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AUMÔNERIE

Commentaire des lectures liturgiques

Septembre


Lundi 1er septembre 2003
1 Th 4, 13-17 - Ps 96, 1-2, 4-5, 11-13 - Lc 4, 16-30

"Il m’a envoyé… annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres"
  « En Colombie Britannique une nouvelle prison était en construction pour remplacer celle du vieux Fort Alcan. Des prisonniers devaient démolir les murs de l'ancienne pour récupérer ce qui pouvait l'être. Ce faisant ils découvrirent un secret effarant : les murs de la vieille prison avaient été construits avec du papier et du plâtre, peints ensuite de la couleur de l'acier pour en donner l'illusion. Un grand coup d'épaule aurait suffit à les percer et ils auraient pu s'enfuir ! Pourtant ils n'avaient jamais imaginé que leur délivrance était à portée de leurs mains. Et vous quelle prison vous retient ? - Un passé plein d'échecs ? il vous retiendra prisonnier tant que vous n'accepterez pas le pardon de Dieu. C'est Lui qui a dit : "C'est moi qui efface tes transgressions, pour l'amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés." (Es 43, 25) Oubliez donc vos péchés passés et ceux des autres aussi, pour l'amour de Dieu, car les ressasser sans cesse, vraiment L'ennuie beaucoup ! - La maladie ? Bartimée avait passé sa vie dans l'obscurité. Quand Jésus arriva dans sa ville, il refusa de se laisser impressionner par la foule qui voulait l'obliger à se taire et l'empêchait d'approcher Jésus (Et beaucoup tenteront de faire de même avec vous). Il cria : "Jésus, aie pitié de moi." (Mc 10, 47) et Jésus répondit tout de suite. Le premier visage que vit Bartimée fut le visage de Jésus ! - La peur de la mort ? Alors écoutez : "...seulement par Sa mort a-t-Il pu briser la puissance de la mort...afin de délivrer tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur vie, retenus dans cette servitude." (Hb. 2, 14-15) Quelle bonne nouvelle : Jésus a été le premier. Sa résurrection garantit la nôtre. Quelle que soit votre peur, Jésus peut vous en délivrer ! » (Bob Gass)


Mardi 2 septembre 2003
1 Th 5, 1-6, 9-11 - Ps 27, 1, 4, 13-14 - Lc 4, 31-37

  C’est jour de sabbat et Jésus enseigne dans la synagogue de Capharnaüm. Il a quitté Nazareth où on lui voulait du mal, et vient s’établir à Capharnaüm, ville de Pierre et André. C’est le premier d’une série de miracles que Luc relate aujourd’hui.   Si c’est le premier, c’est qu’il s’adresse à chaque homme : chacun de nous est concerné.
  N’avons-nous pas la même attitude que le démon ? Nous connaissons Jésus, nous savons qu’il est le Fils de Dieu, et nous lui reprochons de vouloir nous perdre ! Nous prenons le bien pour le mal car nous ne désirons pas quitter le genre de vie que nous avons connu jusqu’à maintenant. Nous préférons nous plaindre plutôt que de laisser Jésus nous guérir. Aussi, si nous l’acceptons, Jésus commence par imposer silence à nos pensées. Car c’est là que la croix est plantée : au lieu dit du Crâne (Jn 19,17). Lorsque nous refusons que Jésus impose silence à nos pensées, c’est que nous ne connaissons de lui que ce que nous avons entendu dire, mais nous ignorons son amour pour nous. Seule une relation d’intimité avec Jésus nous fait découvrir son amour pour nous, et nous conduit à l’obéissance qui, seule, apporte la guérison. Si nous craignons d’être jugés par Jésus, c’est qu’un démon nous habite encore, car ce sont les démons qui ont constamment une attitude d’hostilité envers Lui.


Mercredi 3 septembre 2003
Col 1, 1-8 - Ps 52, 10-11 - Lc 4, 38-44

  Comme la belle-mère de Simon, de quelle fièvre sommes-nous pris ? De celle du péché : vouloir faire notre propre volonté. Tant que nous n’en sommes pas guéris, nous ne pouvons entrer au service de Dieu et des autres. C’est la renonciation à notre propre volonté qui nous fait nous lever, ressusciter, vivre d’une vie nouvelle : faire la volonté du Père. Nous ne pouvons accéder à cet état sans nous abandonner à Dieu, nous laisser porter par Jésus. Non sur les épaules de Jésus, mais Jésus en nous comme étant notre colonne vertébrale. Ainsi, nous ne tombons plus car il nous tient debout et va, en nous, à la rencontre de ceux qu’il veut guérir par nous. Il fait sa volonté en nous et à travers nous.


Jeudi 4 septembre 2003
Col 1, 9-14 - Ps 98, 2-6 - Lc 5, 1-11

  L’obéissance de Pierre fait des prodiges ! Si Pierre s’en était tenu à son bon sens, il aurait pu démonter par a+b à Jésus qu’il lui demandait quelque chose sans intérêt : « Ce que tu demandes ne sert à rien. C’est impossible que nous rapportions du poisson. » C’est toujours ainsi qu’agit l’Esprit Saint. Nous pouvons toujours lui prouver que ce qu’il nous demande de faire ne sert à rien, qu’il ne peut en découler aucun bien. Même en obéissant, bien souvent, nous ne verrons pas le bien qui en découle, ceci pour nous protéger de l’orgueil. Nous le voyons quelques années plus tard, lorsque nous sommes capables de dire continuellement : « Je suis un homme pécheur », comme tous les saints le disent. L’exaucement de nos prières ou de notre obéissance nous conduit à l’orgueil spirituel. Aussi le Seigneur doit nous conduire à l’humilité avant de nous montrer le bien qu’il a fait par notre obéissance. Et c’est alors qu’il nous révèle la mission qu’il veut accomplir sur terre par nous.


Vendredi 5 septembre 2003
Col 1, 15-20 - Ps 100 - Lc 5, 33-39

  « Jamais celui qui a bu du vieux (vin) ne désire du nouveau. Car il dit : "C’est le vieux qui est bon." »
C’est ce que les Hébreux ont dit et redit à Moïse au désert : "Ah ! Si nous étions morts de la main du Seigneur au pays d’Egypte, quand nous étions assis près du chaudron de viande, quand nous mangions du pain à satiété !"
  L’homme préfère mourir dans son péché que de sortir de l’esclavage du péché ! Aussi, le travail du Saint Esprit est-il de nous transformer en outre neuve afin de désirer que le vin nouveau qu’est Jésus se répande en nous. Ainsi habité par l’Epoux, nous n’accomplissons plus le rite du jeûne. Par contre, si Jésus veut avoir faim en nous ou être rassasié, nous jeûnons avec lui ou nous mangeons. "J’ai appris, en toute circonstance et de toutes les manières, à être rassasié comme à avoir faim, à vivre dans l’abondance comme dans le besoin. Je peux tout en Celui qui me rend fort." (Ph 4, 12-13).
  Le Seigneur a besoin de notre accord pour nous transformer en outre neuve : on ne peut faire le bonheur de l’autre sans lui. Il a aussi besoin de notre obéissance qui, sans elle, transforme notre vie avec Dieu en un pieux mensonge. Le paraître sera sauvegardé, mais pas l’être.


Samedi 6 septembre 2003
Col 1, 21-23 - Ps 54, 3-4, 6, 8 - Lc 6, 1-5

« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » Et donc, ses serviteurs aussi.
  Le Seigneur prévoit toujours la solution au péché de l’homme. Si le jour du sabbat avait été institué par Dieu, c’est parce que l’homme avait péché. Donc, séparé de Dieu, il lui restait une obligation : consacrer un jour par semaine à son Créateur. Aussi, Dieu avait arrêté son activité créatrice le septième jour pour donner l’exemple à sa créature en cas de péché. Jésus, qui n’a jamais péché puisqu’il a toujours fait la volonté du Père, est maître du sabbat. Il n’a pas besoin d’un jour par semaine pour se reposer en Dieu puisque chaque instant de sa vie l’est. Il n’a rien fait de lui-même, l’enseignement qu’il prononce vient de son Père, les exaucements viennent du Père. Il est le Père vivant sur terre à travers lui. Aussi, celui qui marche à la suite de Jésus est aussi maître du sabbat.
  Ce que les Pharisiens reprochaient aux disciples de Jésus c’était de froisser les épis dans leurs mains, semblable au battage interdit le jour du sabbat. David, l’oint de Dieu, avait aussi été maître de la Loi.


Dimanche 7 septembre 2003
23e Dimanche du Temps Ordinaire
Es 35, 4-7a - Ps 146, 7-10 - Jc 2, 1-5 - Mc 7, 31-37

Quelle est notre plus grande richesse sur la terre ? La foi !
  L’homme naturel est fils de Caïn qui signifie "forgeron". Il forge lui-même sa vie à l’image de ce qu’il veut paraître aux yeux des hommes au lieu de se laisser forger par Dieu, le Forgeron.
Lorsque nous demandons à Dieu d’augmenter notre foi, le Seigneur suscite (fait naître) en nous la foi, et nous devenons fils de Seth "Dieu a suscité". En effet, les fils d’Adam ont le choix entre devenir fils de Caïn ou fils de Seth. Quel est notre choix ?
  La foi est une richesse car elle dit au Seigneur : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. » Pour l’avoir prononcée, cette affirmation devient réalité lorsqu’on fait du Seigneur son berger, celui en qui nous nous reposons. Ainsi, ceux qui par dépendance au Seigneur paraissent pauvres aux yeux du monde sont riches de la foi, et ils héritent du Royaume de Dieu, royaume où Dieu se fait notre serviteur (Lc 12, 37). Ainsi, Dieu a créé l’homme pour s’en faire le serviteur, pour l’aimer jusqu’à l’extrême (Jn 13, 1). C’est l’œuvre digne de Lui que le Seigneur veut accomplir en chacun de nous.
« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. » (Jn 15, 7).


Lundi 8 septembre 2003
Nativité de la Vierge Marie

Mi 5, 1-4a - Es 61,10-62,3 - Mt 1, 18-23

  « "Joseph, l'époux de Marie, était juste et ne voulait pas la dénoncer ; il décida donc de la renvoyer secrètement." (Mt 1, 19) Parce qu'il était juste, il ne voulait pas la déshonorer. Il n'aurait pas été juste ni s'il s'était fait son complice après l'avoir jugée coupable, ni si, reconnaissant son innocence, il l'avait condamnée. C'est pourquoi il prit le parti de la renvoyer secrètement. Mais pourquoi la renvoyer ? Pour la même raison (disent les Pères) qui incitait Pierre à repousser le Seigneur en disant : "Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur !" (Lc 5, 8) De même le centurion lui fermait sa porte en s'écriant : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit !" (Mt 8, 8)
Joseph, qui se regardait comme pécheur, se disait qu'il était indigne de garder plus longtemps dans sa maison une femme dont l'excellence et la supériorité lui inspiraient la crainte. Il la voyait porter en elle le signe indubitable de la présence divine ; incapable de comprendre le mystère, il voulait la renvoyer. Saint Pierre craignit la toute-puissance divine, le centurion fut effrayé par la présence de la majesté du Christ. Joseph, en homme qu'il était, fut saisi d'épouvante devant un miracle si neuf et un mystère si impénétrable ; c'est pour cela qu'en secret il méditait de renvoyer Marie.
Ne vous étonnez pas de voir Joseph se juger indigne de vivre aux côtés de la Vierge enceinte : sainte Elisabeth non plus ne put supporter sa présence sans être saisie de crainte et de respect. "Comment se fait-il que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ?" (Lc 1, 43)
  Pourquoi la renvoyer en secret ? Pour qu'on ne cherche pas la cause de leur séparation et qu'on ne vienne pas exiger des explications. Qu'aurait pu répondre ce juste à des gens toujours prêts à contester ? S'il avait dévoilé ses pensées, s’il s'était dit convaincu de la pureté de sa fiancée, ces gens sceptiques l'auraient tourné en dérision, et ils auraient lapidé Marie. Joseph eut donc raison, lui qui ne voulait ni mentir ni diffamer. Mais l'ange lui dit : "Ne crains pas ! Ce qui est né en elle vient de l'Esprit !" » (Saint Bernard)


Mardi 9 septembre 2003
Col 2, 6-15 - Ps 145, 1-2, 8-11 - Lc 6, 12-19

Quelle est cette force qui sortait de Jésus et les guérissait tous ? C’est la force du Saint Esprit.
  « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi. » (2 Tm 1, 7).
  « Mais il m'a déclaré: "Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand coeur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. » (2 Co 12, 9).
Paul comme Jésus se sont complus dans les outrages, les détresses, les persécutions car c’est dans ces faiblesses vécues en Dieu que nous sommes forts comme Jésus était fort (2 Co 12, 10), car c’est la puissance de Dieu qui se manifeste, et non la nôtre.
  C’est la force du Saint Esprit qui nous conduit à accepter le chemin de la croix où tout paraît faiblesse aux yeux des hommes, où Dieu manifeste sa puissance de guérison en nous et autour de nous.
«Il a été crucifié en raison de sa faiblesse » (2 Co 13, 4). Les hommes croient vaincre celui qui s’abandonne à Dieu car il paraît faible, mais il possède en lui la force de Dieu, force invisible mais puissante pour toucher les cœurs. C’est ainsi que Dieu dépouille les puissances de l’univers : il les traîne dans le cortège triomphal de la croix.


Mercredi 10 septembre 2003
Col 3, 1-11 - Ps 145, 2-3, 10-13 - Lc 6, 20-26

« Il n’y a plus de Grec et de Juif…, il n’y a que le Christ : en tous, il est tout »
Lorsque chaque homme acceptera que Jésus règne en son cœur, tous les hommes seront unis.

Voici une prière de Luther :
  « O Eternel, Dieu miséricordieux, tu es le Dieu de la paix, de l"amour et de l’union, mais non de la division.
Mais puisque le peuple des chrétiens qui t’appartient t’a abandonné et s’est détourné de ta vérité, tu as permis qu’il se divise et se sépare, afin qu’avec sa prétendue sagesse il tombe sous l’opprobre de sa désunion et qu’il retourne à toi, à toi qui chéris l’union.
  Nous, pauvres pécheurs, nous te prions : veuille, par ton Saint Esprit, rassembler tout ce qui est dispersé, réunir en un seul tout ce qui a été divisé.
  Veuille aussi nous donner de nous convertir à ta vérité, de chercher ton unique et éternelle vérité, de nous détourner de toute division, afin que nous soyons un même esprit, une même connaissance et une même intelligence réglée selon Jésus Christ, notre Seigneur.
Alors nous pourrons, Père céleste, te célébrer et te louer d’une seule voix, par notre Seigneur Jésus Christ, dans le Saint-Esprit. »


Jeudi 11 septembre 2003
Col 3, 12-17 - Ps 150 - Lc 6, 27-38

« Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux »
  Lorsque nous avons cette intention, ne croyons pas attirer la sympathie de celui que nous voudrons aider. C’est bien souvent le contraire qui se produit. Ce que nous considérons comme un "bien" pour nous l’est rarement pour l’autre. Par exemple : Je trouve que mon mari est distant avec moi. Aussi, comme j’aimerais être embrassée, je vais l’embrasser. En faisant cela, il me faut m’attendre à plusieurs réactions possibles, même à celle du rejet. Lorsque nous voulons faire à l’autre ce que nous considérons être un bien pour nous, nous dérangeons, nos intentions sont mal comprises, et il s’ensuit une tension entre les personnes. Aussi, nous ne pouvons marcher dans cette attitude qu’en regardant à Jésus, afin que la réaction de l’autre ne nous blesse pas. C’est pour cela que Jésus poursuit en disant : « Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour ». C’est l’attitude de l’amour : donner sans espérer recevoir, seule attitude pour ne pas souffrir !

  « Si tu veux être libéré de toute tribulation et de toute souffrance, attache-toi à Dieu, tourne-toi purement et uniquement vers Dieu. Certainement, toute souffrance vient seulement de ce que ton désir ne te porte pas uniquement en Dieu et vers Dieu. C'est pourquoi il faut que l'homme s'applique beaucoup à se détacher de lui-même et de toutes les créatures et ne connaisse d'autre Père que Dieu seul. Ainsi, rien ne peut le faire souffrir ni l'affliger. » (Maître Eckhart).


Vendredi 12 septembre 2003
1 Tm 1, 1-2, 12-14 - Ps 16, 1-2, 5, 7-8, 11 - Lc 6, 39-42

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? »
  Bien souvent nous cherchons à aider les autres par nos conseils. Mais comment aider l’autre si nos conseils portent sur une situation que nous n’avons pas vécue ? Nos conseils seront vains, et ils feront plus de tort que de bien et nous nous entendrons dire : les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Car celui qui paie, c’est celui qui vit la situation actuellement. Par exemple, conseiller un alcoolique ou un membre de son entourage sans avoir soi-même vécu auprès d’un alcoolique qui a œuvré pour sortir de sa situation c’est le faire tomber dans le trou.
  Nos conseils ne portent que sur le défaut que nous voyons en l’autre. Et, si nous voyons ce défaut c’est qu’il est en nous (de la taille d’une poutre). Alors, laissons Jésus nous corriger avant de vouloir corriger l’autre !


Samedi 13 septembre 2003
1 Tm 1, 15-17 - Ps 113, 1-7 - Lc 6, 43-49

  Quelle est la différence entre une maison avec fondations et une maison sans fondations ? C’est que la seconde s’écroule facilement.
  Quel est le bienfait des fondations ? C’est que pour atteindre le roc il a fallu creuser très profond, donc marcher par la foi sans savoir si l’on atteindra le roc. Creuser est une activité à risque : risque d’ensevelissement, risque d’inondation, risque de découragement. On s’enfonce dans les ténèbres, là où seule la Parole de Dieu peut nous conduire : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 119, 105). Ainsi, par la persévérance, l’endurance, la patience, nous trouvons la foi, ce roc sur lequel doit être bâtie toute vie : la confiance en Dieu. Alors, le « Seigneur ! Seigneur ! » de nos plaintes n’existera plus puisque nous aurons mis la Parole de Dieu en pratique.


Dimanche 14 septembre 2003
La Croix glorieuse

Nb 21, 4b-9 - Ps 78, 3-4, 34-39 - Ph 2, 6-11 - Jn 3, 13-17

« Dieu, le Père, a tant aimé le monde. Il nous aime tant, nous, tous les hommes, moi personnellement. Quand je me sais aimé, je m'épanouis. Pourquoi l'amour que Dieu me porte ne m'émeut-il pas? Parce que je suis un inconscient. Si je le savais ! Mais regarde donc ce qu'il a fait pour toi: il t'a tant aimé qu'il a donné son Fils unique. Il l'a sacrifié. Regarde donc la croix, contemple, réalise ! Tu n'es pas un fruit du hasard, tu es aimé de Dieu. Et à quel prix !

Dieu, le Père, a envoyé son Fils non pas pour juger le monde, mais en témoin de l'amour, pour que, par lui, le monde soit sauvé. Que s'est-il donc passé "à l'intérieur de Dieu"? Le Père et le Fils ont parlé de nous, de moi. Les deux m'aiment et le Fils est venu pour me sauver de l'absurde dans lequel je patauge.

Dans ce texte il n'est pas fait mention explicite de l'Esprit Saint, mais nous savons, par d'autres versets, qu'il est le commun Esprit du Père et du Fils. Il est le vivant dialogue dans lequel la décision de nous sauver a été prise. Il est aussi la voix qui, au fond de moi, crie le merci de l'amour (Rm 8,26).

Gloire au Père qui a fait le plan d'amour, au Fils qui l'a réalisé, à l'Esprit qui nous le communique.

Une note sombre: Celui qui ne veut pas croire. Dieu nous aime tant, respecte tellement notre liberté, qu'il ne nous enlève pas le terrible pouvoir de lui dire non, de refuser son amour. C'est nous qui décidons de notre avenir définitif. Dieu ne condamne pas, Jésus n'est pas venu pour juger. Celui qui se détache de Dieu tombe par là-même dans le vide, il est déjà jugé. On ne badine pas avec l'amour. (René Ludmann)


Lundi 15 septembre 2003
Notre-Dame des Douleurs

He 5, 7-9 - Ps 31, 2-6, 15-16, 20 - Jn 19, 25-27

  « En Lévitique, l’holocauste, le sacrifice brûlé tout entier sur l’autel, vient en premier lieu. Il importait de mettre d’abord en évidence la perfection de la victime, perfection qui ne peut être appréciée pleinement que par Dieu seul. L’Israélite qui s’approchait de la tente d’assignation était pourvu d’une offrande parfaite, "un mâle sans défaut".
Mais si la victime devait être présentée sans défaut, il fallait aussi que l’intérieur fût manifesté comme répondant à l’extérieur. C’est pourquoi elle était écorchée, puis coupée en morceaux.
  Jésus s’est offert lui-même. Dieu seul peut apprécier pleinement l’excellence de la Personne de son Fils et la valeur de son sacrifice.
  Celui qui s’approchait de l’entrée de la tente d’assignation, conscient de ne pas être en lui-même propre pour la présence de Dieu, s’était pourvu d’une offrande parfaite. A cause d’elle, il osait s’approcher. Il ne s’agit pas ici de pardon de péchés, ni de purification. Il s’agit d’apporter à Dieu une offrande qui lui soit agréable. Sera-ce le fruit de nos efforts ? Caïn l’a pensé en apportant le fruit de son travail, mais l’Eternel n’a pu agréer son sacrifice. Abel, conscient de ne pas répondre en lui-même à la pensée de Dieu, présente des agneaux de son troupeau : sacrifice sanglant d’une autre victime en qui il pouvait être agréé.
  "Et il posera sa main sur la tête de l’holocauste". Non seulement apporter une offrande parfaite, mais s’identifier avec elle.
Dans l’épître à Philémon, Paul s’emploie à ce que Philémon reçoive Onésime, comme, pour ainsi dire, Christ s’est employé pour que Dieu nous reçoive. Il écrit : "S’il t’a fait quelque tort, ou s’il te doit quelque chose, mets-le moi en compte… Moi je paierai". "Si tu me tiens pour associé à toi, reçois-le comme moi-même". Ainsi Dieu nous reçoit comme il reçoit son Fils, "comme il est, Lui, nous sommes" (1Jn4,17).
  Ainsi, perdant de vue ce que nous avons fait et ce que nous sommes, nous pouvons nous présenter devant Dieu, non pas à vide, non pas avec le fruit de notre travail, mais « en Christ ».
  Après avoir apporté son offrande et avoir posé la main sur la tête de la victime, étant ainsi agréé, l’Israélite aurait pu s’en retourner chez lui ? – D’aucune façon. Il devait lui-même l’égorger !
Pour "achever l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire", il ne suffisait pas que Christ fut parfait dans sa vie, pleinement agréable à Dieu, il fallait qu’Il mourût." (G. André)

C’est ainsi qu’on vit qu’Il était parfait à l’intérieur !


Mardi 16 septembre 2003
1 Tm 3, 1-13 - Ps 101, 1-3, 5-6 - Lc 7, 11-17

  « Luc est le conteur le plus doué du Nouveau Testament. Ce petit récit, dans sa concision mais aussi dans sa puissance d'évocation, porte sa marque. La scène se déroule aux portes d'une ville. Deux foules se croisent, décrites en peu de mots. La première est rassemblée autour d'un mort, la deuxième autour de Jésus. Elles ne se connaissent pas et pourtant elles vont fusionner pour ne plus former qu'un seul peuple qui loue Dieu. On ne nous dit pas grand chose de la femme, sinon que le deuil est particulièrement cruel pour elle et qu'elle pleure.
  Jésus voit la mère et il est ému. Luc écrit Le Seigneur fut pris aux entrailles. Comment mieux dire les choses en aussi peu de mots ? En langage biblique, les entrailles sont le siège des émotions profondes. Jésus entre en résonance avec celle qui a perdu l'unique fruit de ses entrailles. Il voit l'injustice qui lui est faite. Il est ému jusqu'au plus profond de lui même. L'émotion de Jésus n'est pas feinte. Il est pleinement l'un des nôtres, "vrai homme" dira le credo.
Mais il est également le Seigneur. Ce mot a un sens royal. Aux portes de la ville, les rois hellénistiques rendaient la justice lorsqu'ils visitaient leur royaume. Aux portes de Naïn, le Seigneur Jésus se comporte de façon souveraine. Il s'avance et bloque le convoi de mort. Sa parole est nette, précise, efficace, immédiatement exécutée. La mort lâche sa proie et le Seigneur Jésus peut rendre à une mère ce qui lui a été volé. Jésus, le vrai roi d'Israël, a rendu la justice. En sa personne, Dieu est venu visiter son peuple.
  Ce récit laisse présager un autre récit de mort et de résurrection dans lequel Jésus sera également le personnage principal et où éclatera également la gloire de Dieu. La résurrection du jeune homme de Naïn annonce une autre résurrection, définitive celle-là, qui constituera Jésus comme le Seigneur des morts et des vivants. » (Joseph Stricher)


Mercredi 17 septembre 2003
1 Tm 3, 14-16 - Ps 111, 1-6 - Lc 7, 31-35

  Que peut-on entendre par le mot "génération" prononcé par Jésus ?
On peut penser à la génération depuis Noé : « le véritable Noé, auteur de la seconde génération », c’est-à-dire régénérateur du monde, comme le dit Cyrille de Jérusalem.
  On peut penser aussi à la génération de l’Homme, de l’homme qui engendre depuis la Chute. Car l’homme pécheur n’a pas évolué depuis des millénaires, il est toujours conditionné par la peur de l’autre qui engendre indépendance, méchanceté et violence. Mais si l’homme a peur de l’autre c’est parce qu’il ne s’aime pas lui-même. Jésus s’aimait lui-même et n’avait aucune peur de ses adversaires tout en les aimant. Il pouvait à la fois user de grâce et reprendre le mal ; il savait consoler et corriger ; il savait comment se comporter dans la maison du pharisien et dans le foyer de Béthanie.
Jésus nous invite à le suivre sur le chemin du bonheur, et nous ne le suivons pas en dansant. Il nous invite au repentir, au pardon, et nous ne pleurons pas avec lui.
De plus, nous critiquons tous ceux qui suivent Jésus, tout ce qu’ils font est toujours mal. Que ce soit noir ou blanc, nous avons toujours notre mot à dire au lieu d’entrer en relation avec eux. Mais un jour il nous faudra reconnaître que la sagesse de Dieu, Jésus, vit en eux.


Jeudi 18 septembre 2003
1 Tm 4, 12-16 - Ps 111, 7-10 - Lc 7, 36-50

  En fait, la bonne nouvelle du Règne de Dieu, c’est le pardon des péchés par Jésus. Le pardon c’est la pierre de base de l’amour. On ne peut pas dire que l’on aime l’autre si on ne lui pardonne pas.
  Est-ce que Jésus a pardonné quelque chose à Simon le Pharisien ? Oui, son accueil ! Mais il ne le sait pas. Alors, il critique et Jésus, et la femme pécheresse : c’est l’attitude du pécheur, c’est l’Hôpital qui se fout de la Charité !
  Le pécheur est pardonné par Jésus continuellement, mais il ne le sait pas. Celui qui reconnaît sa faute et en demande pardon au Seigneur se sait pardonné, et ne peut plus se moquer des autres. Plus, il va demander pardon à celui qu’il a offensé. Ce qu’il a reçu, il le donne. C’est l’Amour qui entre dans son cœur, et là où est l’amour, la critique s’évanouit.   L’homme qui commence à critiquer sa femme s’engage sur le chemin de la séparation, l’amour qui l’habitait s’enfuit peu à peu, et s’il n’y prend garde, ses paroles ne seront plus que critiques : la séparation est consommée.
  Considérons toujours l’autre comme supérieur à nous-mêmes, ainsi nous serons humbles devant lui.
Adressons-nous à lui comme à une personnalité, ainsi nous mesurerons nos paroles.
C’est le début de la sagesse.
« La sagesse commence avec la crainte du Seigneur » qui habite en l’autre !


Vendredi 19 septembre 2003
1 Tm 6, 2-12 - Ps 49, 6-9, 17-20 - Lc 8, 1-3

« La racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent » ;
Le problème n’est pas d’être riche, mais de vouloir s’enrichir, car on tombe dans le piège de la tentation. Jésus a dit : « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24), voilà les deux maîtres entre lesquels il nous faut choisir. Nous devenons l’esclave du maître que nous choisissons.
Tant que nous ne choisissons pas Jésus comme Maître, nous sommes esclaves de l’argent.
Choisir, c’est renoncer à tout le reste. Lorsque je prends un époux ou une épouse, je renonce à tous les autres hommes ou toutes les autres femmes. Lorsque je choisis Jésus dans ma vie, je renonce à m’enrichir par moi-même, à décider moi-même de l’emploi de mon budget. Je mets ma confiance en Celui qui veut employer mon argent comme il l’entend. Et comme avec Jésus il faut tout donner pour recevoir, je sais un peu où il va me conduire.
N’ayons pas peur de ce dépouillement car « Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, pour que, disposant toujours et en tout du nécessaire, vous ayez encore du superflu pour toute œuvre bonne » (2 Co 9, 8).


Samedi 20 septembre 2003
1 Tm 6, 13-16 - Ps 100 - Lc 8, 4-15

  Dans la parabole du Semeur, Jésus ne dit pas qui est le semeur. Pense-t-il que ses disciples ont reconnu en lui le Verbe de Dieu, Celui qui sème la parole de Dieu, que ses paroles sont Esprit et Vie, et que de toutes façons elles pénètrent dans chacun des cœurs qui la reçoivent ?
  Alors, Jésus explique les attitudes des hommes devant ses paroles : entendre et oublier, entendre et accueillir, entendre et grandir, entendre et mettre en pratique. Une seule attitude permet à l’homme d’atteindre la maturité spirituelle : retenir la parole dans son cœur, la laisser nous transformer, lui obéir, et comme Marie, à force de persévérance, porter du fruit, porter un fruit : Jésus en soi. « jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude. » (Eph 4, 13) « Christ au milieu de vous, l’espérance de la gloire ! » (Col 1, 27) Le milieu de nous, n’est-ce pas notre cœur ?


Dimanche 21 septembre 2003
25e Dimanche du T.O

Sg 2, 12, 17-20 - Ps 54, 3-8 - Jc 3,16-4,3 - Mc 9, 30-37

  A quoi devons-nous nous attendre lorsque nous désirons consulter un juste, un saint ? Nous devons nous attendre à ce qu’il nous contrarie, à ce qu’il s’oppose à notre conduite et nous reproche de ne pas mettre Jésus au centre de notre vie. L’écouter c’est écouter Dieu, lui obéir c’est obéir à Dieu, le suivre c’est devenir disciple de Jésus. Comme lui nous serons soumis à des outrages et à des tourments, ce qui nous conduira à entrer dans la douceur et la patience. Mais en tout ce que nous souffrirons, ce sera Jésus qui souffrira, car nous ne ferons plus qu’un avec lui. Nous accomplirons ainsi la prière de Jésus : « moi en eux comme toi en moi » (Jn 17, 23), et nous dirons : « je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20). Cela provoquera des sentiments de méfiance chez les autres, allant peut-être jusqu’au rejet, mais nous savons que Jésus l’a vécu avant nous et que nous ne sommes pas seuls puisqu’il nous habite.
Alors, n’ayons pas peur de la sainteté !


Lundi 22 septembre 2003
Esd 1, 1-6 - Ps 126 - Lc 8, 16-18

  Le texte du Livre d’Esdras ressemble à celui de l’Exode, mais expose deux attitudes différentes d’un chef d’une autre religion.
  Dans le Livre de l’Exode, le Chef religieux Pharaon dit : « Qui est le Seigneur pour que j’écoute sa voix en laissant partir Israël ? » (Ex 5, 2). En Esdras, le Chef religieux Cyrus dit « Le Seigneur, le Dieu du ciel, … m’a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem. Tous ceux d’entre vous qui font partie de son peuple… qu’ils montent à Jérusalem. » L’un écoute la voix de Dieu, l’autre la refuse. Et pourtant, ni l’un ni l’autre ne "connaît" Dieu. Est-ce parce que Cyrus était dans la première année de son règne qu’il agit ainsi ? Il était encore à l’écoute de ses sujets, il n’était pas ancré dans ses habitudes, et voulait encore le bonheur de ses sujets.
  Cyrus ajoute : « Qu’on leur fournisse argent, or, dons en nature, bétail… » Dans le Livre de l’Exode, les Hébreux avaient dû demander de l’argent et de l’or à leurs voisins (Ex 11, 2) avant de quitter l’Egypte, et ils avaient reçu parce que leurs voisins voulaient les voir partir le plus rapidement possible. En Esdras, le peuple de Dieu reçoit de l’argent et de l’or pour aller reconstruire le Temple de Dieu, le peuple perse est heureux de participer à cette reconstruction, de voir un peuple déporté rentrer au bercail. Les Perses savent se réjouir du bonheur de l’autre, contrairement aux Egyptiens qui voulaient garder pour eux le travail des Hébreux et en faisaient des esclaves.
  Pour quelle raison le Seigneur a-t-il disposé le cœur de Cyrus envers Son peuple ? Pour accomplir la parole d’un prophète. Ne doutons jamais des promesses de Dieu !


Mardi 23 septembre 2003
Esd 6, 7-8, 12b, 14-20 - Ps 122, 1-5 - Lc 8, 19-21

Que signifie « immoler la Pâque » ?
  En Exode 12, le Seigneur demande, par Moïse, au peuple d’Israël, de manger la Pâque le quatorzième jour du premier mois de l’année. Pour ce faire, il faut, le dixième jour du mois, choisir un agneau sans défaut et le garder jusqu’au quatorzième jour avec soi, avant de l’égorger. Ainsi, durant quatre jours, nous avons appris à aimer cet Agneau, nous l’avons servi, et il a fait partie de la famille. Et maintenant, il faut l’égorger, le vider de son sang pour, avec ce sang, montrer notre appartenance à Dieu. De même, pour nous aujourd’hui. Lorsque nous avons choisi de mettre Jésus au centre de notre vie, un jour, il nous faut renoncer à tout ce que nous avons vécu avec lui, et c’est une sorte de mort pour nous car nous sommes vidés de notre Vie. Mais c’est le seul moyen, toujours accompagné d’herbes amères et de nuit, de nous entendre dire : « Tu es mon fils bien-aimé, aujourd’hui je t’ai engendré » parce que « Quiconque est né de Dieu ne commet plus le péché » (1 Jn 3, 9). Ainsi, nous sommes délivrés de la mort spirituelle, lors de son jugement le Seigneur passera par-dessus nous (signification de la Pâque), et après avoir mangé la chair de l’Agneau c’est-à-dire après s’être laissé consumé au feu de l’amour de Dieu, nous pourrons sortir, sans provisions, et marcher vers la Terre promise, lieu de repos et de paix.


Mercredi 24 septembre 2003
Esd 9, 5-9 - Tb 13, 2-7 - Lc 9, 1-6

“Il nous a concilié la faveur des rois de Perse, il nous a rendu la vie, pour que nous puissions restaurer le temple de notre Dieu et relever ses ruines, afin d’avoir un abri solide en Juda et à Jérusalem”.
  Quel est ce temple de Dieu qu’il nous faut restaurer ?
  « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est saint et ce temple, c’est vous » (1 Co 3, 16-17).
Comment avoir un abri solide en Juda (la louange) et à Jérusalem (la plénitude et la paix) si nous ne commençons pas par restaurer le temple que nous sommes, par nous aimer nous-mêmes ? Et comment aimer notre prochain si nous ne savons pas nous aimer nous-mêmes ?
  Notre première démarche est donc d’apprendre à nous aimer nous-mêmes. Mais l’homme est ainsi fait qu’il ne peut aimer qu’un plus beau que soi. "Tard je t’ai aimée, ô Beauté. Tu étais au-dedans de moi, et moi, j’étais encore en-dehors de moi" (Saint Augustin). Donc, il nous faut entrer au-dedans de soi pour trouver Dieu, le seul plus beau que soi. C’est en aimant Le plus beau que soi, et en le laissant habiter en nous que nous nous aimerons car nous aimerons Celui qui nous habite et non plus notre Ego si vil et si déroutant : « Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais… Moi qui veux faire le bien, je constate donc cette loi : c’est le mal qui est à ma portée. » (Rm 7, 15 et 21). Mais, plus Jésus prendra de place dans notre cœur, plus le mal reculera : « Soumettez-vous donc à Dieu ; mais résistez au diable et il fuira loin de vous ; approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. » (Jc 4, 7-8).


Jeudi 25 septembre 2003
Ag 1, 1-8 - Ps 149, 1-6 - Lc 9, 7-9

« Le temps n’est pas encore venu de rebâtir la maison du Seigneur ! » ou "Je n’ai pas le temps de prier, je prierai quand je serai à la rentraite"
  Mais le Seigneur répond : votre corps habite dans de belles maisons, mais votre cœur, ma Maison, est délabré, en ruines. Et il donne le moyen de le reconstruire : « Allez dans la montagne, rapportez du bois pour rebâtir la maison de Dieu. » Aller dans la montagne c’est se retirer dans un endroit isolé, notre chambre (Mt 6, 6), pour y chercher Dieu par la prière, la contemplation, l’adoration. Rapporter du bois c’est revenir de notre chambre avec les versets bibliques que nous aurons reçus dans la prière et les mettre en pratique, ce qui favorisera la reconstruction de notre cœur. Alors, le Seigneur prendra plaisir à demeurer en nous et notre obéissance de chaque jour glorifiera Dieu., que nous soyons dans la prière ou dans le monde, car notre vie sera devenue prière.


Vendredi 26 septembre 2003
Ag 1,15b-2,9 - Ps 43, 1-4 - Lc 9, 18-22

  Aujourd’hui, en Aggée, le Seigneur nous fait prendre conscience de l’état de notre cœur. Dans sa splendeur première, avant la chute, le cœur de l’homme était magnifique. Et le Seigneur nous encourage et nous donne d’apercevoir l’œuvre qu’il veut faire en nous. Il nous donne le moyen d’y parvenir en nous assurant de sa présence tout au long de cette reconstruction qu’il veut opérer en nous. Et nous sommes invités à la confiance, à refuser la peur. Ce travail de Dieu ne se fera pas sans ébranler notre vie spirituelle et notre vie terrestre, et aussi la vie de notre entourage. Mais tout ce que nous vivrons en leur compagnie sera comme un trésor remplissant notre cœur car « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Alors, la splendeur du cœur qui se laisse reconstruire dépasse la beauté première, et dans ce cœur rénové, nous recevons la paix de Dieu, nous entrons dans le septième jour, jour de repos et de paix, la Terre promise à l’homme.


Samedi 27 septembre 2003
Za 2, 5-9, 14-15a - Jr 31, 10-13 - Lc 9, 43b-45

  Jérusalem ne représente-t-elle pas notre cœur ? Plus il s’ouvre à l’amour de Dieu, plus il devient volumineux. C’est pour cela que l’ange veut le mesurer, pour voir comment nous avons mesuré les autres, car plus nous aurons mesuré les autres, plus notre cœur sera étroit. Mais l’ange a de l’espoir, il prend une chaîne d’arpenteur !
  De plus, notre cœur doit rester ouvert : tout ce qu’il reçoit de Dieu, il doit le redonner, sans rien garder pour soi. Bien sûr, rester ouvert c’est prendre des risques, risque de visites malfaisantes, risque que le monde vienne nous happer, mais le Seigneur le promet : il sera pour nous une muraille de feu, le feu consumant de son amour en nous éloignera les indésirables de notre cœur. Mais pour que cet amour de Dieu habite en nous, il nous faut accepter la gloire que Jésus a reçue : celle de la croix, c’est-à-dire être livré aux mains des hommes qui vont se moquer de nous, nous rejeter, nous persécuter, mais tout cela pour la gloire de Dieu, pour nous apprendre à ne plus faire notre propre volonté, à ne plus dépendre que de Lui.
Peut-on dire de notre cœur ce que saint Jean Chrysostome disait de celui de Paul : "Le cœur de Paul était le cœur du Christ." ?


Dimanche 28 septembre 2003
Nb 11, 25-29 - Ps 19, 8, 10, 12-14 - Jc 5, 1-6 - Mc 9, 38-48

  Pourquoi le Seigneur met-il une part de l’Esprit qui reposait sur Moïse sur soixante-dix anciens du peuple ? Considère-t-il que ces anciens sont plus susceptibles d’accueillir son Esprit ? Ils l’ont accueilli un instant, comme dans la parabole du semeur, ils se sont réjoui de l’Esprit de Dieu sur eux, … « mais cela ne dura pas ».
  "Un peu d’Esprit, mais pas trop" disons-nous ! Que de vies tourmentées, comme le fut celle de Jonas, par cette phrase ! Freiner l’action de l’Esprit en nous c’est s’exposer à de graves tourments, car l’Esprit Saint veut sortir vainqueur de ce qui le tient à la porte de notre cœur.
  Et quand l’Esprit Saint parle par ceux qui ne sont pas de notre cercle religieux, laissons-le s’exprimer. Ne condamnons pas ceux qui se laissent habiter par l’Esprit, quel que soit leur bord. Ce n’est pas parce que nous refusons l’Esprit que nous devons acculer les autres à la même attitude.
Le Seigneur veut prendre un peu de l’Esprit de Jésus et le mettre sur nous. Sommes-nous d’accord pour nous laisser conduire par l’Esprit de Jésus sur le chemin qu’il a emprunté pour retourner vers son Père ?


Lundi 29 septembre 2003
Saints Michel, Gabriel, Raphaël, archanges

Ap 12, 7-12a - Ps 138, 1-5 - Jn 1, 47-51

  Les archanges Michel "Qui est semblable à Dieu", Gabriel "Homme de Dieu ou Dieu est fort" et Raphaël "Dieu a guéri", ne sont-ils pas les attributs de Jésus ? Jésus n’est-il pas le semblable à Dieu, fort, venu guérir l’humanité ?
  Le combat de Michel contre le Dragon n’est-il pas le combat de Jésus contre Satan ? Par la mort de Jésus, Satan est dépossédé de son pouvoir d’accusateur des hommes. Le péché de l’homme mettait l’homme sous le joug de Satan, et l’accusation qu’il portait devant Dieu était justifiée. Par la Rédemption, ce pouvoir lui est enlevé. Aussi, nous appartient-il de nous laisser purifier par le sang de l’Agneau, de nous déposséder de nous-mêmes afin de vaincre celui qui avait pouvoir sur nous. Pour cela, « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre combat contre le péché » (He 12, 4)… « et vous avez oublié l’exhortation qui s’adresse à vous comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne te décourage pas quand il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu’il aime, il châtie tout fils qu’il accueille » (He 12, 5-6). La peur de souffrir nous fait renoncer à cette libération du péché. Comme Paul, acceptons que « C’est pour votre éducation que vous souffrez. C’est en fils que Dieu vous traite » (He 12, 7). De plus, « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (He 12, 14). Cela, nous l’oublions pour ne pas souffrir sur terre. Alors, que seront nos souffrances après notre mort ?


Mardi 30 septembre 2003
Za 8, 20-23 - Ps 87 - Lc 9, 51-56

  « Moi, en tout cas, j’y vais », telle est la décision que nous devons prendre quand nous voulons trouver Dieu. Rien ne sert de calculer si nous saurons aller jusqu’au bout avec le Seigneur car, par nos mérites, nous n’y arriverons pas. En effet, le Seigneur donne sa grâce, pas à pas, pour chaque pas qu’il nous demande de faire. Alors, nous ne pouvons aller vers Dieu qu’en mettant sa confiance en Lui. Ce sera l’effort de chaque jour. C’est ainsi que nous témoignerons de notre vie en Dieu. Et tous ceux qui "verront" cette vie que nous avons en Dieu, désireront aussi marcher avec nous dans cette vie en Dieu.
  Ainsi, il nous faut, comme Jésus, prendre avec courage la route de Jérusalem, le chemin de la croix. Certains refuseront d’accueillir notre genre de vie parce que nous nous dirigeons vers la croix, d’autres attendront de voir l’œuvre de la croix en nous, c’est-à-dire notre résurrection, pour nous rejoindre.
Sommes-nous prêts à marcher jusqu’au bout avec Jésus ? Sur ce chemin les ténèbres descendent, à la fin du voyage on ne voit plus rien, mais nous entendons Jésus nous dire : « Suis-moi !


 

 


 
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