«Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, tais-toi.» Proverbe chinois.
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FUSEAU EN COURS
(Attention, l'ordre des messages est inversé : du plus récent au moins récent)
Auteur
Secourisme
sarigue Didelphidé
Messages: 5899
Posté le: 13-12-2015 à 22:12  
Ça fait quelques années que je ne viens plus ici, mais j'ai été "invoqué" en tant que (vieux - plus de 10 ans) secouriste et (très récent - quelques moins) formateur aux premiers secours.
Donc bon. Je fais une exception pour cette fois
Donc :
• En effet, un module "Examen" a été ajouté : Protéger - Examiner - Alerter - Secourir. Néanmoins, ce module dure, dans la formation PSC1, 10 minutes à tout casser. En gros, c'est pour dire que bon, avant d'appeler, c'est pas mal de savoir ce qu'il se passe En conséquence, ça ne me choque pas qu'on le "zappe" et que l'on continue à parler du "PAS" lorsqu'il ne s'agit que de sensibiliser à la question. Néanmoins par écrit, on peut quand même écrire sur le sujet, ô aller... Une ligne.
• Concernant l'inversion entre "secourir" et "alerter", deux remarques : 1- Idéalement, être à deux, c'est bien : ça permet de réaliser ces deux actions en simultané. Et 2- Dans certains cas, l'action de "secours" peut être vu comme une action de "protection". C'est le cas par exemple de la PLS : on met la victime sur le côté pour libérer ses voies aériennes et éviter l'étouffement soit par la chute de la langue en arrière, soit par noyade dans les poumons. Ce geste de mise sur le côté peut donc être vu comme une protection de la victime, et hop ! on conserve ainsi l'ordre "1- protéger, 2- alerter" (l'action de "secours" après l'alerte étant alors la surveillance de la victime et sa stimulation (sans donner de baffes !) en attendant l'arrivée des renforts)
• Concernant le massage cardiaque, en effet, on peut casser des côtes (ça se sent par un "claquement" sous la peau voire par un bruit de craquement ou de claquement). Mais en effet il vaut mieux être vivant avec des côtes cassés que mort... Si on casse des côtes, bien que cela arrive assez fréquemment, cela signifie que l'on est mal positionné. Il faut donc se repositionner (mains l'une sur l'autre, au milieu de la poitrine, en évitant que les doigts n'appuient sur les côtes, bras tendus, et en étant bien à la verticale de la poitrine: si on est un peu en diagonale, c'est là qu'on risque d'appuyer sur les côtes), puis continuer le massage cardiaque en attendant les secours
• Concernant la ventilation ("bouche à bouche"), c'est 2 insufflations toutes les 30 compression de massage cardiaque. En pensant bien à rebasculer la tête en arrière à chaque fois pour libérer les voies aériennes. Si l'on est deux en effet, il peut y en avoir un au massage et l'autre à la ventilation. L'alternance est toujours de 30/2. Mais effectivement un sauveteur formé PSC1 (ou AFPS) sait normalement faire les deux manoeuvres tout seul.
• Si on en a un à proximité, on pose le défibrillateur (sur peau nue et rasée !). Le défibrillateur, dès qu'il est disponible (par exemple, dès que le témoin qui a été passé l'alerte revient avec la machine en main), est prioritaire sur le massage cardiaque : même si on n'a pas finit le cycle de 30 compressions, on s'arrête, et on pose le défibrillateur. et on écoute la machine : si elle dit de s'arrêter, on s'arrête. Si elle dit de ne pas toucher la victime, on n'y touche pas. Si elle dit de reprendre le massage cardiaque, on reprend, etc. Et on n'éteint jamais la machine ni on n'enlève les électrodes. C'est les renforts médicaux qui se chargeront de faire ce qu'ils ont à faire.
Enfin, pour en revenir à la protection :
• Il y a trois types de personnes à protéger : Soi d'abord (un sauveteur mort n'a jamais sauvé personne, hein); les autres ensuite (on a une victime, on aimerait éviter d'en avoir deux...); la victime enfin (elle a un problème, c'est cool si elle pouvait ne pas en avoir deux).
• Ce qui signifie : on fait attention aux danger et on supprime ceux qu'on peut retirer : débrancher la prise électrique cause de l'électrocution (voire couper le courant au compteur), enlever le couteau ou les ciseaux de la main de la vicitime - ou éloigner celui qu'on trouve -, éloigner les médicaments qui sont là et les déplacer "hors de portée des enfants", etc.
• Si on ne peut pas retirer le danger (feu, inondation, fumée, risque d'éboulement, etc.), c'est la victime qu'on retire. Pas de méthode spécifique d'enseignée : typiquement, si la victime ne peut pas se déplacer d'elle-même (inconsciente, etc.) on peut tirer par les pieds, tirer par les bras, etc. Evidemment, on fera attention à ne pas (trop) aggraver l'état de la victime (s'il y a un escalier à passer, on préfèrera tirer par les bras, près des épaules, pour surélevé la tête et qu'elle ne se cogne pas à chaque marche !). Pour le reste c'est du système "D" Appel à votre imagination et bon sens scout
• Enfin, évidemment, on ne se met jamais en danger ! Si on ne peut pas soustraire la victime du danger (par exemple, si la victime est au fond d'une pièce enfumée et qu'on ne la voit pas), bah il ne reste plus qu'à appeler les secours qui eux enverront les spécialistes ad-hoc.
Dernier point concernant les secours :
15 (SAMU - médical), 18 (pompier - 1er secours à personnes et gestion des dangers dont on vient de parler), 17 (police - plutôt pour assurer la sécurité sur voie publique et autre trouble à l'ordre public) sont interconnectés : pas besoin de tous les appelés. On en appelle UN (en général on parle du 18 ou du 15, avec une préférence pour le 15 car on pourra parler à un médecin), et si nécessaire, ce service contactera les autres.
Concernant le 112, il faut noter qu'il est à la fois Européen (je ne prétend pas qu'on pourra parler à quelqu'un de sa langue natale. Mais on pourra parler à quelqu'un qui parle soit la langue du pays, soit un minimum l'anglais) et pré-programmé sur les téléphones mobiles : la fameuse touche "appel urgence" qui apparait quand le portable est verrouillé contacte en fait le 112. Un numéro que l'on peut donc joindre même quand on capte uniquement le réseau d'un autre opérateur que le siens... (ça marche si je suis sur Orange et que je ne capte qu'un réseau SFR par exemple).
Et évidemment, ces numéros sont gratuits
Voilà voilà.
FSS
Sarigue
formateur PSC1 et PSE
Akela NDE Akela
Messages: 5021
Posté le: 27-11-2015 à 16:46  
Le mieux est sans doute de faire le 15, car tu auras un médecin au téléphone. Les trois services d'urgence (SAMU, pompiers, police) sont interconnectés, et ils t'enverront le moyen d'intervention le plus proche, que ce soit une ambulance du SAMU, des pompiers, ou peut-être même de la Croix-Rouge.
Depuis un téléphone portable, on recommande souvent de faire le 112, numéro d'appel européen, censé pouvoir permettre d'accéder à un interlocuteur parlant n'importe quelle langue de l'UE. Ceci dit, en pratique, j'ai ouï dire que c'était compliqué, et que de toutes façons, les appels au 112 sont reroutés vers les centres 15, où ils ont une priorité plus faible que les appels directs.
Donc le mieux, en France, reste sans doute de faire le 15.
Pour les côtes cassées, d'après ledit copain, il fallait continuer.
mendu1 Membre honoré
Messages: 7592
Posté le: 27-11-2015 à 14:34  
c'est vrai qu'aujourd'hui , on a souvent un téléphone dans la poche, phénomène assez récent . Je suppose que ça peut aider , mais que faut il faire : le 18 ?
Suricate M. Herpestinae
Messages: 2101
Posté le: 26-11-2015 à 17:12  
Dans le cas ou on brise une côte, que faut-il faire alors ?
Akela NDE Akela
Messages: 5021
Posté le: 25-11-2015 à 22:34  
Citation:
Le 2015-11-25 19:34:00, Fauvette Bxl a écrit :
Moi, on m'a appris qu'il valait mieux être deux : l'un pour le "massage" cardiaque (attention à ne pas casser l'une ou l'autre côte ...) et l'autre pour la respiration artificielle (et l'appel au secours ...)
C'est mieux de le faire à deux (voire à plus pour pouvoir se relayer), mais en France, les titulaires de l'AFPS ou du PSC1 sont censés être capables de le faire tout seuls. Qui peut le plus peut le moins.
D'après un copain secouriste à la Croix-Rouge, c'est fréquent de casser des côtes en massant, et mieux vaut être vivant avec des côtes cassées que mort avec de côtes intactes.
Posté le: 25-11-2015 à 19:34  
Grib' ? Moi, on m'a appris qu'il valait mieux être deux : l'un pour le "massage" cardiaque (attention à ne pas casser l'une ou l'autre côte ...) et l'autre pour la respiration artificielle (et l'appel au secours ...)
Suricate M. Herpestinae
Messages: 2101
Posté le: 25-11-2015 à 18:02  
SPA c'est pas plutôt Société Protectrice des Animaux ?
Comme tu dis Bâbines il y a bien plus d'accidents domestiques que d'accidents de la route. En tout cas plus de morts !
PAR RAPPORT AU MASSAGE CARDIAQUE : Une vidéo pas mal...
Gribouille Bouille de Grib'
Messages: 3330
Posté le: 25-11-2015 à 13:54  
Ouaip, puis ce n'est qu'un cas particulier, mais j'ai appris qu'une fois un massage cardiaque commencé, il ne doit pas être arrêté avant l'intervention des secours... D'où l'utilité de les alerter avant.
Akela NDE Akela
Messages: 5021
Posté le: 25-11-2015 à 12:25  
Dans mes vieux souvenirs d'AFPS, "Protéger" venait toujours d'abord : protéger, c'est éviter l'aggravation de la situation, suraccident, risque de nouvelles blessures, etc. Donc, l'évacuation d'un blessé d'une zone dangereuse telle qu'une voiture en feu fait partie de "Protéger".
Ensuite, "Alerter" : une fois que tu as fait ce qu'il fallait pour que la situation ne s'aggrave pas, tu préviens les secours, qui sont les seuls à pouvoir réellement sauver la personne.
Le "Secourir" vient en dernier, parce qu'en portant secours, tu ne fais que préparer le terrain pour les spécialistes, qui ont eux des moyens réels de sauver la personne.
Le mnémotechnique "Protéger - Alerter - Secourir" est utile pour rappeler l'ordre des priorités si on est seul, mais également s'il y a plusieurs personnes : tu évacueras d'abord ton blessé de la zone dangereuse, avant de demander à quelqu'un d'appeler le SAMU, et une fois que le gusse a pigé ce qu'il devait faire, tu peux commencer à secourir.
Bâbines-Réfléchies Membre familier
Messages: 395
Posté le: 25-11-2015 à 11:25  
En fait se commentaire m'étonne pas plus que cela,parce que si mes souvenirs sont exact le PAS peut se transformé en SPA selon le cas .Par exemple,comme le dit Malko en dégagement d'urgence(feu de voiture,explosion imminente,...),secourir la victime est plus approprier que de la protéger ou protéger les autres.Puis dernière chose tu alerte...j'avais un moyen mémo-technique pour me rappeler ce que je devais dire dans mon alerte,mais je crains d'avoir oubliée
L'examen va aussi dans le secours:tu n'a pas le temps,toi simple mortel,de faire un exam approfondi sous peine de voir la victime passer de vie à trépas...c'est plus le boulot des pompiers qui eux ont des médecins dans leurs équipes
C'est vrai qu'on fait beaucoup de secours pour la route,mais les accidents domestiques sont courant aussi.Dans ce cas,il faut débrancher tout appareil étant la source du danger,éloigner les curieux et selon le cas asseoir ou allonger la victime.Pour les cas de brûlures par inflammation de vêtements,éteindre avec un vêtements en étouffant les flammes et retirer les vêtements brûlés,sauf ceux qui adhérent.
Voilà ce dont je me souviens,mais quoi qu'il arrive c'est mieux de ne pas porter secours tout seul.
Suricate M. Herpestinae
Messages: 2101
Posté le: 24-11-2015 à 22:33  
J'ai trouvé une vidéo pas mal sur la PLS ici
Par contre, ce qui m'étonne c'est l'un ds commentaires en-dessous de la vidéo
Citation:
Bonjour,
Cette vidéo est intéressante.
Cependant la chronologie des actions dans le référentiel technique SST (ED7000 page 54) est plutôt 1)Protéger 2)Examiner 3)Secourir (PLS) 4)Alerter
(De plus l'alerte est donnée avant la fin de l'examen respiratoire)
Cordialement?
Fauvette Bxl Cisticolidae
Messages: 5773
Posté le: 24-11-2015 à 22:10  
Ben oui, ai le même papier que toi et ai même enseigné la matière, chez nous obligatoirement donnée par un officier, à deux générations de conscrits ...
mendu1 Membre honoré
Messages: 7592
Posté le: 24-11-2015 à 21:57  
" la position latérale de sécurité ", on apprenait ça, lorsqu'on passait le brevet de secouriste (avec un beau diplôme) que j'ai toujours .
je ne vous parle pas de la méthode Sheaffer....est ce la bonne orthographe ?
Un responsable, un peu plus intelligent sans doute que d'autres avait estimé, que puisqu'on s'occupait d'enfants, qu'il serait bon qu'on aient tous notre diplôme de secourisme , ce qui a été fait, moyennant quelques soirées. Oui, mais, sans pratiquer de temps en temps, hum!.
Chez les SDF, il y avait souvent des ateliers de secourisme..Maintenant, peut être pas efficaces, peut être même dangereux..
J'ai toujours regretté qu'on ne fasse pas un peu mieux en technique, et moins en baratin ? Je ne sais pas ce qui se fait dans les autres pays , mais je reste persuadé qu'il y a beaucoup de gaspillage de bonne volonté dans ce domaine en France , surtout si on veut passionner les gens!
Fauvette Bxl Cisticolidae
Messages: 5773
Posté le: 24-11-2015 à 21:07  
Ne pas négliger non plus le recours à la PLS ou "Position Latérale de Sécurité", destinée à limiter au maximum les dégâts collatéraux ...
Malko Joyeux membre
Messages: 319
Posté le: 24-11-2015 à 20:13  
Excellente initiative.
Voici quelques éléments du PSC1 :
Protection dune personne exposée à un danger Une victime ou toute autre personne menacée par un danger doit en être protégée, notamment du suraccident. Pour cela, le sauveteur, lorsque il peut agir sans risque pour sa propre sécurité doit immédiatement supprimer ou écarter le danger de façon permanente.
Si nécessaire, cette première mesure est complétée en délimitant clairement et largement la zone de danger, de façon visible, afin déviter toute intrusion dans la zone. Cette délimitation se fait en utilisant tous les moyens matériels à disposition ainsi que le concours des personnes aptes aux alentours.
Dégagement durgence dune victime Lorsque la victime ne peut se soustraire delle-même à un danger réel, immédiat et non contrôlable, un dégagement durgence peut être alors réalisé par le sauveteur. Cette manœuvre, peut être dangereuse pour la victime ou lui-même. Elle doit donc rester exceptionnelle.
Le dégagement durgence de la victime doit alors permettre de placer celle-ci dans un endroit suffisamment éloigné du danger et de ses conséquences.
Aucune technique nest imposée lors de la réalisation dun dégagement durgence. Toutefois, lors de sa réalisation, le sauveteur sengage par le cheminement le plus sûr et le plus rapide seulement si la victime est visible, facile à atteindre et que rien ne gêne son dégagement. Il assure son extraction en fonction de ses capacités.
Suricate M. Herpestinae
Messages: 2101
Posté le: 24-11-2015 à 19:57  
Je suis actuellement en train de créer une page pour notre site sur les règles générales du secourisme et les premiers secours.
Tout le monde connait P/A/S : Protéger / Alerter / Secourir
Je cherche quelque chose sur la PROTECTION du (des) bléssé(s). On trouve un peu de tout sur la route (un peu trop peut-être) mais pas grand chose pour les autres cas. Auriez-vous plus d'infos là-dessus pour en faire un petit condensé ?