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AUMÔNERIE

Commentaire des lectures liturgiques

Décembre


Lundi 1er décembre 2003
Es 2, 1-5 - Ps 122, 1-9 - Mt 8, 5-11

  Il est une autre façon de croire, celle de croire que la Parole de Dieu est toute puissante. Le centurion intercède auprès de Jésus pour son serviteur malade, chez lui. Spirituellement on pourrait dire « en lui ». Jésus s’invite donc chez lui ou en lui pour guérir à travers lui. Mais le centurion répond à Jésus que parce que, comme lui, il est soumis à une autorité (son Père), sa parole a autorité, et que sa parole fera ce qu’il dit. Jésus est époustouflé !
  Cette foi du centurion lui vient d’En-haut, c’est un don de Dieu, c’est le don de l’Esprit (1 Co 12, 9) . L’autre foi, celle que l’on reçoit en se creusant des fondations en Jésus-Christ est un fruit de l’Esprit (Ga 5, 22). L’une se reçoit d’En-haut comme la pluie, l’autre se trouve en creusant en profondeur pour atteindre les nappes souterraines. C’est la même eau, le même Esprit, mais suppose une Relation différente. L’un obtient ce qu’il dit, l’autre se donne tout entier pour que, ce qu’il dit, soit Dieu parlant à travers lui. L’un est instrument de Dieu, l’autre porte Dieu en lui.


Mardi 2 décembre 2003
Es 11, 1-10 - Ps 72, 1-2, 7-8, 12-13, 17 - Lc 10, 21-24

  « Jésus vient d'encaisser plusieurs échecs. Les pharisiens le critiquent, quoi qu'il fasse. Les villes autour du lac, Capharnaüm en particulier, auxquelles il avait donné le meilleur de lui-même, "ne se convertissent pas" (les versets 12-15 du même chapitre). De la part de Jésus on s'attendrait à des plaintes, on entend une action de grâce.
  L'une ou l'autre fois l'Ancien Testament compare Dieu à un père. Jamais il ne s'adresse directement à lui pour l'appeler père. Il a une telle révérence pour Dieu qu'il évite même de prononcer son nom et remplace celui-ci par des circonlocutions : le Tout-Puissant, l'Eternel. Et voici que Jésus ose, d'une audace inouïe, l'appeler Père, mon Père, et même Abba, mot araméen qui se traduirait par le délicieux : papa ! Quelle relation cet homme a-t-il donc avec Dieu, pour être aussi intime avec lui ? Seigneur du ciel et de la terre ! Cet ajout empêche la profonde intimité de dégénérer en sans-gêne. L'amour vrai est audacieux, mais il se double toujours de respect et d'adoration.
Ces deux titres introduisent la suite: la souveraine et amoureuse action du Père que le Christ loue. Quand on va chez le commerçant, la demande est première ; entre amoureux, c'est l'émerveillement, ce que le Christ appelle ici louer. Louer, faire action de grâce est la forme la plus haute de la prière, elle est émerveillement. Notre liturgie en est pleine : voyez le Gloria, l'Alléluia et, surtout, la prière dite eucharistique, mot grec pour: rendre grâce, louer.
  Et de quoi le Christ est-il émerveillé ? Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. Un thème majeur qui parcourt les évangiles; ne citons que le Magnificat: "Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles". Serait-ce le procès de l'intelligence ? Non point. Mais bien celui de la suffisance. La pique est à l'adresse des pharisiens qui se rengorgeaient, fiers de leur savoir religieux (nous dirions : de leur théologie) et qui traitaient les petites gens avec mépris, les qualifiaient d'ignares et inaptes à observer la Torah, la loi du temple. Et voilà que cet éminent savoir, qui aurait dû les prédisposer à accueillir en Jésus le Messie attendu, les aveugle. Ma foi est souvent si bancale. Serais-je suffisant ? Trop sûr de moi ? Pas assez petit, tout-petit ?
  Dieu se révèle aux petits, non parce qu'ils seraient moins intelligents, ce qui reste à prouver - et d'ailleurs la bêtise n'a jamais été une vertu - mais parce que, ordinairement du moins, les petites gens ne font pas les fiers et sont ainsi plus disponibles à Dieu. Mais l'expression petit a ici un sens particulier : est petit celui qui sait la grandeur de Dieu et sa propre petitesse ; c'est l'humble. Le petit se reconnaît sans mérite, il n'a de quoi se vanter. C'est Dieu qui l'illumine. Tu l'as voulu dans ta bonté. Nous ne découvrons pas Dieu, c'est lui qui se fait découvrir; il se révèle, mot à mot : il enlève le voile. » (René Ludmann)


Mercredi 3 décembre 2003
Es 25, 6-10a - Ps 23 - Mt 15, 29-37

« Il détruira la mort pour toujours »

  La mort sera détruite lorsque la mort spirituelle n’existera plus. Puisque c’est la mort spirituelle qui a entraîné la mort physique de l’homme, celle-ci disparaîtra lorsque chaque homme reconnaîtra Jésus comme Sauveur et Seigneur. Jésus est venu subir la mort physique afin de nous sortir de la mort spirituelle et nous montrer le chemin, de nous inviter à marcher à sa suite sur le chemin qui conduit vers le Père.
Voulons-nous être, nous aussi, une goutte d’eau, dans le vaste océan de la mort, qui accepte de s’élever vers le ciel, en acceptant, comme la goutte d’eau, l’invisibilité de la vie spirituelle ? La sainteté de Jésus ne se voyait pas, pourquoi notre sainteté serait-elle vue des hommes ?


Jeudi 4 décembre 2003
Es 26, 1-6 - Ps 118, 1, 8, 19-21, 25-26 - Mt 7, 21, 24-27

« Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ! »

  C’est ce que fait celui qui construit sa maison sur le roc. Ecouter chaque jour la parole de Dieu et mettre encore sa confiance dans les hommes, c’est bâtir sa maison sur le sable car il n’y a rien de plus mouvant que le cœur de l’homme. Tantôt il dit blanc, tantôt il dit noir, il est continuellement partagé entre son propre intérêt et le désir de paraître beau aux yeux des hommes.
  Nous appuyant sur l’homme, nous nous écroulons lorsque nous nous apercevons que nous sommes trahis ou délaissés par ceux que nous aimions.
  Nous appuyant sur Dieu, nous résistons aux intempéries de la vie car nous savons que nous sommes aimés par le Seigneur et que tout concourt à notre bien. Ainsi, nous devenons libres car nous libérons les autres du jugement que nous pourrions porter sur eux lorsque nous les rendons responsables de ce qui nous arrive. Ne considérant que le bien que le Seigneur veut pour nous, même sans le voir, nous approfondissons notre foi car nous acceptons de marcher à l’aveuglette en tenant la main de Jésus.


Vendredi 5 décembre 2003
Es 29, 17-24 - Ps 27, 1, 4, 13-14 - Mt 9, 27-31

« Les esprits égarés découvriront l’intelligence, et les récalcitrants accepteront qu’on les instruise. »

  Nous nous croyons intelligents, alors que la Parole de Dieu dit que, parce que nous sommes loin de Dieu, nous sommes insensés. Revenir à Dieu de tout son cœur c’est recouvrer l’intelligence du cœur, la seule porteuse de vie. Ainsi nous quittons le clan des récalcitrants, de ceux qui savent tout et sont sûrs d’eux-mêmes, pour entrer dans l’humilité en se laissant instruire par la Parole de Dieu. Accepter que la Parole de Dieu nous ouvre les yeux sur ce que nous sommes pour nous laisser guérir par elle, c’est entendre Dieu et sortir des ténèbres. Seule l’humilité nous permet de nous réjouir en Dieu, car dans la vue de notre pauvreté nous remercions le Seigneur pour tout ce que nous recevons de lui. Nos biens ne nous appartiennent plus, nous nous apercevons que nous les recevons de Dieu.


Samedi 6 décembre 2003
Es 30, 19-26 - Ps 147, 1-6 - Mt 9,35-10,1. 6-8

« Toi qui habites Jérusalem, jamais plus tu ne pleureras. » : Lorsque nous entrons dans la paix, nous ne pleurons plus.

  « Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais, maintenant, je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, l’amour chasse la peur. Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres. Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
  J’accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non pas meilleurs mais bons, j’accepte sans regrets. J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur. C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur. Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu homme qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, Il efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible. » (Patriarche Athénagoras


Dimanche 7 décembre 2003
2e dimanche de l'Avent
Ba 5, 1-9 - Ps 126 - Ph 1, 4-6, 8-11 - Lc 3, 1-6

  « Je voudrais aborder une autre dimension du combat pour la paix qui est celui que chacun livre dans son propre cœur pour l’ordonner, pour le réorienter dans toutes ses facultés.
  La plupart d’entre nous, obéissent, le plus souvent, à leur cœur sensible et ne résident pas de façon permanente dans leur cœur profond.
Le cœur sensible est celui qui est mû surtout par les connaissances qui nous viennent des sens. Il se fait illusion en prenant pour la Vie véritable tout ce qui bouge, brille, éclate, fait sensation, flatte le goût et l’odorat. Il est attiré par mille désirs dont chacun veut accaparer momentanément la totalité de son attente et de son attention.
  Face à cette connaissance sensible, éclatée, mouvante, se développe une volonté tout à tour volontariste ou affective, qu’on a trop tendance à développer dans l’éducation actuelle, par la compétition et la tension vers la réussite. C’est une volonté souvent dure, qui peut casser facilement.
  C’est pourquoi, dans les derniers chapitres de la règle, avant de nous parler de la volonté d’obéissance et de celle du bon zèle, saint Benoît nous met en garde contre cette volonté agressive qui veut corriger les torts, ou cette volonté affective qui veut protéger ou dominer son frère.
  Car ce cœur sensible est le lieu des passions : la peur, la tristesse, la douleur, ou la joie sensible. Il n’est pas à l’abri des tentations : orgueil, vanité, avarice, sensualité. Ce cœur sensible n’est donc pas pacifié.
  Toute la pédagogie de la règle consiste à nous faire découvrir le cœur profond et à nous y stabiliser. C’est là le cœur caché où se situe le "vouloir aimer", la dilection, la volonté d’amour qui correspond à la grâce.
  Ce cœur profond, qui désigne à la fois ce qui est le plus intérieur et l’élan le plus libre et le plus spontané, est mû, non par la connaissance sensible, mais par l’intelligence raisonnable, elle-même soumise aux dons et lumières de l’Esprit. Cette connaissance engendre une volonté voulante et vertueuse, qui est obéissance à la volonté de Dieu. » (Bernard Ducruet).


Lundi 8 décembre 2003
L’Immaculée Conception de la Vierge Marie

Gn 3, 9-15, 20 - Ps 98, 1-4 - Eph 1, 3-6, 11-12 - Lc 1, 26-38

  Voilà ce qui a perdu l’homme : “La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé.”
Reprocher à Dieu le don qu’il nous fait, juger Dieu et le mettre plus bas que l’homme en estimant que ce qu’il donne ne nous convient pas, et refuser ses propres responsabilités sont des attitudes qui nous maintiennent dans les ténèbres. La peur de se voir tel qu’on est nous fait accuser l’autre, alors que c’est notre propre relation à Dieu qui est en cause. Lorsque nous reconnaissons Jésus comme Sauveur, Maître et Seigneur de notre vie, nous quittons toutes ces attitudes, et de ce fait, voyons Dieu à l’œuvre dans notre vie.
  Marie aurait pu reprocher à Dieu cette vie humble, et certainement d’humiliée, qu’elle connut pour Lui avoir dit oui. Mais, habitée par l’amour de Dieu, elle partit voir sa cousine et chanta le Magnificat ! Quelle leçon pour nous dans l’épreuve !


Mardi 9 décembre 2003
Es 40, 1-11 - Ps 96, 1-3, 10-13 - Mt 18, 12-14

  « Ce n'est pas sans raison que saint Luc nous a présenté à la suite trois paraboles : la brebis qui s'était égarée et a été retrouvée, la drachme qu'on avait égarée et qu'on a retrouvée, le fils prodigue qui était mort et a revécu, pour que, sollicités par ce triple remède, nous soignions nos blessures. Qui sont ce père, ce berger, cette femme? N'est-ce pas Dieu le Père, le Christ, l'Église ? Le Christ, qui a pris sur lui tes péchés, te porte en son corps ; l'Église te cherche ; le Père t'accueille. Comme un berger, il te rapporte ; comme une mère, elle te recherche ; comme un Père, il te revêt. D'abord la miséricorde, puis l'assistance, enfin la réconciliation.
  Chaque détail convient à chacun : le Rédempteur vient en aide, l'Église assiste, le Père se réconcilie. La miséricorde de l’œuvre divine est la même, mais la grâce varie selon nos mérites. La brebis fatiguée est ramenée par le berger, la drachme égarée est retrouvée, le fils revient sur ses pas vers son père, et revient pleinement repentant d'un égarement qu'il condamne…
  Réjouissons-nous donc de ce que cette brebis, qui avait péri en Adam, soit relevée dans le Christ. Les épaules du Christ, ce sont les bras de la croix: c'est là que j'ai déposé mes péchés, c'est sur le noble cou de ce gibet que j'ai reposé. » (Saint Ambroise)


Mercredi 10 décembre 2003
Es 40, 25-31 - Ps 103, 1-4, 8-9 - Mt 11, 28-30

  « Venez à moi, et je vous soulagerai… Vous avez goûté le chemin du monde : goûtez maintenant le mien, et s'il ne vous plaît pas, vous le fuirez. Vous avez porté les fardeaux pesants du monde, et vous avez senti combien ils sont lourds : laissez-vous persuader et prenez sur vous mon joug ; vous apprendrez par l'expérience combien il est doux et léger. Je ne ferai pas de vous de ces riches qui ont besoin de beaucoup de choses, mais des riches véritables qui n'ont besoin de rien ; car le riche n'est pas celui qui possède beaucoup, mais celui à qui rien ne manque. Chez moi, si vous renoncez à tout, vous serez riches… Mais si vous cherchez à rassasier vos convoitises, elles vous affament. La faim vient en mangeant : plus le riche s'enrichit, plus il est pauvre ; plus l'argent s'amasse, plus il veut s'amasser ; plus on acquiert, plus on veut acquérir…
  Venez donc à moi, vous tous qui êtes fatigués par la richesse, et reposez-vous dans la pauvreté ; venez, les maîtres de biens et de possessions, et prenez plaisir au renoncement. Venez, les amis du monde qui n'a qu'un temps, et prenez le goût du monde éternel. Vous avez expérimenté votre monde : venez expérimenter le mien. Vous avez fait l'épreuve de votre richesse : venez éprouver ma pauvreté. Votre richesse est une richesse; ma pauvreté est la richesse. Ce n’est pas une grande chose que la richesse soit appelée une richesse, mais ce qui est admirable et grand, c'est que la pauvreté est la richesse, et l'humilité, la grandeur. » (Philoxène de Mabboug)


Jeudi 11 décembre 2003
Es 41, 13-20 - Ps 145, 1, 9-13 - Mt 11, 11-15

  Le Seigneur a fait de Jean Baptiste, comme il le fait de chaque prophète : « Je fais de toi une herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes : tu vas briser les montagnes, les broyer, et réduire les collines en menue paille ; tu les passeras au crible, le vent les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu d’Israël. »
  Le Seigneur veut faire de chacun de nous, qui sommes fait "prêtre, prophète et roi" le jour de notre baptême, une herse à broyer la paille, ce qui ne résiste pas au feu de l’amour de Dieu, ce qui n’est pas Dieu en nous. Le prophète est envoyé dans le monde pour briser les montagnes d’opposition à Dieu, les collines de séduction que nous Lui opposons. Nous aimons considérer les évènements ou les autres comme responsables de ce qui nous arrive, mais le prophète dit : "Regarde-toi toi-même, et accepte de considérer que c’est toi qui a choisi ce genre de vie. Tu n’es pas obligé de continuer dans cette mauvaise direction" (Mt 14, 4).
C’est tout le travail du prophète que de faire prendre conscience que l’homme ne vit pas en vérité lorsqu’il reproche à l’autre ce qui lui arrive.
  Mais dans ce travail, le prophète n’a qu’un seul recours : le Seigneur son Dieu. Travailler sans regarder aux apparences, dans la confiance en Celui qu’il sert.


Vendredi 12 décembre 2003
Es 48, 17-19 - Ps 1 - Mt 11, 16-19

  « Si tu avais été attentif à mes commandements... »

  " Une légende raconte qu’un jour les habitants d’un village trouvèrent une énorme pierre leur bloquant la route principale.
Une foule de gens arriva bientôt à cet endroit, et ils discutèrent, rouspétèrent, se plaignirent de cet obstacle.
Après bien des palabres, ils firent appeler le Prince qui régnait sur cette région.
Celui-ci arriva avec sa garde, et demanda à quelques-uns de ses serviteurs de retirer cette pierre qui causait tant de problèmes.
Quelle ne fut pas leur surprise à tous lorsqu’ils virent un trésor sous la pierre!
  Le Prince leur dit alors: « J’ai fait mettre ce rocher cette nuit. Le trésor aurait été pour celui ou celle qui aurait retiré la pierre ».
Ils regrettèrent tous de ne pas l’avoir fait.
  Dans nos vies, c’est parfois la même chose. Dieu place des obstacles sur notre chemin pour nous apprendre à les retirer avec l’aide du Seigneur Jésus. Mais trop souvent, nous discutons en vain, nous restons bloqués au lieu d’aller de l’avant. Et nous passons à côté de la bénédiction qui est réservée à ceux et à celles qui agissent.
  Mais nous devons aussi secourir les autres. Avec le Seigneur Jésus, nous pouvons les aider à enlever le problème qui les arrête. Et Dieu nous bénira aussi dans ce cas."


Samedi 13 décembre 2003
Si 48, 1-4, 9-11 - Ps 80, 2-3, 15-16, 18-19 - Mt 17, 10-13

  Le prophète Elie est vraiment revenu en Jean Baptiste : « Toi qui fus préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob. » C’est ce que l’ange a dit à Zacharie lorsqu’il lui annonça la naissance de Jean (Lc 1, 16-17).
  En fait, Elie revient en chaque prophète, qui subit le même sort que les prophètes, comme Jésus, le Prophète, l’a subi. Encore faut-il accepter cette fonction et ce sort !


Dimanche 14 décembre 2003
3e dimanche de l'Avent
So 3, 14-18a - Es 12, 2…6 - Ph 4, 4-7 - Lc 3, 10-18

  Un ami passionné de pêche disait un jour : « Quand je vais à la pêche j’emporte avec moi bien des appâts différents. Mais chaque poisson se fait toujours prendre par le même appât. Chaque poisson a son faible pour l’un ou pour l’autre et quand je sais ce qui l’attire, je sais aussi comment le prendre. Parfois, le poisson arrive à se dégager de l’hameçon en se déchirant la peau, et va se cacher pour panser ses blessures, mais les cicatrices seront toujours là dans sa chair. De même, parfois vous pouvez vous libérer de l’emprise de Satan, mais non sans souffrances, et les cicatrices seront en vous pour le reste de votre vie. Car Satan est très intelligent: il adapte ses tentations à nos faiblesses. »
  Jean Baptiste connaît cet état de fait, et il répond à chacun selon sa faiblesse. A la foule d’hommes qui aiment posséder pour eux-mêmes, Jean répond : Partagez ! Aux collecteurs d’impôts qui savent jouer avec les chiffres, Jean répond : Soyez justes, ne demandez rien de plus pour vous-mêmes ! Aux soldats prompts, à cause de l’autorité qu’ils représentent, à la violence, il répond : Respectez les autres, n’extorquez rien d’eux à cause de votre pouvoir !
Agir contrairement à la majorité, tel est le secret du bonheur !


Lundi 15 décembre 2003
Nb 24, 2-7, 15-17a - Ps 25, 4-10, 14 - Mt 21, 23-27

  Depuis qu’il est entré en triomphe à Jérusalem, Jésus enseigne dans le temple qu’il vient de purifier de la religiosité. C’est plus que n’en peuvent supporter les chefs des prêtres et les anciens du peuple. Jésus vient de purifier le temple avec l’autorité du Maître de maison : ils osent lui en demander compte. Ils s’estiment provoqués par cet homme qui s’impose et vient les défier dans leur propre domaine.
  Jésus répond par une question destinée à mettre leur fausseté en évidence. Mais la reconnaîtront-elle ? Non, malheureusement ! Jean avait prêché la repentance, et ils ne se sont pas repentis. Jean leur a présenté l’Agneau de Dieu, et ils ne l’ont pas reçu. Sont-ils prêts à reconnaître devant Jésus (Dieu sauve) ce qu’ils ont refusé de faire devant Jean (Dieu fait grâce) ?
C’est en refusant de se reconnaître pécheur qu’on ne reçoit pas la révélation de Dieu.




Mardi 23 décembre 2003
Ml 3, 1-4, 23-24 - Ps 25, 4-10, 14 - Lc 1, 57-66

  Le huitième jour, premier jour d'une re-création, le circoncis de cœur, le nouvel enfant de Dieu reçoit son nom. Il devient époux de sang : « Cippora prit un silex, coupa le prépuce de son fils et lui en toucha les pieds en disant : “Tu es pour moi un époux de sang.” Elle disait alors “époux de sang” à propos de la circoncision. » (Exode 4, 25-26).
  Etre époux de sang c'est accepter de passer par la mort à notre propre volonté : « Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché » (He 12, 4). Le péché c’est ce désir constant de faire sa propre volonté, sans s’occuper de notre filiation à Dieu, et jusqu’au sang signifie jusqu’à la mort à cette révolte qui nous fait ignorer Dieu pour être sûrs de ne pas devoir lui obéir.

  « Dieu s’est souvenu » (signification de Zacharie) puisque l’enfant est naît, il ne portera donc pas ce nom. Le Seigneur s’est souvenu de nous puisqu’il nous appelle à la nouvelle naissance. De cette nouvelle naissance dépendra notre nouveau nom, car nous pourrons dire « Dieu m’a fait grâce » (signification de Jean). Ainsi, par cet accueil de la grâce de Dieu, nous donnons un corps à Celui qui fait grâce, notre corps, et il vient demeurer en nous.


Mercredi 24 décembre 2003
2 S 7, 1-5, 8b-12, 14a, 16 - Ps 89, 2-5, 27, 29 - Lc 1, 67-79

  Par la naissance spirituelle, Dieu visite son peuple en habitant notre cœur, il accomplit la libération de celui qui le reçoit, et ouvre une porte de salut à celui qui accepte de devenir serviteur du “Bien-Aimé” de Dieu (signification de David).
Puis Zacharie se rend compte que ce qu’il vit était annoncé de tout temps, qu’il lui suffisait simplement d’entrer en possession de cet héritage. « En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire » (Rm 8, 14-17).
  "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu", affirmait au IVe siècle Saint Athanase d'Alexandrie. Ainsi "l'homme devient selon la grâce ce que Dieu est selon la nature".
  Marcher sous le regard du Seigneur, en ne regardant que Lui, amener des âmes à Jésus afin qu’elles reçoivent le pardon de leurs péchés et se laisser guider sur le chemin de la paix, c’est le "programme" de tout disciple.


Jeudi 25 décembre 2003
Nativité du Seigneur
Es 52, 7-10 - Ps 98, 1-6 - He 1, 1-6 - Jn 1, 1-18

  « Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ».
Donc, nous ne pouvons devenir enfant de Dieu que par une double démarche : recevoir Jésus dans sa vie et croire en lui. Recevoir Jésus dans sa vie est, en apparence, assez facile puisqu’il suffit de lui demander d’y venir… encore faut-il ne pas lui fermer la porte de notre cœur lorsqu’il frappe !
  Croire en Jésus, c’est une question de relation, de présence à lui. En fait, la vie de disciple, ce n’est pas que Dieu soit présent dans notre vie, mais que nous soyons présents à la présence irréfutable de Dieu. Aussi, cette présence à Dieu pour lui rendre le temps qu’il nous a donné à vivre sur terre (Mt 22, 21), est l’action la plus difficile qui soit car nous estimons perdre notre temps, l’action étant invisible. Et pourtant, c’est la meilleure part dit Jésus (Lc 10, 42), car nous sommes dans un « désert » mais nous avons notre cœur en Dieu.


Vendredi 26 décembre 2003
Saint Etienne

Ac 6, 8-10, et 7, 54-60 - Ps 31, 3-4, 6, 8-9, 17, 20 - Mt 10, 17-22

  À peine Noël est-il passé, que nous fêtons Saint Etienne, le premier disciple de Jésus à vivre ce que Jésus a vécu.
Nous sommes donc invités à un choix : Vivre la pâque avec Jésus !
« Àla joie il appelle, non à la morosité.
Non pas gémir sur les liens qui t'enserrent ou la tyrannie d'un moi que tu veux préserver.
Non pas te replier sur toi pour survivre mais, à tous les âges, une nouvelle naissance.
Sa joie non pour te l'approprier, tout bonheur te fuirait.
Je souhaiterais t'entraîner à créer, par ta vie, le poème d'un amour avec lui.
Non point un poème de facilité, mais, jusque dans la grisaille des tes jours, son allégresse et la gaieté elle-même. Sans elles, qui se réaliserait ?
Quels que soient tes doutes ou ta foi, ce qui captive, il l'a déjà placé au devant de toi.
Personne ne pourra répondre à ta place. A toi seul d'oser. »
Frère Roger


Samedi 27 décembre 2003
Saint Jean

1 Jn 1, 1-4 - Ps 97, 1-2, 5-6, 11-12 - Jn 21, 20-24

“Oui, la vie s’est manifestée”

  « Si le don que Dieu a fait au monde en lui envoyant son Fils est si bon, si digne de Dieu, pourquoi donc a-t-il si longtemps différé son bienfait ? Oui, pourquoi, alors que le mal dans le monde en était encore à ses débuts, Dieu n'a-t-il pas coupé court a son développement ultérieur ? A cette objection, il y a lieu de répondre brièvement que c'est la Sagesse, la prévoyance de Dieu, l'Être bon par nature, qui a fait différer le bienfait. En effet, comme pour les maladies physiques les médecins attendent que le mal, d'abord caché à l'intérieur du corps, se manifeste au-dehors de manière à lui appliquer le traitement qu'il faut quand il est à découvert, ainsi, une fois que la maladie du péché se fut abattue sur la race humaine, le Médecin de l'univers attendit que ne restât dissimulée aucune forme de perversité.
  Voilà pourquoi ce n'est pas aussitôt après la jalousie de Caïn et le meurtre d'Abel son frère que Dieu a appliqué son traitement au monde... C'est lorsque le vice fut arrivé à son comble et qu'il n'y eut plus aucune perversité qui n'eût été osée par les hommes, que Dieu se mit à soigner la maladie, non plus à son début, mais dans son plein développement. Ainsi le traitement divin a-t-il pu s'étendre à toute l'infirmité humaine ...
  Mais alors pourquoi donc la grâce de l'évangile ne s'est-elle pas répandue tout de suite sur tous les hommes ? Certes, l'appel divin s'adresse également à tous, sans distinction de condition, d'âge ni de race... Mais celui qui a la libre disposition de toutes choses entre ses mains a poussé jusqu'à l'extrême le respect de l’homme. Il a permis que nous ayons chacun notre domaine propre dont nous sommes le seul maître : c’est la volonté, la faculté qui ignore l'esclavage, qui reste libre, fondée sur l'autonomie de la raison. La foi est donc à la libre disposition de ceux qui reçoivent l'annonce de l’évangile. » (Saint Grégoire de Nysse)


Dimanche 28 décembre
La Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

1 S 1, 20-22, 24-28 - Ps 84, 3-6, 9-10 - 1 Jn 3, 1-2, 21-24 - Lc 2, 41-52

  « Marie était très réservée ; nous en trouvons la preuve dans l’Evangile. Quand voyez-vous qu’elle ait été loquace ou pleine de présomption ? Un jour, elle se tenait à la porte, désirant parler à son fils, mais elle n’usa de son autorité maternelle ni pour interrompre sa prédication, ni pour entrer dans la maison où il prêchait (Mc 3,31).
  Si j’ai bonne mémoire, les évangélistes ne font entendre que quatre fois les paroles de Marie. La première, quand elle s’adresse à l’ange ; encore n’est-ce qu’une réponse. La seconde, dans sa visite à Elisabeth, lorsque, magnifiée par sa cousine, Marie voulut plus encore magnifier le Seigneur. La troisième, quand elle se plaignit à son fils, alors âgé de douze ans, que son père et elle-même l’avaient cherché dans l’inquiétude. La quatrième, aux noces de Cana, quand elle interpella son fils et les serviteurs.
Dans toutes les autres circonstances, Marie se montre lente à parler, prompte à écouter, car « elle conservait toutes ces paroles, les méditant dans son cœur » (Lc 2,19.51). Non, vous ne trouverez nulle part qu’elle ait parlé, même du mystère de l’Incarnation. Malheur à nous qui avons le souffle aux narines ! Malheur à nous qui répandons toute notre âme, comme un récipient qui serait percé !
  Que de fois Marie a entendu son fils, non seulement parler en paraboles à la foule, mais dans l’intimité, révéler aux disciples les secrets du Royaume ces cieux ! Elle l’a vu faire des miracles, puis suspendu à la croix, expirant, ressuscité, et montant au ciel. Combien de fois nous dit-on qu’en toutes ces circonstances la voix de la Vierge se soit faite entendre ?… Plus Marie est grande, plus elle s’humilie non seulement en tout, mais plus que tous. » (Saint Bernard)


Lundi 29 décembre 2003
1 Jn 2, 3-11 - Ps 96, 1-3, 5-6 - Lc 2, 22-35

  « Offrez votre Fils, Vierge consacrée, et présentez au Seigneur le fruit béni de vos entrailles. Offrez pour notre réconciliation à tous la victime sainte qui plaît à Dieu. Dieu acceptera totalement cette offrande nouvelle, cette victime précieuse de laquelle il est dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; j'ai mis en lui toutes mes complaisances. » (Mt 3, 17)
  Mais cette offrande-ci, frères, semble assez douce : elle est seulement présentée au Seigneur, rachetée par des oiseaux et remportée aussitôt. Viendra le jour où ce Fils ne sera plus offert au Temple, ni dans les bras de Syméon, mais hors de la cité, dans les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par le sang d'une victime, mais où il rachètera les autres de son propre sang, Dieu l'ayant envoyé comme rédemption pour son peuple. Ce sera le sacrifice du soir. Celui-ci est le sacrifice du matin ; il est joyeux. Mais celui-là sera plus plénier, offert non au temps de la naissance mais dans la plénitude de l'âge. A l'un et à l'autre peut s'appliquer ce qu'avait prédit le prophète : « Il s'est offert, parce que lui-même l'a voulu. » (Is 53,7) Aujourd'hui en effet, il s'est offert non parce qu'il avait besoin de l'être, non parce qu'il était sujet de la Loi, mais parce que lui-même l'a voulu. Et sur la croix de même, il s'offrira non parce qu'il l'avait mérité, non parce que ses ennemis avaient puissance sur lui, mais parce que lui-même l'a voulu.
  C'est donc volontairement que je vous offrirai un sacrifice, ô Seigneur. Parce que c'est volontairement que vous vous êtes offert, pour mon salut, non pour votre utilité... Nous aussi, frères, offrons-lui ce que nous avons de meilleur, c'est à dire ce que nous sommes nous-mêmes. Lui, il s'est offert lui-même ; et toi, qui es-tu pour hésiter à t'offrir tout entier ? » (Saint Bernard)


Mardi 30 décembre 2003
1 Jn 2, 12-17 - Ps 96, 7-10 - Lc 2, 36-40

  « Que la chair s’approche du Verbe fait chair aujourd'hui, pour y désapprendre ce qui est de la chair et y apprendre à passer, peu à peu, de la chair à l'Esprit. Que l'on s'approche donc aujourd'hui, car un nouveau soleil brille plus que d'ordinaire. Jusque-là renfermé à Bethléem dans l'étroitesse d'une crèche et connu d'un tout petit nombre de personnes, aujourd'hui il vient à Jérusalem dans le Temple du Seigneur ; il est présenté devant plus d'une personne. Jusque-là, toi Bethléem, tu te réjouissais toute seule de la lumière qui a été donnée pour tous ; fière d'un privilège d'une nouveauté inouïe, tu pouvais rivaliser avec l'Orient lui-même pour ta lumière. Bien mieux, chose incroyable à dire, il y avait chez toi, dans une crèche, plus de lumière que n'en peut diffuser le soleil de ce monde quand il se lève... Mais aujourd'hui, le Soleil s'élance pour irradier le monde. Aujourd'hui on offre au Temple de Jérusalem le Seigneur du Temple.
  Qu'ils sont heureux, ceux qui s'offrent à Dieu comme le Christ, comme une colombe, dans la solitude d'un cœur tranquille ! Ceux-là sont mûrs pour célébrer avec Marie le mystère de la purification... Ce n’est pas la Mère de Dieu qui a été purifiée en ce jour, elle qui n'a jamais consenti au péché. C'est l'homme souillé par le péché qui aujourd'hui est purifié par son enfantement et son offrande volontaire... C’est notre purification qui, par Marie, a été obtenue... Si nous étreignons avec foi le fruit de ses entrailles, si nous nous offrons avec lui au Temple, le mystère que nous célébrons nous purifiera. » (Adam de Perseigne)


Mercredi 31 décembre 2003
1 Jn 2, 18-31 - Ps 96, 1, 11-13 - Jn 1, 1-18

En lisant le Prologue de Jean, nous avons tendance à vouloir éliminer les deux paragraphes qui concernent Jean, qui représentent l’homme. Si Dieu joint l’homme à son œuvre, c’est que l’homme a une grande importance aux yeux de Dieu. D’ailleurs, bien souvent, Dieu se révèle à l’homme par un homme. C’est ce qu’il fait à travers Jean. Comme Jean, tout homme qui s’est laissé remplir par l’Esprit Saint devient l’envoyé de Dieu. Il vit sur terre comme témoin de la Lumière qu’il porte en lui. Or, le mot grec que nous traduisons par "témoin" peut aussi être traduit par "martyr". Vivre en témoin c’est donc accepter la mort à sa propre volonté sans laquelle nous ne pouvons devenir disciple de Jésus (Lc 9, 23).
  Comme Jean, nous ne sommes pas la lumière, mais nous lui rendons témoignage à la façon du phare qui porte la lumière le plus haut possible dans le ciel et le plus loin possible dans l’océan du monde afin que personne ne se perde, mais n’est pas la lumière. Il la porte en lui, et son "branchement" à la source lui donne d’éclairer l’espace dans lequel il est planté. Donc la lumière qu’il produit dépend de la fréquence de son branchement à la Source, et non de ses propres efforts pour briller. Sachons faire de même !

 

 


 
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