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AUMÔNERIE

Commentaire des lectures liturgiques

Décembre 2002


Dimanche 1er décembre 2002
1er dimanche de l'Avent - Année B

Es 63, 16b-17, 19b et 64, 2b-7 - Ps 80, 2-3, 15-16, 18-19 - 1 Co 1, 3-9 - Mc 13, 33-37

Comment veiller, si ce n'est en vivant ce à quoi nous sommes appelés : "vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur" (2ème lecture).
"Ce doit être, à notre jugement, une impureté de nous éloigner, ne fût-ce qu'un moment, de la contemplation du Christ. Lorsque notre vue a quelque peu dévié de ce divin objet, tournons vers lui les yeux de notre cœur et ramenons-y comme en ligne droite le regard de l'esprit. Tout gît dans le sanctuaire profond de l’âme. Lorsque le diable en a été chassé et que les vices n'y règnent plus, s'établit alors en nous le Règne de Dieu. Mais « Le Règne de Dieu (dit l'Evangéliste) ne viendra pas de telle manière qu'on puisse l’apercevoir des yeux... En vérité, le Règne de Dieu est au-dedans de vous ! » (Lc 17, 20-21)" (Jean Cassien (vers 360-435), moine à Marseille. Conférences, no.1 SC 42, p.90).
En demeurant en communion avec Jésus, le règne de Dieu s'établit en nous, Jésus devient Roi dans notre vie. Si nous ne demeurons pas en communion avec Jésus, nous ne verrons pas le règne de Dieu venir s'établir en nous, et nous ne verrons pas le "retour" de Jésus qui veut habiter nos cœurs.


Lundi 2 décembre 2002
Es 2, 1-5 - Ps 122, 1-9 - Mt 8, 5-11

"Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux" (Evangile)
"Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers." (1ère lecture)
"Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu'un !" (Psaume)

Ce n'est pas notre appartenance nationale ou religieuse qui nous fera entrer dans le Royaume des cieux, mais nous sommes tous invités à y entrer. Le salut est désormais offert à quiconque croit en Jésus, le Temple de Dieu. C'est lui qui nous enseigne le chemin qui conduit au Père. L'Eglise est appelée à devenir la Jérusalem céleste (Ap 21, 9-10), où tout ensemble ne fait qu'un. Mais dans cette cité, il n'y a pas de temple car son temple c'est le Seigneur (Ap 21, 22). Plus besoin de cultes, de rituels, de sacrifices extérieurs, car nous aurons offert le seul culte, le seul sacrifice qui plaisent à Dieu : le don de soi (Rm 12, 1).


Mardi 3 décembre 2002
Es 11, 1-10 - Ps 72, 1-2, 7-8, 12-13, 17 - Lc 10, 21-24

Lorsque Jésus vient régner dans nos vies, la connaissance du Seigneur remplie notre coeur et remplace les eaux du mal qui le recouvraient. Alors, nous ne voyons plus ni le bien ni le mal, nous ne voyons plus que Jésus, et nous ne jugeons plus. Sans jugement, plus rien n'est mauvais ni corrompu, plus de guerre dans nos pensées. Seule la connaissance intime de Jésus nous éclaire. Matthieu dit : "Il sera appelé Nazôréen" (Mt 2, 23) qui vient de Nester qui veut dire branche. Cette "branche" de Jessé est la lumière du monde, elle est le Chandelier où tout ensemble ne fait qu'un (Ex 25, 31), et d'où six branches sortent de ses côtés, trois d'un côté, trois de l'autre côté (Ex 25, 32), construit avec un talent d'or pur (entre 26 et 36 kg d'or), forgé, c'est-à-dire "battu" comme Jésus l'a été. De plus, il est rempli de l'huile de l'Esprit Saint qui est l'esprit du Seigneur et dont les six branches sont l'esprit de sagesse et de discernement, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance et de crainte de Dieu. Tout cela nous est donné lorsque nous entrons dans la connaissance de Jésus. Le chandelier est placé devant le voile qui abrite la charte (Ex 27, 21), et ses lampes doivent lui rendre témoignage (Nb 8, 2) : "Il me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi et il vous le communiquera." (Jn 16, 14). Quand le voile se déchira, à la mort de Jésus, l'accès au Père nous fut ouvert par le chemin de Jésus, par la croix.


Mercredi 4 décembre 2002
Es 25, 6-10a - Ps 23 - Mt 15, 29-37

Jésus est venu enlever le voile de deuil qui nous empêchait l'accès au Père. Il est venu détruire la mort en nous donnant la vie éternelle. Il veut essuyer nos larmes en devenant notre berger. Quand les brebis en train de paître entendent un loup, elles ne s'enfuient pas dans toutes les directions, elles tournent la tête vers le berger. S'il est là tout proche, elles continuent à paître. Leur sécurité c'est d'être près du berger. "Reconnais-Le dans toutes tes voies et Il aplanira tes sentiers" (Pr. 3, 6). C'est ainsi que Jésus nous nourrit même dans un lieu désert. Il voit et pourvoit à nos besoins : "ils n'ont rien à manger", "il pourraient défaillir", "je vais les nourrir". Recevant nous-mêmes notre nourriture céleste, nous pouvons ensuite la distribuer aux autres, qui mangeront ainsi à leur faim.


Jeudi 5 décembre 2002
Es 26, 1-6 - Ps 118, 1, 8, 18-21, 25-26 - Mt 7, 21, 24-27

L'homme juste c'est celui qui est fidèle, qui obéit au Seigneur pas à pas. Il reçoit la paix car il met sa confiance en Dieu. La tempête peut souffler et les torrents dévaler, il ne regarde qu'à Jésus. Il verra que son vieil homme qui siégeait sur les hauteurs a été rabaissé, que sa tour d'ivoire a été humiliée, jetée à terre et que c'est ainsi qu'il a appris l'humilité. A cause de Jésus il a tout perdu et il "considère tout cela comme ordures afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non plus avec une justice à lui, qui vient de la loi, mais avec celle qui vient par la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu et s'appuie sur la foi" (Ph 3, 8-9).


Vendredi 6 décembre 2002
Es 29, 17-24 - Ps 27, 1, 4, 13-14 - Mt 9, 27-31

«Nous avons l'idée que Dieu nous récompense pour notre foi; cela est possible au début de la vie chrétienne. Mais la foi en elle-même ne nous fait rien acquérir. Elle établit entre Dieu et nous des rapports normaux, et permet à Dieu d'agir en nous. Si vous êtes chrétien, il est souvent nécessaire que Dieu anéantisse ce que vous croyiez posséder d'expérience religieuse, pour vous ramener à lui. Dieu veut vous faire comprendre que vous devez vivre une vie de foi et non une vie où l'on jouit de ses bénédictions. La foi biblique, c'est une foi en Dieu qui tient ferme contre tout ce qui peut démentir son existence. "Je resterai fidèle à Dieu quoi qu'il fasse."» (Oswald Chambers, "Tout pour qu'Il règne").

Alors, le Seigneur étant notre lumière et notre salut, de qui aurions-nous crainte ? Les tyrans, ceux qui se moquent de Dieu, les faux-témoins, trembleront devant le Seigneur lorsqu'il leur ouvrira les yeux. Alors, soyons forts et prenons courage, espérons le Seigneur !


Samedi 7 décembre 2002
Es 30, 19-21, 23-26 - Ps 147, 1-6 - Mt 9,35-10,1 et 6-8

Lorsque nous prions Dieu d’envoyer des ouvriers pour sa moisson il faut s’attendre à être envoyé comme ouvrier. Dans l’Evangile, Jésus dit à ses disciples : « Priez donc le maître de la moisson… ». Puis Jésus appelle des douze disciples et leur dit : « Allez vers les brebis perdues… ». La prière est un engagement envers Dieu et envers les hommes. On ne peut pas demander au Seigneur de donner aux autres si on ne se donne pas soi-même à Dieu. Saint Jean Chrysostome disait : « Celui qui prie tient dans ses mains le gouvernail de l’histoire », et saint Séraphim de Sarov : « Acquiers la paix intérieure et mille âmes autour de toi trouveront le salut ».
Dans la prière, Jésus nous demande de ne pas répéter : « Seigneur, Seigneur », mais de faire la volonté de son Père. C’est à cette condition que nous tenons dans nos mains le gouvernail de l’histoire.
« Dans le modèle qu’offre Esther, la femme n’est pas forte par elle-même, mais elle est disponible à une force supérieure, tel est son charisme. Sa prière permet de saisir à la fois son sens de la responsabilité et sa connaissance du processus de salut qui passe par une victoire de Dieu en elle, en vue du bien commun. » (Père Pierre Dumoulin « Esther, Judith, Ruth la mission de la femme » Editions des Béatitudes).


Dimanche 8 décembre 2002
2ème dimanche de l’Avent

Es 40, 1-5, 9-11 - Ps 85, 9-14 - 2 P 3, 8-14 - Mc 1, 1-8

Marc veut, cette année, nous conduire au désert, par l’Esprit. Le chemin qu’il nous propose c’est Jésus-Christ : Jésus qui signifie « Dieu est salut » et Christ, en hébreu Messie, l’Oint de Dieu qui vient libérer son peuple. Il précise que Jésus est Fils de Dieu pour indiquer la relation particulière de Jésus avec Dieu son Père, de qui il dépend, et à qui il obéira toute sa vie. C’est donc ce chemin qui nous est proposé : l’obéissance à Dieu dans la confiance qu’un enfant a envers son père, afin de prendre le même chemin que Jésus a pris pour retourner vers son Père, la croix, et devenir ainsi, l’image de Jésus : « Deviens qui tu es ».
Habituellement on baptise les « païens ». Mais ici, Jean baptise ceux du peuple de Dieu qui veulent bien se reconnaître pécheurs. En effet, il faut se reconnaître pécheurs pour recevoir le pardon de ses péchés. Mais cela n’est pas suffisant. Après avoir reçu de pardon des péchés, il faut s’ouvrir à l’Esprit, accepter de marcher par l’Esprit, à la suite de Jésus, quoiqu’il en coûte. C’est ainsi qu’on reçoit le salut.


Lundi 9 décembre 2002
L’Immaculée Conception de la Vierge Marie

Gn 3, 9-15, 20 - Ps 98, 1-4 - Eph 1, 3-6, 11-12 - Lc 1, 26-38

“La Bible toute entière n'est qu'une grandiose histoire d'amour entre Dieu et Sa Création, entre Dieu et l'Homme. Mais dans l'aveuglement de son exil, celui-ci se montre incapable d'entrer dans l'intelligence des événements qui l'invitent à ses noces ; il lui faudra beaucoup de souffrance - non punitives, mais consécutives à son éloignement de Dieu et de lui-même - pour qu'il entende à nouveau ce langage. En effet, et le mythe de la chute le dit très clairement, l'Homme s'est laissé - épouser -par le serpent-satan. Le nouvel époux de l'humanité mange son épouse, il "dévore la poussière", c'est-à-dire les multiples énergies de la Adamah - espace intérieur de l'Adam - qui lui sont confiées pour sa croissance. Dans ce parasitage continuel, l'Homme ne peut plus se construire en tant que Fils - ; au mieux, il obéit à la loi extérieure et tente de faire le bien et de ne pas faire le mal. Mais dans ces catégories de bien et de mal, "la poussière d'énergies," dont l'Homme ignore la présence à l'intérieur de lui, n'en est pas pour autant investie dans le travail d'accomplissement ; elle se trouve dévorée par le Satan qui exerce sur l'Homme une puissance dévastatrice. L'Homme est en esclavage. » (Nouvelle lecture du livre de la Genèse par Annick de Souzenelle)


Mardi 10 décembre 2002-11-26
Es 40, 1-11 - Ps 96, 1-3, 10-13 - Mt 18, 12-14

Le Seigneur est toujours à notre recherche. Aucun de nous ne peut en douter. Il veut nous conduire, nous rassembler, nous porter, prendre soin des responsables, comme il est dit en Esaïe. Mais savons-nous l’accueillir, l’écouter, lui donner du temps et surtout notre volonté ? Pouvons-nous lui dire : « Seigneur, sans toi je ne peux rien faire » ?
Dans la vraie prière, le Saint-Esprit ramène à la surface les choses que nous avions soigneusement cachées aux autres, y compris à nous-mêmes. Ce qui exige de notre part une confession des choses cachées. Nous devons tous commencer au stade de "bébés spirituels". Nous avons besoin de beaucoup de prière, de communion, de patience et de lecture de Sa parole afin de grandir spirituellement. Ensuite, nous sommes invités à nous laisser transformer, et plus notre intimité avec Jésus grandira, plus nous entrerons dans le plan de Dieu. Ne quittons pas le lieu secret de notre cœur avant que le plan de Dieu pour notre vie ne commence à prendre forme en nous. Seule la maturité spirituelle nous fait entrer « dans l’œuvre que Dieu a préparée d’avance afin que nous nous y engagions » (Eph 2, 10).


Mercredi 11 décembre 2002
Es 40, 25-31 - Ps 103, 1-4, 9-10 - Mt 11, 28-30

Dans son livre “Même les aigles ont besoin d'être poussés”, David McNally écrit : "L'aigle se mit à pousser doucement ses petits vers le bord du nid. Son propre coeur battait la chamade, en proie à une foule d'émotions contradictoires. Pourquoi, pensa-t-elle, le frisson de plaisir que produit l'envoi vers les hauteurs doit-il naître dans la peur de tomber dans l'abîme ? L'éternelle question tourna et retourna dans son esprit, sans trouver de réponse. Le nid qu'elle avait construit se trouvait sur saillie étroite, accrochée à une falaise rocheuse vertigineuse. Au dessous il n'y avait rien d'autre que le vide de l'air pour supporter les ailes des aiglons. "Se pourrait-il que, cette fois l'expérience puisse tourner mal ?" se demanda-t-elle anxieusement. Pourtant, malgré le doute qui la rongeait, l'aigle savait que l'heure était venu d'achever son rôle de mère. Son dernier devoir était de les pousser hors du nid.
L'instinct inné de l'aigle lui donna soudain du courage. Tant que ses petits n'avaient pas appris à utiliser leurs ailes, ils n'avaient pas découvert leur raison de vivre. Tant qu'ils n'avaient pas appris à prendre leur essor vers l'azur, ils ne pourraient comprendre quel privilège ils avaient d'être des aigles ! Les pousser hors du nid était en fait l'ultime don que l'aigle pouvait offrir à ses petits ! L'acte d'amour suprême. Aussi, un par un, elle les poussa dans l'abîme, et ils se mirent à voler."
Le Seigneur est-il en train de nous pousser hors du nid ? Alors, ayons confiance en lui, il saura nous guider dans notre essor, dans notre désir de nous rapprocher de lui.


Jeudi 12 décembre 2002
Es 41, 13-20 - Ps 145, 1, 9-13 - Mt 11, 11-15

Le Seigneur a fait de Jean le Baptiste une herse à broyer la paille, hérissée de pointes : il a brisé les montagnes d’orgueil, il a passé au crible les sentiments des hommes, et il a mis sa joie dans le Seigneur, sa fierté dans le Dieu d’Israël. Les petits et les pauvres ont cherché le baptême de Jean, ils se sont reconnus pécheurs car ils avaient soif d’amour. Et le Seigneur leur a proposé de devenir la source de leur amour, en suivant Jésus, celui qui baptise dans l’Esprit Saint. Nous sommes invités, comme Jean le Baptiste, à conduire les petits vers Jésus, sans appropriation personnelle, sans peur de perdre sa vie à cause de la dénonciation du mal. En effet, on ne peut redresser un chemin tortueux, un tort, si ce tort n’est pas nommé. Mais, nous ne pouvons pas nommer un tort si nous-mêmes n’en portons pas le poids, n’acceptons pas d’en payer le prix : le don de soi à la volonté de Dieu.


Vendredi 13 décembre 2002
Es 48, 17-19 - Ps 1, 1-4, 6 - Mt 11, 16-19

Comme il est facile de juger l’autre ! Juger des idées ou du comportement de l’autre c’est refuser de se regarder en face. Et si l’on voit Satan en l’autre, c’est qu’il est déjà en nous. Nous ne pouvons voir chez l’autre que ce que nous sommes nous-mêmes. En parlant, nous posons ainsi notre propre jugement.
Mais, quoique pense l’homme de l’envoyé de Dieu ou du prophète, le Seigneur réalise à travers lui son plan d’amour. Cette difficulté pour eux de vivre parmi les hommes, devient souffrance rédemptrice (amour) qui couvre une multitude de péchés.


Samedi 14 décembre 2002
Si 48, 1-4, 9-11 - Ps 80, 2-3, 15-16, 18-19 - Mt 17, 10-13

Avant de se révéler, Jésus a toujours un « précurseur », un homme qui nous conduit à la repentance. Si nous bafouons cet homme, nous crucifierons Jésus, nous le rejetterons de notre cœur. Si nous acceptons les remontrances de cet homme, il pourra accomplir en nous l’œuvre pour laquelle il a été envoyé. Suite à cette œuvre, notre cœur sera disposé à accueillir Jésus qui nous conduira à ne plus faire que la volonté de son Père.
Donc, la place que Jésus occupe dans notre cœur dépend de notre désir de le reconnaître comme Seigneur, celui qui a tout pouvoir sur notre vie.


Dimanche 15 décembre 2002
3ème dimanche de l’Avent

Es 61, 1-2a, 10-11 - Lc 1, 46-50, 53-54 - 1 Th 5, 16-24 - Jn 1, 6-8, 19-28

Nous avons l’impression de connaître Jésus, de le reconnaître lorsqu’il se présente. Mais Jean le baptiste dit : « Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». C’est parce que nous croyons le connaître, que nous passons à côté de lui, sans le voir. Il peut plonger son regard dans le nôtre, nous donner une bonne poignée de mains, nous embrasser, nous accompagner quelque temps, le premier émoi passé, nous cherchons à nous l’approprier en le cherchant là où il n’est plus. Il nous est apparu par un homme, mais c’est au fond de nous-mêmes que nous le trouverons. C’est là qu’il nous enveloppera du manteau de l’innocence, qu’il nous fera revêtir les vêtements du salut : Lui. « Revêtez le Seigneur Jésus-Christ et ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rm 13, 14).


Lundi 16 décembre 2002
Nb 24, 2-7, 15-17a - Ps 25, 4-10, 14 - Mt 21, 23-27

Pourquoi répondre aux questions de ceux qui ne s’occupent de la réponse que pour accuser ?
« A l’impossible, nul n’est tenu. » Personne, même pas l’amour, ne peut ouvrir le cœur, les yeux ou les oreilles de l’autre. C’est une décision personnelle. La seule qui y conduise est : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. » Alors, nous reconnaîtrons la beauté du peuple de Dieu, Celui qui le conduit, et nous serons ce peuple.


Mardi 17 décembre 2002
Gn 49, 2, 8-10 - Ps 72, 1-4, 7-8, 17 - Mt 1, 1-17

Le nombre de générations est de trois séries de quatorze. Or, quatorze c’est deux fois sept. Et sept indique un changement après un cycle accompli et un renouvellement positif. Ainsi, pour chaque série de générations, il y a deux renouvellements ou ré-générations.
D’Abraham à David, c’est-à-dire de l’appel du Seigneur à l’onction, il faut deux cycles de régénérations intérieures avant de recevoir la révélation de « l’œuvre qui a été préparée d’avance pour nous afin que nous nous y engagions » (Eph 2, 10).
Cette révélation reçue, de David à l’exil, nous sommes conduits au désert. C’est là que le Seigneur nous forme, par deux cycles de formation, pour cette œuvre.
De l’exil au Christ, nous revêtons Christ… né d’une femme. Nous avons quitté ce qui est masculin en nous (l’orgueil, l’indépendance), l’homme ancien, l’Adam, pour revêtir ce qu’il y a de féminin en nous : l’Epouse. Ainsi, soumis au Christ, il vient accomplir par nous son œuvre sur la terre.
Notons que Juda signifie « louer ». C’est par la louange que nous ferons plier la nuque de nos ennemis et c’est par la louange que nous nous tiendrons devant Dieu.


Mercredi 18 décembre 2002
Jr 23, 5-8 - Ps 72, 1-2, 12-13, 18-19 - Mt 1, 18-24

Quand le Seigneur nous fait sortir de l’esclavage du péché, c’est-à-dire que nous nous rendons compte que nous ne savons pas gérer notre vie sans lui, c’est pour nous conduire à nous faire demeurer sur notre propre sol, dans notre être intérieur. Ainsi, nous sommes conduits, comme Joseph, à prendre chez nous notre épouse (notre condition de Créature), qui porte en elle le Germe de vie. Tout cela ne se fait pas sans peur, et nous décidons souvent de répudier cette intériorité qui nous apporte la vie, mais le Seigneur nous rassure : c’est l’Esprit Saint qui nous conduira à Jésus, au salut.


Jeudi 19 décembre 2002
Jg 13, 2-7, 24-25a - Ps 71, 1-3, 5-6, 16-17 - Lc 1, 5-25

Jean, comme Samson, fut, dès le sein de sa mère, consacré à Dieu comme l'est chacun de nous, étant faits à l'image et ressemblance de Dieu. C’est à cela que nous sommes destinés : être à la ressemblance de Dieu, comme Jésus le fut sur terre.
En Nombres 6, 1-4, « Le Seigneur dit à Moïse : "Parle aux fils d'Israël et dis-leur : Lorsqu'un homme ou une femme s'engage par voeu de naziréat à se consacrer au Seigneur, ce nazir s'abstiendra de vin et de boissons alcoolisées : il ne boira ni vinaigre de vin ni vinaigre d'alcool ; il ne boira aucune sorte de jus de raisin et ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera d'aucun produit fait avec le fruit de la vigne, ni avec les pépins ni avec la peau. »
Le vin est le symbole de la connaissance en raison de l’ivresse qu’il provoque. Noé, en Genèse 9, 18-27, « planta une vigne et il en but le vin, s’enivra et se trouva nu à l’intérieur de sa tente. » Noé, qui profite d’une re-création ( en effet, tout les termes de Genèse 1, 26-31 sont repris en Genèse 9, 1-7 sauf au sujet de la nourriture où tout ce qui vit et remue sert dès lors de nourriture complémentaire à l’homme) tombe devant la même tentation. La vraie Vigne est celle plantée par Dieu, l’Arbre de Vie. L’arbre planté par l’homme est l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Et Noé se retrouve nu, comme Adam et Eve, mais lui, n’est pas chassé de sa tente comme Adam et Eve furent chassés du jardin d’Eden. Deux de ses fils viennent couvrir sa nudité. Un seul tombe dans la malédiction.
Jésus est venu sur terre pour nous conduire à boire le vin nouveau : « Je vous le déclare, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le Royaume de mon Père » (Matthieu 26, 29). C’est seulement dans le Royaume de Dieu que nous buvons le vin nouveau, que nous recevons la vie éternelle, mais pour le boire il faut boire d’abord la coupe que Jésus a bue, passer par la mort à notre propre volonté.


Vendredi 20 décembre 2002
Es 7, 10-16 - Ps 24, 1-6 - Lc 1, 26-38

Il nous appartient de mettre en évidence la réalité féminine appelée Ishah : "l'autre côté d'Adam" présente en chacun de nous. C’est à ce moment-là que nous devenons « vierge », que l’Emmanuel se forme nous : « Dieu avec nous ». L’ange confirme à Marie qu’elle est cette vierge : « Le Seigneur est avec toi ». Lorsque Dieu est avec nous, nous sommes invités à le porter en nous. Cela se fait par la puissance du Saint Esprit qui nous couvre de son ombre, là où nous perdons tous nos repères, où nous marchons en aveugle, avec comme seul guide la confiance en notre Seigneur, la foi.
Le Seigneur attends de nous cette réponse : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »


Samedi 21 décembre 2002
Ct 2, 8-14 - Ps 33, 2-3, 11-12, 20-21 - Lc 1, 39-45

Voir la "Maison de Dieu", signification d’Elisabeth, tel est l'objectif de Marie : voir la Maison de Dieu en qui l’enfant est conçu, elle qui était stérile. Elisabeth et Zacharie habitent dans la montagne. On ne trouve la "Maison de Dieu" et "Dieu se souvient", signification de Zacharie, qu'en s'enfonçant dans la prière et la louange (ce que veut dire Judée). Cela nous fait gravir les échelons de la sainteté.
Là, dans la prière et la louange, nous voyons que Dieu se souvient de l'homme, comme il s’est souvenu de Noé qui avait passé quarante jours plus cent cinquante jours dans l’arche (Gn 7, 17 et 24), qu'il ne l'a pas abandonné à son propre sort et lui a donné Sa maison pour se ressourcer, l'Eglise.
Marie, dont le nom signifie « voyante », a vu Dieu face à face lorsqu’elle a reçu de Lui la mission qui lui était confiée. Maintenant, elle veut voir la Maison de Dieu (l’Eglise) devenue féconde. Mais on ne trouve l’Eglise féconde que quand soi-même on croit, car c’est de notre foi que se nourrit l’Eglise.
Lorsque la Maison de Dieu entendit la salutation de Celle qui a cru, l'enfant (chacun de nous) bondit dans son sein et elle fut remplie du Saint-Esprit.
Nous sommes Maison de Dieu, mais l'Eglise aussi est Maison de Dieu. En elle nous recevons le Saint Esprit lorsque Marie, la Mère de Dieu, vient vers nous avec son Fils.


Dimanche 22 décembre 2002
4ème dimanche de l’Avent

2 S 7, 1-5, 8b-12, 14a, 16 - Ps 89, 4-5, 27-30 - Rm 16, 25-27 - Lc 1, 26-38

Chacun de nous est « Maison de Dieu », temple du Saint Esprit, et porte Jésus en lui. Mais nous ne le savons pas et nous vivons sans lui. Le Seigneur dit à David : « Est-ce toi qui me bâtiras une Maison pour que je m’y installe ? » Puis il continue : «Le Seigneur te fera une maison. » (2 S 7, 5 et 11). Le Seigneur ne viendra pas habiter notre vie si nous la construisons nous-mêmes, il veut lui-même nous construire. Arrêtons de travailler pour lui et laissons-le nous transformer à sa ressemblance ! C’est ce qu’a fait Marie. Aussi le Seigneur lui a donné ce qu’il avait juré à David, comme à celui qui se fait serviteur : il a établi sa dynastie pour toujours, il lui a bâti un trône pour la suite des âges, parce qu’elle a dit à Dieu : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut. C’est le résultat de l’obéissance de la foi.


Lundi 23 décembre 2002
Ml 3, 1-4, 23-24 - Ps 25, 4-10, 14 - Lc 1, 57-66

Le huitième jour, premier jour d'une re-création, le nouvel enfant de Dieu reçoit son nom. Il devient époux de sang : « Cippora prit un silex, coupa le prépuce de son fils et lui en toucha les pieds en disant : “Tu es pour moi un époux de sang.” Elle disait alors “époux de sang” à propos de la circoncision. » (Exode 4, 25-26).
Etre époux de sang c'est accepter de passer par la mort à notre propre volonté : « Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché » (Hébreux 12, 4).
Dieu s’est souvenu puisque l’enfant est naît. Donc il ne portera pas le nom de Zacharie, mais celui de Jean : « Dieu fait grâce ». Ainsi gracié par Dieu, la ressemblance de Dieu que nous portions en nous est révélée au monde.
Tout notre être est libéré et entre dans sa fonction première : bénir et glorifier Dieu.


Mardi 24 décembre 2002
2 S 7, 1-5, 8b-12, 14a, 16 - Ps 89, 2-5, 27, 29 - Lc 1, 67-79

Zacharie nous apprend à prier :
Il commence par bénir Dieu et reconnaître tout ce que le Seigneur a fait pour lui et pour son peuple. C’est que, en Christ, nous sommes bénis de toute bénédiction (Eph 1, 3) et c’est le Père qui nous fait renaître, comme il a ressuscité Jésus (1 P 1, 3). « Aussi tressaillez-vous d’allégresse même s’il faut que, pour un peu de temps, vous soyez affligés par divers épreuves » (1 P 1, 6).
Puis Zacharie se rend compte que ce qu’il vit était annoncé de tout temps, qu’il lui suffisait simplement d’entrer en possession de cet héritage. « En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire » (Rm 8, 14-17).

« Et toi, petit enfant… » : C’est le "programme" de tout disciple que Zacharie décrit ici : marcher sous le regard du Seigneur, en ne regardant que Lui ; amener des âmes à Jésus afin qu’elles reçoivent le pardon de leurs péchés et se laisse guider sur le chemin de la paix.


Mercredi 25 décembre 2002
Nativité du Seigneur

Es 52, 7-10 - Ps 98, 1-6 - He 1, 1-6 - Jn 1, 1-18

« Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils, qui porte toutes choses par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des cieux. »
« Les biens du plus haut prix qui nous avaient été promis nous ont été accordés, pour que par ceux-ci vous entriez en communion avec la nature divine » (2 P 1, 4)
"Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu", affirmait au 4è s. St Athanase d'Alexandrie l'un des principaux artisans du concile de Nicée en 325. Ainsi "l'homme devient selon la grâce ce que Dieu est selon la nature".


Jeudi 26 décembre 2002
Saint Etienne

Ac 6, 8-10 ; 7, 54-60 - Ps 31, 3-4, 6, 8a, 9b, 17, 20 - Mt 10, 17-22

La mort d’Etienne nous montre que tout disciple est appelé à vivre et à mourir comme Jésus.
« Méfiez-vous des hommes » : Jésus nous rappelle qu’en lui seul nous devons mettre notre confiance, quoiqu’il arrive, car lui seul est capable de transformer un mal en bien : le mal que les enfants de Jacob firent à Joseph, leur frère, devint un bien pour le peuple de Dieu. La vie du disciple ne lui appartient plus. Ce qui compte, c’est ce que le Seigneur tire, à travers ce qui lui arrive, de bien pour son peuple. Bien que détesté de tous, il sera sauvé.


Vendredi 27 décembre 2002
Saint Jean

1 Jn 1, 1-4 - Ps 97, 1-2, 5-6, 11-12 - Jn 21, 20-24

Combien de fois cherchons-nous à savoir comment l’autre suivra Jésus, à juger sa foi ! Mais Jésus répond : « Est-ce ton affaire ? Toi, suis-moi. »
Nous avons toujours peur d’en faire plus que les autres, de recevoir moins de Dieu, de recevoir plus d’épreuves… Cela dénote un manque d’amour car l’amour se donne sans compter.
Jésus nous invite à ne regarder qu’à lui, car lui s’occupe des autres. Ainsi, nous n’aurons plus de mauvaises intentions envers l’autre, et nous ne le jugerons plus.


Samedi 28 décembre 2002
Les Saints Innocents

1 Jn 1,5-2,2 - Ps 124, 2-8 - Mt 2, 13-18

Par quatre fois Joseph reçoit une parole de Dieu, par quatre fois il y obéit sans se poser de question. C’est ainsi que nous devons obéir au Seigneur, tout au long de notre vie. La seule façon d'obéir à l'Esprit c'est de mettre sa confiance en Dieu. Pour cela, il faut une prière qui engage, par exemple : "Seigneur, je veux obéir à ta voix. Tu connais mon imperfection, aussi je te demande de me protéger dans le cas où ce n'est pas toi qui m'as parlé."
Il faut alors se jeter à l'eau et obéir à tout ce que l'on reçoit, dans la confiance en Celui que nous avons prié.
Marie l’a fait avant nous :
« Quand Marie reçoit la visite de l'ange, à Nazareth, elle doit avoir une quinzaine d'années. Suivant la coutume, elle est presque fiancée à Joseph, le charpentier du village; mais elle habite encore chez ses parents.
Rendez-vous compte! On lui annonce qu'elle va attendre un bébé, qui plus est, assez mystérieux. Elle va être fille-mère! Toute sa vie va être bouleversée. Menacée, non pas d'être lynchée (on ne le fait plus), mais d'être répudiée! Ce qui n'est pas mieux! Elle ne dit pas: "Qu'est-ce que va dire Maman?" Plus douloureux peut-être: "Qu'est-ce que Joseph va penser?" Elle dit: "Oui". Et avec quelle élégance: "Qu'il me soit fait selon votre parole." Et, aussitôt (c'est un mot qui revient souvent dans les évangiles, vous l'avez remarqué?), aussitôt, elle se met en route pour rendre service à sa vieille cousine Elisabeth qui en est à son sixième mois. Ca fait quand même plus de 100 km à pieds. Sportive la petite! Là bas, elle reste 3 mois, vaquant aux soins du ménage. Et quand elle revient... Cela commence à se voir. Joseph le voit... Mais elle ne dit rien. Ce secret n'est pas son secret. Elle fait confiance. Elle est entre les mains de Dieu, rien ne saurait lui manquer, comme le dit le Psaume. Et, effectivement, Joseph, averti en songe, la prend chez lui. Il n'y aura pas de scandale! Et c'est tant mieux, parce que, incontestablement, ils s'aiment ces deux-là.
On est ébloui par la force de cette petite jeune fille, par la simplicité, la noblesse, la totalité de son abandon entre les mains de Dieu; on est également ébloui par l'obéissance de Joseph. Nous savons tous que Jésus ne peut rien faire si nous ne Lui faisons pas confiance. C'est dit en toutes lettres quand il se heurte à l'incrédulité, à l'opposition des gens de Nazareth. Marie, aide-nous à nous remettre entre les mains de Dieu, comme font les petits enfants qui se savent aimés. Joseph, apprend-nous la docilité aux inspirations de l'Esprit. » (Françoise REYNES, laïque mariste).


Dimanche 29 décembre 2002
la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3 - Ps 105, 1-6, 8-9 - He 11, 8, 11-12, 17-19 - Lc 2, 22-40

Ce qui est naturel doit devenir spirituel en étant offert à Dieu en sacrifice. C’est ce que font Marie et Joseph en offrant en symbole du sacrifice de leur fils, deux colombes en sacrifice. A l'origine, l'ordre de Dieu était que le naturel devienne spirituel grâce à l'obéissance. C’est ce que Jésus est venu rétablir sur terre.
« Abraham eut deux fils, l'un de l'esclave, l'autre de la femme libre. » (Ga 4, 22) : Abraham dut sacrifier Ismaël avant de sacrifier Isaac. Le seul moyen pour nous d'offrir à Dieu un sacrifice spirituel, c'est de lui offrir notre corps en sacrifice vivant (Rm 12, 1)
Si nous ne sacrifions pas ce qui est naturel à ce qui est spirituel, l'élément naturel tournera sans cesse en dérision l'élément spirituel, qui est la vie du Fils de Dieu en nous, et produira une perpétuelle instabilité.
Le Seigneur ne peut s'occuper de notre vie naturelle si nous en faisons une idole. Mais si nous l'exposons au désert, si nous la tenons assujettie, alors il peut nous conduire sur des pâturages d’herbe fraîche et nous y faire reposer.


Lundi 30 décembre 2002
1 Jn 2, 12-17 - Ps 96, 7-10 - Lc 2, 36-40

Anne, dont le nom signifie « grâce ou supplication », fille de Phanuel : « face de Dieu », de la tribu d’Aser : « heureux », cette femme, prophétesse de surcroît, dont la supplication est heureuse devant la face de Dieu, était âgé de quatre-vingt-quatre ans. Elle avait été mariée durant sept ans, soit une plénitude de vie, et son âge se décomposant en douze fois sept, révélait une plénitude de vie en l’homme, le chiffre douze étant le chiffre de l’homme.
Sans cette plénitude de vie en nous, sommes-nous capables de parler de l’Enfant à tous ceux qui attendent la délivrance du péché, à ceux qui recherchent la paix ?


Mardi 31 décembre 2002
1 Jn 2, 18-21 - Ps 96, 1-2, 11-13 - Jn 1, 1-18

On ne peut lire le Prologue de Jean sans penser à la Création, action où Dieu ne pense qu’à l’homme : il lui a donné un petit nid douillet où il peut vivre heureux en recevant tout de Lui. Mais l’homme a préféré voler de ses propres ailes, et il s’est cassé la figure. Maintenant il gît à terre, attendant du secours, en récriminant contre Dieu qui ne l’a pas retenu dans sa chute, mais sans la moindre idée de lui demander pardon. Aussi s’enfonce-t-il de plus en plus profondément dans les ténèbres de la mort. Qui viendra le prendre dans sa main pour le réchauffer, le panser, lui redonner vie ? Jésus a pris cette initiative. Lui par qui tout fut créé, a désiré quitter sa nature divine et prendre notre place. Et c’est lui qui maintenant gît à terre, attendant du secours : celui des hommes de qui il attend de recevoir de l’amour, et celui de Dieu son Père qui ne peut le relever, Lui, sans relever l’homme qu’il représente. Il est notre substitut devant Dieu, et pourtant nous préférons nous fabriquer des « veaux » (Ex 32, 4). L’homme sacrifie continuellement son Dieu, son Créateur, en préférant se référer aux choses visibles.
Pourtant, en Jésus, Dieu s’est donné Lui-même tout entier. Déjà, dans l’Ancien Testament, Dieu symbolisait son propre sacrifice par celui du bélier qu’Abraham offrit à la place de son fils Isaac (Gn 22, 13). A la différence d’un agneau, un bélier est un père. Il a procréé, il a engendré. Dieu a pourvu au rétablissement de l’homme en s’offrant Lui-même. Pour ne pas sacrifier l’homme, Il se donne Lui-même en sacrifice, don total de l’amour.



 


 
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