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Auteur | Cinquantièmes hurlants / Diamants du Canada |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Citation:On ne peut, à cet égard, s'empêcher de citer Kant (je sais ça fait deux fois en une semaine c'est lourd ) qui s'est beaucoup intéressé à l'art et au "génie". Voici ce qu'il en dit : « Le génie, c'est la disposition innée de l'esprit par le truchement de laquelle la Nature donne ses règles à l'Art. » Petite leçon de trois minute d'un philosophe sur un sujet qui est devenu un lieu commun des épreuves de philo de terminale : http://www.dailymotion.com/video/x dyiyi_raphael-enthoven-sur-l-art-contempo_creation #from=embediframe Mais je me souviens aussi d'un interview de Bill Watterson, créateur de Calvin & Hobbes, expliquant à quel point il était nécessaire de parfaitement connaître et maîtriser les règles avant d'être capable de les violer convenablement. |
Lynx 2 Membre actif
Nous a rejoints le : 12 Avr 2006 Messages : 166 Réside à : Rhône |
Merci Blizard, la phrase "il y a ....qui..." pouvait en effet être mieux écrite. Sur le forum, je ne suis pas en "travail d'écrivain", j'échange, c'est tout.
Pour les guillemets, le problème vient de l'ordinateur qui impose de plus en plus souvent la typo anglaise. Exemple, en anglais les terminaisons th nd rd se placent automatiquement en bas ou en haut sans tenir compte des règles. Simple constat qui oblige à évoluer. Merci Freyja, même constat qu'auparavant. Le livre auquel il est fait allusion est un premier. Il y en a eu d'autres depuis. Lis la ceinture de perles si tu veux avoir une meilleure opinion. Quant aux conjonctions de coordination, ne t'arrêtes pas sur les exemples donnés dans le forum. Il est évident que je déroge aux règles quand cela se justifie. Comme pour tout dans la vie, il ne faut pas figer quelqu'un dans la vision que l'on a de lui à une époque donnée. Il y a nécessairement évolution. Tu me coinces trop dans ta vision "grammaire", je n'ai pas de manuel de grammaire sur moi quand j'écris ou quand je parle. Je parle ainsi, c'est tout. J'écris d'une traite, et mes corrections se font aisément. Pour ce qui est de l'imagination, je n'ai jamais connu la page blanche. Ce que je cherche, c'est plutôt comment fouiller davantage l'aspect psychologique des personnages sans pour autant tomber dans le névropathe, ou le méchant à tout prix. Quant aux personnages, ils ne sont pas censés répondre à la norme que chacun d'entre nous se fixe. L'adéquation personnage/lecteur n'existe pas. Ce n'est pas non plus un manque de personnalité pour des gens que d'être gentils et bienveillants. De tels gens existent et fort heureusement ! |
Lynx 2 Membre actif
Nous a rejoints le : 12 Avr 2006 Messages : 166 Réside à : Rhône |
Il m'a fallu un certain temps pour réfléchir sur les remarques pertinentes de Blizzard à propos du "descriptif". =>"Le descriptif est nécessaire, à condition de ne pas tomber dans les excès de Victor Hugo et d'une manière générale des auteurs du XIXe siècle. Ils devaient bien en passer par là car il y avait peu d'images et illustrations dans les livres."
Effectivement, notre siècle est gavé d'images, du même coup, l'action devient prépondérante. Je suis sûr que Blizzard a touché du doigt le noeud du problème. Plus loin, il dit encore => "L'absence de description, à part très succincte, dans les livres démontre l'habitude prise de ne plus regarder, on se contente de voir. Regarder, c'est une perte de temps, alors comment inciter à contempler ?" Personnellement, je ne cherche pas à plaire absolument à un lectorat. Je soumets mes manuscrits à l'éditeur qui les retient ou non. En revanche, j'aime le beau travail, et ma question rejoint celle de Blizzard : "comment inciter à contempler ?" Ce ne peut être en effaçant tout descriptif du manuscrit, c'est donc par le style qu'il faut y parvenir et sûrement en dosant davantage que les auteurs des siècles précédents. Puisque notre siècle se penche davantage sur le cinéma que sur la littérature, que doit-on penser de certains films qui nous saturent d'images extrêmement rapides ? On n'a pas le temps de s'attarder sur les images, et on s'aperçoit au final que c'est pour faire passer des actes impossibles dans le réel. Une autre évolution que je note dans les films (et qui n'est pas sans répercussion dans les livres), c'est la mauvaise diction d'un certain nombre d'acteurs (Djamel Debouzze par exemple) qui se rattrapent par des mimiques, une gestuelle agitée. En fait, si on s'attardait sur ce qu'ils ont dit, on s'apercevrait qu'un mot sur dix est compréhensible. Ceci dit, ils arrivent à communiquer quand même, ce n'est pas négatif non plus. Dans les livres, ce phénomène est notable aussi. On lit des phrases inachevées, voire incompréhensibles, mais celles-ci sont rattrapées par des traits d'humour, des clichés, des expressions toutes faites qui relèvent de la mode du moment. Sur le moment, ces livres peuvent rencontrer un certain succès, mais ces livres peuvent-ils durer dans le temps ? |
Blizzard Membre confirmé
Nous a rejoints le : 24 Juil 2011 Messages : 1 057 |
La diction dans les spectacles n'est pas la priorité, entendre Nicole Garcia, Sylvie Joly, Chantal Ladesou, etc., ce n'est pas Fabrice Lucchini.
L'écriture doit traverser les siècles, le style est plus important que le vocabulaire, Corneille écrivit son œuvre avec 1 500 mots, alors que la langue française en comportait déjà plusieurs dizaines de milliers. Toutefois, force est de constater que le langage courant voit son vocabulaire s'appauvrir hors des jargons corporatistes. C'est appauvrissement se traduit par une mauvaise compréhension de la chose écrite. Nous consommons des images chacune chassant l'autre, aussitôt vue, aussitôt oubliée, à notre cerveau de faire le tri ensuite, c'est pourquoi il nous est difficile de nous arrêter sur une vue d'ensemble. |
Lynx 2 Membre actif
Nous a rejoints le : 12 Avr 2006 Messages : 166 Réside à : Rhône |
On peut regretter à tort ou à raison que la sélection des manuscrits par les éditeurs porte dans un premier temps sur l'orthographe, la grammaire, mais force est de constater que le premier tri se fait par ce moyen.
Pour info, je signale que 5 % des recruteurs pour l'emploi écartent une candidature dès la première faute d'orthographe sur un CV, et 35 % à partir de 2 ou 3 fautes. Il ne s'agit pas là du monde de l'édition, mais du marché de l'emploi en général. Alors, il est évident qu'en ce qui concerne la sélection d'un manuscrit par un éditeur, ces pourcentages explosent. Par expérience, je me rends compte qu'une fois ce barrage passé, l'éditeur va considérer les ventes de l'auteur lors de son premier livre et lui accorder davantage de libertés. L'argument qui consiste à dire qu'un grand auteur (Hugo, Balzac...) fait également des fautes, et que, par conséquent, tout auteur peut en faire autant est fallacieux. Ce n'est qu'une fois que l'on a fait les preuves de sa maîtrise du Français que l'on peut se permettre de déroger à certaines règles, et encore faut-il le faire avec talent. (ce qui n'est pas donné à tout le monde). Cependant, comme toujours, ce ne sont là que des généralités, et il arrive qu'un auteur réussisse là où d'autres ont échoué, en ne respectant aucune règle. C'est la vie, et tant mieux s'il y a de la place pour tout le monde ! Un autre thème que je voudrais aborder, c'est le cas des ouvrages traduits. J'entends souvent des gens dire "J.K. Rowlings, quel talent !". Tout à fait exact par ailleurs ! Cependant, c'est oublier un peu vite qu'en ce qui concerne la version française des Harry Potter, c'est aussi le triomphe d'un traducteur génial. Vous pouvez me croire, je suis prof d'anglais ! Pas facile de rendre cet humour, ces jeux de mots, cette ambiance, ces équivalences de noms propres à double sens... Et puis, c'est aussi la rencontre d'un auteur avec une époque. Ayant vécu en Angleterre autrefois, je peux dire que des histoires comme celles-là, j'en avais entendu pas mal. Il faut croire qu'Harry Potter est aussi arrivé à un moment où la culture anglo-saxonne était déjà bien implantée mondialement. |
Gribouille Bouille de Grib'
Nous a rejoints le : 23 Sept 2009 Messages : 3 081 Réside à : Isère |
Citation: On est d'accord ! Allez tous voir The Artist. Citation: La description est parfois agréable à lire, quand l'auteur sait la rendre intéressante. Il faut savoir trouver les mots qui parlent au lecteur et qui donnent, en même temps qu'un tableau, une atmosphère. Suivant le type de livre, la description s'adapte : du conte au policier, les détails choisis par l'auteur ne seront pas les mêmes. Quand l'auteur est plongé dans sa description, qu'il la "vit" et qu'il visualise le tableau précisément, c'est plus facile pour lui d'écrire la description bien sûr, mais c'est aussi plus facile pour le lecteur de la lire, parce qu'elle est vivante. Il y a des livres qui rendent bien cela je trouve, je ne sais pas si vous avez lu Rebecca de Daphnée du Maurier et ce que vous en avez pensé, mais il y a beaucoup de description et on ne s'ennuie pas pour autant, on prend le temps de la lire. Elle révèle toute une atmosphère qui est indispensable au lecteur pour être pris dans l'intrigue. Il ne faut pas oublier non plus que les descriptions ne se résument pas au visible, mais que les cinq sens peuvent y être présents. La description est plus intéressante quand elle est variée ! Les descriptions qui se contentent du visible sont souvent ennuyeuses. Certains paragraphes interminables de romans manquent aussi d'une alternance entre l'action et la description. Trop d'action perd le lecteur et l'empêche de "digérer" ce qui est en train de se passer ; à la fin, il ne comprend plus rien à l'intrigue. On ressent souvent la même chose quand on se met devant un James Bond ou autres films du genre (bien plus compliqués qu'un gentil James Bond). D'autre part, trop de description assomme le lecteur, qui saute tous les paragraphes de description pour ne lire que la moitié du livre ou qui ferme le livre en question pour passer à un autre livre moins embêtant . Une bonne description, vivante et bien équilibrée, est toujours agréable à lire. Un livre dans lequel les actions s'enchaînent sans répit peut être aussi laborieux à lire qu'un livre où les descriptions s'étalent sans arrêt. Bref, c'est tout ce que j'avais à dire... FSS, Gribouille. |
Lynx 2 Membre actif
Nous a rejoints le : 12 Avr 2006 Messages : 166 Réside à : Rhône |
Je vais relire Rebecca. C'est vrai que ce livre est un livre d'ambiance, le descriptif y a forcément une place importante. Je vais revoir jusqu'à quel point, et comment l'auteur s'y est pris à son époque. |
Blizzard Membre confirmé
Nous a rejoints le : 24 Juil 2011 Messages : 1 057 |
Plus près de nous, pour le descriptif et l'ambiance Jeanne Bourin, c'est pointu. Christian Jaq c'est du sérieux aussi.
Tradutore, traditore disent les Italiens. En effets, le traducteur doit avoir du talent et en plus se documenter sur le sujet. Qui n'a pas constaté les bourdes de traduction dans les documentaires animaliers ? S'il est de qualité il devrait presqu'être considéré comme un auteur à part entière. Même les académiciens font des fautes. J'ai fais relire un de mes manuscrits par un docteur es lettres, il en a laissé échapper deux ou trois. Quand on sait qu'un manuscrit est relu et corrigé au moins cinq fois et une dernière fois par l'auteur pour le bon a tirer (BAT). Aujourd'hui, avec l'informatique, il y a moins de risque de coquilles lors de la composition, souvent l'auteur la fait lui-même. Combien de mots dans la langue française ? qui peut prétendre tous les connaître. |
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