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Auteur | Pourquoi avons-nous peur du silence ? |
Manège carrousel
Nous a rejoints le : 27 Juil 2005 Messages : 1 171 Réside à : Paris |
Oui, je trouve aussi la remarque d'Isatis extrêmement intéressante... mais assez frustrante, tout de même !
Tu ne veux pas développer un peu ? Pour l'instant, on a une sentence bien envoyée et qui invite à la réflexion, mais je crois que tout le monde gagnerait à voir ton idée poussée un peu plus loin (ou simplement analysée de façon plus claire). Allez : au boulot ! |
Manège carrousel
Nous a rejoints le : 27 Juil 2005 Messages : 1 171 Réside à : Paris |
Après un long silence de ce fuseau, je me permets d'y faire de nouveau résonner (raisonner ?!) ma voix virtuelle...
Outre le fait qu'Isatis n'est jamais venu nous expliquer ce qu'il voulait dire exactement (mais il est encore temps, camarade ! ), j'ai eu l'occasion de réfléchir plusieurs fois durant l'été sur le silence. Quelques éléments (que j'espère nouveaux et que j'ose croire intéressants). Errantgris faisait la remarque que nous ne parlions ici qu'assez peu du silence en lui-même mais surtout du bruit et de tout ce que n'est pas le silence. Alors, j'ai essayé de penser un peu à une "définition" du silence. Que nous dit La Rousse ? "Silence : Absence de bruit." Rien de bien surprenant, je crois que c'est comme ça que je l'aurais défini naturellement (vous aussi, non ?). Mais, en y réfléchissant, ce qui m'a interpellé dans cette définition, c'est que le silence se définit en négatif. Comme si le bruit était un élément naturel et son absence une situation contre-nature. Or, il me semble que, dans l'ordre des choses, le contraire serait plus cohérent : le silence est une sorte d'élément naturel dans lequel le bruit intervient, comme une perturbation (terme à ne pas prendre au sens négatif, ici). Mais est-ce si simple ? Peut-on vraiment dire que le silence est un état et le bruit une action ? J'aurais envie de dire oui, mais je n'en suis pas si sûr... Sans être certain d'avoir parfaitement compris les propos d'Isatis (on y revient ! Il va falloir qu'il passe ici bosser un peu... ), je suis assez séduit par sa tentative de "définition". Ou plutôt : j'aime particulièrement l'emploi de l'expression "à l'écoute". Et si c'était là une grande clé ? Si le silence, c'était être à l'écoute ? A l'écoute de soi, à l'écoute du monde qui nous entoure... en position d'accueillir, et non de rejeter. Ces dernières semaines, j'ai repris un "exercice" que je n'avais plus guère pratiqué durant plusieurs mois. Je vous explique brièvement : cela consiste à marcher très lentement, en prenant conscience de ce que l'on fait et pas de ce que l'on s'apprête à faire. Dans la vie de tous les jours, nous prenons très rarement conscience de l'instant présent. Quand nous allons quelque part, nous pensons davantage à la destination qu'au lieu où nous nous trouvons à ce moment précis. Quand nous ouvrons une porte, nous pensons à la pièce qui se trouve derrière, pas à la poignée, au panneau de bois, au geste que nous sommes en train d'accomplir... Faites l'expérience, une fois, vous verrez à quel point c'est difficile, mais aussi à quel point cela devient reposant au bout d'un moment. Si je vous parle de cela, c'est que je me suis rendu compte que, malgré le bruit qui peut nous entourer, c'était une attitude de profond silence, en ce sens que nous nous mettons entièrement à l'écoute. Voilà quelques points. J'ai conscience que ce sont des ouvertures qui mériteraient d'être développées, mais je n'ai pas poussé la réflexion assez loin encore pour pouvoir vraiment en faire quelque chose... et puis, je compte aussi sur vous ! |
Mr Isatis renard polaire
Nous a rejoints le : 10 Mai 2004 Messages : 5 554 Réside à : Paris - Menilmontant |
Mea culpa mea culpa mea maxima culpa
Désolé, mais j'avions point vu votre demande d'explication de texte camarade Manège. Citation: effectivement c'est un peu alambiqué... C'est un peu compliqué parce qu'en fait c'est une question que je me suis posé, or je ne sais pas si j'ai la réponse... Bon c'est sûr que ça fait vachement intello de balancer des grandes questions existentielles mais tu as raison Manège , au boulot! Et bien en fait, tout d'abord j'ai constaté que le silence est souvent quelque chose que l'on recherche. Le silence de plus est associé à la méditation à la reflexion, et donc, à mon sens, au questionnement. Manège, tu nous dis que la définition du silence se fait en "opposition". J'aurais plutôt tendance à voir les choses comme un genre de Ying & Yang, dans le sens où le bruit et le silence sont complémentaire et ne forme qu'un tout. Ce tout, on pourrait peut-être le résumé audacieusement par "la vie & la mort". En effet, pris indépendament, le silence & le bruit, tout comme la vie & la mort n'ont strictement aucun sens. J'associe facilement la notion de vie avec celle de bruit car tant que nous vivons, nous respirons, ce qui nous rend innaccessible le silence parfait. J'ai tendance à me dire, (bien que restant non croyant), que dans notre imaginaire collectif, la mort (donc le silence) est le domaine reservé du divin (la vie, donc le bruit étant le domaine de l'humain) . Celà colle donc avec la notion de recherche de silence pour trouver des réponses. Si vous avez suivi ce vieux fuseau: http://parati.fraternite.net/forum/viewtopic.php?topic=2952&forum=2 Vous aurez déjà compris que j'aime l'idée que le langage de Dieu (si t'en ai qu'il existe) soit le silence. Et que donc, le silence, serait le langage parfait par définition. Mais celà m'amène à d'autre reflexions. J'aime également l'idée que le silence puisse être le langage privilégié de l'amour. L'empathie permettant d'exprimer les sentiments dans leurs forme la plus pure, sans qu'ils ne soient corrompu par des mots forcéments imparfait. D'ailleurs ne dit on pas que "Dieu est amour" Donc si son langage est le silence c'est cohérent. Mais alors... Si le silence est le langage de Dieu, et de l'Amour, je n'oublie pas que j'ai préssuposé un lien fort entre Silence & Mort. Quel est le rapport entre la Mort & l'Amour Si l'on préssupose que Dieu existe, et qu'il y a donc une vie après la mort, le lien apparait comme une évidence. L'Amour, dans sa manifestation la plus physique, amène la reproduction, et donc la possibilité d'une perpétuation éternelle d'une partie de nous-même. (si t'en ai que les descendants se reproduisent à leur tour) Bref, au final, que recherchons nous dans le silence Ben après c'est chacun qui voit . Plus sérieusement peut-être que par le silence, nous essayons de toucher à une forme de perfection. Bon, là je commence à raconter n'importe quoi... ! Votre cerveau à subit une erreur fatale. Voulez vous Recommencer, Annulez ou Continuer |
CASTORE Rongeur
Nous a rejoints le : 08 Fév 2005 Messages : 3 258 Réside à : wwwest |
Ah, Isatis, sais tu ce qu'est ou qui est le Verbe de Dieu ? : pour un catholique, c'est l'Amour incarné, Jésus Christ....
Autre piste : Silence, absence de bruit ou absence de sons? bruit=élément perturbateur son=nécessité d'un récepteur adapté au son à recevoir... |
dette Membre actif
Nous a rejoints le : 16 Mars 2006 Messages : 101 Réside à : Bretagne; St Brieuc |
sagesse de jungle: "le silence n'a jamais rien gâté" |
sphinx t2m Membre notoire
Nous a rejoints le : 27 Sept 2004 Messages : 74 Réside à : Lyon, mais exilée à Trifouilli-lès-Oies |
Pour être originale, je sors aussi d'une semaine de retraite motus complet...
Eh bien, c'est peut-être un des meilleurs moyens de communiquer -en tout cas en profondeur-: on est bien plus attentionné les unes aux autres, et aussi bizarre que ça puisse paraître, au final on se connaissaient toutes... |
Lionne SD mini pantherinae
Nous a rejoints le : 05 Août 2006 Messages : 1 195 Réside à : Lyon |
Une petite citation:
" On reconnaît l'amour véritable à ce que le silence de l'autre n'est pas un vide à remplir, mais une complicité à partager." (cf Jade p 67) Le silence en dit parfois bien plus long que tous les discours! Il est reposant et permet de réfléchir profondément. |
girafe_t Membre actif
Nous a rejoints le : 21 Mars 2006 Messages : 151 Réside à : Rennes |
Je suis actuellement en train de lire "Marcher, Méditer" de Michel Jourdan et Jacques Vigne (éd Albin Michel)
Dans son essai , Michel Jourdan développe l'idée que la marche "sans but" est une des bases du silence dans de très nombreuses civilisations (Inde, Chine, pèlerins du Moyen-Âge). En France, depuis Napoléon, le vagabondage est devenu un délit en 1810 : on ne peut plus vivre en marchant (ie sans être productif pour la société). Or les itinérants ont toujours fait partie de la population : les apprentis du Tour de France, les pèlerins, et les "vagabons" qui profitaient de la marche. Michel Jourdan parle plus précisément de la marche silencieuse, qui permet de rencontrer le "moi créatif" qui sort du vide de la tête, acquis notemment lors des marches. Je sais que je ne suis pas très clair, n'hésitez pas à poser des questions, je continue la lecture de son essai... |
Asellia la chauve-souris
Nous a rejoints le : 31 Août 2003 Messages : 3 308 Réside à : Essonnes |
je ne me sens ni le temps ni le courage, pour le moment, de m'investir plus avant dans ce fuseau, mais je me permettrais tout de même de remarquer ceci: Manège nous dit que le Larousse définit le silence comme absence de bruit, et que définit ainsi, le silence est négatif. or, je me rappelle qu'une de mes profs de Français, au collège, qui nous rabachait qu'une bonne définition ne devait pas s'exprimer par le contraire du mot à définir. autrement dit, cette définition du silence est mauvaise. le hic est qu'il parait difficile, voire impossible, de définir le silence autrement. et pourtant, il faudrait... ce qui m'amène à penser (désolée si mon raisonnement parait alambiqué) que l'approche de Manège, tout en étant peut-être incomplète ou inexacte, est plus proche de la vraie définition de ce qu'est le silence que le Larousse. ;)
voilou.. sur ce, le réveil sonne tôt demain... |
Manège carrousel
Nous a rejoints le : 27 Juil 2005 Messages : 1 171 Réside à : Paris |
Ce n'est pas tout à fait ça... Je ne dis pas que le Larousse définit le silence par ce qu'il n'est pas (il serait alors écrit quelque chose comme "Silence : Contraire du bruit"), mais en négatif. Maintenant, je pense tout de même que cette définition est mauvaise.
Quoique... à bien y repenser, peut-être cette façon de définir le silence est-elle la clé de la question de départ ("Pourquoi avons-nous peur du silence ?"). En effet, si nous envisageons "naturellement" le silence comme une absence, comme un manque, cela peut en partie justifier que nous le redoutions... Et, là encore, nous retombons sur ces craintes de la solitude et de la mort déjà évoquées. |
Raoul, chat tigré Chat de génie
Nous a rejoints le : 23 Juil 2005 Messages : 1 859 Réside à : Le Chesnay-Paris |
Je suis d'accord, cette définition n'est pas bonne. Dans le Robert, la définition est encore plus contrastée: "fait de ne pas parler; attitude d'une personne qui reste sans parler." aucune allusion au silence de la nature.
C'est curieux, car pourtant, le silence est, d'une certaine manière, à la base de tout. Allez en montagne ou dans un désert, vous remarquerez aisément qu'avant même que vous parliez ou que certaines bestioles ne s'en mêlent, vous marchez en silence. Inversement, le fait de parler ou de faire du bruit devrait être opposé à la notion de silence. rompre le silence. Le silence est donc pour moi un état naturel que ne viennent pas troubler les êtres humains ou animaux. Pourquoi avons nous peur du silence? Là aussi, je rejoins Patte Serviable et beaucoup d'autres: se taire et être entouré par le silence, c'est forcément ne plus écouter personne et en fin de compte, devoir s'écouter soi-même. Et s'écouter soi-même n'est pas toujours amusant...je renvoie aux descriptions de Patte serviable sur les tortures que lui a infligé le silence omniprésent. |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Je me permets de faire remonter ce vieux mais passionnant sujet pour y placer une petite BD qui m'a paru fort à propos...
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