Cette version du forum n'est désormais accessible que pour lire les passionants échanges et partage de techniques qui ont déjà été rédigées ici.
Pour participer aux échanges interscouts, merci d'utiliser
Auteur | Vatican II |
ptit panda Membre confirmé
Nous a rejoints le : 02 Mars 2007 Messages : 1 234 Réside à : Tours |
Non, Vatican II n'est pas un concile pastoral. Certains documents le sont ok, mais pas tous : Lumen Gentium et Dei Verbum sont des constitutions dogmatique.
L'obéissance n'empêche pas de chercher à comprendre, d'ailleurs si on a été créé avec une raison et une intelligence c'est pour s'en servir, c'est clair Tout comme avoir la foi ne nous empêche pas de chercher à comprendre « je crois pour comprendre et je comprends pour mieux croire » dixit St Augustin |
Gil des Lavras Brésilienne
Nous a rejoints le : 02 Janv 2012 Messages : 917 Réside à : Paris |
Tu ne trouve pas que cela rompt avec l'enseignement bi-millénaire de l'Eglise de déclarer que la liberté religieuse est un droit (Dignitatis humanae) pour tous alors que l'Eglise avait jusqu'alors réprouvé publiquement les autres religions en les déclarant fausses et en exerçant une simple tolérance vis-à-vis d'elles??
(Pie VII a déclaré la liberté de cultes "désastreuse et à jamais déplorable hérésie"(lettre apostolique « Post tam diuturnas », 29 avril 1814) et le Père Congar qui a été un des rédacteurs de Dignitatae humanis a dit: « À la demande du pape, jai collaboré aux derniers paragraphes de la déclaration sur la liberté religieuse: il sagissait de montrer que le thème de la liberté religieuse apparaissait déjà dans lÉcriture, or il ny est pas » (en réponse à Éric Vatré: A la droite du Père, Paris 1994, p. 118)). Je ne souhaite pas rentrer ici dans la polémique: la liberté religieuse est-elle un bien ou un mal, je souhaite simplement te donner un exemple de rupture entre Vatican II et la Tradition de l'Eglise. Ce que je reproche à Vatican II, c'est d'avoir mis l'homme au centre des débats, en cherchant comment rendre plaisante la doctrine aux hommes et en cherchant avant tout à "s'ouvrir au monde". Certes, c'est à l'homme que s'adresse la Révélation et Elle a besoin d'être expliquée et explicitée mais tout cela doit être pour Dieu avant tout: la vérité n'a pas besoin d'"aggiornamento" ou bien dans ce cas, c'est revenir à la déclarer obsolète et fausse. L'Eglise en elle-même est une société parfaite: elle n'a pas besoin d'être remise au goût du jour et c'est d'ailleurs ce qu'a condamné le Syllabus de pie IX en 1864 (Proposition 19, Dz 1719. ) en condamnant la phrase suivante: Citation:(je reprécise, que ce soit bien clair: ça, c'est la proposition condamnée hein!!) Et voilà les références dont je vous parlais: dans le discours d'ouverture du concile, Jean XXIII dit: Citation: Tout le discours ici Donc Jean XXIII affirme bien que le concile n'a aucune intention de condamner quoi que ce soit. Et sur ce sujet et sur la valeur pastorale de Vatican II, je vous recommande cet excellent article que je trouve pondéré et objectif. Sur ce, bonne nuit !!!!!! |
ptit panda Membre confirmé
Nous a rejoints le : 02 Mars 2007 Messages : 1 234 Réside à : Tours |
Citation: Je suis d'accord avec toi, on ne peut se limiter au concile Vatican II, mais pas parce qu'il est différents des autres, loin de là, mais parce qu'il s'inscrit dans l'histoire de l'Église et qu'il est bon de resituer le contexte. Donc faisons un retours en arrière sur les derniers conciles : Entre celui de Trente et Vatican I il s'écoule 3 siècles... entre Vatican I et II même pas un siècle, marrant ça, que s'est-il passait dans la p'tite tête de notre bon pape Jean XXIII ? Une hérésie de toute urgence à condamner sans doute. Eh non, même pas !!! En 1959, Jean XXIII annonce à la grande surprise de tous qu'il va convoquer un nouveau concile, et ce concile diffère bien des autres en un point : il ne publie pas d'anathèmes à la fin de ses documents (anathème = condamnation d'une hérésie). Ah oui, et puis autre originalité : dans la lettre d'invitation au concile envoyé à chaque évêque, Jean XXIII, au lieu d'annoncer les sujets qui seront traité pendant le concile, demande aux évêques de quoi ils désirent parler, quelles questions ont-ils à aborder au cours du concile !!! ça commence bien, niveau organisation vous me direz Mais que s'est-il donc passé au Vatican pour avoir une idée pareil ? cochez la/les bonnes réponses : A/ La vie au Vatican manque de piquant B/ Chiche on arriverai à faire venir 2400 évêques à Rome ? C/ L'Esprit Saint à craquer... D/ L'Esprit Saint souffle ou Il veut et quand Il veut E/ Y a peut être des trucs à faire en fait F/ Jean XXIII s'ennuie, quoi de mieux que d'inviter ses potes évêques ! Concrètement, imaginez le truc : 2400 évêques !!!! géant !!! Pour rappel : Concile de Trente il y avait 50 évêques de présent, Vatican I 700, Vatican II ...2400 !!! Pour un concile qui ne sert à rien, ils se sont bougés dites donc Jean XXIII est historien soit dit en passant, l'histoire de l'Église c'est son dada, il sait donc très bien ce qu'il fait, où en est l'histoire de l'Église, de quoi parlent les derniers conciles ! Il sait très bien où il veut en venir. Concrètement, pour réussir à organiser un concile de la sorte, je ne peux pas croire que l'Esprit Saint n'y ait pas mis de sa patte (ou de son aile), d'ailleurs, le Veni creator est chanté et prié à l'ouverture de chaque session, et sérieusement dites, l'Esprit Saint qui dirige l'Église depuis les apôtres, c'est toujours le même hein !!! Revenons à ce qui s'est passé entre Vatican I et Vatican II : Tout d'abord la fin de Vatican I : Ce concile a été interrompu contre son grès par l'invasion des troupes Romaine sous Garibaldi. Vatican I est un concile inachevé qui avait pour projet d'en traiter bien plus que ce qu'il n'a fait. Ensuite il y a eu 2 guerres, 2 bombes atomiques qui ont pas mal ébranlées les esprits et fait prendre conscience à l'homme de certaines choses... Et puis sinon au cours des XIXème et XXème siècles il y a eu de nombreux renouveaux et réformes (liturgie par Dom Guéranger, réforme de la semaine Sainte par Pie XII, expensions massives des congrégations religieuses, des missionnaires, renouveau biblique avec l'école biblique, une nouvelle traduction de la Bible...) Pie XII s'est lui-même demandé s'il ne devait pas convoquer un concile pour poursuivre l'oeuvre de Vatican I, il n'était pas encore temps de le faire, il a donc écrit 3 encycliques très importantes : Mistici corporis sur l'Église Mediator Dei sur la liturgie Humani Generis sur les études bibliques... Non, ça ne vous dit rien ? Si je vous évoque 3 constitutions au hasard comme ça : Lumen gentium, Sacrosanctum Concilium et Dei Verbum ? Pie XII est le pape le plus cité dans Vatican II, ses 3 grandes encycliques ont servi de matrice à Vatican II. Vatican II n'est pas si différents en fait, et pas si incohérent dans l'histoire de l'Église vous ne trouvez pas ? Voilà pour ce qui est un bref résumé très rapide et condensé du contexte historique. PS : Je développerai plus tard ce que j'entends par le terme "renouveau", j'ai l'impression que l'on ne met pas tous les mêmes choses derrière ce terme. |
Zero Membre confirmé
Nous a rejoints le : 12 Mars 2006 Messages : 4 713 Réside à : Ailleurs |
Only the siths deal in absolutes
Pardon, je, c'était trop tentant |
Suricate M. Herpestinae
Nous a rejoints le : 06 Nov 2007 Messages : 1 748 Réside à : Désert sud Africain |
Bon, j'ai trouvé enfin un peu plus de temps pour parler de choses dont j'ai promis de parler...
Avant de parler des 3 textes cités plus haut voici un rappel des différents textes. Vatican II a promulgué 4 constitutions, 9 décrets et 3 déclarations. Les 4 constitutions (dont les 2 premières sont dogmatiques*) sont : - Lumen Gentium (sur l'Église. Ce document traite notamment de la « collégialité ») - Dei Verbum (sur la Révélation) - Une constitution dite « pastorale » : Gaudium et Spes (l'Eglise dans le monde moderne) - Une constitution sur la liturgie : Sacrosanctum Concilium Les 9 décrets : - Inter Mirifica (moyens de communication) - Orientalium Ecclesiarum (églises orientales catholiques) - Unitatis Redintegratio (oecuménisme) - Perfectae Caritatis (vie religieuse) - Optatam totius Ecclesiae renovationem (formation sacerdotale) - Christus Dominus (office pastoral des évêques dans l'Eglise) - Apostolicam actuofitatem (apostolat des laïcs) - Ad Gentes (les missions) - Presbyterorum ordinis (ministère et vie des prêtres) Les 3 dérogations : - Gravissimum educationis momentum (sur l'éducation chrétienne) - Nostra Aetate (sur les religions non chrétiennes) - Dignitatis Humanae (sur la « liberté religieuse ») *Attention au terme dogmatique : Il ne signifie pas qu'il définit un dogme car aucun des documents promulgués par Vatican II n'est infaillible par lui-même (on peut en reparler),mais qu'il traite de sujets qui ont en soi des sujets doctrinaux. Alors commençons par cette dernière dérogation : « Dignitatis Humanae » Déjà lors de la dernière scéance de la commission centrale préparatoire, le cardinal Ottaviani s'était fortement opposé au Cardinal Béa. Le premier avait préparé un schéma « De tolerentia religiosa » reprenant la doctrine traditionnelle de l'Eglise avec 14 pages, références à l'appui. De l'autre côté, le Cardinal Béa présentait un schéma intitulé « De libertate religiosa » ne contenant aucune référence au magistère antérieur! En gros, le novateur faisait face au conservateur... D'autre part, par un des membres dominants de cette commission chargée de la préparation de la déclaration sur la liberté religieuse fut le Père John Courtney Murray. Avant le Concile, ce même père eut de très vives discussions avec le Saint Office qui finit par condamner les doctrines qu'il professait, lui interdisant de les défendre et de continuer d'écrire. Or ce fut lui qui a été choisi pour rédiger le texte de la déclaration sur la liberté religieuse adoptée par Vatican II. Texte dans lequel il put faire passer ses idées!... Ce schéma sur la liberté religieuse fut le plus révisé du Concile. Voté le 7 décembre 1965, veille de la clôture du Concile, il connut encore 70 opposants! (et non pas 1 perdu...) L'opposition de Dignitatis Humanae avec le magistère traditionnel de l'Eglise est frappante si on met le texte des propositions condamnées par Pie IX dans l'encyclique Quanta Cura en face de celles de Vatican II affirme dans Dignitatis Humanae. Voici quelques textes qui pourront vous montrer quelques différences : Propositions condamnées par Quanta Cura : 1. « La meilleure condition de la société est celle où on ne reconnaît pas au pouvoir l'office de réprimer par des peines légales les violateurs de la religion catholique, si ce n'est lorsque la paix publique le demande » 2. « La liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme » 3. « ...qui doit être proclamé et garanti dans toute société correctement constituée » Propositions affirmées par Vatican II dans Dignitatis Humanae : 1. « En matière religieuse, que nul ne soit (...) empêché d'agir selon sa conscience, en privé et en public, seul ou associé à d'autres, dans de justes limites ». 2. « La personne a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que (...) » 3. « Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse doit être reconnu dans l'ordre juridique de la société de manière à ce qu'il constitue un droit civil » La suite plus tard. |
technique | |
bonne humeur |