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Auteur | La religion dans le scoutisme |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Des groupes de scouts juifs il y en avait (je n'ai pas les données actuelles) en Italie au sein du CNGEI et de l'Hashomer , en Suisse au sein de la FES, en Allemagne (indépendants) et en Autriche. Des scouts musulmans il y en a en Allemagne et aux Pays Bas (créés avec l'appui d'un ami commun ancien Commissaire Général des SMF, Hocco). Je partage avec toi cette vision d'une association pluraliste de type fédéral comportant des groupes confessionnels ou non rattachés à une section. Mais ce n'est pas facile à faire comprendre à ceux qui sont majoritaire. Les minoritaires ont un peu l'impression d'être les suricates qui pour boire à la mare dans la brousse doivent attendre que les cinq grands aient fini de boire. Il ne s'agit pas de nier le droit à pratiquer un scoutisme confessionnel qui est tout à fait naturel et légitime mais de faire comprendre que la situation de quasi monopole d'une confession rend plus difficile aux minoritaires la pratique d'un scoutisme de qualité. Mon cher Sarigue que proposer à des parents dont les enfants désirent faire du scoutisme mais que la position que tu défends tient à l'écart ? Cela me rappelle les discussions il y a plus d'une trentaine d'année avec des parents juifs et aussi avec des parents orthodoxes (le grand père étant même archiprêtre rue Daru) dont les gosses voulaient scouter avec leurs copains au sein d'un groupe SdF, on avait beau leur parler des groupes EI à Versailles et à Saint Germain en Laye ou du groupe marin de l'Association Nationale des Scouts Russes à Paris, pas question les gosses voulaient aller aux scouts avec leurs copains. On a bien fini par les accepter et aménager nos pratiques, avec l'accord du National, et comme le Chef de Groupe a fini Commissaire Général c'est une preuve que la solution adoptée n'était pas en dehors des clous. |
l'Exeat Badge de bois
Nous a rejoints le : 25 Janv 2007 Messages : 968 |
Voilà, Old, un témoignage auquel je porte un intérêt certain. En quoi ont consisté les aménagements que vous avez apporté à vos pratiques ? |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
Old, je ne dis pas que c'est facile. Mais je ne dis pas non plus que c'est impossible.
Dire "il y a des EEIF là-bas", "des SMF là-bas", etc. est défendable. Voire créer un partenariat (normalement déjà existant si fédération des mouvements) pour aider à monter un groupe d'une autre assoce, pourquoi pas. Mais il est vrai que, quelque part, c'est dire "on ne veux pas de toi, va voir à côté" et c'est donc ne pas forcément faire preuve d'ouverture. D'un autre côté, accepter tout le monde et faire des aménagement, c'est prendre le risque de se voir accuser de vouloir bouffer les autres et de voir son identité -celle qu'on proclame en tout cas- atténuée... Dilemme difficile à résoudre... Je pense en fait qu'on peu accepter tout le monde TOUT EN affirmant et donc conservant son identité. Le tout est, encore une fois, que rien ne soit "caché", de ne pas dire "oui oui on va voir on va s'adapter" et en fait ne rien faire. De cette façon si l'enfant entre dans le mouvement, c'est en toute connaissance de cause: l'insigne de promesse sera une croix potencée, les temps spi seront cathos, l'aumônier aussi et non il n'y a pas d'aumônier d'autres religions, etc. Je te fais d'ailleurs remarqué que les SGdF se recentrent d'ailleurs sur leur identité catho (édition d'outils, etc.) sans pour autant moins affirmer qu'ils sont ouvert. Au contraire, d'après l'aumônier général, ce n'est pas en mettant son christianisme "dans un poche avec un mouchoir par dessus" qu'on sera plus ouvert, bien au contraire... Et je redis que si demain, je vais faire une sortie avec des SMF, je m'attends à des temps de prières musulmanes (voire à aller à la mosquée en camp ou en WE prolongé s'il y un vendredi...) Si je vais dans une unité EEIF, je m'attends bien à avoir des temps spi juifs et à aller à la synagogue le samedi. Etc. Et j'ai été surpris (presque déçu?) de ne pas aller au temple le dimanche lorsque j'ai été dans des unités EEUdF... Je ne dis pas comment ces unités devraient fonctionné. Je dis juste ce à quoi je m'attend et je dis que j'en serais étonné si ce n'est pas le cas. Sinon, à quoi bon proclamer telle ou telle identité religieuse? Par ce que adapter, oui, mais quoi et jusqu'à quel point? Accepter qu'un enfant ne viennent pas à la messe qui a généralement lieu en début ou en fin de sortie (quoiqu'il pourrait toujours venir, ne serait-ce que par curiosité et pour éveiller sa connaissance des autres) ne pose pas vraiment de problème. En camp, c'est déjà plus dérangeant (obligé de laisser un chef... qui aurait peut-être envie de venir... sur le lieu de camp avec le -ou les- jeunes qui ne vont pas à la messe). "Adapter" des temps spi me semble compliqué... Ou alors... ... Il faut être ENF, et permettre à chacun de pratiquer et d'approfondir sa religion... Très belle philosophie que j'aime beaucoup... Mais c'est de la neutralité, ça. Ca ne correspond pas à un mouvement qui se dit catho/juif/musulman/protestant/etc. Moi je te pose la question, Old: L'adaptation vient de qui? Des chefs qui s'affolent du genre "on accueille un non catho, faut vite adapter" alors que l'adhérent en question n'a rien demandé? Ou bien est-ce que c'est vraiment une demande des parents "je mettrais bien mon enfant chez vous surtout que vous êtes les seuls dans le coin et qu'il a ses copains chez vous, mais le côté catho me dérange"? Et jusqu'à quel point il faut adapter? (si le côté catho dérange, faut-il le supprimer en faisant alors grogner les 20 autres jeunes et leurs parents?) En fait, et en plus court, ce que je veux dire, c'est que je ne crois pas que ce soit forcément se fermer que d'affirmer son identité. Etre fermé, ce serait dire "nous avons telle identité, et nous n'acceptons QUE les gens ayant cette identité" ("on est catho et on ne prend que des cathos"), et ce soit explicitement (c'est, en gros, dit comme ça), soit dans la façon de faire: on ne peut pas entamer une progression personnelle si on n'est pas baptisé, ou bien par toute autre méthode qui ferait qu'en pratique, il serait impossible de rentrer ou de rester sans avoir l'identité du groupe. Etre ouvert, c'est ne pas mettre cette condition. C'est dire "nous, on accepte tout le monde". Ca n'empêche pas de dire "Mais on a cette identité là, c'est la notre et vous devez le savoir" (autrement dit, "on accepte tout le monde car on n'impose pas de condition d'entrée, mais par contre, on est catho avec tout ce que ça suppose en terme d'activités, de symboles, etc. Sachant cela, vous êtes libre de venir ou pas, de notre côté, on ne ferme pas la porte et vous pouvez entrer") |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Ben non ! Mais tu auras de la nourriture cachère à tous les repas, un office chaque matin préparé par les jeunes et les animateurs selon leur niveau de connaissances de la Téfila (la prière juive), des prières avant et après le repas, des acti particulières le Chabbat (du vendredi soir au samedi soir), des chants et des danses comme s'il en pleuvait, etc... Temps spi, connais pas ! Rappelez-vous notre "Promesse juive" au mont Sinaï : "Naassé véNichma, tu feras et tu comprendras" ; la découverte du judaïsme est dans le "faire". Exemple : un repas EST une prière. La vie juive ne distingue pas des temps spi d'autres qui ne le seraient pas ; toute notre vie est spiritualité. Ce que j'essaie d'expliquer, bien maladroitement peut-être, est qu'il n'est pas possible d'échanger une spiritualité/religion par une autre ; chacune a son génie propre, son rythme sinon sa petite musique particulière. Être ouvert aux autres veut dire - et c'est bien - permettre aux autres d'écouter "notre" musique. N'ayons pas la prétention de savoir écrire la musique des autres... |
epervier loiret Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Déc 2008 Messages : 3 463 Réside à : Vannes |
Et si je ne me trompe; la fête du nouvel an Juif (roch hachana) va bientôt commencer et le yom kippour (le grand pardon, va suivre dans la foulée).
Bref, toute votre année est une prière.Alors que chez nous, simples catholiques, nous avons des temps de "repos" entre chaqques fêtes religieuses. Et je crois savoir que la Bar mitva est une démarche juive pratiqué par les jeunes juifs en âge "scout bleu" chez les sgdf. http://www.20minutes.fr/article/59 5724/societe-roch-hachana-le-nouvel-an-juif-a-debu te-cette-semaine |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Tu sais Sarigue pour organiser un culte chez les EU pas besoin d'aller au Temple le dimanche. N'importe quel chef un peu formé peut en organiser un, même un CP. Pour les musulmans l'assistance à la Grande Prière du vendredi dans une Mosquée n'est pas une obligation hebdomadaire, j'ai des copains cathos et protestants qui ont participé à des stages de formation chez les SMF et qui ont été surpris de la manière simplissime dont se déroulaient les cinq prières. La prière étant dirigée la aussi par un chef, pas besoin d'aumôniers chez les protestants, les musulmans et je crois aussi les israélites (Hocco confirmera si je ne me plante pas). C'est un peu différent chez les orthodoxes. Les aménagements c'est l'assistance aux offices laissée au choix des parents/gamins, respect des obligations alimentaires, possibilité des temps de prière. Il suffit de commencer la réunion par la messe du matin le dimanche, les non catholiques arrivant après s'ils le souhaitent,aménager les prières comme en Grande Bretagne de manière à ce que tous les croyants puissent s'y retrouver (cf. la célèbre prière de B-P "Father of us all..."). prendre exemple sur les camps communs organisés par le SF pour les délégations aux Jamborees, les anniversaires comme celui de Moisson en 1997, la Conférence mondiale de 1990 à Paris. Prendre aussi exemple sur les unités interfédérales du SF qui existaient en collèges militaires ou à l'étranger (New York, Londres, etc...). Ou ce qui existe dans des milliers de troupes à travers le monde. Avec l'accord des parents bien sûr. De toute manière si des parents désirent réellement une éducation scoute confessionnelle ils ont la ressource soit de trouver un groupe qui leur convienne soit d'en monter un. Mais de tels parents ne mettent pas leurs gosses à l'école publique ou dans une école privée sous contrat. |
Ocelot GA Leopardus pardalis
Nous a rejoints le : 10 Mai 2007 Messages : 1 006 Réside à : Rennes, Toulon... et la tête en Afrique! |
Citation: Hem hem hem... pas tout à fait juste, j'en suis un contre exemple et j'en connais bien d'autres autour de moi ! Mes parents nous ont aidé à monter un groupe scout tradi et y ont mis les autres frères et soeurs, pourtant notre scolarité s'est faite dans l'enseignement privé sous contrat ou public. Ne généralisons pas... |
mendu1 Membre honoré
Nous a rejoints le : 22 Janv 2007 Messages : 6 678 Réside à : ar vro vigoudenn |
Simplement, faire scouter ensemble des gens de religion différente, n'est certainement pas facile .
Si déjà, les p'tits scouts se connaissaient entr'eux ce serait un grand pas . Le scoutisme étant une grande famille, même si ça ne vous plait pas, la moindre des choses est de se rencontrer ! Il y a un minimum de politesse . Certains ont peur de la contagion, c'est sans doute qu'ils ne sont pas sûres d'eux mêmes ! |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
Hocco, j'entends par "temps spi" des temps de prières aménagés par les chefs, hors offices hebdomadaires et bénédicités/grâces éventuels. Autrement dit, un temps prévu dans le programme, en "interne", et dédié à la prière. Après, on est bien d'accord que dans le reste de la vie et des activités, la Foi est toujours présente. Et "théoriquement", le chrétien doit aussi rayonner de son christianisme dans sa vie quotidienne (j'espère que tu ne penses pas que le modèle des scouts cathos, c'est des temps de prières pour Dieu, et des temps où l'on "oubli" Dieu et où l'on fait autre chose) N'empêche qu'en pratique, quand on joue... ben on joue... Et on ne prie pas. J'ai utilisé "temps spi" comme terme générique pour un moment de la journée DEDIEE à la prière et à Dieu. Après effectivement, à chaque religion son "mode de vie" et si celle-ci n'impose pas ou même ne donne pas forcément pour habitude d'aller à ce qu'on pourrait appeler la "grande prière hebdomadaire", très bien... Mais après, comme tu le dit, ça n'empêche pas la vie juive (ou musulmane, ou catho, ou...) d'être présent. Si, sous prétexte "d'ouverture" (ou tout autre prétexte) les EEIF abandonnent l'office quotidien, les "acti particulières" du Chabbat, etc. et finalement tout ce qui fait la spécificité juive je dirais aussi "il est où, le I de EEIF dans ce que vous proposez?" Même chose pour toutes les religions (protestants, cathos, etc.) Et j'enchaine en répondant à Old: justement, la question est bien "jusqu'où "adapter" pour ne pas perdre son identité?" Comme je l'ai dit, permettre à un non catho de ne pas aller à la messe du matin ne pose pas vraiment de problème en sortie (mais pourrait poser des soucis d'ordre "technique" en camp) Par contre, « aménager les prières comme en Grande Bretagne de manière à ce que tous les croyants puissent s'y retrouver » me dérange plus dans le sens où, si c'est très bien et très beau (je le pense sincèrement), c'est de la "neutralité" et ça ne correspond pas à l'identité d'un mouvement qui dit professer UNE religion particulière... D'ailleurs, tu cites le cas du SF... Mais le SF n'est pas une entité confessionnelle! Donc oui, le SF va faire ce genre d'aménagement. Mais si c'est un mouvement "confessionnel" qui fait ce type "d'adaptation", alors je te pose la question: quelle différence -dans les activités "spi"- restera-t-il entre ce mouvement et un mouvement "neutre"?? Si demain, je vais aider chez les EEIF et qu'on dit "ah ben puisqu'on a un non-juif avec nous, on va adapter et changer nos prières", je penserais: 1- Que je dérange (puisque j'oblige les autres à s'adapter à moi) 2- Que les choses sont faites à l'envers (c'est moi qui entre chez les EEIF, et ce et en toute liberté sur ma propre volonté à moi: ce n'est pas les EEIF qui m'ont suipliés pour venir; et en toute connaissance de cause -en sachant qu'il professent une Foi différente de la mienne-. C'est donc à moi de m'adapter, pas le contraire) 3- Que je ne sais pas ce que vient faire le I dans EEIF et quelle différence il pourrait bien y avoir avec d'autres mouvements plus "laïcs"/"neutres" Vois-tu ce que je veux dire? Si demain, en voulant "s'ouvrir encore plus", mon mouvement soumet au vote la suppression de l'identité catholique, je voterais "oui" ou "non" avec et selon ma conscience. Mais tant que mon mouvement se dit catholique, alors cette identité doit être affirmée et transparaitre sans être altérée "parce que 'faudrait pas choquer les petits n'enfants non catho"... "Petits n'enfants" et leurs parents qui savent pourtant très bien -si l'identité du mouvement à été affirmée et non cachée- où il mettent les pieds et donc n'ont aucune raison d'être choquée. Surtout que je repose la question: l'adaptation vient en général de qui? Est-ce une vraie demande des parents ("ben vous comprenez, vous êtes les seuls scouts dans le coin, mais nous, bah on n'est pas catho alors ça m'embête un peu...") Ou bien -et je me permet de penser que c'est souvent ce cas- est-ce les chefs qui se posent des problèmes tout seuls en paniquant et en disant "ho là là on a des non catho chez nous, vite vite il faut adapter!" alors que personne n'a rien demandé... Et c'est parfois vrai entre religion soeurs! J'ai eu une année un protestant dans ma "peuplade" louveteaux/jeannettes... En même temps cette année là, ayant trouvé que la dimension spi/religieuse était peu présent dans l'unité (et venant de moi, c'est dire si cette dimension devait effectivement être peu présente!) je souhaitais la "réhausser" un peu... Ben les autres chefs de la maitrise ont objectés que intel était pas catho et que ben voilà quoi... Pourtant, non seulement l'enfant était d'une religion soeur (protestant), mais en plus, il avait un parent protestant et un parent catholique et à une sortie de Noël, alors qu'il avait été au culte le matin et que nous devions aller à la messe le soir, la mère m'avait affirmée "mais il va à la messe!"... C'est donc dire si les chefs prennent vite "peur" et je pense que la volonté d'adaptation vient plus "du haut" alors qu'en fait, personne n'a jamais rien demandé... |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Ocelot que se serait-il passé si un petit copain ou une petite copine de vos enfants élevé(e) dans une autre tradition religieuse avait émis le désir de participer aux mêmes activités scoutes avec ses amis d'école (c'est quand même une motivation assez courante des nouveaux arrivants) ? Vous auriez-dit à leurs parents "d'accord mais attention ici il faut se plier à nos règles" pas question que nous nous adaptions, c'est à vous de faire un effort".
Cette question de la crainte de la perte de son identité va il me semble beaucoup plus loin que le scoutisme car elle reflète une crainte plus ou moins consciente de l'autre conçu comme un allogène. Car au delà de l'identité religieuse on retrouve aussi parfois l'identité nationale, l'identité ethnique, voire même l'identité raciale. Je serais surpris que les SGdF qui se présentent comme à la pointe de l'interculturel tiennent ce genre de discours "accueillir l'autre dans sa différence est un risque de perte d'identité". Cette question a elle aussi été d'actualité il y a plusieurs décennies dans l'école catholique sous contrat, l'accueil d'un nombre important de jeunes d'autres religions risquait-il de faire perdre sa spécificité à l'enseignement catholique ? Allez faire un tour au Moyen-Orient dans les écoles, collèges et universités tenues par des religieux et des religieuses, la majorité des étudiants et élèves y sont musulmans, orthodoxes, druzes. Peut-être qu'au contraire l'accueil de l'autre dans sa différence est un moyen de renforcer sa foi et de la mieux connaître ? En tout cas dans le monde scout j'ai souvent rencontré de bien meilleurs catholiques (avec un christianisme vécu de tous les jours, vivant leur foi dans la charité, l'ouverture et la compassion) au sein d'associations pluralistes que certains scouts appartenant à des associations catholiques toujours prompts à exclure et condamner celui qui était différent. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: "Connaître" fait justement problème. Le scoutisme ne réunit pas des adultes qui ont fait - ou non - des choix religieux mais des jeunes "en devenir" d'une dimension spirituelle et religieuse en cours de construction. Un mouvement scout confessionnel offre un projet éducatif cohérent permettant aux jeunes de grandir dans la dimension religieuse de référence. Accueillir c'est bien, faire grandir (éduquer) c'est mieux ! Comment aider des jeunes dont les traditions familiales sont différentes de celles du mouvement ? Pour votre information, un certain nombre de mouvements scouts en Europe se pose ces questions et souhaitent y apporter des réponses pratiques qui relèvent de l'inter-religieux, en accueillant fraternellement des jeunes d'autres religions et en leur proposant un programme et des activités qui prennent en compte leur dimension spirituelle particulière. Mouvements pluralistes ou mouvements confessionnels, le défi est celui de le prise en compte des religions minoritaires dans la mise en pratique des différents projets éducatifs. Aux États-Unis, les programmes religieux proposés par les différentes communautés - qui doivent être tous reconnus par les scouts américains (BSA) pour être intégrés à leur proposition éducative - ont le mérite d'apporter une réponse là où, nous autres européens, persistons à ne pas prendre en compte les réalités locales et pratiquer la langue de bûchettes... Données chiffrées à méditer des scouts américains : - effectifs 2009 : 2,8 millions de jeunes et plus de 1,1 million de bénévoles. - participants aux différents programmes religieux en 2007 : 44.430 jeunes et 1.476 adultes (programme P.R.A.Y.) |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Une piste de réflexion : http://justice-paix.cef.fr/L-interculturel-un-defi-pour-notre.html |
epervier loiret Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Déc 2008 Messages : 3 463 Réside à : Vannes |
En parlant des états unis et du scoutisme, restons bien prudent;
-nos deux histoires et cultures socio/religieuses ne sont pas les mêmes avec ce jeune continent et la "vieille europe" -nos deux pays n'ont pas la même dimension géographiqque; les USA sont 54 fois plus grands que la france. |
sarigue Didelphidé
Nous a rejoints le : 04 Janv 2004 Messages : 5 895 Réside à : Vie à Rueil-Malmaison, Scout ailleurs |
Citation: Pour paraphraser notre aumônier général, je dirais que c'est le renforcement de sa Foi qui permet de mieux accueillir l'autre Citation: Rien à voir. Quand je parle d'identité, c'est une identité CHOISIE, qui dit ce qu'on veut être. Cette identité, chez les SGdF, elle est multi-culturelle, multi-pédagogique, mais uni-confessionnelle: elle est catholique. Quand je parle de "perte de l'identité" par trop d'adaptation, c'est donc en fait un non respect de l'identité CHOISIE. Après, comme je l'ai dit, on peut toujours choisir de changer cette identité. Mais dans ce cas, il faut le faire (ou pas) franchement en mettant le sujet sur la table et en votant en AG. Ce jour là, s'il vient, je voterais en mon âme et conscience. Mais pour l'instant, notre identité elle est catholique ET matérialisée par l'existence, entre autre, de temps religieux dans les propositions pédagogiques. Alors on peut toujours aménager quelques points qui permettent pour autant de respecter cette identité, mais il me semble difficile de "trop" changer (ou de "trop" accueillir au même endroit d'ailleurs: accueillir quelques scouts non cathos dans une unité de 24 ne pose pas trop de problèmes. Avoir 20 scouts d'une autre et même confession au sein d'une même unité pose un réel soucis) Mais Old, je te repose la question: la volonté d'adaptation, elle vient réellement de QUI ? Moi, je constate que bien que se recentrant sur le catholicisme, les SGdF gagnent en effectif. Je constate que les GSE, bien que plus rigoureux que les SGdF sur la question (temps de prière plus fréquent, etc.) voient également leurs effectifs progresser... Ce qui m'amène sérieusement à penser que ce n'est pas en atténuant et en étant tiède sur ce qu'on dit être ("oui on est catho... mais bon on s'adapte quoi") qui fait qu'on est gagnant, mais bel et bien en s'affirmant. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
La volonté d'adaptation chez les SdF venait en partie aussi de l'Eglise catholique, elle était courante à la m^me époque au sein de l'Enseignement catholique diocésain. A mon avis c'est à l'AG de statuer sur les limites de cette volonté d'adaptation et aux membres élus du CA de donner mandat à l'Equipe Nationale pour définir et mettre en œuvre les modalités de cette adaptation. C'est un peu réducteur mon cher Sarigue de mettre sur le dos d'une perte d'identité catholique la chute des effectifs SdF au cours de leur dernière décennie d'existence. Les aberrations pédagogiques n'y seraient pour rien, de même que la nomination de responsables peu compétents ? Ce serait un sujet intéressant pour un fuseau, mais il faudrait retrouver certains documents comme l'Audit indépendant d'un cabinet US réalisé au début des années 2000 à la demande du Commissaire Général de l'époque. Si les effectifs des SGdF et de l'AGSE remontent ils ne sont pas les seuls à croitre en France, demande à Isatis par exemple. En outre la perte d'identité catholique d'une partie du Scoutisme aux Pays Bas (KV), en Irlande (CBSI), en Belgique (VVKSM & FSC) et en Catalogne (MEGSJ) a t-elle entrainé une chute des effectifs ? Le renforcement de l'identité religieuse d'une partie du scoutisme (et je ne pense pas au seul scoutisme catholique) ne comporte t-il pas des risques pour le scoutisme. J'en prends pour preuve les scoutismes mormons, les scoutismes évangéliques, celui des adventistes, un certain scoutisme islamique entretenu par la Ligue Islamique Mondiale et l'Arabie Saoudite ne comporte t-il pas un risque de radicalisation d'un scoutisme de plus en plus réactionnaire et fermé, un scoutisme d'exclusion de ceux qui sont différents. Un scoutisme qui se referme sur les communautés religieuses et ne pratique plus l'ouverture ? cf. les Boy Scouts of America dominés par les Mormons et la Moral Majority qui trouvent normaux de faire participer les ainés à des patrouilles de vigilantes repoussant les travailleurs immigrés sans papier, de porter des insignes glorifiant les troupes d'occupation en Iraq. Un scoutisme qui n'hésita pas à employer des méthodes douteuses pour se débarrasser d'un Secrétaire Général de l'OMMS trop partisan de l'ouverture. |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Que veut-on exactement ? Permettre au plus grand nombre de jeunes d'un pays donné de pouvoir scouter, non ? Les réponses devraient être nationales avec une offre scoute globale et diversifié à la fois, prenant en compte les particularités culturelles et cultuelles du pays concerné. Ce n'est pas parce que des mouvements scouts ont abandonné leur référence religieuse qu'ils sont plus à même de rassembler d'autres jeunes que leur public traditionnel. Ils n'ont fait que suivre l'air du temps qui se singularise en Europe par une très forte sécularisation des sociétés. C'est aujourd'hui la porte ouverte à une spiritualité "new age" du n'importe quoi fondée sur l'ignorance et l'entrisme de sectes qui maîtrisent parfaitement les images et la communication sur les réseaux sociaux. L'air du temps n'a jamais été une promesse d'avenir... ! Une des forces du scoutisme est son internationalisme, une fraternité mondiale en marche depuis maintenant plus de 100 ans. Faisons alors attention à ne pas mélanger - pensée unique quand tu nous tiens - le "scoutisme communautaire" ouvert aux autres dans ses programmes et pratiques avec le "scoutisme communautariste" où l'on reste "entre soi", quoi qu'on écrit ou dise... |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Tout à fait Hocco c'est bien permettre au plus grand nombre de jeunes d'un pays donné de pouvoir scouter "sans distinction de race, de classe sociale, ou de religion". Le risque d'un scoutisme divisé suivant des lignes culturelles et cultuelles c'est la multiplication des associations comme au Liban avec une fédération reconnue par l'OMMS qui compte plus de vingt membres et des associations qui ne cessent de jouer aux paramécies. Comme le souligne très bien notre ami Hocco le risque d'un scoutisme trop fortement identitaire c'est un "scoutisme communautariste" ou la peur de perte de son identité se traduit par une fermeture à l'autre. Cette fermeture peut se vivre dans un groupe, mais ce groupe peut rencontrer d'autres groupes lors de rencontres à divers niveaux : district, province, région, nation, international. Le risque d'une association qui se ferme c'est le complexe de forteresse assiégée, on scoute entre soi en prenant soin d'éviter toute contamination et en évitant soigneusement de croiser ceux qui n'appartiennent pas à son association, on en vient vite à considérer qu'on est les seuls détenteurs du scoutisme authentique de Baden-Powell et du Père Sevin (dans certains cas que nous connaissons). Cette attitude n'est pas spécifique aux scouts d'une confession en particulier, par exemple pendant des décennies les scouts d'Arabie Saoudite ont refusé de participer aux Jamborees Mondiaux (la raison n'étant pas financière) on ne les voyait qu'aux Pan Arabes et aux Islamiques. |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
A lire ce fil, on a parfois l'impression qu’une menace imminente de communautarisme plane sur toutes les propositions confessionnelles ou cultuelles de scoutisme… et pourtant, quand on y regarde bien, je ne serais pas étonné que les chiffres montrent que le gros des effectifs de l’OMMS est pourtant confessionnel. La menace ne devrait pas être trop difficile à contrer.
Maintenant, on peut toujours argumenter que l’OMMS n’est justement pas le bon exemple en terme de grande fraternité scoute, mais là le chemin devient vraiment très glissant. Faire la distinction entre les mauvaises et bonnes associations à l’intérieur même de l’OMMS, me gène aux entournures quand on veut dans un même élan encourager à une plus grande fraternité. Qu’on puisse avoir un parti pris sur la crise récente de l’OMMS, pourquoi pas, mais est ce bien utile de se lancer dans des anathèmes de manière aussi caricaturale ? Et puis, si ces mouvements sont si infréquentables, allons au bout de la logique, soit on les exclut, soit on démissionne pour ne pas les cautionner implicitement! Pour en revenir au sujet, oui, le défi est sans aucun doute d’être en mesure de proposer du scoutisme au plus grand nombre – proposer pas imposer… Et on peut légitimement se poser la question de comprendre pourquoi le scoutisme semble plus développé en France dans les milieux confessionnels que dans les autres. Est-ce du à des attentes, un demande qui existent dans ces milieux – parce que le scoutisme se veut complémentaire de la famille et donc réponse à une demande explicite de celle-ci – et pas dans ces autres, ou bien est ce du à une absence de propositions « neutres » ? Dans tous les cas, je ne crois pas qu’il soit bon de déshabiller Paul pour habiller Pierre : il me semble vain de vouloir « diluer » les propositions confessionnelles existantes : on finirait par avoir quelque chose de flou qui ne conviendrait pleinement à personne. Laissez donc vivre ce qui existe, qui répond à l’attente de familles et qui l’un dans l’autre permet à un bon nombre (certes insuffisant) de jeunes de grandir. Cela n’empêche pas à réfléchir à comment « élargir l'espace de sa tente » pour accueillir plus largement tout en maintenant les aspects confessionnels. Mais cela n’empêche non plus en rien de construire à coté quelque chose d’autre pour les jeunes et les familles qui n’adhèrent aux propositions confessionnelles. Dans une société de plus en plus sécularisée, comment expliquer que les EEDF, qui sont le 1er mouvement historique et qui ont reçu (et reçoivent) un soutien étatique (massif ?), ne sont pas l’un des plus gros mouvements de scoutisme en France ? En d’autres termes face à ce défi qui se présente, il serait plus utile de bâtir des propositions nouvelles que de critiquer ou de se lamenter des limitations de ce qui existe déjà. Par moment, cela apparaît limite comme : eux ont quelque chose, moi j’ai rien, donc je préfère tout casser, comme cela tout le monde est égal avec rien… Quant à la forme « administrative » que doit prendre le scoutisme, il faut peut être là aussi flexible et créatif. La tradition française (et ecclésiale d’ailleurs) aime bien les structures assez centralisées. Mais est ce une raison pour que ce qui se passe au Liban soit un repoussoir ? Une seule association avec une diversité de groupes en son sein, ou une diversité d’associations fédérées au niveau national : ce sont deux manières de gérer la diversité – qui, chacune selon le contexte, peuvent être la plus appropriée. Il y a peut être des choses à apprendre des expériences qui ne correspondent à nos schémas mentaux habituels pour trouver une 3ème voie… FSS |
l'Exeat Badge de bois
Nous a rejoints le : 25 Janv 2007 Messages : 968 |
Old, tu n'as pas répondu à ma question : en quoi vos pratiques ont changé lorsque ton groupe SdF a accueilli en son sein des enfants de confessions religieuses autres que catholique ? |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Le quiproquo vient sans doute que certains opposent scoutisme confessionnel à scoutisme a-religieux, alors qu'en réalité ce serait plutôt scoutisme des associations confessionnelles à scoutisme des associations pluralistes. Le problème des EEdF c'est que la direction de l'association a choisi, peut-être à cause des structures internes du SF de représenter prioritairement une famille de pensée, la laïcité telle qu'elle est représentée en France par un clan plus laïcard que laïc, se comportant en véritable secte et lié à une mouvance politique dans laquelle une partie de la clientèle qui devrait être celle des EEdF ne se retrouve pas forcément. Le gros des effectifs de l'OMMS ce sont la Gerakan Pramuka Indonésienne qui compte des groupes chrétiens, les Boy Scouts of the Philippines (pluralistes), les Boy Scouts of America (pluralistes), les Barhat Scouts and Guides d'Inde (pluralistes également). La plus grosse association confessionnelle doit être l'AGESCI italienne, suivie de la DPSG allemande. Même si le gros des troupes de l'OMMS serait de religion musulmane, il se retrouve dans des associations qui pour leur grande majorité comptent aussi dans leur sein des groupes open, des groupes catholiques (demandez à la CICS si elle n'est pas en contact avec des groupes catholiques en Jordanie, en Egypte, en Syrie et dans d'autres pays de la région arabe majoritairement musulmans). L'exemple du Liban a été donné non pas pour distinguer entre bonnes et mauvaises associations (quoique sur les Scouts du Mahdi mouvement du Hezbollah il y ait beaucoup à dire) mais comme illustration de ce à quoi un scoutisme communautariste peut conduire. Pour les simples chrétiens d'obédience romaine il y avait autrefois les Scouts du Liban, créés sur le modèle des SdF dans les années trente : on trouve aujourd'hui les m^mes Scouts du Liban, les Scouts des Cèdres, les Guides et Scouts maronites, les Scouts de l'Indépendance, les Scouts Chrétiens membres de la fédération ainsi que des associations indépendantes (pour le moment comme les Scouts Catholiques. La situation du scoutisme des musulmans n'est pas meilleure. Je pense aussi Vieux Singe qu'il ne faut pas rester coincer dans nos schémas de pensée et qu'il convient de rechercher une troisième voie. On pense en France que pour respecter la diversité des familles de pensée il faut une large liberté d'association, résultat : combien d'associations scoutes qui se réclament du catholicisme créées depuis 1964 et même avec cela il existe des familles spirituelles qui ne se retrouvent pas dans le large choix existant. Il existe des Scouts Saint Benoit de spiritualité bénédictine paraît-il, on va avoir les Scouts Saint Ignace, les Scouts Saint François, les Scouts Saint Dominique à côté des Scouts Don Bosco, puis des Scouts La Sallistes, des Scouts Petits Frères des Pauvres, des Scouts de l'Opus Dei, des Scouts Golias, des Scouts Monseigneur Romero (Théologie de la Libération) et puis quoi encore ? Chacun avec son association indépendante alors qu'il existe des pays où ces scouts appartiennent à la même association à côté de groupes luthériens, israélites, mormons, orthodoxes, musulmans, ouverts, etc... pays où le scoutisme est beaucoup plus fort car les ressources sont mises en commun : un seul centre national, un ou des centres de formation et des stages communs, des revues communes avec au besoin des encarts religieux spécifiques, une seule équipe nationale, un m^me représentation vis à vis de l'OMMS et pas cinq associations qui parfois tirent à hue et à dia. Sans doute existe t-il en effet une troisième voix à trouver mais jusqu'à présent je crois qu'on attend toujours les propositions concrètes. A choisir entre deux on peut préférer la moins mauvaise celle qui permet au maximum de jeunes qui le désirent de pratiquer le scoutisme sans se voir exclus ou traités en minorités en raison de leur origine sociale, ethnique ou religieuse. Il ne s'agit pas d'empêcher les jeunes appartenant à une communauté spirituelle de vivre leur scoutisme en respectant leur spiritualité mais de ne pas faire de cette spiritualité un obstacle à la participation de jeunes extérieurs. Comment le scoutisme doit-il prendre en compte la sécularisation grandissante de nos sociétés occidentales ? C'est aussi un défi pour le XXI° siècle ! |
l'Exeat Badge de bois
Nous a rejoints le : 25 Janv 2007 Messages : 968 |
En fait, tu t'en doutes, ton témoignage m'intéresse beaucoup car j'ai déjà été amené à réfléchir au sujet et mes peu ou prou 35 ans de scoutisme actif au sein d'un groupe m'ont apporté une certaine expérience de la chose.
Pour moi, tout se résume à la situation qui suit : - la III°Triffouillis-FSE est une troupe qui marche bien et qui attire des garçons de milieux différents, mais exclusivement catholiques (à divers degrés de pratique). - Jimmy a 12 ans, il n'est pas catho, il ne l'est pas car il est d'une confession différente ou qu'il ne croit pas en Dieu. Mais son meilleur copain de classe lui vante les aventures de la patrouille du Sanglier de la III. Ça le tente bien. - Jimmy se présente à la troupe, le CT et la CdH se disent :"Au nom de quel principe allons-nous refuser l'accès à la troupe à Jimmy ? Il nous a l'air d'être un brave garçon qui en veut ... bienvenue !". - Voilà Jimmy scout d'Europe. Jimmy est fidèle à sa Foi ou à ses principes : il ne participe pas aux prières du Sanglier ni à celles de la troupe, et il attend sagement dehors quand ses frères scouts sont à la messe. - Jimmy prend de l'âge, prononce une promesse d'où la dimension religieuse a été expurgée ou adaptée pour lui. Il ne rencontre jamais le CR (Conseiller Religieux = prêtre dans notre jargon FSE). - Jimmy a maintenant 16 ans, il est en âge et en capacité de devenir CP du Sanglier. Maintenant, de deux choses l'une : soit Jimmy devient CP et exit la dimension catholique de sa patrouille car Jimmy, bien que CP, refuse de "prendre charge d[es] âmes" de ses patrouillards, soit Jimmy se voit refuser le service de CP au motif qu'il n'est pas catholique (Au nom de quel principe le CT et la CdH créent-ils un scoutisme à deux vitesses dans la troupe ? Des services ouverts à tous, d'autres aux seuls catholiques ?) - Jimmy est resté à le III°Triffouillis-FSE. Il a maintenant 17 ans. Il voudrait aller au Clan avec ses amis; Le problème se pose de nouveau là-bas. - Jimmy est resté à la FSE. Il a maintenant 18 ans. Il voudrait bien rendre service comme ACT. Même situation que lorsqu'il avait 16 ans. - Jimmy est ACT. Il a maintenant 20 ans. Il voudrait bien devenir CT de la III°Triffouillis-FSE. Même situation que lorsqu'il avait 18 ans. Alors ? - Soit on dit à Jimmy, dès la première fois où il vient, que sa Foi et ses principes n'étant pas compatibles avec la dimension catholique pratiquante et assumée de la FSE, sa place est plutôt dans un mouvement scout qui lui permettra de vivre pleinement cette Foi ou ses principes. - Soit on "bloque" Jimmy dans sa progression au nom de sa Foi ou de ses principes après l'avoir accueilli : on frustre l'honnête Jimmy, absolument étranger au catholicisme et qui n'en a jamais fait secret. - Soit on donne la direction d'une patrouille ou d'une troupe d'un mouvement catholique à Jimmy, qui ne l'est pas et qui, au nom de sa Foi ou de ses principes, laissera tomber la dimension catholique du scoutisme de son unité. A votre avis, laquelle de ces trois options est la plus scoute ? il n'y a pas de bonne réponse, tout dépend de l'importance qu'on accorde à Dieu dans son scoutisme |
mikross Membre confirmé
Nous a rejoints le : 07 Déc 2004 Messages : 1 280 Réside à : CharlyKing |
ben heureusement que je n'étais pas Jimmy... j'ai "arreté" de croire vers 14 ans. je n'aurais pas pu être CP et CT (et je ne parle même pas d'être responsable de région (quelque soit l'accronyme)). juste pour illustrer un cas encore plus pervers. |
l'Exeat Badge de bois
Nous a rejoints le : 25 Janv 2007 Messages : 968 |
Si mon propos a pu laisser croire que j'établissais une quelconque échelle de valeur entre les hommes ou les associations, je tiens à en demander pardon et à m'inscrire en faux. Pas de cas "pervers". Et ce que j'écris ne s'applique qu'à un mouvement confessionnel qui s'assume pleinement et qui ne fait pas mystère de son choix religieux. Ce que je pense être le cas de l'AGSE, peut-être d'autres mouvements, mais peut-être pas de tous les mouvements confessionnels. Sans que cela établisse une hiérarchie du "bien" ou du "bon" ou du "scout" entre les différents mouvements : c'est simplement un état de fait. Tel mouvement répond à un certain nombre d'attentes de ses familles car ce sont bien elles qui sont les premières éducatrices de leurs enfants et qui délèguent une partie cette mission d'éducation au mouvement de scoutisme de leur choix. Je ne dis pas que ce qui est bon aux yeux de la famille de Jimmy l'est forcément aux yeux de celle de Karim et de celle de David et de celle de Paul. Je dis même le contraire. Et je dis avec force que notre mission de chef nous oblige à respecter leurs choix et à tirer les conséquences du respect de ces choix. |
epervier loiret Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Déc 2008 Messages : 3 463 Réside à : Vannes |
dites...psst, l'épervier épouvantable à une sugestion à faire pour le brave Mikross et accessoirement à Exeat;
Le scout est naturellement un garçon ou une fille appelé à progresser dans cinqs voies différentes. (6 pour les sgdf) Il n'est pas obligé d'être un grand superman dans tous les domaines, nous avons tous, sans exception un domaine ou on restera désespérément nul de chez nul. (moi c'est les math...) Donc Jimmy peut très bien être un bon scout utile à tous sans être "parfait" du coté de la foi catholique. ne critiquons pas son brin de paille dans l'oeil si on à la poutre dans le nôtre. Mais dans un groupe scout, une patrouille, une sizaine chacun donne le meilleur de soit pour tous, et rien n'interdit à Jimmy d'être CP si le second est bon dans le domaine religieux pour le reste de la patrouille. Rien ne lui interdit d^'etre chef et bon dans bien des domaines et en franchise de laisser à un assistant le rôle indispensable et nécéssaire du religieux pour le bon fonvtionnement de la troupe. Il serait aussi bon, que Jimmy arrivé enfant ou ado dans un mouvement confessionnel différent du sien, se pose à l'âge adulte comment il se situe par rapport à la pratique de sa foi et l'existence d'une pratique religieuse différente dans le mouvement de scoutisme ou il est accueillis...car accueillir c'est bien, être accueillis exige aussi des devoirs pour obtenir des droits. Si j'allais dans un mouvement différent de ma foi, je me poserai au minima des questions...suivant mon âge et ma progression perso dans ce mouvement. Il existe aussi plusieurs assoces catholiques, ou la foi se pratique, s'exprime, se vit avec plus ou moins d'intensité...(agse, sgdf, sdd, riaumont, st eloi, don Bosco,st Benoit...) c'est là ou une personne indécise, peut (pardon pour l'expression inadéquate mais bien imagée) faire son supermarché. |
COK Membre confirmé
Nous a rejoints le : 16 Juin 2004 Messages : 1 643 Réside à : Montpellier |
Le scoutisme a été inventé par un anglais... c'est donc pragmatique... Jimmy ne croit pas en Dieu mais a toutes les autres capacités pour être CP... ou CT... alors on lui confie la mission adapté de CP ou CT sans responsabilité "chrétienne"... mais avec cependant la responsabilité que cette dimension existe... Quelqu'un d'autre prend cette responsabilité... Sinon, concernant l'accueil d'enfants d'autres religions, on a l'exemple d'une création d'unité louveteaux/Jeannette dans ma ville : 80% de musulman. Après les louveteaux, les jeunes intègrent une unité scoute puis pionniers qui ne présente pas cette caractéristique... Pendant les temps "religieux catholique", les enfants participent à autres choses en parallèle. Il y a 3 semaine a eu lieu le WE de groupe, les non catholiques ne sont pas allé à la messe, par contre les 20% de catholique sont allé à la messe... Il y a eu 2 ans de réflexion avec les chefs pour arriver à cette conclusion des plus simples... Ces unités accueillent 3 chefs musulmans qui sont (ou qui vont) se former en stage SGDF, donc avec une pratique religieuse catholique quotidienne... ca ne leur a posé aucun problème... (puisqu'ils continuent leur formation)... Peut-être que quand ces chefs seront opérationnels à fond, pendant la messe, il pourrait y avoir quelque chose propre au musulman... pour l'instant on est pas compétent... Je ne dis pas que c'est simple... Quand un enfant musulman prend le rôle de témoin par exemple au scouts... ben il va falloir être imaginatif par rapport à la définition propre de ce rôle... (cf GPS chap IV) |
epervier loiret Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Déc 2008 Messages : 3 463 Réside à : Vannes |
pour l'instant on est pas compétent...
contacte alors ceux qui peuvent l'être et qui le sont...les smf, crée avec l'aide non négligeable des sdf, ne te refuseraient pas cette discution là. |
Vieux Singe Grand membre
Nous a rejoints le : 28 Janv 2009 Messages : 546 |
Les BSA sont pluralistes mais tu les as mis à l'index il y a quelques temps car sous l'influence des Mormons et des moralistes, donc quasi confessionnels à te lire... Stricto sensu, l’UIGSE/AGSE avec les guildes confessionnelles pourrait, elle aussi, être qualifié de pluraliste. Le terme pluraliste cache… une grande diversité !
Scout St Benoit, Scouts St François, Scouts St Dominique, etc où est le problème qu’un choix explicite soit fait de s’appuyer sur une spiritualité plutôt que sur une autre pour faire grandir dans la foi des jeunes ? Tant que c’est un mouvement spirituel reconnu et pas une secte, cela ne me choque pas plus que cela. L’émiettement des mouvements scouts français est en partie du à mon sens à une réaction aux tendances centralisatrices françaises. La tendance dans une association typique est de vouloir ne voir qu’un mode de fonctionnement – ou plus exactement de vouloir gommer ce qui est considéré comme des spécificités (ou des courants) qui ne sont pas cadrés depuis le plus haut. On n’aime pas le groupe qui fait trop sa propre sauce dans son coin et encore moins si il a la mauvaise idée de se liguer avec quelques autres groupes. Les problème est que quand quelqu’un a une spécificité, il souhaite être reconnu… Ingérable, incontrôlable dira-t-on en réponse du « haut lieu ». Ajoutez à cela quelque cas d’ego un peu trop développés ou de conflits entre personnes et on voit le résultat en France. Le modèle de fonctionnement des ENF est intéressant dans ce contexte. Il arrive à associer des groupes avec des identités assez fortes (qui sont respectées), marie le confessionnel et l’a-confessionnel (sans tomber dans le laïcard). Là encore, il serait intéressant de connaître les effectifs et taux de croissance tant des « affiliés » que des « purs malt » (j’ai bien compris qu’il n’y a pas de différence entre tous les membres des ENF – je fais référence ici aux membres des ENF qui ne sont pas membres via leur adhésion à autre association…) et parmi les « purs malt » entre les confessionnels et les non confessionnels. Il y a peut être des choses à y apprendre…les bases d’une 3ème voie. « Il ne s'agit pas d'empêcher les jeunes appartenant à une communauté spirituelle de vivre leur scoutisme en respectant leur spiritualité mais de ne pas faire de cette spiritualité un obstacle à la participation de jeunes extérieurs. » C’est un peu la quadrature du cercle. Il faut quand même pas se voiler la face : vivre du scoutisme en respectant une spiritualité impliquent un certain nombre de choix (et de renoncements) – et que ces choix peuvent être obstacle à la participation de « jeunes extérieurs ». On peut sans doute faire un bout de chemin ensemble, mais si le jeune ne fait pas après un temps les mêmes choix fondamentaux sur les aspects spi que le reste du groupe, cela ne va être possible de l’aider à grandir par le scoutisme dans ce groupe particulier. Pour te donner un autre exemple concret que celui que t’a donné l’Exeat ; parmi les moments « fondateurs » que j’ai pu vivre dans le scoutisme, il y a des temps de prière en patrouille, en troupe ou en clan – des temps de prière qui vont bien au-delà des textes préparés où les garçons par leurs intentions spontanées, par les mots utilisés, par le contenu même qui prend aux tripes rendent palpables la fraternité. C’est à la fois très inclusif pour ceux font partie du groupe mais tout aussi exclusif pour les autres, en particulier pour un jeune extérieur qui n’est pas en situation de recherche spirituelle ou qui a fait le choix de ne pas y participer. Je rejoins epervier sur le fait que la pluralité des mouvements permet justement à chacun de trouver ce qui lui convient! FSS |
hocco Cracinae
Nous a rejoints le : 30 Oct 2005 Messages : 1 323 Réside à : Besançon |
Citation: Très intéressant échange qui pose clairement et simplement les enjeux du scoutisme de demain (d'aujourd'hui ?) dans notre pays. Vieux Singe évoquait la pesanteur de nos "schémas mentaux". ; nous devons travailler d'abord sur nous-même, c'est évident, et partager nos doutes et nos interrogations. Une des réponses que nous pourrions apporter ENSEMBLE est que le jeune, QUELQUE SOIT SON MOUVEMENT, est un scout et un frère. Quand je participe à un camp à l'étranger, je suis accueilli comme scout avec mes singularités identitaires, nationale, culturelles et cultuelles. Un jeune devrait être à l'aise dans n'importe quel mouvement de notre pays AVEC UN STATUT SCOUT reconnu (je ne sais pas si c'est bien clair...). La dimension confessionnelle de l'association hôte ne devrait pas être une gêne. De plus, nous formons les citoyens de demain et la mixité sociale est un apprentissage majeur à faire dans de bonne conditions dès le plus jeune âge (ça, c'est un choix éducatif !). Comment faire ? Il y a un premier choix quasi-idéologique à faire qui concerne les mouvements se réclamant d'une spiritualité : dans une société profondément sécularisée comme la France, sommes-nous prêts à relever le défi de faire vivre l'interreligieux ? Sommes-nous prêts à vivre et faire vivre le pluralisme qui est au coeur de la proposition scoute ? J'ai en tête la délégation SGDF et EEIF qui est allé au Moot cet été au Kénya où il y a eu plus de découvertes et d'échanges entre français qu'avec les scouts d'autres pays... (cela augure bien du prochain jam). J'ai en tête la belle histoire fraternelle de la Fédération française des éclaireuses (FFE) avec ses trois sections (neutre, unioniste et israélite). J'ai en tête CAPPY où se formait ensemble les chefs EDF, EU et EI. J'ai en tête l'époque où ma fille était responsable du groupe EI de Besançon et où un jeune membre de ma communauté était responsable du groupe EU. La question n'est pas : dans un mouvement catholique de scoutisme, un CP non catholique peut-il diriger une patrouille de scouts ? La question devrait être : [dans un mouvement catholique de scoutisme, pourquoi un CP non catholique ne pourrait-il pas diriger une patrouille de scouts ? Il faudra bien un jour s'interroger "en scout" (= trouver des réponses innovantes) quand une forte minorité d'un groupe scout confessionnel n'appartient pas ou ne s'identifie pas à la religion de référence. Entre mouvements confessionnels au service des jeunes et de leurs familles (j'insiste sur ce point), nous pourrions élaborer des propositions permettant de répondre avec tact et pédagogie aux légitimes interrogations des jeunes sur ce qui fonde leur avenir : leur identité. |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
u'est-ce qui a changé Exeat en fait à part l'adaptation à un régime alimentaire spécifique pas grand chose, une modification de l'heure à laquelle les unités concernées allaient à la messe (avant la réunion du dimanche, au retour du weekend par exemple). La non obligation de participation aux offices et aux rites. Sans doute une certaine forme de relativisme (déjà en place ?) chez les maîtrises. Un éventail plus grand de textes de réflexion remplaçant peu à peu les partages d'évangile. Pour les jeunes d'âge pionniers l'échange avec d'autres formes de spiritualité. La pluralité des groupes au sein d'une association qui a un effectif ou un taux d'implantation dix fois plus élevé que la plus importante des associations françaises de scoutisme ne permet elle pas à chacun de trouver ce qui lui convient ? Pour les BSA la confiscation du pouvoir et l'orientation morale donnée à l'association par la concentration des postes de décision entre les mains de fondamentalistes chrétiens ou de mormons n'a pas entrainé de grande modifications au niveau du vécu spirituel des unités. Les statuts et l'organisation des BSA (qui sont en fait plus un prestataire de service qui soutient des unités sponsorisées par toute sorte de groupes de parents qu'une association centralisée) ne permettent pas cette hyper sécularisation vécue dans certaines associations en Europe occidentale. La solution serait sans doute de laisser chaque groupe faire ses choix en matière d'ouverture ou de fermeture spirituelle, l'association étant par nature pluraliste ce qui n'est pas le cas des implantations locales répondant à des besoins précis. Nous n'avons sans doute pas la même expérience du scoutisme Vieux Singe, j'ai pu scouter sur plusieurs continents dans des associations confessionnelles et des associations pluralistes, j'ai occupé des fonctions qui m'ont mis en rapport avec des formes diverses de scoutisme tant au point de vue pédagogique qu'au point de vue spirituel. J'ai pu constater que dans bien des cas la multiplication des associations sur des lignes confessionnelles ou culturelles n'était pas une force mais un affaiblissement du scoutisme au niveau national avec dispersion des ressources, un gâchis effroyable du matériel humain adulte, une faiblesse du scoutisme dans la société, le risque que des associations tombent entre les mains de groupes politiques (cas du Liban par exemple) ou religieux extrémistes, l'impossibilité d'obtenir des pouvoirs public la reconnaissance de la spécificité du scoutisme avec le vote d'une législation le protégeant, une fermeture de certaines associations qui se concentre sur certaines catégories socio-culturelles en en laissant d'autres en plan. J'ai peut être le tort de voir trop le scoutisme selon une vision globale et pas assez locale, je laisse cela à ceux qui agissent sur le terrain. |
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