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Auteur
La religion dans le scoutisme
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mendu1
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Simplement, faire scouter ensemble des gens de religion différente, n'est certainement pas facile .

Si déjà, les p'tits scouts se connaissaient entr'eux ce serait un grand pas .

Le scoutisme étant une grande famille, même si ça ne vous plait pas, la moindre des choses est de se rencontrer !
Il y a un minimum de politesse .

Certains ont peur de la contagion, c'est sans doute qu'ils ne sont pas sûres d'eux mêmes !
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sarigue
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Hocco, j'entends par "temps spi" des temps de prières aménagés par les chefs, hors offices hebdomadaires et bénédicités/grâces éventuels. Autrement dit, un temps prévu dans le programme, en "interne", et dédié à la prière. Après, on est bien d'accord que dans le reste de la vie et des activités, la Foi est toujours présente. Et "théoriquement", le chrétien doit aussi rayonner de son christianisme dans sa vie quotidienne (j'espère que tu ne penses pas que le modèle des scouts cathos, c'est des temps de prières pour Dieu, et des temps où l'on "oubli" Dieu et où l'on fait autre chose)
N'empêche qu'en pratique, quand on joue... ben on joue... Et on ne prie pas. J'ai utilisé "temps spi" comme terme générique pour un moment de la journée DEDIEE à la prière et à Dieu.

Après effectivement, à chaque religion son "mode de vie" et si celle-ci n'impose pas ou même ne donne pas forcément pour habitude d'aller à ce qu'on pourrait appeler la "grande prière hebdomadaire", très bien...
Mais après, comme tu le dit, ça n'empêche pas la vie juive (ou musulmane, ou catho, ou...) d'être présent. Si, sous prétexte "d'ouverture" (ou tout autre prétexte) les EEIF abandonnent l'office quotidien, les "acti particulières" du Chabbat, etc. et finalement tout ce qui fait la spécificité juive je dirais aussi "il est où, le I de EEIF dans ce que vous proposez?"
Même chose pour toutes les religions (protestants, cathos, etc.)

Et j'enchaine en répondant à Old: justement, la question est bien "jusqu'où "adapter" pour ne pas perdre son identité?"
Comme je l'ai dit, permettre à un non catho de ne pas aller à la messe du matin ne pose pas vraiment de problème en sortie (mais pourrait poser des soucis d'ordre "technique" en camp)
Par contre, « aménager les prières comme en Grande Bretagne de manière à ce que tous les croyants puissent s'y retrouver » me dérange plus dans le sens où, si c'est très bien et très beau (je le pense sincèrement), c'est de la "neutralité" et ça ne correspond pas à l'identité d'un mouvement qui dit professer UNE religion particulière... D'ailleurs, tu cites le cas du SF... Mais le SF n'est pas une entité confessionnelle! Donc oui, le SF va faire ce genre d'aménagement. Mais si c'est un mouvement "confessionnel" qui fait ce type "d'adaptation", alors je te pose la question: quelle différence -dans les activités "spi"- restera-t-il entre ce mouvement et un mouvement "neutre"??

Si demain, je vais aider chez les EEIF et qu'on dit "ah ben puisqu'on a un non-juif avec nous, on va adapter et changer nos prières", je penserais:
1- Que je dérange (puisque j'oblige les autres à s'adapter à moi)
2- Que les choses sont faites à l'envers (c'est moi qui entre chez les EEIF, et ce et en toute liberté sur ma propre volonté à moi: ce n'est pas les EEIF qui m'ont suipliés pour venir; et en toute connaissance de cause -en sachant qu'il professent une Foi différente de la mienne-. C'est donc à moi de m'adapter, pas le contraire)
3- Que je ne sais pas ce que vient faire le I dans EEIF et quelle différence il pourrait bien y avoir avec d'autres mouvements plus "laïcs"/"neutres"

Vois-tu ce que je veux dire?

Si demain, en voulant "s'ouvrir encore plus", mon mouvement soumet au vote la suppression de l'identité catholique, je voterais "oui" ou "non" avec et selon ma conscience.
Mais tant que mon mouvement se dit catholique, alors cette identité doit être affirmée et transparaitre sans être altérée "parce que 'faudrait pas choquer les petits n'enfants non catho"... "Petits n'enfants" et leurs parents qui savent pourtant très bien -si l'identité du mouvement à été affirmée et non cachée- où il mettent les pieds et donc n'ont aucune raison d'être choquée.

Surtout que je repose la question: l'adaptation vient en général de qui? Est-ce une vraie demande des parents ("ben vous comprenez, vous êtes les seuls scouts dans le coin, mais nous, bah on n'est pas catho alors ça m'embête un peu...") Ou bien -et je me permet de penser que c'est souvent ce cas- est-ce les chefs qui se posent des problèmes tout seuls en paniquant et en disant "ho là là on a des non catho chez nous, vite vite il faut adapter!" alors que personne n'a rien demandé...
Et c'est parfois vrai entre religion soeurs! J'ai eu une année un protestant dans ma "peuplade" louveteaux/jeannettes... En même temps cette année là, ayant trouvé que la dimension spi/religieuse était peu présent dans l'unité (et venant de moi, c'est dire si cette dimension devait effectivement être peu présente!) je souhaitais la "réhausser" un peu... Ben les autres chefs de la maitrise ont objectés que intel était pas catho et que ben voilà quoi... Pourtant, non seulement l'enfant était d'une religion soeur (protestant), mais en plus, il avait un parent protestant et un parent catholique et à une sortie de Noël, alors qu'il avait été au culte le matin et que nous devions aller à la messe le soir, la mère m'avait affirmée "mais il va à la messe!"...
C'est donc dire si les chefs prennent vite "peur" et je pense que la volonté d'adaptation vient plus "du haut" alors qu'en fait, personne n'a jamais rien demandé...
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Old GIlwellian
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Ocelot que se serait-il passé si un petit copain ou une petite copine de vos enfants élevé(e) dans une autre tradition religieuse avait émis le désir de participer aux mêmes activités scoutes avec ses amis d'école (c'est quand même une motivation assez courante des nouveaux arrivants) ? Vous auriez-dit à leurs parents "d'accord mais attention ici il faut se plier à nos règles" pas question que nous nous adaptions, c'est à vous de faire un effort".

Cette question de la crainte de la perte de son identité va il me semble beaucoup plus loin que le scoutisme car elle reflète une crainte plus ou moins consciente de l'autre conçu comme un allogène. Car au delà de l'identité religieuse on retrouve aussi parfois l'identité nationale, l'identité ethnique, voire même l'identité raciale. Je serais surpris que les SGdF qui se présentent comme à la pointe de l'interculturel tiennent ce genre de discours "accueillir l'autre dans sa différence est un risque de perte d'identité". Cette question a elle aussi été d'actualité il y a plusieurs décennies dans l'école catholique sous contrat, l'accueil d'un nombre important de jeunes d'autres religions risquait-il de faire perdre sa spécificité à l'enseignement catholique ? Allez faire un tour au Moyen-Orient dans les écoles, collèges et universités tenues par des religieux et des religieuses, la majorité des étudiants et élèves y sont musulmans, orthodoxes, druzes.

Peut-être qu'au contraire l'accueil de l'autre dans sa différence est un moyen de renforcer sa foi et de la mieux connaître ? En tout cas dans le monde scout j'ai souvent rencontré de bien meilleurs catholiques (avec un christianisme vécu de tous les jours, vivant leur foi dans la charité, l'ouverture et la compassion) au sein d'associations pluralistes que certains scouts appartenant à des associations catholiques toujours prompts à exclure et condamner celui qui était différent.
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hocco
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Citation:
Le 2010-10-03 21:04:00, Old GIlwellian a écrit :

[...] Peut-être qu'au contraire l'accueil de l'autre dans sa différence est un moyen de renforcer sa foi et de la mieux connaître ? [...]

"Connaître" fait justement problème. Le scoutisme ne réunit pas des adultes qui ont fait - ou non - des choix religieux mais des jeunes "en devenir" d'une dimension spirituelle et religieuse en cours de construction.

Un mouvement scout confessionnel offre un projet éducatif cohérent permettant aux jeunes de grandir dans la dimension religieuse de référence.

Accueillir c'est bien, faire grandir (éduquer) c'est mieux ! Comment aider des jeunes dont les traditions familiales sont différentes de celles du mouvement ?

Pour votre information, un certain nombre de mouvements scouts en Europe se pose ces questions et souhaitent y apporter des réponses pratiques qui relèvent de l'inter-religieux, en accueillant fraternellement des jeunes d'autres religions et en leur proposant un programme et des activités qui prennent en compte leur dimension spirituelle particulière.

Mouvements pluralistes ou mouvements confessionnels, le défi est celui de le prise en compte des religions minoritaires dans la mise en pratique des différents projets éducatifs.

Aux États-Unis, les programmes religieux proposés par les différentes communautés - qui doivent être tous reconnus par les scouts américains (BSA) pour être intégrés à leur proposition éducative - ont le mérite d'apporter une réponse là où, nous autres européens, persistons à ne pas prendre en compte les réalités locales et pratiquer la langue de bûchettes...

Données chiffrées à méditer des scouts américains :
- effectifs 2009 : 2,8 millions de jeunes et plus de 1,1 million de bénévoles.
- participants aux différents programmes religieux en 2007 : 44.430 jeunes et 1.476 adultes (programme P.R.A.Y.)


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Old GIlwellian
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epervier loiret
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En parlant des états unis et du scoutisme, restons bien prudent;

-nos deux histoires et cultures socio/religieuses ne sont pas les mêmes avec ce jeune continent et la "vieille europe"

-nos deux pays n'ont pas la même dimension géographiqque; les USA sont 54 fois plus grands que la france.



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sarigue
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Citation:
Peut-être qu'au contraire l'accueil de l'autre dans sa différence est un moyen de renforcer sa foi et de la mieux connaître ?


Pour paraphraser notre aumônier général, je dirais que c'est le renforcement de sa Foi qui permet de mieux accueillir l'autre Clin d'oeil

Citation:
Car au delà de l'identité religieuse on retrouve aussi parfois l'identité nationale, l'identité ethnique, voire même l'identité raciale.


Rien à voir.
Quand je parle d'identité, c'est une identité CHOISIE, qui dit ce qu'on veut être.
Cette identité, chez les SGdF, elle est multi-culturelle, multi-pédagogique, mais uni-confessionnelle: elle est catholique.
Quand je parle de "perte de l'identité" par trop d'adaptation, c'est donc en fait un non respect de l'identité CHOISIE.
Après, comme je l'ai dit, on peut toujours choisir de changer cette identité. Mais dans ce cas, il faut le faire (ou pas) franchement en mettant le sujet sur la table et en votant en AG. Ce jour là, s'il vient, je voterais en mon âme et conscience. Mais pour l'instant, notre identité elle est catholique ET matérialisée par l'existence, entre autre, de temps religieux dans les propositions pédagogiques. Alors on peut toujours aménager quelques points qui permettent pour autant de respecter cette identité, mais il me semble difficile de "trop" changer (ou de "trop" accueillir au même endroit d'ailleurs: accueillir quelques scouts non cathos dans une unité de 24 ne pose pas trop de problèmes. Avoir 20 scouts d'une autre et même confession au sein d'une même unité pose un réel soucis)


Mais Old, je te repose la question: la volonté d'adaptation, elle vient réellement de QUI ?

Moi, je constate que bien que se recentrant sur le catholicisme, les SGdF gagnent en effectif.
Je constate que les GSE, bien que plus rigoureux que les SGdF sur la question (temps de prière plus fréquent, etc.) voient également leurs effectifs progresser...

Ce qui m'amène sérieusement à penser que ce n'est pas en atténuant et en étant tiède sur ce qu'on dit être ("oui on est catho... mais bon on s'adapte quoi") qui fait qu'on est gagnant, mais bel et bien en s'affirmant.
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Old GIlwellian
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La volonté d'adaptation chez les SdF venait en partie aussi de l'Eglise catholique, elle était courante à la m^me époque au sein de l'Enseignement catholique diocésain.

A mon avis c'est à l'AG de statuer sur les limites de cette volonté d'adaptation et aux membres élus du CA de donner mandat à l'Equipe Nationale pour définir et mettre en œuvre les modalités de cette adaptation.

C'est un peu réducteur mon cher Sarigue de mettre sur le dos d'une perte d'identité catholique la chute des effectifs SdF au cours de leur dernière décennie d'existence. Les aberrations pédagogiques n'y seraient pour rien, de même que la nomination de responsables peu compétents ? Ce serait un sujet intéressant pour un fuseau, mais il faudrait retrouver certains documents comme l'Audit indépendant d'un cabinet US réalisé au début des années 2000 à la demande du Commissaire Général de l'époque. Si les effectifs des SGdF et de l'AGSE remontent ils ne sont pas les seuls à croitre en France, demande à Isatis par exemple. En outre la perte d'identité catholique d'une partie du Scoutisme aux Pays Bas (KV), en Irlande (CBSI), en Belgique (VVKSM & FSC) et en Catalogne (MEGSJ) a t-elle entrainé une chute des effectifs ?

Le renforcement de l'identité religieuse d'une partie du scoutisme (et je ne pense pas au seul scoutisme catholique) ne comporte t-il pas des risques pour le scoutisme. J'en prends pour preuve les scoutismes mormons, les scoutismes évangéliques, celui des adventistes, un certain scoutisme islamique entretenu par la Ligue Islamique Mondiale et l'Arabie Saoudite ne comporte t-il pas un risque de radicalisation d'un scoutisme de plus en plus réactionnaire et fermé, un scoutisme d'exclusion de ceux qui sont différents. Un scoutisme qui se referme sur les communautés religieuses et ne pratique plus l'ouverture ? cf. les Boy Scouts of America dominés par les Mormons et la Moral Majority qui trouvent normaux de faire participer les ainés à des patrouilles de vigilantes repoussant les travailleurs immigrés sans papier, de porter des insignes glorifiant les troupes d'occupation en Iraq. Un scoutisme qui n'hésita pas à employer des méthodes douteuses pour se débarrasser d'un Secrétaire Général de l'OMMS trop partisan de l'ouverture.
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hocco
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Citation:
Le 2010-10-04 17:24:00, Old GIlwellian a écrit :

[...] Le renforcement de l'identité religieuse d'une partie du scoutisme (et je ne pense pas au seul scoutisme catholique) ne comporte t-il pas des risques pour le scoutisme. J'en prends pour preuve les scoutismes mormons, les scoutismes évangéliques, celui des adventistes, un certain scoutisme islamique entretenu par la Ligue Islamique Mondiale et l'Arabie Saoudite ne comporte t-il pas un risque de radicalisation d'un scoutisme de plus en plus réactionnaire et fermé, un scoutisme d'exclusion de ceux qui sont différents. Un scoutisme qui se referme sur les communautés religieuses et ne pratique plus l'ouverture ? [...]

Que veut-on exactement ? Permettre au plus grand nombre de jeunes d'un pays donné de pouvoir scouter, non ?

Les réponses devraient être nationales avec une offre scoute globale et diversifié à la fois, prenant en compte les particularités culturelles et cultuelles du pays concerné.

Ce n'est pas parce que des mouvements scouts ont abandonné leur référence religieuse qu'ils sont plus à même de rassembler d'autres jeunes que leur public traditionnel. Ils n'ont fait que suivre l'air du temps qui se singularise en Europe par une très forte sécularisation des sociétés.

C'est aujourd'hui la porte ouverte à une spiritualité "new age" du n'importe quoi fondée sur l'ignorance et l'entrisme de sectes qui maîtrisent parfaitement les images et la communication sur les réseaux sociaux.

L'air du temps n'a jamais été une promesse d'avenir... !

Une des forces du scoutisme est son internationalisme, une fraternité mondiale en marche depuis maintenant plus de 100 ans. Faisons alors attention à ne pas mélanger - pensée unique quand tu nous tiens - le "scoutisme communautaire" ouvert aux autres dans ses programmes et pratiques avec le "scoutisme communautariste" où l'on reste "entre soi", quoi qu'on écrit ou dise...
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Old GIlwellian
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Tout à fait Hocco c'est bien permettre au plus grand nombre de jeunes d'un pays donné de pouvoir scouter "sans distinction de race, de classe sociale, ou de religion".

Le risque d'un scoutisme divisé suivant des lignes culturelles et cultuelles c'est la multiplication des associations comme au Liban avec une fédération reconnue par l'OMMS qui compte plus de vingt membres et des associations qui ne cessent de jouer aux paramécies.

Comme le souligne très bien notre ami Hocco le risque d'un scoutisme trop fortement identitaire c'est un "scoutisme communautariste" ou la peur de perte de son identité se traduit par une fermeture à l'autre. Cette fermeture peut se vivre dans un groupe, mais ce groupe peut rencontrer d'autres groupes lors de rencontres à divers niveaux : district, province, région, nation, international. Le risque d'une association qui se ferme c'est le complexe de forteresse assiégée, on scoute entre soi en prenant soin d'éviter toute contamination et en évitant soigneusement de croiser ceux qui n'appartiennent pas à son association, on en vient vite à considérer qu'on est les seuls détenteurs du scoutisme authentique de Baden-Powell et du Père Sevin (dans certains cas que nous connaissons).

Cette attitude n'est pas spécifique aux scouts d'une confession en particulier, par exemple pendant des décennies les scouts d'Arabie Saoudite ont refusé de participer aux Jamborees Mondiaux (la raison n'étant pas financière) on ne les voyait qu'aux Pan Arabes et aux Islamiques.
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Vieux Singe
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A lire ce fil, on a parfois l'impression qu’une menace imminente de communautarisme plane sur toutes les propositions confessionnelles ou cultuelles de scoutisme… et pourtant, quand on y regarde bien, je ne serais pas étonné que les chiffres montrent que le gros des effectifs de l’OMMS est pourtant confessionnel. La menace ne devrait pas être trop difficile à contrer.

Maintenant, on peut toujours argumenter que l’OMMS n’est justement pas le bon exemple en terme de grande fraternité scoute, mais là le chemin devient vraiment très glissant.
Faire la distinction entre les mauvaises et bonnes associations à l’intérieur même de l’OMMS, me gène aux entournures quand on veut dans un même élan encourager à une plus grande fraternité. Qu’on puisse avoir un parti pris sur la crise récente de l’OMMS, pourquoi pas, mais est ce bien utile de se lancer dans des anathèmes de manière aussi caricaturale ? Et puis, si ces mouvements sont si infréquentables, allons au bout de la logique, soit on les exclut, soit on démissionne pour ne pas les cautionner implicitement!

Pour en revenir au sujet, oui, le défi est sans aucun doute d’être en mesure de proposer du scoutisme au plus grand nombre – proposer pas imposer… Et on peut légitimement se poser la question de comprendre pourquoi le scoutisme semble plus développé en France dans les milieux confessionnels que dans les autres. Est-ce du à des attentes, un demande qui existent dans ces milieux – parce que le scoutisme se veut complémentaire de la famille et donc réponse à une demande explicite de celle-ci – et pas dans ces autres, ou bien est ce du à une absence de propositions « neutres » ?
Dans tous les cas, je ne crois pas qu’il soit bon de déshabiller Paul pour habiller Pierre : il me semble vain de vouloir « diluer » les propositions confessionnelles existantes : on finirait par avoir quelque chose de flou qui ne conviendrait pleinement à personne. Laissez donc vivre ce qui existe, qui répond à l’attente de familles et qui l’un dans l’autre permet à un bon nombre (certes insuffisant) de jeunes de grandir. Cela n’empêche pas à réfléchir à comment « élargir l'espace de sa tente » pour accueillir plus largement tout en maintenant les aspects confessionnels. Mais cela n’empêche non plus en rien de construire à coté quelque chose d’autre pour les jeunes et les familles qui n’adhèrent aux propositions confessionnelles. Dans une société de plus en plus sécularisée, comment expliquer que les EEDF, qui sont le 1er mouvement historique et qui ont reçu (et reçoivent) un soutien étatique (massif ?), ne sont pas l’un des plus gros mouvements de scoutisme en France ?

En d’autres termes face à ce défi qui se présente, il serait plus utile de bâtir des propositions nouvelles que de critiquer ou de se lamenter des limitations de ce qui existe déjà. Par moment, cela apparaît limite comme : eux ont quelque chose, moi j’ai rien, donc je préfère tout casser, comme cela tout le monde est égal avec rien…

Quant à la forme « administrative » que doit prendre le scoutisme, il faut peut être là aussi flexible et créatif. La tradition française (et ecclésiale d’ailleurs) aime bien les structures assez centralisées. Mais est ce une raison pour que ce qui se passe au Liban soit un repoussoir ? Une seule association avec une diversité de groupes en son sein, ou une diversité d’associations fédérées au niveau national : ce sont deux manières de gérer la diversité – qui, chacune selon le contexte, peuvent être la plus appropriée. Il y a peut être des choses à apprendre des expériences qui ne correspondent à nos schémas mentaux habituels pour trouver une 3ème voie…

FSS
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l'Exeat
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Old,
tu n'as pas répondu à ma question : en quoi vos pratiques ont changé lorsque ton groupe SdF a accueilli en son sein des enfants de confessions religieuses autres que catholique ?
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Old GIlwellian
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Le quiproquo vient sans doute que certains opposent scoutisme confessionnel à scoutisme a-religieux, alors qu'en réalité ce serait plutôt scoutisme des associations confessionnelles à scoutisme des associations pluralistes. Le problème des EEdF c'est que la direction de l'association a choisi, peut-être à cause des structures internes du SF de représenter prioritairement une famille de pensée, la laïcité telle qu'elle est représentée en France par un clan plus laïcard que laïc, se comportant en véritable secte et lié à une mouvance politique dans laquelle une partie de la clientèle qui devrait être celle des EEdF ne se retrouve pas forcément. Le gros des effectifs de l'OMMS ce sont la Gerakan Pramuka Indonésienne qui compte des groupes chrétiens, les Boy Scouts of the Philippines (pluralistes), les Boy Scouts of America (pluralistes), les Barhat Scouts and Guides d'Inde (pluralistes également). La plus grosse association confessionnelle doit être l'AGESCI italienne, suivie de la DPSG allemande. Même si le gros des troupes de l'OMMS serait de religion musulmane, il se retrouve dans des associations qui pour leur grande majorité comptent aussi dans leur sein des groupes open, des groupes catholiques (demandez à la CICS si elle n'est pas en contact avec des groupes catholiques en Jordanie, en Egypte, en Syrie et dans d'autres pays de la région arabe majoritairement musulmans).

L'exemple du Liban a été donné non pas pour distinguer entre bonnes et mauvaises associations (quoique sur les Scouts du Mahdi mouvement du Hezbollah il y ait beaucoup à dire) mais comme illustration de ce à quoi un scoutisme communautariste peut conduire. Pour les simples chrétiens d'obédience romaine il y avait autrefois les Scouts du Liban, créés sur le modèle des SdF dans les années trente : on trouve aujourd'hui les m^mes Scouts du Liban, les Scouts des Cèdres, les Guides et Scouts maronites, les Scouts de l'Indépendance, les Scouts Chrétiens membres de la fédération ainsi que des associations indépendantes (pour le moment comme les Scouts Catholiques. La situation du scoutisme des musulmans n'est pas meilleure.

Je pense aussi Vieux Singe qu'il ne faut pas rester coincer dans nos schémas de pensée et qu'il convient de rechercher une troisième voie. On pense en France que pour respecter la diversité des familles de pensée il faut une large liberté d'association, résultat : combien d'associations scoutes qui se réclament du catholicisme créées depuis 1964 et même avec cela il existe des familles spirituelles qui ne se retrouvent pas dans le large choix existant. Il existe des Scouts Saint Benoit de spiritualité bénédictine paraît-il, on va avoir les Scouts Saint Ignace, les Scouts Saint François, les Scouts Saint Dominique à côté des Scouts Don Bosco, puis des Scouts La Sallistes, des Scouts Petits Frères des Pauvres, des Scouts de l'Opus Dei, des Scouts Golias, des Scouts Monseigneur Romero (Théologie de la Libération) et puis quoi encore ? Chacun avec son association indépendante alors qu'il existe des pays où ces scouts appartiennent à la même association à côté de groupes luthériens, israélites, mormons, orthodoxes, musulmans, ouverts, etc... pays où le scoutisme est beaucoup plus fort car les ressources sont mises en commun : un seul centre national, un ou des centres de formation et des stages communs, des revues communes avec au besoin des encarts religieux spécifiques, une seule équipe nationale, un m^me représentation vis à vis de l'OMMS et pas cinq associations qui parfois tirent à hue et à dia. Sans doute existe t-il en effet une troisième voix à trouver mais jusqu'à présent je crois qu'on attend toujours les propositions concrètes. A choisir entre deux on peut préférer la moins mauvaise celle qui permet au maximum de jeunes qui le désirent de pratiquer le scoutisme sans se voir exclus ou traités en minorités en raison de leur origine sociale, ethnique ou religieuse. Il ne s'agit pas d'empêcher les jeunes appartenant à une communauté spirituelle de vivre leur scoutisme en respectant leur spiritualité mais de ne pas faire de cette spiritualité un obstacle à la participation de jeunes extérieurs.
Comment le scoutisme doit-il prendre en compte la sécularisation grandissante de nos sociétés occidentales ? C'est aussi un défi pour le XXI° siècle !
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l'Exeat
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En fait, tu t'en doutes, ton témoignage m'intéresse beaucoup car j'ai déjà été amené à réfléchir au sujet et mes peu ou prou 35 ans de scoutisme actif au sein d'un groupe m'ont apporté une certaine expérience de la chose.

Pour moi, tout se résume à la situation qui suit :

- la III°Triffouillis-FSE est une troupe qui marche bien et qui attire des garçons de milieux différents, mais exclusivement catholiques (à divers degrés de pratique).
- Jimmy a 12 ans, il n'est pas catho, il ne l'est pas car il est d'une confession différente ou qu'il ne croit pas en Dieu. Mais son meilleur copain de classe lui vante les aventures de la patrouille du Sanglier de la III. Ça le tente bien.
- Jimmy se présente à la troupe, le CT et la CdH se disent :"Au nom de quel principe allons-nous refuser l'accès à la troupe à Jimmy ? Il nous a l'air d'être un brave garçon qui en veut ... bienvenue !".
- Voilà Jimmy scout d'Europe. Jimmy est fidèle à sa Foi ou à ses principes : il ne participe pas aux prières du Sanglier ni à celles de la troupe, et il attend sagement dehors quand ses frères scouts sont à la messe.
- Jimmy prend de l'âge, prononce une promesse d'où la dimension religieuse a été expurgée ou adaptée pour lui. Il ne rencontre jamais le CR (Conseiller Religieux = prêtre dans notre jargon FSE).
- Jimmy a maintenant 16 ans, il est en âge et en capacité de devenir CP du Sanglier. Maintenant, de deux choses l'une : soit Jimmy devient CP et exit la dimension catholique de sa patrouille car Jimmy, bien que CP, refuse de "prendre charge d[es] âmes" de ses patrouillards, soit Jimmy se voit refuser le service de CP au motif qu'il n'est pas catholique (Au nom de quel principe le CT et la CdH créent-ils un scoutisme à deux vitesses dans la troupe ? Des services ouverts à tous, d'autres aux seuls catholiques ?)
- Jimmy est resté à le III°Triffouillis-FSE. Il a maintenant 17 ans. Il voudrait aller au Clan avec ses amis; Le problème se pose de nouveau là-bas.
- Jimmy est resté à la FSE. Il a maintenant 18 ans. Il voudrait bien rendre service comme ACT. Même situation que lorsqu'il avait 16 ans.
- Jimmy est ACT. Il a maintenant 20 ans. Il voudrait bien devenir CT de la III°Triffouillis-FSE. Même situation que lorsqu'il avait 18 ans.

Alors ?
- Soit on dit à Jimmy, dès la première fois où il vient, que sa Foi et ses principes n'étant pas compatibles avec la dimension catholique pratiquante et assumée de la FSE, sa place est plutôt dans un mouvement scout qui lui permettra de vivre pleinement cette Foi ou ses principes.
- Soit on "bloque" Jimmy dans sa progression au nom de sa Foi ou de ses principes après l'avoir accueilli : on frustre l'honnête Jimmy, absolument étranger au catholicisme et qui n'en a jamais fait secret.
- Soit on donne la direction d'une patrouille ou d'une troupe d'un mouvement catholique à Jimmy, qui ne l'est pas et qui, au nom de sa Foi ou de ses principes, laissera tomber la dimension catholique du scoutisme de son unité.

A votre avis, laquelle de ces trois options est la plus scoute ?
il n'y a pas de bonne réponse, tout dépend de l'importance qu'on accorde à Dieu dans son scoutisme
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mikross
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ben heureusement que je n'étais pas Jimmy... j'ai "arreté" de croire vers 14 ans. je n'aurais pas pu être CP et CT (et je ne parle même pas d'être responsable de région (quelque soit l'accronyme)).

juste pour illustrer un cas encore plus pervers.
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l'Exeat
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Si mon propos a pu laisser croire que j'établissais une quelconque échelle de valeur entre les hommes ou les associations, je tiens à en demander pardon et à m'inscrire en faux.
Pas de cas "pervers".
Et ce que j'écris ne s'applique qu'à un mouvement confessionnel qui s'assume pleinement et qui ne fait pas mystère de son choix religieux.
Ce que je pense être le cas de l'AGSE, peut-être d'autres mouvements, mais peut-être pas de tous les mouvements confessionnels.
Sans que cela établisse une hiérarchie du "bien" ou du "bon" ou du "scout" entre les différents mouvements : c'est simplement un état de fait. Tel mouvement répond à un certain nombre d'attentes de ses familles car ce sont bien elles qui sont les premières éducatrices de leurs enfants et qui délèguent une partie cette mission d'éducation au mouvement de scoutisme de leur choix.
Je ne dis pas que ce qui est bon aux yeux de la famille de Jimmy l'est forcément aux yeux de celle de Karim et de celle de David et de celle de Paul.
Je dis même le contraire.
Et je dis avec force que notre mission de chef nous oblige à respecter leurs choix et à tirer les conséquences du respect de ces choix.
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epervier loiret
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dites...psst, l'épervier épouvantable à une sugestion à faire pour le brave Mikross et accessoirement à Exeat;

Le scout est naturellement un garçon ou une fille appelé à progresser dans cinqs voies différentes. (6 pour les sgdf)

Il n'est pas obligé d'être un grand superman dans tous les domaines, nous avons tous, sans exception un domaine ou on restera désespérément nul de chez nul. (moi c'est les math...)

Donc Jimmy peut très bien être un bon scout utile à tous sans être "parfait" du coté de la foi catholique. ne critiquons pas son brin de paille dans l'oeil si on à la poutre dans le nôtre.

Mais dans un groupe scout, une patrouille, une sizaine chacun donne le meilleur de soit pour tous, et rien n'interdit à Jimmy d'être CP si le second est bon dans le domaine religieux pour le reste de la patrouille.

Rien ne lui interdit d^'etre chef et bon dans bien des domaines et en franchise de laisser à un assistant le rôle indispensable et nécéssaire du religieux pour le bon fonvtionnement de la troupe.

Il serait aussi bon, que Jimmy arrivé enfant ou ado dans un mouvement confessionnel différent du sien, se pose à l'âge adulte comment il se situe par rapport à la pratique de sa foi et l'existence d'une pratique religieuse différente dans le mouvement de scoutisme ou il est accueillis...car accueillir c'est bien, être accueillis exige aussi des devoirs pour obtenir des droits.

Si j'allais dans un mouvement différent de ma foi, je me poserai au minima des questions...suivant mon âge et ma progression perso dans ce mouvement.

Il existe aussi plusieurs assoces catholiques, ou la foi se pratique, s'exprime, se vit avec plus ou moins d'intensité...(agse, sgdf, sdd, riaumont, st eloi, don Bosco,st Benoit...) c'est là ou une personne indécise, peut (pardon pour l'expression inadéquate mais bien imagée) faire son supermarché.



[ Ce message a été édité par epervier loiret le 05-10-2010 à 16:23 ]
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Le scoutisme a été inventé par un anglais... c'est donc pragmatique...

Jimmy ne croit pas en Dieu mais a toutes les autres capacités pour être CP... ou CT... alors on lui confie la mission adapté de CP ou CT sans responsabilité "chrétienne"... mais avec cependant la responsabilité que cette dimension existe...
Quelqu'un d'autre prend cette responsabilité...

Sinon, concernant l'accueil d'enfants d'autres religions, on a l'exemple d'une création d'unité louveteaux/Jeannette dans ma ville : 80% de musulman.
Après les louveteaux, les jeunes intègrent une unité scoute puis pionniers qui ne présente pas cette caractéristique...

Pendant les temps "religieux catholique", les enfants participent à autres choses en parallèle.
Il y a 3 semaine a eu lieu le WE de groupe, les non catholiques ne sont pas allé à la messe, par contre les 20% de catholique sont allé à la messe...
Il y a eu 2 ans de réflexion avec les chefs pour arriver à cette conclusion des plus simples...

Ces unités accueillent 3 chefs musulmans qui sont (ou qui vont) se former en stage SGDF, donc avec une pratique religieuse catholique quotidienne... ca ne leur a posé aucun problème... (puisqu'ils continuent leur formation)...

Peut-être que quand ces chefs seront opérationnels à fond, pendant la messe, il pourrait y avoir quelque chose propre au musulman... pour l'instant on est pas compétent...

Je ne dis pas que c'est simple...
Quand un enfant musulman prend le rôle de témoin par exemple au scouts... ben il va falloir être imaginatif par rapport à la définition propre de ce rôle... (cf GPS chap IV)
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epervier loiret
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pour l'instant on est pas compétent...

contacte alors ceux qui peuvent l'être et qui le sont...les smf, crée avec l'aide non négligeable des sdf, ne te refuseraient pas cette discution là.
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Les BSA sont pluralistes mais tu les as mis à l'index il y a quelques temps car sous l'influence des Mormons et des moralistes, donc quasi confessionnels à te lire... Stricto sensu, l’UIGSE/AGSE avec les guildes confessionnelles pourrait, elle aussi, être qualifié de pluraliste. Le terme pluraliste cache… une grande diversité !

Scout St Benoit, Scouts St François, Scouts St Dominique, etc où est le problème qu’un choix explicite soit fait de s’appuyer sur une spiritualité plutôt que sur une autre pour faire grandir dans la foi des jeunes ? Tant que c’est un mouvement spirituel reconnu et pas une secte, cela ne me choque pas plus que cela.

L’émiettement des mouvements scouts français est en partie du à mon sens à une réaction aux tendances centralisatrices françaises. La tendance dans une association typique est de vouloir ne voir qu’un mode de fonctionnement – ou plus exactement de vouloir gommer ce qui est considéré comme des spécificités (ou des courants) qui ne sont pas cadrés depuis le plus haut.
On n’aime pas le groupe qui fait trop sa propre sauce dans son coin et encore moins si il a la mauvaise idée de se liguer avec quelques autres groupes. Les problème est que quand quelqu’un a une spécificité, il souhaite être reconnu… Ingérable, incontrôlable dira-t-on en réponse du « haut lieu ». Ajoutez à cela quelque cas d’ego un peu trop développés ou de conflits entre personnes et on voit le résultat en France.

Le modèle de fonctionnement des ENF est intéressant dans ce contexte. Il arrive à associer des groupes avec des identités assez fortes (qui sont respectées), marie le confessionnel et l’a-confessionnel (sans tomber dans le laïcard). Là encore, il serait intéressant de connaître les effectifs et taux de croissance tant des « affiliés » que des « purs malt » (j’ai bien compris qu’il n’y a pas de différence entre tous les membres des ENF – je fais référence ici aux membres des ENF qui ne sont pas membres via leur adhésion à autre association…) et parmi les « purs malt » entre les confessionnels et les non confessionnels. Il y a peut être des choses à y apprendre…les bases d’une 3ème voie.

« Il ne s'agit pas d'empêcher les jeunes appartenant à une communauté spirituelle de vivre leur scoutisme en respectant leur spiritualité mais de ne pas faire de cette spiritualité un obstacle à la participation de jeunes extérieurs. » C’est un peu la quadrature du cercle. Il faut quand même pas se voiler la face : vivre du scoutisme en respectant une spiritualité impliquent un certain nombre de choix (et de renoncements) – et que ces choix peuvent être obstacle à la participation de « jeunes extérieurs ». On peut sans doute faire un bout de chemin ensemble, mais si le jeune ne fait pas après un temps les mêmes choix fondamentaux sur les aspects spi que le reste du groupe, cela ne va être possible de l’aider à grandir par le scoutisme dans ce groupe particulier. Pour te donner un autre exemple concret que celui que t’a donné l’Exeat ; parmi les moments « fondateurs » que j’ai pu vivre dans le scoutisme, il y a des temps de prière en patrouille, en troupe ou en clan – des temps de prière qui vont bien au-delà des textes préparés où les garçons par leurs intentions spontanées, par les mots utilisés, par le contenu même qui prend aux tripes rendent palpables la fraternité. C’est à la fois très inclusif pour ceux font partie du groupe mais tout aussi exclusif pour les autres, en particulier pour un jeune extérieur qui n’est pas en situation de recherche spirituelle ou qui a fait le choix de ne pas y participer.

Je rejoins epervier sur le fait que la pluralité des mouvements permet justement à chacun de trouver ce qui lui convient!

FSS


[ Ce message a été édité par Vieux Singe le 05-10-2010 à 19:42 ]
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hocco
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Citation:
Le 2010-10-05 14:35:00, l'Exeat a écrit :

[...] A votre avis, laquelle de ces trois options est la plus scoute ?
il n'y a pas de bonne réponse, tout dépend de l'importance qu'on accorde à Dieu dans son scoutisme

Très intéressant échange qui pose clairement et simplement les enjeux du scoutisme de demain (d'aujourd'hui ?) dans notre pays.

Vieux Singe évoquait la pesanteur de nos "schémas mentaux". ; nous devons travailler d'abord sur nous-même, c'est évident, et partager nos doutes et nos interrogations.

Une des réponses que nous pourrions apporter ENSEMBLE est que le jeune, QUELQUE SOIT SON MOUVEMENT, est un scout et un frère. Quand je participe à un camp à l'étranger, je suis accueilli comme scout avec mes singularités identitaires, nationale, culturelles et cultuelles.

Un jeune devrait être à l'aise dans n'importe quel mouvement de notre pays AVEC UN STATUT SCOUT reconnu (je ne sais pas si c'est bien clair...).

La dimension confessionnelle de l'association hôte ne devrait pas être une gêne. De plus, nous formons les citoyens de demain et la mixité sociale est un apprentissage majeur à faire dans de bonne conditions dès le plus jeune âge (ça, c'est un choix éducatif !).

Comment faire ? Il y a un premier choix quasi-idéologique à faire qui concerne les mouvements se réclamant d'une spiritualité : dans une société profondément sécularisée comme la France, sommes-nous prêts à relever le défi de faire vivre l'interreligieux ? Sommes-nous prêts à vivre et faire vivre le pluralisme qui est au coeur de la proposition scoute ?

J'ai en tête la délégation SGDF et EEIF qui est allé au Moot cet été au Kénya où il y a eu plus de découvertes et d'échanges entre français qu'avec les scouts d'autres pays... (cela augure bien du prochain jam).

J'ai en tête la belle histoire fraternelle de la Fédération française des éclaireuses (FFE) avec ses trois sections (neutre, unioniste et israélite).

J'ai en tête CAPPY où se formait ensemble les chefs EDF, EU et EI.

J'ai en tête l'époque où ma fille était responsable du groupe EI de Besançon et où un jeune membre de ma communauté était responsable du groupe EU.

La question n'est pas : dans un mouvement catholique de scoutisme, un CP non catholique peut-il diriger une patrouille de scouts ?

La question devrait être : [dans un mouvement catholique de scoutisme, pourquoi un CP non catholique ne pourrait-il pas diriger une patrouille de scouts ?

Il faudra bien un jour s'interroger "en scout" (= trouver des réponses innovantes) quand une forte minorité d'un groupe scout confessionnel n'appartient pas ou ne s'identifie pas à la religion de référence.

Entre mouvements confessionnels au service des jeunes et de leurs familles (j'insiste sur ce point), nous pourrions élaborer des propositions permettant de répondre avec tact et pédagogie aux légitimes interrogations des jeunes sur ce qui fonde leur avenir : leur identité.



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u'est-ce qui a changé Exeat en fait à part l'adaptation à un régime alimentaire spécifique pas grand chose, une modification de l'heure à laquelle les unités concernées allaient à la messe (avant la réunion du dimanche, au retour du weekend par exemple). La non obligation de participation aux offices et aux rites. Sans doute une certaine forme de relativisme (déjà en place ?) chez les maîtrises. Un éventail plus grand de textes de réflexion remplaçant peu à peu les partages d'évangile. Pour les jeunes d'âge pionniers l'échange avec d'autres formes de spiritualité.

La pluralité des groupes au sein d'une association qui a un effectif ou un taux d'implantation dix fois plus élevé que la plus importante des associations françaises de scoutisme ne permet elle pas à chacun de trouver ce qui lui convient ?

Pour les BSA la confiscation du pouvoir et l'orientation morale donnée à l'association par la concentration des postes de décision entre les mains de fondamentalistes chrétiens ou de mormons n'a pas entrainé de grande modifications au niveau du vécu spirituel des unités. Les statuts et l'organisation des BSA (qui sont en fait plus un prestataire de service qui soutient des unités sponsorisées par toute sorte de groupes de parents qu'une association centralisée) ne permettent pas cette hyper sécularisation vécue dans certaines associations en Europe occidentale.

La solution serait sans doute de laisser chaque groupe faire ses choix en matière d'ouverture ou de fermeture spirituelle, l'association étant par nature pluraliste ce qui n'est pas le cas des implantations locales répondant à des besoins précis.

Nous n'avons sans doute pas la même expérience du scoutisme Vieux Singe, j'ai pu scouter sur plusieurs continents dans des associations confessionnelles et des associations pluralistes, j'ai occupé des fonctions qui m'ont mis en rapport avec des formes diverses de scoutisme tant au point de vue pédagogique qu'au point de vue spirituel. J'ai pu constater que dans bien des cas la multiplication des associations sur des lignes confessionnelles ou culturelles n'était pas une force mais un affaiblissement du scoutisme au niveau national avec dispersion des ressources, un gâchis effroyable du matériel humain adulte, une faiblesse du scoutisme dans la société, le risque que des associations tombent entre les mains de groupes politiques (cas du Liban par exemple) ou religieux extrémistes, l'impossibilité d'obtenir des pouvoirs public la reconnaissance de la spécificité du scoutisme avec le vote d'une législation le protégeant, une fermeture de certaines associations qui se concentre sur certaines catégories socio-culturelles en en laissant d'autres en plan. J'ai peut être le tort de voir trop le scoutisme selon une vision globale et pas assez locale, je laisse cela à ceux qui agissent sur le terrain.
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n "jeune devrait être à l'aise dans n'importe quel mouvement de notre pays AVEC UN STATUT SCOUT reconnu (je ne sais pas si c'est bien clair...)." Hocco
Très clair, et même évident !
Sauf qu'aujourd'hui, les scouts ont peur, et même peur des autres scouts !


"La question devrait être : [dans un mouvement catholique de scoutisme, pourquoi un CP non catholique ne pourrait-il pas diriger une patrouille de scouts ? "

Il le peut, mais ça peut être difficile pour lui !

Le C P n'est pas forcément le plus "catho" loin de là, mais dans une patrouille , il n'y a pas qu'un C P, qui est compétent sur le plan technique, après il y a discussion !

idem pour les compétence artistique, chants etc...
Le C P doit être surtout compétent pour les techniques scoutes .
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Citation:
Le 2010-10-05 18:48:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] La pluralité des groupes au sein d'une association qui a un effectif ou un taux d'implantation dix fois plus élevé que la plus importante des associations françaises de scoutisme ne permet elle pas à chacun de trouver ce qui lui convient ?[…]

Mais qu’est ce qui empêche une telle association de se créer en France et de prospérer ? Pourquoi le SF n’a-t-il pu ou su se muer en une telle association au fil des ans ?
Citation:
Le 2010-10-05 18:48:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] Pour les BSA la confiscation du pouvoir et l'orientation morale donnée à l'association par la concentration des postes de décision entre les mains de fondamentalistes chrétiens ou de mormons n'a pas entrainé de grande modifications au niveau du vécu spirituel des unités. Les statuts et l'organisation des BSA (qui sont en fait plus un prestataire de service qui soutient des unités sponsorisées par toute sorte de groupes de parents qu'une association centralisée) ne permettent pas cette hyper sécularisation vécue dans certaines associations en Europe occidentale. […]

Donc en gros tu nous expliques, que les cotisations à l’OMMS servent à financer les pugilats d’idéologues déconnectés de la réalité ???
Citation:
Le 2010-10-05 18:48:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] La solution serait sans doute de laisser chaque groupe faire ses choix en matière d'ouverture ou de fermeture spirituelle, l'association étant par nature pluraliste ce qui n'est pas le cas des implantations locales répondant à des besoins précis. […]

La solution que tu décris semble être en fait assez proche de ce que les BSAs font… ou bien encore une version pluraliste des SUF ?
Dans la mesure où on laisse en plus aux implantations locales la liberté de se regrouper par affinité, c’est à creuser.
Citation:
Le 2010-10-05 18:48:00, Old GIlwellian a écrit :

[…]Nous n'avons sans doute pas la même expérience du scoutisme Vieux Singe, j'ai pu scouter sur plusieurs continents dans des associations confessionnelles et des associations pluralistes, j'ai occupé des fonctions qui m'ont mis en rapport avec des formes diverses de scoutisme tant au point de vue pédagogique qu'au point de vue spirituel. […]

Je n’aurais pas l’outrecuidance de prétendre rivaliser avec ton passé scout. Je n’ai jamais porté que la chemise d’un mouvement français – en plus non OMMS. Mon expérience encore plus limitée à l’étranger n’a été que celle d’un observateur, là il y avait quand même des OMMS… Si je suis « tombé » dedans étant pre-ado, j’ai eu de longues périodes de sevrage et d’abstinence qui m’amène à porter un regard détaché, neuf ou naïf sur le scoutisme. Je joue dans la catégorie des amateurs éclairés et non des pros : je le reconnais bien volontiers.
Citation:
Le 2010-10-05 18:48:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] J'ai pu constater que dans bien des cas la multiplication des associations sur des lignes confessionnelles ou culturelles n'était pas une force mais un affaiblissement du scoutisme au niveau national avec dispersion des ressources, un gâchis effroyable du matériel humain adulte, une faiblesse du scoutisme dans la société, le risque que des associations tombent entre les mains de groupes politiques (cas du Liban par exemple) ou religieux extrémistes, l'impossibilité d'obtenir des pouvoirs public la reconnaissance de la spécificité du scoutisme avec le vote d'une législation le protégeant, une fermeture de certaines associations qui se concentre sur certaines catégories socio-culturelles en en laissant d'autres en plan. J'ai peut être le tort de voir trop le scoutisme selon une vision globale et pas assez locale, je laisse cela à ceux qui agissent sur le terrain.

J’ai la chance de vivre le multi culturel au quotidien – une grande leçon pour moi de cette expérience est que la solution qui fonctionne partout est de prendre le temps d’écouter pour faire ensuite du cas par cas pour ne pas se planter (et il y a toujours une solution). Ne surtout pas se précipiter à transposer une solution d’un pays à l’autre ou d’une décennie à une autre. Tant pis pour la mondialisation. Cela ne vient pas du scoutisme mais cela y est transposable.
J’ai aussi droit assez régulièrement à la comparaison des mérites respectifs entre les organisations « top-down » vs « bottom-up ». Cela en devient aussi un poncif chacun sortant à son tour ses exemples de « success story » en fonction de la thèse qu’il défend. Il n’y a quelques mots à changer pour que cela ne ressemble à nos échanges comparant association unique de scoutisme avec autonomie des groupes contre multitude d’associations fédérées. Et là encore, tant qu’on en reste à la discussion générale à la machine à café, cela peut durer des heures ou des jours sans résultats tangibles. Pour le scoutisme, les forum remplace la machine à café… Heureusement, là, il nous reste la possibilité de se mettre sac au dos pour qu’immédiatement la théorie s’efface la réalité et le concret nous rattrapent...

FSS


[ Ce message a été édité par Vieux Singe le 05-10-2010 à 23:42 ]
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Citation:
Le 2010-10-05 18:41:00, hocco a écrit :

[...]La question devrait être : [dans un mouvement catholique de scoutisme, pourquoi un CP non catholique ne pourrait-il pas diriger une patrouille de scouts ?[...]

A l’AGSE, le choix a été fait que le chef – à quelque niveau que cela soit – à « charge d’âme », c'est-à-dire qu’il a accepté la responsabilité d’aider ses garçons à grandir vers les 5 buts du scoutisme – donc spiritualité / sens de Dieu inclus. De manière caricaturale, on lui confie la totalité du garçon, on ne coupe pas la progression des garçons ; 4 buts gérés par le chef et le 5ème géré par l’aumônier. Au passage, c’est l’une des raisons entre autres du terme « Conseiller Religieux » plutôt que du terme d’Aumonier. Le CR aide le chef à faire grandir le sens de Dieu de ses garçons ; il l’aide, l’assiste, le conseille, mais ne se substitue à lui ou n’en assume pas la responsabilité à sa place.

A partir de cela, pour qu’un CP accepte la responsabilité de faire grandir les garçons qui lui sont confiés dans leur foi… catholique – il est nécessaire qu’il sache un minimum de quoi il s’agit et de préférence qu’il ait une expérience personnelle concrète et pratique de la chose ! Accepter cette responsabilité amène justement le jeune chef à approfondir sa foi pour être en mesure d’assumer la responsabilité.

Dans le domaine spirituel, transmettre quelque chose auquel on ne croit pas ou qu’on ne vit pas est un peu une gageure…

Personnellement, je ne me serais pas vu accepter d’aider à grandir dans la foi des jeunes d’une confession que je ne connaissais pas… déjà que dans la foi catholique que je connaissais (un peu), il y avait un défi ! Il faut parfois avoir l’humilité de reconnaitre ses limites.

FSS
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Ton avant dernier point est intéressant car il ne concerne pas que les CP mais bien des jeunes chefs dans des associations qui se disent confessionnelle. Pendant des années les SdF ont accueilli comme chefs des jeunes "en recherche" pas toujours très à l'aise avec les dogmes du catholicisme, au point parfois de se prétendre non croyants. Ils acceptaient bien d'accompagner les gamins à la messe, de chanter avec eux des bénédicités et de faire des partages d'Evangile mais cela n'allait guère au delà, les jeunes qui leur étaient confiés voyaient bien que pour leurs chefs la religion était un truc barbant machinal comme de se brosser les dents le matin ou de se peigner. Et en plus l'aumônier quand il y en avait un ne pouvait passer que quelques heures par an avec les scouts tout au plus une journée en camp. Et il faut dire que cette situation était loin d'être exceptionnelle on s'en rendait compte au moment des réunions de maîtrise de groupe, des stages de formation et des réunions de chefs au niveau du département. L'éducation de la foi c'était vraiment le point faible, seules des cérémonies très bien organisées arrivaient à capter l'attention des chefs et gamins, mais cela aurait été pareil avec un concert de rock. Conséquence sans doute d'un processus de sécularisation en marche depuis des décennies. Il suffit de jeter un coup d'œil au Livre de la Trivalle et aux interventions des jeunes chefs dans ProGetS pour s'en rendre compte.

C'est vrai que les parents qui cherchaient avant tout une éducation religieuse préféraient souvent inscrire les enfants aux MEJ ou aux Focolari ou encore dans les années 70 aux Jeunes Témoins du Christ.

Cela peut sans doute expliquer le développement de l'AGSE dans des régions où ce phénomène était plus sensible. On peut prendre le cas des Yvelines que je connais un peu.

Je plussoie le post de Hocco. En effet comment faire vivre la dimension religieuse, ou même simplement spirituelle dans le scoutisme dans un pays de plus en plus sécularisé où la pratique religieuse est en passe de devenir une exception en particulier chez les Français "de souche" ou "intégrés" ? Quant à la culture religieuse du jeune français il y a de quoi être atterré ! Le scoutisme est bien obligé de prendre en compte cela, doit il réagir en tentant de remonter le courant ou bien doit il le suivre ? Quelle est la position des familles ? Peut-on généraliser ou bien faut-il traiter cas par cas ? N'oublions pas non plus que le renforcement des pratiques intégristes dans pas mal de religions peut faire peur, certains sondages montrent bien qu'une part importante de la population dans les pays développés ne fait plus entièrement confiance à l'Eglise Catholique, même si beaucoup de membres de cette population ont été baptisé dans cette confession.

Rassure-toi Vieux Singe l'inter culturel quotidien je connais aussi. Trois langues au moins sont couramment parlées dans notre foyer, je bosse avec des musulmans, des protestants, des israélites, des catholiques et des athées comme collègues et comme usagers des gens de toute croyance et de toute origine. Même si cela n'est pas représentatif de l'ensemble de la population de la France c'est un panel assez élargi. La réflexion "j'aurais bien mi mon fils aux scouts mais c'est un truc de curés" je ne sais pas combien de fois je l'ai entendue, cela donne quand même à réfléchir...
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Le 2010-10-06 06:40:00, Old GIlwellian a écrit :

Ton avant dernier point est intéressant car il ne concerne pas que les CP mais bien des jeunes chefs dans des associations qui se disent confessionnelle. Pendant des années les SdF ont accueilli comme chefs des jeunes "en recherche" pas toujours très à l'aise avec les dogmes du catholicisme, au point parfois de se prétendre non croyants. […]
Tant qu’il sont en recherche, il y a de l’espoir, et c’est justement là qu’il faut les aider : il est aussi de la responsabilité de l’association de faire grandir ces jeunes chefs – et pas simplement de les « utiliser ». Et toutes proportions gardées, je suis aussi à l’aise avec un chef qui est en recherche, le reconnaît humblement et essaie de se donner les moyens de progresser qu’avec un autre qui pour qui cela semble plus naturel. Le premier de par son témoignage et sa démarche peut tout à fait aussi être capable de faire grandir des jeunes dans la foi. Reconnaître faire souvent l’expérience que la prière est aride ou que les temps d’adoration ne sont pas des temps d’extase, et pourtant persévérer et garder confiance, cela peut aussi aider les plus jeunes… Mais c’est sûr que cela nécessite une communauté d’aînés, de maîtrise, etc pour ne pas simplement lâcher seul le chef avec tous ses doutes auprès des jeunes.

Citation:
Le 2010-10-06 06:40:00, Old GIlwellian a écrit :

[…]Et en plus l'aumônier quand il y en avait un ne pouvait passer que quelques heures par an avec les scouts tout au plus une journée en camp. […]
Oui, avoir le courage d’aller voir le curé, le doyen, le vicaire épiscopal ou l’évèque pour lui dire que le 3ème vicaire de la paroisse qui a été désigné pour boucher le trou sur la ligne scoutisme dans l’ordo ne fait pas l’affaire car il n’a pas le temps, le charisme, etc… Des prêtres pour accompagner des jeunes en se bougeant, on finit par en trouver. Par contre, c’est clair que si le chef d’unité ne sait pas trop où il en est sur les aspects spi, le chef de groupe et au dessus détournent un regard pudique sur le suivi spi de leurs chefs et de leurs unités, le résultat ne va pas être brillant.

Etonnant quand même qu’à des époques similaires, un mouvement non reconnu par les évèques comme l’AGSE ait trouvé des prêtres pour servir comme conseiller religieux et être présent auprès des unités.

Citation:
Le 2010-10-06 06:40:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] En effet comment faire vivre la dimension religieuse, ou même simplement spirituelle dans le scoutisme dans un pays de plus en plus sécularisé où la pratique religieuse est en passe de devenir une exception en particulier chez les Français "de souche" ou "intégrés" ? Quant à la culture religieuse du jeune français il y a de quoi être atterré ! Le scoutisme est bien obligé de prendre en compte cela, doit il réagir en tentant de remonter le courant ou bien doit il le suivre ? Quelle est la position des familles ? Peut-on généraliser ou bien faut-il traiter cas par cas ? N'oublions pas non plus que le renforcement des pratiques intégristes dans pas mal de religions peut faire peur, certains sondages montrent bien qu'une part importante de la population dans les pays développés ne fait plus entièrement confiance à l'Eglise Catholique, même si beaucoup de membres de cette population ont été baptisé dans cette confession. […]

Il faut bien sûr tenir compte du contexte actuel, mais suivre le courant, prendre la plus grande pente et infléchir ce que sont nos valeurs fondatrices : sans ambiguïté sûrement pas. Cela n’est pas valable seulement pour les aspects religieux : la société actuelle pousse vers plus en plus d’individualisme – si on l’accepte aussi comme une fatalité, le scoutisme est alors une vaine utopie.
Accepter d’être un nombre réduit, de ne pas faire du chiffre, de ne pas être mode ou tendance… Faire déjà ce qu’on peut à son niveau pour aider les jeunes que nous croisons, c’est déjà un bon début – pas la peine de vouloir essayer de sauver seul l’humanité toute entière.

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Des prêtres qui ont du temps pour accompagner des jeunes et surtout l'âge et la santé ce n'est pas si évident que cela. les troisième vicaire on n'en trouve plus que dans les paroisses des grandes villes et parfois ce sont des prêtres d'origine étrangère ou fort âgés.

Dans les années 70 le scoutisme en outre c'était une chose que nombre de prêtres ne considéraient plus comme une priorité, dixit mon ancien aumônier que j'avais recontacté : "le scoutisme c'est dépassé, il faut aller vers les plus pauvres". Dans la bouche d'un ancien CT, breveté de Chamarande de surcroît, cela avait un son bizarre.

Accepter de perdre des effectifs pour des associations nationales c'est un déchirement, c'est voir disparaître des membres du Centre National, ne plus pouvoir payer les secrétaires, devoir vendre des propriétés, voir réduire ses subventions, parfois aussi perdre la face devant la concurrence. N'oublions pas que pour certains mouvements on gère l'association comme une entreprise, on fait du management (accessoirement seulement de l'éducation), accepter de perdre des parts de marché, c'est risquer l'OPA avec les charrettes de cadres à la clé. Je ne plaisante ici qu'un peu, c'est souvent assez vrai ! Si la ligne de produits ne plaît plus assez on tente d'en lancer de nouveaux, de changer la composition des produits qui ne se vendent plus assez. Les valeurs fondatrices de l'entreprise pour les cadres qui ne sont pas "de la maison" cela ne signifie pas grand chose dans bien des cas. C'est valable dans le monde de l'entreprise mais aussi dans les associations scoutes dont les dirigeants ne sont pas "tombés dans la marmite" en étant petits. Constat pas très réjouissant il est vrai, mais il faut voir les choses en face. Le scoutisme confessionnel à la française face à la mondialisation du scoutisme c'est un peu le village d'Astérix, il y a bien la potion magique, mais seul le druide en connaît la composition exacte !
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Le 2010-10-07 18:44:00, Old GIlwellian a écrit :

Des prêtres qui ont du temps pour accompagner des jeunes et surtout l'âge et la santé ce n'est pas si évident que cela. les troisième vicaire on n'en trouve plus que dans les paroisses des grandes villes et parfois ce sont des prêtres d'origine étrangère ou fort âgés. […]

Je t'assure qu'on en trouve encore même maintenant. J'habite dans un désert ecclésial, la fonction de vicaire a disparu depuis des décennies faute de prêtres…Il reste juste les plaques en faïence avec leur noms sur les portes de presbytères quand elles n'ont pas été vendu dans des brocantes. Certes, il faut chercher, insister … ce n'est parfois pas simple. Du vécu: prendre un jeune prêtre sans bagage scout, sans charisme particulier pour les jeunes et étranger de surcroit "désigné volontaire" pour s'occuper des mouvements scouts dans son coin (en gros, la corvée qu'on refile au bizuth). Un groupe lui envoie le programme des activités par mail en même temps qu'aux parents, quand il se pointe la première fois, il a très franchement l'impression de gêner avec des chefs qui ne savent pas trop quoi faire de lui. Un autre groupe prend le temps de venir discuter avec lui pour expliquer leur attentes. Il est considéré comme membre à part entière de la maitrise. Le point est fait pour chaque activité sur sa disponibilité et son implication éventuelle. Sans la moindre surprise, ce prêtre a l'impression d'être complètement inutile et une gène avec le premier groupe alors qu'avec le second, il fait ce qu'il peut pour leur consacrer du temps en dépit de ses nombreux autres ministères.
Tout cela pour dire qu'il faut aussi faire avec les prêtres tels qu'ils sont, savoir les "apprivoiser" et qu'au milieu de tous les ministères qui leur sont confiés les convaincre que l'accompagnement des jeunes dans le scoutisme vaut la peine.
C'est un peu un cercle vicieux: sauf à avoir un prêtre qui a le scoutisme ou l'accompagnement de jeunes dans les gènes, une maitrise de jeunes chefs qui n'a jamais eu l'habitude de "fonctionner" avec un prêtre va avoir du mal, va coincer, etc… et le prêtre va avoir l'impression que sa présence n'est ni utile, ni souhaitée... sachant qu'il a en même temps bien d'autres choses. L'accompagnement spi des jeunes va être minimaliste et la situation sera encore pire pour la génération suivante. A contrario, si il est pleinement intégré et que cela se passe bien, le fonctionnement en maitrise avec un prêtre sera en général encore une évidence pour la génération suivante.

Regarde donc combien de prêtres viennent à Vézelay avec la Toussaint avec l'AGSE? Ou au RNR SUF à la même période? Il y en a qui font des centaines kilomètres pour venir confesser durant la veillée d'adoration à Vézelay et être de retour en paroisse le lendemain matin. J'ai vu des prêtres parcourir des distances pas possibles pour venir sur des camps ou des routes entre leurs autres ministères… et parfois sans préavis pour "dépanner"…

Les prêtres sont de moins en moins nombreux, leur temps est d'autant plus précieux; à nous de faire que leur temps passé auprès des scouts en vaille la peine et de les en convaincre.

Citation:
Le 2010-10-07 18:44:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] Dans les années 70 le scoutisme en outre c'était une chose que nombre de prêtres ne considéraient plus comme une priorité, dixit mon ancien aumônier que j'avais recontacté : "le scoutisme c'est dépassé, il faut aller vers les plus pauvres". Dans la bouche d'un ancien CT, breveté de Chamarande de surcroît, cela avait un son bizarre. […]


Les historiens semblent s'accorder sur le fait que c'était la position officielle des Evêques de France… Ceux qui ont persévéré en dépit de cela n'ont que plus de mérite!

Pour prolonger ce que j'écrivais plus haut, je pense que les "torts" sont partagés: une partie du clergé n'a peut être pas été coopératif, mais il y a aussi des cadres qui ont aussi amplifié le mouvement. Sans faire une fixation sur lui, je doute que la motion de Rigal à Lisbonne ait été une idée de la CEF.

Citation:
Le 2010-10-07 18:44:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] Accepter de perdre des effectifs pour des associations nationales c'est un déchirement, c'est voir disparaître des membres du Centre National, ne plus pouvoir payer les secrétaires, devoir vendre des propriétés, voir réduire ses subventions, parfois aussi perdre la face devant la concurrence. […]

Au niveau local, c'est au moins aussi douloureux… C'est bien la raison pour laquelle il est fort difficile parfois de convaincre un chef de groupe que c'est une erreur d'envoyer ses CP sortants directement en maitrise sans passer par la Route ou d'aller piquer les guides qui sortent de la compagnie pour en faire des cheftaines de louveteaux. Quand tu as déjà des gamins en liste d'attente, que tu croises des parents sur le parvis de l'église, leur expliquer que tu fermes une unité pendant une année parce qu'il faut que les futurs chefs prennent du temps pour se former est un peu compliqué…

Citation:
Le 2010-10-07 18:44:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] N'oublions pas que pour certains mouvements on gère l'association comme une entreprise, on fait du management (accessoirement seulement de l'éducation), accepter de perdre des parts de marché, c'est risquer l'OPA avec les charrettes de cadres à la clé. Je ne plaisante ici qu'un peu, c'est souvent assez vrai ! Si la ligne de produits ne plaît plus assez on tente d'en lancer de nouveaux, de changer la composition des produits qui ne se vendent plus assez. Les valeurs fondatrices de l'entreprise pour les cadres qui ne sont pas "de la maison" cela ne signifie pas grand chose dans bien des cas. […]

C'est tout le risque à essayer de coller au plus près aux attentes du marché… au lieu de viser l'intemporel indémodable…

Sur de ce sujet, il y a le classique de Charles Handy, "The empty raincoat" à lire absolument!

Citation:
Le 2010-10-07 18:44:00, Old GIlwellian a écrit :

[…] Constat pas très réjouissant il est vrai, mais il faut voir les choses en face. Le scoutisme confessionnel à la française face à la mondialisation du scoutisme c'est un peu le village d'Astérix, il y a bien la potion magique, mais seul le druide en connaît la composition exacte !

L'empire romain a bien finit par s'effondrer, il y a donc encore de l'espoir… il suffit de savoir attendre.

Combien de siècles de monachisme? et il y a encore de nouvelles fondations...

Sérieusement, je suis très franchement soufflé et émerveillé par les jeunes chefs que je rencontre: parfois des parcours de vie et de foi, pas simples, tortueux, compliqués et pourtant le plus souvent que d'enthousiasme, de générosité mais aussi de profondeur de leur part. La potion magique à la quelle tu fais référence, c'est justement une vie spirituelle riche et rayonante!

… pour que ta foi joyeuse illumine tous ceux qui t'entoure… pour que l'espérance t'entraine toujours plus loin…

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Je suis certain que les SUF et les GSE ont pour diverses raisons plus de facilité à trouver des conseillers religieux que d'autres associations à trouver des aumôniers. Ces deux associations disposent quand même d'un vivier potentiel non négligeable si on tient compte des chiffres d'anciens de ces mouvements dans les séminaires depuis quelques décennies. C'est un élément à prendre en compte. En outre c'est aussi un problème de culture, les familles lisant Famille Chrétienne (pour reprendre la distinction de notre ami Alouette) ont plus de facilités semble t-il et d'atomes crochus avec une partie de l'Eglise actuelle a priori favorable au scoutisme classique que les familles lisant La Vie avec leurs homologues favorable au scoutisme réformé. Là aussi il serait intéressant que des étudiants fassent des recherches sur la composition socioculturelle et les formes de pratique religieuse des diverses associations confessionnelles de scoutisme. Cela tant au niveau local (cela avait été fait pour les SdF et les GdF à certaines époques) qu'au niveau national. Ce qui donnerait des pistes de compréhension pour comprendre certaines pratiques et certains choix. Un post d'un responsable pionnier SdF puis SGdF avec vingt années de pratique de cette branche sur un autre forum m'a semblé fort intéressant, la chute des taux de jeunes pratiquants et de celui des ados ayant été confirmés dénotant une forte sécularisation de ces unités, il conviendrait de savoir si cette tendance est locale ou générale. Les demandes et les réponses des adultes de ces groupes son sans doute assez différentes de celles des adultes s'occupant d'un groupe SUF ou GSE dont le profil socioculturel (et cultuel) des parents et des jeunes est sensiblement différent. Le profil type des chefs d'unités n'est sans doute pas le même chez les SUF-GSE et chez les SGdF en France, ce qui n'ôte rien aux mérites respectifs de ces chefs, mais peut-on demander aux uns ce qu'y est plus facile aux autres ? Je me pose la question.
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