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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Mars
Samedi 1er mars
2003
Si 17, 1-15 - Ps 103, 13-18
- Mc 10, 13-16
Les
textes d’aujourd’hui nous montrent la grandeur de l’homme
comblé de biens par son Créateur et la condition d’entrée
dans le royaume de Dieu : redevenir des enfants pour Dieu, le Père
de Jésus Christ. En hébreu, le terme « enfant »
signifie aussi : être miséricordieux, montrer de la faveur.
Ainsi, pour redevenir enfant de Dieu, il faut être miséricordieux
comme Dieu est miséricordieux, pardonner comme Dieu pardonne,
mais sans l’aide de Jésus, nul n’en est capable.
Pour nous enfanter nous-mêmes, il faut passer par
les douleurs de l’enfantement. « Lorsque la femme enfante,
elle est dans l’affliction puisque son heure est venue ; mais
lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle
ne se souvient plus de son accablement. » (Jn 16, 21). Ainsi en
est-il pour nous lorsque nous décidons de devenir un enfant de
Dieu. La liberté ne consiste pas à choisir indifféremment
le bien ou le mal, mais à opter volontairement pour le Souverain
Bien qu’est Dieu pour l'homme.
"Toute la création gémit dans les douleurs
de l'enfantement" (Rm 8, 22), c'est à dire : dans le désir
de voir Dieu.
Avons-nous ce désir ? Est-il assez puissant pour nous donner
d’entrer dans les douleurs de l’enfantement ?
Dimanche
2 mars 2003
Os 2, 16-17, 21-22 - Ps
103, 1-4, 8, 10, 12-13 - 2 Co 3,
1-6 - Mc 2, 18-22
Comment
connaître le Seigneur sans passer par le désert,
lieu de purification ? Seule cette purification nous donne cette
capacité qui vient de Dieu : Il nous rend capables d’être
les ministres d’une Alliance nouvelle, celle de l’Esprit
du Dieu vivant. Seules les fiançailles avec Jésus,
l’entrée dans son intimité, nous ouvre cette
porte des futures noces avec l’Agneau.
Pour ce faire, il nous faut accepter un temps de jeûne
et de prière, un temps où l’Epoux se laisse
chercher. Ce temps sera le temps de la transformation du vieux
tissu ou de la vielle outre que nous sommes en tissus neuf ou
outre neuve, capable de recevoir les pensées de Dieu. Pour
cela, il faudra évacuer de nous nos préjugés,
notre connaissance de Dieu, nos pensées, afin que le Seigneur
puisse occuper lui-même notre intelligence. Puis il fera
de même avec nos sentiments : nous quitterons notre sentimentalisme
pour recevoir les sentiments de Dieu. Enfin nous devrons quitter
ce désir que nous voulons donner de l’image de soi
pour recevoir le comportement de Jésus. Ainsi nous pourrons
dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ
qui vit en moi » (Ga 2, 20). |
Lundi 3 mars 2003
Si 17, 24-29 - Ps 32, 1-2,
5-7 - Mc 10, 17-27
Combien de
fois disons-nous au Seigneur : « J’ai observé tous
tes commandements » ? Combien de fois trouvons-nous que «
nous ne sommes pas plus mauvais que les autres » alors qu’être
vivant c’est être en Dieu !
Jésus pose continuellement son regard d’amour sur
nous et nous dit : « Renonce à la vie que tu te construis
toi-même, puis viens en ma présence, et tu apprendras à
me suivre ». A ces mots, nous devenons tout tristes, mais nous
ne savons pas que notre tristesse vient de ce que nous disons «
non » à Jésus. Pourtant, nous savons que par nous-mêmes
nous sommes incapables d’obéir à Dieu, mais que
notre « oui » ouvre tous grands les bras de Jésus.
Mardi 4 mars 2003
Si 35, 1-12 - Ps 50,
4, 7-8, 12, 14, 23 - Mc 10, 28-31
Quel
est le sacrifice qui plaît à Dieu ? : Observer la loi,
s’attacher aux commandements, se montrer reconnaissant envers
Dieu, faire l’aumône, offrir quelque chose de soi-même
à Dieu, et effectuer tout cela dans la joie. Ainsi nous pourrons
dire : « Seigneur, nous avons tout quitté pour te suivre
». Nous aurons alors quitté le regard des autres sur nous,
ce regard qui nous pousse à agir alors que nous devrions nous
laisser conduire par le Saint Esprit. Ainsi donnés à l’Amour,
nous recevrons tout ce que nous avons quitté au centuple, mais
avec des persécutions car : « Si quelqu’un donnait
tout l’avoir de sa maison en échange de l’amour,
à coup sûr on le mépriserait » (Ct 8, 7).
Mercredi
5 mars 2003 : Mercredi des Cendres
Jl 2, 12-18 - Ps 51, 3-6a,
12-14, 17 - 2 Co 5,20-6,2 - Mt 6,
1-6, 16-18
Tout
ce que nous ferons en secret pour notre Père des cieux,
il nous le revaudra. Alors, pourquoi craindre d’être
la risée des autres ? S’ils se rient de nous c’est
parce qu’ils ne connaissent pas notre relation personnelle
avec le Père, c’est parce qu’aucune de nos
pensées ne leur est connue. C’est souvent cela qui
nous fait ruminer, juger : ne pas connaître la pensée
des gens, ne pas pouvoir leur imposer la nôtre. C’est
en refusant de s’approprier les gens, de leur imposer notre
volonté, notre jugement, que nous nous réconcilions
avec Dieu. L’autre n’étant plus une référence
pour nous, Dieu peut devenir notre référence. Reconnaissant
que contre Dieu seul nous péchons lorsque nous jugeons
ou nous approprions l’autre qui n’appartient qu’à
Dieu, que nous faisons le mal aux yeux de Dieu, nous sommes, de
reconnaissance en reconnaissance, régénérés
à l’image du Christ. Ainsi, notre cœur déchiré,
nous revenons au Seigneur notre Dieu, l’unique dieu de notre
cœur. |
Jeudi 6 mars 2003
Dt 30, 15-20 - Ps 1 - Lc 9, 22-2
« On entend souvent dire : "Si Dieu a une
entière connaissance de nos besoins et s'il sait la meilleure
manière d'y pourvoir, non seulement lorsqu'il s'agit du bien,
mais encore à l'égard du mal, quelle nécessité
y a-t-il donc pour nous de lui exposer ces besoins, spirituels ou matériels
?"
Ceux qui posent de telles questions montrent par là même
qu'ils ignorent ce qu'est la prière. Sinon, ils sauraient que
prier ce n'est pas simplement mendier auprès de Dieu. La prière
n'est pas un acte de mendicité pour les besoins de notre vie.
Prier, c'est obtenir Dieu Lui-même, Celui qui donne la vie. Lorsque
vous posséderez cette source de vie et serez ainsi unis à
Lui, vous aurez la vie et, dès lors, il pourvoira lui-même
à tous vos besoins. Aux hommes vains, mauvais, Dieu, dans son
amour, accorde les choses de ce monde, celles-là seules : ils
ne peuvent pas avoir de besoins spirituels, puisqu'ils n'ont pas de
vie spirituelle. Si même des bénédictions de cet
ordre leur étaient dispensées, ils ne les apprécieraient
pas et les auraient bientôt perdues.
A ceux qui sont sauvés, Dieu accorde toutes sortes de dons, mais
spécialement les dons spirituels afin que, détournant
leur cœur des choses visibles qui ne sont que pour un temps, ils
concentrent leurs aspirations sur celles qui sont invisibles et qui
durent à toujours. En priant, ils ne changent rien aux desseins
de Dieu, mais ceux qui sont de Dieu deviennent conscients de son dessein
à leur égard. Quand ils sont en prière, Dieu lui-même
se manifeste à eux dans le sanctuaire de leur cœur et s'entretient
avec eux. Lorsque son but, qui est toujours de leur faire du bien et
de les bénir, leur est ainsi dévoilé, leurs doutes
et leurs murmures sont éloignés pour toujours. »
Sadou Sundar Singh
Vendredi 7 mars
2003
Es 58, 1-9a - Ps 51, 3-6a, 18-19 - Mt 9, 14-15
Quelles
sont ces chaînes injustes que nous mettons sur les autres ? :
le refus de pardonner ! A chaque fois que nous refusons de pardonner,
nous nous considérons supérieurs à l’autre,
comme celui qui ne pèche pas. Et la blessure que nous occasionnons
à l’autre est ainsi bien plus grande que celle que nous
avons reçue, car nous le privons de la liberté du repentir,
nous l’attachons à vivre selon l’étiquette
que nous avons posée sur son front.
Mais ceux qui ne pardonnent pas étant nombreux, celui
qui pardonne se verra rejeté à cause du pardon qu’il
donne. Il se verra alors justifié par Dieu, ses forces reviendront
et le Seigneur l’accompagnera, attentif au moindre de ses appels.
Samedi 8 mars 2003
Es 58, 9b-14 - Ps 86, 1-6 - Lc 5, 27-32
Qu’est-ce
qu’une personne en bonne santé ? C’est celle qui
pardonne, qui est maître de sa langue (Jc 3, 2), qui ouvre son
cœur à la souffrance des autres.
Le Seigneur est alors son guide, et restaure par elle les cœurs
blessés des autres. Chaque jour est sabbat pour elle car elle
fait de la présence du Seigneur ses délices. Quant aux
affaires de ce monde, c’est Dieu qui la guide et pourvoit à
ses besoins. Comme Jacob reçut 12 fils en héritage, elle
aura une multitude d’enfants spirituels.
Dimanche
9 mars 2003
1er dimanche de Carême
Gn 9, 8-15 - Ps 25, 4-9 - 1 P 3, 18-22 - Mc
1, 12-15
“Dans
sa chair, il a été mis à mort, dans l’esprit,
il a été rendu à la vie. C’est ainsi
qu’il est allé proclamer son message à ceux
qui étaient prisonniers de la mort”.
Qui est prisonnier de la mort ? : Celui qui n’accepte pas
la mise à mort de sa chair. Dans la Bible, la chair désigne
l’homme dans sa condition de créature après
le péché, le vieil homme, celui dont doit se débarrasser
tout disciple de Jésus car elle est inimitié contre
Dieu. « Car le désir de la chair, c'est la mort,
tandis que le désir de l'esprit, c'est la vie et la paix,
puisque le désir de la chair est inimitié contre
Dieu : il ne se soumet pas à la loi de Dieu, il ne le peut
même pas » (Rm 8, 6-7)
Ne pouvant nous soumettre à Dieu par nos propres forces,
Jésus est venu dans notre chair pour que, étant
mise à mort en lui, et rendue à la vie par l’Esprit,
c’est en acceptant de suivre Son Esprit qui parle à
notre cœur que nous trouvions la vie éternelle.
Ainsi, tant que nous n’acceptons pas cette mort
de notre vieil homme, nous sommes comme ceux qui se moquaient
de Noé parce qu’il obéissait à Dieu
aveuglément. Et cela conduit à la mort de l’âme.
Avez-vous déjà imaginé votre
voisin construisant un bateau dans son jardin, et disant qu’il
obéit à Dieu ? Quelle serait votre réaction
? |
Lundi 10 mars 2003
Lv 19, 1-2, 11-18 - Ps 19,
8-10, 15 - Mt 25, 31-46
L’omission
Exercer son pouvoir
Insulter quelqu’un qui n’entend pas
Mettre un obstacle sur le chemin de celui qui ne voit pas
Acte
invisible par l’homme auquel il est destiné, mais visible
aux yeux de Dieu. Et c’est sur ces actes que nous serons jugés
! Nous ne serons pas jugés sur ce que nous aurons fait de beau
aux yeux des hommes (nous aurons alors reçu notre récompense),
mais sur ces actes invisibles et ces non-actes qui ne sont visibles
que de Dieu seul, car n’ayant pas eu de récompenses de
la part des hommes, le Seigneur veut que ces actes soient reconnus et
reçoivent leur salaire.
Seigneur, délivre-moi
du désir d’être estimé,
du désir d’être recherché,
du désir d’être loué,
du désir d’être préféré à
d’autres,
du désir d’avoir de l’influence,
du désir d’approbation,
du désir de paraître,
du désir d’autorité.
Mardi 11 mars 2003
Es 55, 10-11 - Ps 34, 4-7,
16-19 - Mt 6, 7-15
«La
prière la plus efficace de tous les temps a été
donnée par Jésus de Nazareth. Le Notre Père contre,
avec efficacité, jour après jour, les six émotions
les plus destructrices, les plus négatives qui pourraient nous
priver de joie et de vitalité :
le complexe d’infériorité, le découragement,
l’anxiété, la culpabilité, le ressentiment
et la peur.
Notre Père, qui es aux cieux. Que ton nom soit sanctifié.
Jésus commence par nous guérir complètement du
complexe d’infériorité. Tout être humain est
un enfant de Dieu pour lequel Jésus est mort sur la croix et
ressuscité le jour de Pâques. Nous sommes tous frères
et sœurs parce que nous avons été créés
à l’image de Dieu.
Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la
terre comme au ciel. La deuxième émotion négative
que détruit le Notre père est le découragement.
Dieu a un dessein et un rêve pour votre vie et Il n’a pas
l’intention d’échouer. Vous pouvez être certain
de cela, vous ne serez jamais un perdant.
La troisième émotion négative, l’anxiété,
peut être paralysante, déprimante, suffocante, et, ultimement,
décourageante. On combat l’anxiété par les
mots : Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Pourquoi être
anxieux lorsque Dieu pourvoit à nos besoins ?
La culpabilité est la quatrième émotion
négative que combat Jésus dans le Notre Père. Pardonne-nous
nos offenses. Au plus profond de nous, nous avons le sentiment dévorant
que nous ne faisons pas ce que nous devrions faire. Et notre culpabilité
peut nous assaillir et détruire notre bonheur en un instant.
Le Seigneur veut que nous reconnaissons nos fautes tout en les soumettant
humblement dans la prière. Et ainsi, notre culpabilité
fera place à Sa paix.
Rien ne détruit plus rapidement notre joie que le ressentiment.
Mais Notre Père nous débarrasse de cette émotion
négative lorsque nous disons sincèrement : comme, nous
aussi, nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Le
Christ, notre Roi, nous montre comment surmonter le ressentiment et
la souffrance. C’est notre Roi qui a crié de la croix :
«Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils
font. ». Peut-être avez-vous besoin de pardonner à
quelqu’un. Demandez à votre Roi, Jésus-Christ, de
vous en donner la capacité. Dieu peut vous aider à être
miséricordieux. Et il remplira votre être d’amour,
de paix et de joie !
La dernière émotion négative est la peur. Ne nous
induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal. Le Seigneur
sait à quel point on est tenté. Nous n’avons pas
à craindre les dangers qui nous entourent car Il est fidèle
pour nous délivrer de tout mal. Il nous fait cette promesse :
«Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Eternel l’en
délivre toujours.» (Psaume 34, 20).
Car à toi seul, Seigneur, appartiennent, dans tous
les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen.
(Méditation proposée par La plate Forme de Prière)
Mercredi 12 mars
2003
Jon 3, 1-10 - Ps 51, 3-4,
12-13, 18-19 - Lc 11, 29-32
Jésus
est plus qu’un roi et qu’un prophète, et pourtant,
personne ne le croit. C’est qu’on ne peut reconnaître
Dieu dans l’autre si on ne se donne pas soi-même à
Dieu.
Jonas nous apprend la vie de prophète (à notre
baptême nous avons été faits prêtre, prophète
et roi) : D’abord la désobéissance devant la volonté
de Dieu, puis après un passage par la mort à sa propre
volonté, l’acceptation de la volonté de Dieu, la
prédication du message reçu. Le prophète se trouve
alors face à un Dieu qu’il ne connaissait pas. Il pensait
connaître un Dieu qui exécute ses menaces et de qui nous
devons nous méfier, et donc respecter la Loi, et il trouve un
Dieu qui pardonne et qui invite à pardonner, nous aussi. C’est
ce qui s’appelle se convertir.
« On ne peut parvenir au royaume annoncé par
le Christ que par la conversion, la « metanoia », c'est-à-dire
par le changement et le renouvellement intime et total de l'homme tout
entier, dans ses pensées, ses jugements et sa vie, changement
et renouvellement qui s'opèrent en lui à la lumière
de la sainteté et de l'amour de Dieu qui nous ont été
manifestés et communiqués en plénitude dans le
Fils.
L'invitation du Fils à la « metanoia »
nous oblige d'autant plus qu'il ne l'a pas seulement prêchée,
mais qu'il s'est offert lui-même en exemple. Le Christ est en
effet le modèle suprême des pénitents. Il a voulu
souffrir non pas pour ses péchés, mais pour ceux des autres.
Lorsqu'il se met devant le Christ, l'homme est éclairé
d'une lumière nouvelle, il reconnaît la sainteté
de Dieu et la gravité du péché. Par la parole du
Christ, lui est transmis le message qui invite à la conversion
et accorde le pardon des péchés. Ces dons, il les reçoit
en plénitude dans le baptême, qui le configure à
la passion, à la mort et à la résurrection du Seigneur.
C'est sous le signe de ce mystère que se place toute la vie à
venir du baptisé.
Tout chrétien doit donc suivre le Maître en
renonçant à lui-même, en portant sa croix et en
participant aux souffrances du Christ. Ainsi, transfiguré en
image de sa mort, il devient capable de méditer la gloire de
la Résurrection. » (Paul VI – Paenitemini
– 1966)
Jeudi 13 mars 2003
Est 14, 1, 3-5, 12-14 - Ps 138,
1-3, 7b-8 - Mt 7, 7-12
« Laissez-moi
vous conter ce qui m'est arrivé récemment avec mon plus
jeune fils de six ans.
Il m'a d'abord demandé si je voulais bien aller lui acheter une
toupie. Je lui ai dit oui. Alors il est venu me donner son porte-monnaie
en forme de banane et m'a dit : "Papa prends mon argent et va m'acheter
ma toupie". Là il y avait tout son argent !
Avant d'aller au magasin je décidai de voir combien d'argent
il avait. Quelle ne fût pas ma surprise de constater qu'il n'y
avait au fond du sac que quelques pièces de un et deux centimes
d'euros...
Je me mis à sourire et fût très impressionné
par la foi de mon garçon qui ne doutait pas un seul instant que
j'achète son jouet. Pour lui il y avait assez. Au fait la toupie
qu'il voulait coûtait 12 euros !
Alors je compris qu'avec Dieu il en est de même, nous
n'avons pas grand chose et nous ne pouvons pas grand chose mais donnons
ce que nous avons et croyons comme un enfant que Dieu agira. Il mettra
au bout... de notre foi. » (Bertrand Colpier)
Vendredi 14 mars
2003
Ez 18, 21-28 - Ps 130 - Mt 5, 20-26
Pourquoi
nous est-il si difficile de pratiquer la justice jusqu’au bout
de notre vie ? Parce que, quand nous agissons par devoir, nous pouvons
mettre en avant nos raisons. Quand nous obéissons au Seigneur
nous n'avons point de raisons à donner. Aussi le croyant est-il
un homme dont on peut rire aisément. Il est bien difficile de
soutenir ces moqueries. Comme Noé n’avait d’autre
raison que son obéissance à Dieu pour construire l’arche,
ainsi en est-il de celui qui obéit au Seigneur.
Seigneur, délivre-moi
de la crainte de l’humiliation,
de la crainte du mépris,
de la crainte des moqueries,
de la crainte du ridicule,
de la crainte de la contradiction,
de la crainte d’être repoussé,
de la crainte du blâme,
de la crainte des injures,
de la crainte des calomnies.
Samedi 15 mars 2003
Dt 26, 16-19 - Ps 119, 1-2,
4-5, 7-8 - Mt 5, 43-48
D’après
l’Evangile d’aujourd’hui, qu’est-ce qu’être
parfait ? C’est aimer ses ennemis, prier pour ceux qui nous persécutent,
ne pas considérer l’offense qui nous est faite, mais aimer
la personne que Dieu aime. Aimer c’est donner sa vie pour ceux
qu’on aime, quel que soit leur état, bons ou méchants.
Ce ne sont pas les actes des autres qui comptent, mais l’amour
que nous avons pour eux et que personne ne voit. En effet, nous ne pouvons
pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas nos ennemis.
L’homme est appelé à faire de sa vie « un
seul acte d’amour » pour Dieu et ses frères comme
le dit Thérèse de Lisieux. En fait, notre ennemi est celui
qui, sans le vouloir, nous conduit à Dieu, nous force à
nous accrocher à Jésus par la foi. Sans cet ennemi, nous
continuerions notre vie bien tranquille sans nous soucier de Dieu.
Dimanche
16 mars 2003 :
2ème dimanche de Carême
Gn 22, 1-2, 9-13, 15-18
- Ps 116, 10, 15-19 - Rm 8, 31b-34
- Mc 9, 2-10
Au
5e siècle, saint Cyrille d’Alexandrie, à la
suite d’Origène et de l’ensemble de la tradition
patristique, voit dans le sacrifice d’Isaac la figure de
la Passion du Christ. Tout en s’attachant à préserver
l’unité de la personne, il affirme fortement que
seule l’humanité du Christ a subi la Passion, sans
que pourtant sa divinité, par nature impassible, demeure
étrangère à la Passion.
Le fait qu’Isaac ait été placé sur
le bois, mais que le bélier ait subi l’immolation
à sa place, montre très clairement que le Dieu Verbe
est monté sur la Croix et qu’il était dans
le temple suspendu, mais que le Seigneur lui-même n’a
pas souffert la Passion, lui qui est par nature impassible. Car
le couteau n’a pas été porté contre
Isaac, c’est-à-dire contre le Verbe qui procède
de la substance du Père, mais à sa place, et comme
si c’était lui-même, le temple né de
la Vierge était conduit à l’immolation, ce
qui est signifié par le mouton. Mais le Verbe s’approprie,
et à juste titre, la Passion, car c’était
son corps, et non celui d’un autre.
Lettre festale V, 7, Éd. du Cerf, coll. « Sources
chrétiennes », n° 372. |
Lundi 17 mars 2003
Dn 9, 4-10 - Ps 79, 5,
8-9, 11, 13 - Lc 6, 36-38
« Car
la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous
». Y prêtons-nous attention ?
Notre chair est égoïste, elle veut tout garder pour elle,
prendre pour elle, sans se soucier des autres. Ainsi fit Eve.
Jésus dit que si nous ne donnons rien aux autres, nous ne recevrons
rien. Nous récoltons ce que nous avons semé : ne semant
rien, nous ne récoltons pas.
Un proverbe indien dit : « Tout ce qui n’est pas donné
est perdu ». Il rejoint en cela ce que dit Jésus. Le principe
de l’Amour c’est le don dans tous les domaines : la miséricorde,
le jugement [en donnant nos pensées à Jésus (2
Co 10, 5) nous ne jugerons ni ne condamnerons], le pardon à Dieu,
aux autres et à nous-mêmes. Nous pardonnant nous-mêmes,
nous devenons bons envers nous, et pouvons ainsi aimer notre prochain
comme nous-mêmes. Pardonnant aux autres, nous les libérons
de l’emprise que nous avons mise sur eux et leur laissons le pouvoir
de revenir vers nous. Pardonnant à Dieu, nous le laissons Maître
de notre vie.
Mardi 18 mars 2003
Es 1, 10, 16-20 - Ps 50, 7-8,
13-14, 16-17 - Mt 23, 1-12
« Qu’as-tu
à réciter mes lois, à garder mon alliance à
la bouche, toi qui n’aimes pas les reproches et rejettes loin
de toi mes paroles ? »
C’est ce que Jésus reproche aux Pharisiens et à
chacun de nous lorsque nous nous glorifions dans notre connaissance
des Ecritures et que nous ne la mettons pas en pratique. Pour mettre
la Parole de Dieu en pratique il n’est d’autre chemin que
de, non pas chercher à comprendre soi-même les Ecritures,
mais se laisser enseigner par l’Esprit Saint et accepter qu’Il
nous montre nos erreurs, nous en repentir, et prendre un autre chemin
sous Sa conduite. Il veut mettre en nous la Vérité, c’est-à-dire
mettre nos paroles en accord avec nos actes, car le plus grand reproche
de ceux qui nous regardent vivre notre religion c’est : «
Ils disent mais ne font pas ».
Pourtant, avoir une place d’honneur dans l’Eglise c’est
se faire le serviteur de tous, ne reconnaître que Jésus
pour Maître et Seigneur. Tout autre honneur que celui-là
se verra conduit à l’abaissement, pour le bien de notre
âme.
Mercredi
19 mars 2003 :
Solennité de saint Joseph, époux
de la Vierge Marie
2 S 7, 4-5a, 12-14a, 16 - Ps
89, 2-5, 27, 29 - Rm 4, 13, 16-18,
22 - Lc 2, 41-51a
Dans notre
vie de chrétien, il est de ces périodes de 3 jours de
ténèbres où nous cherchons Jésus. Nous pensions
qu’il était avec nous, et ne le trouvant pas nous le cherchons
chez nos frères en Christ. Ne trouvant le repos, nous décidons
de marcher dans la paix. C’est alors que nous rentrons en nous-mêmes,
notre Temple, (1 Co 3, 16) et exprimons à Jésus notre
souffrance. Mais lui est toujours là, en nous qui sommes faits
à l’image de Dieu. C’est cette image de Dieu en nous
qu’il veut conduire à la ressemblance de Dieu, à
Sa ressemblance.
« Si tu vas au bout du monde, tu trouves la trace de Dieu ;
si tu vas au fond de toi, tu trouves Dieu lui-même. »
(Madeleine Delbrêl)
Jeudi 20 mars 2003
Jr 17, 5-10 - Ps 1 - Lc 16,
19-31
Qu’est-ce
que la richesse d’un homme ? Sa fortune ? Non ! C’est son
nom. Or, le riche de l’Evangile n’a pas de nom. Le nom d’un
individu est unique. C’est son identité. Or, la Bible dit
: « C’est pourquoi je fléchis les genoux devant le
Père, de qui toute famille tient son nom » (Eph 3, 14-15).
Ainsi, c’est Dieu qui donne un nom, et le riche n’en avait
pas reçu. Il n’était donc pas enfant de Dieu.
« Deux visages nous sont offerts à contempler dans l’Evangile
d’aujourd’hui : celui d’un homme riche, et celui de
Lazare, un pauvre.
Pauvre riche, que cet homme qui n’a pas même un nom. Sa
pauvreté est bien loin de celle dont parlent les béatitudes.
Il est l’inconscience même. Sa richesse est tout pour lui.
Il n’existe que par elle, il ne pense que par elle, il ne vit
que par elle. Tout ce qu’il est se décline nécessairement
à partir de ce qu’il a, à partir de sa fortune.
De vêtement de luxe en vêtement de luxe, de festin en festin,
il n’a pas le temps de poser un regard sur le monde qui l’entoure.
Il ne voit rien, et rien ne semble l’intéresser. De besoin,
il n’a point. De faim, il n’a aucune. Il n’attend
rien. Pauvre riche que cet homme qui se suffit à lui-même
et qui s’imagine sans doute que chacun en fait autant. Heureux
pauvre, que cet homme dont on devine la misère. Son bonheur est
sans doute proche de celui annoncé par les béatitudes.
Presque mort, exclu, rejeté, couvert de plaies, il porte cependant
un nom. D’emblée, Lazare nous devient familier, d’autant
plus familier que son nom signifie « Dieu aide ».
Evidemment, Lazare ne se suffit pas à lui-même. Démuni
de tout, il attend tout d’autrui. Il a faim de tout. Il a faim
de l’autre, faim d’un regard, faim d’une parole, faim
d’une main tendue. » (Benoît Gschwind)
Jésus est ce Lazare
qui attend de se rassasier de notre amour !
Vendredi 21 mars
2003
Gn 37, 3-4, 12-13a, 17b-28 -
Ps 105, 4-6, 16-21 - Mt 21, 33-43,
45-46
« Parce
qu’il est un “oui” à la miséricorde
du Père, l’Amen de Jésus est aussi un “oui”
à la voie de l’humilité et même de l’humiliation,
celle de la Croix. Les hommes qui ont rejeté le Père,
ne peuvent que rejeter le Fils parce que celui-ci est l’héritier.
Pour les vignerons, c’est-à-dire les responsables du peuple,
l’héritier n’a-t-il pas toutes les apparences du
prodigue ? Ne mange-t-il pas à la table des pécheurs ?
N’est-il pas un « glouton et un ivrogne » ? N’est-il
pas blasphémateur ?
Suprême humiliation : le juste a été mis parmi les
pécheurs, confondu avec eux. Et comme le serviteur du Seigneur
dont parle Isaïe : "Il ne s’est pas cabré…,
il a livré son dos à ceux qui le frappaient…, il
n’a pas caché son visage aux outrages et aux crachats"
(Is 50, 4-6).
L’héritier est rejeté hors de l’héritage.
Le Dieu des vivants est déposé dans un tombeau ! »
(Joseph Boishu "Baptisé dans le Christ")
Il en est encore de même aujourd’hui. Lorsque Jésus
vient vivre dans et à travers son saint, celui-ci est considéré
comme fils prodigue par les chrétiens car ses agissements sont
toujours à contre-courant des idées du monde. Il est à
l’image de Joseph, vendu par ses frères, mais il est celui
que Dieu envoie devant eux pour les nourrir en temps voulu.
Samedi 22 mars 2003
Mi 7, 14-15, 18-20 - Ps 103,
1-4, 9-12 - Lc 15, 1-3, 11-32
« En
fait, comme Abel, comme le prodigue, Jésus est victime de la
jalousie de ses frères. C’est le païen Pilate qui
reçoit cette lumière : "Il savait qu’ils l’avaient
livré par jalousie" (Mt 27, 18).
Les hommes sont jaloux et meurtriers parce qu’ils ignorent le
Père. C’est pour cela que l’aîné de
la parabole renie son frère : "Ton fis que voici" dit-il
à son père. Mais ne sachant pas reconnaître le prodigue
comme "son frère", il se rend incapable d’entrer
dans le cœur du Père ! » (Joseph Boishu "Baptisé
dans le Christ")
Imaginons
un groupe de visiteurs aux pieds de la Tour Eiffel. Un guide soudain
annonce: "Mesdames et Messieurs, en raison de l'énorme affluence,
il y a à présent une file d'attente de deux heures pour
prendre l'ascenseur qui monte jusqu'au sommet." Il sourit avant
d'ajouter: "Mais vous pouvez prendre les escaliers : il n'y a aucune
file d'attente." Quel serait notre choix ? La vie n'offre aucun
ascenseur pour nous emmener au sommet. Si nous voulons y arriver, nous
devrons emprunter les escaliers ! Combien de marches sommes-nous prêts
à gravir, et pendant combien de temps persévérerons-nous
dans cette ascension ? Nos réponses détermineront la hauteur
que nous atteindrons en fin de course ! Saint Jean de Climaque composa
au milieu du VIIème siècle une "Echelle sainte"
ou "Echelle du Paradis". Ce traité, qui lui valut le
surnom de "Climaque" (échelle), est une pédagogie
indiquant au moine comment monter graduellement au ciel par le détachement
et la prière. Cette échelle comprend trente degrés,
nombre correspondant aux trente années supposées de la
vie de Jésus avant son baptême. Le plus bas signifie le
renoncement au monde, le trentième l’épanouissement
suprême dans l’amour divin. Sommes-nous prêts à
gravir ces échelons avec Jésus pour guide ?
Dimanche
23 mars 2003 :
3ème dimanche de Carême
Ex 20, 1-17 - Ps 19, 8-11
- 1 Co 1, 22-25 - Jn 2, 13-25
« Honore ton
père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur
la terre que te donne le Seigneur ton Dieu »
Et le Seigneur nous
explique en détail comment honorer son père et sa
mère dans Sa Parole :
«Ecoutez,
enfants, les conseils de votre père,
et agissez ainsi, afin d’être sauvés :
car le Seigneur glorifie le père dans ses enfants,
il affermit le droit de la mère sur ses fils.
Celui qui honore son père expie ses péchés,
il amasse un trésor, celui qui glorifie sa mère.
Celui qui honore son père trouvera de la joie dans ses
propres enfants,
Au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père aura longue vie,
celui qui obéit au Seigneur donnera satisfaction à
sa mère,
comme des maîtres, il sert ses parents.
En actes et en paroles, honore ton père,
afin que sa bénédiction vienne sur toi ;
car la bénédiction d’un père affermit
la maison de ses enfants,
mais la malédiction d’une mère en arrache
les fondations.
Ne te glorifie pas du déshonneur de ton père ;
ce n’est pas une gloire pour toi que le déshonneur
de ton père ;
car la gloire d’un homme vient de l’honneur de son
père
et c’est un opprobre pour ses enfants qu’une mère
dans le déshonneur.
Mon
fils, prends soin de ton père dans sa vieillesse
et ne l’afflige pas durant sa vie.
Même s’il perd la raison, sois indulgent et ne l’insulte
pas parce que tu es en pleine force.
Car ton aumône envers ton père ne sera pas oubliée.
A la place de tes péchés, elle sera pour toi une
maison nouvelle.
Au jour de ta détresse, on se souviendra de toi ;
comme le givre au soleil, ainsi fondront tes péchés.
C’est un blasphémateur, celui qui abandonne son père.
Il est maudit du Seigneur, celui qui irrite sa mère. »
(Si 3, 1-16) |
Lundi 24 mars 2003
2 R 5, 1-15a - Ps 42, 2-3
et Ps 43, 3-4 - Lc 4, 24-30
Les Nazaréens
sont devant Jésus comme Naaman devant Elisée. Le Seigneur
Dieu vient donner sa Parole de guérison par un homme, Jésus,
comme Elisée l’avait donnée par un messager. Les
Nazaréens se mettent en colère comme Naaman en voyant
la guérison arriver d’une autre façon que celle
qu’ils avaient imaginée. Naaman eut des serviteurs avisés
et il les écouta. Les Nazaréens entendaient parler de
Jésus mais ils n’écoutèrent pas, et la haine
s’empara d’eux. Par son obéissance, Naaman reconnut
le Dieu d’Israël comme le seul vrai Dieu et en Elisée
Son prophète. Par leur désobéissance les Nazaréens
furent privés du Prophète qui était né chez
eux.
Combien de
fois sommes-nous privés de guérison parce que nous n’avons
pas écouté ce que Dieu nous dit par sa Parole ou par nos
frères ! Oh, nous avons entendu, et même avons donné
notre avis : je suis d’accord ou je ne suis pas d’accord.
Mais nous n’avons pas obéi. Ce que Dieu nous dit est rarement
en accord avec ce que nous attendons de Lui. « Aussi, en entrant
dans le monde, le Christ dit : … Me voici… Je suis venu,
ô Dieu, pour faire ta volonté. » (He 10, 5, 7). Que
ce soit notre cri !
Mardi
25 mars 2003 :
Annonciation du Seigneur
Es 7, 10-14 ; 8, 10 - Ps 40,
7-11 - He 10, 4-10 - Lc
1, 26-38
Marie a dit
: « Me voici », et elle accepta la volonté de Dieu
sur sa vie.
« L'Incarnation
ne fut pas seulement l’œuvre du Père qui décida,
de sa puissance qui couvrit la Vierge de son ombre et de l'Esprit qui
survint, mais elle fut aussi l’œuvre de la volonté
et de la foi de la Vierge. Sans le Père, sa puissance et son
Esprit, un tel projet ne pouvait s'élaborer ; sans la volonté
et la foi de l'Immaculée, le conseil divin ne pouvait se réaliser.
Quand Dieu eut instruit et persuadé la Vierge, il fit d'elle
sa mère et emprunta ainsi sa chair alors qu'elle était
pleinement consciente et consentante. De même que lui fut conçu
parce qu'il le voulait, de même Marie conçut en pleine
liberté et devint mère par son propre consentement. Admise
à participer au plan de Dieu, elle ne fut pas un instrument passif
mû de l'extérieur, mais elle s'offrit elle-même et
devint la coopératrice de Dieu et de sa providence envers le
genre humain, au point d'être associée à l'honneur
qui en découlerait.
En outre, de même que le Sauveur n'était pas homme et Fils
de l'homme seulement par la chair, mais aussi par l'âme, l'intelligence,
la volonté et tout ce qui est humain, ainsi devait-il avoir une
mère parfaite qui préparerait sa naissance non seulement
par le corps, mais aussi par l'esprit, la volonté et tout l'être.
C'est ainsi que la Vierge devint mère, en son corps et en son
âme, et qu'elle porta l'homme tout entier jusqu'à son ineffable
enfantement...
(Nicolas Cabasilas)
Mercredi 26 mars
2003
Dt 4, 1, 5-9 - Ps 147, 12-13,
15-16, 19-20 - Mt 5, 17-19
La seule
façon de vivre c’est de mettre la Parole de Dieu en pratique.
C’est cette mise en pratique, cette obéissance, qui est
notre sagesse et notre intelligence. C’est parce que les saints
ont mis en pratique la Parole de Dieu qu’ils sont devenus sages
et intelligents aux yeux des hommes. Que demander de plus dans sa vie
que la proximité de Dieu, sa présence en nous, car il
est Tout. Ainsi, laissant Jésus nous habiter, il viendra accomplir
la Loi et les Prophètes en nous, nous laissant purifier par lui,
nous recevrons un cœur nouveau et un esprit nouveau et la Parole
se fera chair en nous. Sommes-nous décidés à vivre
?
Jeudi 27 mars 2003
Jr 7, 23-28 - Ps 95, 1-2,
6-9 - Lc 11, 14-23
Pour mettre
la Parole de Dieu en pratique, il faut d’abord l’écouter,
puis obéir à ce qu’on a entendu. Le Seigneur nous
promet le bonheur si nous suivons jusqu’au bout la route qu’il
nous prescrit. Ce n’est pas à nous de décider comment
suivre Jésus. Nous devons seulement mettre notre volonté
en œuvre pour nous laisser guider par le Saint Esprit qui nous
conduit toujours au Père par Jésus. Le jour où
nous mettons une limite dans l’acceptation de la volonté
de Dieu dans notre vie, nous raidissons la nuque, et devenons pire que
notre état précédent (Mt 12, 43-45). Et c’est
ainsi que nous prenons les envoyés de Dieu pour Béelzéboul.
Le bien qu’ils disent ou qu’ils font est un mal pour nous.
Nous nous sentons agressés et prenons Dieu pour Satan. Pourtant
nous savons que Jésus est l’homme « plus fort »
que Satan, qu’il veut enlever de nous l’équipement
de combat dans lequel nous avions mis notre confiance, pour nous conduire
à la confiance en Lui.
Vendredi 28 mars
2003
Os 14, 2-10 - Ps 81, 7-11,
14, 17 - Mc 12, 28b-34
Lorsque nous
revenons à Dieu en lui offrant les paroles de nos lèvres
et en refusant de faire un dieu de l’ouvrage de nos mains, le
Seigneur ne peut que fondre d’amour pour nous, nous nourrir de
la fleur de froment, nous rassasier de Lui. Notre langue s’attachera
à notre palais et nous ne pourrons plus prononcer aucune parole
de jugement ou de condamnation. Notre volonté se soumettra à
celle de Dieu notre Père, qui deviendra l’Unique pour nous,
le seul amour en qui nous puissions mettre notre confiance. Aimant Dieu
ainsi, nous aimerons nos frères parce qu’ils sont aimés
de Dieu et qu’Il vit en eux. Ainsi, nous recevrons notre fruit
de Dieu : l’œuvre qu’il a préparée d’avance
afin que nous nous y engagions (Eph 2, 10).
Samedi 29 mars 2003
Os 6, 1-6 - Ps 51, 3-4,
18-21 - Lc 18, 9-14
Lorsque nous
prenons la décision de revenir au Seigneur, ne mettons pas notre
confiance en nous-mêmes, en notre capacité de don, car
sans recevoir les récompenses que nous attendons, nous nous effondrons.
C’est notre amour que le Seigneur désire, cet amour qui
ne cherche pas son intérêt. C’est à l’intimité
avec Lui qu’il veut nous conduire, mais il ne peut le faire qu’en
brisant notre esprit et notre cœur si arrogants. Ainsi il pourra
nous relever et il recevra pleinement les justes sacrifices de notre
temps, de nos incapacités en tant que pécheur. Il n’attend
pas de nous l’offrande de nos valeurs personnelles, mais la reconnaissance
de notre état de pécheur : que sans Lui nous ne pouvons
rien faire.
Dimanche
30 mars 2003
4ème dimanche de Carême
2 Ch 36, 14-16, 19-23
- Ps 137, 1-6 - Eph 2, 4-10
- Jn 3, 14-21
«
Mais tout homme qui fait le mal déteste la lumière
»
«
Je suis crucifié avec le Christ. Ga 2, 20
L'union avec Jésus-Christ est impossible pour qui n'est
pas résolu à quitter non seulement son péché,
mais toutes ses prétentions, toute sa manière de
voir les choses. Pour naître de l'Esprit, il faut d'abord
lâcher prise avant de saisir, c'est-à-dire commencer
par abandonner toutes nos prétentions. Ce que notre Seigneur
veut que nous lui offrions, ce n'est pas notre bonté, notre
honnêteté, ni même notre effort, c'est notre
péché, réel et concret : il ne peut pas recevoir
de nous autre chose. En échange, il nous donnera Sa perfection,
réelle et concrète. Mais nous devons renoncer à
toute prétention, à tout mérite au regard
de Dieu.
Alors l'Esprit de Dieu nous fera voir ce qu'il nous faut encore
abandonner. Je dois renoncer à tout droit sur moi-même.
Suis-je prêt à le faire, à renoncer à
tout ce que je possède, à tout ce qui m'est cher,
à tout au monde? Suis-je prêt à m'identifier
à la mort de Jésus-Christ ?
C'est toujours pour nous une déchirure bien douloureuse.
Quand une âme se voit elle-même comme le Seigneur
la voit, ce n'est pas les abominables péchés de
la chair qui la choquent le plus, c'est l'affreux orgueil de son
coeur dressé contre Jésus-Christ. C'est alors, quand
on se voit dans la lumière du Seigneur, qu'on a horreur
de soi et que la conviction de notre péché nous
terrasse. Quand cette nécessité de l'abandon se
dresse devant vous, acceptez le déchirement, et Dieu vous
rendra capable de tout ce qu’Il réclame de vous.
» (Oswald Chambers) |
Lundi 31 mars 2003
Es 65, 17-21 - Ps 30,
2-6, 9, 12-13 - Jn 4, 43-54
«Avec
le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie »
La journée,
chez les Juifs, commence le soir avec le coucher du soleil. Ainsi en
est-il du jour de notre vie en Christ. Lorsque nous nous convertissons
nous entrons dans le jour de notre naissance spirituelle. Si nous acceptons
de nous laisser conduire par l’Esprit, nous entrerons dans la
nuit de la foi, dans cette nuit où nous perdrons tous nos repères
humains pour n’avoir plus qu’un seul guide : Jésus.
Avec lui, il nous faudra emprunter le chemin qu’il a lui-même
emprunté pour retourner vers son Père : la croix. Mais
ce temps de ténèbres voit une aube nouvelle. Ayant résisté
au péché jusqu’au sang (He 12, 4), ce sera le temps
de l’union à Jésus : « Passant près
de toi, je t’ai vue te débattre dans ton sang ; je t’ai
dit, alors qu tu étais dans ton sang : Vis !…je t’ai
fait un serment et suis entré en alliance avec toi – oracle
du Seigneur Dieu. Alors tu fus à moi » (Ez 16, 6 et 8).
Ainsi commence un jour nouveau, une vie d’Epouse du Seigneur Jésus.
« Car si nous avons été totalement unis, assimilés
à sa mort, nous le serons aussi à sa Résurrection
» (Rm 6, 5)
Assimilé à sa mort et à sa résurrection,
c’est ainsi que tout baptisé est totalement uni au Christ.
Comme Jésus est le seul héritier, nous ne pouvons recevoir
l’héritage qu’en étant greffés sur
lui, en devenant « un avec lui ». Alors la Vie éternelle
peut couler dans le baptisé puisqu’il est organiquement
relié à la Tête, source de vie pour le Corps entier
(Rm 12, 5).
C’est dans sa Pâque que Jésus est pleinement engendré
comme Fils. C’est à travers sa Pâque que Jésus
naît à la gloire de son Père. Cette naissance, les
apôtres ne l’ont pas vue ! Ils ont vu le Ressuscité.
La difficulté de la foi est de reconnaître le Messie, ou
tout messager de Dieu, sous les traits si ordinaires d’un homme.
C’est qu’au lieu de la robe de gloire il a revêtu
l’habit du serviteur.
Il est impossible d’entrer dans cet héritage sans mettre
ses pas dans les pas du Christ. Le chemin que Jésus nous a ouvert
est un chemin où il faut perdre sa vie ! (Ph 2, 7-8)
Il faut avoir perdu sa vie pour vivre en ressuscité !
Et si le Christ n’est vraiment connu que par une révélation
venue du Père (Mt 16, 17), le Père lui, n’est rencontré
que dans le Fils (Mt 11, 27). L’Esprit Saint apparaît comme
le Maître de l’impossible (Lc 1, 37). En lui, l’homme
peut dire son impossible Amen à « la source jaillissant
en vie éternelle » (Jn 4,14)
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