Auteur | Le scoutisme en Belgique |
Malko Joyeux membre
Nous a rejoints le : 25 Août 2015 Messages : 319 Réside à : Bretagne |
Pour faire avancer le débat, un belge du forum pourrait il venir nous éclairer sur les différents points évoqués dans ce fil sur le scoutisme en Belgique ? Fauvette Bxl ? |
izard Membre confirmé
Nous a rejoints le : 25 Juin 2008 Messages : 944 Réside à : Grenoble |
Citation: Old G a déjà répondu à ce sujet, mais j'aimerais souligner le fait qu'il existe des pays avec et sans proposition pour l'enfance moyenne et que ça ne semble pas avoir un impact significatif sur les effectifs au global dans ces pays. En fait le « problème » des effectifs semble terriblement limité à la France (si on considère le scoutisme dans des pays comparables, type OCDE). D'abord, il y a le problème intrinsèque du nombre. Le scoutisme ne peut pas être organisé de la même manière dans un pays avec 6 fois plus de population, 20 fois plus de superficie et 3,5 fois mois de densité qu'un autre. Ensuite on peut aussi dire que le scoutisme tel qu'il est organisé en Belgique dépend de facteurs extrinsèques non transposables, comme la culture ou la législation. En imaginant que ça soit effectivement un problème purement de structure, et que d'un coup de baguette magique on arrivait à reproduire en France l'organisation du scoutisme tel qu'il existe en Belgique, et à le mettre à l'échelle, et que ça conduisait mécaniquement à un rattrapage des effectifs, voici ce qui pourrait se passer. Aucune association ne peut survivre à une croissance de plus de 10% / an sans de terribles difficultés organisationnelles. Le nombre de scouts en France et en Belgique est comparable alors que la population est de 67 millions contre 11 millions. En imaginant d'une croissance de 10% / an, il faudrait 19 années pour que les effectifs en France atteignent le million de scouts, ce qui ferait un taux de pénétration comparable à celui de la Belgique (sans tenir compte des écarts de pyramide des âges). Tout ça montre une chose importante : quelle que soit l'organisation actuelle du scoutisme en France, ses effectifs dépendent de facteurs historique, dans le mouvement et dans le pays, des 20 dernières années au moins, probablement plus. Il ne faut donc pas chercher la spécificité des effectifs du scoutisme en France dans des explications purement contemporaines. Les propositions spécifiques (farfadets, scoutisme pour tous, etc ...) sont des tentatives de répondre à un problème qui existait déjà il y a longtemps, en France mais aussi ailleurs. Elles ne sont pas la cause de nos problèmes d'effectifs mais la réaction des associations au constat de la perte d'adhérent. Si les effectifs aujourd'hui sont plus bas qu'ailleurs, ce n'est pas parce que notre organisation actuelle est mauvaise, mais parce que depuis un certain nombre de décennies, nous avons rencontré des difficultés et nous les avons traitées d'une manière qui a fait du mal à nos effectifs (savoir si ça a affecté la « qualité » du scoutisme est un autre débat qui implique la définition d'un scoutisme de qualité qui est hors de propos dans ce fuseau). Les spécificités des effectifs du scoutisme en France sont liées aux spécificités de l'histoire du scoutisme en France, et à la façon singulière que nous avons eue de les traiter. Car la Belgique n'a pas connu le même déchirement qu'en France dans son scoutisme. Le scoutisme en France a vécu division sur division. Après guerre, ça a été les collabos contre les résistants. Puis il y a eu l'Algérie, entre les indépendantistes et les colonialistes. Ensuite il y a eu Vatican II qui a divisé les conciliaires et les anti. La Belgique n'a pas connu l'affaire Jean Müller, la guéguerre JCA/PGK, le déni des SDF sur l'hémorragie des effectifs, les conflits EEDF/AGSE ou SGDF/ENF, ni Perros-Guirrec. Le scoutisme en Belgique ne s'est pas non plus organisé, sur le plan institutionnel, avec une fédé de libéraux affiliée OMMS vs une fédé de conservateurs exclus du mouvement mondial mais comparables en terme d'effectifs. Les deux seules périodes de l'histoire du scoutisme en France où les effectifs ont connu un véritable boom sont la création du mouvement (encore que les SDF avaient déjà jeté un pavé dans la marre en refusant de se mélanger aux autres à Cappy) et l'après Perros-Guirrec. Étrangement, les seules périodes de l'histoire où le scoutisme en France a connu une grande progression dans ses effectifs sont les périodes où les associations ont cessé de produire des anathèmes et d'exclure telle catégorie de personnes. Tant qu'on sera regardant sur qui encadre et qui participe dans une association, les effectifs resteront limités. C'est aussi simple que ça. De là à dire qu'il faut prendre tout le monde - et surtout n'importe qui - pour faire croître les effectifs, il n'y a qu'un pas que certaines associations n'hésitent pas à franchir. Ce qui pose une question toute simple : « pourquoi et comment voulons nous croître ? » (en effectifs, j'entends) Attention, je ne dis pas que dans les autres pays les effectifs sont plus élevés que chez nous parce qu'on y accepte plus facilement les brouettes que chez nous, hein ! Autre pays, autre culture, autre population, autre législation, autre histoire ... on ne peut pas comparer. C'est peut-être précisément notre tort, de baver devant les effectifs étrangers et de se dire qu'on peut atteindre le même taux de pénétration ! |
Ursus Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Mai 2004 Messages : 414 Réside à : Ile de France |
bonjour
outre les divisions assassinent où souvent l' un tente de tuer l'autre, les contraintes administratives et politiques sont-elles identiques d un pays à l' autre ? |
Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 5 774 Réside à : Bruxelles |
Poser la question est presque y répondre ... En Gelbique, tout ce qui concerne la jeunesse a été régionalisé et par conséquent relève de quatre pouvoirs politiques différents et aux sensibilités divergentes ... Au niveau administratif, les Fédérations sont soumises à la loi sur les associations sans but lucratif de 1921, revue et corrigée en 2002. |
trident Membre confirmé
Nous a rejoints le : 28 Fév 2009 Messages : 1 796 Réside à : Montréal, Québec |
Je dirais que le canada-français a les mêmes problèmes de taux de pénétration que la France. À la différence qu'en France, les adhésions sont en croissance alors qu'au Canada-français, au mieux, ils stagnent, au pire, ils sont en déclin (très lentement, mais inexorablement).
Y a-t-il d'autres exemples dans l'Occident? Bonne question... |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 556 Réside à : Paris |
L'interdiction faite aux associations canadiennes non membres de l'alliance ASC-Scouts Canada d'utiliser certaines appellations ne joue t-elle pas un rôle négatif sur leur expansion ? L'abandon de certaines valeurs scoutes qui rassuraient autrefois les parents au profit d'une ouverture tous ayant pour corolaire la transformation d'un mouvement autrefois d'éducation en entreprise de loisirs qui offre à peu près le même package que d'autres organismes animés par des professionnels plus qualifiés sur certaines activités porteuses (randonnées, rafting, parcours d'aventure, accro branche, etc...) tout cela ne permet-il pas de comprendre le peu d'attirance du scoutisme face à une concurrence toujours plus nombreuse. Ce qui explique la progression des effectifs du scoutisme en France c'est qu'il offre un plus, des choses que les autres organismes qui s'occupent de la jeunesse n'offrent pas (ou plus). Au lieu de mettre l'accent sur ce que nous avons de communs avec les autres mouvements de jeunesse, n'est-ce pas plutôt sur notre spécificité que nous devons tabler pour recruter ? |
trident Membre confirmé
Nous a rejoints le : 28 Fév 2009 Messages : 1 796 Réside à : Montréal, Québec |
Que l'ASC ait le monopole du mot "scout" n'empêche nullement le développement d'un scoutisme hors OMMS.
Je suis d'accord sur l'aspect des activités. Le scoutisme de l'ASC s'apparente davantage à un scoutisme de consommation où les jeunes choisissent à la carte les activités de leurs choix (je caricaturise, mais à peine). Il faut dire aussi que l'image des scouts, c'était un machin avec des curés. Bèh aujourd'hui, l'écrasante majorité des québécois ont tourné le dos à la religion. Les églises sont vides, donc les sous-sols aussi, là où étaient les scouts. Mais... Le scoutisme unitaire existe aussi ici. Il est marginal, mais il est resté fidèle à la proposition initiale de Baden-Powell. Donc si ces valeurs étaient tant recherchées que cela, les effectifs devraient exploser... ce qui n'est pas le cas. Qu'offre donc de plus les scouts en France? [spoiler:Et ça dépend des quels!] |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 556 Réside à : Paris |
Une visibilité de la proposition spécifique au scoutisme, l'utilisation des termes traditionnels du scoutisme qui font partie de notre patrimoine culturel par les associations de scoutisme classique, ce qui facilite leur identification à l'image populaire du scout. Si les SUF ou les GSE devaient s'appeler explorateurs ou aventuriers il n'est pas certain que leur taux d'implantation au sein de certains groupes de population qui sont favorables à l'éducation scoute en soit faciliter. Une reconnaissance des pouvoirs publics pour les trois plus grosses associations de scoutisme classique (la FEE ne pratique pas vraiment un scoutisme classique à part quelques associations au sein de la fédération). UNe prégnance de l'éducation catholique au sein de la population, même si le taux de fréquentation a considérablement baissé, la confiance accordée à des institutions qui se réclament de l'Eglise en matière d'éducation face au fiasco de l'Education Nationale est intacte elle serait même en hausse. Le mal fait par certains ministres récents y serait-il pour quelque chose ? |
Nosnip Membre familier
Nous a rejoints le : 15 Mars 2018 Messages : 410 |
Je vois que l'on s'est écarté du sujet...
Je vais essayer de répondre à la 1re question. En Belgique, il existe deux associations de scoutisme. La première, Guidisme et scoutisme en Belgique, adhérente à l'OMMS et à l'AMGE, regroupe : En Belgique francophone Les Scouts - Fédération des Scouts Baden-Powell de Belgique - 54 000 membres environ (2009) ("réformé" mais 12-16, 12-18, tandis que les autres c'est plutôt 12-15, 15-17/18) (également en région germanophone) ; Les Guides Catholiques de Belgique - 25 000 membres (2006)(majoritairement "réformé") (également en région germanophone); Les Scouts et Guides Pluralistes (SGP) - 5 000 membres environ ("réformé") ; et en Belgique néerlandophone Scouts en Gidsen Vlaanderen (scouts et guides de Flandres; ex-Vlaams Verbond van Katholieke Scouts en Meisjesgidsen, VVKSM ; association néerlandophone) 70 000 membres (2005) ; FOS Open Scouting (FOS - scouts et guides pluralistes néerlandophones) 7200 membres. ("réformé") La deuxième association est les Guides et Scouts d'Europe - Belgique, membre de l'UIGSE (1700 membres). Il y a des groupes francophones et des groupes néerlandophones. La pédagogie est unitaire. Y a-t-il d'autres points particuliers à évoquer ? |
mendu1 Membre honoré
Nous a rejoints le : 22 Janv 2007 Messages : 7 592 Réside à : ar vro vigoudenn |
En Belgique, c'est presque aussi compliqué qu'en France .!!!
En Belgique aussi un effort à faire pour : "tous ensemble " |
Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 5 774 Réside à : Bruxelles |
Il me faut rectifier mes chiffres, aux dernières nouvelles, notre double unité paroissiale bruxelloise (2ème GCB et 44ème BP) de 99 ans d'âge et donc centenaire en 2019, aurait sérieusement augmenté ses effectifs et compterait désormais environ 250 animés pour 40 animateurs et 9 "adultes confirmés" ; soit seulement quelque 17 % d'adultes pour 83 % de jeunes ; soit, en ce qui concerne les locaux (une ancienne salle de spectacle construite en 1925 et, à ma demande, divisées en six espaces polyvalents), plus ou moins un membre au mètre carré, compte non tenu des mezzanines et autres coins de patrouille en hauteur |
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