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AUMÔNERIE Commentaire des lectures liturgiques Novembre Samedi 1er Novembre 2003 : Solennité de tous les saints Heureux les pauvres de cœur : ceux qui, dans leur cœur, ne possèdent plus rien, ni pensées, ni désirs pour eux-mêmes. Ainsi, n’étant plus tournés vers eux-mêmes, ils reçoivent le Royaume de Dieu : la paix et la joie. Heureux les doux : doux est le contraire d’amer. Jacques nous dit : « De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne doit pas en être ainsi. La source produit-elle le doux et l’amer par le même orifice ? » (Jc 3, 10-11) L’amer peut-il nous faire entrer dans la Terre promise, lieu de paix et de repos ? Alors, que notre bouche ne laisse plus sortir aucune parole amère. Ainsi notre cœur deviendra pur puisque : « car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 45). Heureux ceux qui pleurent ! Non pas ceux qui pleurent sur leur propre sort, ni ceux qui pleurent sur un proche, mais heureux ceux qui pleurent de voir Dieu bafoué. Ceux-là seront consolés. Les autres le seront aussi s’ils se tournent vers le Seigneur pour trouver de l’aide. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, non pas de la justice humaine, mais de la justice reçue de Dieu, celle qui justifie, qui rend juste aux yeux de Dieu. « Abram eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste » (Gn 15, 6). La marche par la foi nous rend agréables à Dieu (He 11, 6) et nous justifie, c’est-à-dire qu’elle nous purifie du péché, de cette volonté que nous avons de faire notre propre volonté. Ne faisant plus que la volonté du Père, nous serons rassasiés. Jésus a dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 4, 34). Heureux les miséricordieux ! Le miséricordieux est celui qui porte, comme l’utérus, celui qui porte Dieu et les autres en lui. Aimant Dieu et les autres, il obtient miséricorde. Heureux les cœurs purs ! Il est impossible d’entrer dans l’une des béatitudes sans les obtenir toutes à la fois. Une fois qu’on entre dans l’Amour, on voit Dieu. Heureux les artisans de paix ! Heureux ceux qui font la paix, non entre les hommes mais avec Dieu, ils deviennent enfants de Dieu (Jn 1, 12-13). Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le
Royaume des cieux est à eux ! Dimanche 2 novembre 2003 : Commémoration de tous les fidèles
défunts Rester en tenue de service n’est-ce pas mettre la Parole de Dieu en pratique ? Une légende raconte qu’un homme fut un jour admis à
visiter le paradis. Il y trouva une grande salle où pendaient
des milliers d’oreilles enfilées comme des colliers de
perles. Mettre en pratique la Parole de Dieu, c’est-à-dire obéir
au Saint Esprit, une fois de temps en temps ne suffit pas. Il nous faut
obéir continuellement afin que Jésus, quand il viendra
montrer sa présence en nous, nous trouve en train de veiller,
d’être à l’écoute continuelle de sa
Parole. Lundi 3 novembre 2003 Donner sans attendre en retour, c’est la définition de
l’Amour. Donner, telle est notre destinée selon Dieu !
Mardi 11 novembre 2003 Quand le Seigneur nous envoie labourer
(ou évangéliser), ou garder les bêtes (être
berger), il nous demande encore, après cette œuvre, de nous
occuper de lui en premier. Il ne nous est pas reconnaissant de notre
obéissance car la reconnaissance suppose une dette. Le Seigneur
ne nous doit rien. C’est nous qui lui devons tout, en premier
la vie physique, puis la vie spirituelle si nous l’acceptons.
Mercredi 12 novembre 2003 Sg 6, 1-11 - Ps 82, 3-4, 6-7 - Lc 17, 11-19 « Il se jeta la face contre terre aux pieds de
Jésus en lui rendant grâce. » Jeudi 13 novembre 2003 Sg 7,22-8,1 - Ps 119, 89-91, 130, 135, 175 - Lc 17, 20-25 Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus a deux interlocuteurs : les Pharisiens qui ne posent cette question que parce qu’ils refusent de voir le Messie en Jésus - et où Jésus ne peut que répondre que le règne de Dieu est à portée de leurs mains, qu’il leur appartient de s’en accaparer par la foi en Celui que Dieu a envoyé, lui, Jésus – et les disciples à qui Jésus veut expliquer que pour revenir dans le cœur de chaque homme il lui faut d’abord être rejeté par les hommes, ce rejet produisant la mort de l’un et de l’autre. La mort de l’homme par sa révolte contre Dieu, la mort de Jésus par amour pour l’homme. « Mais contre la Sagesse le mal ne peut rien. Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre, elle gouverne l’univers avec douceur » : Jésus ressuscite et attire tous les hommes à lui. Vendredi 14 novembre 2003 Sg 13, 1-9 - Ps 19, 2-5 - Lc 17, 26-37 Prenons comme exemple la famille de Loth.
Lorsque Loth rapporte à ses gendres les paroles du Seigneur,
ceux-ci se moquent de lui… et meurent. La femme de Loth a été
sortie de force de la mort, mais son attachement à son ancienne
vie l’immobilise et la rend stérile. Seules trois personnes
sont sauvées : Loth et ses filles, et encore, c’est à
grand peine qu’elles ont obéi aux anges venus les sortir
de la mort. La force de sa résistance à Dieu est telle
que l’homme ne peut se sauver lui-même. Il lui faut toujours
un intermédiaire : Jésus a pris sur lui nos péchés
pour que, comme lui, nous nous abaissions et devenions obéissants
jusqu’à la mort de notre propre volonté. C’est
ainsi que nous entendons Dieu nous parler, soit par Sa Parole, soit
par d’autres hommes. Samedi 15 novembre 2003 Sg 18, 14-16 ; 19, 6-9 - Ps 105, 2-3, 36-37, 42-43 - Lc 18, 1-8 "Mais le Fils de l'homme, quand il
viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?" Cette phrase paraît
n'avoir aucun rapport avec l'explication précédente. Et
pourtant, on part de la prière pour arriver à la foi,
de la prière de la veuve à la foi des élus. N'oublions pas :
Lundi 17 novembre 2003 1 M 1, 10-15, 41-43, 54-57, 62-64 - Ps 119, 53, 61, 134, 150, 155, 158 - Lc 18, 35-43 Nous sommes, nous aussi, aveugles aux choses spirituelles. Mais lorsque nous crions à Jésus pour lui demander de nous ouvrir à la vie spirituelle, il le fait, mais il ne peut vraiment le faire que si nous voulons vraiment voir. « En toi, ô Dieu vivant, Mardi 18 novembre 2003 2 M 6, 18-31 - Ps 3, 2-7 - Lc 19, 1-10 Zachée signifie "Le Pur",
Zachée est donc un homme qui cherche Jésus de toute son
âme. Et ce n'est que par les autres qu'il est considéré
comme impur. Mercredi 19 novembre 2003 2 M 7, 1, 20-31 - Ps 17, 1-2, 5-8, 15 - Lc 19, 11-28 “J’aimerais bien acheter pour
3 € de Dieu, s’il vous plaît. Pas assez pour éveiller
mon âme, ou perturber mon sommeil, mais juste l’équivalent
d’une bonne tasse de café chaud ou une petite sieste au
soleil. Je veux bien l’extase, mais surtout pas la transformation
de mon être. Je veux bien apprécier la chaleur de l’utérus
mais pas la douleur de la nouvelle naissance. Je veux juste 500 grammes
d’éternité dans une pochette en plastique. Ne me
donnez pas le Jésus en chair et en os : Il m’empêcherait
d’être à l’heure chez mon coiffeur et me ferait
arriver en retard au théâtre. Je ne veux pas un Christ
vivant. J’en veux un que je peux garder dans une crèche.” Jeudi 20 novembre 2003 1 M 2, 15-29 - Ps 50, 1-2, 5, 7, 14-15 - Lc 19, 41-44 « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » Sainte Thérèse de l’Enfant
Jésus l’a reconnu : « Le mérite ne consiste
pas à faire ni à donner beaucoup, mais plutôt à
recevoir, à aimer beaucoup. Il est dit que c'est bien plus doux
de donner que de recevoir (Ac 20,35), et c'est vrai, mais alors, quand
Jésus veut prendre pour lui la douceur de donner, ce ne serait
pas gracieux de refuser. Laissons-le prendre et donner tout ce qu'il
voudra. La perfection consiste à faire sa volonté, et
l'âme qui se livre entièrement à lui est appelée
par Jésus lui-même « sa mère, sa sœur
» et toute sa famille (Mt 12,50). Et ailleurs : « Si quelqu'un
m'aime, il gardera ma parole, c'est-à-dire il fera ma volonté
et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui et nous
ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23). Oh ! comme c'est facile
de plaire à Jésus, de ravir son cœur, il n'y a qu'à
l'aimer sans se regarder soi-même, sans trop examiner ses défauts.
Vendredi 21 novembre 2003 Présentation de la Vierge Marie Za 2, 14-17 - Ps 45, 11-16 - Mt 12, 46-50 Jésus ne met jamais sa parenté au-dessus de sa mission sur terre : faire la volonté de son Père. Il invite donc ses disciples à faire de même. Il élargit ainsi sa parenté à l’univers entier. Tous ceux qui, comme lui, décident de faire la volonté de son Père, entrent dans la famille de Dieu, un lien de sang les unit, celui de la croix. Aussi Paul nous exhorte : « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre combat contre le péché » (He 12, 4). Jésus veut circoncire notre cœur, il veut être notre époux de sang (Ex 4, 26). Marie est entrée dans ce mystère de la croix, elle a oublié son peuple et la maison de son père, et le Roi fut séduit par sa beauté. Samedi 22 novembre 2003 1 M 6, 1-13 - Ps 9, 2-4, 6, 16, 19 - Lc 20, 27-40 « Si le Christ est mort et a repris
vie, c'est afin d'être le Seigneur des morts comme des vivants
» (Rm 14,9). Cependant « Dieu n'est pas le Dieu des morts
mais bien des vivants » (Lc 20,38). Par conséquent, les
morts dont celui qui vit est le maître ne sont plus morts mais
vivants, et la vie les domine à tel point qu'ils vivent sans
plus craindre la mort. De même que « le Christ ressuscité
des morts ne meurt plus » (Rm 6,9), de même ils sont relevés
et libérés de la corruption et ne verront plus la mort.
Ils auront part à la résurrection du Christ, comme lui-même
a pris part à notre mort. Le Christ n'est descendu sur terre
que pour « broyer les portes de bronze et briser les verrous de
fer » (Ps 106,16) qui étaient fermés depuis toujours,
et pour arracher notre vie à la corruption et nous attirer vers
lui en nous appelant de la servitude à la liberté.
Lundi 24 novembre 2003 Dn 1, 1-6, 8-20 - Dn 3, 52-56 - Lc 21, 1-4 « Ils devaient être formés pendant trois ans, et ensuite ils entreraient au service du roi » N’est-ce pas ce qui est arrivé aux Apôtres ? Jésus les a formés pendant trois ans avant qu’ils n’entrent au service de son Père. Alors, sur toutes les questions demandant sagesse et intelligence ils devinrent dix fois supérieurs à tous les sages d’Israël. C’est l’itinéraire de tout disciple de Jésus. Mais pour en arriver là, comme Daniel et ses compagnons, il faut se soumettre à la Loi de Dieu, lui obéirent en toute chose, même lorsque ses ordres paraissent insensés. Pierre n’a-t-il pas dû manger des animaux impurs pour entrer pleinement dans sa mission ? (Ac 10). Abraham n’a-t-il pas supporté la risée de tous, et même de sa femme, pendant 25 ans avant de recevoir la promesse ? Alors, mettons notre confiance en Celui qui nous conduit ! Mardi 25 novembre 2003 « Ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais ». Quelle espérance pour chacun de nous qui croyons au royaume de Dieu, présent sur terre en Jésus ! Alors, pourquoi s’attacher à d’autres « royaumes » qu’à celui de Jésus ? Même les plus belles pierres ne résistent pas devant la beauté de Dieu. « Le temps viendra, dit Jésus à la Samaritaine,
où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et
en vérité. » En esprit et en vérité,
nous devons adorer le Père, car à moins d'être invisible,
sa Présence ne peut être réelle... Le Temple de
Dieu, en régime chrétien, est partout où se trouvent
des chrétiens au nom du Christ. Il est aussi complètement
présent en chaque endroit que s'il n'était nulle part
ailleurs ; et nous pouvons y entrer et nous joindre aux saints qui l'habitent,
à la famille céleste de Dieu, aussi réellement
que l'adorateur juif entrait dans les parvis visibles du Temple. Mercredi 26 Novembre 2003 « Dieu a livré les Juifs entre les mains de ce chef ;
ils sont en captivité ; Dieu a livré son autel, son sanctuaire,
tous les signes extérieurs de Sa présence et de Sa gloire,
entre les mains des Gentils. Jeudi 27 novembre 2003 « Il n’avait aucune blessure car il avait eu foi en son Dieu » Les courtisans voulaient prendre la place de Dieu et décider
de la vie ou de la mort d’un autre homme, Daniel. Le roi, mal
conseillé, avait pris les mesures pour qu’un seul dieu
règne sur son peuple, lui. Lorsqu’il s’aperçut
du stratagème, il ne put revenir en arrière, le mal était
fait, son ami allait mourir par sa faute. Ne pouvant plus rien pour
son ami, il le confia à Dieu : « Ton Dieu, que tu sers
avec tant de constance, c’est lui qui te délivrera ! »
Le roi reconnaît son impuissance, et la puissance de Dieu. Daniel,
confiant en ce Dieu qu’il prie et sert chaque jour, sait que,
quelle que soit l’issue de l’épreuve, le Seigneur
œuvre pour son bien. Aussi, aucune rancune, aucune amertume, aucune
blessure ne vient démolir sa relation à Dieu et aux autres.
Vendredi 28 novembre 2003 Quelles sont ces bêtes qui dévorent l’homme ? L’orgueil,
l’égoïsme, l’argent ? Mais quelle est la plus
grande des Bêtes, si ce n’est la Religion ? C’est
en son nom qu’on accuse les saints, ceux qui acceptent de se laisser
abaisser par Dieu comme Jésus l’a fait. C’est en
son nom qu’on glorifie le bon sens et la raison, et qu’on
déclare fou ou démoniaque celui qui ne rend pas à
Dieu le même culte que le nôtre. Appartenir à une
religion ne préserve ni du péché, ni de la mort
spirituelle. Nous inversons les valeurs car nous regardons les dogmes
et les commandements de l’Eglise, œuvres d’hommes,
plus importants que les commandements de Dieu et Dieu lui-même.
La seule personne que nous devons adorer c’est Dieu, mais nous
ne pouvons y parvenir qu’en suivant Jésus sur le chemin
de la croix. Aller à Dieu par ses propres moyens et ses propres
forces c’est s’idolâtrer soi-même. Ce sont nos
propres efforts pour atteindre Dieu qui nous éloignent de lui.
En s’attachant à une religion, on s’éloigne
de Dieu qui aime tous les hommes, quelle que soit leur appartenance
religieuse. Se rendre à un culte pour manifester publiquement
notre appartenance à Dieu plutôt qu’à une
Eglise, telle est l’attitude que le Seigneur attend de nous. Chaque
religion apporte quelque chose à notre relation à Dieu
suivant l’âge spirituel dans lequel nous sommes. Pourquoi
l’école primaire accuserait-elle l’école maternelle
de n’avoir dans ses rangs que des petits ? Samedi 29 novembre 2003 Dans les premiers chapitres du Livre de Daniel, nous avons lu : «
Ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres,
mais lui-même subsistera à jamais ». Alors, Satan
veut imiter ce royaume qui subsistera à jamais. Il fait croire
que s’attacher à des rites est plus important que de s’attacher
au Dieu Très-Haut, ce que font les saints. Aussi, par l’intermédiaire
des hommes, il les combat ou démontre que la sainteté
est inaccessible. Le Cardinal Newman l’exprimait très bien
: A nous de décider de vouloir connaître le Seigneur, quoi
qu’il en coûte ! Dimanche 30 novembre 2003 Le texte de Jérémie explique la lecture que nous avons
faite hier du Livre de Daniel.
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