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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Août
Vendredi 1er Août
2003
Lv 23, 1, 4-11, 15-16, 27, 34b-37
- Ps 81, 3-6, 10-11 - Mt 13, 54-58
" Beaucoup ne cessent de dire : "Si
nous avions vécu au temps des Apôtres, et si nous avions
été jugés dignes de voir le Christ comme eux, nous
serions aussi devenus des saints comme eux." Ils ignorent qu'il
est le même, lui qui parle, maintenant comme alors, dans tout
l'univers
La situation actuelle n'est sûrement pas la même
que celle d'alors, mais c'est la situation d'aujourd'hui, de maintenant,
qui est beaucoup plus heureuse. Elle nous conduit plus facilement à
une foi et une conviction plus profondes que le fait de l'avoir vu et
entendu alors corporellement.
Alors, en effet, c'était un homme qui apparaissait, un homme
d'humble condition ; mais maintenant c'est un Dieu véritable
qui nous est prêché. Alors, il fréquentait corporellement
les publicains et les pécheurs et mangeait avec eux ; mais maintenant
il est assis à la droite de Dieu le Père, n'ayant jamais
été séparé de lui en aucune manière...
Alors, même les gens de rien le méprisaient en disant :
"N'est-il pas le fils de Marie (Mc 13,15) et de Joseph (Lc 4,22),
le charpentier ?" (Mt 13,55) Mais maintenant les rois et les princes
l'adorent comme le Fils du vrai Dieu, et vrai Dieu lui-même
Alors, il était tenu pour un homme corruptible et mortel parmi
tous les autres. Dieu sans forme et invisible, il a reçu, sans
subir d'altération ni de changement, une forme dans un corps
humain et s'est montré totalement homme, en n'offrant aux regards
rien de plus que les autres hommes. Il a mangé, bu, dormi, transpiré
et s'est fatigué ; il a fait tout ce que font les hommes, excepté
le péché.
C'était une grande chose de reconnaître et
de croire qu'un homme pareil était Dieu, celui qui a fait le
ciel même, la terre et tout ce qu'ils contiennent
Ainsi,
celui qui actuellement écoute chaque jour Jésus proclamer
et annoncer par les saints évangiles la volonté de son
Père béni, sans lui obéir avec crainte et tremblement
et sans garder ses commandements, n'aurait pas plus accepté alors
de croire en lui. " (Saint Syméon le Nouveau Théologien)
Samedi 2 août
2003
Lv 25, 1, 8-17 - Ps 67 - Mt 14,
1-12
Hérode
vit dans la peur. Il a fait arrêter celui qu'il considère
comme son ennemi parce qu'il refuse d'entendre ce que Dieu lui dit par
la bouche de son prophète. Mais cette arrestation ne lui procure
pas la paix. Il a maintenant peur de la foule, des petites gens, qui
reconnaissent en Jean le Baptiste un homme de Dieu en qui Dieu met ses
paroles. Alors, pourquoi ne croit-il pas en ces paroles plutôt
que d'avoir peur ? C'est que ses uvres sont mauvaises. "
Les hommes ont préféré l'obscurité à
la lumière parce que leurs uvres étaient mauvaises.
En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas
à la lumière, de crainte que ses uvres ne soient
démasquées. " (Jn 3, 19-20).
" Mais à cause de son serment et des convives
" : Vouloir paraître aux yeux des hommes, paraître
être un homme de parole plutôt que reconnaître la
disproportion de l'enjeu, que la vie d'un homme vaut plus que le nouveau
sentiment d'adultère qui naît en lui. Couvrir une femme
de cadeaux n'est pas, pour un homme marié, signe de vertu. Sa
convoitise le conduit au meurtre. Lorsque la parole de Dieu nous est
donnée et qu'on préfère l'ignorer et refuser la
lumière sur notre vie, on s'enfonce dans les ténèbres,
de mal en pis. Peut-être est-ce la personne par laquelle elle
nous est dite qui ne nous plaît pas, ou notre cur est-il
tellement endurci qu'il ne peut plus rien absorber ? Une seule attitude
peut nous sortir des ténèbres : se reconnaître pécheur.
Alors, qu'attendons-nous ?
Dimanche 3 août
2003
Ex 16, 2-4, 12-15 - Ps 78, 3-4,
23-25, 52-54 - Eph 4, 17, 20-24 - Jn 6, 24-35
Au
début de notre vie chrétienne, le Seigneur nous aide à
nous attacher à lui en nous comblant de bénédictions,
en ouvrant nos yeux à la vie spirituelle. Mais Jésus veut
une plus grande intimité avec nous, il veut que nous l'aimions
pour ce qu'il est et non pour ce qu'il donne. Il pourvoit à nos
besoins, encore faut-il reconnaître en lui le vrai pain de Vie,
c'est-à-dire que si nous refusons cette intimité de plus
en plus profonde que le Seigneur réclame de notre part afin que
la volonté du Père devienne notre seule nourriture, il
ne pourra plus non plus pourvoir à nos besoins.
La foule demande alors : "Que faut-il faire",
Jésus répond : " Ne faites rien, laissez-vous faire
par Dieu. Obéissez, croyez-le lorsqu'il vous parle, par quelque
moyen que ce soit. Ainsi, faisant le pas de la foi et de l'obéissance,
c'est moi qui viendrais en vous vivre dans l'intimité du Père
et vos paroles seront mes paroles et vos uvres seront les uvres
que j'accomplirais sur terre par vous." Ainsi, le pain de vie n'est
plus une chose mais une personne, il n'est plus une chose à manger,
mais une personne qui veut prendre son repas chez nous, dans notre cur,
nous habiter, nous nourrir, pourvoir à nos besoins matériels,
affectifs et spirituels. C'est ainsi que nous vivons de la vie de Dieu.
Lundi 4 août
2003
Nb 11, 4b-15 - Ps 81, 12-17
- Mt 14, 13-21
Tant
que nous regardons à nous-mêmes, nous avons toujours des
sujets de récrimination, surtout envers notre guide spirituel.
Nous attendons de lui ce qu'un homme ne peut donner car seul le Seigneur
peut pourvoir à tous nos besoins. A force de récriminations,
nous devenons lourds pour celui qui nous porte dans la foi. Si le paralytique
avait récriminé contre les personnes qui le portaient
à Jésus par la foi, il n'aurait pas été
guéri ni pardonné (Lc 5, 17-26).
En effet, nous sommes appelés à vivre dans
l'intimité du Christ, mais pour y parvenir, il faut d'abord un
intermédiaire, un homme qui nous y conduise, qui nous donne la
nourriture spirituelle, le lait dont nous avons besoin. Ensuite, il
nous appartiendra d'accepter de passer à la nourriture solide
que le Seigneur nous propose (He 5, 11-14).
Ainsi, Jésus nourrit la foule par ses disciples. Ce sont eux
qui s'étant offerts eux-mêmes à Dieu, reçoivent
la mission de transmettre ce qu'ils reçoivent de Dieu à
la foule. Tous peuvent manger à leur faim.
Lorsque Jésus nourrit la foule, pourquoi dit-on dans
les Evangiles : "sans compter les femmes et les enfants".
Les femmes et les enfants seraient-ils insignifiants pour Jésus.
Non, c'est le contraire. Les femmes transmettent la vie, et pour pouvoir
la transmettre, elles doivent accepter de la recevoir. Aussi, sont-elles
déjà nourries d'amour. Les enfants, le fruit de leur amour,
sont aussi, vivant près d'elles, nourris d'amour. Les hommes
sont indépendants. Pour eux, donner la vie n'est pas toujours
lié à un acte d'amour. Donc, il leur faut chercher cette
nourriture qu'ils ne connaissent pas très bien. Mais, lorsqu'ils
acceptent d'en vivre, c'est toute leur famille qui est unie à
leur sort. (Ac 16, 25-34). Telle est la responsabilité de l'homme.
C'est parce qu'Adam ne croyait déjà plus en la Parole
de Dieu, qu'Eve, tentée, succomba à la tentation, et Adam
laissa faire. Et avec lui commença le cercle infernal de l'accusation,
car il ne voulut pas reconnaître son propre péché.
Il pouvait demander pardon à Dieu et à sa femme de cette
"démission", et repartir à zéro, mais
il a préféré accuser le plus précieux don
que le Seigneur lui avait fait, et sa vie devint infernale (du mot enfer).
Mardi 5 août
2003
Nb 12, 1-13 - Ps 51, 3-6,
12-13 - Mt 14, 22-36
"
Nous avons tendance à nous imaginer que, si Jésus-Christ
nous oblige à faire quelque chose, l'obéissance nous conduira
vers un succès éclatant. Ne croyons jamais que le plan
de Dieu est de nous accorder les succès dont nous rêvons
; il est possible que ses intentions soient juste à l'opposé
des nôtres. Nous croyons que Dieu nous conduira dans une direction
particulière, vers le but que nous désirons atteindre,
et nous faisons erreur. Le fait d'atteindre tel ou tel but n'est qu'un
incident de parcours. Notre état présent, où nous
ne voyons qu'un moyen, est aux yeux de Dieu un aboutissement.
Comment est-ce que je m'imagine les desseins de Dieu à mon égard
? Sa pensée est que je dépende entièrement de lui
et de sa puissance. Si je reste calme et serein au milieu du tourbillon
de la vie, Dieu a atteint son but. Il désire que je puisse voir
Jésus marchant sur les eaux, sans aucun rivage en vue, sans autre
but, sans autre certitude que celle-ci : tout est bien puisque je le
vois là, devant moi, marcher sur les flots. C'est ma manière
de vivre et non le but de ma vie qui glorifie Dieu .
L'entraînement auquel Dieu me soumet n'est pas pour tout à
l'heure, il est pour maintenant. Son dessein concerne la minute présente,
et non un avenir problématique. Nous avons à lui obéir
sans nous inquiéter des conséquences possibles. Ce qui,
pour les hommes, est une préparation en vue de l'avenir, est
pour Dieu un aboutissement.
Le but de Dieu est de m'apprendre à reconnaître qu'il peut,
Lui, marcher aujourd'hui sur les eaux tourmentées de mon existence.
Si nous avons en tête un but plus lointain, nous nous désintéressons
du présent. Comprenons donc que Dieu veut notre obéissance.
Chaque instant nous deviendra précieux. " (Oswald Chambers)
Mercredi 6 août
2003
la Transfiguration du Seigneur
2 P 1, 16-19 - Ps 97, 1-2,
4-6, 9 - Mc 9, 2-10
"
Le motif principal pour lequel, sous la loi ancienne, il était
licite d'interroger Dieu, et pour lequel il convenait aux prophètes
et aux prêtres de désirer des visions et des révélations,
c'est que la foi n'était pas encore fondée, ni la loi
évangélique établie
Mais maintenant,
il
n'y a plus lieu de consulter Dieu de cette manière, pour qu'il
parle et réponde comme alors. Car en nous donnant à son
Fils ainsi qu'il l'a fait, à lui qui est sa Parole dernière
et définitive, il nous a tout dit ensemble et en une fois, et
il n'a plus rien à dire. C'est la doctrine de saint Paul aux
Hébreux
: " Dieu qui jadis, tant de fois et de tant
de manières, avait parlé à nos pères par
les prophètes, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé
par le Fils. " (Hé 1,1)...
Concluez-en que désirer sous la nouvelle loi visions ou révélations,
ce n'est pas seulement faire une sottise, c'est offenser Dieu, puisque
par là nos yeux ne sont pas uniquement fixés sur le Christ
sans chercher chose nouvelle. Dieu en effet pourrait répondre
: si je vous ai dit tout ce que j'avais à dire, par la Parole
qui est mon Fils, je n'en ai pas d'autre qui puisse révéler
ou répondre quelque chose qui soit plus que cela. Fixez les yeux
sur lui seul, car en lui j'ai tout établi, en lui j'ai tout dit,
tout révélé, et vous trouverez là bien plus
que tout ce que vous désirez et demandez... Depuis le jour où
je descendis sur lui, avec mon Esprit, au mont Thabor, en disant : "
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis ma complaisance,
écoutez-le " (Mt 17,5), j'ai cessé toutes mes anciennes
pratiques d'enseignement, de réponses, et je lui ai confié
cette mission. Écoutez-le, parce que je n'ai plus de foi à
révéler, je n'ai pas autre chose à manifester.
Si j'ai parlé avant cette heure, c'était pour vous promettre
le Christ, et si on m'adressait des demandes, elles s'harmonisaient
avec la recherche et l'espérance du Christ. Tout bien devait
se concentrer en lui, comme le proclame maintenant la doctrine exposée
par les évangélistes et les apôtres. " (Saint
Jean de la Croix)
Jeudi 7 août
2003
Nb 20, 1-13 - Ps 95, 1-2,
6-9 - Mt 16, 13-23
Lorsqu'on
s'en prend aux hommes de Dieu, c'est à Dieu lui-même qu'on
s'en prend, puisqu'il habite en eux. Mais on affaiblit aussi celui qui
reçoit les récriminations, toujours les mêmes d'ailleurs
! Le peuple n'est pas prêt à faire un effort par lui-même,
il préfère se laisser porter, mais de ce fait, n'apprend
pas à marcher avec le Seigneur.
Moïse, agacé par ces accusations continuelles,
veut prouver qu'il appartient bien à Dieu, et il garde pour lui,
pour un instant, le don reçu de Dieu. Sachant qu'il allait obéir
au Seigneur, il prend le résultat de son obéissance pour
sa propre victoire. Et de ce fait, oublie que le Seigneur ne lui a pas
demandé, aujourd'hui, la même chose que la première
fois en Exode 17, 6. La première fois, Moïse devait frapper
le rocher. Cette fois, il doit le commander, lui parler. Plus aucun
acte, seulement la parole. L'homme devient co-créateur de Dieu.
Mais la parole n'est créatrice que par la foi. Aussi, approfondissons
notre foi, celle qui transporte les montagnes, mais elle est de nature
divine. Jésus seul peut la donner, il en est l'Auteur et Celui
qui la mène à la perfection (He 12, 2). C'est donc dans
l'intimité du Christ que nous la recevrons.
Vendredi 8 août
2003
Dt 4, 32-40 - Ps 77, 12-16,
21 - Mt 16, 24-28
"Dieu,
la sainteté est ton chemin !" Et ce chemin de sainteté,
Jésus nous le décrit car il est le chemin de celui qui
veut suivre Jésus dans sa résurrection, mais d'abord dans
sa mort. Jésus n'a pas voulu garder sa vie pour lui, il l'a perdue
à cause de son Père, en acceptant de faire Sa volonté
et non la sienne. Il a renoncé à vouloir recevoir pour
lui, il a tout donné. Il n'a pas recherché son intérêt,
ne s'est pas justifié aux yeux des hommes, il a tout donné
sans attendre en retour. Telle est la vie du saint.
Où le Fils de l'homme peut-il venir dans son Règne,
si ce n'est dans notre cur, dans notre vie ? Ainsi, le saint ne
connaît pas la mort avant d'avoir vu Jésus venir habiter
son cur, sa vie, régner en lui.
Samedi 9 août
2003
Sainte Thérèse-Bénédicte
de la Croix
(Edith Stein)
Si 51, 1-8 - Ps 126 - Mt 10, 34-39
Quels
textes magnifiques pour relater la vie d'Edith Stein, la vie de tout
saint. La mise en pratique de ces textes conduit à la sainteté.
Tout est dit.
Dimanche
10 août 2003
1 R 19, 4-8
- Ps 34, 2-9 - Eph 4,30-5,2
- Jn 6, 41-51
"
Celui qui croit en moi a la vie éternelle " :
" "Qui croit en moi, quand même il serait mort,
vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais" (Jn
11,25-26). Qu'est-ce à dire ? Il vivra parce que le Christ
"n'est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants"
(Mt 22,32)
Crois donc, et quand même tu serais mort, tu
vivras ! Mais si tu ne crois pas, quoique tu sois vivant, tu es
réellement mort... D'où vient la mort dans l'âme
? De ce que la foi n'y est plus. D'où vient la mort dans
le corps ? De ce que l'âme n'y est plus. Donc, l'âme
de ton âme , c'est la foi. "Celui qui a la foi, dit
le Seigneur, quand même il serait mort dans son corps, aura
la vie dans son âme jusqu'à ce que le corps lui-même
ressuscite pour ne plus mourir. Et quiconque vit dans son corps
et croit en moi, bien qu'il doive mourir pour un temps en son
corps, il ne mourra pas pour l'éternité, à
cause de la vie de l'Esprit et de l'immortalité que lui
donnera la Résurrection." " (Saint Augustin)
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Lundi 11 août
2003
Dt 10, 12-22 - Ps 147, 12-15,
19-20 - Mt 17, 22-27
Pierre
répond à la place de Jésus
par un mensonge
! Il sait que c'est un mensonge puisque lui-même n'a pas payé
l'impôt. Veut-il protéger Jésus, lui éviter
une humiliation cuisante devant le percepteur de drachmes ? Mais il
nous est interdit de relever la gloire de Dieu, le Seigneur sait se
défendre lui-même. En 2 Samuel 6, 3-8, nous voyons que
Ouzza qui voulut relever l'arche de Dieu qui allait se renverser fut
frappé de mort. Il ne nous est pas demandé de défendre
Dieu, de prouver qu'il existe. Il nous est demandé de proclamer
l'Evangile à toutes les nations (Mc 16, 15). Le Seigneur sait
comment prouver son existence à chaque homme, alors, faisons-lui
confiance !
Jésus, connaissant le risque qu'encourt son apôtre,
prend les devants et lui explique que même Dieu, vivant dans ses
bien-aimés, se soumet aux lois des hommes.
Mardi 12 août
2003
Dt 31, 1-8 - Dt 3-4, 7-9,
12 - Mt 18, 1-5, 10, 12-14
Jésus
devrait s'appeler Josué. Le nom de Yéchouâ vient
de "Yéhoshouâ" (nom francisé en "Josué").
Le nom "Yéhoshouâ" vient de l'expression "Ya
yoshiâ" = "Ya sauvera" (Ya étant l'abrégé
du Nom Sacré, comme dans "Halléhou-ya).
Ainsi, nous pouvons lire que c'est Jésus qui passera le Jourdain
à notre tête. C'est ce qu'il a fait : il est passé
de la mort à la vie, il est le premier-né d'entre les
morts.
Moïse ne pouvait pas traverser le Jourdain car sa foi
était encore trop faible. Seul Jésus eut la foi qui transporte
les montagnes, la foi créatrice, celle qu'il avait avant la création
du monde. C'est Jésus qui nous fait entrer, lorsqu'on s'engage
à le suivre, dans le pays promis : la paix du cur. C'est
Jésus qui fait de nous des héritiers, des cohéritiers
du Christ. Il marche devant nous pour nous montrer le chemin de la croix
qui conduit au Père, il ne nous abandonne pas et nous délivre
de nos angoisses et de nos frayeurs en nous accordant Sa paix.
" Mais
le lot du Seigneur, ce fut son peuple,
Jacob, sa part d'héritage.
Le Seigneur seul l'a conduit :
Pas de dieu étranger auprès de lui ".
Mercredi 13 août
2003
Dt 34, 1-12 - Ps 66, 1-3,
5, 8, 16-17 - Mt 18, 15-20
"
Josué, fils de Noun, était rempli de l'esprit de sagesse,
parce que Moïse lui avait imposé les mains. "
La lettre hébraïque "noun" signifie "poisson"
et sa valeur unitaire est 50 et 700. Les premiers chrétiens savaient
cela, eux qui prirent le poisson comme signe de ralliement. A votre
avis, pourquoi la tradition de l'Eglise veut-elle que l'on mange du
poisson le Vendredi ? Et le chiffre 50 ne représente-t-il pas
la Pentecôte, le Saint Esprit qui descend sur la terre en chacun
des disciples ? Et 700, n'est-ce pas 7x10x10, la plénitude totale
?
A la Transfiguration, n'est-ce pas Moïse qui vint "imposer
les mains" à Jésus pour que, rempli de sagesse, il
vive sa Passion ?
Sommes-nous de ceux qui, comme les saints, portent les souffrances
de Jésus ?
" Il s'agit de le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection,
et la communion à ses souffrances, de devenir semblable à
lui dans sa mort " (Ph 3, 10).
" Ce qui manque aux détresses du Christ, je
l'achève dans ma chair en faveur de son corps qui est l'Eglise
" (Col 1, 24)
Jeudi 14 août
2003
Jos 3, 7-11, 13-17 - Ps 114, 1-6
- Mt 18,21-19,1
L'arche
d'alliance précédait Israël dans ses étapes
pour lui préparer un lieu de repos (Nb 10, 33-36). N'est-ce pas
l'uvre de Jésus envers son peuple ?
Le passage du Jourdain ressemble étrangement à
la traversée de la Mer Rouge. Pourtant, tout est différent.
C'est Moïse, sur ordre de Dieu et sans y pénétrer,
qui ouvre la Mer Rouge et les eaux se fendent et forment une muraille
à droite et à gauche (Ex 14, 22). Le peuple traverse les
eaux du mal sans dommage. Ici, ce sont les prêtres portant l'arche
d'alliance qui, en entrant dans l'immense flot des eaux, les arrêtent
en une masse jusqu'à Adam (Bible de Jérusalem). L'arche
d'alliance représente Jésus et les prêtres ceux
qui s'abandonnent à lui. Ainsi, c'est dans l'immobilité
devant le Seigneur, la contemplation, que nous arrêtons le mal
qui nous habite jusqu'à nous débarrasser du péché
originel commis par Adam. Et plus nous nous adonnons à la contemplation,
plus les eaux du mal s'écoulent pour laisser de plus en plus
de place dans notre cur afin que notre entourage puisse aussi
bénéficier de l'uvre de Jésus à la
croix. En effet, qui a arrêté en une seule masse les flots
du mal, si ce n'est Jésus lors de sa mort sur la croix ? Qui
veut nous délivrer du péché originel d'insoumission
à la volonté de Dieu si ce n'est Jésus qui est
venu faire la volonté de son Père ?
Par la traversée de la Mer Rouge, le Seigneur a délivré
son peuple de l'esclavage du péché, et nous pouvons dire
avec reconnaissance : " Christ est mort pour nous alors que nous
étions encore pécheurs " (Rm 5, 8).
Dans le passage du Jourdain, nous sommes invités à faire
pour d'autres ce que Jésus a fait pour nous. Il s'est tenu devant
son Père pour nous donner la Vie. Ainsi identifiés au
Christ dans sa mort, nous sommes délivrés de la puissance
de la mort, du péché, " car celui qui est mort est
libéré du péché " (Rm 6, 7).
Vendredi
15 août 2003
Assomption de la Vierge Marie
Ap 11,19-12, 1-6a,
10 - Ps 45, 11-16 - 1 Co 15, 20-27a
- Lc 1, 39-56
"
Heureux vous aussi qui avez entendu et cru ; car toute âme
qui a la foi conçoit et enfante la parole de Dieu et reconnaît
son oeuvre. Que réside en chacun l'âme de Marie pour
glorifier le Seigneur, en chacun l'esprit de Marie pour tressaillir
en Dieu ! Si le Christ n'a qu'une mère selon la chair,
le Christ est le fruit de tous selon la foi ; car toute âme
peut recevoir le Verbe de Dieu pourvu du moins qu'elle soit pure
et débarrassée du péché. Toute âme
parvenue à cet état magnifie le Seigneur comme l'âme
de Marie a magnifié le Seigneur et comme son esprit a tressailli
dans le Dieu Sauveur. Nous lisons ailleurs : "Magnifiez le
Seigneur avec moi" (Ps 33,4).
Le Seigneur est magnifié non parce que la voix
humaine lui ajoute quelque chose, mais parce qu'il est magnifié
en nous. Car "l'image de Dieu c'est le Christ" (2Co
4,4 ; Col 1,15). Et c'est pourquoi, si quelqu'un agit avec piété
et justice, il magnifie cette image de Dieu - à la ressemblance
de qui il a été créé - et en la magnifiant,
il est élevé en une sorte de participation à
sa grandeur. " (Saint Ambroise)
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Samedi 16 août
2003
Jos 24, 14-29 - Ps 16, 1-2,
5, 7-8, 11 - Mt 19, 13-15
" Mais
si ! Nous voulons servir le Seigneur. "
Bien souvent, lorsque nous prenons cette décision,
nous voyons la beauté du geste, la beauté de la cause.
Mais nous ne voyons pas que pour servir le Seigneur il faut accepter
de mourir à sa propre volonté. Comment servir l'Autre
si nous n'en faisons qu'à notre tête ? Servir c'est aussi
obéir ! Un bon serviteur est celui qui obéit en toutes
choses à son maître.
De même : : " Seigneur, lui répondit Pierre,
pourquoi ne puis-je te suivre tout de suite ? Je me dessaisirai de ma
vie pour toi ! " (Jn 13, 37 ). Notre désir est bon, mais
suivre Jésus, cela s'apprend. En effet, nous avons tendance à
le devancer, à savoir mieux que lui ce qui nous convient, et
de ce fait, nous continuons à n'en faire qu'à notre tête.
Il faut en arriver à dire : " Seigneur, de toi dépend
mon sort. "
Dimanche
17 août 2003
Pr 9, 1-6
- Ps 34, 2-3, 10-15 - Eph 5, 15-20
- Jn 6, 51-58
"
"Qui vient à moi n'aura plus faim, qui croit en moi
n'aura plus soif." Pour ceux qui croient en lui, le Christ
est nourriture et breuvage, pain et vin. Pain qui fortifie et
raffermit, breuvage et vin qui réjouit. Tout ce qui en
nous est fort, joyeux, solide et allègre pour accomplir
les commandements de Dieu, supporter la souffrance, exécuter
l'obéissance et défendre la justice, tout cela est
force de ce pain et joie de ce vin. Bienheureux ceux qui agissent
fortement et joyeusement !
Le Christ est pain de vie pour
ceux qui croient en lui : croire en Christ c'est manger le pain
de vie, c'est posséder en soi le Christ, c'est avoir la
vie éternelle... "Je suis le pain de vie, dit-il ;
vos pères ont mangé la manne dans le désert,
et ils sont morts."
Pourquoi sont-ils morts ? Parce qu'ils ne croyaient que ce qu'ils
voyaient, ils ne comprenaient pas ce qu'ils ne voyaient pas. Moïse
a mangé la manne, Aaron l'a mangée et bien d'autres
aussi, qui ont plu à Dieu et qui ne sont pas morts, spirituellement
s'entend. Pourquoi ne sont-ils pas morts ? Parce qu'ils ont compris
spirituellement ; ils ont eu faim spirituellement ; ils ont goûté
spirituellement la manne pour être rassasiés spirituellement.
"C'est ici le pain vivant : qui en mange ne mourra pas."
Ce pain, le Christ lui-même, a été
figuré par la manne ; mais il peut plus que la manne. Car
ni à ceux qui crurent, ni aux incrédules, la manne
ne put par elle-même donner de ne pas mourir spirituellement.
Mais le Christ, figuré par la manne, en la venue de qui
crurent les justes, donne à tous ceux qui croient en lui
de ne pas mourir spirituellement : "C'est ici le pain descendu
du ciel ; celui qui en mange ne mourra pas." Ici sur la terre,
ici maintenant, devant vos yeux de chair, ici se trouve "le
pain descendu du ciel ". Pain vivant, parce qu'il a en lui
la vie qui demeure et qu'il peut délivrer de la mort spirituelle
ceux qui le mangent avec foi, et leur communiquer la vie. "Qui
en mange, dit-il, ne mourra pas ; il vivra toujours." "
(Baudoin de Ford)
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Lundi 18 août
2003
Jg 2, 11-19 - Ps 106, 2,
4, 6, 35-37, 39-40, 43-44 - Mt 19, 16-22
En
fait, les Juges ce sont les saints. Ce sont ceux qui, s'abandonnant
à Dieu pour répondre à son amour, couvrent une
multitude de péchés. C'est par les saints que l'Eglise
survit à travers les âges, que le Seigneur lui accorde
son pardon et se laisse émouvoir par son peuple. C'est par les
saints que l'Eglise continue d'être enseignée. D'ailleurs,
elle en fait des Pères et des Docteurs. Alors, n'ayons pas peur
de la sainteté, c'est elle qui protègera notre entourage,
ceux que nous aimons. C'est elle qui nous fera entrer dans le Royaume
de Dieu, dans la vie éternelle. C'est par la sainteté
que nous sortons du mal, du péché originel, car elle nous
conduit à renoncer à notre propre volonté pour
ne plus faire que la volonté du Père, seule exempte de
tout mal. Par cette soumission à la volonté de Dieu, nous
sommes assurés d'être gardés par Dieu (1 S 2, 9),
car il vient demeurer en nous. " Si quelqu'un m'aime, il observera
ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui
et nous établirons chez lui notre demeure. " (Jn 14, 23).
Mardi 19 août
2003
Jg 6, 11-24a - Ps 85, 9,
11-14 - Mt 19, 23-30
"Mais aujourd'hui
le Seigneur nous a abandonnés, en nous livrant au pouvoir de
Madiane
"
" Nombreux sont les flots et la tempête gronde,
mais nous ne craignons pas d'être submergés : nous sommes
debout sur le roc. Que la mer se déchaîne, elle ne brisera
pas ce roc ; que les flots se soulèvent, ils ne peuvent engloutir
la barque de Jésus. Que craindrions-nous, dites-moi ? La mort
? "Ma vie, c'est le Christ et mourir m'est un gain." (Ph 1,21).
L'exil ? "Au Seigneur est la terre, et tout ce qui la remplit."
(Ps 23,1). La confiscation des biens ? "Nous n'avons rien apporté
dans le monde ; et pareillement, nous n'en pouvons rien emporter."
(1Tm 6,7). Ce qui est redoutable dans le monde, je m'en moque ; quant
à ses biens, j'en ris. Je ne crains pas la pauvreté, je
ne désire pas la richesse. Je n'ai pas peur de la mort
Le Seigneur m'a donné des gages. Est-ce donc à mes propres
forces que je me fie ? J'ai en main son écrit : voilà
mon point d'appui, voilà ma sécurité, voilà
mon port tranquille. Que l'univers entier se mette à trembler,
je tiens cet écrit, je le relis : c'est mon rempart, c'est mon
assurance. Quelle en est la teneur ? "Voici que je suis avec vous
tous les jours jusqu'à la fin du monde." (Mt 28,20).
Le Christ est avec moi, qui craindrais-je ? Que viennent
m'assaillir les flots de la mer et la colère des grands : tout
cela ne pèse pas plus qu'une toile d'araignée. "
(Saint Jean Chrysostome)
Mercredi 20 août
2003
Jg 9, 6-15 - Ps 21, 2-7
- Mt 20, 1-16
Certains
saints, comme Jésus, ont été sollicités
pour un pouvoir temporel. A l'exemple de l'olivier, du figuier et de
la vigne, ils ont renoncé à quitter le service humble
de Dieu pour aller gouverner les hommes. Ils ont préféré
continuer à vivre dans l'intimité de Jésus car
ils y ont trouvé l'huile du Saint Esprit qui éclaire la
vie et la fortifie, la douceur de Dieu et du fruit de l'Esprit : amour,
joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise
de soi (Ga 5, 22-23), le vin de l'Esprit qui rend ivre de joie et d'amour.
Abimélek dont le nom signifie " mon Père
est roi ", se révoltait-il contre Dieu pour prendre sa place
dans le monde ? Et Yotam, seul survivant des soixante-dix frères
qu'Abimélek assassina, dont le nom signifie " Ya est intègre,
parfait " resta, dans l'adversité, fidèle à
son Dieu. Il expliqua qu'il est de beaucoup préférable
de vivre dans l'intimité de Dieu que de diriger les hommes. Même
l'homme sans Dieu (le buisson d'épines) se méfie du pouvoir
s'il n'est pas accordé dans la confiance. Car, de toutes façons,
lorsque les hommes veulent nous prendre pour roi, c'est toujours pour
en retirer un profit pour eux-mêmes, rarement pour nous servir.
Jeudi 21 août
2003
Jg 11, 29-39a - Ps 40, 5,
7-10 - Mt 22, 1-14
Il
est prudent de faire attention à ce que nous disons à
Dieu dans nos prières car il entend et met tout en uvre
pour nous exaucer. Mais il n'agira jamais de la façon dont nous
voulons le voir agir. Il nous conduira toujours vers la dépossession.
Jephté a offert une personne à Dieu, et le Seigneur connaissant
le cur de la fille de Jephté, veut que ce soit elle qui
lui soit consacrée. Ainsi, Jephté, parce qu'il a reçu
ce qu'il avait demandé, ne peut pas faire autrement que de donner
à Dieu ce que Dieu lui réclame. Il doit accepter d'aimer
Dieu plus que sa fille, sachant que la consécration de sa fille
à Dieu est la volonté de Dieu, et que de ce fait, elle
sera heureuse là où le Seigneur la conduit. N'ayons jamais
peur de la volonté de Dieu pour les nôtres car le Seigneur
sait tout et il a toujours raison.
Vendredi 22 août
2003
Rt 1, 1, 3-6, 14, 16-22 - Ps 146,
5-10 - Mt 22, 34-40
Dans
le texte de Ruth, il est omis le verset 2 qui, pourtant, aide à
la compréhension du texte : " Cet homme s'appelait Elimélek,
sa femme Noémi, et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn;
ils étaient Ephratéens, de Bethléem de Juda. Arrivés
dans les champs de Moab, ils s'y établirent. "
Un homme, Elimélek qui signifie "Mon Dieu est
roi", habitant Bethléem, la "Maison du pain",
part, à cause de la famine dans la "Maison du pain"
pour Moab. C'est de Moab, sur le mont Nebo, que Moïse, avant de
mourir, aperçoit la Terre Promise. Pourquoi quitter la Terre
Promise lorsqu'on y habite ? Par manque de confiance en Dieu ? Est-ce
parce que, à cette période de sa vie, le Seigneur n'est
plus son Roi qu'Elimélek décide de partir vers un pays
qu'il croit luxuriant. Il l'est certainement, mais seulement pour les
choses de la terre, et Elimélek en meurt.
Ses deux fils : Mahlôn qui signifie "langueur" et Kilvôn
qui signifie "fragilité", n'y trouvant pas la force
nécessaire, meurent aussi.
En Moab, le Seigneur n'est pas Roi. Aussi, pour retrouver Dieu, Noémi
"Sa Gracieuse", rentre à Bethléem. Une de ses
belles-filles, Ruth "Amie, compagne", s'attache à elle
jusqu'à reconnaître que son Dieu est le seul vrai Dieu,
et son peuple le peuple de Dieu. C'est donc que, même en terre
étrangère, Noémi avait continué à
vivre avec son Seigneur, et Ruth, en la regardant vivre, ne s'y est
pas trompée.
Sommes-nous de ceux qui attirent à Dieu ?
Samedi 23 août
2003
Rt 2, 1-3, 8-11 et 4, 13-17
- Ps 128 - Mt 23, 1-12
Glaner c'est
ramasser dans les champs, après l'enlèvement des récoltes,
les produits du sol abandonnés ou négligés par
le propriétaire. Cela permettait aux veuves de se nourrir.
Dans le monde, de nombreux champs s'offrent à nous. Mais Ruth
est arrivée à la "Maison du pain", aussi, elle
ne peut que glaner dans la Parole de Dieu qu'elle est invitée
à parcourir tous les jours. Et là, elle se rend compte
qu'elle est aimée et qu'elle ne le savait pas, que Quelqu'un
s'intéresse à elle, qu'il est bienveillant envers elle,
et elle se prosterne, signe de soumission. La mise en pratique de la
Parole de Dieu par l'écoute et l'obéissance fait de nous
l'épouse de "En lui est la force" (Booz), et le fruit
de notre amour fait de nous un "Serviteur" de Dieu (Obed).
Ainsi, c'est l'Epoux qui a la force en lui et non l'épouse. Elle
devient féconde dans sa soumission à la volonté
de l'Epoux qui donne sa vie pour elle, et avec Marie elle dit : "
Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole
". Et un Serviteur de Dieu naît de nous : Jésus qui
vient vivre en nous parmi les hommes.
" Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous
".
Ainsi, nous sommes la présence de Dieu sur terre : nous sommes
l'épouse de Dieu, la mère de Jésus que nous portons
en nous, et l'Esprit fait de nous son Temple et y demeure.
Dimanche
24 août 2003
Jos 24, 1-2,
15-18 - Ps 34, 2-3, 16-17, 20-23
- Eph 5, 21-32 - Jn 6, 60-69
Autour
du Maître, il n'y a plus que le petit groupe des douze.
Bien des auditeurs ont écouté un moment, puis ont
passé leur chemin. Alors Jésus regarde ceux qui
sont restés, les douze : " Et vous, ne voulez-vous
pas aussi vous en aller ? " - Un silence. Des têtes
se baissent. Un combat s'engage peut-être dans le cur
de plus d'un disciple. Mais tout à coup, un cri jaillit
sur les lèvres de Pierre, saisi d'émotion : "
Seigneur, à qui irions-nous ? " Il ne peut pas penser
qu'il lui soit possible de vivre sans Jésus un seul instant.
Il a tout quitté pour le suivre, il ne reviendra plus en
arrière.
Jésus a fait naître dans son cur une merveilleuse
espérance : " Tu as les paroles de la vie éternelle
". Il lui a été donné de comprendre
que Jésus est le Christ, l'envoyé de Dieu. Avec
Christ, Pierre est fort, confiant, joyeux de vivre. Personne ne
lui a donné ce que Jésus lui a donné par
sa parole, par son amour.
N'en est-il pas de même pour nous ? La vraie vie n'est-ce
pas Jésus qui nous la fait connaître ? Nos affections
et nos joies ont besoin d'être sanctifiées, nos tristesses
d'être consolées, nos fautes d'être pardonnées.
Avons-nous saisi que Jésus est là pour répondre
à ces besoins profonds et que lui seul est le Sauveur,
le divin Dispensateur de tout ce dont nous avons besoin ?
Restons près de notre bien-aimé Sauveur et Seigneur,
et réalisons bien que nous ne nous appartenons pas, ni
même au monde, mais que nous sommes à Lui et qu'Il
a les paroles de la vie éternelle.
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Lundi 25 août
2003
1 Th 1, 1-5, 8-10 - Ps 149, 1-6
- Mt 23, 13-22
Dans
le texte de Matthieu, Jésus s'adresse aux chefs religieux responsables
du peuple de Dieu. Leurs faits et gestes conduisent le peuple soit dans
la bénédiction, soit dans la malédiction. Ici Jésus
dénonce toutes les malédictions qu'ils attirent sur le
peuple en s'opposant continuellement à Jésus, en décidant
que le détail a plus d'importance que la Loi : c'est ce qu'on
appelle de la fausse religion.
Jésus dénonce leur façon de convertir.
Ils s'attachent à la lettre et non à l'Esprit de la lettre
et font de ces nouveaux convertis des gens encore plus légalistes
qu'eux-mêmes en leur inculquant la peur du non-respect de la Loi.
Puis, Jésus leur montrent comment ils attirent la malédiction
sur eux. Il leur montre que dans leurs serments, ils insèrent
de subtiles distinctions qui peuvent, s'ils le veulent, invalider leurs
serments, et ceci, sans s'occuper du fait qu'ils avaient pris Dieu
à témoin, quelle que soit la façon de le dire.
En résumé, nous attirons sur nous la malédiction
lorsque nous nous opposons à Jésus, lorsque nous nous
attachons à la lettre plutôt qu'à l'esprit d'amour
qui a parlé par cette lettre, et lorsque nous refusons de reconnaître
que nos actes engagent Dieu : c'est ce qu'on appelle le contre-témoignage.
Si nous sommes chefs de famille ou chefs religieux, notre responsabilité
est renforcée.
Mardi 26 août
2003
1 Th 2, 1-8 - Ps 139, 1-5
- Mt 23, 23-26
"Pour nous
confier l'Evangile, Dieu nous a mis à l'épreuve"
Le Seigneur ne peut pas nous confier l'Evangile, c'est-à-dire
Jésus, sans d'abord nous débarrasser de tout ce qui n'est
pas lui en nous. Car il nous faut trouver en Dieu seul l'assurance qu'il
nous faut pour annoncer l'Evangile, annonce qui se fait toujours au
prix de grandes luttes. Il faut aussi que nous soyons débarrassés
de notre propre image, de notre propre volonté afin de ne plus
vouloir plaire aux hommes mais à Dieu seul. Aussi, lorsque nous
annonçons Jésus nous ne flattons personne, ce qui nous
attire des ennuis car l'homme aime être "caressé dans
le sens du poil". Et nous sommes invités à donner
sans recevoir, à n'attendre de reconnaissance ni de la part des
hommes, ni de la part de Dieu. C'est ainsi que nous pouvons donner tout
ce que nous sommes en plus de l'Evangile de Dieu, car tout homme qui
écoute la Bonne Nouvelle nous est très cher, il est Dieu
dans notre vie.
Mercredi 27 août
2003
1 Th 2, 9-13 - Ps 139, 7-12
- Mt 23, 27-32
Notre
façon de recevoir la parole de Dieu réchauffe-t-elle le
coeur de ceux qui la prêchent ? Elle ne peut réchauffer
leur cur qui si nous la recevons en tant que croyant, c'est-à-dire
en tant qu'homme acceptant l'exhortation, la consolation et l'adjuration
de la parole de Dieu. Elle se reconnaît en tant que telle parce
que le Saint Esprit uvre dans notre cur pour nous en convaincre.
Il est encore possible, lorsqu'on se fait discipliner par l'Esprit,
de dire "Cela ne vient pas de Dieu", mais par cette phrase,
nous mettons une limite à l'uvre du Saint Esprit en nous,
et nous ne réchauffons pas le cur de ceux qui la prêchent,
ni le cur de Dieu : nous attristons le Saint Esprit (Eph 4, 30).
C'est par la foi qu'il nous faut recevoir la parole de Dieu lorsqu'elle
veut nous corriger. Il vaut mieux que ce soit nous qui soyons attristés
plutôt que le Saint Esprit car " Je me réjouis maintenant,
non de votre tristesse, mais du repentir qu'elle a produit
Car
la tristesse selon Dieu produit un repentir qui conduit au salut "
(2 Co 7, 9-10).
Jeudi 28 août
2003
1 Th 3, 7-13 - Ps 90, 3-4,
12-14, 17 - Mt 24, 42-51
"Maintenant
nous revivons, puisque vous autres, vous tenez bon dans le Seigneur"
Quelle est la plus grande récompense d'un homme de
Dieu ? C'est de voir ses frères en Christ tenir bon dans le Seigneur,
accepter de suivre Jésus malgré les tribulations et persécutions
à cause de son nom, persévérer dans l'affliction.
Mais ce ne sont pas ses frères en Christ que l'homme de Dieu
remercie, mais le Seigneur à l'uvre dans le cur de
chacun.
Quel est cet amour dont Paul est atteint et qui conduit à la
sainteté ? C'est l'amour qui donne sa vie pour ceux qu'il aime.
Paul prie afin que le Seigneur mette en ses frères cet amour-don
gratuit duquel il est atteint, comme Jésus. C'est le seul qui
conduise à la sainteté. Il est plus facile de mourir pour
quelqu'un que de donner sa vie, chaque instant de sa vie à Dieu,
pour que le Seigneur agisse dans le cur de ceux que nous aimons.
C'est une épreuve d'endurance, celle qu'ont vécu les prophètes
et Job (Jc 5, 10-11), et que le Seigneur nous appelle à vivre
avec lui, comme lui l'a vécu.
Vendredi 29 août
2003
Martyre de saint Jean Baptiste
Jr 1, 17-19 - Ps 71, 1-3, 5 -
Mc 6, 17-29
" Il savait
que c'était un homme juste et saint, et il le protégeait
; quand il l'avait entendu, il était très embarrassé,
et pourtant, il aimait l'entendre. "
Il y a une différence entre reconnaître qu'un
homme est juste et saint, que Dieu parle par lui, le protéger
et laisser la parole qu'il prononce uvrer dans notre cur.
Aimer ce que Dieu dit, c'est bien. Obéir à cette parole
et la mettre en pratique dans notre vie, c'est parfait. C'est bien souvent
parce que nous n'avons pas mis la parole de Dieu en pratique que nous
en arrivons à commettre ce qui nous répugnait le plus
: mettre à mort Celui que nous aimons. Nous laissons la haine
des autres envers Dieu submerger notre vie parce que nous n'avons pas
voulu choisir notre camp : pour Dieu, quoiqu'il arrive !
Comme le corps de son Seigneur fut mis au tombeau, le prophète
est conduit au tombeau, lieu caché au regard des hommes. C'est
là qu'il oeuvrera le plus car c'est après la mort que
les gens disent le plus de bien de nous. La parole que nous y prononçons
devient parole créatrice : " Le Seigneur travaillait avec
eux et confirmait la parole par les signes qui l'accompagnaient "
(Mc 16, 20)
Samedi 30 août
2003
1 Th 4, 9-11 - Ps 98, 1,
7-9 - Mt 25, 14-30
Jésus
sait qu'il part en voyage pour longtemps, aussi, ce qu'il a reçu
de son Père, il le confie à ses serviteurs, selon leurs
aptitudes. Comme il a reçu une mission de son Père, Jésus
donne une mission à chacun de ses serviteurs. " Car c'est
lui qui nous a faits ; nous avons été créés
en Jésus Christ pour les uvres bonnes que Dieu a préparées
d'avance afin que nous nous y engagions " (Eph 2, 10).
Les serviteurs de Jésus connaissent le chemin pour
accomplir l'uvre que Dieu a préparée d'avance pour
chacun d'eux afin qu'ils s'y engagent : la mort à leur propre
volonté pour ne plus faire que la volonté du Père,
comme Jésus l'a fait.
Sommes-nous de ceux qui s'engagent sur ce chemin pour faire fructifier
les aptitudes que le Seigneur nous a données ? Ou sommes-nous
celui qui, trouvant que le Seigneur réclame trop de sa part,
préfère ne pas regarder cette uvre comme un bien
pour lui et pour l'humanité ?
Lorsque nous viendrons raconter au Seigneur ce que nous
avons fait de notre vie, pourrons-nous l'entendre nous dire : "
Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie
de ton maître " ? Ou alors, dirons-nous comme Adam parce
qu'il a péché : " J'ai eu peur " ? Même
si l'on ne veut pas aller jusqu'à l'abandon à Dieu, il
y a une banque qui peut gérer nos biens : c'est la prière.
Là, le Seigneur y retrouve ses intérêts.
Dimanche
31 août 2003
Dt 4, 1-2, 6-8
- Ps 15 - Jc 1, 17-18, 21-22, 27 - Mc 7,
1-8, 14-15, 21-23
Les
textes de ce jour insistent sur la mise en pratique de la Parole
de Dieu. C'est en mettant en pratique qu'on entre dans le pays
que nous donne le Seigneur. Cette mise en pratique est sagesse
et intelligence car la Parole de Dieu ne peut concevoir le mal.
L'écouter sans y obéir c'est se faire illusion comme
les Pharisiens l'ont écoutée et en ont tiré
des rites, mais ne l'ont pas mise en pratique car ils cherchent
toujours ce qui ne va pas chez les autres au lieu de se regarder
eux-mêmes. C'est pour cela que Jésus les appelle
"hypocrites". Sans la mise en pratique de la Parole,
nous honorons Dieu des lèvres, mais notre cur est
loin de lui, c'est-à-dire qu'il n'est pas semblable au
Sien. Jésus explique que ce sont les pensées mauvaises
de l'homme qui le rendent impur. Alors, refusons nos pensées
!
Du cur de l'homme sortent les pensées
perverses et les paroles mensongères ou accusatrices :
" Car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du
cur " (Mt 12, 34). C'est bien notre cur que nous
devons laisser purifier par le Saint Esprit si nous voulons qu'il
devienne semblable à celui de Jésus. C'est cela
mettre la Parole de Dieu en pratique.
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