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AUMÔNERIE
Commentaire
des lectures liturgiques
Février
Samedi
1er février 2003
He 11, 1-2, 8-19 - Lc 1, 69-70, 71-75 - Mc 4, 35-41
“Passons
sur l’autre rive”. Pour passer sur l’autre rive, celle
de l’intimité avec Jésus, il faut accepter de subir
une violente tempête. Jésus sera là, au gouvernail
de notre vie, mais comme dormant. Malgré nos cris, il ne se laisse
pas réveiller facilement car il veut augmenter notre foi, notre
confiance en lui. Mais, au temps voulu par Dieu, tout s’apaise.
Et nous sommes étonnés de voir le Fils de Dieu venir à
notre secours. Nous avions Dieu avec nous, Jésus dans notre cœur,
et nos yeux de chair le voyaient dormant parce qu’ils regardaient
les événements. Jésus veut nous ouvrir les yeux de
la foi, ceux qui voient la présence invisible de Dieu.
Dimanche
2 février 2002
Présentation du Seigneur au Temple
Ml 3, 1-4 - Ps 24, 7-10
- He 2, 14-18 - Lc 2, 22-40
“Soudain
viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez”.
Quel est le Temple du Seigneur, si ce n’est notre cœur
? Il vient brûler les scories qu’il y a en nous, enlever
la tache originelle, et purifier celui qui accepte de vivre son
baptême, où il fut fait « prêtre, prophète
et roi ». Le prêtre est celui qui offre à Dieu
le sacrifice pour ses péchés et pour le peuple. Depuis
Jésus, le prêtre est celui qui s’offre à
Dieu pour le salut du monde. En s’offrant nous-mêmes
à Dieu en sacrifice vivant et saint (Rm 12, 1), nous permettons
au Seigneur de venir demeurer en nous. Ainsi, nous devenons sacrifice
de louange (signification de Juda) et de paix (Jérusalem)
car c’est l’Esprit de Jésus qui priera et sera
la paix en nous. |
Lundi
3 février 2003
He 11, 32-40 - Ps 31, 20-25 - Mc 5, 1-20
“Son
amour a fait pour moi des merveilles dans la ville retranchée”.
Le Psaume d’aujourd’hui raconte ce qui se passe lorsque nous
traversons la tempête. Quand tout s’écroule autour
de nous, et que nous faisons du Seigneur notre refuge, il nous cache loin
des intrigues des hommes dans un face-à-face avec Lui. Même
si les hommes se déchaînent contre nous, il fixe son regard
dans le notre afin que nous ne puissions plus regarder les apparences
et qu’il devienne le centre d’intérêt de notre
vie. C’est là qu’il nous prépare à «
l’œuvre que Dieu a préparée d’avance afin
que nous nous y engagions » (Eph 2, 10). C’est dans cette
ville retranchée, cette forme de prison, qu’il fait des merveilles
pour nous, en nous laissant entrevoir l’œuvre qu’il veut
réaliser par nous.
Mardi 4 février
2003
He 12, 1-4 - Ps 22, 26-28, 30-32 - Mc 5, 21-43
« Débarrassons-nous…
d’abord du péché qui nous entrave si bien ».
Et ensuite, Paul explique comment s’en débarrasser : par
l’acceptation de l’humiliation de la croix, comme Jésus
l’a fait. Ainsi, en regardant Jésus, et comment il est sorti
vainqueur du péché, lui qui a connu toutes les tentations
humaines possibles, nous trouverons un encouragement dans notre détresse,
et ayant résisté jusqu’au sang dans notre lutte contre
le péché, nous laisserons Jésus ressusciter en nous,
et c’est lui qui, en nous, viendra faire la volonté de son
Père.
Mercredi
5 février 2003
He 12, 4-7, 11-15 - Ps 103, 1-2, 13-14, 17-18 - Mc 6,
1-6
Quand on commence
à regarder une personne en disant : « N’est-elle pas
ce que je crois savoir d’elle ? », on ne voit plus l’Esprit
qui l’habite. Quelle que soit son attitude, nous trouverons à
redire, et … elle sera méprisée là où
elle croyait être reconnue. Notre jugement détruit toujours
l’autre… et l’empêche d’être ce qu’il
est. Ce jugement que nous portons sur les autres se retourne contre nous
: nous demeurons ce que nous sommes car nous n’avons vu en l’autre
que ce qu’il y a en nous. A ce jeu-là il n’y a aucune
sortie : c’est comme le chien qui court après sa queue. Quelqu’un
a dit que lorsqu’on pointe le doigt pour accuser l’autre,
nous avons trois doigts qui se dirigent vers nous. Alors, laissons à
l’autre le droit de vivre !
Jeudi
6 février 2003
He 12, 18-19, 21-24 - Ps 48, 2-4, 9-11 - Mc 6, 7-13
« Il
les envoie deux par deux ». En fait, dans la vie avec Dieu, il faut
toujours que l’un donne à l’autre le moyen d’être
ce qu’il est. Nous ne pouvons pas nous rendre témoignage
à nous-mêmes (Jn 5, 31), aussi l’autre a un grand pouvoir
sur nous : nous serons aux yeux des hommes ce qu’il dit de nous.
Le bâton est symbole de soutien de la marche du pasteur et du pèlerin
: il aide le pasteur à remettre dans le droit chemin, et il aide
le pèlerin ou disciple à s’appuyer sur la Parole du
Maître. Car le bâton fait sourdre du cœur de Dieu la
source de vie : c’est en s’appuyant sur la Parole de Dieu
qu’on avance par la foi et qu’on trouve la Source de Vie.
Partir avec pour seul bagage la confiance en Dieu, accueillir la reconnaissance
comme le rejet, proclamer que Dieu nous aime et qu’il attend notre
« oui » en retour, permet à la Parole de Dieu de faire
son œuvre, de guérir ceux qui l’écoutent, c’est-à-dire
ceux qui l’entendent et y obéissent.
Vendredi
7 février 2003
He 13, 1-8 - Ps 27, 1, 3, 5, 9 - Mc 6, 14-29
« Quel
mérite y a-t-il à supporter des coups en ayant commis une
faute ? Mais si on supporte la souffrance en ayant fait le bien, c'est
une grâce aux yeux de Dieu. C'est bien à cela que vous avez
été appelés, puisque le Christ lui-même a souffert
pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses
traces, lui qui n'a jamais commis de péché ni proféré
de mensonge : couvert d'insultes, il n'insultait pas ; accablé
de souffrances, il ne menaçait pas, mais il confiait sa cause à
Celui qui juge avec justice. » (1 P 2, 20-23)
« Cherche
Dieu tout le long de ta route,
découvre une preuve de son amour dans la fleur qui te charme et
le rayon qui te sourit,
mais aussi dans l'épine qui te blesse, le nuage qui te dérobe
le ciel,
ou la pente abrupte qu'il te faut gravir pour atteindre le sommet. »
(Frank Thomas)
Samedi
8 février 2003
He 13, 15-17, 20-21 - Ps 23 - Mc 6, 30-34
Quand nous
nous accrochons à Jésus, que nous cherchons à le
suivre partout où il va pour ne pas perdre une miette de son enseignement,
il est pris de compassion pour nous et nous enseigne.
Quand, dans notre vie, nous nous enfonçons dans la prière
et la lecture de Sa Parole, le Seigneur ne pourra qu’être
pris de compassion pour nous, il deviendra notre berger, Celui qui, se
servant de son bâton (sa Parole), nous guidera, nous rassurera,
et si nous obéissons, pourvoira à nos besoins. Ainsi, nous
instruisant longuement, d’abord par l’expérience du
vécu, il nous conduira vers de frais pâturages, vers des
eaux tranquilles, vers sa paix. Alors, nous serons à même
d’instruire les autres, de consoler ceux qui souffrent les mêmes
souffrances que celles que nous avons vécues.
Renonçons, s’il le faut, à tout le reste, jusqu’à
ce que tout en nous, le corps et l’âme, le cœur et l’esprit,
soit tourné vers Jésus-Christ.
Dimanche
9 février 2003
Jb 7, 1-4, 6-7 - Ps 147, 1, 3-7 - 1 Co 9, 16-19,
22-23 - Mc 1, 29-39
“Le
Seigneur rabaisse jusqu’à terre les impies”
Sommes-nous humbles ou impies ? Nous pensons bien souvent que les
impies sont les autres, ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ.
Mais, quand le Seigneur parle dans sa Parole ce n’est pas
pour juger les autres, c’est pour dire quelque chose de nous.
Il nous prévient qu’il se doit de nous rabaisser (au
regard des autres et à nos propres yeux, jamais à
Ses yeux) jusqu’à ce que nous devenions à l’image
de son Fils, que notre orgueil, surtout spirituel, nous quitte,
que notre propre volonté se soumette à la Sienne.
C’est par amour pour nous et pour l’humanité
que le Seigneur agit ainsi, car, de ce vase qu’il aura façonné,
débordera l’œuvre que le Seigneur veut faire au
milieu des hommes. |
Lundi
10 février 2003
Gn 1, 1-19 - Ps 104, 1-2, 5-6, 10, 12, 24 - Mc 6, 53-56
«Le mot
bereshit, "dans le principe" se révèle être
aussi : bar-eshit : un Fils je pose en fondement ; ou encore : hara-shit
: Il crée et pose en fondement... ; ou d'autres merveilles encore,
à tel point que des mystiques juifs ont passé leur vie à
l'étude de ce seul premier mot dont la Tradition dit qu'il contient
la totalité du message de la Torah !
Saint Jean l'Évangéliste, qui parlait hébreu avant
le grec, vient le confirmer : Dans le principe est le Verbe. Et le Verbe
est le Fils dont le Germe, Image de Dieu, fonde chacun de nous en son
Orient ; Il est le Saint NOM, YHWH présent du verbe être
JE SUIS. » (Annick de Souzenelle "Nouvelle lecture du
Livre de la Genèse")
Mardi
11 février 2003
Gn 1,20-2,4a - Ps 8, 4-9 - Mc 7, 1-13
« Créé
"Image de Dieu", Adam a pour vocation d'aller jusqu'à
sa Ressemblance et de devenir son NOM ; il est un "JE SUIS"
en devenir d'être ... Mais il se détourne de ce chemin. Plusieurs
récits bibliques rendent compte de ce drame. L'un d'eux est très
peu étudié ; il est celui qui met l'accent sur l'énergie
"Puissance" ontologiquement juste puisqu'elle est exaltée
au premier chapitre de la Genèse lorsque Dieu invite Adam à
dominer sur son cosmos intérieur - animaux des cinquième
et sixième jours…
Alors ontologiquement, qu'est ce que Dieu fait, quel est le travail que
Dieu fait avec Adam ? Il l'invite à nommer tous ces « animaux
intérieurs », à les nommer pour les travailler, pour
construire son être, pour construire son Nom, le Nom, le Nom qu'il
est, qu'il ne connaîtra que quand il le sera devenu. C'est toute
cette construction du Fils à l'intérieur de chacun de nous
que nous avons à faire, en travaillant sur chacune de ces énergies.
Et chacune de ces énergies est un potentiel qui est là,
mais dont on ne voit, quand on a la vigilance pour le voir, que l'expression
négative, car lâché dans la nature du collectif donnée
au Satan, il joue d'une façon diabolique, satanique. Mais, si nous
prenons en mains cette énergie potentielle pour la travailler,
nous allons travailler sur tel aspect de nous-mêmes, sur tous ces
démons de notre intériorité.
Que se passe-t-il en moi si je commence à travailler ? Je fais
se reculer la frontière entre moi et les autres. Entre moi et toutes
ces énergies intérieures. Et si je recule la frontière
entre moi et toutes ces énergies intérieures, je fais s'illuminer
une nouvelle identité qui n'a plus rien à voir avec l'ego
; elle est cette identité du Fils de Dieu que je deviens. Avec
la grâce de Dieu, tout s'illumine en moi, tout prend sens et tout
prend une dimension d'amour, de plus en plus grande. Et nous pouvons imaginer
plus encore, nous pouvons imaginer en fin de parcours l'homme de lumière.
Et ce n'est pas un vain mot. Un Séraphin de Sarov s'est transfiguré
de son vivant. Nous pouvons imaginer cela. » (Annick de Souzenelle
)
Mercredi
12 février 2003
Gn 2, 4b-9, 15-17 - Ps 104, 1-2a, 27-30 - Mc 7, 14-23
En Eden, Adam
comptait sur Dieu pour recevoir sa nourriture. Dieu donnait, Adam ramassait,
Dieu ouvrait la main, Adam était comblé.
Pourquoi dans le Psaume, cet ordre dans l’action de Dieu ? : «
Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à la poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés »
C’est parce que le Psalmiste parle de l’homme pécheur.
Genèse 2 parle de l’homme uni à Dieu : il reçoit
le souffle de vie, la nourriture céleste (la Parole de Dieu) dont
il peut se nourrir pour vivre, la travailler pour la garder. Mais il y
a une interdiction : en faire un savoir pour se faire l’égal
de Dieu, juger Dieu et les autres. Et juger conduit à la mort,
car en jugeant l’autre on détruit l’autre côté
de nous-mêmes, comme dit Annick de Souzenelle.
Ainsi, les aliments, qui viennent de l’extérieur, ne nous
rendent pas impurs. Mais la Parole de Dieu, qui est notre souffle de vie,
mal comprise parce que non travaillée dans la soumission à
Dieu, fait monter en nous la révolte contre cette dépendance
réclamée, et, sortant de cette dépendance, nous sommes
livrés à nos « animaux intérieurs ».
Aussi, pour nous faire revenir à lui, le Seigneur ne peut que reprendre
notre souffle vicié , nous conduire à la mort à notre
vieil homme, pour implanter en nous un cœur nouveau et un esprit
nouveau.
Jeudi
13 février 2003
Gn 2, 18-25 - Ps 128 - Mc 7, 24-30
Pour nous faire
une aide qui nous corresponde, le Seigneur commence par nous montrer nos
“animaux intérieurs”, et il nous demande de les nommer.
Alors, nous nous apercevons que ce que nous avons nommé ne fait
pas notre bonheur. Puis le Seigneur nous donne une « aide ».
Qu’est-ce qu’une aide ? Une esclave ou un objet dont on dispose
? Non ! L’aide est la notice sans laquelle nous ne pouvons pas faire
fonctionner un appareil, elle est complémentaire de l’appareil.
L’appareil reste mort sans la mise en application de l’aide.
Ainsi le Seigneur sort de nous le souvenir de l’Homme total, celui
qui est UN en Lui, donc son Epouse.
« Nous savons que le mot « mâle », est aussi le
verbe « se souvenir » en hébreu.. C’est à
dire que moi, Annick, je peux devenir mâle, c’est à
dire aller jusqu’au bout de moi-même, épouser tous
les autres aspects de moi-même, si « je me souviens de Dieu
», si je me souviens de cette image divine fondatrice à l’intérieur
de moi. » (Annick de Souzenelle).
Ainsi, la Syro-phénicienne, ayant entendu son animal intérieur
nommé par Jésus (le petit chien), et l’ayant reçu
comme tel, peut commencer à manger les miettes de ce qui fait vivre
les enfants de Dieu, et, ainsi nommé, le démon sortant d’elle,
sort aussi de sa fille.
« Dieu a un désir infini de l'homme, mais il reste dans une
discrétion absolue : il attend que l'homme exprime son désir.
Comme l'époux attend que l'épouse exprime son désir.
Et c'est lorsque l'épouse exprime son désir, qu'alors Dieu
descend dans un fleuve de feu qui vient féconder notre être
et qui vient nous permettre de faire tout ce chemin. » (Annick de
Souzenelle)
Vendredi
14 février 2003
Saint Cyrille et Saint Méthode
2 Co 4, 1-2, 5-7 - Ps 96, 1-3, 7-10 - Lc 10, 1-9
Le saint, celui
dont la lumière du Christ brille dans son coeur, n’a jamais
grande apparence. Il peut être pauvre, malade, dénué
de force, mais jamais n’ayant l’apparence d’une statue
sur son piédestal, quelle que soit la position qu’il occupe
dans la société. Mais quand il parle, que ce soit par des
mots ou par des gestes, ce qu’il dit ou ce qu’il fait porte
la puissance de l’Esprit Saint, et l’on voit ainsi que ce
n’est pas lui qui parle ou agit, mais Dieu à travers lui.
Dans le passage d’Evangile d’aujourd’hui, Jésus
explique la vie du saint. Parce qu’il a prié le Maître
de la moisson, il est envoyé comme un agneau au milieu des loups
et sans rien emporter, dans la confiance en Celui qui envoie.
Samedi
15 février 2003
Gn 3, 9-24 - Ps 90, 2-6, 12-13 - Mc 8, 1-10
« Oserions-nous
dire à Eli (1 Samuel 3, 15), c'est-à-dire à ceux
que nous vénérons le plus, le message que Dieu nous a transmis
? Nous nous érigeons nous-mêmes en providence: nous voulons
épargner à Eli ce qui pourrait le troubler. Dieu n'ordonne
pas à Samuel d'aller raconter sa vision à Eli : il fallait
qu'il en prenne lui-même l'initiative. En voulant épargner
à autrui une souffrance, nous dressons un mur entre nous et Dieu.
Nous assumons une terrible responsabilité en nous opposant à
ce que le coupable se coupe la main droite ou s'arrache l'oeil droit.
Si nous obéissons à Dieu, d'autres en souffriront plus que
nous, et cela nous tourmente. Pour nous, si nous avons de l'amour pour
notre Seigneur, l'obéissance ne nous coûte pas, c'est une
joie, mais elle coûte à ceux qui ne l'aiment pas. En obéissant
à Dieu, nous renverserons les plans de certaines personnes, qui
nous diront : "C'est cela que vous appelez être chrétien
!" Pour éviter de les faire souffrir, il nous faudrait tout
simplement désobéir à Dieu.
Mais si nous choisissons de lui obéir, il veillera lui-même
sur tous ceux qui auront subi le contrecoup de notre obéissance.
Obéissons : Dieu pourvoira. » (Oswald Chambers, "Tout
pour qu’Il règne")
Dimanche
16 février 2003
Lv 13, 1-2, 45-46 - Ps 102, 2-6, 13, 20-21 - 1
Co 10,31-11,1 - Mc 1, 40-45
Quel
est ce lépreux, cet exclus d’aujourd’hui ? On
aime à penser aux Sans Domicile Fixe, aux sidéens…
Mais, n’est-il pas plutôt mon parent, mon voisin, car
chacun de nous se sent exclus de la compagnie des autres, ne serait-ce
que de celle d’une seule personne !
Quelle est cette lèpre qui nous atteint tous ? Ne serait-ce
pas ce désir incommensurable que nous portons en nous d’être
reconnus par les autres ? Et sans cela nous ne trouvons pas le bonheur
!
Seul Jésus peut nous procurer le bonheur que nous cherchons.
Nous cherchons auprès des hommes ce que nous ne pouvons trouver
qu’en Dieu. Trouver le bonheur demande une démarche
personnelle de notre part : « Jésus, tu peux me purifier
». Encore faut-il le laisser nous toucher et nous purifier
! |
Lundi
17 février 2003
Gn 4, 1-15, 25 - Ps 50, 1, 5, 7-8, 16-17, 20-21 - Mc
8, 11-13
Caïn,
celui qui assassine dès le Commencement, reçoit de la main
de Dieu une marque. Selon Tertullien, le Tav (dernière lettre de
l’alphabet hébreu) correspondait à la croix de Jésus-Christ.
Dieu marquait ainsi littéralement Caïn du sang de l’Agneau,
le protégeant d’un juste et mérité châtiment.
Les Pharisiens demandent un signe venant du ciel à Jésus.
Mais ce signe, l’homme l’a déjà reçu
au Commencement, et Jésus, qui est venu accomplir ce signe, n’est
pas reçu par les siens.
Mardi 18 février 2003
Gn 6, 5-8 ; 7, 1-5, 10 - Ps 29, 1-4, 9b-10 - Mc 8, 14-21
Même
lorsque le Seigneur nous comble de bénédictions nous continuons
à refuser de mettre notre confiance en lui. Nous continuons à
nous soucier de notre vie terrestre, et pendant ce temps, nous n’entendons
pas l’enseignement que Jésus nous donne. Il dit que ce ne
sont ni la religion (les Pharisiens), ni l’Etat (Hérode)
qui peuvent combler notre faim, notre aspiration au bonheur, mais lui
seul, notre communion avec lui.
Ainsi, comme Noé, nous sommes invités à entrer dans
l’arche, à accepter cette mise à part (ce que signifie
le mot sainteté), afin d’être trouvés justes
aux yeux de Dieu. Obéissant en tous points à la volonté
du Père, toute notre famille trouvera, elle aussi, le salut.
Mercredi
19 février 2003
Gn 8, 6-13, 20-22 - Ps 116, 12-13, 15-16, 18-19 - Mc
8, 22-26
Notre vie avec
Jésus, la guérison qu’il opère en nous, se
font toujours à l’abri des regards, comme la résurrection
d’ailleurs. Pour ce faire, Jésus touche notre cœur,
ouvre nos yeux. Notre guérison se fait petit à petit, en
restant dans son intimité. Voir les gens marcher comme des robots,
les voir courir sans but, sans suivre Leur berger, est une première
étape. Puis, restant toujours dans son intimité, le saint
voit de l’homme ce que Jésus en voit. Cette guérison
n’est pas rendue publique, seul celui qui côtoiera le saint
s’en rendra compte.
Ainsi, de 7 jours en 7 jours, de re-création en re-création,
nous lâchons notre vieil homme qui n’en finit pas de ressurgir,
puis l’Esprit que le Seigneur met en nous va vers les autres, attendant
de trouver un cœur où poser pied. Un jour, l’Esprit
de Dieu qui nous habite rapporte un rameau : de jeunes pousses acceptent
de recevoir cette vie de l’Esprit qui nous habite. Puis ce sera
le fruit : l’Esprit sera libre d’opérer où il
veut.
Jeudi
20 février 2003
Gn 9, 1-13 - Ps 102, 16-23, 29 - Mc 8, 27-33
Vient le jour
où le Seigneur nous dit : « Tu seras la crainte de tous ces
animaux qui t’habitent, tu domineras sur eux, ils deviendront nourriture.
Mais notre intimité, tu ne l’exposeras pas. Je deviens ton
Epoux, la seule source de ta vie. » Ainsi, notre vécu devient
nourriture pour les autres, l’alliance que Dieu établit avec
nous, nous aidera à vivre au milieu des nuages de notre vie, elle
sera lumière dans nos ténèbres. Car les épousailles
se font par la croix, par la souffrance, le rejet, principalement des
religieux, afin que nos pensées deviennent celles de Dieu.
Vendredi
21 février 2003
Gn 11, 1-9 - Ps 33, 10-15 - Mc 8,34-9,1
Le jour où
nous voulons nous faire une renommée avec les dons reçus
de Dieu, la vie de l’Esprit se transforme en règlements à
l’emporte-pièce, le lien qui nous unissait, le pardon, devient
poisseux et noir : possession. De ce fait, nous ne nous comprenons plus,
ce que nous vivions dans l’amour devient droits et devoirs. Et Jésus
nous rappelle que le seul moyen de ne pas en arriver là, c’est
de le suivre jusqu’à la croix, d’accepter de perdre
cette vie que nous voudrions organiser par nos propres forces, pour recevoir
celle qui l’a fait vivre : la volonté du Père. Ainsi
nous ne mourrons pas avant d’avoir vu son règne venir avec
puissance dans notre cœur.
Samedi
22 février 2003
Chaire
de saint Pierre, Apôtre
1 P 5, 1-4 - Ps 23 - Mt 16, 13-19
Le commentaire
d’hier trouve ici son développement. Etre témoin de
la passion du Christ (on ne peut témoigner que de ce que nous avons
vécu), veiller sur les autres par dévouement non par des
ordres, devenir un modèle sans contraindre, telle est la vie que
Jésus nous propose. Ainsi, nous sommes « créés
en Jésus Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées
d’avance afin que nous nous y engagions » (Eph 2, 10). Pierre,
créé en Jésus Christ, est entré dans l’œuvre
que Dieu a préparée d’avance pour lui, et s’y
est engagé. Chacun peut recevoir la révélation de
cette œuvre s’il vit uni à Dieu et devient l’Epouse
de Jésus. Les actes des saints n’ont plus de limite ni dans
le temps ni dans l’espace : la mort ne peut les atteindre et la
terre et les cieux sont un.
Dimanche
23 février 2003
Es 43, 18-25 - Ps 41, 2-6, 11-13 - 2 Co 1, 18-22
- Mc 2, 1-12
«
Ceux qui pardonnent sont les guérisseurs de l’humanité.
Plutôt
que de ressasser l’offense ou le dommage,
plutôt que de rêver de revanche ou de vengeance,
ils arrêtent le mal à eux-mêmes...
Pardonner,
c’est l’acte le plus puissant
qu’il soit donné aux hommes d’accomplir.
L’événement
qui aurait pu faire grandir la brutalité dans le monde
sert à la croissance de l’amour.
Les
êtres blessés qui pardonnent transforment leur propre
blessure.
Ils
guérissent, là où ils sont, la plaie qui défigure
le visage de l’humanité depuis ses origines : la violence.
L’homme
qui pardonne ressemble à Jésus,
et rend Dieu présent. »
Gérard
Bessière |
Lundi
24 février 2003
Si 1, 1-10 - Ps 93, 1-2, 5 - Mc 9, 14-29
« Acceptez-vous
d'être offert en sacrifice pour parachever ce que la foi des autres
tâche de faire (Ph 2, 17) ? Acceptez-vous de verser votre sang en
libation pour Dieu au bénéfice de vos frères ? Ou
bien est-ce que vous regimbez, en disant : "Non, je ne tiens pas
à être sacrifié à ce moment-ci. Je ne veux
pas que Dieu m'impose ainsi son choix. Je veux pouvoir choisir moi-même
le cadre de mon sacrifice et aussi les assistants, des gens qui puissent
me comprendre et m'approuver."
Il y a une grande différence entre celui qui marche vers le sacrifice
dans la fierté de son héroïsme, et celui à qui
Dieu demande d'être le paillasson sur lequel chacun s'essuie les
pieds. Si Dieu veut vous apprendre l'abaissement et l'humiliation, êtes-vous
prêt à vous offrir en sacrifice de cette manière-là
? Etes-vous prêt à n'être rien du tout, moins encore
qu'une goutte d'eau dans un baquet tout plein ? Etes-vous prêt à
ne compter pour rien du tout, tellement qu'il ne sera jamais plus question
de vous à propos de l'âme que vous aurez contribué
à sauver ? Etes-vous prêt à vous dépenser,
à vous laisser user au service des autres ? Non pas à vous
faire servir, mais à servir les autres. » (Oswald Chambers,
« Tout pour qu’Il règne »)
Mardi
25 février 2003
Si 2, 1-11 - Ps 37,
3-4, 18-19, 27-28a, 39-40 - Mc 9, 30-37
Celui qui accueille
celui qui, comme un enfant, se soumet à la volonté de son
Père céleste, accueille Jésus lui-même, et
son Père qui l’a envoyé par l’entremise du Saint
Esprit. Accueillir celui qui est le dernier de tous et le serviteur de
tous revient à accueillir la Trinité.
Les disciples étaient partis d’une discussion sur le prestige,
la gloire aux yeux des hommes. Jésus leur montre la vraie grandeur.
La plus haute estime des hommes ne sera que feu de paille devant la gloire
de celui qui s’est laissé dépouiller par Dieu et donc,
ne peut recevoir sa gloire que de Dieu.
Bien sûr, s’étant mis au service du Seigneur, il aura
subi l’épreuve, il aura mis sa confiance en Dieu seul à
l’heure de l’adversité, il aura vécu tout cela
dans la patience, sans honte du dédain reçu, rassasié
de la présence de Dieu, surtout lorsqu’il est à l’apogée
de l’exclusion. Ainsi, le disciple n’est pas plus grand que
son Maître.
Mercredi
26 février 2003
Si 4, 11-19 - Ps 119, 165, 168, 171-172,
174-175 - Mc 9, 38-40
L’Evangile
d’aujourd’hui nous montre que Jésus ne fait acception
d’aucune Eglise, car la réflexion de Jean peut être
la nôtre aujourd’hui : « Seigneur, nous avons vu quelqu’un
chasser les esprits mauvais en ton nom, mais il n’est pas de notre
Eglise ».
Celui qui parle de Jésus avec amour ne peut pas être contre
lui. Quelle que soit notre appartenance, Jésus reçoit l’amour
que nous lui donnons et nous conduit à aimer la Sagesse. Elle seule
conduit au vrai bonheur, qui ne s’acquiert que par un chemin difficile
de dépossession, ce qui fait venir sur nous la peur et l’appréhension
de tout perdre. Le disciple est tourmenté par la sévérité
de l’éducation qu’il reçoit du Seigneur jusqu’à
ce qu’il soit tellement nu qu’il ne puisse plus que mettre
sa confiance en Lui. C’est le seul chemin qui conduit au bonheur,
le seul chemin pour, comme Jésus, retourner vers le Père.
Jeudi
27 février 2003
Si 5, 1-8 - Ps 1 - Mc 9, 41-50
Quelle est
la récompense promise à celui qui donne un verre d’eau
au disciple de Jésus ? C’est l’union à Dieu.
Si nous reconnaissons en l’autre la présence de Jésus
dans son cœur, nous devenons capables de voir la présence
de Dieu dans notre vie, et sommes ainsi en mesure de L’accueillir,
et de nous donner à Lui.
Le sel est le symbole de l’incorruptibilité, de l’indestructibilité
(Lv 2, 13 : le sel souligne ici que l’alliance est perpétuelle).
En passant par le feu de la purification, l’homme reçoit
le sel, l’incorruptibilité. Ayant du sel en lui, le disciple
ne se laisse plus corrompre par les hommes, et peut donc vivre en paix
avec eux.
Vendredi
28 février 2003
Si 6, 5-17 - Ps 119, 12, 16, 18, 27, 34-35 - Mc 10, 1-12
Ben Sirac le
Sage nous montre tous les détours de l’amitié. Une
seule est valable : l’amitié de celui qui s’est lui-même
donné à Dieu. Seul celui qui désire se donner à
Dieu reconnaîtra l’amitié de celui qui s’est
déjà donné à Dieu, car en lui, il trouvera
la ressemblance de Dieu.
Celui qui met Jésus à l’épreuve n’est
pas son ami, car le désir de mettre Jésus à l’épreuve
montre l’endurcissement de notre cœur.
Jésus rappelle ici le fondement du bonheur (Gn 2, 24). Respectons-nous
ce verset biblique : L’homme ne peut faire une seule chair avec
sa femme que s’il quitte, psychologiquement, son père et
sa mère. L’homme pour qui son père et sa mère
gardent la première place dans son cœur, rejette sa femme,
car cette première place revient à sa femme. L’homme
qui met sa femme en valeur est le plus riche du monde car elle devient
ce qu’il dit qu’elle est. Ce sont les paroles de l’homme
qui créent la femme : Voici l’os de mes os, la chair de ma
chair !
Ainsi, l’homme qui rejette sa femme se rejette lui-même.
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