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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Février
Dimanche
1er février 2004
4e dimanche du temps ordinaire
Jr 1, 4-5, 17-19 - Ps 71, 5-8, 15, 17, 19
- 1 Co 12,31-13,13 - Lc 4, 21-30
Paul
nous montre que par nos propres efforts nous ne pouvons plaire
à Dieu, car ils ne contiennent pas l’amour de Dieu.
Nos efforts pour aller à Dieu ou pour servir Dieu, même
dans nos frères, sont vains. Le seul moyen de vivre de
l’amour de Dieu, et de le transmettre aux autres, c’est
de s’abandonner au Seigneur, de le laisser venir vivre
en nous ce qu’il désire vivre encore sur la terre.
Jésus demeurant en nous, nous devenons patients, la jalousie
s’efface et nous pardonnons à ceux qui nous font
du mal. L’amour de Dieu ne cherche pas son intérêt,
il donne gratuitement sans rien attendre en retour, l’amour
de lui-même étant suffisant pour ne rien attendre
des autres, mais il désire que tout être humain
vive, pour son bonheur, de cet amour. Aussi, le Seigneur multiplie
ses appels, supportant d’être ignoré et espérant
contre toute espérance qu’un jour l’homme
ouvrira son cœur à son amour par la confiance en
Lui.
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Lundi 2 février
2004
Présentation du Seigneur au Temple
Ml 3, 1-4 - Ps 24, 7-10
- Lc 2, 22-40
C’est toute l’histoire de la vie avec Dieu
qui est retracée dans le texte de Malachie. Bien souvent, un
homme, par une phrase restant gravée en nous, prépare
l’arrivée du Seigneur en nous. Alors, nous croyons que
cet homme a la science de Dieu et nous mettons notre confiance en lui.
Et parfois, nous en faisons même une idole, attendant tout de
son attitude envers nous. Mais le Seigneur veut que nous approfondissions
notre relation à Lui, et non avec l’homme qui fut son instrument.
Il veut faire de nous son temple. Mais pour cela, il faudra accepter
de se laisser brûler au feu de son amour, de se laisser transformer
par son Esprit qui fera remonter toutes les scories de notre cœur
à la surface, afin qu’en en ayant pris conscience, nous
désirions la purification. C’est ainsi qu’il purifie
les prêtres que nous sommes devenus le jour de notre baptême,
afin de réjouir notre Seigneur par l’offrande de nous-mêmes.
Mardi 3 février
2004
2 S 18, 9…30-19,4 - Ps 86,
1-6 - Mc 5, 21-43
Faut-il se réjouir de la mort d’un ennemi
? Jamais !
Notre ennemi est toujours une personne aimée de quelqu’un,
que ce soit de ses parents, de ses conjoint et enfants ou de ses proches.
On ne peut sortir du malheur qu’il nous a fait que par le pardon,
quelle que soit l’offense. En demeurant dans la haine ou le désir
de vengeance, nous nous tuons nous-mêmes.
Voici une prière pour demander l’aide du Seigneur
: "Seigneur, il est terriblement difficile de pardonner lorsque
l’on a vraiment été blessé. Et c’est
encore pire lorsque les offenseurs n’ont aucun remords, et ont
même l’air de s’amuser de la douleur qu’ils
ont causée. Mais je sais que je dois pardonner, en toutes circonstances,
puisque Toi, tu m’as pardonné. Tu ne me laisses pas le
choix, mais j’ai du mal à obéir ! Aide-moi à
me rendre compte que le manque de pardon peut tuer, détruire
mes amitiés, ma joie, ma paix, mon potentiel, et même ma
vie. Aujourd’hui, je choisis de pardonner à ceux qui m’ont
brisé le cœur et blessé. Alors, je Te demande de
faire descendre ton pardon dans mon cœur car je sais que par mes
propres forces, cela m’est impossible. Amen."
Mercredi 4 février
2004
2 S 24, 2, 9-17 - Ps 32, 1-2,
5-7 - Mc 6, 1-6
Notre péché entraîne toujours la
mort spirituelle d’autres personnes. Reconnaître son péché
devant Dieu, c’est arrêter la progression du mal.
Se rendre compte que notre orgueil spirituel, - représenté
ici par le nombre d’hommes de combat (comptabiliser ses enfants
spirituels ou toutes les victoires remportées sur son caractère
comme étant nôtres et non l’œuvre de Dieu) -,
n’aide pas l’autre à se tourner vers Dieu, mais nous
nous impose à l’autre comme idole, et s’en repentir,
c’est reconnaître que c’est l’Esprit Saint qui
nous ouvre les yeux sur notre péché. Tout péché
a une conséquence sur nous et notre entourage : famine spirituelle,
fuite devant l’Ennemi par manque de confiance en Dieu, peste spirituelle
dans notre relation à Dieu. Bien que cette maladie spirituelle
nous concerne personnellement, elle fait mourir bon nombre d’enfants
de Dieu autour de nous. Mais le Seigneur voit la sincérité
de notre repentir et renonce au châtiment.
« J’ai dit : "Je rendrai grâce au Seigneur en
confessant mes péchés."
Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute. »
Jeudi 5 février
2004
1 R 2, 1-4, 10-12 - 1 Ch 29,
10-12 - Mc 6, 7-13
Quand Jésus envoie en mission, c’est
toujours pour nous apprendre la confiance en lui. Munis de son Esprit,
nous partons sans rien à nous : ni nourriture, ni argent, ni
provisions.
De plus, il ne garantit pas la réussite. Ne pas s’inquiéter
en cas de rejet, continuer sa route, sans emporter aucune poussière
d’amertume. Le pardon que nous donnons à ceux qui nous
rejettent est un témoignage.
Mais pour cette première fois, Jésus les envoie deux par
deux car :
«
Deux hommes valent mieux qu’un seul,
car ils ont un bon salaire pour leur travail.
En effet, s’ils tombent, l’un relève l’autre.
Mais malheur à celui qui est seul !
S’il tombe, il n’a pas de second pour le relever.
De plus, s’ils couchent à deux, ils ont chaud,
Mais celui qui est seul, comment se réchauffera-t-il ?
Et si quelqu’un vient à bout de celui qui est seul,
Deux lui tiendront tête. » (Qo 4, 9-12)
Plus tard, ils partiront seuls car Jésus vivra en eux.
« L’ouvrier
du Règne de Dieu n’est pas d’abord la personne qui
l’annonce mais Dieu en personne qui est à l’œuvre
dans le disciple.
Le programme que Jésus nous confie : se laisser agir plutôt
que d’agir, se laisser travailler plutôt que de travailler
afin de devenir disponible à Celui qui par nous veut agir. Le
programme que Jésus nous confie : écoutez-moi je vous
dirai ce que vous devez dire, je vous indiquerai comment vous devez
agir, je suis avec vous. Le programme que Jésus nous confie :
se laisser faire selon sa Parole, se laisser sculpter, travailler comme
la glaise dans les mains de l’artiste, s’écrouler
comme un mur devant le vent de la tempête pour faire place à
toute la Puissance son Esprit. » (Gérald Chaput)
Vendredi 6 février
2004
Saint Paul Miki et ses compagnons
Si 47, 2-11 - Ps 18, 31-32,
47, 50-51 - Mc 6, 14-29
Qui porte la culotte dans cette famille
Hérode-Hérodiade-Salomé ?
Salomé demande à sa mère ce qu’il est bon
de demander à Hérode, et elle acquiesce à la réponse
d’Hérodiade.
Hérode sait que la demande de Salomé ne vient pas d’elle,
mais il acquiesce à cette demande.
Salomé a-t-elle réellement reçu un cadeau ? Non,
puisqu’elle l’a donné à sa mère.
Hérode était-il assez courageux pour refuser la demande
d’Hérodiade par l’intermédiaire de sa fille
?
Le désir d’Hérodiade de mettre Jean à mort
s’était inscrit en lui car il ne sut refuser.
Tout le monde est perdant dans cette histoire, même Hérodiade
qui, bien qu’ayant obtenu ce qu’elle désirait, n’en
fut pas plus heureuse car son péché continuait à
la ronger de l’intérieur.
Hérode se priva de la Parole de Dieu qu’il
recevait par Jean, Salomé ne reçut rien, et l’amertume
ne quitta pas le cœur d’Hérodiade.
Hérode, en tant que chef de famille avait toute autorité.
S’il avait voulu le bien de tous les siens, il pouvait répondre
: "La tête de Jean Baptiste fait partie de la moitié
du royaume que je garde pour moi !"
Samedi 7 février
2004
1 R 3, 4-13 - Ps 119,
9-14 - Mc 6, 30-34
Après la première mission
accomplie avec les dons du Saint Esprit, vient l’heure du désert,
seul lieu où nous apprenons à vivre en présence
de Dieu. « Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre
la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière
à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père,
qui voit dans le secret, te le rendra. Quand vous priez, ne rabâchez
pas comme les païens ; ils s’imaginent que c’est à
force de paroles qu’ils se feront exaucer. Ne leur ressemblez
donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant
que vous le lui demandiez » (Mt 6, 6-8).
Ainsi, nous sommes invités à quitter la prière
de demande pour entrer dans la confiance que notre seule présence
devant lui est prière, laissant ainsi le Seigneur agir à
sa guise, sans lui donner de directives.
Durant ce temps d’intimité avec Jésus, nous savons
que Jésus est saisi de pitié envers notre entourage, et
qu’il les instruit lui-même afin de devenir leur berger.
Dimanche
8 février 2004
5e du Temps ordinaire
Es 6, 1-8 - Ps 138 -
1 Co 15, 1-11 - Lc 5, 1-11
Quelle
différence dans les paroles d’Esaïe avant
et après que son péché soit pardonné
!
Esaïe sait qu’il est pécheur, que ses paroles
détruisent plutôt qu’elles ne relèvent,
que son peuple est comme lui, et en voyant Dieu, il voit Sa
justice et non Son amour, aussi, il a peur.
Ce sont bien nous paroles, ce qui sort de notre bouche, qui
doivent être touchées par le baiser de Dieu, cet
amour qui pardonne et purifie.
Etant pardonné, et nous pardonnant à nous-mêmes,
nous entendons la voix de Dieu, et pouvons accepter d’être
son porte-parole sur la terre.
Mais, que ce baiser de Dieu, que sa grâce ne soit pas
vaine ! Car, cette parole que nous recevons de Lui doit faire
l’objet de notre propre obéissance avant de la
transmettre aux autres. C’est par l’obéissance
que Pierre devint pêcheur d’hommes !
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Lundi 9 février
2004
1 R 8, 1-7, 9-13 - Ps 132, 1-5, 7-10 - Mc 6, 53-56
Qu’est-ce qui est le plus important, la guérison
du cœur ou la guérison du corps ? Le cœur guéri
a accès à la vie éternelle, le corps devra mourir.
Tous ceux qui supplient Jésus de leur laisser toucher ne serait-ce
que la frange de son manteau, vont vers lui par la foi, ils sont donc
sauvés, leur cœur est guéri, leur péché
est pardonné. Ceux qui sont guéris physiquement sont aussi
pardonnés, mais ils ne s’en rendent peut-être pas
compte, et quelques-uns ont continué à vivre avec un corps
guéri mais sans chercher à suivre Jésus, la vraie
Vie. Autrement dit, l’homme bien portant est un malade qui s’ignore
s’il ne cherche pas Dieu.
Mardi 10 février
2004
1 R 8, 22-23, 27-30 - Ps 84,
3-5, 10-11 - Mc 7, 1-13
« Le
Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité
de la mère sur les fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants,
Au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra de longs jours,
Celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à
sa mère.
Mon fils, soutiens ton père
dans sa vieillesse,
Ne le chagrine pas pendant sa vie.
Même si son esprit l’abandonne sois indulgent,
Ne le méprise pas, toi qui es en pleine forme.
Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée,
Et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché.
»
(Ben Sirac le Sage 3, 2-14)
Mercredi 11 février
2004
1 R 10, 1-10 - Ps 37, 5-6,
30-31, 39-40 - Mc 7, 14-23
Le saint n’est pas du monde, mais
il vit dans le monde (Jn 17, 14-18) ! Sa vie dans le monde ne le rend
pas impur, mais le monde ne comprend pas sa façon de vivre dans
le monde (Jn 15, 19)… et le déclare impur !
Jésus et les apôtres vivaient dans le monde
de leur temps, rempli de rites, mais, qu’ils obéissent
aux rites ou ne les observent pas, ne faisaient pas d’eux ni des
saints, ni des pécheurs, et cela le monde ne le comprend pas
tant qu’il n’a pas, lui-même, une relation d’intimité
avec Jésus.
Ainsi, lorsque nous ne comprenons pas l’autre, c’est
que nous-mêmes avons une déficience dans notre relation
à Dieu, car Jésus comprend l’autre, et s’il
habite en nous, nous le comprenons nous aussi !
Alors, ne jugeons pas l’autre, mais jugeons notre propre relation
à Jésus !
Jeudi 12 février
2004
1 R 11, 4-13 - Ps 106, 3-4a,
6, 35-37, 39-40 - Mc 7, 24-30
N’imaginons jamais la façon
dont nous serons guéris, ni comment Dieu répondra à
notre prière, nous en perdrions le bénéfice car
nous ne reconnaîtrions pas la guérison ou la réponse
à notre prière comme venant de Dieu et la refuserions
!
« Le désespoir nous place dans des situations
où nous n’avons plus rien à perdre. Quand notre
souffrance a atteint son comble, nous acceptons alors de faire n’importe
quoi pour l’alléger. Quand Jésus affirma à
la femme Cananéenne qui lui demandait de guérir sa fille
: “Il n’est pas bien de prendre le pain.. et de le jeter
aux chiens.”, elle aurait pu se mettre en colère et Lui
rétorquer : “Mais pour qui vous prenez-vous pour me traiter
de chien ?” Mais non, elle répondit : “Maître,
même les chiens viennent quémander aux pieds de leurs maîtres.”
Et sa fille fut guérie. Pourquoi ? Parce que la mère avait
accepté de s’humilier et avait refusé d’être
offusquée par la remarque de Jésus. Et vous, accepteriez-vous
de faire de même ? Parce que Naaman était un grand chef
d’armée, son orgueil faillit lui coûter sa guérison
! D’abord il se mit en colère contre Elisée car
celui-ci avait envoyé son serviteur le voir au lieu d’aller
vers lui ; puis il s’emporta violemment et s’éloigna
quand le prophète lui indiqua comment il pouvait être guéri.
“Moi, je n’accepte pas d’ordre de qui que ce soit!”
aurait-il pu s’écrier ! Si vous vous croyez trop important,
vous risquez de perdre ce que Dieu veut vous accorder et de devenir
un serviteur inutile. Ne laissez pas votre orgueil vous voler votre
bénédiction. Au cœur de la bataille sachez garder
la tête basse. Si vous levez la tête quand la fusillade
bat son plein, vous risquez d’y perdre la vie ! La Bible dit :
“Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu, afin qu’il
vous élève au temps convenable.” (1 Pi. 5, 6). Laissez
donc Dieu vous élever. N’essayez jamais de le faire vous-même
! » (Bob Gass)
Vendredi 13 février
2004
1 R 11, 29-32 et 12, 19 - Ps 81,
10-15 - Mc 7, 31-37
Etre sourd-muet spirituellement est un
grand handicap, car nous n’entendons rien de ce que les autres
ont à nous dire. Nous vivons dans notre monde et ne laissons
pas les autres, ou Dieu, avoir prise sur le mal qui est en nous. Aussi,
un sourd-muet spirituel ne peut entendre Dieu, tout occupé qu’il
est à préserver sa petite vie des autres. C’est
par l’intercession des autres que Jésus peut le guérir,
le toucher. Il faut pour cela qu’il l’emmène à
l’écart, afin de devenir son seul centre d’intérêt.
Ouvrir nos pensées, notre cœur aux pensées de Dieu
déliera notre langue, et nous pourrons parler de l’œuvre
que le Seigneur fait en nous.
La salive est un symbole de créativité ou
de destruction. Jésus a utilisé sa salive pour créer
la parole chez le sourd-muet spirituel qu’est l’homme. L’homme
a utilisé sa salive pour cracher au visage de Jésus, insultant
Dieu et le méprisant jusqu’au plus profond de son être.
Ainsi, Jésus avait des raisons de soupirer face à cette
surdité entretenue de l’homme : cela paraît tellement
plus facile de rester sourd aux appels de Dieu pour continuer à
s’occuper de sa petite vie ! Mais Jésus veut pour nous
la Vie en abondance. C’est seulement dans cette Vie que nous sommes
heureux. Qu’il est difficile pour le Seigneur de voir l’homme
se débattre dans sa boue, comme les cochons à qui il ne
peut donner ses perles, et d’être rendu responsable de ce
désastre auquel l’homme tient tellement !
Samedi 14 février
2004
Saint Cyrille et saint Méthode
2 Co 4, 1-2, 5-7 - Ps 96, 1-3,
7-10 - Lc 10, 1-9
« Les paroles que Jésus adresse
à ses disciples avant de les envoyer en mission ne sont pas faciles.
Elles ne leur cachent pas les défis qui les attendent. Elles
ne sont pas des cadeaux.
Première difficulté : Jésus les prévient
que la tâche est démesurément grande, trop vaste
pour le nombre des ouvriers. La moisson est abondante mais les ouvriers
sont peu nombreux. Jésus leur dit que les disciples auront toujours
à travailler dans un environnement où ils se trouveront
en minorité. Il manquera toujours de travailleurs. Très
vite la fatigue se fera ressentir. Vivre comme des agneaux au milieu
des loups, c’est épuisant, c’est périlleux.
Et puis, vivre au milieu des loups, n’est-ce pas une garantie
de vivre perdant dès le départ ?
Deuxième difficulté : Les moyens mis à
leurs dispositions par l’employeur sont nuls : n’emportez
ni argent, ni sac, ni sandales. Comme si cela n’était pas
assez déroutant, Jésus ajoute ne vous attardez pas en
salutation sur la route. Ne vous faites pas d’amis, allez au large.
Troisième difficulté : Jésus ne donne
même pas des garanties de réussite. Si en chemin on vous
reçoit la paix ira sur lui. Mais cela laisse entendre que le
refus est possible. Dans ce cas, inutile dit Jésus d’insister.
Accepter le refus. Continuer votre chemin en prenant soin de ne même
pas emporter la poussière collée à vos pieds, secouez-la
pour la laisser sur place. Y-a-t-il plus grande pauvreté de moyen
que cela ? Même laisser la poussière derrière eux.
Quatrième difficulté : Elle est de taille.
Jésus donne un seul mandat sans en préciser le contenu
: annoncer que le règne de Dieu est tout proche de vous. Et comme
preuve, guérissez les malades.
Voilà le programme pastoral que Jésus nous confie, programme
réduit à sa plus simple expression. Programme qui ne cadre
pas très bien avec les critères d’embauche et de
l’obligation de résultat de notre société.
Programme qui laisse voir l’obligation de s’effacer pour
céder la place au Règne de Dieu. » (Gérald
Chaput)
Dimanche
15 février 2004
6e du temps ordinaire
Jr 17, 5-8 - Ps 1 -
1 Co 15, 12, 16-20 - Lc 6, 17,
20-26
Dans
l’Evangile de Matthieu, les béatitudes ne comportent
que des « Heureux ». C’est que ses disciples
suivent Jésus jusque sur la montagne et désirent
donc s’approcher de lui.
En Luc, Jésus descend de la montagne accompagnés
des Douze qui désirent le suivre jusqu’au bout.
Il arrive dans la plaine, dans notre vie quotidienne. Et là,
Jésus s’adresse à ceux qui le cherchent
: « Heureux êtes-vous, vous qui semblez manquer
de tout et pourtant êtes comblés ! » C’est
que, aux yeux des hommes, celui qui suit Jésus paraît
« minable ». Par contre, celui qui, aux yeux des
hommes, paraît comblé, est mal heureux, il ne peut
atteindre le bonheur, car il ne suit pas Jésus.
Quels sont les atouts de celui qui suit Jésus ?
- il est méprisé à cause de Jésus,
- il donne du fruit en son temps, ni trop tôt, ni trop
tard, à l’heure de Dieu,
- il porte du fruit malgré la sécheresse ambiante
car il s’est enraciné dans la Parole de Dieu, le
Verbe de Dieu : Jésus.
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Lundi 16 février
2004
Jc 1, 1-11 - Ps 119, 67-68,
71-72, 75-76 - Mc 8, 11-13
Jacques est un homme pratique, il explique
à ses frères dispersés comment suivre Jésus,
ou plutôt, comment ne regarder que lui. Pour se faire comprendre,
il fait beaucoup d’allusions à la nature que nous voyons,
pour expliquer ce qui se passe dans notre cœur. En fait, Jacques
explique comment mettre en pratique ce qui est dit dans le Sermon sur
la montagne (Mt 5 à 7).
Il dit que, pour sortir de l’épreuve, il n’y a qu’une
seule solution : regarder Jésus sans se soucier du reste qui
lui appartient.
« Face aux difficultés du
chemin, trop souvent, l’erreur vient de l’analyse de la
situation. Faussée, elle empêche de cerner le vrai problème
et d’en tirer le bon diagnostic. Cela est d’autant plus
vérifiable quand il s’agit de la "mission suprême"
confiée par le Maître. En effet, combien d’enfants
de Dieu savent examiner le champ à évangéliser
qui se trouve devant eux ?
Les uns se plaignent de la dureté du terrain à
conquérir. Ils brossent le tableau sinistre de l’endroit
où ils habitent, assurant qu’il détient le record
du nombre de divorces, qu’il présente le taux de suicides
le plus élevé, sans parler des drogués, des alcooliques...
A cela, ils ajoutent l’insouciance, voire l’hostilité
de leur entourage : famille, voisins ou collègues de travail.
Les autres avancent, comme obstacle pour évangéliser,
la puissance des ténèbres par l’activité
incessante, maléfique, des démons qui règnent sur
leur ville. Ils vous exposent le nombre de cartomanciennes, de spirites
et de tous ces sorciers modernes qui pratiquent les sciences occultes
ou divinatoires, qui officient le satanisme… Tout cela est réel,
bien sûr. Et il serait prétentieux, et par-là préjudiciable,
d’ignorer l'opposition de l'Enfer, ces autorités spirituelles
qui se dressent devant quiconque témoigne de Jésus à
sa génération.
Or, une toute autre appréciation de la tâche immense qui
m'attend, est nécessaire. Celle de considérer l’évangélisation
comme le Maître de la moisson la considère. Il mesure le
champ à l’échelle divine. Et là, je l’entends
dire : "La moisson est grande... Regardez les champs qui déjà
blanchissent pour la moisson" (Luc 10.2 ; Jean 4.35). Mais alors,
ma conception du témoignage est bouleversée, mes motivations
s'enflamment ! Même mon espérance de récolte est
transcendée par la réalité des lois de la moisson.
Un grain qui en donne cent (Matthieu 13.23), c'est du 10 000 %. Fabuleux
! Et il m'a assuré que je ferai des œuvres plus grandes
que les siennes (Jean 14.12). Je ne suis plus le même après
avoir entendu ces paroles. Elles jaillissent des lèvres et du
cœur du Semeur le plus formidable que je connaisse. En outre, il
m’envoie dans une moisson qu’il connaît bien, et pour
cause : c’est la sienne !
Puis Jésus dénonce le véritable mal
auquel on ne pense pas, l'obstacle à la grande moisson : "Il
y a peu d’ouvriers." Qui veut donc d’abord prier le
Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers… Qui veut
ensuite, s’engager : "Me voici, envoie-moi". Qui veut
enfin, partir pour l’aventure la plus fantastique et la plus passionnante
: gagner, partout autour de soi, les gens pour Jésus ! »
(Paul Ettori)
Mardi 17 février
2004
Jc 1, 12-18 - Ps 94,
12-15, 18-19 - Mc 8, 14-21
« Quand vous avez été mis à
l'épreuve, ce ne fut jamais au-delà des forces humaines.
Et Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés
au-delà de ce qui est possible pour vous. Mais avec l'épreuve
il vous donnera le moyen d'en sortir et la possibilité de la
supporter. » (1 Co 10, 13)
Les disciples sont mis à l’épreuve
: ils se soucient de leur manque (de pain), de leur besoin. Une fois
de plus, ils réagissent en homme et non en enfants de Dieu. Il
ne leur vient même pas à l’idée de mettre
leur confiance en Jésus, qui les a déjà nourris
par deux fois, et qui est pourtant avec eux. L’épreuve
ne fut pas au-delà de leurs forces puisque Jésus était
présent et qu’il leur indiqua comment réagir : lui
faire confiance. Ainsi, ils ont eu le moyen de sortir de leur tourment
et ont pu le supporter.
En fait, ce sont nos pensées qui nous tourmentent. Y renoncer
c’est marcher par la foi et mettre sa confiance en Dieu.
Mercredi 18 février
2004
Jc 1, 19-27 - Ps 15 - Mc 8,
22-26
« Si quelqu'un croit être un homme religieux,
alors qu'il ne sait pas mettre un frein à sa langue, il se trompe
lui-même, sa religion ne mène à rien. »
Le verset 3 du Psaume 15 n’est pas repris dans sa totalité,
il manque « Il met un frein à sa langue, il ne fait pas
de tort à son frère… »
Comment mettre un frein à sa langue ? En renonçant à
ses pensées !
Lorsque nous n’avons plus de pensées personnelles, les
mots ne viennent plus à nos lèvres puisqu’ils n’ont
plus rien à exprimer de ce qui nous habite, car rien ne nous
habite, si ce n’est la pensée de Dieu qui à ce moment-là
peut prendre toute la place. Et comme Dieu ne pense pas de mal des hommes,
il ne juge pas, il n’accuse pas, notre langue n’a rien à
exprimer.
Lorsqu’il nous est demandé de témoigner de notre
foi en Dieu, demandons au Saint Esprit de mettre Ses mots dans notre
bouche. Si les mots ne viennent pas, acceptons que c’est l’œuvre
de Dieu qui se réalise, que l’heure du témoignage
n’est pas encore arrivée.
Jeudi 19 février
2004
Jc 2, 1-9 - Ps 34, 2-7
- Mc 8, 27-33
« Juger selon des valeurs fausses
» : Considérons que l’homme ne juge que selon des
valeurs fausses tant que Jésus ne demeure pas en lui, car lui
seul voit le cœur de l’homme, et celui en qui Jésus
habite. Ainsi, l’homme naturel prend pour le bien ce qui lui paraît
agréable à regarder, comme Eve le fit. Et pourtant, Dieu
est toujours caché dans le misérable, dans celui qui ressemble
le plus à son Fils sur la croix. C’est ainsi
que Mère Teresa voyait Jésus en chaque être qu’elle
soignait.
Rejetant les apparences, nous pourrons répondre à Jésus
lorsqu’il nous dira : « Pour toi, qui suis-je ? »,
car nous pourrons lui donner le nom d’un homme que nous connaissons,
surtout s’il est rejeté par les religieux (anciens, chefs
des prêtres et scribes). Si nous rétorquons à Jésus
qu’il ne peut pas être cet homme, il nous appellera Satan
car nos pensées seront encore celles des hommes et non celles
de Dieu.
Vendredi 20 février
2004
Jc 2, 14-24, 26 - Ps 112, 1-6
- Mc 8,34-9,1
« Si vous croyez au Christ, faites
les oeuvres du Christ, afin que vive votre foi ; l’amour animera
cette foi, l'action en fera la preuve. Vous qui prétendez demeurer
en Jésus Christ, il faut marcher de son même pas. Si vous
recherchez la gloire, si vous enviez les heureux de ce monde, si vous
dites du mal des absents et si vous rendez le mal pour le mal, ce sont
là des choses que le Christ n'a pas faites. Vous dites que vous
connaissez Dieu, mais vos actes le nient… "Cet homme m'honore
des lèvres, dit l’Écriture, mais son cœur est
loin de moi" (Is 29,13)…
Or la foi, même droite, ne suffit pas à faire
un saint, un homme droit, si elle n'opère pas dans l'amour. Celui
qui est sans amour est incapable d'aimer l'Épouse, l'Église
du Christ. Et les oeuvres, même accomplies dans la droiture, ne
parviennent pas sans foi à rendre le cœur droit. On ne peut
attribuer la droiture à un homme qui ne plaît pas à
Dieu ; or, dit l'épître aux Hébreux : "Sans
la foi, il est impossible de plaire à Dieu" (Hb 11,6). Celui
qui ne plaît pas à Dieu, Dieu ne saurait lui plaire. Mais
celui à qui Dieu plaît ne saurait déplaire à
Dieu. Et celui à qui Dieu ne plaît pas, l'Église-Épouse
non plus ne lui plaît pas. Comment donc pourrait-il être
droit, celui qui n'aime ni Dieu ni son Église, à laquelle
il est dit : "Les justes savent t'aimer".
Au saint, la foi ne suffit pas sans les oeuvres, ni les
oeuvres sans la foi, pour faire la rectitude de l’âme. Frères,
nous qui croyons au Christ, il nous faut tenter de suivre une voie droite.
Élevons à Dieu nos cœurs et nos mains ensemble, afin
d'être trouvés entièrement droits, confirmant par
des actes de droiture la rectitude de notre foi, aimant l'Église-Épouse
et aimés de l'Époux, notre Seigneur Jésus Christ,
béni par Dieu dans les siècles. » (Saint Bernard)
Samedi 21 février
2004
Jc 3, 1-10 - Ps 12, 2-5,
7-8 - Mc 9, 2-13
« Un homme pieux allait mourir, lorsque
son voisin lui demanda pardon pour avoir pris plaisir, durant sa vie,
à dire des méchanceté contre lui. Le malade écouta
avec émotion et lui pardonna. Ensuite il lui exprima qu’il
avait un désir.
- Lequel ? dit Jean, je suis prêt à tout !
- Eh bien ! je désire que tu prennes mon oreiller de plumes et
que tu ailles le vider du haut du clocher de l’église.
Aussi Jean s’acquitta de sa singulière commission, puis
il rapporta l’oreiller vide.
- Bien ! lui dit le mourant, encore quelque chose et je serai content
! Prends cette taie et va ramasser toutes les plumes qui y étaient.
Au bout d’un instant, Jean comprit et baissa les yeux. Il regarda
son nouvel ami qui lui dit encore:
- Tu vois, Jean, c’est la même chose avec la médisance
: les paroles sont vite prononcées et elles se répandent
au loin. Et puis quand on veut réparer le mal qu’on a fait,
ce n’est plus possible, c’est trop tard ! Je pars sans aucune
amertume contre toi puisque tu regrettes, mais le tort que tu m’as
fait n’est plus réparable. Que Dieu te garde à l’avenir
! »
Dimanche
22 février 2004
7e du Temps ordinaire
1 S 26, 2…23 -
Ps 103, 1-4, 8…13 - 1 Co 15, 45-49
- Lc 6, 27-38
«
Il y a trois avènements du Seigneur, le premier dans
la chair, le second dans l'âme, le troisième par
le jugement. Le premier eut lieu au milieu de la nuit, suivant
ces paroles de l'évangile : "Au milieu de la nuit
un cri s'est fait entendre : voici l’Époux !"
(Mt 25,6) Et ce premier avènement est déjà
passé : car le Christ a été vu sur la terre
et a conversé avec les hommes.
Nous sommes présentement dans le second avènement
: pourvu toutefois que nous soyons tels qu'il puisse ainsi venir
à nous ; car il a dit que "si nous l'aimons, il
viendra à nous et fera sa demeure en nous" (Jn 14,23).
Ce second avènement est donc pour nous une chose mêlée
d'incertitude ; car quel autre que l'Esprit de Dieu connaît
ceux qui sont à Dieu ? Ceux que le désir des choses
célestes ravit hors d'eux-mêmes savent bien quand
il vient ; cependant, ils "ne savent pas d'où il
vient ni où il va" (Jn 3,8).
Quant au troisième avènement, il est
très certain qu'il aura lieu, très incertain quand
il aura lieu : puisqu'il n'est rien de plus certain que la mort,
et rien de plus incertain que le jour de la mort. "Au moment
où l'on parlera de paix et de sécurité,
dit le Sage, c'est alors que la mort apparaîtra soudain,
comme les douleurs de l'enfantement au sein de la femme, et
nul ne pourra fuir" (1Th 5,3). Le premier avènement
fut donc humble et caché, le second est mystérieux
et plein d'amour, le troisième sera éclatant et
terrible. Dans son premier avènement, le Christ a été
jugé par les hommes avec injustice ; dans le second,
il nous rend justice par sa grâce ; dans le dernier, il
jugera toutes choses avec équité : Agneau dans
le premier avènement, Lion dans le dernier, Ami plein
de tendresse dans le second. » (Pierre de Blois)
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Lundi 23 février
2004
Jc 3, 13-18 - Ps 19,
8-10, 15 - Mc 9, 14-29
Comment faire pour qu’un muet spirituel
parle ? Comme Jésus, nous n’avons que la prière,
non la prière de demande, mais le don total de soi à Dieu
qui seul peut délier les langues.
A force de ne jamais parler de Dieu, de ne jamais prendre
des risques pour lui, nous devenons sourds à sa voix, surtout
quand il nous parle par les autres. Ne prenant pas la parole des autres
comme venant de Dieu, nous nous enfermons dans notre mutisme et notre
surdité, et la prière des autres n’aura pas d’effet
sur notre état spirituel. Seul le don total de l’un d’eux
à Dieu pourra nous ouvrir à l’amour de Dieu.
Quand on se renie soi-même, qu’on n’impose
pas ses idées, mais qu’on les soumet à Dieu dans
la prière, c’est l’Esprit Saint qui imposera lui-même
la pensée de Dieu à l’autre.
« Et eux, ils l’ont vaincu (l’accusateur) par le sang
de l’Agneau et le témoignage de leur parole. Dépassant
l’amour d’eux-mêmes, ils sont allés jusqu’à
la mort » (Ap 12, 11).
Mardi 24 février
2004
Jc 4, 1-10 - Ps 55, 7-11,
23 - Mc 9, 30-37
D’où viennent les conflits
entre les chrétiens ? Du désir de posséder, à
plus forte raison du désir de posséder la vérité
! Or, la seule possession que nous devons désirer c’est
la sagesse.
L’Eglise qui dit posséder la vérité
entre dans l’orgueil spirituel, cet orgueil qui juge l’autre
comme pécheur pour ne pas regarder son propre péché.
Les Eglises sont comme les hommes, puisque constituées d’hommes,
elles préfèrent considérer que l’autre est
dans l’erreur, et donc le juger, de surplus à l’aide
d’un verset biblique, plutôt que de remettre en question
leur propre façon de vivre leur relation à Dieu, car le
verset biblique, la Parole de Dieu, n’est jamais donnée
pour juger mais pour aimer. Mettre Dieu dans son camp, c’est vouloir
le posséder. Or, le Seigneur ne se laisse jamais posséder
et, si nous l’écoutons, il nous montrera comment aimer
sans juger. Acceptant cette parole du Seigneur, nous verrons que nous
devons choisir entre être beaux aux yeux des hommes et être
beaux aux yeux de Dieu, afin de ne plus être des hommes partagés.
Mercredi 25 février 2004
Mercredi des Cendres
Jl 2, 12-18 - Ps 51, 3-6,
12-14, 17 - 2 Co 5,20-6,2
- Mt 6, 1-6, 16-18
« La semaine dernière, j'ai
passé quelques heures de bonheur avec un jeune couple qui, bravant
la neige et le froid, avait fait le déplacement. Comme nous en
étions arrivés à la préparation de la célébration
- ce qui n'est qu'une toute petite partie de la préparation au
mariage, car on se marie pour la vie - les jeunes m'ont dit qu'ils avaient
déjà choisi un texte, celui qu'ils aiment le plus : "Vous
savez, celui où saint Paul parle de l'amour" !
En moi-même, je me suis dit que c'était relativement
banal. Cet "hymne à l'amour" qu'on lit ce matin dans
toutes les églises (Première aux Corinthiens, chapitres
12-13) est le texte le plus couramment choisi par les jeunes qui se
marient. Mais voilà qu'en relisant ensemble ce beau texte, les
jeunes m'ont fait découvrir sa fraîcheur, sa jeunesse,
son actualité. Ils le traduisaient à leur manière,
et les vieux mots résonnaient à mon esprit avec toute
leur force. Ils disaient : "Nous, on n'a pas envie d'être
des cloches ni des grelots. L'amour ne fait pas tant de bruit ! Il s'agit
simplement de rendre service, de vouloir le bonheur de l'autre, de n'être
ni jaloux ni orgueilleux. Discrètement, sans se faire remarquer.
Et d'abord, d'être vrais ." Et ma jeune amie a ajouté
: "On s'est juré de se faire mutuellement confiance en tout,
et, quoiqu'il arrive, de se supporter mutuellement." Alors, son
fiancé a complété : "Et tout cela pour être
davantage ouverts au monde."
C'est vrai. Le véritable amour ne s'encombre pas de grandes déclarations.
Il se vit dans l'humble quotidien de l'existence. Dans la discrétion
la plus totale. Il ne fait pas de bruit. » (Léon Paillot)
Jeudi 26 février 2004
Dt 30, 15-20 - Ps 1 - Lc 9, 22-25
« La nature nous présente
souvent des paradoxes. "Les extrêmes se touchent" dit-on.
La vie et la mort sont étroitement associées. La chenille
qui s'enferme dans son cocon et devient chrysalide meurt à sa
vie de chenille pour pouvoir renaître en papillon. Jésus
nous montre qu'un tel paradoxe existe également dans le monde
spirituel.
Jésus serait-il porteur d'une philosophie morbide,
prônant la vanité de la vie, qu'il conviendrait de haïr
? Il n'en est rien. Sa réflexion est infiniment plus profonde
et réaliste. Il sait que l'homme qui vit selon ses propres désirs
est mort spirituellement (Éph. 2.1-3 ; 1 Tim. 5.6) ; que sa prétendue
liberté n'est qu'un esclavage : "… quiconque se livre
au péché est esclave du péché." (Jn.
8.34) ; que celui qui aime cette sorte de vie, et veut la sauvegarder
va à la mort éternelle : "Car le salaire du péché,
c'est la mort" (Rom. 6.23).
Par contre, celui qui comprend son égarement dans
le péché, et accepte la vraie liberté en Jésus
: "Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement
libres." (Jn. 8.36) et qui renonce à sa vie de péché
(car il la hait et veut la perdre), reçoit la vie éternelle,
qui n'est pas seulement une vie pour l'Au-Delà, mais la connaissance
intime du Seigneur Jésus (Jn. 17.3), avec toutes les bénédictions
divines, pour le temps et pour l'éternité.
Ne craignons donc pas de "perdre notre vie", car
en faisant cela, nous ressuscitons à une vie nouvelle infiniment
meilleure. Rappelons-nous l'image de la chenille et du papillon ! »
(Jean-Claude Guillaume)
Vendredi 27 février 2004
Es 58, 1-9a - Ps 51, 3-6,
18-19 - Mt 9, 14-15
« "Pourquoi nous et les pharisiens
jeûnons-nous fréquemment, alors que tes disciples ne jeûnent
pas ?" Pourquoi ? Parce que, pour vous, le jeûne est une
affaire de loi et non un don spontané. En lui-même, le
jeûne n’a pas de valeur, ce qui compte c’est le désir
de celui qui jeûne. Quel profit pensez-vous tirer, vous qui jeûnez
contraints et forcés ? Le jeûne est une charrue merveilleuse
pour labourer le champ de la sainteté : il retourne les cœurs,
déracine le mal, arrache le péché, enfouit le vice,
sème la charité ; il entretient la fécondité
et prépare la moisson de l’innocence. Les disciples du
Christ, eux, sont placés au cœur même du champ mûr
de la sainteté ; ils rassemblent les gerbes des vertus ; ils
jouissent du Pain de la nouvelle récolte ; ils ne peuvent donc
pratiquer des jeûnes désormais périmés …
"Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ?"
Le Seigneur leur répond : "Les amis de l’Époux
peuvent-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec
eux ?" Celui qui prend femme laisse le jeûne de côté,
abandonne l’austérité ; il se livre tout entier
à la joie, participe aux banquets ; il se montre en tout affable,
aimable et gai ; il fait tout ce que lui inspire son affection pour
son épouse. Le Christ célébrait alors ses noces
avec l’Église : aussi acceptait-il de prendre part à
des repas, il ne se refusait pas à ceux qui l’invitaient
; plein de bienveillance et d’amour, il se montrait humain, abordable,
aimable. C’est qu’il voulait unir l’homme à
Dieu, et faire de ses compagnons des membres de la famille divine. »
(Saint Pierre Chrysologue)
Samedi 28 février 2004
Es 58, 9b-14 - Ps 86, 1-6
- Lc 5, 27-32
Le saint n’est pas du monde mais
vit dans le monde. Jésus n’est pas du monde mais vit dans
le monde, aussi, il mange et boit avec les hommes, il reçoit
ce que l’homme (Lévi) lui donne, ici, un repas. Il ne considère
pas comme « impur » la fréquentation de l’homme,
quel qu’il soit, alors que les religieux classent les hommes en
pécheurs et en justes, et ne veulent pas prendre conscience que
seuls ceux qui se reconnaîtront pécheurs se convertiront.
Donner un signe extérieur de sainteté, c’est
déjà ne plus être saint. La sainteté est
une relation d’amour avec Dieu, et comme toute relation d’amour,
elle se vit dans l’intimité, elle n’a pas besoin
de s’exhiber pour exister. La relation d’un couple est rarement
à l’image de ce qu’on en voit, ou bien on voit trop
de gestes de tendresse et la relation est inversement proportionnelle
aux gestes manifestés, ou bien les gestes extérieurs sont
peu nombreux et la relation est nulle ou profonde. Personne ne peut
le savoir, seul le couple sait ce qu’il vit. Alors, ne jugeons
pas, ni les couples, ni la foi de l’autre !
Dimanche 29 février
2004
1er Dimanche de Carême
Dt 26, 4-10 - Ps 91
- Rm 10, 8-13 - Lc 4, 1-13
«
Si, après le baptême, tu es attaqué par
le persécuteur, le tentateur de la lumière, tu
auras matière à victoire. Il t'attaquera certainement,
puisqu'il s'en est pris au Verbe, mon Dieu, trompé par
l'apparence humaine qui lui dérobait la lumière
incréée. Ne redoute pas le combat. Oppose-lui
l'eau du baptême, oppose-lui l'Esprit Saint dans lequel
s'éteignent tous les traits enflammés lancés
par le Malin...
S'il t'expose le besoin qui t'accable -- il n'a pas manqué
de le faire à Jésus --, s'il te rappelle que tu
as faim, n'aie pas l'air d'ignorer ses propositions. Apprends-lui
ce qu'il ne connaît pas; oppose-lui la Parole de vie,
ce vrai Pain envoyé du ciel et qui donne la vie au monde.
S'il te tend le piège de la vanité
-- il en usa contre le Christ, lors qu'il le fit monter sur
le pinacle du Temple et lui dit : « Jette-toi en bas »
pour lui faire manifester sa divinité --, prends garde
de ne pas déchoir pour avoir voulu t'élever…
S'il te tente par l'ambition en te montrant, dans
une vision instantanée, tous les royaumes de la terre
comme soumis à son pouvoir et s'il exige de toi l'adoration,
méprise-le : ce n'est qu'un pauvre frère. Dis-lui,
confiant dans le sceau divin : « Je suis, moi aussi, l'image
de Dieu ; je n'ai pas encore été, comme toi, précipité
du haut de ma gloire à cause de mon orgueil ! Je suis
revêtu du Christ ; je suis devenu un autre Christ par
mon baptême ; c'est à toi de m'adorer. »
Il s'en ira, j'en suis sûr, vaincu et mortifié
par ces paroles. Venant d'un homme illuminé par le Christ,
elles seront ressenties par lui comme si elles émanaient
du Christ, la lumière suprême. Voilà les
bienfaits qu'apporte l'eau du baptême à ceux qui
reconnaissent sa force. »
(Saint Grégoire de Nazianze)
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