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Auteur | Voile : enrouler or not enrouler |
trident Membre confirmé
Nous a rejoints le : 28 Fév 2009 Messages : 1 494 Réside à : Montréal, Québec |
Parlons voile - bin ouais, pourquoi pas, avec les quelques scouts-marins ci et là.
En fait, plus particulièrement à un machin qu'on appel l'enrouleur et qui est souvent utilisé à mauvais escient. En effet, bon nombre de marins d'eau douce pensant bien faire en enroulant une certaine quantité de sa voile d'avant pour régler son problème de gîte. Premièrement, une grand-voile (GV) de qualité devrait posséder 3 ris alors que la plupart des GV vendues viennent seulement avec 2 ris. Cela dit, il est relativement facile d'y apposer un troisième ris par un couturier averti. Si tous les ris ont été pris et qu'on a encore beaucoup de gîte, on l'affale. Vous pensez que vous allez perdre beaucoup de vitesse? Détrompez-vous. Lorsqu'on est au vent (à contrario du portant - le vent qui nous pousse), c'est le phénomène de l'aile d'avion qui s'applique et donc ses vecteurs. Il faut alors voir l'ensemble des voiles comme une seule voile. La GV devient alors le prolongement de la voile d'avant. Dans cette situation, la voile d'avant est la propulsion alors que la GV est le gouvernail. Sur 6 kt à voile, au moins 4,5 kt proviennent de la voile d'avant. Bref, la GV compte pour des broutilles. Si et seulement si on est au vent. Au portant, c'est la surface de toile qui compte, mais alors, gare à l'aulofée - mais ça, c'est une autre histoire. Mais qu'est-ce que c'est enquiquinant que de prendre un ris sur la route, me direz-vous, hein! Je répondrai que ça fait parti du brevet élémentaire de Voile Canada, mais bon... Et d'ailleurs, pas besoin de moteur pour partir à son mouillage - mais ça, c'est une autre histoire également. Ça serait donc le moment d'apprendre à barrer au près serré, soit encore plus qu'au près, ce qui fait que le voilier est à la limite du décrochage (avoir le vent dans la zone impossible), mais est redevenu quasiment droit (l'assiette). Beaucoup plus aisé alors d'aller au mât pour effectuer les manoeuvres. Se déplacer toujours du côté d'où provient le vent. On est donc au vent et non pas sous le vent, car sous le vent, l'équipier au mât serait caché par la GV. Inutile d'insister sur le fait que tout équipier sortant du cockpit doit revêtir son VFI et être attaché à la ligne de vie, peu importe les conditions. Hélas! Prendre un ris ne sera pas le réflexe du marin d'eau douce. Pourquoi ne tout simplement pas enrouler un petit peu la voile d'avant qu'il se dira? Quand il y a plus de vent, il est fort à parier qu'il y a plus de vagues. Pour garder de sa manoeuvrabilité, la voilier doit donc conserver une certaine vitesse, car à chaque vague rencontrée, une partie de sa vitesse sera perdue - ça vient par vague - c'est le cas de le dire. Bon, en rentrant "un petit peu" la voile d'avant sur l'enrouleur, cela va avoir une incidence sur le guindant (une voile triangulaire ayant 3 côtés, celui qui se fait enrouler est le guindant), car un enrouleur n'est pas conçu pour enrouler à moitié. Le guidant deviendra donc mou, ce qui accentuera le creux dans la voile (le vent souffle dans la voile, ça forme un creux). Qui dit creux dit augmentation de la puissance de la voile, donc de la gîte. Alors que notre objectif est de réduire la puissance pour réduire la gîte. Autre conséquence. En enroulant un peu la voile, celle-ci n'ayant rien de la forme d'un triangle rectangle, la partie parallèle au pont (la bordure) va graduellement s'élever. En s'élevant, le creux de la voile va aussi se déplacer vers le haut, ce qui accentuera donc la gîte. Le réflexe sera alors d'enrouler davantage la voile. Se faisant, réduisant la surface de la voile d'avant ainsi, on perd de la puissance, donc de la vitesse et donc de la manoeuvrabilité. La meilleure façon de réduire la puissance de la voile d'avant sans la changer, c'est de jouer avec son creux. Pour se faire, il y a le chariot d'écoute. Un bon chariot se doit d'être long, partant à la hauteur du point d'écoute de la voile d'avant pour aller vers l'arrière. Celui-ci doit être collé sur la cabine plutôt qu'à l'extérieur du passe-avant, ce qui permet de fermer davantage le plan de voile (de le rapprocher le plus du mât) et donc de naviguer plus au près. Plus le chariot sera positionné dans la ligne de la chute de la voile (donc le chariot est plus vers l'avant), plus cela accentuera le creux. En reculant, cela effacera le creux. Mais que faire si on veut réduire la surface de la voile tout en maintenant un certain creux pour conserver une bonne puissance? Il est temps de faire la connaissance avec le barber hauler. Il s'agit d'une contre-écoute qui est retourné au cockpit via une poulie installé au point d'étai de la voile d'avant. En reculant le chariot d'écoute et en halant le barber hauler, on efface la partie supérieur de la voile et on maintient un creux dans le bas de la voile. Magnifique, isn't it? Le marin aguerri aura compris qu'une combinaison des deux (chariot d'écoute et barber hauler) permet d'augmenter ou de réduire le creux tout en le déplaçant (plus ou moins haut). Bien que la gîte soit grisante, les voiles ne l'aiment pas - ni le cuistot d'ailleurs. Cela les use prématurément. À moins de faire une course où un quart de noeud a son importance, réduire la voilure de façon adéquate aura peu d'incidence sur la vitesse, mais ô comment la navigation deviendra plaisante puisque l'assiette beaucoup plus droite. L'expression "navigation de plaisance" prendra alors tout son sens. ^^ En conclusion : trois ris sur la GV et un foc de route #2 (le point d'écoute ne dépasse pas le mât) avec un ris (parce que oui, une voile d'avant est arisable), vous êtes capable de facilement naviguer dans des vents de 12 à 25 noeuds sans aucun problème et sans à devoir changer de voile. La place étant un luxe, on réalisera que les ris nous en sauvent beaucoup. |
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