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AUMÔNERIE

Commentaire des lectures liturgiques

Juin


Dimanche 1er juin 2003
7e Dimanche de Pâques
Ac 1, 15-26 - Ps 103, 1-2, 11-12, 19, 22 - 1 Jn 4, 11-16 - Jn 17, 11b-19

  « Le Christ s'en était allé ; les apôtres possédaient, certes, en abondance la paix et la joie, plus encore que lorsque Jésus était avec eux. Mais justement ce n'était pas une joie "comme le monde la donne" (Jn 14,27). C'était sa joie à lui, née de la souffrance et de l'affliction. Ce fut cette joie que Matthias reçut quand on fit de lui un apôtre. Les autres avaient été choisis pour ainsi dire dans leur enfance : héritiers certes du Royaume, mais encore "sous des tuteurs, des intendants" (Ga 4,2). Tout apôtres qu'ils aient été, ils ne comprenaient pas encore leur vocation ; ils gardaient en eux des pensées d'ambition humaine, des désirs de richesse ; et on les acceptait ainsi pour un temps... Saint Matthias entra d'emblée dans l'héritage ; dès son élection, il prit en charge avec les pouvoirs de l'apôtre, la rançon de l'apostolat. Aucun rêve de réussite terrestre ne pouvait effleurer ce trône qui s'élevait sur la tombe d'un disciple passé au crible et déchu, à l'ombre même de la croix de celui qu'il avait trahi.

  Oui, Saint Matthias peut bien nous redire aujourd'hui les paroles de Notre Seigneur : "Chargez-vous de mon joug, mettez-vous à mon école" (Mt 11,29). Car ce joug, il l'a porté lui-même, d'emblée. Dès sa "jeunesse apostolique", il a porté le joug du Seigneur. Embarqué sans délai pour son grand Carême, il y a trouvé la joie... "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive." (Mt 16,24)

  Venir au Christ, c'est venir à sa suite ; prendre sa croix, c'est se charger de son joug ; s'il nous dit qu'il est léger, c'est qu'il est son joug à lui ; c'est lui qui le rend léger, sans en faire pourtant autre chose qu'un joug... Ne pensons pas que cette vie "sous le joug" manque de joie : "Mon joug est aisé," dit Jésus. C'est la grâce qui le rend tel, car il demeure austère : c'est une croix. » (Cardinal Newman)


Lundi 2 juin 2003
Ac 19, 1-8 - Ps 68, 2-7 - Jn 16, 29-33

  Le baptême d’eau fait entrer dans la mort, dans l’offrande de notre propre volonté à Dieu. Le baptême de l’Esprit, ou baptême de feu (Pentecôte) fait entrer dans la résurrection. Le baptême d’eau permet à l’homme de se laisser purifier de tout ce qui le rattache au monde, et Jésus nous montra le chemin en offrant jusqu’à sa vie à son Père, en renonçant à faire sa propre volonté pour accueillir comme parfaite celle de son Père. Le baptême d’eau lave, purifie des désirs personnels, mais nous ne pouvons rester vides de tout désir. Aussi, il nous faut être baptisé par le feu qui, après avoir brûlé les impuretés, fait de notre cœur une braise incandescente qui transmettra son feu d’amour aux autres. Ressusciter c’est vivre par l’amour, et non plus par notre propre volonté. Ainsi le monde est baptisé par l’eau depuis le Déluge, il est invité à mourir à ses désirs personnels pour laisser le Seigneur œuvrer dans le monde. Mais il attend encore le baptême de l’Esprit par le feu d’amour qui embrasera tous les cœurs (Ez 36, 26-27).


Mardi 3 juin 2003
Ac 20, 17-27 - Ps 68, 10-11, 20-21 - Jn 17, 1-11a

  « Or, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ » : le verbe connaître (ginöskösin), utilisé ici au présent, décrit l’intimité inhérente à une relation sexuelle. Connaître Dieu intimement, tel doit être le but de notre vie, si l’on veut obtenir la vie éternelle.
  L’heure est venue dit Jésus, l’heure où Jésus, dans sa chair, ne fait plus qu’un avec son Père, de cette unité profonde que rien ne peut séparer. En Jésus, toute chair est divinisée, toute chair reçoit la vie éternelle si elle s’unit à Jésus, si elle demeure en lui. Quand les disciples reconnaissent que le Père et Jésus sont un, ils deviennent eux-mêmes un avec Jésus, et donc avec Dieu qui demeure en lui. Pas de possession personnelle entre le Père et le Fils : « tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi », et lorsque nous disons que nous sommes cohéritiers du Christ, nous le sommes sans partage, nous recevons Dieu en totalité.

  A côté de quel honneur passons-nous lorsque nous ne nous unissons pas à Jésus !


Mercredi 4 juin 2003
Ac 20, 28-38 - Ps 68, 29-30, 33-36 - Jn 17, 11b-19

  Jésus ne prie pas pour le monde qui est hostile, rebelle et incrédule. Le monde n’a pas besoin d’être protégé dans sa rébellion ou sanctifié dans son incrédulité. Il demande la protection et la sanctification de ses disciples. Etant donné que ses disciples restent dans le monde, Jésus prie pour leur protection. L’hostilité contre Dieu, qui retombe sur Jésus, va maintenant retomber sur le petit groupe des apôtres et, ultérieurement, sur les disciples de Jésus.
  Jésus prie pour l’unité des disciples, parce qu’il sait que le travail qu’il laisse aux siens ne peut se faire qu’avec lui, pour lui et par lui. L’unité des chrétiens ne peut s’opérer que si chaque chrétien regarde à Jésus et non à l’autre. Regarder l’autre divise puisque cela engendre jalousie et convoitise. Regarder Jésus apporte l’unité puisque nous regardons la Tête d’où viennent les ordres, qui dirige et contrôle tout le Corps. Sans attendre les ordres de la Tête, le Corps fait ce qu’il veut, mais cela le mène à la mort. Lorsqu’il attend les ordres de la Tête, le Corps s’unifie car chaque membre œuvre pour le même but, le plan d’amour de Dieu pour l’humanité. Donc le travail de l’un sera complètement différent du travail de l’autre, mais chacun, obéissant à la Tête, fera avancer le plan de Dieu vers son terme. Œuvre d’amour suprême parce qu’œuvre d’obéissance sans limites.
  Les ordres de la Tête ne flattent jamais la chair, notre moi. C’est pour cela que bien souvent nous refusons d’écouter. Ils sont toujours don à Dieu, lâcher prise de ce qui nous tient à cœur, dénuement et dépouillement de notre propre volonté que nous considérons être notre vie. « Qui perd sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 24). Encore faut-il le vouloir !


Jeudi 5 juin 2003
Ac 22,30 ; 23,6-11 - Ps 16, 1-2, 5, 7-11 - Jn 17, 20-26

  « Si vous traversez une épreuve où vous vous sentez seul, lisez ce chapitre 17 de l'Evangile de Jean. Vous y verrez l'explication de votre épreuve. Jésus a demandé à Dieu que vous puissiez être uni au Père comme il l'est lui-même. Vous efforcez-vous de rendre possible à Dieu l'exaucement de cette prière, ou bien votre vie a-t-elle un autre but ? Depuis que vous êtes disciple de Jésus, votre vie ne vous appartient plus comme auparavant.

  Le but que Dieu poursuit n'est pas proprement l'exaucement de nos prières, mais par nos prières nous apprenons à discerner la pensée de Dieu à notre égard, celle qui nous est révélée dans ce chapitre 17 de Jean. Dieu ne peut pas ne pas exaucer la prière de Jésus : "Qu'ils soient un, comme nous sommes un." En sommes-nous là ?

  Dieu ne se préoccupe pas de nos projets. Il ne nous demande pas si nous voulons traverser telle ou telle épreuve ; il permet qu'elle ait lieu pour réaliser son but, à Lui. Les épreuves que nous traversons nous rendent meilleurs, plus dignes de Dieu; ou au contraire elles nous aigrissent, elles accroissent notre égoïsme. Elles font de nous des démons ou des saints, suivant l'attitude que nous avons à l'égard de Dieu. Si nous savons dire : "Que ta volonté soit faite", nous recevons la consolation incomparable de comprendre que Dieu, notre Père, travaille en nous selon sa sagesse. Rien ne peut plus nous abattre, nous dessécher le cœur. Jésus a demandé pour nous la même union qui existe entre lui et son Père. Nous en sommes bien loin, du moins la plupart d'entre nous, mais cette prière de Jésus ne peut pas ne pas être exaucée. » (Oswald Chambers)


Vendredi 6 juin 2003
Ac 25, 13-21 - Ps 103, 1-2, 11-12, 19-20 - Jn 21, 15-19

  Pierre avait renié son maître auprès d’un feu allumé par les serviteurs et les gardes du Grand Prêtre dans la cour du palais du Grand Prêtre car il se tenait près d’eux au lieu d’être près de Jésus, comme Jean. Invité à se rendre auprès de Jésus, c’est là que la tentation est la plus forte car la peur de la mort l’étreint, Pierre renie celui qu’il aime.
  Aujourd’hui, Pierre est auprès d’un feu allumé par Jésus, le feu de l’amour. Aussi, Jésus s’entretient d’amour avec lui : "Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?" Pierre, pécheur, est redevenu Simon "l’entendeur". Il entend encore la voix de Jésus car il est toujours le fils de "Dieu fait grâce" (Jean). Pourquoi Jésus cherche-t-il une comparaison ? C’est que Pierre avait dit : "Même si tous tombent à cause de toi, moi je ne tomberai jamais" (Mt 26, 33). Aussi, ne nous comparons jamais à l’autre, ni en mieux, ni en pire, car l’autre n’est ni plus pécheur, ni moins pécheur que nous. Ce que certains traduisent par des actes, d’autres l’ont dans les intentions, ce qui est tout aussi mortifère.
  Jésus demandait à Pierre si son amour agape (don de soi) pour lui était plus fort que celui des autres. Aussi, Pierre se rend compte de la petitesse de son amour. Alors, Jésus, à la troisième question, lui demande s’il l’aime d’amitié (phileis). Bien que l’amour de Pierre soit encore un amour humain envers Jésus, il est maintenu dans l’œuvre que le Seigneur a préparée d’avance pour lui, mais il lui faudra mourir à sa propre volonté, ce genre de mort qui rend gloire à Dieu. Aussi, l’œuvre ne peut être exécutée que dans l’obéissance au "Suis-moi" de Jésus.


Samedi 7 juin 2003
Ac 28, 16-20, 23b-24, 28-31 - Ps 11, 4-7 - Jn 21, 20-25

  La résistance de Pierre au "Suis-moi" de Jésus est grande. Il cherche une échappatoire. Pourquoi lui, devrait-il mourir à sa propre volonté, si ses amis ne sont pas invités à faire de même. Ce désir de comparaison résiste dans notre cœur. Mais devant l’appel de Dieu, nous sommes seuls à décider du choix de vie que nous voulons avec Dieu. Personne ne peut le faire à notre place ! C’est là notre responsabilité. Nous faisons de notre vie ce que nous voulons en faire : avec ou contre Jésus. Nous voudrions être tous coulés dans le même moule, former un beau troupeau homogène, rester tous dans la même classe d’école : on est si bien ensemble ! C’est ce que Dieu ne veut pas : ce serait construire la tour de Babel. Aussi, Jésus nous dit : Toi, suis-moi, entre dans mon intimité, c’est toi que j’aime et je veux te prouver mon amour. Ce tête à tête avec Jésus nous sort du monde, mais c’est pour l’aimer comme Jésus l’aime car dans son intimité, nous vivons de ses pensées et de ses sentiments. Tout ce qui est à lui est à nous : ses joies, ses peines, sa paix, son amour pour Dieu et pour les hommes, sa joie de servir Dieu son Père dans le monde.


Dimanche 8 juin 2003
Dimanche de la Pentecôte

Ac 2, 1-11 - Ps 104, 1, 24, 29-31, 34 - Ga 5, 16-25 - Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15

  "Lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement."
L’Esprit, qui provient du Père, rend témoignage à Jésus, le fait connaître à chaque homme, atteste la présence de Jésus en chaque homme, et lorsque celui-ci admet ce que lui dit l’Esprit, lui révèle qu’il est enfant de Dieu (Jn 1, 12-13). C’est ainsi que l’Esprit de vérité rend témoignage à Jésus.
  Et Jésus nous dit : « Et vous, vous ferez de même, puisque vous savez d’où je viens et où je vais : je suis sorti du Père et je retourne vers le Père. Vous me rendrez témoignage : vous me ferez connaître à chaque homme, vous leur attesterez ma présence en chacun d’eux, et lorsqu’un homme m’acceptera comme son Sauveur, mon Esprit lui révèlera qu’il est enfant de Dieu. »
  Ainsi, l’Esprit, après avoir œuvré en nous, œuvre par nous lorsque nous lui obéissons. Le plus difficile est de le laisser nous transformer, nous conduire là où nous ne voudrions pas, lui faire confiance. Mais c’est la condition pour qu’il puisse agir par nous. Oh ! Nous ne verrons pas l’action qu’il fait chez les autres par nous (pour nous protéger de l’orgueil spirituel), mais un jour l’autre change sans que nous sachions comment cela s’est fait !
  Donc, être rempli du Saint Esprit, c’est être un vase qui se laisse remplir de l’amour de Dieu (l’obéissance est le meilleur moyen) et qui, lorsqu’il sera rempli, débordera d’amour sur les autres.


Lundi 9 juin 2003
2 Co 1, 1-7 - Ps 34, 2-9 - Mt 5, 1-12

  «Puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous le réconfort. »
« Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! » Connaître la souffrance de Dieu et la vivre (rejet, humiliations…), laisser les larmes de Dieu couler par nos yeux, tels sont ceux qui pleurent. Ayant porté avec lui sa tristesse, nous porterons aussi sa joie. Morts avec lui, nous ressusciterons !

  « Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu. » Vivre avec Dieu c’est vivre pour les autres. Tout ce que nous recevons de Dieu coule à travers nous pour abreuver les autres. Le Seigneur veut que nous soyons l’instrument par lequel il peut faire couler son amour sur l’humanité. Pour ce faire, il faut nous laisser purifier. Plus un verre est pur, plus la lumière pénètre profondément dans la pièce. Plus nous serons purs, plus les autres recevrons cette Lumière. A nous de choisir !


Mardi 10 juin 2003
2 Co 1, 18-22 - Ps 119, 129-133, 135 - Mt 5, 13-16

  Pourquoi notre "oui" doit-il être un "oui" ? Afin de ne plus être des hommes partagés (Jc 1, 8). En nous forçant à tenir notre "oui", à tenir la promesse que nous avons faite à Dieu, à obéir à la volonté de Dieu pour nous, nous mettons peu à peu Jésus à la première place dans notre vie. Lui seul devient notre seul vrai Dieu car nous n’obéissons plus à nos pensées, à nos sentiments, ni aux idoles que nous avions précédemment. Seul Jésus nous fait vivre. C’est ainsi que nous devenons le sel de la terre et la lumière du monde, c’est-à-dire un chrétien qui témoigne de la vie du Christ en lui, donnant ainsi de la saveur au monde, éclairant celui qui cherche Dieu et ceux qui acceptent de vivre auprès de lui. C’est ainsi que le chrétien "conserve" le monde, qu’il le protège de la corruption, parce qu’il permet à Jésus d’habiter parmi nous en sa personne. Car, par notre obéissance, nous ne vivons plus pour nous-mêmes mais pour Celui qui est mort et ressuscité. C’est bien par notre acceptation de le laisser vivre en nous que le monde est sauvé.


Mercredi 11 juin 2003
Saint Barnabé

Ac 11, 21b-26 ; 13, 1-3 - Ps 98, 1-6 - Mt 10, 7-13

  La base de l’œuvre du saint c’est de proclamer le Royaume de Dieu. Cette proclamation a pour conséquence la guérison des malades, la résurrection des morts spirituels, la purification des esclaves du péché, la délivrance des démons. Tout cela le saint l’a reçu gratuitement de son Dieu : il est guéri de ses blessures, il est vivant, il n’est plus esclave du péché mais de l’amour, il est délivré du mal qui était en lui, et donc, ne voit plus le mal mais le subit. Il sait que c’est la Parole de Dieu qui l’a guéri, donc il veut passer sa vie à proclamer la Parole de Dieu pour sauver ses frères. Mais il doit entrer dans cette œuvre, nu de toutes sécurités humaines : ni or ni argent, ni petite monnaie, ni récipient pour emporter ou recevoir, ni vêtement de rechange, ni sandales pour protéger des meurtrissures de la marche, ni bâton pour s’appuyer dessus, Jésus étant le seul soutien de sa marche. La seule façon d’avancer est la confiance en Celui qui connaît ses besoins et y pourvoit. Telle est la marche du saint à la suite de Jésus.


Jeudi 12 juin 2003
2 Co 3,15-4,1 ; 3-6 - Ps 85, 9-14 - Mt 5, 20-26

  Réalisons-nous qu’à chaque fois que nous insultons notre frère nous sommes passibles du tribunal de Dieu, à plus forte raison lorsque nous nous mettons en colère ou le maudissons. Ces attitudes sont déclenchées en nous lorsque ce frère ne fait pas notre volonté. Nous estimons avoir raison, et de ce fait, nous lui imposons notre volonté par la force des mots. Cette attitude montre un manque d’Esprit du Seigneur en nous, car nous ne laissons aucune liberté à l’autre. Tant que nous ne sommes pas remplis d’Esprit Saint, nous nous insinuons dans la vie des autres par nos conseils, nos menaces, nos décisions à leur encontre, à leur place, et nos jugements. Seul le fait de se laisser habiter par la vérité nous libèrera de cette attitude. Etant vrais envers nous-mêmes, nous serons vrais envers l’autre. La vérité se faisant en nous, ce sera le Seigneur qui nous justifiera, et non plus nous-mêmes. Cette justification de soi nous empêche d’entrer dans le Royaume des cieux. Alors, renonçons-y !


Vendredi 13 juin 2003
2 Co 4, 7-15 - Ps 116, 10-11, 15-18 - Mt 5, 27-32

  « Depuis l'origine du monde, le Christ souffre dans tous les siens. Il est « le commencement et la fin » (Ap 1,8) ; caché dans la Loi, révélé dans l'Évangile, il est le Seigneur toujours admirable qui souffre et triomphe "dans ses saints" (Ps 67,36). En Abel, il a été assassiné par son frère ; en Noé, il a été ridiculisé par son fils ; en Abraham, il a connu l'exil ; en Isaac, il a été offert en sacrifice ; en Jacob, il a été réduit en servitude ; en Joseph, il a été vendu ; en Moïse, il a été abandonné et repoussé ; dans les prophètes, il a été lapidé et déchiré ; dans les apôtres, il a été persécuté sur terre et sur mer ; dans ses nombreux martyrs, il a été torturé, assassiné. C'est lui qui, maintenant encore, porte notre faiblesse et nos maladies, car il est homme lui-même, exposé pour nous à tous les maux et capable de prendre en charge la faiblesse que, sans lui, nous serions totalement incapables d'assumer. C'est lui, oui c'est lui qui porte en nous et pour nous le poids du monde afin de nous en délivrer ; voilà comment "la force donne toute sa mesure dans la faiblesse" (2 Co 12,9). C'est lui qui en toi supporte le mépris, et c'est lui que ce monde hait en toi. » (Saint Paulin de Nole).


Samedi 14 juin 2003
2 Co 5, 14-21 - Ps 103, 1-4, 8-9, 11-12 - Mt 5, 33-37

« Quand vous dites “oui”, que ce soit un “oui” »

  « Supposons que Dieu vous demande de faire quelque chose qui est tout à fait contraire à votre bon sens, qu'allez-vous faire ? Allez-vous reculer ? Quand on a pris une habitude, dans le domaine corporel, on recommence chaque fois, jusqu'à ce qu'on ait brisé cette habitude par un effort de volonté. Il en est de même dans le domaine spirituel. Vous serez chaque fois sur le point d'obéir à Jésus-Christ, et chaque fois vous reculerez, jusqu'à ce que vous ayez pu abandonner, par un acte de volonté, votre propre volonté. "Oui, dites-vous; mais, si je fais cela, qu'en résultera-t-il ?" "Oui, j'obéirai à Dieu, pourvu qu'Il me laisse user de mon bon sens, mais ne me demandez pas de m'avancer dans l'obscurité."

  Jésus-Christ réclame de son disciple le même cran, le même esprit sportif que nous voyons chez l'homme ordinaire. Si un homme veut réussir dans n'importe quel domaine, il faut qu'il soit prêt, à certains moments, à tout risquer, à faire le saut. Jésus-Christ vous demande de risquer, au point de vue du bon sens, tout ce que vous avez et de faire ce saut périlleux. Si vous le faites, vous vous apercevez tout de suite que vous êtes désormais sur un terrain aussi solide que celui du bon sens. En jugeant par le bon sens, les affirmations de Jésus sont de la pure folie ; mais en, jugeant par la foi, vous vous apercevrez avec un frémissement que ce sont les paroles même de Dieu.

  Confiez-vous en Dieu et quand Il vous le demandera, faites le saut. Dans les circonstances tragiques, nous devenons presque tous des païens. Bien peu d'entre nous ont le courage de faire à Dieu crédit. » (Oswald Chambers)


Dimanche 15 Juin 2003
La Sainte Trinité

Dt 4, 32-34, 39-40 - Ps 33, 4-6, 9, 18, 20-22 - Rm 8, 14-17 - Mt 28, 16-20

  «En Dieu, dans la Divinité elle-même, le Père, qui est la première des trois personnes de la Sainte Trinité, se dit à lui-même, sans cesse et éternellement, cette Parole qui est son Fils, la deuxième personne de la Sainte Trinité. Dieu, en effet, "est esprit" (Jn. 4, 24), et cet Esprit divin ne fait qu'une seule chose divine : il conçoit et il engendre en lui une unique Parole qui l'emplit pleinement. Cette Parole conçue, et engendrée, c'est le Fils de cette divine personne qui est le Père.
  Tout cela Dieu l'accomplit en lui, c'est-à-dire dans l'Amour, puisque "Dieu est Amour" (1 Jn. 4, 16). Autrement dit, le Père engendre son Fils dans l'Esprit Saint, qui est l'Amour de Dieu en personne. Or, l'Amour de Dieu est infini et sans limite. Et il vint un temps où l'Amour de Dieu déborda, en quelque sorte, de lui-même et s'épancha dans le monde : ce fut le temps de l'Incarnation, depuis lequel Dieu dit sa Parole, non seulement à lui-même, mais aussi au monde qu'il a créé dans son Amour. » (Daniel Meynen).


  « Le nom de Père convient à Dieu plus proprement que le nom de Dieu : celui-ci est un nom de dignité, celui-là signifie une propriété substantielle. Car qui dit Dieu dit le Seigneur de l'univers. Mais celui qui nomme le Père précise la propriété de la personne : il montre que c'est lui qui engendre. Que ce nom de Père soit plus vrai et plus propre que celui de Dieu, le Fils lui-même nous le montre par l'emploi qu'il en fait. Il disait parfois, non pas «moi et Dieu» mais : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30). Et il disait aussi : « C'est lui, le Fils, que Dieu le Père a marqué de son empreinte » (Jn 6,27).
  Mais quand il a prescrit à ses disciples de baptiser toutes les nations, il a expressément ordonné que cela se ferait non pas au nom de Dieu, mais au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » (Saint Cyrille d’Alexandrie)


Lundi 16 juin 2003
2 Co 6, 1-10 - Ps 98, 1-4 - Mt 5, 38-42

  Ne pas riposter au méchant. La maîtrise de soi, sauf si elle est fruit de l’Esprit, ne suffit pas pour obéir à Jésus, car l’effort que nous pouvons faire sur le moment par nos propres forces se trouve anéanti quelques temps plus tard par une riposte qui surgit de notre cœur, à froid, sans que nous puissions la contrôler. C’est seulement si elle est le fruit de l’Esprit Saint en nous qu’elle peut être vécue. Il en est de même pour les autres « conseils » de Jésus. Il nous demande de donner, non pas ce qu’on nous réclame, mais le double : de donner par amour. L’amour ne cherche pas son intérêt, c’est pour cela qu’il peut tout donner. C’est ce que Paul a fait : il s’est servi des armes des justes que Jésus vient de nommer pour en attirer quelques-uns à Christ. C’est pour cela qu’on l’a pris pour un menteur, un obscur, un mort spirituel. On l’a puni, on l’a considéré comme pauvre, démuni et triste alors qu’il possédait la plus grande des richesses : Christ en lui. « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. »


Mardi 17 juin 2003
2 Co 8, 1-9 - Ps 146, 2, 5-10 - Mt 5, 43-48

Comment aimer ses ennemis ? Paul dans sa seconde lettre aux Corinthiens nous donne la solution : « Ils se sont eux-mêmes offerts d’abord au Seigneur, et ensuite à nous. » On ne peut aimer ses ennemis qu’en s’offrant d’abord au Seigneur, ainsi il devient ensuite plus facile de s’offrir à l’homme et de lui vouloir du bien.
Aimer, ce n’est pas aller embrasser celui que nous haïssons, ce serait lui donner un baiser de Judas. C’est tout d’abord pardonner comme Jésus l’a fait sur la croix, sans attendre en retour, en étant heureux de ce que nous avons subi. Ainsi, Joseph pardonna à ses frères qui l’avaient vendu et reconnut que Dieu avait changé ce mal en bien en voyant que le mal qu’il avait reçu des ses frères, vécu dans la confiance en Dieu, était devenu source de réconciliation familiale parce qu’ils pouvaient maintenant se parler cœur à cœur (Gn 50, 20-21). « Aimer, ce n’est pas vouloir rendre l’autre heureux, c’est être heureux, et offrir son bonheur à l’autre » (Jade).


Mercredi 18 juin 2003
2 Co 9, 6-11 - Ps 112, 1-5, 9 - Mt 6, 1-6, 16-18

  « A semer trop peu, on récolte trop peu ». Pourtant Dieu sème largement et il récolte peu. Dans la parabole du Semeur, on le voit semer sa Parole dans chaque cœur, et chaque cœur l’accueille différemment. Sur quatre façons de recevoir la Parole dans son cœur, une seule donne du fruit. Il faut donc passer les trois premières étapes pour porter du fruit : empêcher le Malin de prendre la Parole que le Seigneur dépose dans notre cœur et demander à l’Esprit Saint de nous l’expliquer ; s’enraciner dans la Parole de Dieu pour supporter les détresses et persécutions de la vie chrétienne ; et lorsque nous avons entendu la Parole, la mettre en pratique. Sans cette mise en pratique de la Parole de Dieu nous ne portons pas de fruit. Mettre en pratique c’est avoir confiance en Dieu qui connaît nos besoins et y pourvoit : ne plus s’inquiéter de rien, croire la Parole lorsqu’elle dit que notre vie a de l’importance pour Dieu et que ce qu’il donne aux oiseaux et aux fleurs est peu par rapport à ce qu’il veut pour celui qui marche en confiance et, de ce fait, cherche d’abord le Royaume de Dieu, royaume de confiance et de paix. Il nous appartient de croire Paul lorsqu’il dit : « Dieu qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourriture, vous fournira la graine ; il la multipliera, il donnera toujours plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice. » C’est ainsi que nous marchons par la foi !


Jeudi 19 juin 2003
2 Co 11, 1-11 - Ps 111, 1-4, 7-8 - Mt 6, 7-15

  "Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour". Il n’y a pas de vie spirituelle sans vie matérielle. Jésus dit : " Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie." (Jn 6, 51). Nous avons besoin du pain de force qu’est Jésus pour vivre par la foi, car nous devons attendre la nourriture terrestre de Dieu lui-même. « Vous allez peut-être dire : "Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons pas, et que nous ne ramasserons pas notre récolte ?" Eh bien ! j’ordonnerai à ma bénédiction l’aller sur vous en la sixième année, et elle produira la récolte nécessaire pour trois ans. » (Lv 25, 20-21). Ne faut-il pas croire Dieu quand il parle et avoir confiance en Lui pour vivre cela ?

  « Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient » Nous pensons souvent au péché puisqu’en Luc nous lisons pardonne-nous nos péchés. Mais Matthieu s’adresse à des Juifs qui connaissent l’Ecriture. En Deutéronome 15, le Seigneur dit : « Au bout de sept ans, tu feras la remise des dettes. Et voici ce qu’est cette remise : tout homme qui a fait un prêt à son prochain fera remise de ses droits : il n’exercera pas de contrainte contre son prochain ou son frère, puisqu’on a proclamé la remise pour le Seigneur. L’étranger, tu pourras le contraindre ; mais ce que tu possèdes chez ton frère, tu lui en feras remise. » Actuellement, la banque nous considère comme l’étranger qu’elle peut contraindre, mais nous, sommes-nous capables de laisser notre prochain devenir propriétaire de notre bien ?

  Quel est ce Mal dont nous demandons la délivrance ? N’est-ce pas le non-pardon ? Jésus explique la prière qu’il vient de prononcer par le besoin de pardonner si l’on veut être pardonné. Le Mal c’est le refus du Bien. Seul le pardon peut transformer un mal en bien. Alors, ne refusons pas ce bien. D’autant plus que le Seigneur ne peut pas nous donner plus que ce que nous acceptons de donner. C’est que le don libère une place pour la réception. Dans un cœur encombré, le Seigneur ne peut rien y mettre. Si nous acceptons de libérer une place, nous recevons.


Vendredi 20 juin 2003
2 Co 11, 18, 21b-30 - Ps 34, 2-7 - Mt 6, 19-23

“S’il faut des motifs d’orgueil, c’est dans les signes de ma faiblesse que je mettrai mon orgueil” :
« J'avais demandé à Dieu la force pour atteindre le succès,
Il m'a rendu faible pour que j'apprenne humblement à obéir.
J'avais demandé la santé, pour faire de grandes choses,
Il m'a donné l'infirmité, pour que j'en fasse de meilleures.
J'avais demandé la richesse, pour que je puisse être heureux,
Il m'a donné la pauvreté, pour que je puisse être sage.
J'avais demandé le pouvoir, pour être apprécié des hommes,
Il m'a donné la faiblesse, pour que j'éprouve le besoin de Dieu.
J'avais demandé une compagne, afin de ne pas vivre seul,
Il m'a donné un cœur pour que je puisse aimer tous mes frères.
J'avais demandé des choses qui puissent réjouir ma vie,
J'ai reçu la vie afin de me réjouir de toutes choses.
Je n'ai rien eu de ce que j'avais demandé,
Mais j'ai reçu tout ce que j'avais espéré.
Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées.
Je suis parmi tous les hommes le plus richement comblé. »


Samedi 21 juin 2003
2 Co 12, 1-10 - Ps 34, 8-13 - Mt 6, 24-34

“Cherchez d’abord son Royaume et sa justice” :
Je me suis levé tôt ce matin
Et je me suis jeté dans la journée
J'avais tant à accomplir
Que je n'avais pas de temps pour prier
Les problèmes s'abattaient sur moi
Et chaque tâche en devenait plus lourde
" Pourquoi Dieu ne m'aide-t-il pas ? " me demandais-je
Il me dit : " Mais tu n'as rien demandé "
Je voulais voir la joie et la beauté
Mais la journée s'enfonçait dans le gris et le sinistre
Je me demandais pourquoi Dieu ne m'avait rien montré
Il me dit : " Mais tu n'as pas cherché "
J'ai essayé d'entrer en présence de Dieu
J'ai utilisé toutes mes clefs à la porte
Dieu me repris avec tendresse et amour
" Mon enfant, tu n'as pas frappé "
Je me suis levé tôt ce matin
Et ai fait une pause avant d'entrer dans le jour
J'avais tant à accomplir
Que j'ai pris du temps pour prier


Dimanche 22 juin 2003
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Ex 24, 3-8 - Ps 116, 12-13, 15-18 - He 9, 11-15 - Mc 14, 12-16, 22-26

  Jésus avait préparé ce repas pascal, à l’insu de ses disciples, afin d’éviter tout commérage qui aurait pour conséquence de le faire arrêter pendant ce repas qu’il voulait manger en toute intimité avec ses disciples.
  Le Seigneur prépare toujours de grandes choses pour nous, mais nous ne pouvons dire "tout se passa comme Jésus l’avait dit" que si nous obéissons aux ordres de Jésus, contraires au bon sens. Il fallait de la confiance aux deux disciples pour partir à la rencontre d’un homme portant une cruche d’eau (seules les femmes portaient les cruches d’eau), et de l’obéissance pour cet homme accepter d’être la risée de ceux qui le verraient dans cette fonction ! Car ce repas ne pouvait être pris que dans les murs de Jérusalem. : « Jérusalem, ville où tout ensemble ne fait qu’un ! » (Ps 122, 3)

  L’Alliance que Dieu fait avec l’homme par le sang de son Fils est une alliance d’un seul tenant, Dieu. Une alliance s’établit, en général, entre deux partis. Mais ici, Dieu seul décide de sauver l’homme par le sang de son Fils, l’homme ne peut qu’accepter ou refuser l’Alliance qui lui est proposée. Boirons-nous à la coupe que Dieu nous tend ?


Lundi 23 juin 2003
Gn 12, 1-9 - Ps 33, 12-13, 18-20, 22 - Mt 7, 1-5

  Abram vient de recevoir un appel de Dieu qui comporte plusieurs ordres et une promesse. Abram obéit au premier ordre, il partit. Mais il méconnut le second ordre : "laisse ta famille". Et il partit avec sa famille et ses biens. Alors, le Seigneur lui rappelle la promesse… qui se fera attendre, et Abram apprendra la dépossession tout au long de sa vie.
Béthel est le symbole de la communion avec Dieu, Aï le symbole du monde. Abrarn dresse sa tente entre les deux. Ce qui fait de lui un homme partagé entre le désir de vivre avec Dieu et le désir d’être encore du monde. C’est comme monter l’escalier qui conduit à Dieu à reculons, le regard tourné vers le monde. Mais le mot saint signifie "mis à part". Nous ne pouvons donc pas accéder à la sainteté sans être mis à part. Jésus l’a été toute sa vie. Ainsi commence l’errance d’Abram qui signifie "le Père est haut", vers la découverte de "le Père aime", signification d’Abraham.


Mardi 24 juin 2003
Nativité de saint Jean Baptiste
Es 49, 1-6 - Ps 139, 1-3, 13-15 - Ac 13, 22-26 - Lc 1, 57-66, 80

  « Il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Il m’a dit : "Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai." »
Le Seigneur veut faire de nous, si nous le laissons nous former à sa ressemblance, la flèche par laquelle il atteindra le cœur des autres. Par nous, il voudrait se glorifier. Sommes-nous d’accord pour entrer dans l’intimité de l’union à Dieu et voir ainsi combien nous sommes aimés de Lui, tout en sachant que nous n’en recevrons jamais la gloire due à Dieu seul ? Le Psalmiste sait que Seigneur n’est pas seulement son créateur, un maître potier par exemple, mais qu’il est aussi os de ses os, partie intégrante de lui, que tous deux ne font qu’un, car la volonté de Dieu doit être aussi sa volonté. Pour revenir à cette Origine un baptême est nécessaire, celui prêché par Jean le Baptiste : un baptême de conversion pour le pardon des péchés. A celui qui se reconnaît pécheur, "Dieu fait grâce", signification de "Jean". Alors notre entourage s’étonne : "Que devient donc cet homme ?" Si nous acceptons de grandir en Christ et de nous laisser fortifier par son Esprit, nous allons au désert jusqu’au jour où le Seigneur veut se manifester en nous : « Lorsque Celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce a jugé bon de révéler en moi son Fils… » (Ga 1, 15)


Mercredi 25 juin 2003
Gn 15, 1-12, 17-18a - Ps 105, 1-4, 6-9 - Mt 7, 15-20

  Abram vient de rencontrer Melkisédek, prêtre du Très-Haut, qui lui fait prendre conscience que c’est Dieu qui a livré ses adversaires entre ses mains. Abram peut donc comprendre que le Seigneur est un bouclier pour lui, et en même temps un cadeau, car en hébreu, le mot bouclier signifie également cadeau : "c’est de moi que tu recevras tout, même une descendance. "
L’ancien rituel d’alliance, permettant d’établir un traité entre deux parties séparées, consiste à couper les offrandes en deux moitiés égales et à les arranger en vis-à-vis, chacun des contractants devant ensuite passer entre les deux moitiés, pour "couper l’alliance", nous dirions : la "sceller".

  Lorsque nous voulons offrir ce rituel d’alliance, nous offrir en sacrifice à Dieu (Rm 12, 1), la Parole de Dieu, si nous la lisons, sépare en nous ce qui est de l'âme et de l'esprit (He 4, 12-14), et met à nu ce qui est caché. En séparant âme et esprit, la Parole de Dieu nous sanctifie (image des animaux coupés par le milieu). Nous sommes alors nous-mêmes ces animaux partagés entre notre ancienne vie et la nouvelle vie en Christ.
  Alors commence le combat spirituel. Les oiseaux de proie, les esprits mauvais, cherchent à voler l'offrande que nous faisons de nous-mêmes et veulent nous en empêcher. Il nous faut alors combattre ces mauvais esprits en refusant de les croire. Ils nous entraînent vers la lassitude, le découragement, le doute, et dans cette nuit, nous n'avons qu'un seul recours : notre confiance dans la présence de Jésus. Cette souffrance, Dieu la sanctifie et s'en sert pour toucher le coeur de notre entourage. Ainsi le Seigneur transforme l'offrande de nous-mêmes en bénédiction pour notre descendance qu’il veut aussi faire entrer dans le pays de la promesse : la paix intérieure.


Jeudi 26 juin 2003
Gn 16, 1-12, 15-16 - Ps 106, 1-5 - Mt 7, 21-29

  Comme Adam le premier homme, Abram écoute la voix de sa femme au lieu de s’en tenir à ce que Dieu a dit. La présence d’Agar l’Egyptienne dans leur clan est un fruit défendu qu’elle présente à son mari. Abram avait reçu Agar en cadeau du Pharaon pour la beauté de sa femme Saraï. Ainsi, le ver était dans la pomme : la vengeance à froid.
  La foi ne peut se vivre que dans la patience. Or, Saraï accuse d’abord Dieu et veut se donner les moyens de recevoir ce que Dieu a promis à Abram. Elle sait que son mari aura un fils, mais elle ne se considère pas comme son "Epouse" bien qu’elle l’appelle "mon seigneur" (Gn 18, 12). De même : « Il ne suffit pas de me dire : "Seigneur, Seigneur !", dit Jésus, pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. »
  L’Etrangère a péché envers sa maîtresse et a fui. Mais le Seigneur ne dédaigne pas le fruit de la chair, il prend soin de tous les partis. La route de Shour conduit en Egypte, aussi, le Seigneur vient rechercher celle qui avait passé dix ans dans la maison de Son ami. A la question de l’ange, Agar répond en vérité. Pour retrouver la vie, elle doit demander pardon. Elle a "donné des coups", elle en a reçu beaucoup plus, et elle doit demander pardon ! Telle est la source de la vie !


Vendredi 27 juin 2003
Le Sacré-Cœur de Jésus

Os 11, 1 à 9 - Es 12, 2 à 6 - Eph 3, 8-19 - Jn 19, 31-37

  « Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau. » Jésus est mort mais il veut devenir nourriture pour l’homme. Comment l’homme pourra-t-il manger sa chair et boire son sang s’il meurt en Agneau étouffé ? « La vie de la chair est dans le sang » (Lv 17, 11). Ainsi, en transperçant Jésus, le soldat répand la vie de Jésus sur l’humanité ainsi que Son esprit car l’eau symbolise la puissance du Saint Esprit que rien ne peut arrêter (Ez 47). Ainsi le mal est transformé en bien. Le geste qui voulait donner la mort devient source de vie pour l’humanité.
  Dieu avait aussi ouvert le côté du premier Adam, mais il l’avait refermé. Adam conservait ainsi sa vie. « Le Seigneur Dieu prit de la chair dans son côté, puis il le referma. Avec ce qu'il avait pris à l'homme, il forma une femme et il l’amena à l’homme » (Gn 2, 21-22). Quand le Seigneur prend quelque chose de l’homme c’est pour faire son bonheur, il transforme ce qu’il a pris en quelque chose dont l’homme peut jouir en entrant en relation avec ce qu’il a de plus précieux en lui : son âme. « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme » (Mc 8, 36).
  "Quand vous en serez venu à ce point de perfection que les peines vous sembleront douces et agréables pour l'amour de Jésus-Christ, vous pourrez vous estimer heureux, car vous aurez trouvé le Paradis sur la terre."
(Imitation de Jésus-Christ)


Samedi 28 juin 2003
Cœur Immaculé de Marie

Es 61, 9-11 - 1 S 2, 1 à 8 - Lc 2, 41-51

En Esaïe, la joie du peuple ne provient pas de la bénédiction du Seigneur pour la descendance d’Israël, mais de Celui qui bénit. Le manteau est le symbole de la pureté, et cette pureté du cœur est vêtement du salut. C’et la pureté du cœur, cette transparence, qui provoque la joie car elle ne se reçoit que dans l’union à Dieu qui prépare les noces de l’Agneau et de son Epouse. Et le Psaume relate toute l’œuvre du Seigneur dans la vie de Son épouse.
Marie est l’Epouse au cœur immaculé que nous devons avoir pour Mère afin de devenir, comme elle, mère de Dieu (le porter en nous), et épouse du Saint Esprit. Comme elle nous dirons : « Seigneur, vois comme nous avons souffert en te cherchant ! » Et Jésus nous répondra : « Ne savez-vous pas que le Père et moi nous sommes UN, mais que vous ne pouvez retourner à Lui qu’en passant par ce que j’ai vécu sur cette terre ? »

"Pourquoi donc refuses-tu de porter la croix, puisqu’elle donne accès au Royaume des cieux ?
Dans la croix est le salut, dans la croix la vie, dans la croix la protection contre les ennemis, dans la croix la source du bonheur éternel, dans la croix la joie de l’esprit, la perfection des vertus, le couronnement de la sainteté.
Il n’existe pas de salut pour l’âme ni d’espérance pour la vie éternelle en dehors de la croix.
Porte donc ta croix et suis Jésus, et tu parviendras à la vie éternelle. Il t’a précédé en portant la sienne, et il est mort pour toi afin que tu puisses être sauvé. Car si tu meurs avec lui, tu vivras avec lui (Rm 6, 8), et si tu partages ses peines, tu partageras aussi sa gloire." (Imitation de Jésus-Christ)


Dimanche 29 juin 2003
Saint Pierre et saint Paul

Ac 12, 1-11 - Ps 34, 2-9 - 2 Tm 4, 6-8, 16-18 - Mt 16, 13-19

  La mort de Pierre est décidée, et pourtant Pierre dort : il fait confiance au Seigneur, sa vie Lui appartient. « Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? » (Ps 27, 1). Que peuvent les hommes contre la volonté de Dieu ? Ils ont beau prendre toutes les mesures de sécurité, rien n’arrête la volonté de Dieu.
  L’heure de la résurrection a sonné pour Pierre : « Lève-toi vite ». Toutes les chaînes qui le rattachaient encore au monde tombent ! Tout se précipite dans la lenteur, car pour suivre Jésus il faut une préparation : mettre sa ceinture et ses sandales, objets indispensables pour une longue marche ; mettre son manteau, notre seule richesse pour suivre Jésus : le laisser purifier notre cœur. Personne ne se rend compte de sa résurrection, mais les portes les plus blindées s’ouvrent ! Le disciple est prêt pour la mort à sa propre volonté en voyant comment le Seigneur l’a arraché aux mains d’Hérode et au sort que lui souhaitait le peuple juif, son Eglise.

  Paul a fait cette longue marche avec son Seigneur, il a tenu jusqu’au bout de la course. Il s’est offert en sacrifice. Il est resté fidèle : rien ne l’a détourné de la volonté de son Dieu, ni les persécutions, ni les dangers… (2 Co 11, 23-28). Son Dieu a toujours été avec lui dans tout ce qu’il vivait, et il a donné à son ministre (de min qui exprime la petitesse et minister "serviteur", littéralement "inférieur") d’accomplir l’œuvre pour laquelle il l’avait destiné, malgré toutes les oppositions humaines. Il s’est glorifié en lui.


Lundi 30 juin 2003
Gn 18, 16-33 - Ps 103, 1-4, 8-11 - Mt 8, 18-22

  Abram est devenu Abraham car le Seigneur veut faire de lui le père, non plus d’une nation, mais d’une multitude de nations. Et parce qu’il marche en présence de Dieu, Abraham entre dans le secret de Dieu. Il devient le confident de Dieu. Le sort qui attend Sodome et Gomorrhe lui est révélé. C’est parce qu’il est séparé d’un tel monde qu’Abraham peut entrer dans les secrets de Dieu. Le Seigneur savait qu’en évoquant le sort de ces villes, il susciterait en l’homme de Dieu des sentiments identiques aux siens : compassion, miséricorde, patience, désir d’arracher quelques âmes au jugement. Loth qui habitait Sodome ne prie pas, il se tourmente. Abraham prie pour lui.
Humblement devant son Dieu, Abraham reconnaît l’insignifiance de la créature, mais s’adresse avec hardiesse au Seigneur. Il voudrait le faire changer d’avis, et par sa persévérance, obtiendra le salut d’un juste en Sodome : Loth et ses filles.


 


 
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