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medecinedevie.com
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juliette
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Nous a rejoints le : 28 Mai 2006
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Mais les soins palliatifs sont déjà une sorte d'euthanasie: ils ne font pas que diminuer la souffrance, ils diminuent aussi la vie.
Exemple la morphine, qui est le plus puissant antalgique, et qui est beaucoup utilisé en soins palliatifs (car il n'y a plus que ça qui soulage). A fortes doses elle est toxique pour l'organisme, et donc abrège la vie.
Personnellement je pense qu'il vaut mieux avoir une vie plus courte de quelques mois, avec moins de douleurs, plutôt qu'une vie un peu plus longue mais s'achevant dans des douleurs affreuses.
Après c'est bien beau de dire qu'on est pour on contre l'euthanasie, qu'on est ou pas "pro-vie", quand on ne sait pas ce que c'est que de se savoir condamné (avec une échéance proche bien sûr, parce qu'à long terme c'est le cas de tous), quand on n'a jamais vécu de grosses souffrances, de grands moments de solitudes et de doutes seuls dans une chambre d'hôpital (il y a toujours des moments où on se sent seuls, même avec l'aide du Seigneur).
Personne ne peut décider de qui est digne ou pas de vivre. Tout le monde l'est. Mais l'euthanasie est également une question de respect: est-ce vraiment respecter quelqu'un que de ne pas accepter son choix quand il est capable de l'exprimer? (exemple Vincent Humbert)
Est-ce respecter quelqu'un en le maintenant en vie même s'il n'y a plus aucune chance de vivre sans assistance médicale constante, pour tout? (exemple les personnes en stade de coma dépassé)
Et inversement peut on décider de la mort, et donc de la vie, de qui que ce soit?
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  Je suis suf ancienne gdf  Profil de juliette  Message privé      Répondre en citant
Dr. Cerf Vincent
Cervidé
  
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Réside à : Paris
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Citation:
Le 2006-11-01 20:28, juliette a écrit

Mais les soins palliatifs sont déjà une sorte d'euthanasie: ils ne font pas que diminuer la souffrance, ils diminuent aussi la vie.


N'importe quoi ! Dans un cas (soins palliatifs), la mort plus rapide est un effet non souhaité du traitement, dans l'autre la mort est donnée délibérément. La différence est fondamentale.

Citation:
Personnellement je pense qu'il vaut mieux avoir une vie plus courte de quelques mois, avec moins de douleurs, plutôt qu'une vie un peu plus longue mais s'achevant dans des douleurs affreuses.


D'où la justification des soins palliatifs.

Citation:
est-ce vraiment respecter quelqu'un que de ne pas accepter son choix quand il est capable de l'exprimer? (exemple Vincent Humbert)


Sans aucune hésitation, oui. Si son choix est objectivement mauvais, ce n'est pas le respecter que de l'accepté.

Citation:
Est-ce respecter quelqu'un en le maintenant en vie même s'il n'y a plus aucune chance de vivre sans assistance médicale constante, pour tout? (exemple les personnes en stade de coma dépassé)

L'arrêt des soins et l'euthanasie sont aussi deux choses différentes. Arrêter un respirateur ce n'est pas tuer.
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  Je suis ex ENF, ex FSE  Profil de Dr. Cerf Vincent  Voir le site web de Dr. Cerf Vincent  Message privé      Répondre en citant
CASTORE
Rongeur

Nous a rejoints le : 08 Fév 2005
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Réside à : wwwest
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Citation:
Le 2006-11-01 20:28, juliette a écrit

Mais les soins palliatifs sont déjà une sorte d'euthanasie: ils ne font pas que diminuer la souffrance, ils diminuent aussi la vie.



Bon, vu ton métier, Juliette, je crois vraiment qu'il faut reprendre point par point...Parce que tes réflexions sont inquiétantes !

Soins palliatifs ne veulent pas dire "acharnement thérapeutique".

L’acharnement thérapeutique est le prolongement de la survie d’une personne malade par des moyens techniques extraordinaires ou disproportionnés par rapport aux bénéfices attendus.

Cela consiste à imposer à un malade des traitements, des examens et des hospitalisations dont les inconvénients (souffrances pour le malade, coût) sont sans mesure avec les avantages prévisibles (la guérison est impossible, etc.).
L’Eglise a depuis longtemps affirmé qu’il n’est pas nécessaire de s’acharner sur le malade, de le faire souffrir inutilement, et que dans ce cas on ne commet pas l’euthanasie.

Il ne faut pas confondre cet acharnement avec la légitime obstination thérapeutique, c’est-à-dire les soins acharnés pour guérir le malade tant qu’il y a des chances raisonnables d’aboutir. Sans cette obstination-là, tous les progrès de la chirurgie et de la néonatologie, par exemple, n’auraient pu avoir lieu.

Alors, qu’est-ce que l’euthanasie ? L’euthanasie est l’acte que l’on pose dans le but de donner la mort ; la mort est l’effet direct de l’euthanasie, la fin de la souffrance étant la conséquence de la mort. Objectivement, l’euthanasie est un homicide selon la définition de ce mot dans le dictionnaire : "action de tuer un être humain".

Quand un médecin arrête une thérapeutique - en accord avec l’intéressé -, c’est-à-dire qu’il laisse faire la nature et ne prodigue plus au malade que des soins palliatifs, il pose un acte dont il prévoit que la mort résultera : la mort n’est pas ici le but directement voulu mais la conséquence hautement probable de l’acte à une échéance très variable. Il n’y a donc pas euthanasie mais refus de l’acharnement thérapeutique, ce qui est acceptable moralement.

Enfin, rappelons que l’euthanasie, dans son acception actuelle, désigne toute action ou omission dont l’intention est de donner la mort : elle est donc toujours active. Les deux actes - arrêt des soins disproportionnés et euthanasie - n’étant pas de même nature bien que leur effet - la mort - soit identique, il est donc cohérent d’être contre l’acharnement thérapeutique et fermement contre l’euthanasie.


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CASTORE
Rongeur

Nous a rejoints le : 08 Fév 2005
Messages : 3 258

Réside à : wwwest
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quand au respect du...je rigole.Quand un de tes potes est drogué jusqu'à la moêlle et qu'il réclame sa dose de dope, tu lui donnes par respect dû à son opinion?
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Mr Isatis
renard polaire

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Je pense que tout celà est infiniment plus compliqué qu'il n'y parait et que celui qui prétend avoir une réponse claire et ferme est un menteur et un orgueilleux.

Regardez autours de vous camarades, partout où se porte notre regard nous voyons des gens qui se font du mal les uns au autres, bien souvent sous pretexte d'un mieux hypothétique. Ont ils tord ou raisons?

Au final, tout celà n'est que la marque de part et d'autre d'un égoisme qui ne veut pas s'avouer.

La nana qui va avorter ne pense au final qu'à elle-même, elle va dire que de toute manière c'est "mieux pour le ptit qu'il ne naisse pas". Mais au final c'est pour elle qu'elle le fait, pour supprimer une hypothétique soufrance qu'elle craint de ressentir.
Le médecin ou l'infirmière qui va euthanasier le fait il réellement pour abréger les soufrances du patient, ou parce que lui ou elle se sent impuissant face à cette soufrance?
Le patient qui réclame la mort le fait-il pour lui-même ou parce qu'il ne veut pas imposer sa soufrance aux autres?
Demande t'il l'euthanasie pour abréger SES soufrances ou bien celles de ceux qui l'entoure.
Les gens qui rompent le font en général "parce que c'est mieux comme ça". Au final on impose à l'autre la soufrance que l'on a soit-même peur de ressentir. Et en pretextant le bien de l'autre c'est sa propre peur qu'on étouffe.
La personne qui se fait lourder trouvera toujours de bonnes âmes pour lui dire que tout ira mieux, comme on dis à un cul de jatte qu'il remarchera bientôt. Au final ces belles paroles réconfortantes ne lui sont pas adresser, elles ne servent qu'à rassurer la personne qui les prononce, parce qu'elle se trouve en face de quelque chose qui pourrait lui arriver, et cette idée est dérangeante.
Le mourant est dans un cas similaire, sa vue dérange parce qu'il est un témoignage vivant de notre condition de mortel. Il nous rappel que nous aussi nous pouvons nous retrouver enchainer à une machine pour vivre.
Le pire dans la soufrance, c'est de se sentir impuissant face à elle.

Et au final moi je suis pareil que les autres, et si j'avais des réponses, j'crois que mon nom serait sur le calendrier...

Peut-être devrions nous essayer de partager la soufrance des autres plutôt que de chercher à tout prix à la nier.
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Eric (VL)
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Nous a rejoints le : 26 Juil 2004
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Peut-être devrions nous essayer de partager la souffrance des autres plutôt que de chercher à tout prix à la nier.
Que cela est vrai, et, désolé pour le camarade renardo-boreal, je trouve sa réflexion très « catho ».
Je partage également son impression : c’est bien plus compliqué que ça.
Mais justement, comme Vincent le fait remarquer dans un autre fil, pour pouvoir régir à des circonstances particulières, encore faut-il avoir réfléchi et décidé d’une politique pour le cas géneral.
Je reviens à ce qu’énonçait Ysatis : ne nions pas la souffrance, partageons là (avec, j’imagine ; la volonté de la soulager tant que faire se peut).
Ben … euthanasier n’est-ce pas le refus de partager une souffrance, mais au contraire vouloir la faire disparaître, donc la nier, puisque nier c’est refuser l’existence, de la souffrance, mais aussi de celui qui souffre ?
Ca c’est le cas général, maintenant, il y a les cas particuliers, qui ne contredisent pas le cas général mais demande une adaptation.


FSS
Eric

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