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AUMÔNERIE

Commentaire des lectures liturgiques

Octobre


Mercredi 1er octobre 2003
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
Rm 8, 14-17 - Ps 131 - Mt 18, 1-5

  Quelle est la plus grande faculté de l’enfant ? Il apprend continuellement. Et nous, acceptons-nous d’apprendre continuellement ou nous reposons-nous sur nos acquits ? Si l’on décide de suivre Jésus, il faut savoir que nous recevrons de sa part une éducation continuelle, que nous ne pourrons plus considérer avoir acquis une capacité car, dès le moment où nous croirons l’avoir acquise, il nous faudra la relâcher. Et, comme à l’enfant, la première chose que Jésus nous apprendra, ce sera l’obéissance. Il est difficile d’obéir, car l’obéissance suppose un renoncement à sa propre volonté. Et pourtant, c’est la qualité première que chaque parent réclame de son enfant !
  Comment la réclamer de nos enfants si nous-mêmes ne sommes pas soumis à l’obéissance à Dieu ? Réclamer des autres ce que nous ne faisons pas nous-mêmes c’est vouloir être "le plus grand". Et puis, comme les enfants, ne nous soucions pas du lendemain, mais cherchons d’abord le Royaume de Dieu, c’est-à-dire l’obéissance, la confiance en Dieu, là où tout nous est donné par surcroît.


Jeudi 2 octobre 2003
Saints Anges Gardiens
Ex 23, 20-23a - Ps 91, 1-6, 10-11 - Mt 18, 1-5, 10

  Le Psaume d’aujourd’hui explique le texte du Livre de l’Exode. Se tenir à l’ombre du Puissant c’est respecter sa présence et écouter sa voix. Lorsque nous disons au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr », nous ne lui résistons pas. Alors, le Seigneur devient l’ennemi de nos ennemis, quels que soient leurs noms : filets, peste, terreurs, flèche ou fléau. Tout ce que nous vivrons sera bonheur en Dieu.
  L’ange qui marchera devant nous, n’est-il pas Jésus lui-même qui nous invite à le suivre et qui est allé nous préparer une place ? Le seul qui ait le Nom de Dieu en lui !


Vendredi 3 octobre 2003
Ba 1, 15-22 - Ps 79, 1-5, 8-9 - Lc 10, 13-16

  Pourquoi Corazine, Bethsaïde et Capharnaüm sont-elles malheureuses ? Parce qu’elles n’ont pas écouté la voix de Dieu parlant par un homme. D’ailleurs, Baruc reconnaît que tous les malheurs de son peuple viennent du fait qu’il n’a pas écouté la voix de Dieu parlant par ses prophètes. Chacun a entendu, mais, pour ne pas obéir, a préféré considérer que le prophète était satanique. Ainsi, il pouvait continuer à faire sa propre volonté et rejeter sur Dieu le malheur qui lui arrivait.
Celui qui entend la voix de Dieu et ne la met pas en pratique, ne lui obéit pas, sera traité plus sévèrement que celui qui n’a jamais entendu cette voix. Aussi, il est facile de se révolter contre Dieu en lui disant que nous préférerions ne pas entendre sa voix pour ne pas être jugés sévèrement. Mais dans ce cas, aurions-nous trouvé le bonheur ?


Samedi 4 octobre 2003
Ba 4, 5-12, 27-29 - Ps 69, 33-34, 36-37 - Lc 10, 17-24

  L’enfant de Dieu peut dire avec Jérusalem : « J’ai été abandonné à cause des péchés de mes enfants, parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu ». Celui qui refuse d’obéir à la voix de Dieu se détourne de Dieu et offre des sacrifices aux démons car il refuse de les offrir à Dieu par l’obéissance. Par contre, si nous acceptons d’apprendre l’humilité par l’obéissance, nous devenons ces tout-petits à qui le Père révèle sa bonté et son amour. Mais alors, comme Jésus, nous sommes seuls à connaître le Père, et le Père seul voit l’image de son Fils en nous. Ne croyons pas que la présence de Jésus en nous fait de nous des hommes lumineux, surdoués. Au contraire, elle nous tient au plus bas de l’échelle, au service de ceux qui acceptent de se laisser "laver les pieds", comme de ceux qui le refusent. Le saint est toujours caché sous la faiblesse. C’est celui à qui on peut reprocher les malheurs du monde entier, comme à Dieu.


Dimanche 5 octobre 2003
27e Dimanche du Temps Ordinaire

Gn 2, 18-24 - Ps 128 - He 2, 9-11 - Mc 10, 2-16

  Nous aimons ne parler que d’une partie du verset biblique : « tous deux ne feront plus qu’un ». Dans d’autres traductions, il est dit : « et les deux ne feront qu’une seule chair ». Nous sacralisons ainsi seulement l’acte sexuel. Mais dans la Bible, le mot "chair" désigne la personne tout entière, non seulement biologique (son corps), mais aussi psychique (son esprit) et morale (son âme). Et Jésus donne les conditions du bonheur : quitter psychiquement son père et sa mère (en esprit), s’attacher à sa femme (par le cœur, l’âme), pour ne faire qu’une seule chair par le corps. Ainsi, la relation sexuelle n’est le reflet de l’amour de Dieu pour son peuple que si, en même temps que l’union des corps, il y a union de l’esprit (les mêmes pensées envers Dieu) et du cœur (le même amour pour Dieu sans lequel nous ne pouvons aimer l’autre comme il se doit). C’est à cela que l’homme et la femme doivent tendre jour après jour, pour refléter un jour l’amour de Jésus pour son Eglise.


Lundi 6 octobre 2003
Jon 1,1-2,1 et 11 - Jon 2, 2-8 - Lc 10, 25-37

  « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho », il quitte la présence de Dieu pour aller dans l’endroit le plus bas du monde, là où il n’y a que mort. Aussi, lorsque le prêtre et le lévite passent près de lui, ils pensent qu’il n’a que ce qu’il mérite : ils ont vu, et ils ont jugé.
  Le Samaritain voit la misère de l’homme et non son péché, aussi il œuvre pour le remettre debout. D’abord, il ose s’approcher de lui et se moque du qu’en-dira-t-on. Ensuite, il désire guérir les blessures de l’homme en versant sur elles l’huile du Saint Esprit et le vin, symbole du sang de Jésus répandu à la croix. Puis il le charge sur sa propre monture, et non sur lui. Qu’est-ce qui a porté Jésus ? Un âne, la plus humble des bêtes ; Marie, la plus humble des femmes ; et la croix, la mort la plus diffamante qu’un homme puisse endurer. L’homme blessé est donc invité à apprendre l’humilité par le chemin de la croix. L’homme reste dans le monde-auberge et Jésus prend soin de lui. Pendant sa convalescence, Jésus lui enverra un père spirituel jusqu’à ce qu’il puisse revenir habiter de nouveau en lui.


Mardi 7 octobre 2003
Notre-Dame du Rosaire

Ac 1, 12-14 - Lc 1, 46-55 - Lc 1, 26-38

«  A l'origine, l'homme avait été formé d'une terre pure et sans tache (Gn 2,7) ; mais sa nature s'était vue privée de sa dignité innée lorsqu'elle avait été dépouillée de la grâce par la chute de la désobéissance et chassée du pays de vie. Au lieu d'un paradis de délices, elle n'avait plus qu'une vie corruptible à nous transmettre comme patrimoine héréditaire, une vie d'où s'ensuivrait la mort avec sa conséquence, la corruption de la race. Tous, nous avions préféré le monde d'en bas à celui d'en haut. Il ne restait aucun espoir de salut ; l'état de notre nature appelait le ciel au secours. Point de loi qui pût guérir notre infirmité… Enfin, en son bon plaisir, le divin artisan de l'univers décida de faire paraître un monde neuf, un autre monde - tout d'harmonie et de jeunesse - d'où serait repoussée la contagion envahissante du péché et de la mort, sa compagne. Une vie toute nouvelle, libre et dégagée nous serait offerte, à nous qui trouverions dans le baptême une naissance nouvelle et toute divine…
  Et ce dessein, comment le mener à bien ? Ne convenait-il pas qu'une vierge très pure et sans tache se mît d'abord au service de ce plan mystérieux, et devînt enceinte de l'être infini, selon un mode transcendant les lois naturelles ?… Aussi, de même qu'au paradis il avait puisé dans la terre vierge et sans tache un peu de limon pour en façonner le premier Adam, de même, au moment de réaliser sa propre incarnation, il se servit d'une autre terre, pour ainsi dire, à savoir de cette Vierge pure et immaculée, choisie parmi toutes les créatures. C'est en elle qu'il nous refit à neuf à partir de notre substance même et devint un nouvel Adam, lui le Créateur d'Adam, afin que l'ancien fût sauvé par le nouveau et l'éternel.» (Saint André de Crète)


Mercredi 8 octobre 2003
Jon 4, 1-11 - Ps 86, 3-6, 9-10 - Lc 11, 1-4

  « Quand il vit que Dieu pardonnait aux habitants de Ninive, Jonas trouva la chose très mauvaise et se mit en colère ». Cela ne fait-il pas penser au fils aîné de la parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32) ? Dieu pardonne aux pécheurs, et cela ne plaît ni à Jonas, ni au fils aîné que nous considérons souvent comme étant Israël. Israël, ce petit peuple, avait pour mission de prêcher la repentance aux Nations, mais sans se mélanger à elles. Il devait rester le peuple de Dieu, avec un cœur sans partage. Mais maintes et maintes fois il s’était levé pour désobéir au Seigneur. Le peuple d’Israël et les Nations en ont beaucoup souffert.
  Maintenant, nous entrons dans la prophétie. Le peuple de Dieu, avalé par le grand poisson qui symbolise Jésus, se repent et commence à reconnaître Jésus pour son Messie. Ensuite, il partira proclamer la repentance aux Nations, mais saura-t-il accepter l’égalité face à Dieu avec les Nations repenties ? Acceptera-t-il que l’humanité tout entière, 120 000 enfants la symbolisant (12x10x1000), soit accueillie par Dieu avec un salaire égal pour tous, que les ouvriers de la onzième heure reçoivent autant qu’Israël qui peine pour Dieu depuis la première heure du jour ?


Jeudi 9 octobre 2003
Ml 3, 13-20a - Ps 1 - Lc 11, 5-13

  Le texte de Malachie a son développement en Qohéleth 1,18-2,25. Salomon a goûté aux bonheurs de la vie et à la Sagesse. Il se rend compte que « en beaucoup de sagesse, il y a beaucoup d’affliction ». Aussi, certains jours, le découragement met en nous cette question : "Pourquoi servir Dieu pour être encore plus malheureux que les autres ?" Mais le Seigneur déclare que c’est aux jours de désolation que l’on voit la différence. Ceux qui refusent de servir Dieu sont happés par la désolation, ceux qui servent Dieu comme Elie, trouvent, par leur obéissance, un refuge où vivre dans le repos et la paix malgré la désolation (1 Rois 17, 1-16). Ils ont reçu l’Esprit Saint qui les conduit là où le Seigneur les veut.


Vendredi 10 octobre 2003
Jl 1,13-15 ; 2, 1-2 - Ps 9, 2-3, 6-9 - Lc 11, 15-26

  « Car la maison de votre Dieu ne reçoit plus aucune offrande de nourriture ni de boisson », c’est-à-dire que le Seigneur ne reçoit plus d’action de grâce. L’homme vit selon sa propre volonté et se croit le maître de sa vie. Il ne remercie plus le Seigneur pour ce qu’il est, ni pour ce qu’il a. Il croit que tout ce qu’il possède lui appartient, et qu’il n’a pas de compte à rendre à Dieu. Viennent alors des jours de ténèbres et d’obscurité, car le Seigneur attire tous les hommes à lui. L’homme qui projetait sa vie devant lui se voit privé d’avenir car le Seigneur veut devenir son avenir. L’homme qui se suffisait à lui-même se voit devenir dépendant afin d’apprendre la dépendance à Dieu. L’homme qui se trouvait au sommet de sa gloire se voit piétiné par les autres car le Seigneur veut lui apprendre la confiance en Lui seul. L’homme "riche" se voit dépouillé de tout afin que Jésus devienne Sa richesse.
  Ainsi, prêtres et serviteurs de Dieu portent des habits de deuil. Ils intercèdent devant le Seigneur pour le bien de leurs frères qui sont dans la détresse, afin que sept démons ne viennent pas détruire l’œuvre du Seigneur en eux.


Samedi 11 octobre 2003
Jl 4, 12-21 - Ps 97, 1-2, 5-6, 11-12 - Lc 11, 27-28

  « La Bible ne dit pas que Dieu a puni la race humaine à cause du péché d'un seul homme, mais que la disposition au péché, c'est-à-dire ma prétention à disposer de moi-même, est entrée dans le monde par un seul homme. Elle dit aussi qu'un autre homme a pris sur lui le péché de toute l'humanité et l'a aboli par son sacrifice (He 9, 26), révélation infiniment plus profonde.
  La disposition au péché ne consiste pas à être immoral, à commettre de mauvaises actions. C'est la tendance à se chercher soi-même, à faire de son moi, son dieu. Cette disposition peut se manifester soit par une profonde immoralité, soit s'accompagner d'une moralité très stricte. L'une et l'autre ont la même racine: la prétention à être son propre maître. Lorsque le Seigneur se trouvait en face d'hommes habités par toutes les forces du mal, ou d'hommes dont la vie était pure, morale, rangée, il ne s'arrêtait ni à la dégradation des uns, ni à la valeur morale des autres. Il regardait à ce que nous ne voyons pas: l'attitude intérieure.
  Le péché est en moi dès ma naissance, je ne peux rien y changer; mais Dieu s'en charge, par la Rédemption. Par la croix de Jésus-Christ, Dieu a racheté toute la race humaine de la menace de condamnation qui pesait sur elle à cause de l'hérédité du péché. Jamais Dieu ne tient l'homme pour responsable d'avoir hérité du péché. La condamnation ne vient pas de là. Mais je suis marqué du sceau de la condamnation, si, comprenant que Jésus est venu pour m'en délivrer, je refuse d'accepter son salut. C'est ici le jugement, (le moment critique): "la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière." »
(Oswald Chambers)


Dimanche 12 Octobre 2003
28e Dimanche du T.O
Sg 7, 7-11 - Ps 90, 12-17 - He 4, 12-13 - Mc 10, 17-30

  « Elle (la Parole de Dieu) juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ». La voyons-nous ainsi lorsque nous nous posons pour lire un texte biblique ? Acceptons-nous d’être mis à nu par elle ? Reconnaissons-nous que nos intentions sont mauvaises lorsqu’elle nous le montre, ou trouvons-nous une excuse, une échappatoire ? Nous laissons-nous pénétrer au plus profond de l’âme par elle, afin qu’elle puisse nous transformer ?
  C’est ce qu’aurait dû faire le jeune homme riche. Il connaissait la Parole de Dieu, la prenait comme règle de vie, mais ne la laissait pas pénétrer son âme en profondeur. Aussi, il suivait une règle, la Parole n’était que logos (la lettre) pour lui, et non rhéma (l’esprit de la lettre), Parole révélée, Parole vivante, "sur mesure" pour ce qu’il vivait. Aussi, il dut demander à Jésus ce qu’il devait faire pour recevoir la vie éternelle. Il restait dans le registre du "faire", et ne connaissait pas encore celui de la "révélation" dans lequel il serait entré s’il avait fait confiance à Jésus en lui obéissant et en le suivant.
  En somme, on reçoit la vie éternelle quand on passe du logos au rhéma. C’est ce qu’on appelle marcher par l’Esprit, là où il faut laisser la Parole de Dieu diviser âme et esprit en nous. Marie marchait par l’Esprit. Elle disait : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur. »


Lundi 13 octobre 2003
Rm 1, 1-7 - Ps 98, 1-4 - Lc 11, 29-32

  Paul se présente comme "serviteur de Jésus Christ". "Serviteur" (doulos) signifie esclave, personne appartenant à une autre. Paul est heureux d’être un esclave qui, par amour, se lie à son maître pour la vie (Ex 21, 2-6).
  Il se présente aussi comme apôtre, quelqu’un qui est envoyé avec une autorité déléguée, une position à laquelle il est appelé. Par cet appel de Dieu, Paul est mis à part, non pas "séparé", signification du mot "pharisien", mais, comme le peuple de Dieu, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes.
  Puis Paul s’adresse aux fidèles qui, par leur fidélité à Dieu, deviennent le peuple saint. Comment rester fidèle à Dieu ? En l’écoutant et en lui obéissant. « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Lc 11, 28) avons-nous lu samedi dernier. En fait, écouter, n’est-ce pas le moindre des signes de respect de la créature envers son Créateur ? Et obéir, le meilleur comportement du fils envers son Père ? « Que nul ne néglige d’être prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère » (Jc 1, 19).


Mardi 14 octobre 2003
Rm 1, 16-25 - Ps 19, 2-5 - Lc 11, 37-41

« C’est par la foi que le juste vivra »
« Un homme entreprit l’ascension d’une montagne dont les pans étaient glissants et enneigés. Arrivé vers le sommet, il descendit graduellement la montagne.
Puis se trouvant dans une situation délicate, éreinté, il cria vers Dieu pour trouver de l’aide... La nuit était tombée, il ne pouvait plus se situer, ses mains étaient engourdies par le froid, il entendit Dieu lui dire : "lâche la corde, abandonne-toi dans mes mains..."
Plein d’incrédulité et de crainte, il sentait le vide, il décida donc de s’agripper de toutes ses forces à la corde...
Le lendemain, on retrouva cet homme frigorifié et mort, attaché à sa corde... ses pieds à 10 cm du sol...
Nous devons apprendre à nous abandonner à Dieu aveuglément sans crainte ni restrictions, en sachant que s’il nous dit : "Vas–y, saute !", nous pouvons faire un pas de foi, et que sa main de Père nous rattrapera à l’arrivée...
Ceci se fait graduellement, un pas de foi, une étape après l’autre, et c’est comme cela que nous apprenons à faire confiance à notre Père céleste.
  En faisant ceci, Dieu pointera le doigt sur les domaines de nos vies que nous avons serrés de toutes nos forces au creux de nos mains, jusqu'à nous faire du mal !
Oswald Chambers dit ceci : "Pour devenir 'un' avec Jésus Christ, une personne doit désirer non seulement abandonner le péché, mais aussi d’abandonner la manière dont elle conçoit les choses. Une soumission vraie et entière est une souveraine préférence personnelle pour Jésus et Jésus seulement ! (Ga 2, 20) » (Delphine Gauvain)


Mercredi 15 octobre 2003
Rm 2, 1-11 - Ps 62, 6-9 - Lc 11, 42-46

« Tu te condamnes toi-même en les jugeant »
Sommes-nous conscients de nous condamner nous-mêmes à chaque fois que nous portons un jugement sur les autres ?
  En fait, nous mettons sur l’autre l’étiquette que nous mettons sur nous-mêmes. Nous condamnons en l’autre ce que nous refusons de voir en nous. D’ailleurs, nous agissons de même. Seul l’orgueil, qui veut que l’on se voie supérieur à l’autre, se sert de l’attaque pour ne pas être attaqué. Il nous fait croire que si nous voyons le péché de l’autre c’est parce qu’il n’habite pas en nous. C’est un mensonge. Lorsque nous refusons de juger les autres nous commençons à nous aimer nous-mêmes, et nous aimant petit à petit, nous aimerons notre prochain comme nous-mêmes puisque nous ne l’accuserons plus. Celui qui accuse, accuse ce qui, en lui, lui fait peur. Aussi, il vaut mieux regarder ses peurs en face afin de ne plus se laisser détruire par elles, et de ne plus détruire les autres à cause d’elles. Les regarder en face, c’est les reconnaître devant Dieu et les lui remettre afin qu’il les guérisse. Ainsi délivrés, peu à peu nous trouverons la paix de Dieu.


Jeudi 16 octobre 2003
Rm 3, 21-30 - Ps 130, 1-6 - Lc 11, 47-54

« L’homme devient juste par la foi »
  Si l’homme ne s’abandonne pas dans les mains de Dieu, seul signe de foi que l’homme puisse donner à Dieu, il ne devient pas "juste", il continue à marcher par ses propres forces, à faire sa propre volonté. L’homme ne devient juste que lorsqu’il décide de renoncer au péché originel par lequel Adam et Eve ont refusé de faire la volonté de Dieu. C’est pour cela que Jean écrit « Quiconque est né de Dieu ne commet plus le péché » (1 Jn 3, 9). Dès que nous acceptons de ne plus faire que la volonté du Père, nous devenons justes, sans péché, puisque la volonté du Père est exempte de péché. Nous devenons à l’image de Jésus qui était juste et sans péché. Mais, être juste et sans péché dans un monde où règne le péché est considéré comme un mal. Jésus fut considéré comme le plus grand malfaiteur de l’humanité, et aussi comme un démoniaque car le pécheur prend le bien pour le mal. Et le disciple n’étant pas plus grand que le maître, il doit s’apprêter à vivre de cette vie. Mais c’est cette vie qui glorifie Dieu, c’est par le "poids" (signification du mot gloire) de cette vie que Dieu est glorifié.


Vendredi 17 octobre 2003
Rm 4, 1-8 - Ps 32, 1-2, 5, 7, 11 - Lc 12, 1-7

« Si quelqu'un, sans rien accomplir, a foi en ce Dieu qui rend juste l'homme coupable, Dieu estime qu'une telle foi fait de lui un juste »

Voici quelques extraits des "Statuts" de l'ordre des chartreux (Saint Bruno) :

"Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant." Statuts 34.2
"Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Epoux, la terre au ciel, l'humain au divin". (Statuts 4.1)
"La grâce du Saint Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Eglise, une et répandue en tout lieu." Statuts 21.1
"Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat: ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. Ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Ecriture, introduit par la grâce du Saint Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui". (Statuts 3.2)


Samedi 18 octobre 2003
Saint Luc

2 Tm 4, 9-17 - Ps 145, 10-13, 18 - Lc 10, 1-9

  « Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal… Il s’est violemment opposé à nos paroles »
Alexandre signifie "défenseur des hommes". Encore faut-il ne pas se tromper de façon de défendre ou de protéger les hommes ! Le forgeron fabrique des armes en bronze ou en fer alors que tout enfant de Dieu devrait fabriquer des armes spirituelles : « Saisissez donc l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais, vous puissiez résister et demeurer debout, ayant tout mis en œuvre. Debout donc ! A la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Evangile de la paix. Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu » (Eph 6, 13-17).
  Ainsi, Alexandre a voulu défendre les hommes contre Paul, donc contre Dieu présent en Paul, avec les armes du forgeron, signification de Caïn. Par ses paroles, il a voulu tuer Paul, mais Paul a bénéficié de la protection de Dieu : « Toute arme fabriquée contre toi ne saurait aboutir, toute langue levée contre toi en jugement, tu la convaincras de culpabilité. Tel sera le lot des serviteurs du Seigneur, telle sera leur justice, qui vient de moi – oracle du Seigneur » (Es 54, 17).
  L’homme sans Dieu veut toujours protéger les autres hommes contre Dieu. Il ne se rend pas compte que sa défense le condamne et condamne ceux qu’il défend car l’homme n’a pas besoin d’être protégé contre Dieu mais contre lui-même, donc contre Satan, le père du mensonge. C’est seulement quand on décide de quitter le père du mensonge, qu’on accepte d’entrer dans la vérité – cette mise à nu devant la Parole de Dieu – qu’on entre en relation avec notre vrai Père, Celui qui donne la Vie.


Dimanche 19 octobre 2003
29e Dimanche du T.O

Es 53, 10-11 - Ps 33, 4-5, 18-22 - He 4, 14-16 - Mc 10, 35-45

  La coupe est une métaphore juive pour désigner soit la joie, soit le jugement divin contre le péché de l’homme.
Jacques et Jean réclament la joie de participer à la gloire de Jésus, mais Jésus répond que cette gloire passe par la croix, que pour être glorifié par Dieu, il faut avoir perdu tout désir d’être glorifié par les hommes car paraître beau aux yeux de Dieu c’est être laid aux yeux des hommes qui peuvent ainsi mettre à mort le serviteur de Dieu.
Jacques et Jean s’étaient adressés à Jésus en l’appelant "Maître", aussi restaient-ils dans une compréhension limitée du serviteur de Dieu. Le serviteur, celui qui considère son Maître comme son Seigneur – qui a tous droits sur sa vie – est passé de l’esclavage du péché à l’esclavage du Christ car « Ne savez-vous pas qu’en vous mettant au service de quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice ? » (Rm 6, 16)
  Ainsi, pour accéder à la joie de Dieu, il faut accepter de boire la coupe que Jésus nous tend car il a dit : « Vous y boirez ». « Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et ce qui manque aux détresses du Christ, je l’achève dans ma chair en faveur de son corps qui est l’Eglise » (Col 1, 24).


Lundi 20 octobre 2003
Rm 4, 20-25 - Lc 1, 68-75 - Lc 12, 13-21

  « Il y a une richesse qui sème la mort partout où elle domine : libérez-vouz-en et vous serez sauvés. Purifiez votre âme, rendez-la pauvre pour pouvoir entendre l’appel du Sauveur qui vous redit : "Viens et suis-moi !" Il est la voie où marche celui qui a le cœur pur : la grâce de Dieu ne se glisse pas dans une âme encombrée et déchirée par une multitude de possessions.
  Celui qui regarde sa fortune, son or et son argent, ses maisons, comme des dons de Dieu, celui-là témoigne à Dieu sa reconnaissance en venant en aide aux pauvres avec ses biens. Il sait qu’il les possède plus pour ses frères que pour lui-même ; il reste maître de ses richesses au lieu d’en devenir esclave. Il ne les enferme pas en son âme, pas plus qu’il n’enserre sa vie en elles, mais il poursuit sans se lasser une œuvre toute divine. Et si un jour sa fortune vient à disparaître, il accepte sa ruine d’un cœur libre. Cet homme-là, Dieu le déclare bienheureux, il l’appelle "pauvre en esprit", héritier assuré du Royaume des Cieux (Mt 5,3)…
Il y a, à l’opposé, celui qui blottit sa richesse en son cœur, au lieu du Saint Esprit. Celui là garde en lui ses terres ; il accumule sans fin sa fortune, et ne s’inquiète que d’amasser toujours davantage ; il ne lève jamais les yeux vers le ciel ; il s’embarrasse dans le temporel, car il n’est que poussière et il retournera à la poussière. (Gn 3,19) Comment peut-il éprouver le désir du Royaume, celui qui, au lieu du cœur, porte un champ ou une mine, lui que la mort surprendra fatalement au milieu de ses passions ? "Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur." (Mt 6,21) » (Clément d’Alexandrie)


Mardi 21 octobre 2003
Rm 5, 12…21 - Ps 40, 7-10, 17 - Lc 12, 35-38

  Ne faut-il pas être rempli d’amour pour l’Epoux pour l’attendre, dans la prière, sans connaître l’heure de son retour ?
« Jésus dit à Pierre : Ainsi vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation » (Mt 26, 40-41).
  La patience et la persévérance dans l’attente sont l’activité demandée par Jésus à ses serviteurs. Et ce, pour que notre cœur l’entende arriver et se tienne prêt à Lui ouvrir sa porte. Car le Seigneur sait que la patience et la persévérance ont aiguisé le désir de notre cœur de Le voir prendre toute la place dans notre vie. Jésus habitant en nous, nous recevons « cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ ».


Mercredi 22 octobre 2003
Rm 6, 12-18 - Ps 124 - Lc 12, 39-48

  « Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? »

  « Ce n'est pas la prière qui nous rend aptes à des oeuvres plus grandes ; elle est l’œuvre plus grande. Nous considérons la prière comme un exercice rationnel de nos facultés spirituelles, pour nous préparer au travail de Dieu. Mais selon l'enseignement de Jésus-Christ, la prière est la mise en oeuvre en moi, du miracle de la Rédemption, qui, grâce à l'action permanente de Dieu, produit chez les autres le même miracle. C'est en réponse à la prière que les fruits sont donnés ; mais n'oublions pas que cette prière se fonde sur l'agonie du Rédempteur, et non sur la mienne. C'est la prière de l'enfant que Dieu exauce, plutôt que celle de l'homme sage et intelligent.

  La prière, c'est la bataille ; quelles que soient les circonstances dans lesquelles Dieu nous place, notre devoir est de prier. Ne vous laissez jamais aller à penser : "Je ne sers à rien, là où je suis, en ce moment" , car il est évident que vous ne pouvez servir à quelque chose là où vous n'êtes pas. Quel que soit le lieu où le hasard des circonstances par lesquelles Dieu vous a conduit, priez, criez à lui sans cesse. "Quoi que ce soit que vous demandiez en mon nom, je le ferai."

  Nous attendons pour prier d'être stimulé par des émotions, c'est là la forme la plus grave de l'égoïsme spirituel. Nous avons à agir selon les directives de Dieu, et il nous ordonne de prier. "Priez le Maître de la Moisson, d'envoyer des ouvriers dans sa Moisson." Le travail d'un ouvrier n'a rien de palpitant, mais c'est grâce à ce travail que ce qui a été conçu par le génie humain peut se réaliser. C'est l'ouvrier de Dieu qui réalise les conceptions de son Maître. Vous luttez dans la prière, et les résultats se produisent au moment choisi par Dieu.

 Combien vous serez étonnés en découvrant, lorsque le voile se lèvera, les âmes que vous aurez moissonnées, simplement parce que vous aurez pris l'habitude de demander à Jésus-Christ ce que vous deviez faire ! »
(Oswald Chambers)


Jeudi 23 octobre 2003
Rm 6, 19-23 - Ps 1 - Lc 12, 49-53

  « Mettez votre corps à présent au service de la justice, qui mène à la sainteté »

  « Notre très aimable Sauveur nous assure en divers lieux de ses saintes Écritures, qu'il est dans un soin et dans une vigilance continuelle au regard de nous ; qu'il nous porte et qu'il nous portera toujours lui-même dans son sein, dans son cœur et dans ses entrailles…
  Prenons bien garde à ne nous appuyer point, ni sur le pouvoir ou la faveur de nos amis, ni sur nos biens, ni sur notre esprit, ni sur notre science, ni sur nos forces, ni sur nos bons désirs et résolutions, ni sur nos prières, ni même sur la confiance que nous sentons avoir en Dieu, ni sur les moyens humains, ni sur aucune chose créée, mais sur la seule miséricorde de Dieu. Ce n'est pas qu'il ne faille employer les choses susdites, et apporter de notre côté tout ce que nous pouvons pour vaincre le vice, pour nous exercer en la vertu et pour conduire et accomplir les affaires que Dieu nous a mises en main, et nous acquitter des obligations qui sont attachées à notre condition. Mais nous devons renoncer à tout l'appui et à toute la confiance que nous pourrions avoir sur ces choses-là, et nous appuyer sur la pure bonté de notre Seigneur. De sorte que nous devons prendre autant de soin et travailler de notre côté, comme si nous n'attendions rien de la part de Dieu : et néanmoins nous ne devons non plus nous appuyer sur notre soin et travail, que si nous ne faisions rien du tout, mais attendre tout de la seule miséricorde de Dieu. » (Saint Jean Eudes)


Vendredi 24 octobre 2003
Rm 7, 18-25a - Ps 119, 66, 68, 76-77, 93-94 - Lc 12, 54-59

  « Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas »

  Un enfant peut désobéir à ses parents, les injurier, leur tourner le dos, se prendre d’autres parents, mais il est un fait immuable, il est toujours l’enfant de ses parents. Ainsi, l’homme a désobéi à son Père, l’a rejeté, s’est pris un autre père, mais il est toujours enfant de Dieu. Aussi, le bien habite au plus profond de lui-même, mais il n’est plus capable de le faire tant qu’il ne renonce pas à cette nouvelle parenté qu’il s’est acquis. Cette chair qui est soumise au père du mensonge, Jésus est venu la libérer en obéissant à son Père jusqu’à accepter le sacrifice de la croix. De même, nous sommes libérés de ce faux père qui nous retient captif lorsque nous acceptons, comme Jésus, de prendre notre croix, d’obéir à Dieu en toutes choses. Alors, avec le Psalmiste nous pourrons dire : « Avant d’avoir souffert, je m’égarais ; maintenant, j’observe tes ordres. » (Ps 119, 67)


Samedi 25 octobre 2003
Rm 8, 1-11 - Ps 24, 1-6 - Lc 13, 1-9

  Y a-t-il des personnes plus coupables devant Dieu ? Jésus répond "Non" ! En effet, le péché de l’homme c’est de ne pas faire la volonté de Dieu, et chaque homme, jusqu’à sa conversion, le commet. Paul dit que la chair est incapable de se soumettre à la loi de Dieu. Mais la conversion c’est l’entrée de l’Esprit de Jésus dans notre vie, et son Esprit nous conduira toujours, même par la souffrance, à vouloir faire la volonté de Dieu. « Tout Fils qu’il était, il apprit par ses souffrances l’obéissance » (He 5, 8). Il en est de même pour nous. Notre chair se révolte contre Dieu, aussi elle souffre lorsque l’Esprit la conduit là où elle ne veut pas.

  « Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l’Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes » :
  « Ô âme remplie de péché, tu crains avec raison l'immortalité qui rendrait ta mort éternelle ! Mais voici en la personne de Jésus Christ « la résurrection et la vie » (Jn 11,25) : qui croit en lui, ne meurt pas ; qui croit en lui, est déjà vivant d'une vie spirituelle et intérieure, vivant par la vie de la grâce qui attire après elle la vie de la gloire. -- Mais le corps est cependant sujet à la mort !-- Ô âme, console-toi : si ce divin architecte, qui a entrepris de te réparer, laisse tomber pièce à pièce ce vieux bâtiment de ton corps, c'est qu'il veut te le rendre en meilleur état, c'est qu'il veut le rebâtir dans un meilleur ordre : il entrera pour un peu de temps dans l'empire de la mort, mais il ne laissera rien entre ses mains, si ce n'est la mortalité... Comme un vieux bâtiment irrégulier qu'on néglige, afin de le dresser de nouveau dans un plus bel ordre d'architecture ; ainsi cette chair toute déréglée par le péché et la convoitise, Dieu la laisse tomber en ruine, afin de la refaire à sa mode, et selon le premier plan de sa création. »
(Bossuet)


Dimanche 26 octobre 2003
30e Dimanche du T.O

Jr 31, 7-9 - Ps 126 - He 5, 1-6 - Mc 10, 46b-52

  Dans le Livre de Jérémie, le Seigneur dit : « Ephraïm est mon fils aîné ». C’est le résumé du paragraphe précédent. En Gn 41, 51-52 Joseph eut deux fils : « Il appela l’aîné Manassé "car, dit-il, Dieu m’a crédité de toutes mes peines et porte à mon crédit toute la maison de mon père". Le cadet, il l’appela Ephraïm "car, dit-il, Dieu m’a rendu fécond dans le pays de ma misère" ».
  Puis, lorsque Jacob connut ses petits-fils, il plaça Ephraïm avant Manassé. Lorsque les grands prêtres et les Pharisiens décidèrent de faire périr Jésus, « il se retira dans la région proche du désert, dans une ville nommée Ephraïm, où il séjourna avec ses disciples » (Jn 11, 54).
  En effet, c’est toujours dans le pays de la misère que le Seigneur nous rend fécond. Jérémie précise que dans l’assemblée qui revient vers Dieu il y a la femme enceinte et la jeune accouchée. Elles portent la vie ou ont donné la vie dans le pays de leur misère. Elles reviennent accompagnées de tous les blessés et handicapés du peuple de Dieu. Ainsi, comme Jésus, c’est dans le "désert" que nous devenons féconds, et ensuite le Seigneur nous crédite de toutes nos peines. Donc, nous connaissons Ephraïm avant Manassé.


Lundi 27 octobre 2003
Rm 8, 12-17 - Ps 68, 2, 4, 6-7, 20 - Lc 13, 10-17

  La femme toute courbée et incapable de se redresser, n’est-ce pas chacun de nous ?
Cette femme courbée ne pouvait regarder que ses pieds et la terre, ses propres efforts et ses biens matériels.
  Elle était tenue dans cette position depuis 18 ans (6+6+6), par un esprit mauvais. N’est-elle pas absolument incapable de se redresser parce qu’elle est meurtrie au talon par le serpent de Genèse 3 ? Il la tient dans cette position pour l’empêcher de regarder le ciel. Ainsi, elle a oublié que Dieu existe et ne lui adresse plus la parole. C’est pour cela que Jésus la guérit sans qu’elle le lui demande. Maintenant, redressée, elle peut regarder le ciel et son entourage, aimer Dieu et son prochain.
  Celui qui se croit religieux, et qui est témoin d’une telle conversion, estime qu’il peut donner son avis sur la façon de procéder de Dieu pour guérir les hommes. Il se croit plus religieux que Dieu lui-même. Mais Dieu délivre de Satan le jour où nous entrons dans le repos et la paix de Dieu, le septième jour, Jour nouveau pour l’homme créé au sixième jour. C’est cette Terre de repos et de paix qui nous est promise.

Mardi 28 octobre 2003 : Saint Simon et saint Jude
Eph 2, 19-22 - Ps 19, 2-5 - Lc 6, 12-19

« Le Seigneur prie, non afin d'implorer pour lui, mais afin d'obtenir pour moi. Bien que le Père ait mis toutes choses à la disposition du Fils, le Fils cependant, pour réaliser pleinement sa condition d'homme, juge à propos d'implorer le Père pour nous ; car il est notre avocat. Ne dressez pas des oreilles insidieuses, vous figurant que c'est par faiblesse que le Christ demande, pour obtenir ce qu'il ne peut accomplir, lui qui est l'auteur de tout pouvoir. Maître en obéissance, le Christ nous façonne par son exemple aux préceptes de la vertu : « Nous avons, est-il dit, un avocat auprès du Père » (1Jn 2,1). S'il est avocat, il doit s'interposer pour mes péchés. Ce n'est donc point par faiblesse mais par bonté qu'il implore. Vous voulez savoir à quel point tout ce qu'il veut, il le peut ? Il est à la fois avocat et juge : en l'un réside un office de compassion, en l'autre l'insigne du pouvoir. « Il passa donc la nuit à prier Dieu ». Il vous donne un exemple, il vous trace un modèle à imiter.
Que faut-il faire pour votre salut quand pour vous le Christ passe la nuit en prière ? Que vous sied-il de faire quand vous voulez entreprendre un devoir de piété, alors que le Christ, au moment d'envoyer ses Apôtres, a prié et a prié seul ? Nulle part ailleurs, si je ne me trompe, on ne trouve qu'il ait prié avec les Apôtres ; partout il implore seul. C’est que le grand dessein de Dieu ne peut être saisi par des désirs humains, et nul ne peut avoir part à la pensée intime du Christ. Voulez-vous savoir d'ailleurs que c'est bien pour moi et non pour lui, qu'il a prié ? « Il appela ses disciples et il en choisit douze » pour les envoyer, semeurs de la foi, propager le secours et le salut des hommes dans tout l'univers. » (Saint Ambroise)
oOo

Mercredi 29 octobre 2003
Rm 8, 26-30 - Ps 13, 4-6 - Lc 13, 22-30

“Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite”

« Le Seigneur n'a aucun égard pour nos préjugés, il les écrase, il veut les démolir. Nous nous imaginons que Dieu porte un intérêt particulier aux préjugés qui nous sont chers. Nous sommes certains qu'il ne nous traitera pas avec la même sévérité qu'il appliquera aux autres. "Il faut que Dieu soit très ferme avec eux, mais il sait bien que, moi, j'ai raison."
Il faut que nous apprenions que les choses anciennes sont passées; il ne doit rien en subsister. Dieu n'a aucune indulgence pour nos préjugés, il veut les abolir. Cette action de la Providence de Dieu qui démolit nos préjugés, fait partie de notre éducation morale. Observons comment Dieu s'y prend. Il ne tient aucun compte de ce que nous lui apportons ; il n'attend de nous qu'une chose: l'abandon total à sa volonté.
Lorsque nés de nouveau, le Saint-Esprit commence en nous la création nouvelle, le moment vient où il ne subsiste plus rien de ce que nous étions auparavant. L'ancienne routine, l'ancienne raideur, l'ancienne mentalité disparaissent, et "tout vient de Dieu".
Comment pouvons-nous réaliser une vie sans convoitise, sans égoïsme, sans susceptibilité ; comment pouvons-nous avoir l'amour qui n'est point envieux, qui ne soupçonne pas le mal, qui est toujours aimable ? En ne laissant rien subsister en nous de notre vie ancienne, et en mettant en Dieu, simplement, toute notre confiance, une confiance telle que nous ne réclamons plus les bienfaits de Dieu, mais Dieu lui-même. En sommes-nous là ? Lorsque nous aurons vu Dieu à oeuvres, nous ne serons plus préoccupés de ce qui peut nous arriver, car nous nous confierons dans notre Père Céleste et verrons "celui qui est invisible". » (Oswald Chambers)
oOo

Jeudi 30 octobre 2003
Rm 8, 31b-39 - Ps 109, 21-22, 26-27, 30-31 - Lc 13, 31-35

Jérusalem, ville de la Paix offerte par Dieu par l’intermédiaire de ses prophètes puis de son Fils, et qui pourtant la refuse continuellement ! La voilà maintenant livrée à elle-même !
Pour accueillir la paix de Dieu il faut mourir à sa propre volonté. Jésus est venu nous monter l’exemple. Qu’en avons-nous fait ?
De même, nous sommes livrés à nous-mêmes jusqu’au jour où nous disons : « Béni soit Celui qui vient dans ma vie m’apprendre à faire la volonté du Père ! » Encore faut-il nous laisser dépouiller de notre vieille nature ! Sinon, nous mettons nous-mêmes Jésus à mort. Notre chair n’est capable que de cette intention envers Dieu. Ainsi, livrés à notre propre volonté, en détruisant Dieu nous nous détruisons nous-mêmes puisqu’il demeure en nous. Une mauvaise intention envers Dieu ou les autres en qui Dieu habite nous détruit. Une bonne intention envers Dieu ou les autres nous relève. Comme en général ce sont nos intentions qui sont mauvaises (elles ne se voient pas) – nos actes plus rarement – le Seigneur commence toujours par là pour nous purifier. Ne soyons pas étonnés de nous voir, par le Saint Esprit, tels que nous sommes.
oOo

Vendredi 31 octobre 2003
Rm 9, 1-5 - Ps 147, 12-15, 19-20 - Lc 14, 1-6

Les fils d’Israël ayant pour eux l’adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses de Dieu, ne sont-ils pas cet hydropique, gorgé des dons de Dieu et malade ?
D’ailleurs c’est aux docteurs de la Loi et aux pharisiens que Jésus s’adresse : « Est-il permis de guérir le jour du sabbat, le 7ème jour, le jour du repos de Dieu ? » La misère de l’homme a interrompu le repos de Dieu au septième jour de la création : « Mon Père, jusqu’à présent, est à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jn 5, 17). Ce qu’un homme fait (tirer son fils ou son bœuf du puits) un jour de sabbat, pourquoi Dieu ne le ferait-il pas ? Jésus est venu attirer l’humanité à lui, la sortir de ce puits-monde dans lequel elle s’enlise. Et Jésus guérit cet hydropique ! Quelle compassion ! Car c’est de la race des hommes que Jésus est né !

 

 

 


 
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