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AUMÔNERIE
Commentaire des lectures
liturgiques
Juin
Mardi 15 juin 2004
1 R 21, 17-29 - Ps 51, 3-6a, 11, 16 - Mt 5, 43-48
« Quelle grande patience que celle
de Dieu !… Il fait naître le jour et se lever la lumière
du soleil à la fois sur les bons et sur les méchants ;
il arrose la terre de ses pluies, et personne n'est exclu de ses bienfaits,
si bien que l'eau est accordée indistinctement aux justes et
aux injustes. Nous le voyons agir avec une égale patience envers
les coupables et les innocents, les fidèles et les impies, ceux
qui rendent grâce et les ingrats. Pour eux tous, les temps obéissent
aux ordres de Dieu, les éléments se mettent à leur
service, les vents soufflent, les sources jaillissent, les moissons
croissent en abondance, le raisin mûrit, les arbres regorgent
de fruits, les forêts verdissent et les prés se couvrent
de fleurs… Bien qu'il ait le pouvoir de la vengeance, il préfère
patienter longtemps et il attend et diffère avec bonté
pour que, s'il était possible, la malice s'atténue avec
le temps et que l'homme… se tourne enfin vers Dieu, selon ce qu'il
nous dit lui-même en ces termes : « Je ne veux pas la mort
de celui qui meurt, mais plutôt qu'il revienne à moi et
vive » (Éz 33,11). Et encore : « Revenez à
moi, revenez au Seigneur votre Dieu, car il est miséricordieux,
bon, patient et très compatissant » (Jl 2,13)...
Or Jésus nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait » (Mt 5,48). Par ces paroles il nous
montre que, fils de Dieu et régénérés par
une céleste naissance, nous atteignons le sommet de la perfection
lorsque la patience de Dieu le Père demeure en nous et que la
ressemblance divine, perdue par le péché d'Adam, se manifeste
et brille dans nos actes. Quelle gloire de ressembler à Dieu,
quel grand bonheur que d'avoir cette vertu digne des louanges divines
! » (Saint Cyprien)
Mercredi 16 juin 2004
2 R 2, 1-14 - Ps 31, 20-21, 24-25 - Mt 6, 1-6, 16-18
Sommes-nous prêts à suivre
Celui qui nous enseigne, et avec lequel nous vivons, jusqu’au
bout ? A sa suite, Jésus nous fera passer de Guilgal (la conversion)
à Béthel, la Maison de Dieu qui est Maison de prière.
De la prière, il nous conduira à Jéricho, lieu
où les forteresses du mal paraissent invincibles, où nous
serons ridiculisés par ceux qui nous regarderont combattre ce
mal par la prière et le silence devant Dieu. Mais ces forteresses
ne peuvent pas résister indéfiniment à la puissance
d’amour du Seigneur. Un jour, elles s’effondrent. Vainqueurs
du mal, Jésus nous conduira à passer le Jourdain, à
mourir à notre propre volonté, pour entrer en Canaan,
la Terre promise où coulent le lait et le miel parce que nous
ne faisons plus que la volonté de Dieu. Mais à chaque
fois, nous sommes seuls à décider de l’acceptation
du pas suivant. Même si un guide spirituel nous y aide, un jour
ce guide nous sera enlevé, et il nous faudra marcher seul dans
la confiance en Celui qui nous conduit.
« J'ai été crucifié avec Christ et ce n'est
plus moi qui vis mais c'est Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20).
Jeudi 17 juin 2004
Si 48, 1-14 - Ps 97, 1-7, 10 - Mt 6, 7-15
Elisée a reçu une double part de l’esprit
reçu par Elie. Il fit donc deux fois plus de miracles. Comme
Elie, Jésus nous donne de faire de plus grandes œuvres :
« En vérité, en vérité, je vous le
dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais
; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père
» (Jn 14, 12). Puis il ajoute : « Que votre cœur cesse
de se troubler et de craindre. Vous l’avez entendu, je vous ai
dit : "Je m’en vais et je viens à vous." »
(Jn 14, 28). Cette absence-présence, Jésus la vit en chacun
de nous, et Jésus aimerait que l’homme s’attache
à sa présence dans son cœur plutôt qu’à
son absence physique. Car c’est seulement lorsqu’on vit
de Sa présence que nous servons Dieu et les hommes : nous réjouissons
le cœur de Dieu, et les hommes peuvent récolter le fruit
de notre union à Dieu… s’ils le veulent.
Vendredi 18 juin 2004
Le Sacré-Cœur de Jésus
Ez 34, 11-16 - Ps 23 - Rm 5, 5b-11 - Lc 15, 3-7
Nous fêtons le Sacré-Cœur
de Jésus et tous les textes parlent de berger et de brebis. Le
cœur de Jésus est rempli d’amour pour nous, ses brebis.
Quelle que soit notre situation, le Seigneur s’occupe de nous
avec amour, même si nous le délaissons. Bien souvent il
vient à notre secours par le biais des hommes, et son action
est invisible pour qui ne cherche pas Dieu dans sa vie. Mais un jour,
le Seigneur décide de s’occuper de nous personnellement,
que nous soyons la brebis perdue, l’égarée, la blessée,
la faible ou celle qui se nourrit de la Parole de Dieu. Il recherche
toujours plus d’intimité avec nous, il multiplie les appels,
les soins. Prenons-nous conscience que le Berger a donné sa vie
pour ses brebis, qu’il s’est substitué à elles
pour qu’elles puissent vivre éternellement ? Pouvons-nous
refuser un si grand amour ?
Samedi 19 juin 2004
Cœur Immaculé de Marie
Es 61, 9-11 - 1 S 2, 1…8 - Lc 2, 41-51
« Le Seigneur fait mourir et fait vivre ; il fait descendre à
l’abîme et en ramène
le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève
»
La vie du disciple, et surtout celle de
Marie, est faites d’humilité, de pauvreté, d’abaissement,
afin de recevoir gloire, richesse et élévation. Voici
un texte qui montre comment le Seigneur conduit son disciple :
Si Dieu t'appelle à ressembler vraiment
à Jésus-Christ, tu seras conduit dans des chemins d'humiliation
et de renoncement que tu n'aurais certes pas choisis. Le Seigneur exigera
de toi une telle obéissance que tu devras marcher absolument
seul. Tu ne pourras te comparer à nul autre chrétien.
Tu n'auras plus la liberté de faire certaines choses que d'autres
pourront facilement se permettre. Les chrétiens qui t'entourent,
tous gens pieux et utiles peuvent se mettre en avant. Ils tracent des
lignes de conduite, ils élaborent des plans, les mettent à
exécution...
Mais toi, tu ne peux pas les imiter. Au moindre essai de
faire comme eux, tu seras arrêté par un échec humiliant,
le Seigneur te reprendra avec sévérité et tu te
repentiras amèrement. Les personnes de ton entourage peuvent
se vanter de leur travail, de leurs succès, de leurs écrits
; mais le Saint-Esprit ne te permettra jamais rien de pareil. Si toutefois
tu t'avisais de le faire, il en résulterait une telle humiliation
que tu en arriverais bien vite à te mépriser, toi et tes
bonnes oeuvres. Tes voisins, chrétiens aussi bien que toi, peuvent
gagner de l'argent sans peine ou même avoir le bonheur de faire
un héritage. Dieu semble vouloir te garder dans une situation
précaire; mais Il te destine des biens meilleurs que l'or de
cette terre. Il veut te faire dépendre uniquement de Lui, en
Se réservant le privilège de pourvoir Lui-même à
tes besoins pour te faire bénéficier en plus des trésors
invisibles renouvelés chaque matin. Le Seigneur peut permettre
à d'autres d'être honorés et mis en avant. Mais
Il te cachera dans l'obscurité pour te faire produire, à
Sa gloire, des fruits précieux et odoriférants qui ne
peuvent mûrir que dans l'ombre. Ton voisin deviendra grand, mais
tu seras gardé dans la petitesse. D'autres peuvent travailler
pour Lui et recevoir la récompense de son activité ; mais
toi, tu seras courbé sous un pénible labeur et nul ne
saura ce que tu fais. Puis, pour rendre ton oeuvre plus précieuse
encore, Dieu peut permettre que ton travail soit attribué à
d'autres qu'à toi. Mais quand Jésus reviendra, ta récompense
sera dix fois plus grande ! Le Saint-Esprit veillera sur toi avec un
soin jaloux. Il te réprimandera pour de petites choses : pertes
de temps, paroles inconsidérées, qui pour d'autres chrétiens
sont des détails insignifiants.
Souviens-toi que Dieu est ton souverain Maître. Il
a donc le droit d'agir comme il Lui plait avec quiconque Lui appartient.
En mille occasions, Ses dispensations à ton égard t'embarrasseront
et te déconcerteront. Mais, si tu te livres à Lui pour
Le servir sans conditions, Il t'enveloppera d'un amour jaloux et déversera
sur toi des bénédictions qui sont la part de ceux-là
seuls qui savent se cacher dans la sainte retraite du Tout-Puissant.
Admets-donc une fois pour toutes que tu as affaire directement avec
le Saint-Esprit de Dieu. Il réclame le privilège de brider
ta langue, de lier tes mains, de fermer tes yeux, même s'Il n'agit
pas ainsi avec Ses autres serviteurs. Quand, dans le secret de ton coeur,
tu seras ainsi possédé par le Dieu-Vivant, quand tu pourras
te réjouir sans arrières-pensées de cette surveillance
étroite, personnelle et jalouse; quand tu seras heureux que cette
tutelle divine contrôle ton coeur et les replis les plus cachés
de ta nature, alors, oui alors, tu seras entré dans le vestibule
du ciel.
Dimanche 20 Juin2004
Za 12, 10-11 ; 13, 1 - Ps 63, 2-6,
8-9 - Ga 3, 26-29 - Lc 9, 18-24
« Ce
pays est très dangereux, car ses habitants, pleins de
perfidie, mêlent souvent le poison à la nourriture
et à la boisson. Voilà pourquoi il ne se trouve
personne pour y aller s’occuper des chrétiens.
Mais ceux-ci ont besoin d’un enseignement spirituel et
de quelqu’un qui les baptise pour sauver leur âme
; aussi bien ai-je l’obligation de perdre ma vie temporelle
pour porter secours à la vie spirituelle du prochain…
Je place mon espérance et ma confiance en Dieu notre
Seigneur, désireux de me conformer, selon mes pauvres
petits moyens, à la parole du Christ notre Rédempteur
et Seigneur : « Qui veut sauver sa vie, la perdra ; qui
la perdra à cause de moi, la sauvegardera ».
Bien que le sens général de cette parole du Seigneur
soit facile à comprendre, quand on examine son cas personnel
et qu'on se dispose à vouloir perdre la vie pour Dieu
afin de la retrouver en lui, alors les dangers se présentent
à l'imagination... Tout devient si obscur que le latin
[du texte biblique], si clair par lui-même, vient à
s'obscurcir lui aussi. En pareil cas, me semble-t-il, seul arrive
à comprendre celui … à qui Dieu notre Seigneur,
dans son infinie miséricorde, daigne l'expliquer pour
son cas particulier. C’est alors que l'on reconnaît
la condition de notre chair, combien elle est faible et infirme.
» (Saint François-Xavier)
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Lundi 21 juin 2004
2 R 17, 5…18 - Ps 60, 3-6, 13-14 - Mt 7, 1-5
« Mais ils n’ont pas obéi
et ils se sont entêtés comme l’avaient fait leurs
pères, qui n’avaient pas fait confiance au Seigneur leur
Dieu »
On pourrait croire que lorsque nous recevons les bontés de Dieu,
nous sommes préservés de la chute. En fait, plus nous
sommes comblés par le Seigneur, plus nous risquons de chuter
par orgueil spirituel, comme Satan ébloui par son propre éclat.
Cela arrive lorsque le serviteur de Dieu (et même Satan) refuse
de passer par la croix, non pour être pardonné de ses péchés,
mais pour vivre, avec Jésus, Esaïe 53 : à cause de
l'obéissance à la volonté du Père, être
rejeté par les hommes et par l'Eglise (prêtres, anciens,
docteurs), comme Jésus l'a été. Etre persécuté
parce que, comme Jésus, nous ne justifions aucune de nos obéissances
à Dieu. Ainsi, pour les hommes, le Seigneur semble s'être
retiré de nous, et ils croient que Satan nous sépare de
Lui (comme Jésus a été accusé d'agir par
le doigt de Satan), alors que pendant ce temps... de désert,
nous approfondissons notre relation à Dieu qui devient intimité
avec Lui, mais personne ne le voit car une intimité est toujours
secrète.
Dimanche 25 avril 2004
3e Dimanche de Pâques
Ac 5, 27…41 - Ps 30, 3-6, 13 - Ap 5,
11-14 - Jn 21, 1-19
« Les
disciples, même avec Pierre qui était pourtant
un patron pêcheur averti, bataillèrent toute la
nuit pour rien: pas un seul poisson dans leurs filets ! Avec
leur expérience, ils auraient dû attraper quelque
chose, mais non, rien du tout. Quelle leçon pour nous
! Parfois Dieu nous laisse nous épuiser en efforts inutiles
pour nous faire comprendre que malgré notre expérience
et nos talents, certains problèmes ne sont résolus
ni par les préparatifs minutieux, ni par les analyses
compétentes, ni par toutes autres tentatives humaines.
Ils ne sont résolus “ni par la puissance, ni par
la force, mais par mon Esprit, dit l’Eternel des armées.”
(Zacharie 4, 6) Peut-être avez-vous déjà
décidé d’abandonner tous vos efforts pour
n’avoir récolté, jusqu’à aujourd’hui,
que des résultats négatifs. Mais Jésus
veut vous dire deux choses importantes : 1- Il est plus près
de vous que vous ne pouvez l’imaginer ! Ecoute z: “Le
matin étant venu, Jésus se trouvait sur le rivage.”
(Jean 21, 4).
Malgré votre angoisse et les mauvaises expériences
vécues aux côtés de gens qui vous ont déçu
ou blessé, malgré la déception devant l’inutilité
de vos propres efforts, Jésus est très proche
! David a dit: “Le soir arrivent les pleurs, et le matin
l’allégresse.”(Ps. 30, 5) N’abandonnez
pas tout espoir : après les pleurs viendra la joie! 2-
Il est là, même quand vous ne le voyez pas. Avec
le lever du jour les disciples virent Jésus sur la plage.
Il aurait pu s’approcher d’eux pendant la nuit,
mais il avait préféré les laisser se débattre
avec leurs difficultés, avant de s’adresser à
eux et de les en délivrer. Courage ! Dieu est à
l’oeuvre. Au lever du jour vous Le verrez, comme vous
ne L’avez jamais vu auparavant, et vous comprendrez certaines
choses que vous n’aviez jamais comprises avant ! »
(Bob Gass)
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Lundi 26 avril 2004
Ac 6, 8-15 - Ps 119, 23-24, 26-27, 29-30 - Jn 6, 22-29
« Rabbi, quand es-tu arrivé
ici ? »
Qu’il est facile de poser des questions pour connaître le
détail de la vie des gens ! Mais Jésus ne se laisse pas
prendre au jeu des convenances et fait prendre conscience à ses
interlocuteurs de leurs intentions qui restent de l’ordre du terrestre
- sans vouloir approfondir ce qu’ils ont vu et pourrait les entraîner
à croire que Jésus est le Fils de Dieu - de l’ordre
de la satisfaction personnelle.
Quand Jésus dit « Ne travaillez pas pour la nourriture
qui se perd », il ne dit pas de ne pas travailler, mais de ne
pas le suivre pour recevoir des bénédictions temporelles
seulement. Il veut que nous le suivions de si près qu’il
puisse s’unir à nous et nous donner la vie éternelle.
Cette union ne peut s’accomplir que par la foi, la confiance en
Celui qui nous aime.
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