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Alors, il [l'organisateur du WE] a donné le scoutisme jusqu'à 1920. J'ai quand même commencé le scoutisme un petit peu après, parce qu'après cette première guerre, il y en a eu une autre -vous êtes peut-être au courant-
Nous, on a, on est plutot allé dans le scoutisme en 1947, après la 2e guerre.
Voilà. C'était une époque un petit peu pathétique également, parce que les choses avaient bien changé pendant la guerre.
[...]
Y'avait des scouts, mais pendant la guerre y'a eu 7000 chefs de fait prisonnier, et 7000 chefs qui étaient absent pendant 5 ans! Le scoutisme a marché pratiquement tout seul!
Il avait des dons extraordinaires! Le scoutisme a marché avec des garçons de 15 ans... Qui l'ont fait marcher dans toute la France: y'avait plus de chefs!
Au bout de 5 ans malgré tout le scoutisme a été un peu effondré, un peu affaissé, et je suis arrivé à ce moment là et on m'a dit "ben écoutes t'es là pour le redresser" -"c'est une bonne idée ça, mais heu... bon..."
Voilà, alors on a regardé un petit peu [...] toutes les troupes de France, comment ça se passait: ils étaient tous très jeunes, ceux qui étaient là. On avait dit "le scoutisme c'est fait pour les gars de 15 ans. Qu'est-ce qu'on va avoir comme image à leur donner?" Baden-Powell avait donné une image: le scout était le colonial, le scout était l'aventurier, c'était celui qui allait vers l'Est et là il fallait trouver une image, et on a cherché, on a pensé que les garçons avaient vécu la guerre, de près. Ils avaient vu les parachutistes, ils avaient vu les commandos, et avaient vu tout ce genre de chose, et on a pris modèle là dessus comme modèle, comme Baden-Powell avait pris modèle sur le colonial, on a pris modèle, nous, sur les raiders de Wingate, sur ceux qui heu... des soldats qui étaient parti en Birmanie, qui ont traversé TOUTE la Birmanie, à pied, sans guide, sans personne pour les guider, et on a lancé les raiders scouts, c'est à dire des garçons qui devaient pouvoir partir tout seuls, à 15 ans, pendant 24h, seuls, et ne parler à personne et traverser une forêt ou traverser un paysage.
Et les Raiders ont été lancés en 1949, et à ce moment là, il y a eu un mouvement de recrutement extraordinaire dans les Scouts de France, et il y a eu des raiders dans tous les pays, y'avait des milliers de raiders.
Après quelques 2 ou 3 ans de raiders, les troupes étaient un petit peu remontées, y'avait pas mal de garçons de 15 ans, et il y avait quelquefois 3 ou 4 garçons de 15 ans qui... y'avait le CP, tout le monde ne peut pas être CP, donc on leur a dit "mais qu'est-ce que vous allez faire?" -"Eh bien vous allez fonder le scoutisme dans des endroits où il n'y en a pas". Et à ce moment là les raiders scouts ont fondé le scoutisme dans 300 endroits de France où il n'y avait jamais eu de scouts.
Alors, les patrouilles libres... Alors avec les raiders, et les patrouilles libres, le scoutisme à pris un développement assez intéressant, et heu... ça a marché comme ça jusque dans les années 55-56-57.
Voilà. Moi je suis parti du scoutisme en 1956 pour m'occuper de mon travail et puis de mes enfants.

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Donc, c'est pour dire que, à partir du moment où on était en face de la situation d'un pays, en face de la situation d'une jeunesse, on peut toujours faire quelque chose. Et on peut faire quelque chose parce que dans un garçon de 15 ans, y'a un potentiel extraordinaire, et le scoutisme a été fait POUR les garçons de 15 ans, on les a élargis aux routiers, on les a élargis aux louveteaux, mais il a été fait pour les garçons de 15 ans. Et c'est ces garçons là qu'il faut regarder quand vous êtes dans le métro, quand vous êtes dans Paris, quand vous êtes dans vos facultés, quand vous sortez... Regardez les garçons de 15 ans, et vous verrez qu'ils sont prêts à faire des choses extraordinaires, mais seulement faut leur donner de quoi, faut leur donner une méthode, faut leur donner des moyens, et puis faut leur faire confiance.
Voilà. C'est tout ce que j'avais à vous dire. Y'a des possibilités formidables pour le scoutisme du temps qui vient, à partir des garçons de 15 ans vous pouvez tout faire.

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Il est sur que pour nous, l'article 3 du scoutisme, "le scout est l'ami de tous et le frère de tout autre scout" c'était TRES fort. C'était quelque chose de tout à fait nouveau le scoutisme. Maintenant ça fait 100 ans que ça dure, on commence à connaître, mais à l'époque c'était TRES nouveau pour nous, "le scout est l'ami de tous et le frère de tout autre scout".

Un jour je me promenais dans la rue avec quelques amis et on voit tout à coup arriver, ça se passait dans les années 1934-35, je vois arriver 3 scouts en vélo. [...] C'était des scouts allemands. Ils venaient d'Allemagne à vélo, et nous on habitait à l'époque du côté de La Rochelle, c'était pas tout à fait près... Et on bavarde un petit peu, moi je ne parlais pas l'allemand, on s'est débrouillé en latin [rires dans l'assemblée], bien.
Je les ais amenés chez moi. Mais déjà mon père n'était pas tellement pratique parce que pour faire du scoutisme, à l'époque, 'fallait le vouloir! Et même le vouloir quelque fois en tirant un peu sur sa famille parce que les parents n'étaient pas toujours d'accord qu'on aille courir dans les champs.
Enfin bref, je les amène discrètement chez moi et je les monte dans le grenier, en disant "installez-vous là, vous allez être bien, vous allez être à l'abris"
Et puis mon père arrive et puis: "y'a du bruit là haut, qu'est-ce qui se passe?". Alors je dis "oui y'a des scouts". -"des scouts? Comment ça se fait qu'ils sont là, ces scouts?". -[d'une petite voix:]"Ben heu... des Allemands..." -[grande exclamation:]"Des Boches!!"
Mais c'était pour nous la fraternité scoute

C'est pour ça qu'on allait aux Jamborées, c'est pour ça...
Le Jamborée c'était le prototype des JMJ. Le Pape a bien eu l'idée... Avec les Jamborée, c'était la fraternité scoute mondiale.

Un autre petit geste de fraternité, en Cyrénaïque, en 1942, un scout -c'était des soldats- un parachutiste anglais passe et, ma foi, il y avait des blessés qu'il fallait... On ne pouvait pas emmener, qu'il fallait achever, ceux qui étaient vraiment moribonds... Et à un moment donné il a vu un ceinturon scout sur le ventre d'un Italien, il a arrêté les tirs, et il a fait soigner ce frère scout italien.
Ca c'était au milieu d'une guerre, c'était quelque chose...

Le scoutisme a été fraternel. Voilà. C'est une de ses bases.

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Citation:

Tu sais s'il serait prêt a faire d'autre conférences?

Citation:

Le 2008-11-06 16:36, Zebre a écrit :

oui, jour férié ! plus pratique

Citation:

Le 2008-11-09 18:42, Sarigue/Elec' a écrit :

(posez vos questions, je transmettrais )