Il ne faut pas non plus voir une manœuvre de l'Eglise décidant subitement d'instrumentaliser la branche route mais bien plus de l'initiative de clercs et de laïcs voyant dans le scoutisme des aînés un merveilleux instrument de lutte contre la sécularisation progressive de la société. N'oublions pas que Forestier et Doncœur sont aussi très proches de la Fédération Nationale Catholique du Général de Castelnau, que Macédo est monarchiste alors que Sevin est proche de l'Action Populaire du Père Debucquois, que d'Andreis et plusieurs autres sont d'anciens du Sillon. Tout en maintenant le Départ Routier Goutet et Cruiziat auront une influence sur la branche qui après guerre visera plus à former des militants que des soldats pour une nouvelle croisade. Il faudrait aussi examiner l'évolution du Départ Routier chez les SdF jusqu'à sa disparition au milieu des années soixante. Curieusement pour de multiples raisons Géraud Keraod choisira pour la route FSE de se rattacher plus à la période ou le Père Doncœur et Marcel Forestier impulsaient une direction plus mystique à la branche. Cela ne veut pas dire que la branche rouge de l'AGSE ne poursuivra pas sa propre évolution avec Jean-Charles de Coligny et ses successeurs. Quant aux SUF il semble aussi que la route ait pas mal évolué au cours des ans si on lit des revues comme Réflexion et Pédagogie sur plusieurs années. Il serait intéressant aussi d'y analyser les influences internes et externes.
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hocco
Cracinae
Forêt : Forestier Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon
[...] On s'éloigne un peu de la fraternité de service et de plein air de B-P [...]
... et rien ne vous empêche d'y retourner !
... et rien ne ***les*** empêche d'y retourner !
(pas de détournement d'analyse, please)
Entièrement d'accord avec Old Gilwellian concernant l'influence décisive de Doncoeur sur la Route SdF naissante. Lire, par exemple, les pages 120 à 128 du livre de Christian Guérin : L'utopie Scouts de France (Fayard, 1997).
- la fraternité de service et de plein air, qui serait l'intuition de B.P (encore qu'on ait bien du mal à attribuer un souffle fondateur à la "Route du Succès")
- la croisade, qui serait l'oeuvre, non de l'Eglise, mais de clercs, pour des intentions qui auraient été les leurs
Mais quand Hocco dit "rien de vous empêche d'y retourner", à la fraternité de service et de plein air, c'est une démarche individuelle à chacun, car c'est compter sans les cheminements des mouvements contemporains dont OG cite quelques étapes, et dont on ne sait quasiment rien. Les revues ne sont que la face visible et marketting des intentions.
Ce qui est très intéressant dans la Route, c'est que la mémoire de fondation est aussi énigmatique que celle de la période contemporaine.
Comme je pars maintenant en montagne pour la "fraternité de plein air", si on peut dire, je souhaite à tous les posteurs de ce sujet un joyeux Noël.
[ Ce message a été édité par laricio le 24-12-2010 à 15:09 ]