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le scout obeit sans replique...
Zero
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Autorité désigne dans le langage courant à la fois le droit et le pouvoir d’être obéit. Mais l’autorité n’est pas n’importe quel pouvoir, elle est à la fois la plus parfaite expression du pouvoir (politique ou autre) et davantage que ce seul pouvoir.
  • D’une part, avoir une autorité dans un système institutionnel moderne (ou dans une troupe scoute Sourire ) revient concrètement à exercer une responsabilité dans l’action collective, et cela en vertu d’une autorisation donnée par ceux qui obéissent (hum... ça par contre c'est plus discutable dans un cadre scout. Ce n'est qu'à moitié vrai dans une unité scoute, c'est déjà plus exact à l'échelle d'un mouvement qui est plus un petit modèle de société). Le système des institutions n’est rien d’autre que la pyramide des autorités délimitées.
  • D’autre part, l’idée d’autorité fait entrevoir le mystère de la relation d’obéissance (on se retrouve à ce qui nous préoccupe dans le fuseau). L’autorité doit être distinguée à la fois de la contrainte par force et de la persuasion par argument (ça, c’est Annah Arendt dans La crise de la culture). Obéir n’est pas se soumettre, mais ajuster sa volonté sur celle d’autrui, et accepter cette dernière comme sienne.
Ce sont les romains qui formulent les premiers la notion d’autorictas. Ce mot désigne exactement la capacité d’obtenir l’accord d’autrui du fait d’un pouvoir moral (d’où l’adage latin « imperium in magistratibus, autorictatem in Senatu, potestam in plebe » = Que le pouvoir de commander revienne aux consuls, l’autorité au Sénat et la puissance au peuple.). L’autorité désigne le pouvoir d’amplifier une décision ou une action au point de les rendre prestigieuses et susceptibles d’être admises sans contestation par autrui (auctoritas vient du verbe augere, « aumenter »)
Au sens moderne, l’autorité est devenue synonyme de pouvoir (constitué). Elle renvoie à la reconnaissance obtenue par ceux qui commandent auprès de ceux qui sont commandés.



A propos de la domination, je recopie ce que j'ai écrit sur le fuseau où a commencé la discussion :
Citation:
Le 2009-03-03 01:18:00, Bessou a écrit :

On pourrait se demander si l'ordre politique est réellement contradictoire avec la domination (ou avec toute forme de domination).

Eh bien justement, je crois que oui, enfin pour être plus précis je crois me souvenir d'une disgression pendant un cours qui nous a fait parler de ça...

Étymologie : Domination -> Dominus, le maître, mais je crois que c'est pris dans le sens "maître de maison" (arrêtez-moi si je me trompe, ça fait un bail)

La domination implique donc également la façon de gérer sa maison, de fait, le Prince dominateur serait celui qui ordonnerait le domaine public dont il est responsable de la même façon que son domaine privé. Est-ce bien, est-ce mal ? sans réfléchir à la question, la première chose qui me vient à l'esprit est "non, ce n'est pas un bien" mais bon, je ne m'avance pas trop.
De même, le "dominus" possède ce qu'il gère... la possession (donc la domination ? that is the question) d'une chose ou d'un être lui donne sur cet être tous les droits, y compris celui de détruire, sans avoir de compte à rendre1. Ce n'est pas le cas du Prince, qui ne possède pas ses sujets/citoyens, qui n'a sur eux que des droits limités (par la morale, par...) donc n'est pas un dominateur.

Mais enfin, tout ça est assez confus dans ma tête, ça fait longtemps que je n'ai pas revu ces cours-là. Si ça se trouve, je me trompe (partiellement ou pas)


1 : c'est d'ailleurs pour ça que détruire des papiers d'identités (valides) ou de la monnaie est un délit. Votre argent vous appartient, mais les signes matériels de cet argent appartiennent à la Banque de France, vous n'avez pas le droit d'y toucher.


Je trouve la distinction de Borome plutôt intéressante... en plus d'obéir, il faut apprendre à obéir (quoi, pourquoi, comment, etc...)
Mais est-ce bien l'âge, à l'âge scout (11/15 ans chez les SGdF) pour assimiler ces notions ?



Citation:
Le 2009-03-03 21:21:00, Ecureuil a écrit :

euh... Confus C'est un peu chou vert et vert chou là!

Plus ou moins. Je distinguerai les deux par l'absence ou non d'obligation. Dans un des cas, le sujet "ne doit pas obéir", plutôt décliné dans le sens "n'est pas obligé" (absence d'obligation). Dans l'autre, il "doit ne pas obéir", là c'est une obligation, l'obligation de ne pas obéir.
1 - n'être pas obligé d'obéir,
2 - être obligé de désobéir,
Est-ce la même chose ? Je ne crois pas (peut-être vais-trop loin ? à force de couper les cheveux en cubes...)
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Bessou
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Citation:
Le 2009-03-04 10:15:00, mendu1 a écrit :

La théorie c'est très bien, mais ce qui compte c'est la pratique .

C'est bien vrai. Mais il se trouve que mon ambition en relançant ce fuseau était plutôt d'avoir une discussion théorique: Quels sont les principes moraux sur lesquels se fondent l'autorité et l'obéissance? Et plus particulièrement dans le scoutisme, quelles places ont autorité et obéissance d'une part en ce qui concerne l'éducation et d'autre part en ce qui touche à l'organisation?





Domination



Pour ceux qui veulent éviter les longs développements, c'est par ici


Mayeul et votre serviteur :serviteur: avont déjà un peu évoqué le terme de domination. Nous avons pu voir que son étymologie ne permet pas de lui donner une signification précise. Et de fait, c'est un mot très général qui désigne l'exercice d'une supériorité de n'importe quel ordre.

La montagne domine le paysage.
Le vent d'est domine, c'est le vent dominant.
Cette entreprise domine le marché.
Le dresseur domine l'animal.
Le chef domine ses homme.
Le mâle de cette espèce est très dominateur.



L'usage le montre bien, dominer s'emploie à toutes les sauces. Néanmoins, il est évident que dans le sujet qui nous occupe cf la question posée ici, on peut se limiter aux sens d'une supériorité physique et morale.


  • supériorité physique Force;

  • supériorité morale Droit (naturel ou légal)






Tel que j'ai précisé le terme jusqu'à maintenant, on peut très bien considérer que la subordination implique une domination.

Mais s'il faut mettre le deux mots en opposition, où trouver la différence?

Vers le bas: En parlant du la subordination, j'ai précisé plus haut qu'avec ce terme, on souligne la liberté de ce qui est ordonné. Au contraire, Domination (dans le sens restreint et négatif qu'il a souvent dans le langage courant) soulignerait l'absence de liberté de l'inférieur.
Domination impliquerait alors contrainte, non choix, passivité de l'inférieur. Il y a une certaine nécessité entre la volonté du supérieur et l'accomplissement de celle-ci.

Vers le haut: je vois ici une différence plus subtile: dans le cadre de la subordination, l'autorité est elle-même subordonnée à une autre, elle a donc nécessairement des comptes à rendre. Alors que la domination (Toujours dans son sens restreint et négatif) évoque l'idée d'une totale liberté d'action du supérieur: son pouvoir est absolu, il n'est contrôlé par personne et tous les moyens sont alors bons pour arriver à la fin.

Cette double distinction de la domination est intéressante mais repose finalement sur le côté péjoratif du terme. C'est sans doute le sens de domination dans la question posée.
Pour mémoire:
Si l'ordre politique implique la subordination, mais qu'il est contradictoire avec la domination, sur quoi repose l'obéissance civique ?


Lorsque je faisais remarquer On pourrait se demander si l'ordre politique est réellement contradictoire avec la domination (ou avec toute forme de domination, j'entendais un sens plus positif de domination.

En outre, si je définis la domination comme la relation de supérieur à inférieur où l'inférieur n'a aucune liberté et le supérieur une liberté totale, je sors du cadre du commandement donné par Dieu à l'homme de dominer la terre (cf Gn 1, 28).



Il faut donc établir d'autres distinctions.

Remarquons que subordination implique l'idée d'une organisation, donc de quelque chose de réfléchi, de pensé en vue d'une fin. Dans cette optique là nous somme plutôt du côté du droit.

En revanche, lorsque l'on parle de domination, on n'évoque pas quelque chose fondé sur le droit mais d'un état de fait (dominer est d'ailleurs un verbe d'état si je ne m'abuse). Nous sommes plutôt ici du côté de la force.





Tout cela pour dire que je propose par la suite d'employer subordination et domination dans les sens suivants:

  • Subordination:
    Relation de l'inférieur au supérieur fondée sur une supériorité morale.

  • Domination:
    Relation de l'inférieur au supérieur fondée sur une supériorité physique





Remarquons tout de suite, puisque c'est un peu là que je voulais en venir hi hi , qu'avec ces deux sens les deux notions ne sont pas exclusives l'une de l'autre.
En particulier, l'usage de la force (donc une forme de domination) peut très avoir lieu dans la cadre d'une subordination.

On peut maintenant se demander si la subordination n'implique pas toujours un rapport de force.
On peut déjà dire que la force n'est bien sûr pas la règle, mais l'exception qui permet de maintenir et de sauvegarder le reste de l'organisation. C'est flagrant dans la société civile: la force est la contrainte employée par l'autorité pour faire valoir ses droits.

En ce qui concerne l'éducation, on constate que le rapport entre l'éducateur et l'éduqué est initialement, tout en étant justifié par le droit, fondé sur la force. Il en est ainsi du petit enfant de quelques mois dans sa famille. Ce rapport de force d'abord prépondérant s'estompe progressivement avec l'âge dans la mesure ou la rationalité et la vertu se développe.


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