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Auteur | Les 7 douleurs de la Vierge |
Ocelot GA Leopardus pardalis
Nous a rejoints le : 10 Mai 2007 Messages : 1 006 Réside à : Rennes, Toulon... et la tête en Afrique! |
Pour la 3ème douleur, c'est l'angoisse de Marie qui a perdu son enfant, dans le 5ème mystère joyeux du chapelet : lorsqu'à ses 12 ans Jésus a accompagné ses parents en pélerinage à Jérusalem selon la coutume. Sur le chemin du retour après les fêtes, Marie pensait que Jésus était avec Joseph, Joseph pensait qu'il était avec Marie. En se retrouvant le soir, ils se rendent compte que leur enfant n'est pas là. Ils rebroussent alors chemin, retournent à Jérusalem, et là passent trois jours à le chercher, sans doute plein d'angoisse. Ils le trouvent enfin dans le temple, en train d'enseigner les Docteurs émerveillés de sa sagesse. Marie alors lui a dit : "Mon enfant, pourquoi avez-vous agi ainsi avec nous? Votre père et moi nous vous cherchions tout affligés." A quoi Jésus répondit: "Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois aux affaires de mon Père?" Ses parents n'ont pas compris cette réponse, la famille est retournée à Nazareth. C'est le seul épisode connu de l'enfance de Jésus, l'évangéliste termine en ajoutant "Et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses dans son coeur. Et Jésus croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes." (Saint Luc, chapitre 2) C'est notamment l'Evangile du dimanche de la Sainte Famille, qui suit l'Epiphanie. Voilà pour la première question ! |
Ecureuil ecureuil
Nous a rejoints le : 08 Fév 2004 Messages : 598 Réside à : Belgique |
« « Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. » (Lc 2:34-35) » La première douleur est cette prophétie : un glaive (la douleur de ce qui arrivera) transpercera son coeur. « Mt 2,13-15 Après le départ des mages, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D'Égypte, j'ai appelé mon fils." » Pour les autres douleurs, tu peux lire les récits de la passion dans le nouveau testament. « STABAT MATER DOLOROSA Debout, la Mère des douleurs, Près de la croix était en pleurs, Quand son Fils pendait au bois. Alors, son âme gémissante, toute triste et toute dolente, Un glaive la transperça. Quelle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu ! Dans le chagrin qui la poignait Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux. Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice ? Qui pourrait dans lindifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils ? Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri. Elle vit lEnfant bien-aimé Mourir tout seul, abandonné, Et soudain rendre lesprit. Ô Christ, à lheure de partir, Puisse ta mère me conduire A la palme des vainqueurs. Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi. » |
Ocelot GA Leopardus pardalis
Nous a rejoints le : 10 Mai 2007 Messages : 1 006 Réside à : Rennes, Toulon... et la tête en Afrique! |
Dans le "Manuel de piété à l'usage des élèves du Sacré Coeur", édition de 1901 que ma grand mère avait à son chevet à sa mort, je viens de trouver un chemin de croix aux sept douleurs de Marie, mais qui ne comporte que des stations qu'elle a fait du vendredi saint à la Résurrection, est-ce que ça t'intéresse quand même? Suivent les litanies de ND des sept douleurs, composées par Pie VII (pape de 1800 à 1823), et la liste des indulgences accordées par Pie VII, Benoit XII, Clément XII pour encourager cette dévotion. |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Ocelot : merci, mais je ne pense pas que je vais l'utiliser. En fait j'essaye de comprendre le contexte de ces douleurs (les épisodes d'abord et ensuite la place qu'on leur a accordée dans la littérature du Moyen Age, en lien avec les pratiques spirituelles de l'époque) pour mieux comprendre la façon dont le peintre les a mises en image.
Ecureuil : merci pour la réponse. Mais je ne comprends toujours pas la première douleur. En gros, Siméon annonce en fait que Jésus sera controversé, qu'il aura des problèmes, c'est ça? Je connais bien le motif iconographique qui représente simultanément les 7 douleurs : une madonne (souvent sedes sapientiae) accompagnée de 7 glaives ensanglantés ou un coeur transpercé par 7 glaives. Mais ce n'est pas exactement ce que je voudrais étudier : je voudrais en réalité retracer les 7 douleurs à travers différentes oeuvres (pièta, déploration, crucifixion,...) et découvrir quelles douleurs sont les plus représentées et lesquelles ne sont jamais représentées ; en plus de faire une étude iconographique précise. |
AndreRaider Membre confirmé
Nous a rejoints le : 27 Janv 2009 Messages : 3 813 Réside à : Clermont Ferrand |
Il y aura le nom de ces forumeurs sur la page des Remerciements et Sources ? |
Ecureuil ecureuil
Nous a rejoints le : 08 Fév 2004 Messages : 598 Réside à : Belgique |
C'est plus ou moins ça. Elle apprend à la fois la souffrance de son fils et celle qu'elle aura en son coeur de mère. Cette première douleur est causée par l'annonce des autres douleurs en quelque sorte. Plus loin, il est dit que la vierge gardait en son coeur tout ce que disait son fils. Il en est de même pour cette prophétie dont la douleur l'a suivi jusqu'à l'accomplissement. Je pense que tu pourras trouver pas mal sur l'iconographie de "la présentation de Jésus au temple" (qui est aussi le 4e mystère joyeux) même si je pense que ce n'est pas souvent la douleur qui est représentée dans cette scène. pour la période gothique, tu trouveras certainement de belles miniatures en ivoire. (j'ai du en étudié une à Namur avec la sainte vierge au pied de la croix.) Dans les 7 douleurs de la sainte vierge, c'est presque toujours une douleur de mère qui voit son fils souffrir (l'annonce de son destin, la perte, sous le poids de la croix, crucifié, mort, mis au tombeau). La fuite en Egypte est causé par la menace qui pèse sur Jésus mais la douleur n'est pas vraiment le fait de la souffrance de ce dernier. Les douleurs de la sainte vierge ont été développé pour être médité, contemplé dans les épreuves pour y trouver courage et réconfort. Il y a aussi le recours à la vierge Marie pour qu'elle intercède pour celui qui la prie auprès de son fils qui ne sait rien refuser à sa mère. Le chapelet des 7 douleurs était très courant au moyen-âge et étaient liés à certains ordres religieux, je pense. Tu devrais consulter à la bibli : Marie: le culte de la Vierge dans la société médiévale. Si tu tapes "vierge marie" sur libbélule, tu devrais trouver quelques ouvrages qui peuvent t'aider (notamment des ouvrages d'iconographie). Parallèlement aux douleurs de la sainte vierge, 7 douleurs et joies de saint Joseph ont aussi été développé. |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Oui, la première douleur de la Vierge, c'est l'annonce dès l'enfance de Jésus que ce dernier est appelé à souffrir...et faire souffrir, donc, sa mère.
Le culte marial, et notamment celui de la Vierge aux douleurs, a surtout pris son essor au XIII ème siècle. Le chapelet des 7 douleurs, indiqué par Ocelot, répond à ta question sur la place que tient la méditation de ces épisodes dans la théologie de l'Eglise. Il est connu depuis le XIV ème siècle et a été diffusé via la Rhénanie Il possède 59 grains, ou 52 grains et 7 médailles représentants les 7 douleurs de Marie à méditer. Recemment, c'est au Rwanda (Kibeho)que la Vierge est apparue (apparition reconnue par l'Eglise locale)pour recommander la récitation de ce rosaire "pour la conversion du cœur de ceux qui se sont éloignés de Dieu, et pour être humbles en demandant pardon et en pardonnant" avant le génocide C'est le rappel que personne n'arrive au ciel sans souffrir. Méditer sur la douleur, c'est méditer sur la grâce un petit lien ici sur la fête de ND des 7 douleurs le 15 septembre, avec pas mal de références historiques l'auteur de l'article Mgr Masson, est un lorrain dont j'ai pu apprécier l'érudition et la vivacité d'esprit.Il est hélas décédé... |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Merci pour vos réponses, c'est très intéressant et ça m'aide beaucoup. Je viens d'aller voir mon promoteur et on s'orienterait vers ce sujet-là, avec comme thème général la dévotion moderne à partir des images de douleur comme les douleurs de la vierge et les arma christi. |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Salut à tous,
Après de nombreuses recherches et discussions avec mon promoteur, je vais m'orienter vers une étude iconologique des représentations du Christ (ou de la Vierge - à décider) en souffrance chez les primitifs Flamands, dans le contexte de la Devotio Moderna. Je suis en train de lire de nombreux ouvrages pour en savoir plus sur la Devotio Moderna et sur l'Incarnation. Pour l'instant je lis "Le Dieu des peintres et des sculpteurs". L'auteur y parle de la double nature du Christ, question soulevée suite à la reconnaissance des souffrances du Christ. Plus particulièrement, l'auteur parle de deux concepts que je ne parviens pas à saisir de façon précise : - L'anthropopaschisme : Jésus en tant qu'homme a souffert - Le théopaschisme : Jésus en tant que Dieu a souffert J'ai du mal à saisir ce que ça implique concrètement d'un point de vue théologique. Quelqu'un qui s'y connait pourrait me l'expliquer? Merci |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
Certains courants de pensées estiment que Jésus étant Dieu n'a pas pu souffrir. Dieu en effet est au-delà de la souffrance, et certains estimèrent que, puisque Jésus est Dieu, il n'a pas pu souffrir lors de sa passion. Ils ont alors imaginé deux Jésus en une seule personne : l'homme Jésus séparé du Dieu Jésus, et que l'un était ou n'était pas présent en permanence (Jésus Dieu faisait les miracles, Jésus Homme endurait les souffrances - un genre de schyzophrène). Evidemment, l'Eglise a condamné cela comme hérétique (= enseignement contraire à la foi). Les implications théologiques sont graves, car cela signifierait que Jésus Dieu ne faisait que "posséder" le corps de Jésus-homme, ce qui implique tout un tas de question théologique sur la liberté de l'homme, sa véritable dignité face au dessein divin, et sur la véritable incarnation de Dieu. Mais je pense que nous voyons assez facilement les horribles implications que génèrent cette hérésie. Je ne suis pas certain que tu aies besoin d'aller aussi loin pour analyser une oeuvre d'art. Mais je comprend ta curiosité |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Merci Zebre, c'est déjà plus clair En fait, ce concept est crucial dans mon étude, parce que je ferai une étude iconologique (l'image dans son contexte social, culturel, religieux,...). Et depuis un certain temps, j'étudie la spiritualité au Moyen Age (Devotio Moderna) et j'ai lu certains traités d'auteurs du Moyen Age comme Thomas a Kempis, Johannes de Caulibus ou Geert Groote afin de mieux comprendre le contexte et l'utilisation de ces œuvres d'art. Dans ces traités, on demande au croyants de méditer sur les souffrances du Christ, de l'imiter dans ces souffrances et de compatir à sa souffrance en vue du Salut. Il y est clairement dit de se concentrer sur l'humanité du Christ. D'où ma question à propos de la double nature du Christ et ce que ça implique. Il faudrait que je lise des traités de l'Eglise de l'époque à propos de cette double nature, pour savoir si ces artistes et méditants qui utilisaient ces œuvres étaient en phase ou non avec l'Église. |
Zebre Zebra One
Nous a rejoints le : 19 Oct 2001 Messages : 13 984 Réside à : Lyon |
La question de la double nature du Christ est un peu différente de celle de ces hérésies (même si c'est cause de ces hérésies que le dogme a été défini... comme à chaque fois). La double nature affirme simplement le concept le plus difficile à apréhender du catholicisme après la Trinité : l'incarnation du Verbe. Le Christ est à la fois homme et Dieu, 100% homme et 100% Dieu. Il a en lui une double nature, la nature humaine (qui souffre, qui a faim, qui boit et mange, qui dort (Dieu qui dort !! Cela a aussi posé des tas de questions), et même qui est soumise à la tentation et à la faiblesse de la Chair (tentation au désert, doutes de Gethsemani). Et une nature divine, éternelle, pur esprit, non charnelle (donc insensible à la souffrance en tant que telle), démiurgique, créateur devenu créature... Une sacrée question que tu abordes là ! |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Merci Zebre pour ces précisions. Je viens encore de rencontrer un os, info impossible à trouver de source sûre sur internet. Je lis un chapitre sur le Christ souffrant (motif de l'Ecce Homo) dans un ouvrage de S. Ringbom et il y est question du Christ "Salvator Coronatus". Sais-tu de quel Christ il s'agit? Je connais très bien le Salvator Mundi et le Pantocrator, mais pas le Coronatus. Je préfère ne pas trop me fier à internet, d'autant qu'il n'y a presque rien sur le sujet... Merci |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Tu travailles sur Dirk Bouts?
La paternité du motif du Christ couronné d'épines lui est généralement attribué Ici, un tableau d'Isenbrant pour te donner une idée (C'est un Ecce Homo) |
Argali2007 Ovis ammon
Nous a rejoints le : 13 Avr 2010 Messages : 936 Réside à : Louvain-la-Neuve, Belgique |
Donc, Christ Coronatus = Christ couronné d'épines? Je n'arrivais pas à trouver ce que cela voulait dire En fait je travaille sur tous les Primitifs Flamands, de toutes les générations, donc je travaillerai aussi sur Bouts. D'après Ringbom, le Coronatus serait né de la fusion du motif du Salvator Mundi et de l'Homme de Douleurs. Ce serait Van der Weyden qui aurait remis les portraits du Christ de ce type (Ecce Homo, images de souffrances) au goût du jour. Or Van der Weyden est antérieur à Bouts. Reste plus qu'à savoir si c'est bien Bouts qui a créé la forme du Coronatus suite à l'impulsion de Van der Weyden ou si c'est bien Van der Weyden qui a créé le Coronatus dans un système narratif. Bouts l'aurait alors isolé pour en faire un portrait. Mais j'ai beaucoup plus de témoignages d'Homme de Douleurs chez Hans Memling. C'est à creuser. Merci Castore! |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Il y a beaucoup à dire sur le symbolisme de la couronne: couronne d'épines du Christ, couronne de la Vierge Marie appelée "rose mystique" mais aussi "rose sans épines" ...lien entre les deux dans les médiatations du chapelet qui est une "petite couronne"...
Pour Bouts, c'est parce que "Salvator Coronatus" est le titre d'un de ses tableaux (disparu je crois)qui, me semble t-il, était à l'inventaire de la cathédrale St Paul de Munster.Mais c'est à vérifier, parce que ma mémoire... et bien....comment dire... |
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