sarigue
Didelphidé
Scène : Troubadour Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs
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Patientez... |
C'est possible. Je connais assez peu les cas pédiatriques
Bon. Aujourd'hui: Le diabète. (et comme d'hab, ceux qui en savent plus apporterons les précisions et les corrections nécessaire, en particulier pour le cas des enfants)
Cela peut paraitre bénin aujourd'hui, mais le diabète peut mener, s'il est mal pris en charge, à un coma entraînant la nécéssité d'un traitement par des équipes médicalisée
Le diabète, vous en avez sûrement tous entendu parlé, est dû à un "problème" d'insuline. Je dis "problème" car ce n'est pas nécessairement un manque. Il exsite en effet deux types de diabète: le type 1, ou "insulino-dépendant", et le type 2, ou "non insulino-dépendant".
Mais commençons par le commencement.
Un peu de biologie. (ça peut parraitre saoulant à certain, de ne pas aller droit au but, mais ça aide à comprendre. Les phrases importantes sont en gras. Donc, vous pouvez lire en diagonale si les détails ne vous intéresse pas)
Pour vivre, ou plus exactement, pour que nos cellules vivent, il faut principalement deux choses:
- Du sucre.
- De l'oxygène.
(il se produit dans chaque cellule une réaction chimique comparable a une combution: le sucre est "brulé" avec l'oxygène, donnant de l'énergie -de la chaleur entre autre- et des déchets -le CO2-)
C'est ici le sucre qui nous intéresse.
Comme tout nutriment, le sucre est transporté avec le sang dans les vaisseaux sanguin. Nous l'avons dit: ce sucre doit ensuite rentrer, être absorbé, par les cellules pour pouvoir être utilisé. C'est une hormone, l'insuline, qui permet au sucre d'entrer dans les cellules (et également de stocker ce sucre dans le foie). On dit que l'insuline est une hormone hypoglycémiante (elle fait baisser la glycémie, c'est à dire, le taux de sucre dans le sang: logique, puisque le sucre est absorbé par les cellules, cela provoque une diminution de sa quantité dans le sang) L'insuline, en se "fixant" aux cellules sur des récepteurs adéquats, "déverouille" l'entrée et permet au sucre d'intégrer la cellule.
En fait, il y a une "auto-régulation" grâce au pancréas (qui produit l'insuline) et au foie selon le schéma (pour simplifier):
Trop de sucre?-->Insuline (par pancréas)-->Stockage & Absorbtion du sucre-->Diminution de la qté de sucre
Manque de sucre?-->Glucagon (par pancréas)-->Libération de sucre par le foie-->Augmentation de la qté de sucre
Le diabète est dû au fait que le sucre ne peut être absorbé par les cellules (ou en tout cas, pas en quantité suffisante)
Au vu de ce que nous venons de dire, on constate qu'il peut exister deux raisons (d'où deux types de diabète):
- Un manque d'insuline
- Un problème "d'accroche" de l'insuline à ses récepteurs
Dans tous les cas, le sucre présent dans le sang ne peut être absorbé par les cellules. D'où ce paradoxe: Le sang est plein (mais vraiment plein) de sucre, et pourtant, le corps manque de sucre! Conséquences: la victime est faible, tombe et s'essouffle au premier effort, manque de force, etc.
(NB: d'autres éléments permettent de fournir de l'énergie. C'est le cas des graisses. Mais celles-ci sont plus longues à mobilisée et n'entrent donc en jeu qu'en cas d'effort prolongé. C'est bien le sucre qui est utilisé en premier et qui est donc indispensable. (au passage, remarquez que cela signifie que pour maigrir -donc, perdre des graisses-, c'est un effort prolongé qu'il faut faire. Par exemple, une petite course d'endurance.
1. Le cas du manque d'insuline (type 1)
Ou "diabète insulino-dépendant" (DID). Il est aussi appelé "diabaite maigre" (en raison de l'amaigrissement comme l'un des premiers symptômes Ce qui ne signifie pas que les maigres soient tous diabétiques!) ou "diabète juvénile", car il touche plus particulièrement les plus jeunes (c'est donc bien ce cas qui nous concerne particulièrement)
Dans ce cas, le traitement est évident et simple: puisque le foie ne peut produire assez d'insuline, il faut l'amener "par l'extérieur". Autrement dit, cela suppose une injection d'insuline régulière (selon prescription).
Cela ne pose aucunement problème et le responsable infirmerie n'a qu'à veiller à ce que cette injection soit faite. Le sujet diabétique est formé à surveiller sa glycémie et à se faire lui-même son injection, même au plus jeune âge
Au vu de ce que nous avons dit plus haut, on comprend alors que l'insuline, permettant au sucre de pénétrer dans les cellules, va faire baisser la quantité de sucre dans le sang. Il faut donc renouveler ce sucre, sous peine de voir la victime à nouveau faible et sans force, et ce pour la raison inverse: cette fois, le sucre pénètre bien dans les cellule, mais la quantité de sucre présente s'épuise! Rapidement, elle n'est plus suffisante. Autrement dit Après une injection d'insuline, il faut manger. Et quand je dit "manger", c'est faire un vrai repas. Il faut donc veiller à ce que le diabétique mange convenablement. Il est impensable qu'une injection d'insuline soit faite alors que la personne n'a rien mangée lors de son dernier repas, et qu'elle ne s'apprête pas à manger!. Nous l'avons dit: cela provoquerais une hypoglycémie.
2. Le cas de l'inefficacité de l'insuline (type 2)
Ou "diabète non insulino-dépendant" (DNID), ou encore "diabète "gras"", ou "diabète de la maturité".
Plus délicat, puisque c'est le cas où l'insuline, pourtant présent, ne parvient pas à se fixer aux cellules.
Ce cas ce traite par des médicaments et régime. Cela suppose:
- Que l'intendant veille au régime en question => prendre connaissance de la fiche sanitaire, des recommendations des parents, etc.
- Que l'assistant sanitaire (responsable infirmerie) fasse son boulot: récupérer médocs et ordonnance, et veiller à la prise des médicaments en quantité et aux heures prescrites.
Si nécessaire, selon les cas, ce type peut AUSSI se traiter par l'insuline.
EN CAS DE CRISE D'HYPOGLYCEMIE
Face à un loup/scout, qui se sent exceptionnelement faible -et pas seulement un peu "fatigué"- (en particulier suite à un effort), plusieurs questions sont à se poser:
- Est-il diabétique?
Si non, on peut lui donner de l'eau très sucré: très efficace. A peine avalé, et ça repart! (par contre, cela nécessite un bon repas ou un bon goûter derrière. L'eau très sucré, c'est efficace, mais ça dure peu)
Si oui, d'autres questions sont à se poser avant d'agir:
- Est-il insulino-dépendant?
(je passe sur cette question. La réponse est généralement "oui". Si ce n'est pas le cas, vérifier que les traitement sont pris et passer à la suite)
- As-t-il pris sa dose d'insuline?
Si oui:
As-t-il mangé "normalement"? Si oui, donner de l'eau très sucré et vérifier que ça passe. Si ça ne passe pas, appeler des secours (ne pas hésiter à composer le 15 en camp si c'est nécessaire: on ne vous le repprochera jamais (en revanche, on peut vous repprocher de ne pas avoir agit)
Si le repas n'a pas été pris, ou qu'il s'agit d'un repas (trop) léger: Ici aussi, donner de l'eau et du sucre dans un premier temps, puis donner à manger quelque chose de plus consistant. Encore une fois: Un diabétique qui a pris sa dose d'insuline DOIT manger
Si non (si la dose d'insuline n'a pas été prise)
As-t-il mangé "normalement" (voire trop sucré)? Si oui, faire prendre l'insuline. Si possible vérifier tout de même la glycémie (les diabétiques ont souvent un glucomètre (ou "dextro"). Vérifier qu'il soit emporté en camp... Avec des piles neuves s'il s'agit d'un appareil électronique). A jeun, le taux "normal" doit se situer entre 0,8 et 1,1 g/l (gramme par litre (de sang)), ou, selon l'unité utilisée, entre 4 et 6,1 mmol/l (milimole par litre). Au-delà, c'est que le sucre n'est pas absorbé-->Vérifier que l'insuline ait été prise. Si non, la faire prendre. En-deça, il y a un manque de sucre dans le sang-->Donner de l'eau très sucrée, en particulier si l'insuline a été prise.
(NB: selon les cas, la glycémie peut être prise après absorbtion de sucre. Mais le diabétique y est sensibilisé et sait tout ça)
Si le repas n'a pas été pris, ou qu'il s'agit d'un repas (trop) léger: Eviter de faire prendre l'insuline! Nous avons expliqué pourquoi plus haut (risque d'hypoglycémie). C'est ici que le glucomètre peut être utile.
Mais souvent, le diabétique est formé. Il sait vérifier sa glycémie et savoir s'il doit ou non prendre son insuline. Il sait aussi qu'il doit manger après.
Dans tous les cas, en cas de doute, NE PAS HESITER à composer le 15 (SAMU)
Les effets pervers du diabète
On pourrait penser "du moment que le traitement est bien pris, on vit normalement".
Oui.
Sauf que...
Sauf que le diabète à d'autre effets, qui peuvent être assez pervers. Je ne les détaillerais pas tous, mais il y en a un en particulier qui me semble important: Le diabète atténue la douleurs. Autrement dit, les diabétiques sont moins sensibles à la douleur
Cela peut sembler un avantage. Sauf que la douleur étant un message d'alerte, l'atténuer risque de faire passer pour bénin ce qui peut être plus grave.
Résumons-nous
Prise d'insuline <--> Un bon repas
Pas de repas --> Pas d'insuline !!
En cas de crise:
Insuline prise? --OUI--> Eau très sucré
Insuline prise? --NON--> Repas? --OUI--> Insuline à prendre
Insuline prise? --NON--> Repas? --NON--> Sucre (glucométie avant si possible) et éventuellement, appel au 15
Bon. Voilà. On passera à l'asthme plus tard.
Et comme d'habitudes, si certains connaissent mieux ce sujet et que j'ai raconté des bêtises, n'hésitez pas.
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