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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Avril
Mardi 1er avril
2003
Ez 47, 1-9, 12 - Ps 46, 2-10
- Jn 5, 1-16
Lorsque Jésus
nous dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »,
nous répondons bien souvent : « Seigneur, c’est de
la faute des autres si je suis encore dans cet état, c’est
à cause des évènements si je n’arrive pas
à me relever. » Mais Jésus répond : «
Lève-toi, prends ce brancard (les autres et les évènements)
sur lequel tu aimes te reposer, et marche à ma suite. Ne regarde
plus autour de toi, regarde-moi. » Ainsi, si nous acceptons cette
façon de marcher, il détruira en nous la guerre que nous
menions contre les autres et contre les évènements. Et
le flot de guérison qui sort du Temple qu’est Jésus
pourra nous atteindre, au fur et à mesure de notre marche avec
Lui, de plus en plus profondément, et recevant ainsi Sa vie,
nous porteront du fruit qui nourrira et guérira les autres.
Mercredi 2 avril
2003
Es 49, 8-15 - Ps 145, 8-9,
13b-14, 17-18 - Jn 5, 17-30
Il en est
de même pour nous : notre jugement sera juste lorsque nous ne
ferons plus notre propre volonté mais la volonté du Père
qui nous est donnée par l’Esprit de Jésus. Nous
aimons reprendre la phrase de saint Paul qui dit : « L’homme
spirituel juge de tout et n’est lui-même jugé par
personne » (1 Co 2, 15). Nous nous targuons ainsi de spiritualité
pour juger les autres. Or, Paul continue en disant : « Or nous,
nous avons la pensée du Christ ». Comment avoir la pensée
du Christ si nous ne nous sommes pas laissés dépouiller
de notre propre pensée ? Ainsi dépouillés, ce ne
sera plus nous qui jugerons, mais Jésus vivant en nous qui portera
un regard d’amour sur l’autre à travers nous. On
est loin du jugement comme nous l’entendons !
Jeudi 3 avril 2003
Ex 32, 7-14 - Ps 106, 4,
6, 19-23 - Jn 5, 31-47
Dans les
textes d’aujourd’hui, Moïse est, d’une part,
l’élu, celui qui se tient sur la brèche, devant
le Seigneur, pour contenir sa colère et, d’autre part,
celui qui accuse son peuple. C’est que, l’intercesseur,
quand il a donné sa vie pour ceux qu’il aime, n’a
plus rien d’autre à donner et ne peut qu’attendre
que ceux qu’il aime décident de se tourner vers Dieu, d’accepter
Jésus comme leur Sauveur, Maître et Seigneur. Trois étapes
différentes de vie avec Jésus. Il est d’abord Celui
qui peut nous sauver si nous lui confions notre vie. Puis, nous laissant
enseigner par le Saint Esprit, Jésus devient notre Maître.
Son enseignement ayant pris racine en nous, nous serons conduits à
la soumission à sa royauté car Il voudra faire de nous
Son épouse. De créatures que nous étions, il veut
faire de nous son Epouse, nous conduire à Sa ressemblance. Dans
ce cas, Moïse ne sera pas notre accusateur car nous aurons mis
la Parole de Dieu en pratique, nous aurons trouvé la vie, Jésus,
dans les Ecritures. Et nous plairons à Dieu puisque nous ne recevrons
notre gloire que de Lui seul.
Vendredi 4 avril
2003
Sg 2, 1a, 12-22 - Ps 34, 17-21,
23 - Jn 7, 2, 10, 14, 25-30
Le texte
de la Sagesse dévoile notre raisonnement lorsque nous sommes
face à Jésus, ou à celui qui se laisse habiter
par Jésus. Nous nous plaisons à excuser notre peu d’empressement
à nous tourner vers Dieu en disant : « Si j’avais
vécu au temps de Jésus, je l’aurais suivi ».
Etait-ce un avantage pour ceux qui l’ont connu dans sa chair ?
Imaginons notre conjoint dire les paroles que Jésus a prononcées
dans les textes d’hier et d’aujourd’hui, et nous nous
rendrons compte de ce qu’est vivre avec un juste. Ainsi, devant
le juste, nous devenons méchants, nous entrevoyions autre chose
de la sainteté, cette sainteté qui dévoile chaque
mauvais pli en nous. Et nous décidons de le faire souffrir parce
que nous souffrons de nous voir tels que nous sommes. Et puis, la sainteté
conduit à un tel dénuement, qu’il est impensable
de la voir récompensée, qu’elle reçoive quelque
gloire de la part de Dieu. C’est là que nous faisons erreur.
Samedi 5 avril 2003
Jr 11, 18-20 - Ps 7, 2-3,
9-12, 18 - Jn 7, 40-53
C’est
avec des idées reçues qu’on condamne un juste. Dire
de Jésus qu’on sait qui il est sans s’être
renseigné soi-même pour vérifier la rumeur, sans
l’avoir approché, et condamner un peuple en même
temps en disant que rien de bon ne peut sortir de cette région,
c’est méconnaître les Ecritures et se moquer de Dieu.
Nous approchant de Jésus, nous pourrons voir qu’il est
né à Bethléem, la « Maison du pain »,
qu’il veut devenir notre pain de vie, et qu’en vivant là
où il vit, nous recevrons le Saint Esprit, car Jonas, qui signifie
« colombe », vivait à Gath-Héphèr (2
R 14, 25), ville située à 5 km au nord-est de Nazareth.
Ainsi, c’est toujours notre jugement qui tue l’autre. Or,
les religieux ont une grande responsabilité dans ces rumeurs.
Ce sont les chefs des prêtres et les pharisiens qui font arrêter
Jésus, ce sont eux qui ne veulent pas entrer en relation avec
lui pour l’écouter, mais seulement pour l’accuser.
Les grands prêtres se prennent en modèle : « Y en
a-t-il un seul (de nous) qui ait cru en lui ? Quant à cette foule
qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits.» Pourtant, c’est
toujours par la foi des petites gens que l’Eglise progresse. Ces
sont les petites gens, qui n’ont pas reçu d’enseignement
religieux approfondi, qui ont le sens de Dieu. Pour trouver Jésus,
il faut quitter tout ce que nous savons sur lui pour ainsi pouvoir être
avec lui.
Dimanche
6 avril 2003
5ème
dimanche de Carême
Jr 31, 31-34 - Ps 51,
3-4, 12-15 - He 5, 7-9 -
Jn 12, 20-33
“Nous
voudrions voir Jésus”, mais Jésus répond
: “Pour me voir il faut suivre le chemin que j’emprunte,
mourir à sa propre volonté pour donner du fruit,
et accepter la croix, là où JE SUIS”.
Lorsque Jésus devient notre passé, notre présent,
notre futur, c’est-à-dire notre seul Dieu, nous le
voyons à l’œuvre en nous, et par nous envers
notre entourage.
« Comment faire boire un âne qui n’a pas soif
? Et comment, toute révérence gardée, donner
la soif et le goût de Dieu aux hommes qui les ont perdus
et qui se contentent du pastis ou du whisky, de la télé
ou de l’auto ?
Des coups de bâtons ? Mais l’âne est plus têtu
que nos bâtons. Et cette méthode ancienne est déclarée
trop directive par les éducateurs d’aujourd’hui.
Lui faire avaler du sel ? Pire encore et qui relève presque
des tortures psychiatriques. Comment donc faire boire cet âne
en respectant sa liberté ?
Une seule réponse : trouver un autre âne qui a soif…
et qui boira longtemps et avec joie et volupté, au côté
de son congénère. Non pas pour donner le bon exemple,
mais parce qu’il a fondamentalement soif, vraiment, simplement
soif, perpétuellement soif.
Un jour, peut-être, son frère, pris d’envie,
se demandera s’il ne ferait pas bien de plonger, lui aussi,
son museau dans le baquet d’eau fraîche. Des hommes
ayant soif de Dieu, plus efficaces que tant d’âneries
racontées sur lui. » (Jacques Loew).
Sommes-nous
cet âne ayant perpétuellement soif de Dieu ? |
Lundi 7 avril 2003
Dn 13, 42-62 - Ps 23 - Jn 8,
1-11
Une sainte
accusée faussement et graciée, une pécheresse dénoncée
et graciée, tels sont les thèmes des textes de ce jour.
Dans les deux cas le Seigneur ne laisse pas les hommes faire leur propre
loi. Lorsque les hommes accusent une personne d’infidélité
envers Dieu, ils jugent de sa foi qui n’est mesurable que par
Dieu. Lorsqu’ils dénoncent le péché d’un
autre c’est que ce péché emplit leur propre cœur
(Lc 6, 41).
Alors, laissons Jésus purifier ce temple qu’est notre cœur
de l’argent, des sacrifices, de nos efforts pour paraître
beaux aux yeux des hommes. Ayant ainsi découvert ce qui nous
habite, nous ne pourrons plus juger l’autre !
Mardi 8 avril 2003
Nb 21, 4b-9 - Ps 102, 2-3,
16-21 - Jn 8, 21-30
Lorsque nous
regardons la croix, nous regardons le mal en face. Regarder la croix
c’est se reconnaître pécheur, c’est reconnaître
ce que l’homme, et moi spécialement, fait à Dieu.
Rien ne sert de rendre les autres responsables de ce qui nous arrive,
de fuir devant notre réalité. Il nous faut faire comme
les Hébreux, reconnaître : « Nous avons péché
contre le Seigneur ». Et n’attendons pas que le Seigneur
nous délivre du mal qui s’ensuit, car il veut que nous
le regardions en face. C’est seulement si nous acceptons que le
mal vient de nous que nous guérissons. Se reconnaître pécheur,
sans s’accuser ni s’autodétruire, mais en acceptant
de se laisser regarder par Jésus, est le premier pas vers Dieu.
Jésus voit le fond des cœurs, et se laisser regarder par
lui, nous conduira à la révélation de ce qui habite
notre cœur. Ainsi, nous voyant tels que nous sommes, nous serons
conduits à l’humilité et éviterons de juger
les autres. Autrement dit, si nous jugeons encore les autres c’est
que nous n’avons pas reçu de Jésus la révélation
de ce qui nous habite parce que nous ne nous sommes pas reconnus pécheurs.
Mercredi 9 avril
2003
Dn 3, 14-20, 91-92, 95 - Dn
3, 52-56 - Jn 8, 31-42
Peut-on faire
de nous cet éloge : « Ils ont mis leur confiance en Dieu,
ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer
un autre dieu que leur Dieu » ? Cédons-nous au chantage
lorsqu’on nous promet les pires catastrophes à cause de
notre foi ? Pourtant, nous savons que Jésus est toujours avec
nous, comme il était au milieu de la fournaise, là où
les hommes montrent toute leur cruauté envers le Dieu que nous
représentons. « Non, les hommes n’aiment pas que
l’on suive une autre route qu’eux » (Georges Brassens).
A chaque fois que Jésus parle, ces Juifs qui suivent Jésus
cherchent toujours à se justifier. Ce qui les conduit à
vouloir tuer Jésus. Toutes nos paroles terrestres sont diaboliques
(Jc 3,14-15) : Jésus le dit à Pierre (Mc 8, 33), et ici
en Jean 8, 44. Si nous mettons notre foi dans la Parole de Dieu, nous
devenons disciples de Jésus et c’est elle qui, s’étant
enracinée en nous, passera nos lèvres pour toucher le
cœur des autres, s’ils l’acceptent !
Jeudi 10 avril 2003
Gn 17, 3-9 - Ps 105, 4-9
- Jn 8, 51-59
Nous croyons
toujours que notre vie sur terre est la seule qui soit, et nous basons
toutes nos références sur elle. Mais Jésus vient
nous parler d’une vie qui ne s’éteint pas. Notre
égoïsme va s’éteindre. Que restera-t-il après
? L’amour que nous aurons donné durant cette vie. Ainsi,
il nous faut faire grandir cet amour en nous, mais nous ne pouvons le
faire grandir par nos propres forces, seulement en nous laissant aimer
par Dieu. C’est la dose d’amour qui aura envahi notre cœur
qui sera éternelle. Cette glorification dans l’amour, nous
ne pouvons la fabriquer nous-mêmes, nous ne pouvons que la recevoir
de Dieu. Ainsi, nous pourrons dire « Je suis saint », comme
Jésus disait que Dieu était son Père. Sans reconnaître
notre sainteté nous serions menteur et renierions Dieu qui nous
habite. Cela mène à la croix et au rejet. Pourtant c’est
dans cette obéissance que nous recevrons une grande postérité.
Vendredi 11 avril
2003
Jr 20, 10-13 - Ps 18, 2-3,
5-7 - Jn 10, 31-42
Reconnaître
que le Père est en l’autre, et l’autre dans le Père,
tel est le message de Jésus. Celui qui se laisse habiter par
l’amour est toujours méprisé (Ct 8, 7) car il ne
se laisse pas séduire, comme Jérémie ne s’est
pas laissé séduire.
Un pasteur anglican demanda récemment : "Comment se fait-il
que partout où l'apôtre Paul se rendait, il provoquait
une révolution, mais partout où je vais, on ne fait que
m'offrir un tasse de thé ?" Paul ne suivait pas les tendances
de la foule, il s’y opposait ! Lors de son premier voyage missionnaire,
on le lapida et on l'abandonna pour mort. Au second voyage, on le jeta
en prison. Comment s'en est-il sorti ? Il pria et loua Dieu jusqu'à
ce que les portes s'ouvrent !
Martin Luther disait un jour: « Si quelqu'un frappe à la
porte de mon cœur et demande: "Qui demeure ici ?", je
lui réponds : "C'est Jésus qui demeure ici et non
plus Martin Luther!" ».
En est-il ainsi pour nous ?
Samedi 12 avril
2003
Ez 37, 21-28 - Jr 31, 10-13
- Jn 11, 45-57
Le sanctuaire
de Dieu c’est notre coeur, le cœur de celui qui se laisse
habiter par Dieu. C’est là que Jésus veut offrir
Sa Pâque. Viendra-t-il ? Lui, il vient toujours. A nous de lui
faire bon accueil ou de le mettre à mort. Il veut accomplir nombre
de signes à travers nous. Le laisserons-nous agir afin que tout
le monde croie en lui, ou aurons-nous peur du regard des autres sur
nous ? Notre réponse est bien souvent : « Jésus
est mort pour mes péchés, alors moi, je peux vivre tranquille
».
Mais le Seigneur veut faire de nous une seule nation. Il ne veut plus
que notre être soit partagé : la chair contre l’Esprit
et l’Esprit contre la chair. Il veut nous unifier de l’intérieur.
C’est l’Esprit qui conduit au désert, et lorsque
notre cœur est devenu Son Temple, il nous rétablit. Ainsi
notre deuil se change en joie, car Celui qui disperse rassemble.
Dimanche
13 avril 2003
Dimanche des Rameaux
Mc 11, 1-10 - Es 50, 4-7
- Ps 22, 8-9, 17-20, 23 - Ph 2, 6-11
- Mc 14,1-15,47
Acceptons-nous
d’être l’ânon par lequel Jésus
veut se glorifier ? Si oui, acceptons de vivre mot à mot
ce qu’Esaïe dit dans le texte d’aujourd’hui.
Nous abaissant nous-mêmes en devenant obéissant jusqu’à
mourir à notre propre volonté, ce qui est une crucifixion,
nous serons relevés par le Seigneur, le Dieu de Jésus-Christ.
Pour cela, il nous faudra offrir ce que nous avons de plus cher
à Jésus, sans se soucier du regard des autres, sachant
que tout ce que nous offrons à Jésus n’est
jamais gaspillé mais produit du fruit au centuple. Adorer
Dieu, puis Jésus habitant en nous, nous tourne vers les
autres. Nous pouvons ainsi donner aux autres ce que nous avons
reçu : Dieu lui-même, habitant en nous, qui vient
au secours du pauvre par notre corps. Donner de l’argent
n’est pas se donner soi-même. Aider les pauvres par
de bonnes œuvres a moins d’efficacité que le
relèvement que Jésus leur procure par notre intermédiaire
lorsqu’il nous habite. |
Lundi 14 avril 2003
Lundi saint
Es 42, 1-7 - Ps 27, 1-3, 13-14 - Jn 12, 1-11
Lorsque Jésus
nous ressuscite, les religieux décident de nous faire mourir
car certaines personnes de l’Eglise quittent le chemin traditionnel
pour aller à la suite de celui qui se donne. Lorsque Jésus
ressuscite en nous, nous vivons le texte d’Esaïe en nous
accrochant à Jésus qui l’a vécu avant nous.
Et le Psaume est le bâton sur lequel nous nous appuyons pour suivre
Jésus. Dans le repas donné en l’honneur de Jésus,
comme à la messe, il y a ceux qui servent, comme Marthe, ceux
qui sont ressuscités et vivent la messe en union avec Jésus,
et ceux qui, comme Marie désirent offrir à Jésus
ce qu’ils ont de meilleur. Mais cette unité fait peur.
Aussi, ceux qui sont extérieurs à cette unité sont
de deux catégories : ceux qui adhèrent à ce qui
se vit en Dieu, et ceux qui ont peur de tout perdre.
Ce sont ces derniers qui crieront : « Crucifie-le » !
Mardi
15 avril 2003
Mardi saint
Es 49, 1-6 - Ps 71,
1-3, 5-6, 15, 17 - Jn 13, 21-33, 36-38
Trahison,
reniement, voilà ce que nous faisons lorsque nous ne demeurons
pas tout contre le coeur de Jésus. Nous avons beau dire : «
Je donnerai ma vie pour toi ! », nous n’y réussirons
pas par nos propres forces, mais seulement en restant unis à
Jésus, dans un cœur à cœur amoureux.
Nous savons, dès que nous voulons être vrais envers nous-mêmes,
que Dieu nous a appelé dès notre enfance, qu’il
a un dessein pour nous dès avant notre conception, et pourtant,
nous nous décourageons devant l’effort constant d’un
cœur à cœur qui nous est demandé. Il faut se
sentir aimé pour demeurer en présence d’une personne.
Plus nous nous approchons du Seigneur, plus nous voyons que nous avons
du prix à ses yeux, que notre mission est universelle, que son
besoin de nous est immense. Alors, faisant de Lui notre forteresse,
notre bouclier, notre roc, les tempêtes n’auront aucun effet
sur notre amour pour Lui.
Mercredi 16 avril
2003
Mercredi saint
Es 50, 4-9a - Ps 69, 8-10,
21-22, 31-34 - Mt 26, 14-25
Est-ce que
Judas s’est laissé instruire comme l’a fait Esaïe
? La Parole de Jésus a-t-elle renouvelé son cœur
?
Lorsqu’on se laisse instruire par le Seigneur on devient capable
de réconforter les autres. Mais pour cela, il ne faut pas se
révolter contre Dieu ni se dérober à l’acharnement
des autres sur nous, comme Jésus l’a fait, sachant que,
quoi qu’il arrive, c’est toujours Dieu qui a le dernier
mot.
Celui qui refuse de se laisser instruire n’entend pas les avertissements
de Dieu et se perd. Bien que Jésus ait prévenu Judas de
ce qu’il faisait, Judas n’a rien entendu et n’en a
fait qu’à sa tête.
Endurer l’insulte pour Dieu, devenir un inconnu pour notre entourage,
n’est pas facile à vivre, mais c’est la seule façon
de ne pas trahir Jésus. C’est, au contraire, entrer dans
son intimité et devenir Son épouse.
Jeudi
17 avril 2003
Jeudi saint
Ex 12, 1-8, 11-14 - Ps
116, 12-13, 15-18 - 1 Co 11, 23-26
- Jn 13, 1-15
La
pécheresse avait lavé les pieds de Jésus
de ses larmes et les avait essuyés de ses cheveux pour
lui montrer son adoration. Dieu, en la personne de Jésus,
vient nous montrer qu’il nous adore, que l’homme ne
peut pas lui donner plus d’adoration que lui-même
en a pour chacun de nous. Nous sommes réticents lorsque
nous voyons Dieu s’approcher pour nous adorer, parce que
nous savons qu’en recevant cette adoration nous serons invités
à y répondre, à donner, nous aussi, notre
vie pour les autres. Donner sa vie pour ceux qu’on aime,
c’est ce à quoi nous invite le récit du lavement
des pieds, afin que nous fassions ce que Lui a fait pour nous.
Vendredi
18 avril 2003
Vendredi saint
Es 52,13-53,12 - Ps 31,
2, 6, 12-17, 25 - He 4, 14-16
; 5, 7-9 - Jn 18, 1-19, 42
Outre
Jésus, ne reconnaît-on pas Job en Es 53, 11-12 ?
Job c’est le saint, celui qui se laisse dépouiller
par Dieu, en évitant de se révolter, en étant
compté parmi les pécheurs par ses amis pendant qu’il
intercède pour eux. Combien de fois Job, comme le saint,
n’a-t-il pas répété le psaume de ce
jour ? Comme Jésus, le saint présente à Dieu
sa prière et sa supplication, apprend l’obéissance
afin d’être conduit à sa perfection en Dieu.
Il reçoit trahison, reniement, persécution et est
conduit à la mort à sa propre volonté. «
Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple.
» Le saint, mourant à sa propre volonté, meure
pour tout son entourage afin d’être le premier-né
d’entre les morts spirituels qui l’entourent. Il connaît
la vérité qui rend libre, l’attitude de cœur
par laquelle nous devenons transparents aux yeux des autres car
nos paroles sont en accord avec nos actes parce que nous obéissons
au Saint Esprit, mais dont personne ne peut juger le cœur
qui n’appartient qu’à Dieu. Il devient libre
de vivre spirituellement dans le monde, car toute vie est une
histoire sacrée. Il n’est plus du monde, il reçoit
sa justice de Dieu seul. Vient alors, pour l’entourage,
l’heure de faire son choix : pour le Fils du Père
ou pour le fils du père (signification de Barabbas).
Samedi
19 Avril 2003
Samedi Saint
Pas
de Messe
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Samedi 19 avril
2003
Samedi saint : Veillée pascale
Rm 6, 3b-11 – Ps 118,
1, 4, 16-17, 22-23 - Mc 16, 1-8
Morts à
nous-mêmes, Jésus nous précède en Galilée,
au milieu des nôtres. Moïse dut retourner dans les ténèbres
de l’Egypte après s’être différencié
d’elles, pour y travailler, faire la Pâque, et commencer
à cheminer vers le Verbe de Dieu.
En Marc, les femmes furent horrifiées par le message, eurent
peur et ne dirent rien à personne : c’est ainsi qu’on
désobéit à Dieu.
En Matthieu l’attitude des femmes est différente : «
Quittant le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter
la nouvelle à ses disciples. » Par leur obéissance,
bien que craintives, elles portent la Vie à ceux qui veulent
la recevoir. De ce fait, Jésus vient à leur rencontre,
les disciples les écoutent et se rendent en Galilée pour
s’entendre dire : « Et moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin des temps. » Heureuse compagnie !
« La puissance créatrice de l’amour de YHWH en moi,
conjuguée avec celle de Dieu Elohim, va transformer
mes ténèbres en lumière,
l’humide en sec
l’inaccompli en accompli
l’inconscience en conscience
la multitude en unité… » (Annick de Souzenelle)
Dimanche
20 avril 2003
Dimanche de la Résurrection
Ac 10, 34a, 37-43 - Ps 118, 1, 4, 16-17, 22-23 - Col 3, 1-4 -
Jn 20, 1-9
Tout
ce temps de désert et de crucifixion vécu pendant
le Carême fait de nous des êtres morts avec le Christ,
et notre vie est restée cachée avec lui en Dieu.
Quand Jésus, notre Vie, ressuscite en nous, nous paraissons
avec lui en pleine gloire, non pas la gloire reçue des
hommes, mais la gloire de porter la Vie en nous. Peu de personnes
la voient, seuls ceux qui recherchent Dieu dans l’homme
la voient. La résurrection de Jésus n’a fait
aucun bruit, la nôtre passera inaperçue , sauf de
ceux qui veulent trouver la vie là où ils ne voyaient
que mort. De rejeté par les hommes, nous devenons pierre
d’angle pour l’œuvre que le Seigneur veut exécuter
par nous. |
O
C
T
A
V
E
D
E
P
Â
Q
U
E
S |
Lundi 21
avril
2003 Octave de Pâques
Ac 2, 14, 22b-32 - Ps
16, 1-2, 5, 7-11 - Mt 28, 8-15
L’élément
féminin de notre être croit la Parole de Dieu et
la transmet aux autres. C’est l’Esprit.
L’élément masculin de notre être est
réticent à obéir , il faut que cette Parole
lui soit redite. C’est la chair.
Notre esprit veut bien retourner en Galilée, au milieu
du Monde, mais notre chair éprouve de la réticence
devant le fait de se retrouver « sous les feux de la rampe
», dans le gros plan des caméras qui grossit la
moindre irrégularité de peau. C’est que
l’élément masculin de notre être préfère
pénétrer Dieu que de se laisser pénétrer
par Dieu qui désire faire de nous Son épouse.
C’est tout le sujet de la lutte de Jacob et de l’ange.
Jacob en ressort boiteux, mais il a reçu la bénédiction.
Il faudra encore cinquante jours pour que l’élément
féminin de notre être reçoive pleinement
l’Esprit. De même, Saül représente la
chair et David représente l’Esprit. Entre eux,
la guerre est longue (2 S 3, 1). Il faut beaucoup de foi et
de patience pour que se crée en nous une nouvelle nature
semblable au Christ !
Mardi 22 avril
2003
Ac 2, 36-41 - Ps 33, 4-5,
18-20, 22 - Jn 20, 11-18
Nous
voudrions posséder Jésus, et comme il ne se laisse
pas posséder, nous pensons qu’il est mort à
nos attentes de Lui. Et nous pleurons et supplions Dieu. Pendant
que nous discutaillons avec Dieu, nous ne voyons pas que Jésus
nous parle. Il nous faut une conversion de cœur pour le
reconnaître là où nous ne le cherchons pas
: en nous. Car Jésus s’adresse à chacun
de nous personnellement : « Après qu'il l'eut appelée
par le mot banal de "femme", sans être reconnu,
il l'appelle par son nom. C'est comme s'il lui disait clairement
: "Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais
pas en général, comme les autres, je te connais
d'une façon particulière." » (Saint
Léon le Grand).
Reconnus par Jésus, nous voulons nous l’approprier.
Mais lorsque Jésus s’invite en nous, c’est
pour aller vers les autres. Notre vie ne sera plus tournée
vers nous, mais vers l’autre. Aussi, il nous faudra accepter
de faire tout autre chose que notre volonté pour laisser
Jésus aller vers celui qu’il veut rencontrer à
travers nous.
Mercredi
23 avril 2003
Ac 3, 1-10 - Ps 105,
1-4, 6-9 - Lc 24, 13-35
Se
plaindre à droite et à gauche, vouloir une autre
vie que la nôtre, réclamer argent, reconnaissance
de la part des autres, tels sont les buts de la vie humaine
jusqu’à ce que nous recevions Jésus en nous
et l’y laissions vivre. Alors nos pieds et chevilles deviennent
solides, nous marchons par la foi en Celui qui nous tient debout,
ce qui nous conduit à louer Dieu de tout notre cœur.
Mais ne croyons pas, comme les disciples d’Emmaüs,
que Jésus sera « le libérateur d’Israël
». Il le sera, mais à sa façon. Pour qu’il
devienne notre libérateur, nous devons commencer par
nous laisser enseigner par les Ecritures, donc lire la Parole
de Dieu tous les jours, accepter le chemin que Jésus
a emprunté pour retourner vers son Père : la souffrance
de Dieu pour entrer dans la gloire de Dieu. Pendant ce temps
d’enseignement, notre cœur est brûlant car
rempli de la présence de Jésus.
Les disciples reconnaissent Jésus à la fraction
du pain car, seul Jésus se donne en nourriture, en Pain
de vie. Il devient alors la Source de notre vie et dessille
nos yeux qui ne voient plus que Lui dans notre vie, sa présence
continuelle en nous.
Jeudi 24
avril 2003
Ac 3, 11-26 - Ps 8,
4-9 - Lc 24, 35-48
Lorsque
Jésus ressuscite en nous, les autres se méfient
de nous. Nous sommes encore la même personne et pourtant,
nous ne sommes plus la même personne, la forme de notre
esprit a changé. Nous pouvons prouver que nous avons
subi la passion de notre Seigneur, que nous sommes morts à
nous-mêmes et notre enseignement sera celui que Jésus
veut donner aux hommes du siècle présent par notre
intermédiaire. De cette œuvre, nous pouvons dire
comme Pierre et Jean : « Pourquoi vous étonner
? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si nous avions enseigné
par notre puissance ou notre sainteté personnelles ?
» C’est toujours vers Dieu que nous tournerons le
regard des autres car tout repose sur la foi au nom de Jésus.
Vendredi
25 avril 2003
Ac 4, 1-12 - Ps 118,
1-2, 4, 22-26 - Jn 21, 1-14
«
Nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait
du bien à un infirme. » A chaque fois que nous
aidons l’autre à prendre sa vie en mains, il nous
est reproché de faire le bien car ceux qui font des reproches
sont ceux qui refusent de prendre leur vie en mains, ils ne
veulent pas laisser Jésus ressusciter en eux : «
Ils ne pouvaient souffrir de les voir enseigner leur doctrine
au peuple et annoncer, dans la personne de Jésus, la
résurrection. »
Dans l’Evangile, pourquoi spécifie-t-on : «
Thomas, dont le nom signifie "Jumeau" » si ce
n’est parce que Thomas, qui représente l’homme
dans sa recherche de Dieu, est le Jumeau de Jésus. Thomas
avait déjà dit : « Allons, nous aussi, et
nous mourrons avec lui ». Il avait dit aussi : «Mon
Seigneur et mon Dieu ». C’est toute la démarche
que le Seigneur attend de chaque homme : accepter de mourir
à notre propre volonté, reconnaître Jésus
comme son Seigneur, celui qui a tous les droits sur notre vie,
afin qu’il devienne l’Unique dieu de notre vie.
Samedi 26
avril 2003
Ac 4, 13-21 - Ps 118,
1, 14-21 - Mc 16, 9-15
L’Evangile
de Marc nous montre toujours la résistance de l’homme
face aux appels et révélations de Dieu, jusqu’au
dernier récit. Mais le plan d’amour de Dieu se
poursuit : « Allez dans le monde entier. Proclamez la
Bonne Nouvelle à toute la création. » Ainsi,
l’homme n’est pas tenu complètement responsable
de ce qui lui arrive, il a toujours des circonstances atténuantes
aux yeux de Dieu. Car nous sommes des hommes quelconques, mais
nous pouvons faire de grandes choses si l’on peut reconnaître
en nous un compagnon de Jésus. Bien sûr, nous serons
bafoués, jetés en prison c’est-à-dire
relégués dans un lieu où nous ne dérangerons
personne, mais le seul objectif de notre vie restera : obéir
à l’Esprit Saint, quel qu’en soit le prix.
« Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a
frappé, mais sans me livrer à la mort. Non, je
ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur.
»
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Dimanche
27 avril 2003
Dimanche de la Miséricorde divine
Ac 4, 32-35 - Ps 118,
1, 4, 16-17, 22-24 - 1 Jn 5, 1-6
- Jn 20, 19-31
L’homme est un
homme de peur et ne peut donc transmettre que sa peur à
l’autre. Jésus est le Prince de la paix et veut nous
donner Sa paix. Cette paix s’acquiert au fur et à
mesure que nous mettons notre confiance en Lui. « Ne vous
souciez de rien » dit Jésus. L’obéissance
à la Parole de Jésus nous donne la paix. Ce que
nous abandonnons entre Ses mains, il s’en occupe. Le Seigneur
le dit, à nous de le croire. « C’est le Seigneur
ton Dieu qui marche avec toi : il ne te délaissera pas,
il ne t’abandonnera pas » (Dt 31, 6). Croire sans
voir, c’est l’objet de la marche par la foi. Croire
que Dieu nous aime, croire qu’il pourvoie à tous
nos besoins, croire à Sa présence dans l’adversité,
croire que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, ainsi
nous ne rendons plus les autres, ni les évènements,
responsables de notre malheur car nous savons que Dieu est là,
qu’il nous conduit par la main bien que nous ne connaissions
pas le chemin et que ce chemin que nous empruntons avec lui est
le meilleur pour nous.
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Lundi 28 avril 2003
Ac 4, 23-31 - Ps 2, 1-9
- Jn 3, 1-8
Nicodème
vient de nuit vers Jésus, c'est-à-dire que sa relation
à Dieu ne se voit pas au grand jour, il la porte dans son cœur,
dans ses ténèbres, et s’il va vers Jésus,
c’est dans l’espoir de trouver la Lumière. Mais pour
trouver cette Lumière, il nous faut naître de nouveau,
accepter de quitter ce qui a fait notre vie jusqu’alors, se laisser
purifier par la Source en renonçant à toutes nos pensées
humaines, nos raisonnements, et, par l’Esprit, marcher dans la
confiance en Celui qui nous conduit. Bien sûr, nous ne saurons
pas où nous allons, comme Abraham quitta son pays sans savoir
où il allait, mais nous serons sûrs d’être
sur la bonne voie puisque le Seigneur sauve ceux qui comptent sur lui
(Ps 85, 2). C’est toujours l’obéissance dans la confiance
qui conduit au royaume de Dieu, comme Jésus le fit. « Je
sais la Source, mais c’est de nuit » (Saint Jean de la Croix).
Mardi 29 avril 2003
Sainte Catherine de Sienne
1
Jn 1,
5-2,2 - Ps 103, 1-4, 8-9, 13-14,
17-18 - Lc 10, 38-42
«S’arrêter,
se taire,
ne plus bouger, ne plus penser,
ne plus diriger, ne plus s’inquiéter,
ne plus se soucier,
tout déposer, juste se reposer,
se laisser aimer, se laisser faire,
se laisser revivifier,
s’unir, s’offrir. »
(Louis-Marie Boivineau)
« Celui-là seul
connut le feu, qui s’y brûla »
(Saint Jean de la Croix)
Mercredi 30
avril 2003
Ac 5, 17-26 - Ps 34, 2-9
- Jn 3, 16-21
Pourquoi
a-t-il peur que ses œuvres lui soient reprochées, celui
qui fait le mal ? Parce qu’il ne veut pas demander pardon. «
Faute avouée est à moitié pardonnée »
dit un dicton. Cela est valable pour l’homme, mais pour Dieu,
toute faute avouée déclenche Son pardon complet et nous
ouvre à Sa lumière, Jésus.
Pourquoi vient-il à la lumière celui qui agit selon la
vérité ? Parce qu’il se sait pardonné. Ayant
reconnu sa condition de pécheur, il va vers Jésus, sa
lumière, afin que les œuvres qu’il effectue en compagnie
de Jésus soient reconnues comme des œuvres de Dieu.
Alors, préférons-nous les ténèbres ou la
lumière ? Recherchons-nous le pardon de Dieu ou le fuyons-nous
?
De notre réponse dépendra tout le reste de notre vie qui
commence aujourd’hui.
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