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Auteur | Papes Avignon |
Coco Membre confirmé
Nous a rejoints le : 18 Sept 2004 Messages : 2 155 Réside à : Tassin (Lyon) |
t'aurais pas lu "l'anneau du pêcheur" de Raspail? |
Eric (VL) Joyeux membre
Nous a rejoints le : 26 Juil 2004 Messages : 227 Réside à : Val de Marne |
Je crois que celui que j'ai préféré c'est "Sire", mais je m'écarte du sujet ... |
Coco Membre confirmé
Nous a rejoints le : 18 Sept 2004 Messages : 2 155 Réside à : Tassin (Lyon) |
c'est aussi celui que j'ai préféré. Mais je demandais pas ça à toi, Oryx, mais à Hanneton, car c'est peut-être ceux bouquin qui l'a fait s'interroger. |
Louloumf, fou du roi Joyeux membre
Nous a rejoints le : 29 Sept 2003 Messages : 322 Réside à : Sedna |
Et Jeanne d'Arc cela ne la dérangeait pas trop de ne pas être sûr du pape ? |
Coco Membre confirmé
Nous a rejoints le : 18 Sept 2004 Messages : 2 155 Réside à : Tassin (Lyon) |
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Louloumf, fou du roi Joyeux membre
Nous a rejoints le : 29 Sept 2003 Messages : 322 Réside à : Sedna |
Il y en avait deux (ou trois) à son époque... On a dû lui poser la question, non ?
On m'a même dit que St Vincent Ferrier soutenait un pape, alors que Ste Catherine de Sienne tenait pour un autre ! |
hanneton ecureuil
Nous a rejoints le : 28 Juin 2005 Messages : 198 Réside à : Laval |
Citation: Non, non je ne l'ai pas lu. C'est juste une question que je me posais. Mais j'ai eu une reponse assez detaillée par email, je ne sais pas si je dois la mettre ici. |
Oryx Membre confirmé
Nous a rejoints le : 13 Mai 2003 Messages : 3 798 Réside à : Paris |
Citation: Mais justement, ne peut-on pas considérer que Vincent Ferrier a été canonisé pour avoir, en fin de compte, demandé à Pierre de Lune de se soumettre à Martin V ? |
Coco Membre confirmé
Nous a rejoints le : 18 Sept 2004 Messages : 2 155 Réside à : Tassin (Lyon) |
Citation: Bin si, mets la! |
hanneton ecureuil
Nous a rejoints le : 28 Juin 2005 Messages : 198 Réside à : Laval |
Bon voici ce que l'on m'a envoye par email. C'est tire de la revue "Tu es Petrus":
Le Grand Schisme d'Occident (1378-1417) par le Père Paul Aubin, s.j Vers le milieu du XIIême siècle, Saint Bernard écrivait à son ancien novice devenu le pape Eugène III : « Que dirai-je de votre peuple ? Sinon que c'est le Peuple Romain. Je ne saurais exprimer plus brièvement et plus clairement ce que je pense de vos diocésains. Il n'est pas de peuple, en effet, plus connu que celui-là, depuis des siècles, pour son arrogance et son entêtement. Race étrangère à la paix mais familière de la sédition; race qui n'a cessé de se montrer dure et intraitable, et qui n'a su se soumettre que lorsqu'elle ne pouvait résister» (De consideratione, IV,2,2). De ce côté-là. le temps n'améliora pas les choses, et, en désespoir de cause, plusieurs papes du siècle suivant le XIIIè, celui de nos cathédrales ! estimèrent même impossible de paraître à Rome : les factions aristocratiques s'y livraient à des luttes sans merci, tandis que les principautés italiennes étaient en proie à des guerres incessantes. On ne fut donc pas surpris lorsque le français, Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, élu pape à Pérouse en 1305, décida de se faire couronner à Lyon et, après quatre ans de déplacements à travers la France du Midi, s'installa à Avignon. Séjour provisoire, pensait il ; en fait la résidence des papes allait s'y prolonger près de 70 ans : le temps de sept papes, tous français. Effroyable époque où s'accumulent les luttes italiennes, la Guerre de Cent ans et, bien plus terrible encore, la peste noire qui, en peu d'années, extermina au moins le tiers de la population de l'Europe occidentale. En 1377, le pape Grégoire XI (Pierre Roger de Beaufort), en la septième année de son règne, estima que la situation politique de l'Italie permettait d'envisager le retour à Rome. Son prédécesseur l'avait bien tenté; mais l'agitation italienne l'avait promptement ramené en France. Grégoire XI était un homme de valeur, comme d'ailleurs tous les papes d'Avignon. Le 17 décembre 1377 il entrait dans le Ville éternelle ; six mois après, les turbulences du Peuple Romain l'en faisaient sortir. Tenace, il y revint en novembre ; mais c'était pour y mourir quatre mois après. Cette mort fut un désastre pour l'Eglise : le pape n'avait pas eu le temps de réimplanter vraiment la papauté dans sa Ville. Une élection apeurée ? Aussitôt connue la mort du pontife, les Romains n'eurent plus qu'une idée : avoir un pape romain de naissance, ou du moins italien, dont on serait sûr qu'il ne repartirait pas ailleurs. Il y allait, entre autres, de leur prospérité économique née des pèlerinages. Pendant les 11 jours qui s'écoulèrent entre la mort de Grégoire XI et l'ouverture du conclave, la foule romaine s'agita. Dans l'intérêt de la paix publique il fallait donc faire vite. Les seize cardinaux présents à Rome entrèrent sans tarder en conclave, entourés d'un grand tumulte populaire, et sans attendre leurs sept autres collègues lointains susceptibles de venir à Rome. L'élection se fit en un jour, le 8 avril 1378. Le nouvel élu n'était pas cardinal : il s'agissait d'un napolitain, évêque de Bari. On alla le prévenir, il accepta son élection et prit le nom d'Urbain VI. Les premiers jours de son pontificat se déroulèrent dans la concorde tant du Sacré Collège que du Peuple Romain. Mais le nouvel élu allait vite manifester un comportement insolite. Sainte Catherine de Sienne lui écrivait : « Pour l'amour du Christ crucifié, modérez un peu ces mouvements subits que vous inspire votre nature. » Son élection lui fit-elle perdre la maîtrise de lui- même ou même son équilibre mental ? Toujours est il que, moins d'un mois après, il se répandait en invectives injurieuses contre les cardinaux. Sa fréquentation devenait impossible. A partir de mai, deux cardinaux, prétextant la dureté du climat, s'éloignent de Rome. D'autres les suivent, et d'abord les français : le 20 juillet, ils sont 13 réunis à Anagni, rejoints bientôt par 3 italiens. Ces transfuges envisagent alors, mais avec hésitation, de déclarer leur élection d'Urbain VI invalide à cause de l'absence de liberté qui l'avait entourée. Le 2 août ils somment le pape d'abdiquer. Sans succès. Le 15 septembre, tous les cardinaux italiens rallient les dissidents à Fondi. Le 18 septembre, contre-attaque du pape : pour l'épauler, il nomme d'un coup vingt-neuf cardinaux. Piqués au vif les cardinaux de Fondi, à l'unanimité, sauf les italiens qui s'abstiennent, déclarent nulle l'élection d'Urbain VI, et, le 20 septembre 1378, ils élisent un nouveau pape : Robert de Genève, qui prend le nom de Clément VII. Voici donc commencé ce que l'on appellera le Grand Schisme d'Occident (1378-1417). Des deux papes désormais en présence, lequel était légitime ? On en discutera jusqu'à la fin des temps : pour le savoir, l'essentiel serait de connaître avec certitude le fond de la conscience des cardinaux quand ils élirent Urbain VI ; ont-ils alors voté librement ou sous la contrainte de la peur du Peuple Romain ? Et quel était alors le degré de cette peur ? En tout cas, les électeurs de Clément VII n'ont plus jamais cessé d'affirmer que lors de l'élection d'Urbain VI ils avaient voté sous la contrainte. Certes , sainte Catherine de Sienne leur dira: « Vous êtes des menteurs », mais saint Vincent Ferrier, lui, opta résolument pour Clément VII. Les deux partis eurent leurs saints ... Désarroi des consciences chrétiennes Cette situation inouïe jeta dans un profond désarroi la chrétienté occidentale. Comment trancher un débat dont la clef était enfouie dans le secret des consciences cardinalices ? On ne pouvait s'appuyer que sur des témoignages toujours discutables. L'empereur germanique prit parti pour Urbain, ainsi que la Pologne, l'Europe centrale, la Flandre, l'Angleterre et une bonne part de l'Italie. Du côté de Clément on trouva la France (sur son lit de mort, le roi Charles V affirmera d'une manière émouvante qu'il a opté ainsi en conscience), la Savoie, l'Ecosse, la Lorraine, Naples. L'Espagne restait sur l'expectative, en attendant de se décider quelques années plus tard en faveur du parti clémentin. Mais les camps n'étaient pas si tranchés que tel ou tel pays ne puisse passer d'un bord à l'autre. Le royaume de Naples s'illustra dans ce jeu de bascule. Clément VII, quittant l'Italie, finit par revenir à Avignon en juin 1379, trente mois après que Grégoire XI en soit parti. Outre le maniement des excommunications et de nouvelles promotions de cardinaux, chaque clan usait d'une propagande intense pour débaucher les partisans de l'autre parti. Les deux papes eurent même des velléités de recourir à la force pour trancher leur différend : la papauté était alors aussi une puissance temporelle. Mais ce procédé guerrier, la voie de fait, heurtait trop la conscience déjà désemparée du peuple chrétien pour être sérieusement poursuivi. Les universités, et spécialement celle de Paris, qui par définition sont internationales, étaient des terrains de rencontre pour les partisans des deux bords. C'est chez elles que l'on commence à parler, pour résoudre la crise, de la convocation d'un «concile général» ; mais il y a là une difficulté majeure : les canonistes savent que seul un pape authentique peut convoquer un concile général ; et tous affirment au moins, comme c'est la doctrine constante de l'Eglise Orthodoxe, qu'il n'y a pas de vrai concile général sans présence du pape ou de ses représentants. Or justement: où est aujourd'hui le pape ? En attendant la solution de ce problème juridique, la situation s'enlise, riche en volte-face. Du côté de Rome, le pape Urbain VI a toujours son caractère qui lui aliène bien des partisans. Mais enfin, il meurt en 1389. Puisqu'il n'y a plus qu'un pape, celui d'Avignon, ce serait une excellente occasion de clore une division qui se prolonge depuis déjà 12 ans ; hélas ! Les cardinaux urbanistes se réunissent en conclave et élisent un nouveau pape. Ce sera Boniface IX (1389-1404). Ce nouvel élu avait un caractère plus suave que son prédécesseur; il tenta la voie de la conciliation ... en invitant son rival d'Avignon à une démission honorable. Mais évidemment celui-ci ne voyait pas pourquoi ce serait à lui de démissionner plutôt qu'à l'autre ! Lassées et scandalisées de cette situation, comme d'ailleurs toute la chrétienté, les universités se mêlent alors de résoudre la crise. En 1394, l'université de Paris propose pour cela trois moyens successifs, trois « voies » : la voie de cession, c'est-à-dire la démission des deux papes ; la voie de compromis, c'est-à-dire d'arbitrage ; et la voie conciliaire. Sur ce, Clément VII, le pape d'Avignon, meurt (septembre 1394). Malgré les objurgations du roi de France, ses cardinaux lui élisent au plus vite un successeur. Il s'agit d'un homme de 66 ans, doué d'une personnalité peu ordinaire : l'aragonais Pierre de Luna, qui prit le nom de Benoît XIII. Jusqu'à sa mort quasi solitaire à 94ans (5 ans après la fin du schisme), il refusera toujours toute concession ; son intransigeance finira par s'appuyer sur un raisonnement qu'il estimait imparable: étant le dernier survivant des cardinaux certainement authentiques (ceux qui avaient jadis élu Urbain VI), il était donc à lui seul l'unique Sacré Collège incontestable et donc l'unique Conclave apte à élire un vrai pape... L'histoire des quinze années suivantes est d'une complexité inouïe. Rien ne s'arrange ; bien au contraire. Les partisans d'un pape passent facilement dans le camp adverse ; du fait des désordres populaires l'un et l'autre pontife ont souvent à quitter Rome et Avignon à la recherche d'une résidence plus sûre. La voie de cession (la double démission) échoue au milieu de mille tergiversations des intéressés : relatif silence ou propos dilatoires du côté de Rome, mauvaise volonté du côté d'Avignon. Les deux papes sont sincèrement certains de leurs légitimités respectives, et leur démission leur semblerait une peccamineuse capitulation. Tandis que l'intransigeance de Benoît XIII engendre la lassitude chez ses partisans, à commencer par le roi de France, ses rivaux de Rome meurent et se succèdent rapidement: Innocent VII (1404-1406) et Grégoire XII (élu en 1406). La voie de cession ayant donc échoué, la voie de compromis n'est pas envisageable : les deux papes sont trop persuadés de leur souveraineté pour admettre un arbitre forcément « inférieur » à eux. Reste donc la voie conciliaire. Des cardinaux des deux partis, lâchant leurs propres papes, décident de se réunir à Pise en « concile général » ; le roi de France Charles VI et de nombreuses autres puissances les soutiennent. Les deux papes furent invités à ce futur concile ; ils se récusèrent; on passa outre. Une Eglise à trois têtes Le concile de Pise (1409) dura 5 mois ; il déposa les deux papes comme schismatiques et hérétiques et élit à leur place Alexandre V, franciscain et archevêque de Milan, qui fut reconnu par l'Angleterre, la France, le Portugal, la Bohème , Florence, Venise et quelques autres régions de l'Empire. Il mourut l'année suivante et fut remplacé par le napolitain Jean XXIII, personnage peu intéressant. Désormais on a donc trois papes au lien de deux, avec chacun son Sacré Collège, ses bulles et ses excommunications. Jean XXIII est celui des trois qui a le plus de partisans ; il réside à Rome ou à Florence; Grégoire XII, lui, se réfugie à Gaète, et Benoît XIII en Aragon, car l'Espagne, son pays, lui reste fidèle. Jean XXIII est certes un intelligent aventurier, mais son prestige pontifical demeure fort mince. Il se heurte vite aux difficultés endémiques des rivalités italiennes ; il indispose les Français et en particulier l'Université. Son seul appui sérieux est l'Empereur germanique, Sigismond de Luxembourg , qui dans cette crise de l'Eglise retrouve la grande tradition carolingienne en s'affirmant « avoué et défenseur de la sainte Eglise ». Le concile de Pise s'était prévu une suite. Sigismond exigea donc la convocation à Constance d'un « concile général » qui serait le prolongement de Pise et aurait lui aussi à éteindre le schisme. Ce concile s'ouvrit le 16 novembre 1414 , prélats et professeurs d'université y confluèrent en foule, d'ailleurs dans un incroyable désordre. La France et l'Angleterre avaient répondu favorablement à la convocation, imitées progressivement par la plupart des pays, sauf l'Espagne : Benoît XIII refusait de venir et interdit à ses partisans, sous peine d'excommunication, de se rendre à Constance. Grégoire XII, plus subtil, finit par envoyer des représentants non pas directement auprès concile, mais auprès de l'empereur qui y assisterait. Le concile partiellement œcuménique de Constance (1414-1418) et la résorption du schisme En présence de ce concile, Jean XXIII se trouvait dans une situation inconfortable : si Pise avait élu son prédécesseur Alexandre V, c'est parce qu'il avait affirmé son pouvoir de déposer Benoît XIII et Grégoire XII ; et s'il s'était arrogé un tel pouvoir, c'est qu'il avait estimé qu'un concile général peut exister sans le pape et qu'il est supérieur à celui-ci. Dans ces conditions Jean XXIII est en face de l'assemblée de Constance dans la situation d'un subordonné, et cela au nom même de sa légitimité ! C'est ce qui apparut assez vite, surtout quand l'Empereur fut présent et entendit orienter la marche du concile dans le sens d'une nouvelle invitation à la démission adressée aux trois papes. On se faisait ici des illusions sur la bonne volonté de Benoît XIII, âgé maintenant de 86 ans , mais Grégoire XII, qui en avait 89, était enfin arrivé à admettre l'éventualité de sa démission, tout en demeurant persuadé de la légitimité de son élection. Quant à Jean XXIII, lorsqu'il vit qu'on allait le contraindre à le démission, il s'enfuit de Constance pour se réfugier chez le duc d'Autriche. Privé de pape le concile allait-il se dissoudre ? La catastrophe serait alors considérable : où trouver désormais une autre voie pour éteindre le schisme ? Aux grands maux, les grands remèdes : au cours de sa Vème session (6 avril 1415) Constance, par son célèbre décret Sacrosancta proclama que le concile est supérieur au pape « en ce qui touche la foi, l'extirpation du présent schisme et le réforme de l'Église en son chef et en ses membres ». Le 29 mai, il déposait Jean XXIII, qui, vu les circonstances où il avait été élu, ne pouvait qu'accepter. Ce qu'il fit avec une humilité inattendue. Alors les choses se précipitent. Grégoire XII envoie au Concile un décret par lequel il le convoque lui-même, ce qui signifie qu'à partir de cette date, le concile de Constance devient, aux yeux de l'Eglise Romaine, authentique et « œcuménique », alors qu'il ne l'était pas auparavant et en particulier lors de sa Vème session. Et immédiatement après, 4 juillet 1415, Grégoire XII démissionne avec une joie sincère, et ses cardinaux rejoignent Constance. Restait l'intraitable Benoît XIII. L'empereur lui-même vint le trouver à Perpignan pour l'amener à démissionner. Mais il échoua. En revanche il réussit à détacher peu à peu l'Espagne de ce vieillard entêté et à faire venir des Espagnols à Constance. Le 26 juillet 1417, le concile déposait Benoît XIII, que, six mois après, ses cardinaux abandonnèrent. Seul le comté d'Armagnac lui restait fidèle. Enfin, après 39 ans de schisme, le sort des trois papes ainsi résolu, l'Eglise retrouvait son unité: le 11 novembre, après un conclave de moins de trois jours, le concile élisait Martin V, pour l'immense joie de toute la chrétienté. Séquelles et traumatismes Retranché dans l'inexpugnable forteresse espagnole de Peniscola, Benoît XIII, sourd aux conseils de ses propres amis, s'enfermait désormais dans une solitude farouche. A la veille de sa mort (1422), plus convaincu que jamais qu'il était le seul vrai pape et soucieux d'assurer un avenir à cette seule papauté légitime, il nomma quatre cardinaux. L'aventure se termina dans l'absurdité d'un petit cercle: en effet, lorsque Benoît XIII mourut, il n'y avait auprès de lui que trois de ces cardinaux ; ceux-ci, réunis en conclave, élirent, en dehors de leur groupe, un nouveau pape qui prit le nom de Clément VIII et qui démissionna au bout de 6 ans; mais le quatrième cardinal, Jean Carrier, qui n'avait pas participé à l'élection de ce Clément VIII, la déclara nulle pour cause de simonie, et, à lui seul, élit pape un prêtre de Rodez, qui prit le nom de Benoît XIV ; avant de mourir, celui-ci créa un cardinal, qui, de nouveau, constituant à lui seul un conclave, élit pape Jean Carrier lui-même, l'unique électeur de Clément VIII, qui prit lui aussi le même nom de Benoît XIV et finit par mourir en prison. Finalement, la crise du Grand Schisme juridiquement résolue en 1417 n'en laissa pas moins de lancinantes séquelles dans l'Eglise au sujet de la situation réciproque du pape et du concile. Il faut bien reconnaître que sans l'intervention conciliaire on ne serait pas sorti de l'impasse. Mais de la situation singulière où s'était trouvée alors l'Eglise, la Vème session (non œcuménique) de Constance inféra un principe général affirmant la supériorité du concile sur le pape. Dans la suite du XVème siècle, cette question suscitera d'âpres conflits dans le monde ecclésiastique, et dans leurs différends avec le Saint-Siège, les princes, et singulièrement les rois de France, ne manquèrent plus désormais de menacer le pape de faire appel contre lui à un concile général. Rome deviendra donc très méfiante vis-à-vis de la convocation d'éventuels conciles, ce qui, à la fin du XVème siècle retardera malencontreusement la réforme de l'Eglise, pourtant nécessaire, et, en faisant attendre beaucoup trop la convocation de ce qui sera le Concile de Trente, laissera pour un temps le champ libre à l'initiative protestante. Plus tard, la Déclaration des Quatre Articles (1682), rédigée par Bossuet et drapeau du Gallicanisme, s'appuiera sur cette Vème session de Constance et fera fâcheusement office de loi dans la France classique et même jusque sous le Premier Empire. Il reviendra à Vatican 1 de remettre l'équilibre dans la doctrine ici concernée.Mais ceci est une autre affaire ... |
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