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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Janvier
Jeudi 1er janvier 2004
Sainte Marie, Mère de Dieu
Nb 6, 22-27 - Ps 67 - Ga 4,
4-7 - Lc 2, 16-21
Les bergers nous montrent comment marcher
par la foi : croire à ce que le Seigneur dit dans notre nuit
(quelle que soit l’annonce), vivre en conformité avec ce
qui a été dit, se mettre en route dans la nuit, sans voir,
sans savoir où l’on va. La seule référence
c’est Bethléem, la Maison du pain où Jésus
s’offre en nourriture, c’est-à-dire la lecture de
la Bible, notre nourriture spirituelle.
Après la nuit, vient l’aurore : on aperçoit sans
voir la promesse divine. Puis vient le temps de la découverte
: tout se passe comme il a été dit ! Quel émerveillement
! Quelle joie ! Cet émerveillement et cette joie ne peuvent se
contenir et nous proclamons tout ce que nous avons vu et entendu. Le
monde sera étonné de notre façon de vivre et de
voir les choses, mais notre joie demeurera à tout jamais au fond
de notre cœur.
« Je dis à l’homme qui gardait l’entrée
de l’année :
"Donne-moi une lumière pour trouver mon chemin à
travers l’inconnu."
Et il me répondit :
"Entre dans les ténèbres et mets ta main dans la
main de Dieu.
Cela sera pour toi plus utile qu’une lumière
Et plus sûr qu’un chemin familier."
Alors je me mis en route
Et trouvant la main de Dieu,
Marchai joyeusement au cœur de la nuit. »
(Minnie Louise Haskins)
Vendredi 2 janvier 2004
1 Jn 2, 22-28 - Ps 98, 1-4
- Jn 1, 19-28
“Je suis la voix qui crie à travers le désert”
« Bien peu d'entre nous comprennent
vraiment pourquoi Jésus-Christ est mort. Si les hommes n'ont
besoin que de sympathie, la croix n'est qu'une triste comédie
; elle n'était pas nécessaire. Ce dont le monde a besoin,
ce n'est pas d'un "petit brin d'amour", mais d'une opération
chirurgicale.
Quand vous êtes en présence d'une âme
qui souffre spirituellement, pensez à Jésus-Christ sur
la croix. Si cette âme pouvait arriver à Dieu par un autre
chemin, la croix serait inutile. Si vous croyez pouvoir aider les autres
par votre sympathie ou votre compréhension, vous êtes un
traître à Jésus-Christ. Vous devez veiller à
ce que votre âme soit en étroite communion avec Dieu, et
dans cette dépendance, communiquer la pensée de Dieu,
mais jamais une pensée humaine qui laisse Dieu de côté.
Aujourd'hui, on veut une religion aimable et facile !
La seule chose que nous ayons à faire est de présenter
aux hommes Jésus-Christ crucifié ; que les regards soient
continuellement dirigés vers lui seul. Toute doctrine qui n'est
pas fondée sur la croix de Jésus nous égarera.
Si le serviteur de Dieu lui-même a mis sa foi en Jésus-Christ,
et compte sur la réalité de la Rédemption, ses
auditeurs doivent se sentir concernés. Ce qui demeure et s'approfondit,
c'est le contact vivant du serviteur de Dieu avec Jésus-Christ;
c'est de ce contact que tout dépend.
Le devoir du messager de l' Évangile est de dénoncer le
péché et de révéler Jésus-Christ
comme le Sauveur. » (Oswald Chambers)
Samedi 3 janvier 2004
1 Jn 2,29-3,6
- Ps 98, 1, 3-6 - Jn 1, 29-34
“Puisque vous savez que Dieu est
juste, reconnaissez aussi que tout homme qui vit selon la justice de
Dieu est vraiment né de lui.”
Comme nous avons du mal à voir Dieu dans l’autre, surtout
dans celui qui se donne à Dieu ! Car rien n’est moins repérable
que la sainteté. Celui qui se laisse sanctifier par Dieu fait
tout à contre-courant, comme Jésus l’a fait, et
cela le désigne comme l’auteur du mal. Nous sommes incompris
car, comme Jésus dimanche dernier, nous répondons : «
C’est chez mon Père que je dois être. » Toutes
nos considérations terrestres passent après notre relation
à Dieu, mais sans jamais les altérer. Ainsi, nous ne sommes
plus jamais parfaits ni à nos yeux – ce qui nous garde
dans l’humilité -, ni aux yeux des autres, seulement aux
yeux de Dieu.
Dans sa relation à Dieu, Jean le Baptiste avait reçu
de Dieu la mission de baptiser dans l’eau et un signe spécial
: « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et
demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit
Saint. » Ainsi, lorsque nous voyons l’Esprit demeurer en
quelqu’un, nous pouvons aussi dire qu’il est né de
Dieu, et en rendre témoignage, comme Jean l’a fait.
Dimanche 4 janvier 2004
Epiphanie du Seigneur
Es 60, 1-6 - Ps 72,
1-2, 7-8, 10-13 - Eph 3,
2-6 - Mt 2, 1-12
Un enfant
vient de naître ! L’enfant a le pouvoir d’attirer
tous les regards vers lui ! Plus rien ne compte dans son entourage
que Sa présence ! En cela il est roi !
Face à lui, un roi, chef religieux juif,
mis sur le trône par l’occupant. Son pouvoir est
tellement précaire que la naissance d’un enfant
constitue une menace pour lui. Surtout que des étrangers
sont au courant de cette naissance et recherchent l’enfant
! Aurait-il plus d’importance que lui, le roi ?
Mais Hérode n’a pas compris qu’en
s’adressant à lui les étrangers cherchaient
une réponse dans la religion qu’il représente.
Heureusement Dieu est bon pour ceux qui cherchent, et Hérode
fait rechercher la réponse dans la Parole de Dieu, seul
endroit où l’on trouve toutes les réponses
à nos questions, car le Saint Esprit fait arrêter
notre regard sur le lieu où elles se trouvent. Et comme
la Parole de Dieu ne parle que de Jésus, du Verbe de
Dieu fait chair, c’est toujours en trouvant Jésus
qu’on trouve la réponse à nos questions.
Entrer en présence de Dieu, voir Jésus et Marie
sa mère, tomber à genoux, se prosterner devant
Dieu fait homme, lui ouvrir notre cœur et lui offrir ce
que nous avons de plus cher : l’or de nos jours si nous
le reconnaissons comme notre roi, l’encens de nos prières
si nous reconnaissons qu’il est le Prêtre qui s’est
offert en sacrifice pour nous, la myrrhe de nos souffrances
si nous acceptons de le suivre sur le chemin de la croix. Après
cette offrande, le chemin de notre vie est tout Autre.
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Lundi 5 janvier 2004
1 Jn 3,22-4,6
- Ps 2, 7-8, 10-11 - Mt 4, 12-17,
23-25
Ce texte d’Esaïe que Matthieu
rapporte au commencement de la vie publique de Jésus, nous l’avons
déjà lu à la messe de la nuit de Noël car,
cette lumière qui s’est levée vient de ce qu’un
enfant nous est né, un Fils nous est donné. On proclame
son nom : Conseiller merveilleux, Dieu qui est notre force, notre Père
pour toujours, Celui qui nous donne la paix ! Tous ces titres, Jésus
les porte en lui et veut bien les offrir à qui s’approche
de lui pour se laisser guérir par lui. Il ne suffit pas de demander
la guérison, il faut aussi l’accepter. Bien souvent il
faut se détacher de la vie que nous avons connue jusqu’à
maintenant, sans regarder en arrière, sans savoir où nous
allons, en acceptant de ne plus dépendre des autres, de marcher
seul dans la confiance en Dieu qui pourvoit à tous nos besoins.
Mardi 6 janvier 2004
1 Jn 4, 7-10 - Ps 72, 1-4,
7-8 - Mc 6, 34-44
« Donnez-leur vous-mêmes à manger.
»
Que ce serait-il passé si Mère Teresa avait
répondu : « Allons-nous dépenser le salaire de deux
cents journées pour acheter du pain et leur donner à manger
? » Elle aurait pu aussi répondre au Seigneur : «
Je ne peux pas faire ce que tu me demandes puisque je n’ai pas
assez d’argent pour m’occuper de tous ces pauvres que tu
m’envoies. »
Mais, que dit-elle ? :
« Je ne veux pas travailler pour devenir une entreprise,
mais pour rester oeuvre d'amour. Je veux que vous ayez cette entière
confiance que Dieu ne nous laissera jamais tomber. Prenez-le au mot
: cherchez d'abord le Royaume des Cieux, et tout le reste viendra par
surcroît. La joie, la paix, l'unité sont plus importantes
que l'argent. Si Dieu veut que je fasse quelque chose, Il me donnera
l'argent pour le faire. J'ai refusé une offre du Cardinal Cooke:
cinq cents dollars par mois pour chaque Soeur qui travaillerait à
Harlem. Je lui ai dit: «Pensez-vous, Éminence, que Dieu
fera faillite à New York ? » ...L'argent... Je n'y pense
pas. Il en vient toujours. Le Seigneur l'envoie. Nous accomplissons
Son travail. Il fournit les moyens. S'Il ne nous donne pas les moyens,
cela prouve qu'Il ne veut pas le travail, alors pourquoi se tracasser
?
Il y a quelques semaines, un de nos frères est venu
me voir, désespéré, et il a dit: « Ma vocation,
c'est de travailler pour les lépreux. (Il aime les lépreux.)
Je veux donner toute ma vie, tout ce que je possède et tout ce
que je suis, à cette vocation.» Je lui ai dit : «Tu
commets une erreur, mon frère. Ta vocation est d'appartenir à
Jésus. Il t'a choisi pour Lui-même. Ton travail n'est que
la concrétisation de ton amour pour Lui. Et c'est pourquoi le
travail que tu fais n'importe pas. L'essentiel, c'est que tu Lui appartiennes,
que tu sois à Lui et qu'Il te donne les moyens de réaliser
cela pour Lui.
... Plus nous nous vidons, plus nous donnons de place à
Dieu pour nous remplir... Plus vous vous oubliez, plus Jésus
pensera à vous. Plus vous vous détachez de vous, plus
Jésus S'y attachera. ... Ce n'est pas la quantité de ce
que nous «avons» à donner (qui compte) -- mais le
degré de vide que nous avons atteint -- de façon à
pouvoir Le recevoir pleinement dans notre vie et à Lui laisser
vivre Sa vie en nous. »
Mercredi 7 janvier 2004
1 Jn 4, 11-18 - Ps 72, 1-2,
10-13 - Mc 6, 45-52
Jésus veut protéger ses disciples car
il ne veut pas que ceux-ci le proclament roi à la manière
dont la foule veut le faire. Aussi, il les oblige à quitter son
intimité pour un temps et à monter dans la barque de l’Eglise.
C’est là qu’ils subiront les tribulations nécessaires
à leur sanctification.
Pendant ce temps, Jésus renvoie la foule de ceux qui veulent
bénéficier toujours et encore de ses bénédictions
sans vouloir tout quitter pour le suivre. Ils ne comprennent pas encore
ce qu’est aimer. Ils sont heureux de recevoir mais ne savent pas
qu’ils doivent commencer à donner ce qu’ils ont reçu,
gratuitement, comme ils l’ont reçu.
Et Jésus prie. Il se donne lui-même complètement
à son Père car l’amour couvre une multitude de péchés.
Jeudi 8 janvier 2004
1 Jn 4,19-5,4 - Ps 72, 1-2,
14-15, 17 - Lc 4, 14-22a
“Car l’amour de Dieu, c’est
cela : garder ses commandements.”
Adam n’avait reçu qu’un seul commandement qu’il
devait respecter pour prouver à Dieu son amour : Tu ne mangeras
pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
L’homme a préféré la connaissance
du bien et du mal plutôt que l’amour de Dieu.
Aussi, pour aimer Dieu, il nous faut faire le chemin inverse : renoncer
à la connaissance du bien et du mal, se laisser guider par le
Saint Esprit qui nous conduit à faire la volonté du Père.
Jésus vit tout cela, il est donc rempli de la puissance
de l’Esprit. Il peut donc promettre à ceux qui feront comme
lui qu’ils sortiront de leur prison intérieure, qu’ils
verront Dieu dans leur vie, qu’ils seront libres malgré
l’oppression du monde.
Tout cela s’accomplit aujourd’hui dans notre vie si nous
suivons Jésus sur le chemin de la croix !
Vendredi 9 janvier 2004
1 Jn 5, 5-13 - Ps 147, 12-15, 19-20 - Lc 5, 12-16
Jésus aurait pu se laisser happer
par cette vocation de guérisseur, mais il se retirait dans les
endroits déserts et il priait. Comme dit Mère Teresa :
« Ta vocation est d’appartenir à Jésus »,
et Jésus sait que sa vocation c’est d’appartenir
à son Père. Le reste, les guérisons, les enseignements,
ne sont que la conséquence de son union à Dieu. C’est
pour cela que saint Vincent de Paul disait : « Moi, je n’ai
rien fait. »
Par ailleurs, « celui qui a le Fils possède la vie ».
Alors, pourquoi nous détourner de Jésus, pourquoi résister
à la volonté du Père ? Le Psaume le dit : «
Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés
et ses lois à Israël ». Alors, pourquoi ne pas entrer
plus avant dans l’intimité de Jésus pour recevoir
toutes ces promesses faites à Jacob et à Israël ?
Voulons-nous vraiment la Vie ?
Samedi 10 janvier 2004
1 Jn 5, 14-21 - Ps 149, 1-6 - Jn 3, 22-30
“Il faut qu’il grandisse (dans mon coeur)
; et moi, que je diminue.”
« La croix ne sera pas le dernier mot, la liberté
de l’Esprit s’attestera dans la Résurrection, mais
la Résurrection sera une confidence faite aux intimes et non
une proclamation au grand jour.
Jésus n’ira pas confondre ses ennemis en se
montrant à eux dans un défi qui les tuerait, c’est
dans une confidence à ses intimes qu’Il apparaîtra
comme vainqueur de la mort sous une forme d’homme libre, puisque
ses manifestations s’adapteront à chacun selon ce qu’elles
veulent signifier pour chacun.
D’ailleurs, les disciples ne sauront que faire de
cette Résurrection... jusqu'à ce que, consumés
par le feu de la Pentecôte, ils reçoivent ce baptême
qui les intériorise et les amène à reconnaître
Jésus comme intérieur à eux-mêmes, Jésus
étant intérieur à l’homme.
La Résurrection concerne notre vie aujourd’hui et chacun
de nous est appelé, avec une urgence infinie, à ressusciter.
Si Dieu n’est pas pour nous la respiration de la liberté
et de l’amour, alors il n’est pas intéressant.
Il ne l’est que s’il apparaît vraiment
au cœur de la vie comme une source qui ne cesse de la renouveler
en en faisant une aventure infinie. » (Maurice Zundel)
Dimanche 11 janvier 2004
Baptême du Seigneur
Es 40, 1-5,
9-11 - Ps 104, 1-4, 24-25, 27-30 -
Ti 2, 11-14 ; 3, 4-7 -
Lc 3, 15-16, 21-22
« C’est
le mystère de la Trinité qui se manifeste dans
ce baptême. Le Seigneur est baptisé, l’Esprit
Saint descend sous l’aspect d’une colombe et on
entend la voix du Père rendant témoignage à
son Fils. Les cieux s’ouvrent, non que les éléments
s’écartent, mais aux yeux de l’esprit, ces
yeux avec lesquels Ezéchiel aussi les vit ouverts, comme
il le rapporte au début de son livre (Ez 1, 1). La colombe
vint se poser sur la tête de Jésus pour qu’on
ne pût penser que la parole du Père s’adressait
à Jean et non au Seigneur. » (Saint Jérôme).
« Pourquoi donc
les cieux se sont-ils ouverts ? Pour que tu apprennes que cela
se produit également quand tu es baptisé, car
Dieu t’appelle alors vers la patrie d’en haut et
t’invite à ne plus rien avoir de commun avec la
terre. Même si tu ne le vois pas, ne le mets pas en doute
! En effet, au début, ce sont toujours des visions sensibles
et des signes de ce genre qui manifestent des réalités
étonnantes et spirituelles ; la cause en est la trop
grande grossièreté des esprits, qui ont besoin
d’une vision sensible, qui sont dans une totale incapacité
de concevoir une nature incorporelle, et que seules peuvent
les frapper d’étonnement les réalités
visibles. Même si, après cela, les phénomènes
ne se reproduisent pas, ils accueilleront pourtant avec foi
ce qui, une seule fois et au commencement, s’est révélé
par leur intermédiaire. » (Saint Jean Chrysostome).
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Lundi 12 janvier 2004
1 S 1, 1-8 - Ps 116, 12-14,
17-19 - Mc 1, 14-20
L’homme comprendra-t-il un jour sa femme ?
Elcana ne se rend pas compte qu’en offrant plus à
l’une de ses épouses, parce qu’elle a des enfants,
qu’à l’autre, il froisse l’autre. L’offrande
qu’il leur fait n’est pas en fonction de son amour pour
elles, mais de ce qu’elles lui ont donné. Dans ce cas,
la femme est réduite à la fonction de « rendement
», elle n’a aucune valeur par elle-même.
Celui qui a vu le film « Ce que veulent les femmes
» peut le comprendre. Le héros, ayant reçu la faculté
d’entendre ce que pense les femmes, a tout pouvoir sur elles,
mais il a surtout le pouvoir de les combler, de combler leurs attentes
et leurs désirs. Il est alors l’homme le plus aimé
sur terre. Paul a dit : « Maris, aimez vos femmes ». C’est
en aimant sa femme, comme Jésus a aimé l’Eglise,
que l’homme sera aimé et heureux !
C’est pour cela que Jésus appelle… des
hommes !
Qu’il est difficile d’aimer quelqu’un
pour lui-même et non pour ce qu’il nous donne ! Il en est
de même pour Dieu : nous l’aimons car nos espérons
recevoir de lui des bénédictions, bien que nous savons
qu’il s’est donné à nous tout entier. Quant
à l’aimer pour lui-même sans recevoir de bénédictions,
peu de gens s’y risquent !
Mardi 13 janvier 2004
1 S 1, 9-20 - 1 S 2, 1-8
- Mc 1, 21-28
Quand le Saint Esprit vient prier en nous,
il libère notre cœur par les larmes, il inscrit au fond
de notre cœur les mots que le Seigneur veut entendre. Mais seul
le cœur parle dans l’union à Dieu, les mots ne sortent
pas de notre bouche. Sinon, celui qui les entendrait pourrait nous juger
en bien ou en mal. Celui qui nous voit prier peut nous considérer
comme ivre, triste ou fou, mais ne devrait pas porter de jugement. Le
jugement du prêtre Eli a forcé Anne à se justifier.
Mais, heureusement, son prêtre a accepté ce qu’elle
disait, et l’a bénie. Cette bénédiction a
transformé le cœur d’Anne.
Etre reconnu par le prêtre de son Eglise est une grande
satisfaction pour l’enfant de Dieu. Rien n’est plus difficile
à vivre que d’être rejeté par les siens, mais
Jésus le vit avec nous.
Il ne faut jamais perdre de vue que lorsque nous entrons
dans la prière, dans l’intimité de Jésus,
nous ne paraîtrons jamais beaux aux yeux des hommes car le Seigneur
commence par faire mourir le vieil homme qui est en nous pour nous donner
la vie, il nous fait descendre dans l’abîme pour nous en
ramener confiants en lui, il nous rend pauvres, c’est-à-dire
qu’il nous dépossède de tout ce qui faisait notre
richesse, pour nous enrichir de sa présence, il nous abaisse
pour nous élever jusqu’à la plénitude du
Christ.
C’est ainsi que fait le Seigneur pour nous libérer de l’esprit
mauvais, de l’esprit de révolte qui nous habite !
Mercredi 14 janvier 2004
1 S 3, 1-10, 19-21, et 4, 1a
- Ps 40, 2, 5, 7-10 - Mc 1, 29-39
Lorsque nous ne connaissons pas encore
le Seigneur et que la Parole de Dieu ne nous est pas encore révélée,
nous avons besoin d’être guidé par un homme qui connaît
Dieu.
Le prêtre Eli dort dans sa chambre, sa vue spirituelle
baisse car il ne dort plus dans le temple du Seigneur, il n’habite
plus en lui-même et préfère son confort matériel.
C’est pour cela qu’il tarde à découvrir que
Dieu parle à son petit protégé, mais il donne le
principe de base de la relation à Dieu : écouter Dieu.
Parce que Samuel a écouté Dieu, lui a obéi,
le Seigneur était avec lui et aucune de ses paroles ne demeura
sans effet.
Lorsqu’on dit : "Voici, je viens" au Seigneur, on découvre
dans le Livre la volonté de Dieu pour nous. Il nous appartient
d’y croire coûte que coûte, jusqu’à ce
qu’elle soit réalité dans nos entrailles, au plus
profond de nous-mêmes.
Lorsqu’il fut baptisé, Jésus entendit
: « Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré
». Jésus dut croire à cette parole tous les jours
de sa vie, coûte que coûte, sachant que la foi en cette
parole le conduisait à la mort. Ainsi, nous ne sommes pas seuls
sur le chemin de la foi, Jésus nous y accompagne toujours.
Jeudi 15 janvier 2004
1 S 4, 1c-11 - Ps 44, 10-11,
14-15, 24-25 - Mc 1, 40-45
Il ne nous suffit pas de mettre Dieu dans
notre camp : lui accorder quelques minutes de prière par jour,
aller à la messe tous les dimanches, pour être vainqueur
face à l’ennemi. La Bible ou les statues que nous avons
chez nous ne nous rendent pas vainqueurs du mal si nous ne lisons pas
la Parole de Dieu et ne prions que pour faire comme les autres. Dans
cette bataille livrée en rase campagne nous sommes battus. Pour
marcher vers la victoire, Jésus doit devenir le roc sur lequel
nous bâtissons notre vie, et la foi notre bouclier (Eph 6, 16).
Ce qui nous permet d’éteindre tous les projectiles enflammés
du Malin c’est notre confiance en Dieu, et comme la Parole de
Dieu est un glaive à double tranchant, nous savons qu’en
nous laissant transformer par elle nous deviendrons l’instrument
de Dieu par lequel le Seigneur fera régner Sa paix.
Vendredi 16 janvier 2004
1 S 8, 4-7, 10-22 - Ps 89, 16-19
- Mc 2, 1-12
Les fils d’Israël n’ont
pas encore atteint la maturité spirituelle. Ils désirent
encore être gouvernés par un homme, même s’il
n’est pas religieux, plutôt que d’entrer eux-mêmes
en relation avec le vrai Roi. Une fois de plus nous rejetons Dieu lorsque
nous agissons ainsi.
L’homme utilise l’homme et cherche à posséder
ce que l’autre possède, il en fait son esclave ou son objet.
Nous le savons, et bien souvent, lorsque le Seigneur nous appelle à
sortir de notre esclavage, nous préférons cet esclavage
plutôt que de marcher dans la confiance en Dieu. Nous préférons
être l’esclave d’un homme que nous voyons plutôt
que de répondre à l’appel que le Seigneur nous adresse.
Nous voulons être comme les autres, qui vivent sans
Dieu et paraissent heureux dans leur esclavage. Dieu seul voit les cœurs
saigner et entend les cris inaudibles qui s’en échappent,
c’est pour cela qu’il nous appelle au bonheur.
Lorsque nous ne voulons plus obéir à Dieu,
le Seigneur en arrive à faire notre volonté, non pour
notre bonheur mais pour notre bien, afin que nous comprenions que nous
ne trouverons jamais le bonheur en dehors de lui.
Samedi 17 janvier 2004
1 S 9, 1-4, 17-19a et 10, 1a - Ps 21, 2-7 - Mc 2, 13-17
Lorsque le Seigneur nous donne une mission
(Saül reçoit la charge de chef d’Israël), il
nous donne les moyens de l’accomplir : il nous oint de son Esprit.
Il nous appartient ensuite de laisser l’Esprit demeurer en nous
et nous en lui.
Nous avons parfois parcouru bien des « pays »
avant de rencontrer celui qui nous ouvrira à la mission que nous
savions être nôtre, mais cela se fait au temps de Dieu.
Anne-Marie Javouhey avait, dans une vision, reçu la mission de
s’occuper des enfants noirs. Elle qui n’avait pas beaucoup
d’instruction, ne savait pas qu’il existait des enfants
noirs, et ne comprit sa mission que le jour où l’intendant
de l’île Bourbon lui demanda de le rejoindre. On peut toujours
se faire tout un tas de cinémas avant de comprendre la mission
à laquelle nous sommes appelés. L’important c’est
de renoncer à ces « cinémas » et se laisser
guider par l’Esprit.
Dimanche 18 janvier 2004
2e Dimanche du T.O
Es 62, 1-5 - Ps 96,
1-3, 7-9 - 1 Co 12, 4-11
- Jn 2, 1-11
Dans son
Evangile, Jean parle du vin nouveau comme étant le premier
signe de Jésus. Aux noces de Cana, Jésus transforme
le travail des serviteurs, l’eau rapportée par
les serviteurs, en vin nouveau. Seuls les serviteurs savaient
d’où venait ce vin nouveau, eux qui avaient peinés
dans l’obéissance à Jésus ! Sans
cette peine, l’eau de source, la Source étant le
Père, n’aurait pu être mise dans les jarres
à disposition des invités. Et Jésus nous
a montré l’exemple dans l’obéissance
à son Père : « Ma nourriture, c’est
de faire la volonté de celui qui m’a envoyé
et d’accomplir son œuvre » (Jn 4, 34).
Chaque saint donne à Jésus le pouvoir
d’apporter un vin nouveau à l’Eglise. Par
la peine qu’ils ont prise dans l’obéissance,
les saints reçoivent la révélation de ces
choses que le Père ne révèle qu’aux
tout-petits, cela dans l’union totale à Jésus,
c’est-à-dire dans le Royaume des cieux. C’est
pour cela que Jean-Paul II nous exhorte : « N’ayez
pas peur de la sainteté ! ».
Nous obéissons à Jésus parce
que Marie nous a montré le chemin. Elle qui avait dit
à l’ange de l’annonciation : « Qu’il
me soit fait selon ta parole ! » et qui a vu cette parole
se réaliser, peut maintenant, avec confiance, bien que
Jésus soit réticent à entrer dans sa mission,
dire aux autres : « Faites tout ce qu’il vous dira
». Ce qu’elle a vécu, les autres peuvent,
par l’obéissance, le vivre.
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Lundi 19 janvier 2004
1 S 15, 16-23 - Ps 50, 7-8,
16-17, 21, 23 - Mc 2, 18-22
« Toi qui reconnaissais ta petitesse,
n’es-tu pas devenu le chef des tribus d’Israël ? »
Il y a toujours un préalable à la mission : devenir humble
! La seule façon de demeurer dans l’humilité c’est
de continuer à obéir au Seigneur, sans faire d’apartés,
sans faire de sacrifices inutiles à Dieu car c’est dans
cela que notre orgueil reprend vigueur.
« "Tu ne peux pas maintenant me suivre où
je vais, mais tu me suivras plus tard" (Jn 13, 36). Nous lisons
plus loin : "Après avoir ainsi parlé, Jésus
lui dit: "Suis-moi" (Jn 21, 19). Trois ans auparavant, Jésus
avait déjà dit à Pierre "Suis-moi !"
et Pierre avait suivi sans peine, séduit par Jésus, mais
sans le secours du Saint-Esprit. Il aboutit au reniement, et son cœur
se brisa. C'est alors qu'il reçut le Saint-Esprit, et Jésus
lui dit à nouveau : "Suis-moi !" Jésus seul
était devant lui. Le premier "Suis-moi" n'avait rien
de mystique et Pierre suivit Jésus sur le chemin ; le deuxième
le conduira jusqu'au martyre (Jn 21, 18).
Tous nos efforts, toutes nos bonnes résolutions,
aboutissent au reniement, parce que nous n'avons pas de puissance pour
les réaliser. Mais quand nous sommes effondrés, réellement
vidés de nous-mêmes, nous pouvons recevoir le Saint-Esprit
: "Recevez le Saint-Esprit". Laissez-vous envahir par lui,
et il n'y aura dans votre vie qu'un vainqueur, le Seigneur Jésus-Christ.
» (Oswald Chambers).
Mardi 20 janvier 2004
1 S 16, 1-13 - Ps 89,
20-21, 25, 27-29 - Mc 2, 23-28
Combien de temps pleurons-nous sur notre
vieil homme que nous avons bien du mal à quitter, comme les Hébreux
qui reprochaient à Moïse de leur avoir fait quitter l’Egypte,
le pays de leur esclavage ?
Pour nous apprendre à quitter ce vieil homme, le
Seigneur nous demande de partir. Le chemin est périlleux, et
le Seigneur le sait. Aussi, il ne met pas la vie de son bien-aimé
en péril, et lui donne le moyen d’accomplir Sa volonté
en contournant la méchanceté des hommes. Mais, la mission
n’est découverte que pas à pas, et le Seigneur attend
que nous cessions de regarder les apparences pour, comme lui, voir le
cœur des hommes. Allant d’échec en échec dans
l’avancement de notre mission, nous devons mettre notre confiance
en Dieu qui sait ce qu’il fait, et l’écouter, car
sa voix se fait de plus en plus ténue. Après l’échec
apparent de la mission, la solution, plus belle que ce qu’on attendait
! Et c’est l’Esprit de Dieu qui vient conduire cette mission
!
Mercredi 21 janvier 2004
1 S 17, 32-33, 37, 40-51 - Ps
144, 1-2, 9-10 - Mc 3, 1-6
Lorsque nous marchons vers un homme dans
la simplicité, muni du Saint Esprit, celui-ci, armé de
toute sa haine et de son désir d’accusation et de vengeance,
considère notre simplicité comme une atteinte à
sa dignité. Il était prêt à combattre avec
ses armes, mais voici que d’autres armes, qu’il ne connaissait
pas, se présentent à lui. Il a peur et nous jette toute
sa hargne à la figure. Reste à savoir s’il est ouvert
à la connaissance de Dieu. Alors, vient le temps de l’évangélisation,
du témoignage de notre foi, en lui démontrant que s’il
vient à Dieu ce ne sera pas par la force de notre pouvoir sur
lui, mais grâce à Dieu dont il est aimé.
L’adversaire veut quand même utiliser ses armes,
mais le Saint Esprit est le seul qui puisse nous atteindre au front,
atteindre nos pensées. Et c’est lui qui convainc de péché.
Ainsi atteint, l’adversaire tombe la face contre terre, se prosterne
devant Dieu.
« Ni par puissance, ni par force, mais par l’Esprit du Seigneur
» (Za 4, 6), telle doit être notre attitude face à
l’ennemi. Libérer l’homme de ses armes et trancher
la tête du serpent qui l’habite, c’est le libérer
de ses chaînes, l’ouvrir à la vie.
Jeudi 22 janvier 2004
1 S 18, 6-9 ; 19, 1-7
- Ps 56, 2-3, 9-12, 14 - Mc 3, 7-12
Quand un homme de Dieu nous débarrasse
d’un ennemi, les louanges vont au libérateur, et non à
celui qui est libéré. Aussi, il se peut que nous le regardions
d’un oeil envieux, croyant que la sainteté lui est donnée
par grâce.
Mais, Mère Teresa dit :
« La sainteté consiste à accomplir d'un
cœur joyeux la volonté de Dieu... Le premier pas vers la
sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une
volonté ferme et droite, nous aimons Dieu, nous choisissons Dieu,
nous nous hâtons vers Dieu, nous L'atteignons, nous L'avons.
La sainteté n'est pas un luxe réservé au petit
nombre, mais simple devoir pour vous et moi ; aussi, soyons saints comme
notre Père aux cieux est saint. Saint Thomas disait : "La
sainteté n'est rien d'autre qu'une ferme résolution"
- l'acte héroïque d'une âme qui s'abandonne à
Dieu.
Notre progrès dans la sainteté dépend
de Dieu et de nous, de la grâce de Dieu et de notre volonté
de devenir saint. Nous devons avoir la vivante et authentique détermination
d'atteindre la sainteté.
Nous devons devenir saints, non parce que nous voulons nous
sentir saints, mais parce que le Christ doit être capable de vivre
pleinement Sa vie en nous. Nous devons être tout amour, toute
foi, toute pureté... Je prie que chacun de vous soit saint, et
ainsi répande l'amour de Dieu partout où il va. Que Sa
lumière de vérité soit dans la vie de chaque personne,
de façon à ce que Dieu puisse continuer à aimer
le monde à travers vous et moi. »
Vendredi 23 janvier 2004
1 S 24, 3-21 - Ps 57,
2-4, 11-12 - Mc 3, 13-19
« Les gens sont déraisonnables, illogiques et centrés
sur eux-mêmes.
Aimez-les quand même !
Quand vous faites le bien, les gens vous accusent d’égoïsme
et vous attribuent une motivation calculée.
Faites le bien quand même !
Si vous avez du succès, vous récoltez de faux amis et
de vrais ennemis.
Réussissez quand même !
Le bien que vous faites aujourd’hui sera oublié demain.
Faites-le bien quand même !
L’honnêteté et la franchise vous rendront vulnérables.
Soyez honnêtes et francs quand même !
Les plus grandes personnes avec les plus grandes idées peuvent
être jetées par terre
par les personnes les plus médiocres ayant les idées les
plus étroites.
Voyez grand quand même !
Les gens supportent les opprimés mais suivent seulement les gagnants.
Combattez pour quelques opprimés quand même !
Ce que vous prenez des années à bâtir peut être
détruit en une nuit.
Bâtissez quand même !
Les gens ont besoin de votre aide mais ils vous attaquent si vous les
aidez.
Aidez-les quand même !
Donnez aux gens le meilleur que vous avez et ils vous le relanceront
au visage.
Aimez-les quand même ! »
(Mère Teresa)
Samedi 24 janvier 2004
2 S 1, 1-4, 11-12, 19, 23-27 - Ps 80, 2-7 - Mc 3, 20-21
« LA RAFLE DE JÉSUS
L’étoile jaune de toile, cousue solidement,
Sur son cœur palpitait
Mais je suis chrétien ! clamait-il
Aux gardiens de l’ordre nouveau
Avant je portais une croix,
Pas une étoile !
Et les sbires du pire à venir, de ricaner
Jésus a été dénoncé par les siens,
bons paroissiens
Cueilli à la sortie de l’église
Et, ouste, dans l’autobus
Direction Drancy
Voyage aller, presque gratuit
Manque le retour
Dans l’immense cour, une foule si dense
Et personne pour le reconnaître !
Ici Babel, grouillante de cris et de langues
Nul pour le comprendre
Et pourtant, tant de Juifs
Tant d’étoiles en ce firmament de ciment !
Un scribe galonné, inscrivant des noms
Et soigneusement, les empilant
en colonnes noires
le sang de sa plume d’acier grinçante
tachant le papier blanc
Eclaboussant au hasard infâme
Quelques noms
Jésus ?
Oui, Jésus, de Nazareth, en Palestine
Né en l’an zéro
Profession ?
Messie
Pressons, pressons,
Vous n’êtes pas le dernier !
Et ainsi, de Drancy, Jésus partit
En un train d’enfer
Aux horaires si précis
Avec sur sa tête, une couronne barbelée
(Ilan Braun)
Dimanche 25 janvier 2004
3e Dimanche du T.O
Ne 8, 1…10 - Ps
19, 8-10, 15 - 1 Co 12, 12-30
- Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21
« Quoi
qu'ils fassent, les frères doivent se montrer charitables
et joyeux les uns avec les autres. Celui qui travaille parlera
ainsi de celui qui prie : "Le trésor que mon frère
possède, je l'ai, moi aussi, puisqu'il nous est commun."
De son côté, celui qui prie dira de celui qui lit
: "Le bénéfice qu'il tire de sa lecture m'enrichit,
moi aussi." Et celui qui travaille dira encore : "C'est
dans l'intérêt de la communauté que j'accomplis
ce service."
Les multiples membres du corps ne forment qu'un
seul corps et ils se soutiennent mutuellement en remplissant
chacun sa tâche. L'œil voit pour tout le corps ;
la main travaille pour les autres membres ; le pied, en marchant,
les porte tous ; un membre souffre dès qu'un autre souffre.
Voilà comment les frères doivent se comporter
les uns avec les autres (cf. Rm 12, 4-5). Celui qui prie ne
jugera pas celui qui travaille parce qu'il ne prie pas. Celui
qui travaille ne jugera pas celui qui prie… Celui qui
sert ne jugera pas les autres. Au contraire, chacun, quoi qu'il
fasse, agira pour la gloire de Dieu (cf. 1Co 10,31 ; 2Co 4,15)...
Ainsi une grande concorde et une sereine harmonie
formeront « le lien de la paix » (Ép 4,3),
qui les unira entre eux et les fera vivre avec transparence
et simplicité sous le regard bienveillant de Dieu. L'essentiel,
évidemment, c'est de persévérer dans la
prière. D'ailleurs une seule chose est requise : chacun
doit posséder en son cœur ce trésor qu'est
la présence vivante et spirituelle du Seigneur. Qu'il
travaille, prie ou lise, chacun doit pouvoir se dire en possession
de ce bien impérissable qu'est le Saint-Esprit. »
(Saint Macaire)
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Lundi 26 janvier 2004
Saint Timothée et Saint Tite
Ti 1, 1-5 - Ps 96, 1-3,
7-10a - Lc 10, 1-9
« L'un des moments les plus désastreux
de l'histoire humaine eut lieu en 1271. Cette année-là,
le père de Marco Polo rendit visite au Kubla Khan, le chef suprême
de la Chine, des Indes et de l'Extrême-Orient. Ce dernier fut
tellement impressionné par le christianisme qu'il demanda au
père de Marco Polo: "Dites à votre chef spirituel
de m'envoyer une centaine d'hommes experts dans votre religion et je
serai baptisé. Tous mes seigneurs et vassaux seront baptisés
aussi. Il y aura bientôt davantage de chrétiens ici que
dans le reste du monde." Mais il ne se passa pas grand-chose. Trente
ans plus tard une poignée seulement de missionnaires fut envoyée
en Extrême-Orient. Trop peu et trop tard ! Pouvez-vous imaginer
ce que serait le monde aujourd'hui si la Chine (1,2 milliard d'habitants),
les Indes (800 millions) et le reste le l'Orient avaient accepté
le Christ ? A la fin de la deuxième guerre mondiale, le général
Mac Arthur lança un appel pressant aux églises évangéliques
d'Amérique : "Envoyez au moins 1000 missionnaires au Japon
le plus vite possible," affirmant qu'en une seule génération
le Japon pourrait accepter le Christ. Une nouvelle fois l'appel fut
ignoré. Aujourd'hui moins d'un pour cent de la population du
Japon est converti au christianisme. Jésus a dit: "La moisson
est grande mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de
la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson." (Luc 10, 2)
Ces mots que vous lisez à présent font peut-être
partie de votre appel à témoigner à l'étranger
pour Christ, ou peut-être dans votre entourage seulement. Mais
en tout cas ils représentent votre appel, sans aucun doute, à
prier que Dieu envoie Ses ouvriers engranger la moisson. » (Bob
Gass)
Mardi 27 janvier 2004
2 S 6, 12b-15, 17-19 - Ps 24,
7-10 - Mc 3, 31-35
Pourquoi David était-il si heureux de faire
monter l’arche de Dieu jusque dans Sa cité ? Parce qu’il
voyait sa propre résurrection.
Faire entrer l’arche de Dieu dans son cœur c’est marcher
vers la résurrection, l’arche étant l’image
de Jésus. Jésus habitant notre cœur, sa présence
en nous nous met "à l’ombre du Très-Haut".
« Les princes d’Edom regardaient le pays
désolé d’Israël et pensaient que ce serait
une conquête facile. Cependant une grande difficulté les
attendait : "LE SEIGNEUR ÉTAIT LÀ". Grâce
à Sa présence le pays était en sécurité.
Quels que soient les machinations et plans de nos ennemis, nous avons
toujours cette protection pour stopper leurs plans.
Les saints sont l’héritage de Dieu, Il est au milieu d’eux
et protège les siens.
Quel réconfort cette assurance représente en temps de
trouble ou de conflit spirituel.
Nous sommes continuellement opposés, cependant toujours préservés
!
Combien de fois Satan envoie des traits enflammés à l’encontre
de notre foi, mais notre foi le défie. Ils ne sont pas seulement
déviés mais éliminés parce que "LE
SEIGNEUR ÉTAIT LÀ" ?
Ce sont nos œuvres que Satan attaque. Un saint n’a jamais
eu une grâce ou vertu qui n’était pas la cible de
ces missiles sortant de l’enfer.
S’il entrevoit un brillant espoir, un amour très fervent,
une patience qui endure, un zèle enflammé, le vieil ennemi
de tout ce qui est bon essaiera de le détruire. La seule raison
pour laquelle toute chose belle et vertueuse survit est la présence
de L’Éternel, car "LE SEIGNEUR ÉTAIT LÀ"
». ( Charles H. Spurgeon)
Mercredi 28 janvier 2004
2 S 7, 1-17 - Ps 89, 4-5,
27-30 - Mc 4, 1-20
David est enfin, après de longues campagnes
de pacification, installé à Jérusalem, sa nouvelle
capitale.
Notre cœur est enfin, après de longues campagnes de pacification,
installé dans la paix, sa nouvelle capitale.
Lorsque nous vivons en paix avec Dieu, nous aimerions
que chacun puisse en faire autant, et voudrions faire une œuvre
qui permettrait cela. Mais le Seigneur ne l’entend pas ainsi :
c’est lui qui conduit l’humanité, c’est lui
qui connaît les besoins de chaque homme et, de plus, il est très
patient.
Chaque saint a préparé les matériaux
de l’œuvre de Dieu sur terre en s’abandonnant à
Lui, mais ce sont les successeurs, ceux issus de lui spirituellement,
qui construiront « l’édifice » car c’est
le Seigneur qui rend stable sa « royauté ».
Jeudi 29 janvier 2004
2 S 7, 18-19, 24-29 - Ps 132,
1-5, 11-14 - Mc 4, 21-25
« Je te bâtirai une maison
» dit le Seigneur, on pourrait dire une lignée car le saint
est le père d’une lignée de fils spirituels qui,
comme lui, offrent leur corps à Dieu afin qu’il en fasse
le temple du Saint Esprit. Offrir son corps à Dieu, ce n’est
pas mourir, c’est le laisser vivre la volonté de Dieu.
Si le Seigneur nous veut assis devant lui pendant des heures, ce que
nous appelons la contemplation, il nous appartient d’accepter
cette volonté, afin que notre corps obéisse à ce
que le Seigneur lui dit.
Saint Paul a dit : « Glorifiez donc Dieu par votre
corps » (1 Co 6, 20), et aussi : « Je traite durement mon
corps et le tiens assujetti, de peur qu’après avoir proclamé
le message aux autres, je ne sois moi-même éliminé.
» (1 Co 9, 27). Assujettir son corps, ce n’est pas le mortifier,
mais le conduire à l’obéissance à Dieu, quoiqu’il
demande ou quoiqu’il lui fasse subir, lui, et non pas nous.
Vendredi 30 janvier 2004
2 S 11, 1…17 - Ps 51, 3-7,
10-11 - Mc 4, 26-34
Lorsqu’un sujet du Roi n’obéit
pas au Roi, il encourt la mort.
Accepter les bontés de Dieu et oublier l’obéissance
qu’on lui doit ne peut réjouir le cœur de Dieu. C’est
ainsi qu’on se retrouve au beau milieu d’un combat spirituel
dont on ne peut sortir Vivant puisqu’on a perdu la Vie. D’autres
la perdent avec nous.
« Il est plus aisé de servir Dieu que de se laisser vider
par Lui jusqu'à la lie. Le but que Dieu veut atteindre, c'est
la révélation de Lui-même en nous, et non pas la
consigne de faire quoi que ce soit pour Lui, Dieu ne nous envoie pas
combattre pour Lui, il veut seulement pouvoir nous utiliser comme il
l'entend dans les combats qu'il livre lui-même. » (Oswald
Chambers)
"Il veut seulement pouvoir nous utiliser comme il l’entend"
: prenons comme exemple le débarquement du 6 juin 1944. Les Alliés
déversent, en quelques jours, des milliers d’hommes et
des tonnes de matériel sur les plages normandes. Forts de cette
armure, ils pensent anéantir l’ennemi rapidement car ils
ont pris soin d’isoler la Normandie des renforts allemands. Mais
l’ennemi résiste farouchement et n’entend pas perdre
ces terres qu’il considère comme siennes. Il faut plus
de deux longs mois de combats intensifs pour commencer à voir
fléchir l’ennemi. Ensuite, l’avance se fera plus
rapide et l’ennemi sera refoulé dans son pays. Il en est
de même pour les combats spirituels. Forts des "armes"
de Dieu (le Saint Esprit, la Parole), nous croyons anéantir l’ennemi
qui nous habite. Force est de reconnaître que le combat est rude,
l’ennemi n’entend pas quitter notre âme qu’il
dit être sienne. Nos efforts n’ayant aucun effet, c’est
par la confiance en Dieu et par la foi que nous vaincrons l’ennemi
de notre âme, car il ne connaît pas cette arme, lui qui,
refusant la confiance, voulu prendre la place de Dieu.
Ainsi, c’est toujours pour nous apprendre la confiance
en Lui que le Seigneur nous entraîne dans les combats spirituels.
Samedi 31 janvier 2004
2 S 12, 1-7a, 10-17 - Ps 51, 12-17
- Mc 4, 35-41
« Vos actions ne révèlent
pas votre véritable caractère, vos réactions le
révèleront ! Car vous pouvez réfléchir à
vos actions futures, tandis que vos réactions sont spontanées.
Elles vous donnent une idée de ce que vous avez vraiment au fond
du cœur.
Enfant de Dieu, vous avez besoin de passer à travers la tempête
même que vous essayez à tout prix d’éviter.
Nous vivons la majorité de notre vie heureux de nous leurrer
sur nous-mêmes, jusqu’au jour où les circonstances,
les épreuves nous forcent à découvrir le contenu
de notre propre cœur. Seriez-vous honnête au point d’admettre
que vous êtes envieux, avide de tout, cupide, lascif, anxieux
de tout ou plein de ressentiment envers ceux qui reçoivent plus
de bénédictions de Dieu que vous ? Probablement pas !
Quand David priait : “Sonde-moi, ô Dieu, et
connais mon cœur” il demandait à Dieu de créer
autour de lui les circonstances qui forceraient à remonter à
la surface de son cœur toutes les impuretés qui se trouvaient
au fond, loin de la vue de ses proches, autant que de ses propres regards.
Les mensonges les plus graves ne sont pas ceux que nous disons aux autres,
mais ceux que nous nous disons à nous-mêmes, ceux avec
lesquels nous nous sommes habitués à vivre. Le but de
votre vie devrait être : “que Christ soit formé en
vous” (Galates 4, 19), de devenir tellement semblable à
Lui que, “si quelqu’un vous blesse, vous saignerez du sang
de Jésus” (J. Buckingham). » (Bob Gass)
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