créer avec nos jeunes, par les acti, par le dialogue, pour les faire grandir. |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
En tout cas, ça nécessite beaucoup d'investissement adulte.
Si je calque avec la coéducation familiale (et ce n'est pas un boutade, cette fois ) on s'aperçoit qu'il faut quand m^me des activités non mixtes, tout simplement parceque physiologiquement, le temps passé à telle ou telle activité ne sera pas le m^me. Exemple :Pour fatiguer physiquement mes garçons et qu'ils puissent ensuite monter dans l'harmonie un spectacle avec leurs soeurs, je suis bien obligée de les confier à leur père pour une activité physique qui les passionnera une heure.Les filles, au bout d'une demi heure, ça leur suffira pour avoir pris l'air, et elles préfèreront bricoler leurs costumes. Les garçons aussi, adoreront bricoler leur costume, mais ils ont moins de patience, ont plus le besoin de bouger. J'ai expérimenté cela en tant qu'animatrice de colonies de vacances (enfants de quartiers très difficiles).C'était mixte.On a fini par faire des équipes non mixtes, et certaines activités séparées + les temps de ressourcement dont parle Hocco (autour du soir, principalement). Les filles m'ont avoué avoir soupiré de soulagement. Et les garçons faisaient beaucoup moins de c****pour épater les filles mais je suis rentrée plus ko qu'au retour d'un camp scout! |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Deux remarques : - oui, l'unité scoute "mixte" fonctionne comme une famille (c'est une deuxième famille pour certains enfants, avec des rapports entre jeunes et adultes très différents de ce qu'ils vivent parfois...) - des garçons comme des filles se retrouveront autour de certaines activités, et pas d'autres. Nous n'avons pas à "obliger" des garçons à jouer au foot au prétexte qu'ils sont des garçons ! A nous de savoir "offrir" dans le jeu scout des acti suffisamment variées, et respecter certains types d'acti selon le moment de la journée. Le travail en ateliers thématiques en fin d'AM est très apprécié, par exemple. J'ai du mal à vous expliquer que le fait d'être garçon ou fille ne rentre pas en ligne de compte dans nos pratiques. Le caractère et la personnalité des jeunes : oui. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Le caractère et la personnalité des jeunes ne sont-ils pas conditionnés par leur identité sexuée ainsi que par leur formation en de hors du scoutisme au sein de leur famille, à l'école avec leurs amis ? Or il est patant que dans nos sociétés occidentales les garçons et les filles ne sont pas tout à fait élevés de la même manière, voici pour l'acquis. Quant à l'inné il s'avère que le développement physique, psychologique, émotionnel des deux sexes soit quelque peu différent, c'est du moins la conclusion des médecins et des spécialistes des neuro-sciences. Ne doit on pas tenir compte de ces réalités dans l'élaboration du programme pédagogique que nous proposons aux jeunes ?
C'est justement parce que les programmes de l'Education Nationale ont trop tendance par dogmatisme à nier ces faits que la mixité scolaire est souvent un échec dans nombre d'établissemnts. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: La réponse est oui, mais elle peut être tout aussi pertinente dans des propositions de groupes mixtes ou homogènes. Je retiens de cet échange qu'il y a des familles qui veulent ABSOLUMENT avoir des unités scoutes et guides séparées pour leurs enfants, et d'autres familles qui souhaitent offrir un cadre mixte aux activités scoutes de leurs enfants. C'est culturel ! Les uns et les autres, nous répondons simplement - et du mieux que nous le pouvons - aux demandes des familles qui nous font confiance. Aux EEIF, nous avons près de 50 ans de pratiques avec la mixité dans nos groupes scouts (cela a commencé avec les louvettes EIF dans les années 50), et s'est généralisé dans toute l'association avec les EEIF en 1969. Depuis cette date, l'enjeu est le jeune avec TOUTE sa spécificité, et la qualité des relations qui se développe entre garçons et filles dans notre mouvement. Là réside peut-être le succès et la pertinence de notre proposition EEIF. Bien sûr, rien n'est parfait, mais nous sommes sur la bonne route et nous connaissons le chemin à suivre... Entre temps, les deux propositions spécifiquement féminines de scoutisme (FFE et GDF) ont disparu, ne correspondant pas à la véritable demande des familles. L'avenir est d'arrêter d'opposer les unités mixtes à celles qui sont séparées. Dans une proposition scoute apaisée, il y aurait pas mal d'idées et de programmes à développer et proposer autour et avec ce qui fonde la pertinence de la proposition scoute : les équipes et patrouilles... qui sont dans tous les cas homogènes ! N'est-il pas ? [ Ce Message a été édité par: hocco le 29-11-2006 à 13:00 ] |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Oui, Old, je parle bien de cette différence innée.
Moi non plus, je n'oblige pas mes garçons à jouer au foot (d'ailleurs, ils aiment moyen) et les filles se joignent quelques fois à eux pour des jeux assez physiques. Mais force est de constater qu'elles aiment moins ces activités là dans la durée(elles se lassent vite) Et que mes garçons sont plus demandeurs d'activité physique (et j'ai de quoi comparer, car j'ai dans la tribu une paire de jumeaux garçon/fille : m^me âge, mais développement radicalement différent) Mes garçons ont enfilé des perles, mais ils préfèrent la scie à rubans pour découper des boucliers et les peindre...et j'ai des exemples à l'infini, alors que mon mari est père au foyer avec une formation d'artisanat d'art, donc pas franchement un modèle "masculin" façon caricature facile. Par contre, certains domaines sont vraiment mixtes : la cuisine, le déguisement/spectacle, le chant, les légos ou play mobils, le bricolage sous toutes ses formes -dessin-peinture-découpage-etc (mais bizarrement pas les maquettes motorisées ni le meccano, apanage des garçons...) Il suffit aussi de constater la belle foire d'empoignade que constitue le choix d'un film à regarder ensemble si on n'arbitre pas.Tout le monde veut bien voir un polar ou un film d'action ou une comédie, mais le film de guerre, ce sont les gars qui le réclament, et la comédie sentimentale, plutôt les filles.et leur mère Mais bon, perso, je n'oppose pas une solution et une autre.Nous ne sommes qu'un mouvement de coéducation, ce sont les familles qui choisissent. Par contre, Hocco, Fleur-des-sables et moi m^me sommes des produits estampillés "guides" m^me si nous n'appartenons ni aux GDF, ni à la FEE.Il y a encore une demande des familles pour la non mixité, nous en témoignons! |
Fleur-des-Sables Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Avr 2006 Messages : 297 Réside à : Pyrénées |
Je confirme Castore de bout en bout.
Je n'ai que des p'tits mecs chez moi, mais j'ai des filleules et beaucoup de vie guide... Beaucoup d'activités vont être identiques, sauf dans l'intensité, la durée ou l'intérêt profond (l'enfant n'entend plus sa mère crier "à table" ). C'est la manière de la vivre, issue de notre identité sexuelle innée qui va tout changer. L'influence du culturel compte, bien sûr, mais il ne vient que compléter, à mon avis. Etre une femme ou un homme, ça n'a rien de culturel, c'est d'abord un fait qui commence dans le physique et le psychologique. Le culturel y ajoute ensuite sûrement, mais pas que. Pourquoi spontannément des enfants font tel geste alors qu'il n'en ont pas eu le modèle chez eux ? Pourquoi mes garçons, qui sont petits, pas télévores, et dont le père n'est pas un fana de film de guerre, transforme le moindre bout de bois en pistolet ??? Pourquoi veulent-ils toujours partir explorer l'univers, trouver des trésors ? Mon grand adore Cendrillon - lui, il va craquer pour les filles, mama mia!- mais se prend pour le capitaine Crochet. Bon, les exemples sont insuffisants, comme toujours... mais je fais du guidisme, et si nos unités FSE ( et les sufs, ce doit être pareil) ont encore plein de filles, c'est donc bien une demande des parents et souvent des filles aussi. Comme me disait l'une "l'école, c'est épuisant avec tous ces types". on doit voir les mêmes films de temps à autre, Castore |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Je me suis mal fait comprendre ; ce qui est culturel est la demande des familles. Pourquoi telle famille veut un scoutisme "mixte" et une autre un scoutisme "homogène" ? Je ne fais que constater. Aux mouvements scouts d'y répondre. Dans tous les cas, un mouvement scout dit "mixte", c'est comme la sauce vinaigrette : il faut principalement de l'huile et du vinaigre et bien les mélanger. Ce qui est bon, c'est le mélange des deux, mais l'huile reste de l'huile et le vinaigre du vinaigre. il en va de même avec les éclaireuses et les éclaireurs. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Nous sommes bien d'accord qu'il faut traiter chaque cas individuellement et ne pas tomber dans le dogmatisme qui consisterait à vouloir imposer aux autres sa solution comme étant la panacée.
Or, nous constatons qu'en France (ainsi que dans une grande partie de l'Europe Occidentale) les familles, parents mais aussi jeunes, qui désirent une forme de scoutisme non coéduquée n'ont guère d'autre choix que de s'adresser à une association non membre du SF. Il reste encore les SGdF mais les prochaines réformes pédagogiques suscitent une forte interrogation, en particulier chez les anciennes GdF, et les anciennes unités SdF restées homogènes, ne va t'on pas décreter que la co-éducation est LA proposition éducative du mouvement, les quelques unités homogènes restantes étant condamnées à revivre à quarante ans de distance l'expérience des troupes Unitaires. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Il y a juste un point à prendre en compte : que faites-vous quand une maîtrise scoute ou guide fait défaut localement ?
C'est LE problème ! exemple : il n'y a plus de maîtrise de compagnie, que faites-vous ? - choix 1 : vous fermez la compagnie guides - choix 2 : la maîtrise de la troupe scoute anime la compagnie guides - choix 3 : autre ? Notre association a fait le choix d'unités mixtes avec des équipes d'éclaireuses ou d'éclaireurs pour assurer la PÉRENNITÉ de notre offre localement auprès des familles et des jeunes. Il est pour le moins paradoxal d'être obligé d'expliquer aux familles que nous pouvons accueillir leurs garçons, mais pas leurs filles, faute de responsables... |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Et si la maîtrise de la troupe scoute est exclusivement composée d'éléments mâles on fait quoi ? Il se peut aussi que les éléments féminins de la maîtrise refusent de s'occuper de filles, cas souvent observé au sein de maîtrises louveteau.
S'il y a une autre compagnie dans les environs on donne l'adresse aux parents et aux filles, c'est aussi une solution. Ce qui me gène c'est que dans ces exemples la coéducation est conçu comme un pis aller, une solution de facilité, pas comme une proposition pédagogique ambitieuse nécessitant des moyens humains et éducatifs. On a vu les résultats désastreux d'un tel choix de mixité au sein de mouvements (au pluriel car je ne vise aucun mouvement en particulier) dont les activités de certains groupes locaux ne diffèrent guère de celles d'un (très) mauvais CVL, la qualité du scoutisme proposé est devenue si nulle qu'on n'a plus même ni promesse, ni loi scoute, le système des patrouilles est inexistant, la tenue réduite à un foulard mal noué et un T-shirt crasseux, quant à la progression perso le terme même est devenu de l'akkadien pour les (ir)responsables d'unité. Hélas ce que je décris existe, ce n'est pas un fantasme ! |
irdnael Membre confirmé
Nous a rejoints le : 10 Janv 2006 Messages : 1 323 Réside à : paris |
avis personnel:
le guidisme qui n'est pas le scoutisme est né dans des circonstances particulières: l'imitation de ce que faisait les garçons puis très vite le mouvement a eu sa vie propre:les GdF n'étaient pas un simple décalque des SdF mais a eu sa progression, ses méthodes etc ( que je connais mal) simplement la raison d'être des guides c'était: - la demande des filles, sortir de la maison et aller camper entre filles de 12 à 17 ans même dans une propriété close en 1960 encore c'était une liberté extraordinaire. - la méfiance des parents et du milieu social qui n'auraient pas accepté un mouvement où filles et garçons puissent se cotoyer. Au 21° siècle cette raison d'être s'est évaporée pour la grande majorité des filles et des parents et aussi pour la société. Reste le problème de la pertinence du guidisme en 2006, c'est à dire un temps et une organisation spécifique où les filles se retrouvent entre elles pour partager une aventure, un projet. Du point de vue individuel ( la construction de la personnalité) ça me parait interessant puisque l'environnement social est mixte de façon massive : c'est un enrichissement pour celle qui participe. Du point de vue collectif, l'utilité sociale en fait, la question me parait plus délicate, en raison de la tendance de nos sociétés à se fragmenter: le guidisme (et le scoutisme) pouvant induire avec d'autres facteurs à la constitution d'isolats. Autre débat: celui de l'intensité du niveau d'activité qui me parait la question centrale pour le scoutisme de nos pays. Des unités homogènes facilitent à mon avis le "dynamisme scout", d'où le relatif succès des mouvements classiques. Enfin et sans certitude la réussite de la coéducation des EEIF est peut être liée à la spécifité de ce mouvement dans sa composition et son organisation. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Tout à fait d'accord ! Maintenant, à moi de critiquer les propositions de scoutisme séparé On ne parle que de l'intérêt des filles à être entre elles. Dites-moi alors où filles et garçons vont-ils avoir une chance de se découvrir AUTREMENT que dans la caricature et les modèles proposés dans notre société ? Des filles et des garçons éduquées en ghetto, ne profitant pas de l'exceptionnel outil qu'est le Scoutisme pour fonder des relations entre garçons et filles sur des valeurs autres que la télé, les journaux et "Friends"... Ce qui me choque dans les propositions séparées est l'impasse que vous faites en matière d'éducation sur les relations entre garçons et filles, comme si la QUALITÉ de ce qui est proposé dans le monde adulte vous convenait... Nous, il est clair que notre priorité est la QUALITÉ des relations à promouvoir et à établir entre les garçons et les filles, les hommes et les femmes de demain, ENSEMBLE. C'était ma séquence nocturne "ce dont on ne parle pas est peut-être plus important que ce qu'on dit..." |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Tu touches là un point essentiel Hocco qui mériterait un fuseau à part et qui explique les différences fondamentales existant entre les mouvements de scoutisme classique et les mouvements de scoutisme moderniste : la vision de la mission du scoutisme en ce qui concerne la société. Le scoutisme vise t-il à former des citoyens heureux, utiles et actifs pour la société telle qu'elle est actuellement, ou bien pour la société de demain telle que nous la rêvons, ce qui peut induire une vision idéologique (religieuse, politique ou autre) de la Cité idéale. Ce n'est pas nouveau, cette dichotomie est à la base de la crise de la Route dans les années cinquante et de la rupture des années soixante (au delà de la réforme Ranger-Pionniers). Cette vision de l'avenir est basée sur une analyse de la société actuelle et des projections pour l'avenir qui peuvent se révéler inexactes par la suite (cf. les discours grandiloquants de Michel Rigal lors des Journées Nationales sur un "monde en voie de socialisation", nous allions tous vivre dans des grands ensembles de villes nouvelles, résultat les implantations du mouvement dans ces villes nouvelles, un vrai fiasco soit dit en passant, et dans les grands ensembles font sourire).
Revoila le vieux débat entre idéalisme et pragmatisme. Rappelons ici que les Anglo-saxons ne semblent pas se poser ce genre de question. Ce qui explique sans doute le meilleur taux d'implantation du scoutisme chez eux. Un point essentiel : quelles sont les relations que nous souhaitons promouvoir et établir entre les garçons et les filles ? Sachons toutefois que bien que les unités soient homogènes, il existe néanmoins de nombreuses occasions de rencontres lors d'activités communes entre filles et garçons dans les implantations locales, les chefs de groupe masculin et féminin (qui sont souvent mari et femme) veillant à organiser de telles rencontres. Aucune des deux solutions : mixité ou apartheid sexuel, n'est la bonne. En fait, comme disaient les Anciens, in medio stat virtu il faut trouver un équilibre, en respectant le choix des familles et des jeunes. |
Chris Membre notoire
Nous a rejoints le : 28 Oct 2005 Messages : 69 Réside à : Lyon |
Citation: Depuis le début des discussions sur la fusion, et plusieurs fois pendant les travaux (encore en cours) de réforme pédagogique, il a été dit et répété que le cahier des charges, c'est d'avoir une proposition pédagogique qui permette d'avoir à la fois des unités de garçons, des unités de filles et des unités co-éduquées (en gros, 1/3 des groupes proposent des unités homogènes). Pour parler de mon expérience : chef scout (garçons) pendant plusieurs années, puis chef guides et maintenant k'ra, c'est clair qu'il y a des différences "physiques" et des centres d'intérêts différents chez les filles et les garçons, personne ne peut contester ça. Par contre, j'ai toujours refusé d'estampiller telle ou telle activité "fille" ou "garçon", parce qu'on remarque très vite que les unes peuvent beaucoup apprécier les activités des autres et réciproquement. Cette année (principalement pour des raisons de maîtrise), on fonctionne avec le poste pionnier du groupe pour monter des projets communs sur l'année et le camp. On s'efforce de conserver deux unités (3 équipes de filles, 3 équipes de garçons) qui vivent leur pédagogie, leur progression personnelle, un ou des week-ends en unité, des activités choisies particulièrement par les unes ou les autres... mais en même temps, on se retrouve pour créer ces projets : présentations de propositions, choix des projets, organisation, répartition des missions en équipe, réunions plus "informelles" pour créer aussi un esprit de groupe, extra-jobs, ... Pour l'instant ça a l'air de fonctionner, rendez-vous au mois d'août pour analyser tout ça ! Bon, pour revenir à ma question d'un peu plus haut, je n'ai pas réellement eu de réponse concrète : c'est quoi le guidisme, sur le terrain ? Pour l'instant, j'ai compris que : - au niveau du mouvement, le guidisme a en plus du scoutisme le souci de la promotion des femmes dans le monde - en gros, le guidisme c'est du scoutisme entre filles. Mais cette dernière définition me paraît un peu simplette... Si on insiste tant à parler de guidisme, il doit bien y avoir des spécificités techniques, pratiques, qui le définissent... En gros, si je reformule ma question : qu'est-ce qui va être différent entre une unité de Caravelles (guidisme) et une unité homogène de Pionnières (scoutisme) ? |
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