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Édito
Deux événements
vont être célébrés dans la semaine à
venir. Au sujet du deuxième, que vous devinerez sans peine dans
les lignes qui suivent, nous aimerions vous faire partager l'angoisse
de ces moments que d'autres ont livrés à notre place pour
que nous n'ayons plus à les vivre:
« Notre
aumônier, padre Sabourin, rassemble tous ceux qui veulent recevoir
l’absolution générale, ainsi que la Sainte Communion.
Presque tous répondent à l’appel. Je veux être
en paix avec Dieu, au cas où quelque chose m’arrive. […]
L’aurore pointe déjà à l’horizon. Mais
durant la nuit j’ai récité toutes les prières
que vous m’avez enseignées et avec plus de ferveur que
d’habitude. Il y a quelques minutes j’ai cru que nous étions
déjà entré en action avec les Allemands. […]
Nous entendons la canonnade ainsi que le bruit des explosions, même
le sifflement des obus passant au-dessus de nos têtes. Je réalise
enfin que nous ne sommes plus à l’exercice. Une péniche
d’assaut directement à coté de la nôtre vient
d’être atteinte et elle s’est désintégrée
avec tous ceux qui étaient à son bord. Oh ! mon Dieu,
protégez-nous d’un pareil sort. Tant de camarades et amis
qui étaient là voilà deux minutes ont disparus
pour toujours. C’est horrible. D’autres embarcations de
notre groupe ainsi que d’autres groupes ont été
touchés et ont subi le même sort. […]
Je vous aime bien, et dites à mes frères et sœurs
que je les aime bien aussi du cœur. »
Robert Boulanger (canadien)
Mort au débarquement 2 heures après avoir écris
cette lettre retrouvée sur son corps.
« Un certain nombre d’embarcation
sont coulées sur place. C’est un spectacle de cauchemar.
Et puis l’ordre vint : « Allez-y ! » Et nous nous
jetons dans le combat […] Nous n’avons aucune possibilité
de repli car nous débarquons dans une eau où nous n’avons
pas pied. Nous n’avons pas d’alternative : la plage est
truffée de mines… Le courant qui nous rejette vers le
large nous met à la merci des allemands et nous devons déployer
des efforts surhumains pour regagner la plage et pour récupérer…
je patauge dans l’eau pendant près d’une heure
et je suis plus mort que vif. J’essaye de sortir de l’eau
à de multiples reprises mais j’échoue à
chaque fois. Il est quasiment impossible de prendre pied sur le rivage.
Je perds tout espoir et je formule mes dernières prières.
Je prie pour en réchapper mais je file un mauvais coton…
J’arrive enfin à aborder la plage à moitié
gelé, quasiment incapable de bouger et je perds conscience.
Quand je reviens à moi, le combat bat son plein. Je me secoue,
cherche un fusil et m’efforce de rassembler mon équipement…
j’arrive à tout récupérer et j’en
suis tout heureux. Mais mon Dieu, que reste-t-il de notre unité
? Une poignée d’hommes ; 25 sur 160… le bataillon
est quasiment anéanti : sur 1000 hommes 800 ont été
tués ou blessés… »
Dom Bart (Etats-Unis)
Ecrivant à sa jeune épouse à New York quelques
heures après avoir débarqué à Omaha
Courrier tiré de « Paroles du Jour J
», Édition Les Arènes
Comment nous, scouts, ne pourrions-nous pas
être touché par l'abnégation de ces jeunes gens qui nous
ont précédés et qui ont porté l'espoir de millions d'hommes ?! Nous
sommes scouts d'un pays qui a livré bataille pour préserver
notre liberté, qui a versé son sang pour que nous puissions
vivre le scoutisme et nos vies selon les valeurs et la foi qui nous
animent, et pour qui d'autres hommes même sont venus se sacrifier
! Nous ne pouvons
oublier un tel héritage !
Le père Sevin, fondateur du Scoutisme en France,
invitait les scouts après la première guerre mondiale
à
y "méditer
la leçon de la mort et du sacrifice. [...] La gloire du soldat,
ce n'est pas de tuer, c'est de savoir se faire tuer, et c'est pour cela
que la Relève Scoute honore les morts d'hier ".
éditorial "De
Royaumont à Douaumont"
Et le 6 Juin, nous allons rendre hommage
à ces hommes, ces étrangers, venus sauver la France,
non pas au nom de la France, mais au nom de la Liberté !
Mais la vraie liberté,
souvenons-nous que c'est l'Esprit Saint qui la donne :
"C'est quand on
se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur,
c'est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est
la liberté. "(2
Co 3,16). C'est cet Esprit de Liberté, que le Seigneur
a promis à ses disciples (Jn 14,16), que nous célébrons
Lui aussi lors de la Pentecôte. C'est là une grande fête,
qui nous rappelle qui nous avons comme défenseur, contre d'autres
tentatives d'oppression.
Célébrer l'Esprit Saint,
c'est célébrer la Gloire de Dieu, sa sollicitude pour
nous, et la confiance en Sa victoire sur toute autre espèce
d'adversité.
Que la prière de ces hommes
partis sans revenir guide la nôtre, et accompagne celle des
chrétiens qui glorifieront Dieu en marchant et en chantant
sur les libres routes de France !
Xavier de Brabois, RS
Philippe Rodier, RS
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