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Auteur | de l'hypocrisie à la Route |
Job Membre notoire
Nous a rejoints le : 06 Avr 2010 Messages : 61 |
Sur la question du "tout spi" de la route je suis tout à fait d'accord. Trop c'est trop ! La route n'est pas une école de curés et doit rester dans le réel. Il y a hypocrisie si à la route on surjoue notre christianité par des chapelets à rallonge qui endorment les gens mais "qu'il faut faire parce que c'est la prière des routiers" (super l'argument... amaizing). Autrement dit le tout spi doit procéder d'un vrai consensus et non d'une petite minorité très pratiquante qui exclut de ce fait les autres.
La route doit être une école de la foi : on doit s'y poser toutes les questions même les plus dérangeantes, sans avoir peur de poser des débats. Par exemple hier nous avions une rencontre route sur le thème science vs religion avec un débat très riche. C'est ça le spi de la route à mon sens : oser approfondir sa foi et s'ouvrir aux doutes des jeunes adultes. Pour le reste les activités doivent se diversifier. Effectivement ne pas résumer les activités routes à des pèlerinages sinon quoi nous n'aurons que de futurs séminaristes dans nos clans, ce qui signifie pas grand monde ! Au contraire nous devons oser des activités plus missionnaires, plus funny et plus ambitieuses. Par exemple : canoe, rafting, escalade, belle randonnée. Mais je vais plus loin : journalisme en créant un journal de province par exemple, créer et animer le site web du clan, faire des vidéos, participer à une radio, j'en passe ! Il y a tout un pan d'activités tournées vers les NTIC qui sont tout à fait dans l'esprit route. De même sur les services il y a moyen d'être réellement en service c'est à dire ne pas toujours aider la même communauté de religieuses qui, soyons honnêtes, arriverait très bien à se débrouiller sans nous. Par contre aller distribuer des repas à des SDF, aider les enfants d'auteuil ou encore organiser un match de foot dans un quartier populaire, ça c'est du service qui a de la gueule. Autrement dit je crois que la route pour cesser l'hypocrisie, doit arrêter de se fantasmer le monde. On sort de l'adolescence pour rencontrer le vrai monde. Il faut donc avoir des activités "incarnées" qui correspondent aussi à ce que nous vivons dans notre quotidien. Bien sûr on doit rêver encore, mais il faut à présent marquer l'essai. Donc oui il y a une certaine hypocrisie quand on veut se faire une route qui ne correspond à rien de réel. Pour ça il faut avoir un peu d'imagination et être capable de se dépasser. C'est sûr, un pèlerinage ça ne mange pas de pain et ça n'engage à rien sinon à mettre les pieds sous la table. Petite remarque sur les jeunes chefs de clans, plutôt que de les flinguer en les désignant comme des coupables, il serait peut être sympathique de saluer leur courage de s'engager si jeune même s'ils ne sont pas parfaits. Le désir de coller à "l'idéal" est tellement fort chez certains qu'ils en oublient même la simple fraternité... Sympa pour les plus jeunes. |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
question très intéressante, Loup Argenté, et sujet qui rend souvent mal à l'aise, qui d'ailleurs a déjà été évoqué dans ce Forum, avec des opinions très diversifiées!
Pour ma part, je considère le DR completement hypocrite, grandiloquent, pompier, totalement irréaliste, mais c'est mon opinion perso. Ce qui ne m'empeche pas de le respecter, de l'avoir pris et de respecter ceux pour lesquels c'est un acte de fort engagement. Je trouve que la Promesse scoute se suffit à elle même, et qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter: tout est déjà dit, avec le risque qu'une strate supplémentaire risque de dévaluer un acte simple et beau. L'acte digne du DR, pour répondre à ta question, pour moi, c'est de rester avec une exigence de vie simple, que beaucoup ont apprise à la Troupe ou au Clan, et qui ne nécessite pas d'engagement particulier, mais un style de vie. Le routier, c'est le gars capable de partir avec son sac, au lieu de discutailler, le reste c'est de la pédagogie très théorique, mise au point par des strasseux de différentes époques qui ont voulu structurer une tranche d'âge pour la maintenir dans le circuit scout et catho. |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
OG, merdouiller n'est pas la meilleure école pour se débrouiller dans le vie. On peut aussi au même âge structurer sa pensée, apprendre à organiser et à s'organiser, valider ses rêves aux réalités. Je trouve dommage qu'au dlà des belles déclarations (style DR), le scoutisme laisse ainsi des jeunes dans une dérive amicale toujours profitable, mais pas très formatrice.
Sufocentré surement, pq je trouve en effet que la Route SUF, en dehors de quelques exceptions qui existent, est un bazar pas possible. Mais même si l'environnement est en apparence plus structuré, je ne suis pas sûr que la Route d'europe soit plus formatrice. Vezelay a surement plus de gueule et d'envergure que les RNR, mais la méthode me semble aussi irréaliste, et les ambitions affichées déconnectées des réalités. Tu as évidemment raison quant à "la Route du Succès" plutot faiblarde, mais tout cele est vieux. On a quand même l'impression que la Route est la mal aimée du scoutisme, rien que dans ce Forum, il n'y a pas grand chose. Et pas grand monde sur le terrain. La Route ne concerne qu'une proportion infime de scouts. Quant aux routiers qui prennent leur Départ, c'est insignifiant. D'où ma question, très tendancieuse, sur l'hypocrisie à la Route. |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Il est assez clair que vers l'age de 17 ans pour un jeune la pédagogie éclaireur atteint ses limites. C'est d'ailleurs en partie sur ce constat de l'évolution de jeunes en fin d'adolescence que tant le raiderisme de Menu que les propositions "réformées" ont été construits.
On a donc de grands ados qui sortent de la troupe vers 17 ans mais qui ne sont pas complètement "finis" en terme de développement personnel. Il est à noter qu'ils auraient tendance d'ailleurs à sortir de plus en plus tôt de la troupe alors qu'à l'inverse leur maturité "sociale" est aussi plutôt de plus en plus faible (par maturité sociale, j'entends choix de vie, entrée dans le monde du travail,...). Chaque mouvement essaie d'apporter à sa manière une réponse à cette tranche d'age. Aussi étonnant que cela puisse paraître, tous les strasseux qui théorisent sont aussi passés par cette tranche d'age de leur vie et ont une expérience de première main des questions existentielles qu'on s'y pose. Certains en ont en plus quelques grands ados de ce type à la maison. Au moins aux GSE, on fait la différence entre la Route Pilote - qui concerne les 17-19 ans - et la Route Intermaitrise, qui elle concerne tous les ainés (en pratique principalement ceux en service). Deux ans de temps pilote donc pour apprendre à se connaitre, mûrir et orienter ses choix de vie. C'est clair que ce n'est pas totalement indolore... Il est intéressant de noter que derrière tout cela, il s'agit d'amener les garçons à s'engager dans leur vie, dans ce en quoi ils croient, etc... alors que justement Laricio nous dit que "cela ne nécessite pas d'engagement particulier". Oui, le mot "engagement" et tout ce qui s'y rapporte n'est pas très fashion dans la société actuelle. En ce sens, cette pédagogie ainée est complètement à contre courant! On ne peut que constater qu'effectivement les Chefs de Clan, qui devraient "les grands frères un peu en avance sur le chemin", sont en général bien trop jeunes pour jouer ce rôle. Il est injuste cependant de leur jeter la pierre... J'espère seulement que ceux qui font cette remarque sont aussi prêts (ou ont été prêts) à s'investir dans un clan lorsqu'ils auront l'age requis. On ne peut aussi que constater que le taux de "pertes" entre la troupe et le clan est important. Pas satisfaisant même si l'évolution du nombre d'engagement RP ou de départ RS est en hausse à l'AGSE, même si il y a des témoignages lumineux de jeunes qui y ont trouvé leur compte (il n'y a pas que les déçus qui s'expriment). Assez étonnant d'ailleurs qu'il y a une demande émergente de chefs servant en unité qui demandent eux aussi à suivre la progression pilote. J'ai toujours beaucoup de mal à comprendre comment on peut qualifier le DR de « complètement hypocrite, grandiloquent, pompier, totalement irréaliste » mais l'avoir quand même pris et dire le respecter. Surtout quand c'est pour donner des leçons sur l'hypocrisie ensuite. FSS |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
sur le dernier point, Vieux Singe, il a déjà été évoqué dans un autre fuseau. On peut tout a fait respecter quelque chose sans l'aimer. Dans ce cas particulier, c'est la pratique dite du petit soldat. Je suis routier, je suis la Route et je m'y donne à fond. Je suis CC, je joue le jeu de la Route jusqu'à la pointe extrême de mes chaussures. La doctrine dit que le DR est l'engagement summum du scoutisme et on me demande d'inciter les plus jeunes à s'engager vers le DR. Donc je prends mon DR, et j'en fais la promo. Tu peux trouver que c'est hypocrite. Je pense plutot à la loyauté, envers le scoutisme, envers un Clan, envers la Route, accessoirement envers un mouvement qui prône cet engagement.
Mais rien n'empêche le même type de dire sur un Forum ce qu'il pense, et ce qu'il n'a jamais dit à ses routiers. Un Forum, ce n'est pas un CEP, on peut s'en servir pour de bonnes ou mauvaises questions, et on n'est pas obligé de tenir une langue de bois. Même si les débats tombent sous les yeux de jeunes routiers, cela ne nuit pas, au contraire même. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Allons Laricio tu n'as jamais rencontré de CT qui se plaignait que la route était en train de lui pourrir ses meilleurs CP qu'il avait passé plusieurs années à former ? De Chef de Groupe qui pestait contre les RS du Clan sur lesquels il comptait pour le Weekend de Groupe mais qui ronflaient encore à 10 heures du matin après s'être couchés vers 3 heures pour avoir glandouillé autour du feu en grattant de la guitare et grillant quelques clopes. Jamais lu les observations amères de Michel Menu sur la Route SdF où les chemises grises perdaient leur temps en blablateries interminables ? C'est vrai que la Route semble gâcher le travail accompli à la troupe en HP, que ce glandouillage apparent avec des discussions interminables à refaire le monde au local (ou au café) semble contre productif, anti-éducatif, une perte de temps. Pourtant en est-il bien ainsi, ces une ou deux années que l'on peut penser perdues, pas du tout formatrices le sont elles réellement ? Ne sont-elles pas au contraire nécessaires pour être capable de repartir après avoir fait ses propres expériences, trouvé ses limites. par contre là où un Chef de Clan plus mûr est indispensable c'est pour les aider à réaliser cela, les inciter à repartir, les faire réfléchir, mais cela demande une grande patience, une diplomatie sans fin, en quelques mots d'aimer ses gars. |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
oh ça, OG, le coup du CT qui dit à ses CP "tout sauf la Route", je connais le bien pour l'avoir pratiqué, voyant quelques zombies qui s'intitulaient routiers avec un foulard sur un polo de bonne marque, ne sachant plus monter une tente ni se servir d'une hachette, et faisant la manche pour aller "construire un hopital" à Bamako, et ayant oublié comment on fait pour marcher à pied. Mais je sais aussi que les mêmes, quand ils ont un boss qui a pigé le truc, peuvent vivre quelque chose de simple et beau, avec des souvenirs inoubliables.
Nous sommes évidemment d'accord là dessus. Ce que je ne comprends pas, c'est la sauce doctrinale officielle. Je n'en veux absolument pas aux routiers, ni à ceux qui s'investissent dans la responsabilité d'un Clan alors qu'ils n'en n'ont pas vraiment l'âge. Je m'étonne que les mouvements ne soient pas plus réalistes, et continuent à promouvoir des exigences élevées, mais imaginées dans les années 1920 pour des types de 25 ans hyper costauds, alors que les routiers de 2011 n'en ont que 17 et sont souvent sans véritable chef, c'est à dire dans la pratique sans possiblilité d'aller au délà du blabla. |
Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 4 300 Réside à : Bruxelles |
A partir du moment où les sections sont toujours en manque de maîtrise, une route sans projet fort ne peut que difficilement subsister ... Chez nous, aux unités (guide et scoute) paroissiales (2ème GCB et 44ème BP), nous avons la chance de pouvoir (ou devoir), depuis 25 ans déjà, assumer la gestion des 24 heures vélo du Bois de la Cambre ... ce qui ne laisse guère le temps au doute et éventuels autres états d'âme, mais confirme la nécessité de poursuivre cette chaîne dont nous ne sommes qu'un maillon, minime certes mais indispensable si nous souhaitons que notre idéal n'arrête de se perpétuer ... |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Laricio, c'est toi même qui emploie le mot hypocrisie. Ta position sur le DR que tu décris comme loyauté à ton mouvement peut tout aussi bien être interprétée comme de l'hypocrisie. La progression aînée est d'abord (pour ce qui est de la FSE) de l'accompagnement individuel qui relève du compagnonnage ou du mentorat. Dans ce contexte, tout forme dhypocrisie voue la relation d'accompagnement à l'échec assuré: comment peut-on parler à un garçon droit dans les yeux de la progression vers le DR si on n'y croit pas soi-même. Sauf à avoir une bille en face de soi, il n'y a pas la moindre chance de succès. Comment peut-on aider un jeune à discerner "en vérité" ses richesses et ses zones d'ombre pour ensuite progresser quand soi-même on n'est pas clair sur l'approche. C'est grand de vouloir servir - mais servir requiert compétences et charisme, et il faut avoir parfois l'humilité et la... loyauté de reconnaître qu'on ne les a pas lorsque c'est le cas! il y a toujours plein d'autres service à notre portée.
J'ai connu et je connais des CC qui ne sont pas (encore) RS et qui font un super travail auprès des garçons qui leur sont confiés. Ils progressent à leur rythme mais aussi en vérité et cela leur permet d'être quelques pas en avant pour accompagner ces garçons. Cela serait totalement stupide de leur demander de bâcler leur progression RS parce qu'un CC doit être RS. Certes à la FSE, dans les clans Pilotes, la progression est vers la Longue Piste et l'engagement RP. Coté historique, il faudrait revoir ses classiques au moins pour les GSE. La Route Scout d'Europe date elle de 1976 et non de 1920 et elle évolue encore (cf ma remarque sur les chefs en maîtrise qui souhaitent se lancer dans une progression pilote...). Ce n'est pas la panacée mais ce n'est pas le fossile déconnecté des réalités que tu décris par ignorance. Je rejoints complètement Old: « en quelques mots d'aimer ses gars ». En général, comme je suis dans un mouvement catho, c'est « aime tes garçons et prie pour eux ». C'est valable quelque soit la tranche d'age d'ailleurs. Si tu les aimes vraiment, tu ne leur refiles pas de la daube à la quelle tu ne crois pas au fond de toi même. L'important c'est que les gars soient clairs sur ce qu'ils sont et sur ce qu'ils veulent être. La progression vers le DR n'est qu'un moyen parmi d'autre pour y arriver. Le problème, c'est quand les garçons n'osent pas se poser pour se regarder en vérité: un peu comme le matin quand le miroir nous renvoie une image qui ne nous plait pas. On peut choisir de fermer les yeux ou de casser le miroir même si cela ne fait pas avancer les choses. On peut aussi choisir de s'armer d'un peigne, d'un rasoir, de savon,... pour changer la situation. Quand on gratte un peu, on se rend compte que l'un des gros problèmes est là: oser se regarder tel qu'on est. La fuite en avant dans un activisme un peu superficiel est parfois bien tentante. FSS |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Si on considère que l'objectif du scoutisme c'est de parvenir à plus en plus d'autonomie de la part des jeunes jusqu'à ce que le chef éducateur s'efface complètement, n'étant plus un encadrant mais un tuteur puis un simple mentor, quel est le rôle dévolu au Chef de Clan, quelle part de directivité lui est-elle encore accordée ? (Tout en tenant compte bien sûr de l'âge moyen des membres du clan). D'ailleurs que devrait être l'effectif optimal d'un clan ? |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
V.S, la loyauté à mon mouvement m'importe moins que celle due aux jeunes dont on peut avoir la charge. Je suis scout, je prends la totalité du système et je le mets en pratique. Si je fais part de mes états d'âme, je suis un mauvais. C'est ainsi qu'on peut être soi-même à plusieurs degrés: Pour ma part, j'adhère sans aucune réserve à la pédagogie éclaireur, avec passion, car je la trouve parfaite et suffisamment ouverte pour y intégrer des personnalités différentes. Je n'adhère pas effectivement à celle de la Route, ou avec beaucoup de réserves, car je la trouve déconnectée des réalités. Je suis loin d'être le seul à le penser, et parfois à le dire.
La route SUF n'est pas complètement différente de celle d'Europe, c'est la pratique qui est différente. Mais je ne partage pas quand tu dis que la Route est récente et n'a rien a voir avec celle des fondateurs de 1920. Les deux routes ont exactement les mêmes bases, et les mêmes principes, qui sont ceux de la Vieille Route, avec des vocabulaires plus ou moins différents. Ceci dit, je t'accorde volontiers un plus: il y a eu plus de matière grise mise dans la route d'Europe que dans celle des SUF, qui, s'appuyant sur le même socle historique des années d'avant guerre, s'est structurée, alors que la route SUF, c'est qui tu veux, quand tu veux et comme tu veux. Ce qui est génial quand il y a un CC fabuleux, et ça arrive, mais du gachis la plupart du temps. Ce compliment fait, dans un cas comme dans l'autre, la Route reste numériquement marginale, le nombre de Départs Routiers est infime, et que ça remet les pendules à l'heure sur les certitudes. Ca vaudrait le coup de se poser des questions sur la proposition et la méthode, sur les envies et les besoins des jeunes de 17-18 ans, sur ce que le scoutisme peut ou ne peut pas leur apporter. En tous cas rien ne t'autorise à émettre comme tu les fais un jugement de personne (ton premier paragraphe)... |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
O.G, mon expérience imparfaite mais passionnante de CC, c'est qu'il faut qu'il s'investisse au maximum, en pratiquant une forme de délégation intelligente mais très contrôlée, sinon c'est la foire. Evidemment, ce n'est pas dans les livres, où on te dira qu'il faut laisser faire etc. Qu'il ait un job, et sorti du giron familial, car sinon il ne peut être une référence adulte et responsable. Qu'il soit une grande gueule ne nuit pas. Surtout qu'il soit crédible par son style de vie.
Le nombre des routiers? Je dirais qu'un routier seul, ça peut exister, même si c'est difficile, donc toute référence de nombre serait subjective. Disons quand même que moins de dix, ce n'est pas un Clan, mais une équipe, et on revient au même scénario un peu décrié, sans chef. Idéalement 15, 20 routiers. L'autonomie dans tout cela? un jour le CC disparaît, et les routiers se dispachent, les uns dans les Maitrises de Troupe, les autres dans la vie pro ou sociale, et à leur tour sont des leaders. Car vouloir l'autonomie des routiers à la Route, ça m'apparait aussi séduisant que casse gueule! |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Citation: Tout le subtilité est dans le fait que le CC est là pour aider au "passage" d'un étape de la vie à une autre. A lui de savoir insuffler un style, un dynamique surtout au début, d'être effectivement un référent mais aussi de s'effacer graduellement. Un peu à l'image de grand frère qui marche quelque pas devant, qui aide à caler le rythme de marche mais tout en sachant qu'à un moment les chemins se séparent. Impressionant de voir comment des CPs qui montent et qui donc quelques semaines auparavant avaient charge d'âmes et se démenaient pour faire vivre leur Patrouille, peuvent parfois aux premières activités de clan sembler "decompresser" et simplement s'assoir en consommateur. Ils n'ont plus le regard des plus jeunes pour les pousser à avancer comme avant, simplement leur propre conscience et l'aide bienveillante du CC. Il va être nécessaire au début de l'année pour le CC de donner un cadre, mais c'est bien plus en entrainant derrière lui et en donnant l'exemple qu'en aboyant des directives. Difficile de parler d'effectif optimal. Selon la taille, le fonctionnement sera assez différent. Dans un petit clan, de moins d'une dizaine de routier, le CC sera en mesure d'accompagner directement chacun des routiers. Par contre, les activités de clan seront plus "intimistes" - on ne fait la même chose dans une veillée à 6 ou à une vingtaine, le montage des services de clan est différent, etc... Dans un clan d'une vingtaine de garçons, la masse, le nombre peut créer plus facilement une dynamique lors des activités. Par contre le CC ne pourra suivre chacun des routiers au même niveau: il devra s'appuyer sur ses ACC ou sur d'autres aînés. Au delà d'une bonne vingtaine, je scinderais (mais la question ne se pose qu'à Paris ou Versailles...). Citation: Si j'ai des états d'âme, de mon coté, je vais faire autre chose plutôt que faire semblant. Sans aller à se "répandre", on a tous le droit à avoir des états d'âme. Dans un mouvement catho, il est frappant de voir durant les temps de prière, deux types d'unités et de clans en particulier; il y a ceux où on prie contre la faim dans le monde, contre les guerres, etc... et c'est très bien mais on reste bien générique, et puis ceux où une communauté s'est formée, où la confiance s'est établie et où les garçons alors mettent leur trippes dans les intentions. On n'est plus du tout dans le convenu et générique. Dans ce contexte, difficile d'être le chef, l'accompagnant et de rester dans la simple façade. Halte à l'hypocirisie: le chef a aussi le droit d'avoir des doutes, des états d'âme. On est dans une communauté d'ainés. Il a droit de dire par exemple que pour lui aussi les heures routes ne sont pas un long fleuve tranquille mais que pourtant il persévère. Citation: Toute la pédagogie Route FSE est justement d'amener à n'être qu'un seul soi-même, ne pas compartimenter sa vie ou afficher des visages différents en fonction de son auditoire. D'où mon incompréhension. Citation: Je me garde bien de juger une personne, mais je pense avoir la liberté d'écrire qu'un comportement que tu qualifies de loyauté peut aussi être être interprété comme de l'hypocrisie. Il serait justement... hypocrite pour moi de ne pas le dire. Citation: Ce que toutes les Routes partagent, c'est la nécessité de proposer quelque chose aux jeunes qui sortent de la troupe. Au de là de cela, je te suggère d'aller causer avec Jean-Charles de Coligny qui a (re)fondé la Route SdE à partir de 1976. Pour Bernard You, son successeur et l'autre père fondateur de la Route SdE, il te faudra te contenter de ses écrits car il est décédé en 2007. Tu n'y trouvera pas grandes references sur la Route SdF d'après guerre en dehors de la description des travers à éviter... Ce n'est pas par accident s'il s'est passé presque 15 ans entre la création de SdE et celle de la Route SdE... Autant en branche jaune et verte, il y avait des pédagogies récupérables immédiatement, autant en branche rouge tout était à (re)faire. Pas du tout non plus un accident que PGK ait préferré la base du cérémonial du départ RS de 47 (?) plutôt que celui réformé de la fin des années 50 et qu'il l'ait ensuite modifié. FSS |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
V.S, je ne doute absolument pas des qualités des personnes que tu cites et dont j'ai toujours entendu le plus grand bien. Ils ont surement réfléchi, comme d'autres l'on fait ailleurs, et nul n'a à critiquer quoi que ce soit.
Les faits sont têtus dit l'autre: je ne vois pas en quoi la Route d'europe - et moindrement la Route suf, est différente de la "Vieille Route". Mêmes concepts, mêmes idéaux, mêmes formes, mêmes textes de référence. Si les textes des DR europe et suf sont différents, ce sont tous les deux pourtant des héritages de la Veille Route. Or dans cette Vieille Route, les âges étaient différents, routiers plus agés. Les chefs étaient différents, des hommes mûrs. Le monde était différent, les occasions de dispersion très limitées. D'où des gars très volontaires, à 100%. Probablement aussi moins de psychoses d'études, et surement moins d'angoisses de job. Et tu vois, autant je trouve la méthode éclaireur parfaite, les louveteaux génial, autant je trouve la Route pleine d'ambiguités. Mais il est vrai aussi que je suis déformé par le prisme SUF, où la Route me semble bien hésitante. Mais honnêtement dit et sans polémique, celle d'europe me semble chiante. Par contre, j'aime Vézelay... En tous cas ce débat est intéressant, et hormis la question de l'hypocrisie, que j'ai bien cherché par le titre, de qualité. |
Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 4 300 Réside à : Bruxelles |
Tous les problèmes évoqués par Laricio et Vieux Singe, nous les avons vécus en Gelbique, au niveau de la branche "Pionniers" (ou 14-16/17) dans les années qui ont immédiatement suivi "mai 68" ... D'où, au niveau de nos unités guide et scoute (2ème GCB et 44ème BP ou "Les Scouts"), depuis plus de 25 ans déjà, la volonté d'avoir mis en place, pour les 16-20, et d'assurer le suivi d'un projet (les 24 heures vélo annuelles) qui pourrait être considéré comme "hyper contraignant", mais qu'aucun d'entre eux, à présent dans la vie professionnelle, n'a jamais regretté ... |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Les chiffres sont en effet têtus. A la louche et de mémoire, 6000 éclaireurs et 900 routiers coté GSE. 6000 éclaireurs sur 5 ans, soit un flux annuel sortant moyen de 1200 éclaireurs. Le clan pilote durant 2 ans, il devrait y avoir 2400 routiers. Un peu plus de 60% de déperdition. Assurément pas satisfaisant.
Si on gratte un peu, le nombre de grands éclaireurs sortant est en fait un peu plus faible du fait qu'il y a aussi de la perte en ligne à la troupe, tous les jeunes ne finissant pas leur temps éclaireur. Autre constatation: cette perte avec l'âge se retrouve dans d'autres lieux. La diminution des effectifs entre catéchèse, aumônerie des collèges, aumônerie des lycées et aumônerie universitaire ou bien encore entre première communion, profession de foi et confirmation est au moins aussi importante. Idem du coté des conservatoires de musique ou de danse (c'est au moins ce que j'observe localement), plus l'age augmente, plus les effectifs baissent et à l'age de la maturité légale, seuls quelques passionnés restent. Coté clubs sportifs, sauf exception, ce sont rarement les 17-20 ans qui fournissent le gros des bataillons. Il ne faut tout mettre sur le dos des jeunes. Il y a un fil à coté sur les parents: il faut reconnaître que la pression des parents sur les jeunes pour leurs études contribue aussi à l'attrition; bel exercice de style que d'expliquer à des parents que leur gamin en Terminale en Prépas ou 1ère année de Médecine peut tout à fait participer aux activités du clan pour peu qu'il s'organise un peu et qu'en plus cela lui fera du bien. En général, c'est le principe de précaution qui prévaut: on s'abstient... C'est d'ailleurs la raison pour la quelle même si il aurait pu rester un an de plus à la troupe comme CP il a rendu son staff. Tout cela pour dire que le conclusion que le scoutisme n'est pas meilleur (mais n'est pas pire non plus) pour retenir les jeunes de la tranche d'âge 17-20 ans que les autres acteurs de la société. On est bien d'accord que ce n'est pas une raison pour se contenter du statut quo actuel. Tant SUF et GSE se revendiquent tout deux de l'héritage du BP enrichi par Sevin et Doncoeur - il est donc assez normal que leur branche ainée ait des racines communes remontant à la Vieille Route. Par contre, il est un peu rapide d'en conclure qu'il n'y a pas d'évolution significative depuis, d'autant plus que la cadre pédagogique était assez flou ou fluctuant aux origines. Un exemple: JCC a introduit dans la pédagogie Route FSE la progression vers la Longue Piste et l'engagement RP. C'est une bagatelle qu'on met en général 18 mois à préparer suivie de 3 ans de service. Le Départ Routier n'est envisagé qu'après - donc hors périmètre Clan Pilote. On est presque proche par certains aspects d'un raiderisme poussé à l'age aîné. A ma connaissance, rien de tout cela dans la Veille Route. Effectivement la combinaison de l'age des jeunes au Clan Pilote et de la durée progression RP permet d'aboutir à un age pour le départ RS similaire à ce qui se passait lors de la Veille Route. Mais le chemin est assez différent. Citation: La Route SdE sait effectivement être particulièrement chiante si on n'y prend garde. Un CC à coté de la plaque peut planter la Route pour toute une génération dans une ville. Dur de passer après et de redresser l'image. Il y a un énorme défi concernant la formation des chefs dans la branche aînée. On ne s'improvise pas CC ou ACC. Comme dans la plupart des cas, il n'y a pas de contraintes réglementaires (moins de 7 mineurs), il y a assez peu de pression à se former et on se croit capable entre jeunes adultes d'"improviser" quelque chose d'acceptable. Dommage parce que un passage en Route Ecole permet d'acquérir quelques clés pour faire tourner un clan et éviter de tomber dans les dérives classiques. Il est assez étonnant qu'en général on hésite à s'improviser Akela avec un CEP2 Vert ou CT avec un CEP2 jaune mais que concernant la branche rouge tout semble possible dans l'esprit de certains sans la moindre hésitation avec ou sans formation. Il n'est pas (toujours) nécessaire de refaire les erreurs de ses prédécesseurs pour apprendre soi même... Comme dans bien des domaines, il est impossible de séparer le meilleur du pire: Vézelay est consubstantiel et indissociable du reste! FSS |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
il me semble qu'il y avait à la Vieille Route les "apprentis routiers", sous toute réserves, d'où les EP chez les scouts d'europe et les compagnons routiers chez les SUF. Donc là aussi un socle repris, et surement personnalisé selon la culture des mouvements.
Ton analyse de la tranche d'âge est impeccable. Je partage moins celle qui implicitement consiste à dire que c'est finalement aux garçons de prendre la Route telle qu'elle est. Là nous ne sommes pas d'accord. Quand une proposition touche si peu de destinataires, il faut toujours remettre en question la carcasse de la proposition. Je comprends très bien que le Clan n'attire pas un type de 17 ans ou plus et qu'il cherche ailleurs, nulle part la plupart du temps. Et je me dis là que la proposition Route, ce n'est pas vraiment bandant, et je comprends que les gars ne soient pas attirés. Ce qui m'interroge, c'est: - à la Troupe, si le CT est moyen, ca marche quand même - au Clan, si le CC est moyen, c'est nul il échoit donc au chef de clan une responsabilité énorme - et passionnante - et je partage tout à fait ton constat sur le fait que n'importe quel guignol peut être propulsé CC, alors que des garanties minimum sont prises pour les chefs des autres branches. Je ne suis pas sur que ce soient les CEP qui puissent le mieux préparer à être CC, mais plutot l'expérience humaine et la curiosité d'esprit. |
Dr. Cerf Vincent Cervidé
Nous a rejoints le : 25 Oct 2001 Messages : 5 338 Réside à : Paris |
Plusieurs remarques : D'abord concernant l'âge des routiers dans la route actuelle comme dans la Vieille Route l'entrée au clan est vers 17-18 ans. Quant au DR je pense qu'avant 25 ans c'est prématuré. Personnellement j'ai pris le mien il y a 3 semaines à ... 32 ans.
Ensuite, tu parles d'un idéal trop élevé mais ce faisant tu ne proposes rien de moins qu'un nivellement par le bas. En fait avant même de se poser la question de la méthode il faudrait que tu te pose la question de ce que tu veux transmettre. Enfin pourquoi un CC moyen ne suffit pas à un clan alors qu'un CT moyen peut suffire (provisoirement) à une troupe. Tout simplement parce qu'à la troupe, ce sont les CP et les scouts expérimentés qui inculquent l'esprit scouts aux nouveaux. Au clan la différence d'âge est négligeable seul le CC est en mesure de tirer les autres - Posté depuis mon mobile - |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Citation: Dans le cérémonial de 1929, il ne semble pas y avoir d'étape intermédiaire avant le Départ Routier même si il a des degrés - Routier Ecuyer et Routier Chevalier qui sont le pendant des classes éclaireurs. On parle de Scout Routier (SR) et non de Routier Scout (RS). Aucune cérémonie formelle particulière en dehors du Départ. Dans le cérémonial de la fin des années quarante (1949 pour l'édition que j'ai sous les yeux), il est fait référence au Novice Routier (flot gris remis lors de la montée au clan) et Apprenti Routier (flot marron remis après décision de la cour d'Honneur). Les degrés ont disparu. On parle maintenant de Routier Scout (RS). Aucune cérémonie formelle particulière en dehors du Départ. Dans le cérémonial de la fin des années cinquante (6ème édition préfacée par Rigal pre 1959), on voit apparaître la notion de Compagnon Routier qui reçoit une barrette RS bronze lors d'une veillée sans autre précision. Novice Routier et Apprenti Routier ont disparu. Le texte du Départ est remanié, le renouvellement de la promesse est supprimé. Je compte sur Old G. pour corriger si j'ai fait des contresens dans ma lecture des cérémoniaux. On retrouve des notions de progression et d'étape intermédiaire vers le départ RS, mais on est assez loin de la formalisation des pédagogies "modernes" avec la LP, l'engagement RP, ses barrettes numérotés comme pour les raiders et l'engagement de service de 3 ans. L'étape intermédiaire a pourtant été conçu comme un moyen de rendre plus accessible la progression vers le départ RS pour le jeune de 17 ans, une manière de lui présenter une marche moins haute, une objectif plus à sa mesure, tout en gardant la notion d'engagement (à 18, 19 ans s'engager pour 3 ans, cela semble irréalisable, alors qu'au même moment le jeune est amener sans trop s'en rendre compte à prendre des choix pour la vie...) et le même objectif final. Force est de constater que la marche peut sembler encore bien trop haute pour certains... Tout comme Dr. Cerf Vincent, je ne crois pas qu'il faille niveler vers le bas. Ceux qui acceptent de se lancer en ressortent grandis - ils suffit de croiser ces garçons lors des engagements RP ou de lire des cahiers de Longue Piste pour s'en convaincre. Reste les autres: leur proposer une demi marche? Comment les amener à oser se regarder en vérité? Casser le miroir ou le flouter ne sert à rien. Cela passe à mon sens par l'établissement d'une relation de confiance avec le CC ou l'ACC: je ne connais pas de recette miracle. Il est flagrant que l'"obstacle" à surmonter est la mise en place du double accompagnement par un parrain pilote et un père spi. Une fois cela en place, en général, tout fonctionne. On voit bien que les raiders qui montent au Clan et qui ont donc déjà l'habitude d'un accompagnement spi, n'ont en général aucune difficulté à s'engager vers leur Longue Piste. Quand pour le CC ou l'ACC, l'accompagnement n'est que de la théorie, qu'ils ne l'ont pas ou mal vécu, il est très difficile d'aider des jeunes qui hésitent. Le CC peut sans trop hésiter envoyer ses jeunes les plus solides vers d'autres parrains et se concentrer vers ceux plus fragiles. Mais faut-il encore qu'il ait lui même une certaine expérience de l'accompagnement - qui passe le plus souvent par s'être fait soi-même accompagné... On retrouve le même genre de discussion concernant le parrainage du départ RS. Il y a ceux pour lesquels la préparation se limitent à "Prenons un pôt, t'es un bon gars, tu mérites bien de porter des barrettes RS et des flots, on va régler cela rondement." et puis ceux pour lesquels c'est un long cheminement, où le parrain aide l'impétrant à faire le point sur ce qu'il est et sur ce qu'il veut être - on est pleinement dans le compagnonnage (avec un relation un peu comme un maître et un compagnon dans le passé) ou dans le mentorat. Le parrain est un "passeur" d'une étape de vie à une autre. Le départ n'est alors que l'aboutissement de cette démarche, de ce passage. Pour être réaliste, il y a aussi toutes le gradation entre ces 2 types de parrainage - mais, il est clair qu'un filleul aura tendance à répliquer avec ses propres filleuls le type de démarche qu'il a vécu avec son parrain, et que si celle-ci était minimaliste, il aura très rarement l'idée que celle-ci puisse être plus riche. Tous ces aspects de parrainage, mentorat, tutorat, coaching,... sont beaucoup moins ringards qu'il n'y parait. Il font d'ailleurs un retour en force dans le monde de l'entreprise depuis quelques années. Citation: C'est une combinaison des deux. La théorie ne suffit pas. Il faut aussi une certaine tournure d'esprit, un certain charisme. Une passage en formation permet de mieux maîtriser les outils proposés et d'éviter certains tâtonnement. Les 2 se complètent et s'amplifient. Citation:Dans le même sens, l'inertie n'est pas la même, le renouvellement est beaucoup plus important au clan, il y a donc moins d'anciens expérimentés sur lesquels s'appuyer. FSS |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
Questions à Vieux Singe :
- Un type de 18 ans, mettons qu'il soit ex CP, décide un jour « ras le bol de la vie pompe à fric, je fais mon sac et je vais marcher trois jours seul. J’emporte le minimum, même pas une tente, je logerai dans des granges s’il pleut». Ce gars est-il ou non routier ? - Un clan routier avec un chef de clan, un type qui assure, bien dans ses pompes, organisateur, ayant une éthique de vie saine et meneur d’hommes. Le Clan part en camp à l’aventure mettons dans l’Aubrac, sans programme défini, sans projet de service, mais aux aguets. Juste un sac léger, un peu de bouffe à renouveler, et des bonnes pompes aux pieds. Ils marchent, pas comme des brutes, mais assez soutenu, quelquefois difficile. Quand ils passent devant une église qui par miracle est ouverte, ou devant une croix de chemin, ils s’arrêtent et font une simple prière. Un jour, ils voient des éleveurs faire les foins, ils se proposent de les aider et restent trois jours à faner dans sur des parcelles inaccessibles aux tracteurs. Les soirs, ils chantent et se racontent des histoires à n’en plus finir, chantent ND des Eclaireurs et se couchent en silence. Est-ce que ce sont des routiers ? |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Dans le premier cas on peut se le demander, on n'est pas routier pour soi-même dans son coin, dans le second cas oui. Si on évacue l'idée même de service ce n'est plus la branche aînée du scoutisme comme l'a voulue B-P. |
Ecureuil des Innocents Guide des simples
Nous a rejoints le : 01 Mars 2009 Messages : 1 138 Réside à : Paris |
Laricio a tu entendu dire que les erreurs pouvait être formatrice?
A 17-18 ans, un garçon (ou une fille) a plein d'idées dans la tête, des rèves de grandes aventure (enfin sans les petits)... C'est normale que l'idéale soit haut. Si ce n'était pas le cas, ce ne serait pas un idéale, ce serait juste un but, une étape. Alors oui, on monte des projet impossible, mais c'est ce qui forme ces petits gars à devenir des hommes, à ce connaitre. Cela l'aidera si un jour il devient chef, ou lorsqu'il sera parent. L'effort est aussi important que le résultat. Alors oui, on se rabat sur des solutions de facilité, mais ce n'est pas pour ca qu'on a pas fait quelque chose d'utile à sa construction personnelle. Ces ratages pourront les aidé à monter d'autre projet plus viable. Pour ce qui est de la "progression",je trouve qu'il existe beaucoup d'aide à la vie de route, et tiens à rappeller qu'il s'agit d'un DEPART et non d'une arriver, ce qui fait que chacun de prend lorsqu'il se sent près. N'oublions pas non plus le parrainage routier qui est primordiale et d'une grande aide!! Pour moi le vrai problème de la route n'est pas l'âge des garçon, ou celui du chef, mais plutot qu'ils ne reste pas plus de deux ans. Et cela est du à la vie (beaucoup plus changeante qu'il y a vingt ans). On fait plus d'étude, on déménage pour trouver du boulot, on change d'études, on est pris dans des écoles qui ne sont pas dans la région.... ca plus le faite qu'on manque de chef, dés qu'ils en ont l'âge (et l'envie), les garçons (comme les filles) deviennent chef, ce qui fait qu'il ne reste au clan que des jeunots. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Autre problème que l'on retrouve au sein de nombreuses associations c'est quand on vient à considérer que la raison d'être de la route est de former les futurs chefs et non de faire des adultes/citoyens heureux, utiles et capables de faire des choix. |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
Citation: OG, doit-on obligatoirement faire référence à BP quand on parle Route ? Tu as parlé toi-même des limites de sa Route du Succès. C’est amusant ce que tu dis sur le gars seul qui ne serait pas routier, parce que je connais une expérience contraire. Un gars qui n’a jamais voulu être routier parce que la proposition Route dans son groupe ne l’attirait pas du tout, discussions et rêves absurdes. De dépit, après son temps de Troupe, il s’est mis à partir camper seul, et c’est comme cela qu’il a découvert la Route, en marchant. Un jour, il a proposé à un ami de venir avec lui, puis un autre etc. C’est devenu un Clan, non par le postulat de départ du service, mais par la démarche individuelle et spontanée. S’il n’avait pas fait cette démarche individuelle, il n’aurait pas eu les fondations du futur Clan. Si on considère la Route de son démarrage dans les années 20 jusqu’aux routes actuelles des différents mouvements, qui et quoi s’oppose à ce qu’il y ait des routiers solitaires ? C'est-à-dire des types qui ont aimé le scoutisme de la troupe, et qui en gardent l’essence, sans la structure. D’autant plus que le routier solitaire va vraisemblablement assez vite demander à un ami de venir avec lui, puis un autre. Il y a une jolie phrase du fondateur Macedo, dont je n’ai pas la transcription exacte, mais le sens est le suivant : « quand on me demande ce que sont la route et les routiers, je dirais que cela dépend de chaque groupe et de chaque lieu etc. » C'est-à-dire, pas de structure type, pas de méthode, mais on sait que lui-même était un chef charismatique. Pour le deuxième exemple, celui du clan qui part à la billebaude, sans programme précis autre que marcher, si c’est effectivement de la Route, alors pourquoi les mouvements proposent ils une méthode un peu complexe, difficilement applicable ? Par exemple, je suis admiratif des propos structurés de Vieux Singe, mais franchement, ça ne m’attire pas. A coté de ça, la prose de la Route SUF me fait doucement rigoler. Et pourquoi la vérité ne serait pas seulement celle de partir et marcher, à l’écoute de tout ce qu’il peut y avoir autour, un humble coup de main à donner, une prière sur un sommet? Pour faire vivre à mes gars quelque chose de beau en utilisant leurs jambes, pour transcender en communauté l’amitié qui les unit, est ce que j’ai vraiment besoin de méthode, de doctrine, d’étapes, de compagnonnage, d’engagements et de Départs ? En sortirais je grandi moi-même, alors que tout chef est déjà merveilleusement porté par ses routiers ? Ecureuil, je n’ai jamais entendu dire que l’échec collectif, donc dilué, sans notion de responsabilité individuelle, soit formateur. L’échec individuel assumé oui, mais voir cinq ou huit types cogiter sur un vague projet qui n’aboutit pas, je n’appelle pas ça une formation, j’appelle ça le l’inconséquence de la part des adultes. |
Fauvette Bxl Cisticolidae
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009 Messages : 4 300 Réside à : Bruxelles |
Ben oui, Old, c'est bassement matériel, mais malheureusement souvent ainsi, il suffit de dénombrer les fuseaux de ce forum cherchant à trouver les oiseaux rares (avec ou sans poils aux pattes ...) munis des certificats et brevets nécessaires pour qu'une section puisse partir au camp, ce qui est quand même le couronnement de l'année non ... Mes trois frères et moi sommes tous passés par là, montée à la route en septembre, premier temps de formation à la Toussaint, camp de clan à Noël, stage en section en février et nomination immédiate à la fin de celui-ci (enfin après un deuxième temps de formation au Carnaval quand même) ... |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Un jeune de 18 ans qui pette un câble et part dans la verte pendant trois jours tout seul: pas bien sûr de ce que cela a d'éducatif ou de constructif. C'est sûr que c'est mieux que de se prendre une cuite ou de se shooter pour ravaler ses rancœurs et ses frustrations. Des gars de 18 ans qui vont marcher seuls pendant trois jours avec le minimum, il y a un paquet chaque année, cela s'appelle chez les sde une Longue Piste. Cela a été patiemment préparé et c'est un cadeau du CC, du parrain pilote et du père spi au garçon pour conclure une étape de sa progression. Du "sur mesure" pour aider le garçon à se dépasser à tous points de vue et lui montrer qu'il en est capable. Le carnet de Longue Piste est là pour l'aider à habiter le silence et faire le point. Trois jours pour revenir sur le chemin parcouru durant la préparation, faire le point sur ce qui est important pour lui et poser ses choix pour les mois ou années à venir. Si il est seul sur le chemin, le CC, son parrain et son père spi sont en union de pensée et de prière tout le long et il est attendu et fêté à l'arrivée.
Un Clan qui part à l'aventure sans projet défini, sans service avec un CC meneur d'hommes... Assez moyen de mon point de vue. Cela peut amener au meilleur comme au pire. On a l'impression de ne pas être loin du culte de la personnalité, du guru. Il y a besoin d'un fil conducteur, un but qui tire vers le haut. Chercher l'"aventure" en débarquant avec 20 gugusses sur l'Aubrac sans but bien précis, je doute un peu. L'aventure, on la trouve quand on ne la cherche pas... il suffit de suivre son chemin (et ses rêves). Regarde les époux Cortes, ils sont partis à pieds vers Jérusalem. Ils avaient un rêve, un but et c'est en le poursuivant qu'ils ont trouvé l'aventure. De manière complémentaire, dès que tu vas à la rencontre des autres et te mets à leur service, il y a toujours une aventure à vivre. Autant je trouve important d'apprendre parfois à lâcher prise, à s'abandonner à la Providence, autant que je pense que c'est vraiment une chose à faire avec grande précaution quand on est dans une position d'éducateur et ce n'est en aucun cas une bonne raison pour alléger la préparation d'une activité. J'en suis resté à : "L'imprévu sur l'imprévu, c'est le bazar, l'imprévu sur le prévu, c'est le bonheur". Il ne s'agit pas d'être pris dans le carcan rigide d'un programme, mais au contraire d'être prêt pour être ouvert à tout ce qui se présente. Dépouillement, retour à l'essentiel, joies simples, ouverture du cœur et de l'âme, émerveillement devant la création, etc... voila quelques uns des buts du camp / de la route d'été. Il faut viser que les 20 gars aient cela dans leur besace à leur retour. Pas traumatisé sur le principe si le service n'est pas gravé dans le marbre - mais il est indispensable qu'il y ait des pistes sérieuses et ensuite la Providence pourvoira. Cela me semble une évidence que si le clan croise des paysans qui font les foins, il va proposer ses services et tant pis pour les autres activités prévues. Mais il faut aussi avoir des plans B, car j'ai eu beau trainer pas mal sur les GR avec des routiers, cela ne m'est arrivé qu'une fois de y passer la journée à faire les foins... et plus les années passent, moins il y a de paysans qui manient la fourche. Comme pour la BA, pas la peine de faire traverser la rue aux mamies qui n'en ont pas envie. Concernant les églises, je n'attends pas les miracles pour qu'elles s'ouvrent. Puisque je suis dans un mouvement catho, il y a un padre qui marche avec le clan, et c'est lui le miracle qui fait que l'adjoint au maire rencontré sur la place du village se précipite pour nous indiquer la maison avec la grille verte où habite la dame qui a la clé... Cela permet de célébrer la 2ème messe de l'année dans l'église en ayant invité les habitants. Même si c'est à une heure indue - style 7h le matin, ils se déplacent et sont visiblement ravis. Sérieusement, un padre qui marche et bivouaque avec le clan (et qui pourtant parfois (même souvent) a plus de 2 fois la moyenne d'âge du clan...), cela vaut tous les sermons pour aider les gars à s'ouvrir spirituellement. D'autant plus que comme l'un des buts étant d'amener les gars à se dépouiller du superflu, de discerner l'essentiel, il faut aussi penser à les nourrir intellectuellement et spirituellement. Je ne suis pas trop dans le one man show du chef de clan, ni dans la démocratie participative relativiste ou la thérapie de groupe: assez partisan d'un solide préparation dans ce domaine entre le CC, le padre, les ACC et les quelques anciens de façon à avoir du solide à distiller à bonne escient entre les Conseils de Clan, les heures routes et les veillées. Distiller ou nourrir et ne pas gaver. Cela n'empêche pas d'être opportuniste suite à une rencontre... En me relisant, je suis conscient que ce que je décris doit correspondre aux aspects « chiants » de la route sde pour laricio. Et pourtant depuis 35 ans, il y a des jeunes qui y ont trouvé leur bonheur! FSS |
Ecureuil des Innocents Guide des simples
Nous a rejoints le : 01 Mars 2009 Messages : 1 138 Réside à : Paris |
c'est donc la l'erreur, c'est pas de monter des projet sans avenir, mais bien de ne pas prendre ces responsabilité!!
Il n'est pas possible de monter un projet à 8, donc chacun doit amener des idée concrète, pour moi c'est ca un Clan |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Citation: +1 Citation: Citation: Avec un chef charismatique, tout roule. Le problème, c’est que les chefs charismatiques, cela ne courre pas les rues – et donc l’exercice peut se révéler périlleux quand on part d’une feuille blanche. D’où l’intérêt à cadrer et structurer un minimum même si ce n’est pas complètement a priori en phase avec cette tranche d’âge. Rétrospectivement, quand on voit l’engouement actuel du grand public pour les chemins de St Jacques de Compostelle, je trouve frappant l’intuition qu’a eu JCdC de lancer les routiers sde sur les traces des Jacquaires pour structurer la route sde. Même si cela avait fait ses preuves pendant des siècles, c’était à l’époque tombé complètement en désuétude. Il y a maintenant tellement de monde sur le Camino que son coté aventure s’est effectivement un peu estompé… On est loin de 1976 quand les clans se sont partagés et relayés sur les tronçons de la via podiensis qui à l’époque n’étaient pas balisés: de l'aventure à la machette comme laricio en demande! Maintenant, il faut demander aux routiers de ne surtout pas aller sur les chemins balisés où il y a foule mais d'ouvrir les chemins parallèles ou secondaires. FSS |
laricio Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Déc 2008 Messages : 1 445 |
vit-t-on dans le même monde?
Dans le mien, les curés ne peuvent pas se payer le luxe d'accompagner un camp de routiers, ils desservent 25 paroisses minimum, avec une heure de route entre celle du nord et celle du sud. Et dans mon pays, il faut se donner vraiment du mal pour arriver à attraper une messe qui ne soit pas à deux jours de marche! Des éleveurs qui fanent à la main, vas donc dans le Massif Central, tu en verras une paye, et ils sont preneurs de coups de main, car les pentes sont raides et il y a plus de vaches que d'habitants pour aider. Si tout était aussi exhaltant que tu le dis, nul doute que la Route deviendrait un phénomène social. Cela ne semble le cas dans aucune Route, de quelque mouvement que ce soit. Chiante ta Route? Non, pas exactement, mais pétrie de certitudes surement. Cela me rappelle le chant du Départ: "... toi qui doutes..." Eh bien moi je doute, parce que je ne pense pas que les choses soient si simples. |
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