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Auteur | Scoutisme et quartiers défavorisés |
Jack Membre confirmé
Nous a rejoints le : 19 Juin 2005 Messages : 1 520 Réside à : Whitechapel, London |
merci pour le lien.... |
Sanjil Membre
Nous a rejoints le : 24 Oct 2005 Messages : 42 |
Question tout juste esquissée que j'aimerais bien mettre en débat de façon plus approfondie:
Il y deux méthodes très différentes qui peuvent permettre de développer le scoutisme dans les quartiers difficiles (indépendamment de toutes autres considérations que nous avons déjà abordées: religion, problèmes de "look", etc...). La première est celle de proposer directement le scoutisme aux jeunes, en les INTEGRANT dans des unités ou en les aidant à MONTER LEURS PROPRES UNITES, c'est à dire en les en croyant capables et en leur faisant confiance. C'est la création de PL, comme du temps de Michel MENU, éventuellement en les accompagnant un peu plus au départ compte tenu du "choc des cultures". C'est la création, par exemple, de la fameuse "Patrouille des Chacals", transformation en unité scoute d'une petite bande de prédélinquants, dans le célèbre SDP "Grand Jeu" de Jean VALBERT (écrit à partir d'une histoire vraie). La seconde méthode, c'est celle que l'on tente d'appliquer depuis 10 ou 15 ans, avec la mise en place d'opérations ad hoc du type "Plein Vent" (SDF) ou "Grand Large" (GSE)à l'occasion desquelles on organise des activités pour les jeunes des cités, sans vraiment leur proposer le scoutisme authentique. Si cela part d'excellentes intentions et avec la contribution de certains d'entre nous qui s'y dévouent totalement et méritent qu'on leur tire le chapeau bas, cette seconde méthode me met quand même mal à l'aise. N'a-t-on pas perdu au fond confiance dans ces jeunes (à tort) ? Ceux-ci ne peuvent que constater qu'on ne leur propose pas le vrai scoutisme (celui que l'on propose à nos propres enfants), parce qu'on ne les croit pas capables de s'y adapter immédiatement, qu'on ne leur fait pas immédiatement confiance. On sait qu'ils ont une grande soif de reconnaissance. Comment doivent-ils ressentir cela? Quand j'étais éclaireur (à la FSE) j'ai eu, par exemple, pour CP, un jeune d'un milieu très modeste qui vivait dans une "cité" populaire. Il avait été recruté, avec d'autres, par le Chef de Troupe, qui cherchait à élargir le recrutement au delà des milieux favorisés ou des classes moyennes. Aujourd'hui, ne lui aurait-on pas proposé "Grand Large" au lieu du scoutisme ? Je vous donne mon avis: ces opérations n'ont de sens que si leur objectif est CLAIREMENT soit la création d'unités scoutes, soit l'intégration d'une partie des jeunes dans les unités existantes. Cela dit, je pense que la première méthode -qui fait confiance aux jeunes quel que soit leur milieu d'origine-, quitte à faire l'objet d'un soutien renforcé (par exemple sous forme de tutorat d'une PL en création par des scouts de branches aînées)reste d'actualité, même si aujourd'hui on perçoit peu de volonté pour la mettre en pratique. Voilà un point de vue qui, assurément, peut faire débat... [ Ce Message a été édité par: Sanjil le 20-11-2005 à 22:24 ] |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
Tout à fait exact l'image que dégage le scoutisme dans les quartiers défavorisés ou les cités n'incite guère les gamins à adhérer ni surtout les parents à confier leurs enfants surtout quand les chefs viennent d'ailleurs. Toutefois s'agit-il bien de l'image du scoutisme en général ou de certaines associations en particulier ? Qu'en est-il des associations moins connotées "milouf" et "bourge" ? Une (ou des) associations plus "neutres" n'auraient elles pas une chance, en tenant compte du fait que pour réussir il faut que les maîtrises soient issues du milieu dans lequel elles comptent animer une unité ?
L'expérience menée dans les années 50 par les SdF dans les cités construites parès la guerre et les viles nouvelles via les patrouilles libres et le Cadre Vert mériterait d'être étudiée bien que les circonsatnces aient un peu changé. D'autres pays comme la Grande Bretagne se sont attelés à la tache avec un certain succès en particulier auprès des populations immigrées (projet Scoutreach)depuis plusieures décennies. |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Je ne crois pas qu'il s'agisse de tendances particulières du scoutisme ( qui passent relativement inaperçues, parmi les parents en question. Pour eux, FSC, Scouts d'Europe ou Eclaireurs neutres, c'est blanc bonnet et bonnet blanc... ce sont des scouts, quoi...) mais du scoutisme, en général. Mikross, je crois, est chef dans un quartier défavorisé. Son expérience pourrait être utile à d'autres, qui "essaient" d'intéresser les enfants et les ados à d'autres choses que la rue ou les jeux vidéo. Et à y faire naître une "pépinière de chefs". Mais c'est un projet à long... à très long terme ! Et ce n'est pas évident pour un gamin de 18 ans de s'y atteler et de se retrouver avec 8 loups par réunion. 8 loups que "leurs copains prennent pour des attardés" et qui en souffrent.
Pardon, mais c'est du vécu... |
Old GIlwellian Membre honoré
Nous a rejoints le : 09 Juin 2004 Messages : 10 027 Réside à : Paris |
La situation est sans doute différente en Belgique mais en France dans les quartiers défavorisés les éducateurs (et les enseignants) ont souvent une image très négative du scoutisme de tradition dans sa forme catholique, car les vieilles représentations du Scout d'Europe (qui en fait n'appartenait pas à la FSE) faisant le service d'ordre de Le Pen ont la vie dure et on continue à les faire circuler. Dur pour une mère de s'entendre rétorquer quand elle dit "j'ai mon fils chez les Scouts d'Europe" - "quoi ces fashos !". Que nous sachions pertinement bien que que de telles images soient complètement fausses ne change pas grand chose aux méfaits de décennies de calomnies. De plus, les affaires de prêtres pédophiles montées en épingle par les médias font que des parents non pratiquants ont peur de confier leurs gamins à un "truc de curés".
Pour faire vivre une unité en quartier défavorisé il faut aussi des appuis locaux (pour le lieu de réunion, les subventions, le matériel), or beaucoup d'élus ne veulent pas apparaître favoriser les "scouts d'extrême droite" ou les "scouts des curés", ça peut être mauvais aux prochaines élections. Il y a aussi le problème de l'uniforme qui vous désigne comme n'appartenant plus à la masse, comme ramant à contre courant, alors à moins de réduire la tenue au simple foulard et à un T-shirt comme les EEdF ou les SMF, ce n'est pas évident non plus. Mais toutes ces raisons sont elles suffisantes pour nous dissuader ? |
lambertine Grand membre
Nous a rejoints le : 03 Juil 2006 Messages : 531 Réside à : Mons- Belgique |
Au sujet des prêtres pédophiles... même ma soeur a eu peur de confier ses enfants à un "mouvement de jeunesse", elle qui a connu des journées fabuleuses chez les Lutins et les Guides... Si ses petits fréquentent les scouts, c'est parce que "ma" fille est Akela, et que "mes" fils cuisinent... et que ce sont leurs amis qui sont assistants. Si mon aînée n'avait pas été Akela, aussi "tradi-péchu" qu'ait été ma soeur... elle aurait refusé le scoutismme (et mis ses enfants dans des stages chers payés, à la place...) par peur, tout simplement.
Sinon, c'est vrai que, à la lecture de ce forum, je constate une différence entre la France et la Belgique (et je constate - hélas - que la FSE a la même image partout). Mais le vrai problème dans les "quartiers défavorisés" - aussi "tradi-péchu" que je sois, je suis ruinée et j'y vis... - c'est plus l'image du scout-tout-court (Voui... ça semble débile... mais le gamin pouvant s'apparenter à Juniot dans "Scout Toujours"... voilà, quoi, "youkaïdi, youkaïda", ce n'est pas très "porteur de message") que celle de tel et tel mouvement : un gosse scout, ça fait à la fois "facho" parce qu'il porte l'uniforme, fait le salut aux couleurs et chante la Brabançonne, et "crétin" à cause des images de la BA, du "Scout sourit dans les difficultés" et autres... c'est "externe" comme vision des choses, sans doute... |
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