Bessou
Membre confirmé
Église : Acolyte Nous a rejoints le : 27 Oct 2002 Messages : 996 Réside à : Grand Ouest
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Patientez... |
Citation: Bessou en fait je viens de comprendre quelque chose
nous parlons de deux choses
moi je parle: de spontanéité,
toi tu parles: de cheminement, d'approfondissement, d'enseignement, de réflexion, d'analyse, de maturation, pour améliorer ou accéder.
deux cheminements non pas opposés, non pas divergents, tout simplement autres.
Je dirais même plus ils convergent.
Mais voici une prière de saint Francois de Sales qui peut permettre de dépasser l'apparente impasse dans laquelle nous avons aboutis:
Texte: Par la main
Faites comme les petits enfants
qui de l'une des mains se tiennent à leur père,
et de l'autre cueillent des fraises
ou des mûres le long des haies ;
car, de même,
amassant et maniant les biens de ce monde de l'une de vos mains,
tenez toujours de l'autre la main du Père céleste,
vous tournant de temps en temps vers lui,
pour voir s'il a agréable vos activités ou vos occupations.
Gardez-vous bien surtout de quitter sa main et sa protection,
car s'il vous abandonne,
vous ne ferez point de pas sans donner du nez en terre.
Je veux dire que quand vous serez parmi les affaires et occupations communes,
qui ne requièrent pas une attention si forte et si pressante,
vous regardiez plus Dieu que les affaires;
et quand les affaires sont de si grande importance
qu'elles requièrent toute votre attention pour être bien faites,
de temps en temps vous regarderez à Dieu,
comme font ceux qui naviguent en mer,
lesquels, pour aller à la terre qu'ils désirent,
regardent plus en haut au ciel que non pas en bas où ils voguent.
Saint François de Sales montre ici que sans rompre la relation à Dieu (qui est la racine et la fin de tous nos actes des plus simples aux plus grands), il nous faut porter une certaine attention aux biens de ce monde, attention qui sera convenablement proportionnée.
Mais qu'est-ce que tenir par la main le Bon Dieu au milieu de nos activités? C'est penser à lui, pratiquer des oraisons jaculatoires, etc. C'est donc faire preuve d'une certaine spontanéïté.
Pélerins sur cette terre, nous ne pouvons pas (en règle générale) nous abstraire complètement des occupations de ce monde tout en commençant déjà à vivre comme au Ciel.
Mais Dieu, dans son plan d'amour, favorise certaines âmes de grâces très particulières qui les font vivres plus complètement tourné vers le Ciel que le commun des mortels. Tous, nous avons à progresser dans la vie spirituelle, à nous unir toujours plus à Dieu, mais nous ne sommes pas tous appelés à bénéficier de grâces mystiques telles que celles de Marthe Robin.
Ces grâces "changent un peu la donne"; elle font vivre sur terre autrement que le commun des mortels.
Plus généralement, si nous pouvons et devons être édifier par les saints, nous ne sommes pas tenus de les imiter en tout (je pense à saint Thomas mettant la tête dans le tabernacle, à saint Padre Pio je crois qui pendant un quart d'heure après la communion tenait un cierge allumé dans ses mains, etc...)
Reste que les mystiques ont beaucoup à nous apprendre: par exemple, l'influence de Sainte Catherine de Sienne fut considérable. Ils ont une connaissance de Dieu plus infuse, plus intuitive que celle que nous pouvons avoir par notre raisonnement. Leur connaissance est plus proche de celle que nous auront au ciel où nous contemplerons Dieu face à face.
Tu as donc bien de la chance, Dingo, d'avoir pu rencontrer Marthe Robin.
Pour nous, elle peut déjà être un motif d'émerveillement et de louange, car sa vie montre de manière concrête le Seigneur à l'oeuvre au milieu de nous.
Enfin, pour revenir sur l'idée des deux chemins, non seulement ils convergent, mais je ne suis pas sûr qu'ils soient si différents. Ne serait-ce pas le même chemin, mais dans un cas le regard est fixé sur l'essentiel, le but à atteindre, l'horizon et la ligne blanche centrale qui donne le bon rail. Dans l'autre cas, le regard se tourne vers les bas côtés pour savoir où ne pas aller, il se penche sur la chaussée afin d'examiner sa qualité et éventuellement d'éviter les obstacles ou les embûches que les fourbes démons ne cessent de mettre sur la route pour nous détourner de Dieu.
Dans le premier cas il y a le danger de ne poursuivre qu'une illusion, dans le second il y a le danger de trébucher sur son orgueil ou de ne plus être capable d'avancer parce que, justement, on s'est coupé de l'essentiel.
La métaphore vaut ce qu'elle vaut, j'espère que je me fais bien comprendre...
Citation: est-ce que la réalité de la vie, ses difficultés, les oppositions vécues à notre foi, l'incroyable décalage (de plus en plus profond) entre les moeurs et les valeurs de nos contemporains et ceux que ma foi me dictent (au sens du devoir amoureux dont on parle ailleurs),
est-ce que tout cela en me faisant perdre ma "candeur" me permet réellement d'approfondir ma Foi, (comme le prétendent tous ceux qui nous expliquent qu'on ne murit que dans l'adversité), ou est-ce que ce n'est pas au contraire un gâchis qui me fait perdre cette candeur, indispensable à une foi éveillée, émerveillée, et confiante ?
Cette perte de candeur dont tu parles là n'est-elle pas tout simplement la conséquence de la chute:
Citation: Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre.
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1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme: "Alors, Dieu a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?" 2 La femme répondit au serpent: "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3 Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort." 4 Le serpent répliqua à la femme: "Pas du tout! Vous ne mourrez pas! 5 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal."
6 La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. 7 Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.
8 Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin. 9 Yahvé Dieu appela l'homme: "Où es-tu?" Dit-il. 10 "J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché."
La candeur de l'enfant nous l'avons perdu avec la chute. Nous la retrouvons bien sûr avec le baptême, mais ce n'est pas encore complètement...
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